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SOMMAIRE :

INTRODUCTION
PARTIE I : Présentation théoriques des différentes étapes qui constituent le
SEDIAC (Stratégies d’Elaboration et de Diffusion d’une Action de Communication)

I. Détermination des Enjeux


A. Les enjeux opératoires
B. Les enjeux symboliques
C. Les enjeux selon Alex Mucchielli
II. Détermination des Objectifs
A. Selon Roman JACKOBSON
B. Selon José VALIQUETTE
III. Analyse de la situation de communication
A. Selon le modèle SPEAKING
B. Selon la Théorie Sémio-Contextuelle d’Alex Mucchielli
IV. Construction du cadrage
A. Le découpage
B. Le regard
V. Elaboration de la communication
- Les trois classifications selon Eric Buyssens
- L’interaction et système d’interaction
- La notion d’influence
VI. Diffusion de la Communication
VII. Impacts / Effets de la communication
VIII. Confrontation des résultats avec les objectifs
- Communication efficiente
- Communication efficace
IX. Recadrage(s)
X. Reprise de chaque étape avec le(s) cadrage(s) éventuels
PARTIE II : Application à l’action de communication : « ouverture d’une nouvelle
agence de l’ONG Vahatra »
CONCLUSION
BINLIOGRAPHIE

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INTRODUCTION :

Communiquer c’est transmettre un message à un partenaire et est depuis toujours


primordial pour tout le monde. La mise en œuvre d’actions de communication efficaces
est un processus plus complexe et difficile qu’il n’y parait à priori. C’est pourquoi on a
besoin d’élaborer des stratégies. Pour se faire, le modèle SEDIAC ou Stratégies
d’Elaboration et de Diffusion d’une Action de Communication est un modèle scientifique.
Ce modèle servira d’outil pour mieux cerner une action de communication à produire et
afin de faire en sorte que celle-ci puisse atteindre son ou ses objectifs.

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PARTIE I :
PRESENTATION THEORIQUE DES DIFFERENTES ETAPES QUI
CONSTITUENT LE SEDIAC

La stratégie est une démarche raisonnée tenant compte des spécificités de

l’environnement et des ressources disponibles en vue d’obtenir à une communication

efficace.

I- Détermination des enjeux de la communication

L’enjeu est ce qui est mis en jeu, c’est-à-dire ce que l’on a à gagner ou à perdre dans une
action quelconque. Il constitue aussi les risques ou bien ce qui motives les participants.

Il existe deux grands types d’enjeux :

a. Les enjeux opératoires : enjeux qui visent à obtenir ou à céder un bien, à accorder ou
à solliciter un service. C’est-à-dire quelque chose de concret.

b. Les enjeux symboliques : enjeux qui valorisent l’image de soi. Il est aussi question de
valeurs et de notoriété.

Mais selon Alex MUCCHIELLI, nous avons cinq types d’enjeux de la communication :

1) Les enjeux informatifs :

La communication est un acte d’information.

2) Les enjeux de positionnements :

La communication est un acte de positionnement personnel.

3) Les enjeux d’influences :

La communication est un acte de mobilisation d’autrui.

4) Les enjeux relationnels :

La communication est un acte de concrétisation de la relation humaine.

5) Les enjeux informatifs :

La communication est un acte d’élaboration de normes relationnelles.

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II- Détermination des objectifs de la communication :

Le principal objectif d’une communication est d’aboutir à une communication efficace.

A. Selon Roman JACKOBSON

Il existe six fonctions (6) de la communication :

• La fonction expressive : elle consiste par l’émetteur à faire sortir de soi ses sentiments,
opinions, émotions, …

Exemple : J’ai mal aux dents.

• La fonction impressive ou conative : elle est utilisée pour influencer à travers


différents actes d’une demande, affirmation, ordre, proposition.

Exemple : Ouvre la porte.

• La fonction poétique ou esthétique : c’est la forme ou le style du message.

Exemple : Invitation

• La fonction métalinguistique : elle consiste à faire un discours sur un discours.

Exemple : Faire des remarques.

• La fonction phatique : elle est utilisée pour établir, maintenir ou interrompre le contact
physique et psychologique avec le récepteur.

On distingue :

- La fonction phatique d’appel : sert à ouvrir une communication

Exemple : « Bonjour », « Allo ».

- La fonction phatique de maintien : sert à maintenir une communication

Exemple : « ensuite »

- La fonction phatique de clôture : sert à mettre fin à la communication

Exemple : « Au revoir »

• La fonction référentiel ou informative : Elle sert à transmettre des informations, des


éléments de connaissances.

Exemple : La terre est ronde

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Il faut noter que dans un seul message on peut avoir la réalisation de deux ou plusieurs
fonctions.

