=> L'inconscient n'est-il qu'une limite de la conscience ?

Quand quelqu'un s'évanouit, il perd connaissance, il est inconscient : corps

fonctionne de manière inconsciente.
-> Inconscient = absence, défaut ou manque de conscience

Leibniz (XVIIe), Nouveaux Essais sur l'Entendement Humain :

théorie "des petites perceptions inconscientes"

=> Explication de la citation :

quand nous entendons bruit que fait une chute d'eau : pas conscience
du son que font chacune des gouttes → Certaines perceptions
tellement infimes et habituelles > nous ne les identifions pas.
Pour Leibniz, il existe une unité harmonieuse entre le corps et l'âme :
tout ce qui passe par le corps trouve son correspondant dans l'âme.

=> L'inconscient ≠ manque mais autre forme de pensée qui échappe à la

conscience.

Nietzsche (XIX), La Volonté de Puissance : "Ce dont nous

avons conscience, c'est peu de choses! De grandes choses
s’opèrent dans l'inconscient".

=> Explication de la citation :

Nietzsche a l'intuition que l'inconscient + riche et productif que la
conscience
Pour lui, conscience = partie accessible de notre psychisme, rôle
minime dans nos existences.
=> L'hypothèse de l'existence de l'inconscient pour Freud :

Freud (XIX-XX), Métapsychologie : "l'hypothèse de l'inconscient

est nécessaire et légitime et nous possédons de multiples
preuves de l’existence de l'inconscient".

Nous ne comprenons pas la provenance de certains de nos comportements

qui se manifestent en nous (ex : comportement phobique : incapacité à
réaliser certaines actions alors qu'on a conscience qu'elles ne
représentent aucun danger).

Freud invente la psychanalyse (discipline qui cherche à comprendre le

fonctionnement de l'inconscient tout en cherchant à soulager les
souffrances qu'il pourrait générer dans la conscience.)
Pour la psychanalyse, certaines de nos pensées subissent un
refoulement (force inconsciente dont la fonction est de maintenir ces
pensées à l'écart de la conscience)

-> Freud travaille sur plusieurs schématisations de la structuration du

psychisme (topique) :

1e topique (1900-1915) : psychisme constitué de 3 parties :

- Conscience : 'réceptacle' qui contient l'ensemble de nos valeurs morales,

tout ce qui n'est pas moralement acceptable ne peut pas être contenu
dans la conscience.
- Préconscient : contient tout ce qui a été conscient, qui ne l'est plus MAIS
qui peut le redevenir en fonction de la situation. (mémoire contenant les
souvenirs déposés par l'expérience).
- Inconscient : constitué des souvenirs et désirs immoraux ayant subi le
phénomène de refoulement = empêche les éléments refoulés de parvenir
à la conscience si ce n'est de façon déguisée, reformée de telle sorte
que la conscience ne puisse pas les reconnaître. (ex: rêves, symptômes
pathologiques).
 2e topique (1920) : 3 nouveaux concepts mais n'abandonne pas la 1e
topique :

- Le Ça : siège des pulsions (=énergie qui peut être pensée comme l'origine
de nos désirs), constitué de 3 pulsions jouant un rôle déterminant dans
notre personnalité :
Libido : quantité d'énergie sexuelle qui fait éprouver des désirs
sexuels.
Eros : pulsion de vie, favorise l'auto-conservation
Thanatos : pulsion de mort, provenance de l'agressivité

Freud (XIX-XX), Au-delà du principe de plaisir : Freud compare

le Ça à une "marmite pleine d'émotions bouillonnantes".

=> Explication citation :

Pour Freud, le Ça est chaotique : tout est envisageable pour donner
satisfaction aux désirs provenant des pulsions (repose sur le principe de
plaisir) -> par nature, le Ça est amoral.

- Le Surmoi : fonction morale, il se structure dès l'enfance par les

interdits parentaux et sociaux : opère un tri parmi objets sélectionnés
par le Moi pour satisfaire Ça. Il censure les objets contraires aux valeurs
morales de l'inconscient.

- Le Moi : chargé de l'unité du sujet, tâche difficile (exigences qui se

contredisent) : rôle de médiateur entre Ça et Surmoi. Il doit trouver des
objets convenant aux désirs du Ça dans la réalité -> repose sur principe
de réalité. Il est menacé par les désirs du Ça et se défend par un
mécanisme de refoulement, déclenché par la censure du Surmoi. Les
éléments refoulés ne disparaissent pas mais sont stockés dans le Surmoi,
et cherchent à déjouer la censure (rêves, comportements, ou de manière
plus pathogène : névrose, psychose).
=> Remise en cause de l'hypothèse de l'existence de l'inconscient :

Sartre (XX), L'Etre et le Néant : défend thèse de la liberté

totale de l'Homme et de la mauvaise foi

=> Explication référence :

Sartre opposé à l'hypothèse de l'inconscient ; censure devrait disposer de
qualités (ex : jugement) lors du refoulement, propres à l'activité de la
conscience, pour faire le tri entre ce qui est acceptable et ce qui doit
être refoulé, ma conscience entre en jeu dans l'opération. Pour lui, nous
cherchons à fuir la réalité : nous nous mentons à nous-même pour nous
présenter la réalité de manière différente, pour échapper à l'angoisse
ressentie => reflet de la libérté humaine, difficulté d'assumer cette
liberté.