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Origines philosophiques et origines scientifiques de la psychologie.

par Jean-Marie Gallina,


le 23 janvier 2015.

Psychologie est récente sur le plan des sciences et des idées (fin 19ème siècle).
Les questions que posent les psychologues sont des questions très anciennes.
Hermann Ebinghaus : "la psychologie a une histoire récente mais un passé ancien".
La psychologie est tiraillé entre les sciences naturelles et les sciences de l'esprit.

I. Les conceptions philosophiques à l'origine de la psychologie.


1. Aristote.
Aristote, Traité de l'Âme. l'âme est ici l'esprit. L'esprit et le physique font partis d'un même
ensemble : la nature. Texte fondamental jusqu'à la fin du Moyen-Âge. Einseingné comme la
référence jusqu'au 17ème siècle.
Pour Platon, distinction radicale qui est à faire entre le monde sensible et intéligible. Pour Aristote,
il y a une complémentarité entre ces deux aspects. "l'âme est la forme qui organise le corps pour le
mener à un état d'achèvement". La matière ne peut pas exister sans la forme et inversement.
Traite de trois niveau de l'âme :
– Âme végétative : principe qui permet la ccroissance, le développement, la nutrition, ce qui
permet au corps de croître sur le plan physique. Possédés par : végétaux, animaux, humain.
– Âme sensitive : permet les sensations et la motricité, permet à la matière de se mouvoir, se
déplacer dans l'espace. Possédés par : animaux et humains.
– Âme intellective : fonctionnement cognitif, mental, fondé sur l'entendement. Possédés par :
humains. Elle est le prolongement des deux âmes précédentes.
Melanchton (16ème siècle) a donné un commentaire d'Aristote qui le conteste : il prend en
considération les idées médicales et anatomiques de son époque. Il propose de distinguer les
fonctions organiques (âme végétative et sensitive) de la fonction intellective. L'âme intellective est
indépendante des fonctions organiques. Va devenir le dualisme.

2. Descartes (17ème siècle).


Dualisme ontologique (ou de substance) : séparation radicale du corps et de l'esprit.
Deux substances :
– organique
– pensante (âme intellective) : outil qui nous est donné par Dieu, sans l'esprit nous n'accédons
pas à la connaissance.
"Du corps est exclu toute possibilité de pensée, de l'âme est exclu tout contenu corporelle".
La pensée, le propre de la subsante pensante est la caractéristique spécifique à l'homme.
Les informations reccueillies par nos sens sont incertaines et peu fiables.
Revient à l'idée de Platon. Retionnalisme.
Mais : problème de la relation entre le corps et l'esprit.
L'un et l'autre s'influencent. Donc c'est la glande pinéale (centre de la moelle épinière) qui crée un
lien entre les deux. FAUX.
Cette question n'est pas encore résolu définitivement.
De nombreux philosophes s'opposent à la doctrine cartésienne : Spinoza.

3. Locke ( 17ème siècle) et Hume (18ème siècle).


S'opposent à la doctrine cartésienne. Empirisme anglosaxon.

• Locke : Essai sur l'entendement humain


L'origine des idées : la table rase : l'esprit est une page blanche à la naissance, et les sensations
viennent s'inscrire dessus et se combinent entre elles pour créer des idées. Ces combinaisons sont
possible grâce à l'attention, la volonté, la mémoire... Elles construisent les représentations mentales.
Locke est le parfait représentant de l'empirisme. De l'expérience (sensible) résulte la connaissance.
C'est une sorte de prolongement entre le corps et l'esprit, comme chez Aristote : associationnisme.
Pour Locke, l'esprit est une substance qui provient de la matière.
L'esprit peut être étudié dans le champ vaste des sciences naturelles. Si on suit cette idée, la
psychologie est une science de la nature.
La raison est innée et toujours une spécificité humaine.

• Hume : père de l'associasionisme


Traité de la nature humaine : la vraie science de l'Homme concerne non pas l'esprit lui-même mais
ses opérations. "découvrir les principes qui font agir l'esprit humain dans ses opérations".
Associationnisme : mécanisme qui produit l'ensemble de la pensée.
Les idées sont des productions combinatoires des sensations (comme Locke), mais considère que
l'étude des sensations ne ressort pas de la même approche et la même discipline que l'étude des
idées. L'étude des idées doit comprendre et expliquer comment les idées sont élaborées à partir des
sensations et comment elle se combinent entre elles pour 1h20.
Hume distingue trois types d'association entre les idées :
– la continuité : l'évocation mentale d'un objet induit naturellement l'évocation d'autres objets
– la ressemblance (l'analogie) : raisonnement qui consiste à faire le lien entre deux objets à
partir du lien entre deux autres objets
– la relation de cause à effet (causalité) : relation qui lie un élément et l'effet qu'il peut avoir.
Ces types d'associations expliquent un certain nombre de phénomènes cognitifs.