B. Selon José VALIQUETTE

On distingue deux fonctions de bases :

• La fonction expressive : consiste à exprimer les sentiments ou les opinions.

• Les fonctions transactionnelles telles que :

➢ Fonction transactionnelle informative

➢ Fonction transactionnelle conative se subdivisant en trois parties :

- Fonction conative persuasive (consiste à persuader)


- Fonction conative régulatrice (consiste à organiser)
- Fonction conative ludique (consiste à jouer)

Fonction

Expressive (s’exprimer) Transactionnelles


Moi Lui -eux

Informative Conative

Persuasive Régulatoire Ludique


(persuader) (organiser) ( Jouer)

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III- Analyse de la situation de communication :

La situation de communication est constituée par un ensemble de contextes ou de


paramètres dans lequel s’effectue une communication.

Selon l’Ethnographie de la communication, la situation joue un rôle important dans la


production et la compréhension d’une communication. C’est la situation qui gouverne la
communication alors pour bien cerner et décrire une situation de communication, il faut faire
appel à des modèles d’analyse scientifiques.

Dell HYMES nous propose comme outil scientifique le modèle SPEAKING et Alex
MUCCHIELLI la Théorie Sémio Contextuelle pour analyser une situation de communication.

➢ Le modèle SPEAKING : Constitué de 8 paramètres :

Situation Analyse Différents types

De SPEAKING de situation

Communication

Inventaire des Différents types Caractéristiques Communication

Caractéristiques de de chaque efficace

De chaque situation Communication Communication

On va donc analyser un par un les paramètres du modèle :

1) Paramètre S ou setting :

Le premier paramètre détermine le cadre de la communication, on peut parler du


cadre physique et du cadre socioculturel.

a- Le cadre physique et matériel :

Le cadre physique prend en compte la scène de communication. Les paramètres


et les attitudes à adopter dépendent des conditions physiques.

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Pour cela, le temps et le lieu sont les paramètres à identifier. En gros, il faut bien choisir
le « bon moment, au bon endroit ». Le temps qu'il fasse est un paramètre très important.

Le lieu peut varier de formel à informel. Il y a des endroits qui nécessitent des
contraintes particulières comme un tribunal par exemple, qui est un endroit formel.

Le temps est aussi très important pour la réussite d’un échange. Par exemple, pour
l’organisation d’un événement en mois d’octobre, par rapport au climat à Madagascar, il
n’est pas trop conseillé d’opter pour un style champêtre, un événement à l’extérieur.

b- Le cadre socioculturel :

Cela prend en compte le domaine et le moment où se déroule la communication.


On peut aussi l’appeler cadre psychologique, car l’attitude dépendra de la scène culturelle
et sociale. Il faut pour cela bien analyser le domaine et la culture, suivant le cadre physique
comme disait Paul Watzlawick : « on ne communique pas, on participe à une
communication ». On peut prendre en compte différents degrés de domaine comme le
domaine familial, le domaine professionnel, le domaine religieux, etc. Par exemple, vu le
problème de la sécurité à Madagascar, on ne va pas se balader ou aller chez les
marchands de friperies en portant des bijoux en or ou valeureux, même les bijoux fantaisie
pas cher attirent les pickpockets. C’est ça prendre en compte le cadre social.

La vie quotidienne en société se subdivise toujours en moments. A chaque moment


correspond à une communication particulière.

Cela renvoie à deux sortes de communication :

- La communication opportune. Exemple : Spectacle

- La communication inopportune. Exemple : décès

2) Paramètre P ou Participants :

Lors d’une communication, on peut avoir plusieurs interlocuteurs. Mais les participants
ne sont pas seulement ceux qui participent directement aux échanges. Dell Hymes dans
son étude a confirmé qu’on qualifie de participants ceux qui participent directement ou
indirectement à la communication. En effet, on peut distinguer plusieurs types de
récepteurs dans l’analyse du modèle SPEAKING.

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a- Les types de récepteurs :

Le récepteur allocutaire et le récepteur non-allocutaire. On peut qualifier de


récepteur allocutaire toute personne directement ciblée par le message. Évidemment, un
récepteur non-allocutaire est donc celui qui reçoit le message malgré le fait que l’émetteur
ne s’adresse pas directement à lui.

Pour être plus claire, voyons un exemple : lors d’une annonce écrite pour la distribution
d’appareil auditif gratuit au sein d’une commune, on cible ceux qui ont un problème auditif.
Mais tous ceux qui passent peuvent lire l’annonce, même s’ils ne sont pas ciblés. On peut
donc dire que ces personnes sont des récepteurs non allocutaires.

