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Les commentaires de texte philosophiques corrigés

Texte 1

Déjà l’observation a besoin d’un corps de précautions qui conduisent à réfléchir


avant de regarder, qui reforment du moins la première vision, de sorte que ce
n’est jamais la première observation qui est la bonne. L’observation scientifique
est toujours une observation polémique : elle confirme ou infirme une thèse
antérieure, un schéma préalable, un plan d’observation ; elle montre en
démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l’immédiat ; elle
reconstruit le réel après avoir reconstruit ces schémas.

Naturellement, dès qu’on passe de l’observation à l’expérimentation, le


caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors, il faut
que le phénomène soit tiré, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments
(d’analyses, recherche scientifique), produit sur le plan des instruments. Or, les
instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes
qui portent de toutes parts la marque théorique.

Gaston Bachelard.

Exploitation du texte

-Thème : L’observation scientifique

-Question implicite : Sur quoi se fonde l’observation scientifique ?

-Thèse : L’observation scientifique associe à la fois les connaissances théorique


et l’expérimentation (processus de vérification théorique qui est la partie
pratique de la recherche).

-Problématique : Toutes les connaissances scientifiques sont-elles absolues ?

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Introduction

Le texte de Gaston Bachelard soumis à notre appréciation traite de l’observation


scientifique. Ainsi, sur quoi se fonde l’observation scientifique ? Telle est la
question à laquelle l’auteur se propose d’examiner dans le texte. A cet effet,
l’auteur soutient la thèse selon laquelle l’observation scientifique associe à la
fois la connaissance théorique et l’expérimentation. Toutefois, les connaissances
scientifiques sont-elles absolues ?

Développement

Etude ordonnée du texte

-La thèse de l’auteur

-La structure détermine le nombre de parties.

Identification des parties du texte

(L1-7) Dans cette partie, l’auteur développe l’idée ci-après : (reformulation de


l’idée). Pour parler de l’observation en science, il faut d’abord disposer de la
connaissance scientifique.

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Texte 2

A l’encontre de la philosophie allemande qui descend sur la terre, c’est de la


terre au ciel que l’on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les
hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni plus de ce qu’ils sont dans les
paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui, pour aboutir
ensuite aux hommes en chair et en os ; non, on part des hommes dans leur
activité réelle ; c’est à partir de leur processus de vie réel que l’on représente
aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus
vital.

Et même les fantasmagories de dans le cerveau humain sont des sublimations


résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l’on peut
constater empiriquement et qui repose sur des bases matérielles. De ce fait, la
morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l’idéologie, ainsi que les
formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence
d’autonomie. Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui
détermine la conscience.

Karl Marx et Friedrich Engels.

Exploitation du texte

Thème : La conscience de l’homme ou la philosophie allemande.

Question implicite : Qu’est-ce qui détermine la conscience ? Ou la conscience


se définit-elle par les représentations imaginaires de l’individu ou par les
représentations matérielles ?

Thèse : La conscience de l’homme est déterminée par les représentations ou les


conditions matérielles.

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Question problème ou problématique : N’est-il pas dangereux de définir
l’homme par son activité ? (C’est le milieu qui détermine la formation de notre
conscience).

Argument critique : Définir l’homme par ce qu’il fait, c’est, selon la


transmutation dont parle Gabriel Marcel, le déshumaniser. C’est faire de
l’homme une chose (chosification), un objet.

« Transmutation » : être et avoir, c’est le processus qui consiste à définir


l’homme par ce qu’il a (l’avoir), ce qui conduit à la déshumanisation de
l’homme. Jean Paul Sartre parle, pour sa part, de « chosification ».

Structuration du texte

Le texte est rationnellement divisible en 2 parties.

-La 1e partie va de la L1 à L11 : Les auteurs font la critique de la philosophie


allemande. Ils disent que la conscience ne se forme pas par ce que l’on dit,
pense, mais elle se forme par ce que l’on fait. Dès lors, elle n’est que le reflet de
ce que l’on fiat dans la vie.

-La 2e partie L11-15 : La conscience qu’elle soit morale, religieuse, n’est pas
libre.

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Sujet : Dégager l’intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son
étude ordonnée.