• David Hartley (18ème siècle)


C'est un médecin. Il a comme ambition de mettre à jour le substrat physiologique des mécanismes
d'associations. Il reprend les idées de Hume et cherche d'en comprendre les fonctionnements
biologiques et physiologiques. Observations sur l'Homme. trou

4. Kant (18ème siècle).


• Wolff (18ème siècle)
L'influence des Lumières. Il est le maître de Kant. Il introduit dans la littérature scientifique et
philosophique le terme de "psychologie".
Il distingue deux types de psychologies :
– psychologie empirique : doit comme toutes sciences être fondée sur des mesures des
dimensions psychologiques.
– psychologie rationnelle : philosophie, tente de déterminer ce que sont les facultés de l'esprit
et pourquoi elles sont ainsi.
"Réunir des faits d'observations internes et externes concernant les conduites et les comportements
de l'Homme".

• Kant
L'expérience et la raison participent tous les deux à l'expression de notre intelligence, notre
compréhension du monde. Il va essayer de dépasser le conflit entre l'empirisme et le rationnalisme :
les deux attitudes sont fausses, mais il faut les complémentariser pour avoir la vérité.
"L'expérience nous donne le monde, l'entendement nous permet de le penser".

par Jean-Marie Gallina,


le 13 février 2015.
II. Les origines scientifiques de la psychologie.
1. La phrénologie.
Se met en place au 18ème-19ème siècle par Franz Joseph Gall, médecin anatomiste autrichien. A pour
but de montrer que le cerveau est séparé en plusieurs parties, des aires cérébrales distinctes, chacune
liée à une fonction mentale spécifique.
Tout ça est rendu possible car, depuis la fin du 18ème siècle, les phénomènes cognitifs ont une base
biologique.
Sur les fonctions du cerveau et sur celles de chacune de ses parties, Gall.
Le problème pour Gall, c'est qu'il n'existe pas encore l'imagerie cérébrale. Il invente donc
l'hypothèse de phrénologie (ou crâniométrie) : la forme extérieure du crâne représente la forme de
son cerveau, et que les fonctions du cerveau se reflèterait sur la forme de son crâne.
Les dispositions, les caractéristiques de l'âme (les fonctions psychologiques) sont innées et
indépendantes les unes des autres.
Gall va étudier sur un grand nombre de personnes "extra-ordinaires", très intelligent. Il étudie aussi
sur des assassins, des personnes "mauvaises" aux yeux de la société. Il voulait faire une sorte de
typologie sur ces personnes : il fait une sorte de ressencement de 27 facultés mentales, qu'il va
chacune associer à une partie du cerveau.
Première manifestation empirique des phénomènes de l'esprit, même si elle est assez sommaire.

2. Les expériences de physiologie sensorielles.


Milieu du 19ème siècle, dans les pays germaniques, dans lesquels le matérialisme se développe : tous
les phénomènes observables doivent pouvoir être expliqué à parrtir des lois de la physique. Les
méthodes de la physique, de la chimie vont être utilisées pour étudier des phénomènes qui relèvent
de l'esprit.

• expérience réalisée par Hermann von Helmholtz (19ème siècle)


Sur la vitesse de l'influ nerveux. Consiste à exiter les nerfs d'une grenouille proche des muscles de
la patte de l'animal : activité réflexe, contraction du muscle. Montrer qu'il existe un temps de latence
entre la stimulation et la réaction.
Ensuite, exite le même nerfs, mais en un endroit plus éloigné du muscle que précédemment. Le
réflexe de la grenouille va se contracter après un certain temps. Le temps de latence pour cette
deuxième phase d'expérience est plus long que lors de la première. La conduction de l'influ nerveux
se diffuse à une vitesse précise, qu'il a mesuré à 26 mètres par seconde.