On peut aussi distinguer le récepteur ratifié et non ratifié. On qualifie de ratifiées les
personnes dont la présence est acceptée pendant la communication. Les récepteurs non
ratifiés sont ceux qui reçoivent la communication sans y être invités. Par exemple, lors
d’une réunion administrative au sein d’une entreprise ou au sein d’une société, une
décision est prise par les responsables administratifs. Ces personnes sont des récepteurs
ratifiés. Mais à ce moment, la femme de ménage passe et entend cette décision à travers
la porte, donc c’est un récepteur non ratifié.

Le récepteur peut aussi être anonyme ou personnalisé. Un récepteur est dit anonyme
lorsqu’il ne présente aucune relation personnelle avec l’émetteur du message. Même si
cette relation existe, on le qualifie d’anonyme lorsque la relation n’est pas manifestée. Par
exemple lors du discours du président de la République, le peuple est un récepteur
anonyme, car personne ne manifeste aucune personnalisation de la communication.

b- Les caractéristiques des participants :

Ces caractéristiques sont vraiment importantes. On peut distinguer l’importance


numérique et la répartition. L’importance numérique qualifie le nombre de participants
et on peut en distinguer trois sortes :

- La communication interpersonnelle ou interindividuelle, entre deux personnes : il faut tenir


compte des caractéristiques de chaque individu. Il y a des données psychologiques,
culturelles qu’il faut retenir.

- La communication de groupe, entre plusieurs personnes


- La communication médiatique, sur les médias comme la radio, la télévision ou la presse
écrite.

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Pour la répartition, il y en a aussi trois sortes :

- La communication unilatérale, par le modèle linéaire de Shannon et Weaver, c’est à dire


de l’émetteur au récepteur sans feed-back.

- La communication réciproque, suivant le modèle de Ferdinand de Saussure qui favorise


l’échange.

- La communication médiatisée qui utilise un média quelconque. Il y a la diffusion minoritaire


comme un appel téléphonique et la diffusion majoritaire, comme une émission de télé-
réalité par exemple.

c- La présence et la non-présence :

La présence détermine les situations de face à face, c’est-à-dire quand les interlocuteurs
se voient directement. Tandis qu’on parle de non-présence les situations qui nécessitent
des intermédiaires.

La situation de non- présence est définit par rapport à la présence, cela signifie que l’une
au moins des conditions de la présence n’est pas remplie d’où la nécessité d’utilisé un
support (le téléphone, les lettres…).

d- La relation entre les participants :

Les relations jouent un rôle capital dans la communication. On peut affirmer que la nature
des relations influent d’une façon décisive sur le déroulement de la communication.

Il y a trois sortes de relations :

- La relation coopérative : lorsque les participants entretiennent


des relations positives.

- La relation conflictuelle : les relations entre les participants sont


négatives.

- La relation neutre : réserver au domaine de l’administration

La relation peut être définie par deux composants :

- Le statut : c’est la place occupée par un individu donné dans un


système donné et à un moment donné et au sein d’une structure
donné.

- La fonction : c’est le rôle assumé par la personne en question, au


sein du système de l’organisation donnée.

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3) Paramètre E ou Ends :

Dans une communication d’entreprise, l’objectif contribue beaucoup aux enjeux. C’est
pourquoi le modèle SPEAKING prend en compte les objectifs de la communication. Pour
cela, nous avons les 6 fonctions de communication établies par Roman JACKOBSON que
l’on avait déjà citées dans l’étape précédente : « objectifs ».

4) Paramètre A ou Acts :

Le terme « acts » est un peu implicite pour ce paramètre. En effet, il s’agit des différentes
séquences de la communication par ordre chronologique. Ce paramètre prend aussi en
compte le fond et la forme de la communication. On peut distinguer pour cela la
communication ritualisée et la communication non ritualisée, les deux faces du signe.

La communication ritualisée est celle qui suit un cours logique et qui nécessite quelques
rituels à suivre. Par exemple lors d’une inauguration, il y a un programme à suivre qui ne
sera pas interrompu par d’autres. Par contre, lorsque la communication est libre, on la
qualifie de non ritualisée. Par exemple lors d’une réunion entre amis, plusieurs sujets de
discussion peuvent avoir lieu et en couper d’autres.

Les deux faces du signe : le signifiant et le signifié

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5) Paramètre K ou Key :

Key ou tonalité, en communication désigne en quelque sorte l’atmosphère de


communication. On peut donc distinguer :

- La tonalité positive lorsque l’atmosphère est détendue, voire joyeuse comme lors d’une
fête de fin d’année
- La tonalité neutre comme lors d’une simple discussion ou d’une réunion d’information
- La tonalité négative lors d’un conflit.
Il ne faut pas confondre tonalité et intonation.