« L’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime, et nous possédons de


multiples preuves de l’existence de l’inconscient. Les données de la conscience
sont extrêmement lacunaires : aussi bien chez le malade que chez l’homme sain,
il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués,
présupposent d’autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la
conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués (acte qui trahit,
qui révèle un désir inconscient) et les rêves, chez l’homme sain, et tout ce qu’on
appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ;
notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d’idées
qui viennent sans que nous en connaissions l’origine, et de résultats de pensée
dont l’élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients
demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre
qu’il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait
d’actes psychiques ; mais ils s’ordonnent dans un ensemble dont on peut
démontrer la cohérence si nous interpolons (introduire dans un texte des
passages qui n’en font pas partie et qui en changent le sens) les actes
inconscients inférés. »

Freud, Métapsychologie (1915), Gallimard, Collection Idées (pp. 66-67).

La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit


que l’étude ordonnée du texte rende compte du problème dont il est question, de
la thèse soutenue et de son intérêt philosophique.

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Analyse des propositions afin d’en extraire la signification

du texte

Au terme de l’analyse du texte, on dénombre 4 moments.

La conscience, bien qu’étant la source des données de base, voire celle des
toutes premières informations nécessaires à l’existence humaine, se révèle être
un système incomplet, une bande qui diffuse ses données de manière
discontinue (L1 à L3) ;

La plupart de nos actes manqués ou involontaires, les rêves de l’homme sain,


les troubles du comportement, dérivant de nos différents états mentaux, ne sont
pas les seuls actes psychiques qui échappent à son emprise (L3 à L7) ;

A chaque instant de notre existence externe et intime, il nous arrive


d’appréhender de manière furtive, des idées ou des pensées élaborées à notre
insu et qui, de toute évidence, proviennent de quelque part en nous, où elles
siègent en permanence (L7 à L9) ;

Si nous interpolons, c’est-à-dire si nous comblons les vides qui séparent ces
actes en donnant à chacun d’eux une signification pertinente, nous réussirons à
donner au psychique une image plus nette, celle d’un système où ces actes
s’enchaînent logiquement, comme dans un programme cohérent et harmonieux
(L10 à L13).

La structure du texte

Il suffit de résumer ces 4 moments pour voir apparaître le raisonnement


hypothétique qui constitue la structure du texte, l’argumentation, voire la
démonstration de l’auteur.

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Argument 1 : L’idée que notre psychique a sa face cachée dont nous n’avons
pas conscience, ne manque pas de raisons et s’impose comme un présupposé
scientifique irréfutable ;

Argument 2 : La conscience, source de nos connaissances de base, est


frappée par une incomplétude caractérisée par des actes psychiques et des
troubles du comportement si fréquents qu’ils ne pourraient provenir que d’un
lieu qui échappe à la conscience et où ils siégeraient donc, inconscients ;

Argument 3 : Il nous suffit donc de cesser de croire que tous ces actes, même
ceux qui paraissent sans lien entre eux, sont le seul fait de la conscience et, par
conséquent, de combler, de manière significative, les coupures les séparant,
pour les voir se mouvoir séquentiellement dans un ensemble parfaitement
harmonieux.

Contractons les arguments pour dégager la synthèse du texte, voire la thèse de


l’auteur

Nous avons : Il suffit de signifier les vides et les actes anodins qui justifient et
l’hypothèse de l’inconscient et l’incohérence constatée dans notre vie psychique
pour que tous nos comportements, même ceux qui nous paraissent les plus
anormaux, s’ordonnent sans discontinuer et redonnent à notre psychique toute
sa cohérence.

Trouvons le thème, le contexte et la problématique

Le thème

L’hypothèse de l’inconscient psychique peut être intrinsèquement soutenue par


des arguments irréfutables.