• expérience réalisée par Hirsch (19ème siècle)


Astronome suisse. Il va réaliser (après Helmholtz) des expériences qui concernent aussi les temps
de réactions, l'influ nerveux, mais en s'intéressant à l'humain. Mesure le temps de latence entre le
moment où le stimulus sensoriel apparaît et le moment où le sujet répond à ce stimulus. Il
s'intéresse à la vision, l'ouïe, le toucher ... Technique de chronométrie mentale, de l'ordre du
perceptif. Il va essayer de donner une interprétation assez précise de ces temps.
Pour lui, cela se découpe en trois étapes :
– la transmission de la sensation au cerveau
– l'action du cerveau qui consiste à transformer la sensasion en acte de volonté
– la transmission de la volonté dans les nerfs moteurs, et l'exécution du mouvement par les
muscles
Ces étapes successives sont interprétées à partir du temps de réaction, calculé grâce à la
chronométrie mentale. Activité cognitive consciente et volontaire.

• expérience réalisée par Donders (1868)


Compare deux situations : stimule électriquement le sujet sur le pied droit ou gauche, le sujet ne
voit pas mais on lui dit le pied stimulé, et doit réagir en levant la main correspond au pied stimulé.
– première phase consiste à mesurer le temps de réaction du sujet
– deuxième phase, le sujet ignore le pied stimulé, le temps qu'il met à réagir est plus long.
Hypothèse : dans le deuxième cas, le sujet n'ayant pas connaissance à priori du pied stimulé, met
plus de temps pour réagir. Un quinzième de seconde d'écart entre la réaction de la première et la
seconde phase.
Le temps de réaction est d'autant plus long avec une activité plus complexe.
L'écart entre les deux phases mesure le temps de réaction correspondant à un acte purement mental.

3. L'évolutionnisme.
Au début du 19ème siècle, la vision du monde qui prévaut repose sur deux idées :
– l'univers a été créé par Dieu
– le monde est statique est invariable
L'homme est au centre de l'univers et en fait un être singulier comparé aux autres espèces vivantes.
Rupture épistémologique profonde avec les théories de l'évolution : l'homme est un animal comme
les autres, il n'est pas supérieur. Il vient de la même origine que tous les autres animaux.

• Jean-Baptiste Larmack (1744 - 1829)


L'homme est soumis aux mêmes lois de la nature que les animaux. L'état du monde ne résulte
d'aucune intention divine.
Il est à l'origine de la biologie en tant que tel : il a rassemblé tous les domaines dans la biologie.
Son oeuvre va être ignoré pendant un demi siècle. (voir cours d'évolution en biologie).
Le monde se transforme, évolue, et ce qui est en jeu est l'organisation de la matière vivante et sa
complexification. Tous les êtres vivants sont fait de la même matière mais qui est structuré de
manière différente. Plus la matière est complexe, plus l'organisme est évolué. Tous les organismes
ont la capacité de se complexifier. L'être vivant modifie sa structure propre pour s'adapter à son
environnement. L'espèce humaine est l'aboutissement de cette évolution : évolution théléologique
(il y a une finalité à l'évolution).

• Darwin (1809 - 1882)


De l'origine des espèces, 1859. Dépasse la conception Lamarckienne, même s'il s'en inspire.
Les espèces évoluent sans cesse, des espèces apparaîssent, d'autres disparraîssent. Le monde est en
proie au changement. C'est le résultat des modifications de l'environnement qui poussent les espèces
à s'adapter.
Ces processus évolutifs sont d'une extrème lenteur. Ce n'est pas forcément dû à une catastrophe
naturelle (genre les dinausores).
Tous les êtres vivants ont une même origine, unique.
Contrairement à Lamarck, l'évolution n'a pas de but, pas de finalité, l'évolution est une conséquence
de la sélection naturelle. Ne doit être expliqué que par les conséquences internes, pas par des forces
surnaturelles (naturelles ou de Dieu).
– apparition à chaque génération d'une variété dans un organisme d'une même espèce
– mise en place d'un ordre grâce à "la lutte pour la vie". Les plus organisés s'adaptent mieux.
Conduit à un changement graduel des populations : qui explique l'évolution et la production de
nouvelles espèces.
L'homme n'et qu'une étape parmi d'autres.
Entre l'intelligence de l'homme et l'intelligence de l'animal, il n'y a qu'une différence de degré (ça
ne veut rien dire pour toi, mais pour moi c'est super important :D , je le kiff).

• Spencer
Ingénieur anglais, fort influencé par Darwin. Vient en France pour rédiger Principes de psychologie.
L'un des premiers savants à baser sa théorie sur les principes de la théorie de l'évolution ??
Fonctionnement de l'esprit en étudiant son évolution phylogénétique.
Emergence d'une nouvelle dicipline : la psychologie, qui adopte comme méthode les sciences
empiriques.

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