6) Paramètre I ou Instruments :
C’est l’ensemble des instruments qu’on peut utiliser pour communiquer. Il y a plusieurs
instruments, mais il faut noter que dans une communication, on peut utiliser
simultanément plusieurs instruments. On peut distinguer :

- La communication verbale, c’est-à-dire tout moyen utilisant la langue comme la parole,


les écrits, etc.

- La communication non verbale qui n’emploie pas le langage. Par exemple les gestes,
les attitudes, la posture, etc.

Il y a aussi la communication numérique qui peut être verbale ou non-verbale. C’est


dans le cas où on emploie des outils numériques comme les réseaux sociaux, les médias
ou seulement la technologie pour communiquer.

7) Paramètre N ou Normes :

Il s’agit des règles à suivre lors des échanges. En termes de normes, on peut en
distinguer 3 sortes de normes communicationnelles :

- Les normes langagières, c’est le langage utilisé dépendra de la situation de


communication. Pour cela, nous avons les différentes sortes de langage : soutenu,
courant, familier et technique.

Exemple : Pendant les funérailles

- Les normes interactives ou appelées normes d’interactions qui est la connexion et les
effets conatifs des uns envers les autres.

Exemple : Les règlements intérieurs d’une école

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- Les normes d’interprétation qui est surtout présent au niveau du récepteur. Il s’agit du
sens du message. On peut inclure la connotation et la dénotation dans ces normes
d’interprétation.

La connotation : est l’ensemble des éléments de sens qui peuvent s’ajouter à ce sens
littéral (et qui peuvent se trouver ou non dans le dictionnaire).

La dénotation : est le sens littéral d’un terme, que l’on peut définir (et trouver dans le
dictionnaire).

Exemple : « voiture », « caisse » ont la même dénotation, mais ils ont des connotations
différentes : voiture est le terme le plus courant, il est neutre. En revanche caisse a une
connotation familière.

8) Paramètre G ou Gender :

Il renvoie aux typologies de la communication selon les secteurs d’activités ainsi que les
communications qui sont rattachés à ces secteurs.

➢ Selon la théorie sémio-contextuelle d’Alex Mucchielli, une situation de


communication est constituée de sept contextes :

1- Le contexte expressif de l’identité des acteurs :


Ce qui est communiqué prend un sens par rapport à ce que l’on sait ou à ce qui est

affiché des intentions, des projets et des enjeux des acteurs en présence. Il prend en
compte le système interactif des enjeux des acteurs de la situation.

2- Le contexte culturel de référence aux normes et règles collectivement partagées :


Ce qui est communiqué prend un sens par rapport à ces normes appelées ou construites
au cours des échanges.

3- Le contexte des positions respectives des acteurs :


Ce qui est communiqué prend sens par rapport aux positionnements des acteurs entre
eux.
4- Le contexte relationnel social immédiat :
Ce qui est communiqué prend un sens par rapport à la relation entre les acteurs et prend
aussi un sens dans l’ensemble du système interactionnel crée.

5- Le contexte temporel :
Ce qui est communiqué prend un sens par rapport à ce qui s’est dit avant.

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6- Le contexte spatial :
Ce qui est communiqué prend un sens par rapport à la disposition du lieu et ses contraintes
s’imposant à tous.

7- Le contexte physique et sensoriel :


Ce qui est communiqué prend un sens par rapport à l’ensemble des éléments sensoriels
qui arrivent aux différents sens : vue, ouïe, odorat, toucher, proprioception.

IV- Construction du cadrage

Après l’analyse de la situation de communication, la quatrième étape nous renvoie à la


construction d’un cadrage pour la construction du sens de la communication à produire.

Le troisième axiome de la communication affirme qu’une communication comporte toujours


un cadrage. Le cadrage est l’aspect sur lequel on s’appuie pour appréhender une
communication. Il s’agit de co- construction, la construction se fait au niveau de chaque
participant à la communication, elle se fait aussi à travers les échanges.

Le cadrage est composé du découpage et du regard :

• Le découpage :

Le découpage est la façon de segmenter les interactions. En particulier, déterminer le


début et la fin. Cela concerne les éléments concrets. Chaque participant opère le
découpage qui lui convient.

• Le regard :

C’est la façon dont on appréhende ou on considère une communication. Il varie d’un


individu à l’autre et selon la culture de la société.

Le cadrage détermine donc la lecture de la communication.

Découpage Interprétation

Situation Cadrage Lecture de la Emergence du sens

Regard communication

Modèle 7 contextes (Alex Mucchielli)

SPEAKING (Dell Hymes)


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Le cadrage varie d’un individu à l’autre, d’une culture à l’autre. La différence de
cadrage amène des problèmes d’intercompréhension ou des conflits. Il faut alors essayer
d’avoir des cadrages aussi rapprochés que possible avant d’élaborer une action de
communication. MUCCHIELLI adopte le cadrage avec l’âge possible « cadrage
panoramique ».