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Le contexte

Dans un vingtième siècle commençant et dominé par le regain de


l’épistémologie dans toutes les sciences, l’hypothèse de l’inconscient psychique,
qui vient remettre en cause la valeur de la conscience, ne pouvait que ranimer
les esprits. En effet, après avoir été sublimée par Descartes, Kant et Hegel (16e,
17e et 18e) pour la force de son « cogito » (abréviation de la célèbre formule de
René Descartes : Cogito, ergo, sum : je pense, donc je suis, qui exprime
l’évidence du sujet pensant. Le cogito est la certitude première de la philosophie
cartésienne) et son pour moral, la Conscience sera dénoncée au 19 e, par
Nietzsche, pour son caractère superflu, ses limites et son impuissance à traiter
certains déséquilibres mentaux.

La problématique

Oui ou non le psychique a-t-il une face cachée qui expliquerait la permanence
de ces phénomènes anodins, dont la conscience ne sait rendre compte ?

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Sujet texte

« Un vrai ami ne doit jamais approuver les erreurs de son ami. Car enfin nous
devrions considérer que nous leur faisons plus de tort que nous ne pensons,
lorsque nous défendons leurs opinions sans discernement. Nos
applaudissements ne font que leur enfler le cœur et les confirmer dans leurs
erreurs ; ils deviennent incorrigibles ; ils agissent et ils décident enfin comme
s’ils étaient devenus infaillibles. D’où vient que les riches, les plus puissants, les
plus nobles, et généralement tous ceux qui sont élevés au-dessus des autres, se
croient fort souvent infaillibles, et qu’ils se comportent comme s’ils avaient
beaucoup plus de raison que ceux qui sont d’une condition vile ou médiocre, si
ce n’est parce qu’on approuve indifféremment et lâchement toutes leurs
pensées ? Ainsi l’approbation que nous donnons à nos amis, leur fait croire peu
à peu qu’ils ont plus d’esprit que les autres : ce qui les rend fiers, hardis,
impudents et capables de tomber dans les erreurs les plus grossières sans s’en
apercevoir. C’est pour cela que nos ennemis nous rendent souvent un meilleur
service, et nous éclairent beaucoup plus l’esprit par leurs oppositions, que ne
font nos amis, par leurs approbations ».

Malebranche

Présentation du thème

L’amitié représente l’un des fondements des rapports harmonieux et apaisés


dans les communautés humaines. Dans ce texte, Malebranche décline sa vision
du devoir et des critères d’un ami sincère.

La question implicite

Quelles attitudes doit-on avoir vis-à-vis de quelqu’un dont on se dit ami


véritable ?

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Réponse ou thèse de l’auteur

A cette question, l’auteur propose une position presque extrême : il nous invite à
nous comporter comme un ennemi, en lui disant en face, de façon crue et
directe, la vérité, dans le but d’aider notre ami à corriger son comportement.

Structure logique du texte

Ce texte s’articule autour de deux mouvements essentiels : la première idée, qui


va de la ligne 1 à la ligne 6, « Un vrai ami ne doit… devenus infaillibles », traite
de l’attitude indiquée à adopter en face d’un ami ; la seconde articulation, située
entre les lignes 6 et 12, « C’est pour cela… par leur approbation », peut
s’intituler l’avantage moral d’un ennemi par rapport à un ami complaisant.

L’intérêt philosophique

On peut s’interroger sur la nécessité, voire l’intérêt de révéler toutes les vérités à
celui que l’on considère comme un ami. Toute vérité est-elle bonne à dire ? N’y
a-t-il pas, en fin de compte, un danger à vouloir tout révéler à un ami ?

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Commentaire philosophique

Introduction

Thème : La fin de l’Etat/Etat et liberté

Thèse : Les hommes ont créé l’Etat pour assurer mutuellement leur sécurité et
garantir l’exercice de la liberté de chacun.

QI : Pourquoi les hommes ont-ils créé l’Etat ?

QP : Toutefois, l’histoire et l’actualité ne nous montrent-elles pas aujourd’hui


que l’Etat est devenu la première menace de la sécurité et de la liberté des
hommes un peu partout dans le monde ? Pour exercer son activité de maintien
de l’ordre, l’Etat n’est-il pas parfois obligé de faire usage des mesures
coercitives (conservatoires) en exerçant de la violence sur les hommes placés
sous sa tutelle ? (2 arguments complémentaires dans l’antithèse ou 2e phase
de la question critique de la thèse de l’auteur dans le texte).

