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Critique de la conscience
La conscience est un pouvoir comme tout pouvoir, c'est-à-dire, une
arme à double tranchant : elle peut être une capacité qui trace les valeurs
spirituelles et sublimes : Le Beau, Le Vrai et Le Bien…comme elle peut
dérouter toute notre vie en rendant les objets qui nous entourent des objets de
conflit.
En tout cas, la méthode introspective en première personne de la
psychologie classique manque d'objectivité et ne peut être valable chez toutes
les personnes et dans tous les cas : personnes malades, les enfants, névrosés…
N’oublions pas que la conscience est incapable de cerner toutes les
dimensions de la personnalité humaines (cas pathologiques, déséquilibre de
la personnalité…). Et, si l’acte conscient est précisément un acte
psychologique, ceci ne signifie pas que tout acte psychologique est un acte
conscient, sachant qu’il peut devenir conscient.
Le monde inconscient
L'inconscient représente l'ensemble des faits psychiques qui ne peuvent
apparaître dans le champ de la conscience, mais qui déterminent de
nombreuses modifications de nos conduites. L'inconscient selon Freud
comprend le Surmoi et le Ça.
- Le Surmoi
Cette partie inconsciente comprend toutes les interdictions parentales,
familiales, religieuses, morales entassées pendant l’enfance…Donc, le
Surmoi représente le juge qui commande, qui interdit, qui défend, qui
conseille, qui refuse la déroute…
- Le Ça
Le Ça constitue tous les instincts refoulés, toutes les tendances, les
désirs insistants, les souhaits difficilement réalisables à l'heure présente. En
bref, nous refoulons, dans le Ça, ce que nous n'avons pas osé avouer en pleine
réalité.
Le monde conscient
Il correspond à cette capacité de synthèse qui permet d'organiser de
façon continue le plan de notre existence. Freud le nomme le Moi.
En effet, le Surmoi exerce une force normale sur le Moi pour
l'empêcher de céder à l'ordre du Ça. Tout de même, le Ça exerce en même
temps sur le Moi une force contradictoire à celle du Surmoi afin que le Moi
cède à la réalisation des désirs refoulés. Vivre dans cette situation, le Moi
éprouve un manque d'équilibre.
Mais pour laisser une place à un Moi associé, c'est l'esprit harmonieux,
muni de synthèse, qui intervient pour étudier le conflit entre ces deux forces
inconscientes. Ce Moi répond à ses besoins, désirs et tendances sans en être
esclave ; il se sert de sa raison qui contrôle et qui guide sans effacer l'affection.
Critique de l’inconscient
Certainement, l’inconscient joue un rôle très important dans le
psychisme de l’homme, surtout lorsque le psychisme est malade. En ce cas,
Freud peut avoir raison.
Mais dire qu’il est plus important que la conscience, c’est une
exagération. En effet, si le but de la psychanalyse est de transformer
l’inconscient en conscience pour guérir le malade, ce but indique que la
conscience est logiquement supérieure à l’inconscient.
De plus, Freud a exagéré l'importance de la sexualité : qu'y a-t-il de
sexuel dans la tendance du nouveau-né à sucer son pouce ?
Voyons aussi le complexe d’Œdipe décrit par Freud comme étant
universel. Or les enquêtes ont montré que ce complexe dépend de certaines
situations sociales et familiales.
Synthèse
En définitive, cette réflexion sur la conscience et l’inconscient devra
être perçue comme une tentative de cerner cette réalité complexe et
insaisissable qu’est l’homme. Il est permis de remarquer que dans le champ
de la psychologie classique, l’homme a surtout été défini par sa conscience. Il
serait ainsi un être lucide et pleinement responsable de ses actes. C’est par la
conscience, en effet, que l’homme se définit comme un être de liberté, comme
un sujet moral.
Cependant la découverte de l’inconscient a produit une véritable
révolution psychologique : l’homme n’est plus réduit à la seule conscience.
La psychanalyse a fini par trouver sa place pour déceler et guérir les maladies
psychiques.
Donc, l’opposition prétendue par Freud entre le conscient et
l’inconscient, ne correspond en réalité qu’à la vie psychique pathologique ;
alors que, dans la vie psychique normale, le conscient et l’inconscient
collaborent ensemble dans le cadre de l’unité et de l’adaptation de la
personnalité.