Le sens n’est pas donné, c’est un construit. Paul WATZLAWICK a distingué deux
niveaux :

- La réalité du 1er ordre : Qui est objective

- La réalité du 2nd ordre : C’est l’interprétation

Le constructivisme :

Selon les SIC, une communication « c’est ce qui fait un sens pour l’autre ou pour les
autres. On part du fait que l’individu ne perçoit pas la totalité de ce qui se passe autour
de lui : la réalité, il ne perçoit qu’une partie et va construire l’ensemble à partir de cette
partie.

V- Elaboration de la communication :

Cette étape consiste à élaborer le contenu que nous voulons transmettre. Il est
indispensable de tenir compte des enjeux, des objectifs et de la situation de communication
ainsi que des normes de référence mais aussi des types de communication qui dégagent
de cette situation.

Pour permettre l’élaboration de ce contenu, Éric BUYSSENS a mis au point trois


classifications :

• La distinction entre la communication systématique et la communication


asystématique :

La communication systématique : Il s’agit des moyens de communication ou l’on peut


relever à la fois des unités stables et des règles de combinaison.

Exemple : une langue orale ou écrite

La communication asystématique : Il s’agit des moyens de communication ou il n’y a ni


unité ni règle de construction stable.

Exemple : La peinture

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• La distinction entre la communication par signes et la communication par
symboles :

La communication par signes : l’association entre le signifié et le signifiant est purement


arbitraire ou immotivé, c’est-à-dire qu’il n’existe aucun lien entre le signifié et le signifiant.

Exemple : Panneau de signalisation

La communication par symbole : c’est-à-dire qu’il y a un lien direct ou indirect entre le


signifié et le signifiant.

Exemple : Chaise (signifié) , dessin d’une chaise (signifiant)

• La distinction entre la communication directe et substitutive :

La communication directe : il s’agit du moyen de communication dans sa forme


originelle.

Exemple : La langue sous sa forme orale (forme d’origine)

La communication substitutive : il s’agit du moyen de communication qui existe déjà


mais qui sera transposé sous une autre forme.

Exemple : Poésie

Il est important de prendre compte les supports de diffusion à utiliser ce qui renvoie à la
notion de communication généralisées qui étudie les différents moyens de
communication utilisés.

On va se référer aussi à deux notions :

➢ L’interaction et le système d’interaction :

« Une interaction a lieu lorsqu’une unité d’action produite par un sujet A agit comme
stimulus d’une unité réponse chez un autre sujet B et vice-versa ».

Selon Erwin GOFFMAN, l’interaction c’est « l’influence réciproque que les partenaires
exercent sur leurs actions lorsqu’ils sont en présence physique immédiate les uns les
autres ».

Une interaction est une action mutuelle et réciproque. On a plus de vecteur linéaire,
on quitte le model EMEREC.

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Les différents types d’interactions :

• Interaction symétrique : les communications se présentent comme des parallèles, les


participants sont dans une relation égalitaire.

• Interaction complémentaire : les participants ne se trouve pas au même niveau, et


donc une relation hiérarchisée.

Les implications :

• La notion de coprésence : « on ne peut pas être en présence d’autrui sans être


affecté par cet présence et on affirme dans la foule que c’est la coprésence qui rend
l’interaction possible ou inévitable ».

Exemple : Dans un transport commun

• La notion de rétroaction : amène une quelque chose ou notion qui n’a pas idée de
la linguistique ou de la sociolinguistique. A partir de là, on parle de la notion
d’échange.

Les interactions produites par les participants forment un système, une notion de
système d’interaction signifie qu’une communication fait toujours partie d’un ensemble.

Un système d’interaction signifie que ces interactions sont structurées et organiser.

Les normes d’interactions :

Il y a deux auteurs :

Ducrot : les lois du discours

Il a posé quatre lois :

- La loi de sincérité

- La loi d’intérêt

- La loi d’informativité

- La loi d’exhaustivité

Grice : les maximes conversationnelles

Condition à remplir s’il en veut à obtenir des conversations satisfaisantes.

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➢ La notion d’influence :

C’est une action que l’on exerce soit sur des objets soit sur un être vivant (en particulier
les humains), et qui transforme l’état initial des objets ou des êtres vivants en question.
L’élaboration de la communication consiste à agir sur un ou des contextes pour donner
du sens par l’utilisation de différents signes.