Introduction

Le texte de Spinoza soumis à notre analyse parle de de l’Etat ou l’Etat et la


Liberté (thème). De ce fait, pourquoi les hommes ont-ils créé l’Etat (QI)? Pour
le bien du vivre en communauté, les hommes ont créé l’Etat pour assurer
mutuellement leur sécurité et garantir l’exercice de la liberté de chacun(Thèse).
Toutefois, l’histoire et l’actualité ne montrent-elles pas aujourd’hui que l’Etat
est devenu la première menace de la sécurité et la liberté des hommes un peu
partout dans le monde (QP)?

NB : Après avoir rédigé l’introduction, l’élève doit être capable de sauter 2


lignes au moins avant d’attaquer le développement. Ainsi, lors de l’attaque de
l’étude ordonnée, l’élève devra à tout pris rappeler la thèse de l’auteur et
découper le texte en parties tout en expliquant les arguments de l’auteur.

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L’auteur soutient la thèse selon laquelle l’Etat a été mis en place par les
hommes pour assurer mutuellement leur sécurité et garantir l’exercice de la
liberté de chacun.

Le texte de Spinoza peut être divisé en 2 articulations (moments).

Dans la première articulation (L1-L6), l’auteur refuse ou rejette de concevoir


l’Etat comme un instrument de domination. En effet, la domination exprime un
pouvoir imposé par la force mais dont on nous demande d’obéir contre notre
volonté. C’est la raison pour laquelle l’Etat est considéré comme une puissance
de domination, ne peut exprimer autre chose que la crainte, la peur. Or, à
l’origine, l’Eta est avant tout une institution obtenue sur la base de la volonté
des individus concernés pour une même chose (de l’accord des contractants).

L’Etat n’est non plus un pouvoir obtenu par une personne, mais pour tout le
monde, parce que le pouvoir qui appartient à un seul est un pouvoir despotique.
Et le despotisme conduit inévitablement à l’oppression des citoyens, à leur
assujettissement ou à l’esclavage. En opprimant les individus, l’Etat (finit par
confisquer) confisque les libertés des gens ; l’Etat finit par créer quelque chose
de mauvais, d’insécurité (toute chose contraire à sa construction).

NB : Après la première partie, l’élève doit revenir à la ligne pour attaquer la 2 e


partie de l’explication de la thèse de l’auteur dans le texte.

Dans la 2e partie (L6 jusqu’à la fin), l’Etat n’a pas été mis en place pour rendre
l’homme bête, brute et automatique, voire une machine. En effet, l’animal est
gouverné par la logique des instincts, celui qui vit sous la tutelle des instincts a
pour principal caractéristique la brutalité, la violence, la sauvagerie. Aussi, il
n’est pas dans les missions de l’Etat de faire en sorte que l’homme devient une
machine (ce qui la définit c’est le mécanisme ; elle fonctionne en suivant la
commande sans recours à la réflexion. Elle exécute plutôt en faveur de celui ou
celle qui la gouverne) car la machine est gouvernée par un ordre mécanique. Il
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est donc visible de constater que l’animal tout comme la machine se
caractérisent par l’absence de la raison. Donc l’action de l’Etat est de faire en
sorte que l’homme sorte de cette logique ou de cet état d’animal ou de machine
et qu’il fasse œuvre de réflexion, de raison. La raison éloigne l’homme de la
haine, de la colère, de la malveillance, de la ruse pour que nous devenons des
êtres sociables, libres et en possession de son être. Et tout ceci est favorisé par la
mise en place de l’Etat dont l’auteur évoque justement dans le texte. Tout ce qui
précède justifie clairement la position de l’auteur dans le texte. En occurrence,
les hommes ont créé l’Etat pour assurer mutuellement leur sécurité et la garantie
de l’exercice de la liberté de chacun. Toutefois, l’histoire et l’actualité ne nous
montrent-elles pas aujourd’hui que l’Etat est devenu la première menace de la
sécurité et de la liberté des hommes un peu partout dans le monde ?

NB : La dernière phrase de cette partie de l’étude ordonnée constitue la phrase


de transition pour aller à l’intérêt philosophique. Par ailleurs, pour attaquer,
aborder l’intérêt philosophique, l’élève doit sauter 2 lignes.

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