VI- Diffusion de la communication :

Cette étape consiste à distinguer les supports de diffusion adéquates selon la nature des
communications à établir, les objectifs à atteindre et se fait en fonction de la cible c’est -à-
dire du destinataire et de la nature de la communication.

On distingue :

- Les supports traditionnels : les journaux, les affiches, les panneaux, les animations en
milieu public et les médias tactiques ou médias de proximité .

- Les supports numériques et électroniques : la radio, la télévision, le téléphone, les


Technologies d’Information et de Communication (T.I.C).

VII- Effets et impacts de la communication :

Cette étape consiste à évaluer les effets et les impacts de l’Action de communication
après sa diffusion d’où la notion de rétroaction ou de « feed-back » sera impliquée. La
rétroaction est l’action en retour vers l’émetteur initial suite à une communication établie.

Pour pouvoir identifier ces conséquences, nous pouvons distinguer deux étapes à
suivre :

La collecte : il s’agit de collecter les informations et les données se rapportant à l’action


de communication (les commentaires, les rumeurs, …)

L’élaboration d’une évaluation récapitulative des impacts obtenus : il s’agit de faire


le tri et le traitement des données collectés en se basant sur le changement de conduite
perçu au niveau des personnes cibles.

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VIII- Confrontation avec les objectifs de la communication

Ce travail consiste à mesurer l’efficacité de l’action de communication. Elle consiste


alors à comparer les impacts de la communication aux objectifs aux objectifs qui ont été
préalablement fixés.

La communication efficiente :

Une communication qui a un effet quelconque sur l’autre ou les autres. Une
communication est toujours efficiente.

La communication efficace :

Une communication qui atteint son objectif.

IX- Recadrage :

Il s’agit ici de redéfinir la situation dans le but de changer le sens des rapports entre
les acteurs. Il faut alors revenir à l’étape de la construction du cadrage pour adopter un
meilleur cadrage.

X- Reprise de chaque étape avec le(s) cadrage(s) éventuels :

Cette étape consiste à faire une nouvelle analyse de la situation avec le ou les
cadrages possible(s).

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Partie II : APPLICATION DU MODELE SEDIAC SUR UNE ACTION DE
COMMUNICATION

Dans cette deuxième partie, nous allons passer à l’application du modèle SEDIAC.

L’ouverture d’une nouvelle agence de l’ONG Vahatra constitue le champ d’application.

A- Rappels sur cette ouverture

Le 09 aout 2021, l’ouverture d’une nouvelle agence de l’ONG Vahatra, s’est tenue
à Ankazomiriotra. Cette manifestation a été réalisée grâce à la contribution de tout
l’équipe de l’ONG.

Ce projet d’extension a été déjà prévue en 2020. Cela signifie que cette Action de
Communication avait des objectifs bien défini en avance et que des stratégies ont été
mises en place prématurément afin de passer aux processus de réalisation.

Dans cette partie, nous allons analyser cette action de communication suivant les
étapes constituant le modèle SEDIAC présenté dans la première partie de ce devoir.

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B- Application

1. Enjeux de la communication

L’enjeu représente ce que nous pouvons gagner ou perdre dans une


communication. Pour le cas de l’ouverture de l’agence, plusieurs types d’enjeux
interviennent :

• Enjeux identitaires :

La valeur et l’image de l’ONG est mise en jeu à travers l’ensemble des organisations :
manière d’accueillir les visiteurs, animation, communication.

• Enjeux informatifs :

Renvoie à la transmission de l’information concernant l’annonce de l’existence de


l’ONG.

• Enjeux d’influence :

Cette animation d’ouverture correspond à un moyen pour attirer les futurs


partenaires (bénéficiaires) de l’ONG.

• Enjeux relationnels :

Renvoie à la création ou la consolidation des relations entre l’ONG et les futurs


partenaires résidents d’Ankazomiriotra.

2. Détermination des Objectifs de la communication :

Dans ce travail, nous pouvons distinguer :

• La fonction expressive :

Les différentes personnalités ayant pris la parole ont informé et sensibilisés les gens
sur les services offertes par l’ONG.

• La fonction impressive :

Le message impressif employé par l’émetteur met la cible en valeur en la montrant


que les services offerts par l’ONG Vahatra satisferont à ses besoins et ses
motivations.
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• La fonction poétique :

Durant l’animation, les intervenants ont diffusé le message à travers une chanson
humanitaire composées spécialement pour décrire l’ONG Vahatra , ainsi la qualité
du message va servir pour attirer l’attention de la cible.

• La fonction phatique

L’objectif est de créer le contact pour que le message soit vu. Durant cette animation
d’ouverture, la fonction phatique a joué un rôle très important. La fonction phatique
d’appel se reflète dans l’ouverture de la communication suivie par le discours de
représentation de l’ONG auprès des cibles sensibilisés. Pour la fonction phatique de
maintien, elle s’établit par la préservation de la communication avec l’interlocuteur ou
le groupe d’interlocuteurs à qui l’on s’adresse. La fonction phatique de clôture
correspond à la finalité du message de partage d’information et de donner rendez-
vous aux intéressées.

Il est important de noter que la fonction conative visant à influencer les futurs
partenaires de l’ONG était tout de même présente.

Nous pouvons donc dégager les principaux objectifs tels que :

- Faire connaitre l’objectif et les principes de l’ONG dans cette nouvelle zone
d’intervention.

- Inciter les cibles à devenir membre de l’ONG.

- Créer des relations avec ses futurs partenaires.

3. Analyse de la situation de communication :

Dans cette troisième étape, on prend comme référence le modèle SPEAKING et la


Théorie sémio-contextuelle et pour analyser la situation de communication.

Analyse selon le modèle SPEAKING :

Cadre : Ouverture d’une nouvelle agence de l’ONG Vahatra

- Le cadre physique et matériel :

➢ Le lieu : Les sensibilisations ont été faites dans les rues alors il n’y a pas eu de
contrainte particulière sauf le respect des règles linguistiques, on est appelé à
utiliser le niveau de langue soigné.
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➢ Le moment :

Il s’agissait d’un jeudi dans la matinée, d’où une communication opportune. C’était la
journée de marché de la ville donc il y a beaucoup de monde qui se déplace.

- Le cadre socioculturel :

Il s’agit du domaine économique et social.

Participants :

Comme participants, nous pouvons distinguer :

➢ Les participants allocutaires : ce sont les personnes qu’on notifie de l’existence de


l’agence.

➢ Les participants ratifiés : correspondent aux personnels de l’ONG vahatra.

Nous sommes face à une communication directe puisque les participants se trouvent
dans une situation de face à face c’est-à-dire qu’ils sont en présence physique
immédiate les uns les autres.

Nous pouvons aussi distinguer :

Une communication interpersonnelle : se passe entre deux individus lors des différents
discours pour la sensibilisation.

Une communication de groupe : avec un individu qui s’adresse à un groupe de gens.

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Ci- après des images illustrant les différents participants à la communication :

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Communication proprement dites :

Ici, on parle de communication ritualisée qui se présente comme suit :

- D’abord, avant tout la mise en œuvre d’un plan de communication a été indispensable,
cela consiste à faire une liste et planification des actions préconisées par la stratégie de
communication, ce plan a permis de définir les actions à réaliser, la période de réalisation,
le timing, les personnes à mobiliser, les moyens associés.

- Ensuite, il y a une réunion d’équipe, rituel clé pour faire un point d’activité, partager
l’information, résoudre les difficultés, réguler le fonctionnement de l’équipe sur
l’animation.

- Enfin la partage des informations auprès des personnes cibles, cela implique des
procédures : d’abord on commence par la présentation de l’ONG et l’explication de ses
activités, ensuite rester attentif pour les questions, à la fin de la communication

Concernant la tonalité de la communication, il s’agissait surtout d’une communication


publique d’où la tonalité neutre.

Les normes de référence :

Dans cette situation, il faut respecter les différentes normes pour pouvoir atteindre les
objectifs :

- Les normes individuelles ou chaque individu interprète à sa


manière.

- Les normes sociales régies par la société.

- Les normes culturelles.

Analyse selon la théorie sémio-contextuelle :

D’abord, pour le premier contexte qui est le contexte expressif des identités des
acteurs, on a comme acteurs : le directeur de branche d’Antsirabe de l’ONG Vahatra,
les différents responsables opérationnels au sein de l’ONG, les animatrices sociales de
l’ONG, les visiteurs et les personnes cibles.

Ensuite, le deuxième contexte qui est le contexte culturel de référence aux normes et
règles collectivement partagées.

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Pour cette cérémonie d’ouverture officielle de l’agence, des règles imposés par les
autorités de la ville d’Ankazomiriotra doivent être suivies par les équipes de l’ONG
comme la demande d’autorisation qui se fait au préalable.

Puis, le troisième contexte qui est le contexte des positions respectives des acteurs.

Toutes les personnes qui ont participé à l’organisation et la mise en œuvre de cet
évènement sont les émetteurs. Les personnes cibles qui sont des résidents à
Ankazomiriotra sont les récepteurs.

Après, on a le contexte relationnel social immédiat. A travers cette action, l’ONG


Vahatra essaye d’entretenir une relation coopérative avec ses futurs partenaires.

Pour le contexte temporel, l’animation d’ouverture s’est déroulée le 09 septembre 2021.

Le contexte spatial, l’évènement a eu lieu à la ville d’Ankazomiriotra.

Et enfin, le contexte physique et sensoriel, l’ouverture de la 23ème agence Vahatra crée


une image valorisante de l’ONG dans l’esprit des individus ciblés.

4. Construction du cadrage :

Pour l’ONG Vahatra, c’est-à-dire le directeur de branche d’Antsirabe, les différents


responsables de service au sein de l’ONG et les animatrices sociales de l’ONG, le
cadrage, le découpage commencent dès la phase de préparation de cet évènement.
Le regard varie selon les personnes avec qui on a pu communiquer et qu’on attribué
à chacune des informations.

5. Elaboration de la communication :

Cette étape nous amène à la réalisation des communications elle-même. Il s’agit


du signifié associé avec le signifiant qui correspond au support utilisé.

Il est indispensable de tenir compte des enjeux, des objectifs et de la situation de


communication qui est l’ouverture officielle de l’agence ainsi que des normes de
référence mais aussi des types de communication qui se dégagent de cette situation :
communication non-ritualisées, communication réciproque, communication
directe,ect.

• La rétroaction : Lors de cette animation d’ouverture, on a donné rendez -vous


à chacun des personnes interpeller dans la rue de venir visiter le nouveau local
de l’ONG et ils ont tous répondu à l’invitation.

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La présence de ces personnes(récepteurs) est alors une réaction qu’ils ont
renvoyée aux Responsables de l’ONG avec qui ils ont échanger des informations
(émetteur initial).

• Le système d’interactions :

L’interaction symétrique et complémentaire ont été tous les deux présents dans
cette situation. Parce que tout le monde ne se trouve pas au même niveau.

• La notion d’influence :

Cette animation d’ouverture est relative à l’influence, c’est- à-dire que par
l’intermédiaire de cette évènement les équipes de l’ONG Vahatra essaye d’attirer
un grand nombre de personnes vers la nouvelle agence. Elle est perçue comme
nécessaire pour atteindre les objectifs.

6. Diffusion de la communication :

Les moyens de communication adaptés précisément ici ont été choisi en fonction des
différentes cibles, chaque support répond à un objectif à atteindre.

- Les actions de communication directe permettent de toucher les cibles.

- L’animation en micro était un moyen d’attirer la foule, de lui rappeler ce qui se passe.

- Le flyer, c’est un outil de communication efficace, simple moderne qui peut véhiculer
rapidement un message à un grand nombre de personnes. Le principal atout du flyer
est de donner envie aux personnes qui tombent dessus, de s’intéressés par les services
proposés par l’ONG.

- L’affiche, sa visibilité permet de faire connaitre une campagne de communication


auprès du grand public.

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7. Impacts et effets de la communication :

Par l’observation, il est évident que cette action d’ouverture a eu des conséquences.

Au niveau des publics visés, on peut constater la multiplication des personnes


intéressés par les services offerts par l’ONG.

Pour l’ONG Vahatra, l’implantation de cette nouvelle zone d’intervention contribue à


l’amélioration des conditions de vie des familles qui seront bénéficiaires des
programmes.

8. Confrontations avec les objectifs :

Cette action de communication présente manifestement un impact positif qui


correspond aux objectifs fixés au départ.

La campagne de communication a été bien élaborée, ce qui influencent positivement les


publics cibles alors aboutit à une communication efficace.

9. Recadrage :

En général, les objectifs de chaque communication lors de cette ouverture ont tous
été atteints. Cela dit on n’a pas besoin de revenir à la construction du cadrage.

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CONCLUSION :
Pour conclure, le modèle SEDIAC ou Stratégies de d’Elaboration et de Diffusion
d’une Action de Communication a permis de découvrir et d’acquérir un certain nombre
de connaissances afin de maitriser la situation de communication et de mieux établir
des stratégies convenables pour une meilleur efficacité de la communication.

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BIBLIOGRAPHIE :

- Alex MUCCHIELLI. LES SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA


COMMUNICATION. Les différentes approches scientifiques. Le cadrage et le
recadrage. Page 108

- Alex MUCCHIELLI. Jean -Antoine CORBALAN, Valérie FERNANSEZ. Théorie des


processus de la communication. Le sens, la contextualisation et les processus.
CADRAGE ET RECADRAGE. Page 17.

- Alex MUCCHIELLI. LES SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA


COMMUNICATION. Recadrer se fait à travers une construction subjective. Page 18.

- Alex MUCCHIELLI, Jean -Antoine CORBALAN, Valérie FERNANDEZ. Théorie des


processus de la communication. Tableau de l’analyse phénoméno-structurale des cas.
Page 26.

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