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INSTITUT UNIVERSITAIRE ET STRATEGIQUE DE

L’ESTUAIRE
IUEs/INSAM

LICENCE PROFESSIONNELLE EN COMMUNICATION ET


MARKETING

COURS DE SOCIOLOGIE DE LA COMMUNICATION

Enseignant : Dr. NDONGMO Bertrand Magloire


(PhD en Sociologie, Cabinet Educ-Pro, Consultant en Management Humain des organisations)
Tel : (237) 697042689/693361645
E-mail : ndongmomag@gmail.com

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PLAN DE COURS

INTRODUCTION

CHAPITRE I : COMPRENDRE L’ORGANISATION

CHAPITRE II : LES FONDAMENTAUX OU ELEMENTS DE COMMUNICATION

CHAPITRE III : OBJET DE LA COMMUNICATION ORGANISATIONNELLE

CHAPITRE IV : MANAGER LA COMMUNICATION DANS L’ENTREPRISE

CHAPITRE V : LA COMMUNICATION DE CRISE

CHAPITRE VI : LA COMMUNICATION DE MASSE

CONCLUSION

INTRODUCTION

Toute vie sociale (y compris les animaux), toute exploration des civilisations disparues, toute
planification de notre monde, de nos entreprises constituent des faits de communication. Bref la
communication est l’indispensable absolue de la vie. Rien n’est possible en société sans
communication.

Il est aujourd’hui évident que la communication est au fondement de toute organisation et que
les organisations plus précisément les entreprises doivent communiquer. En effet, si certains
consommateurs peuvent les reprocher d’augmenter les prix de vente pour financer les budgets
de communication, il convient aussi de noter que cet investissement qui contribue à développer
les volumes de vente conduit à baisser le prix de revient à la longue et dont le prix de vente de
ces produits.

Dans certains pays comme la France, les investissements dans la communication ont été
multipliés par 20 en une trentaine d’années. Alors que le pouvoir d’achat du marché n’a même
pas été doublé durant cette période.

Des entreprises consacrent parfois jusqu’à 20% de leur chiffre d’affaire à la communication, la
proportion variant suivant la catégorie du produit ou le service concerné.

Dans le secteur de la parfumerie et des cosmétiques, les budgets peuvent atteindre jusqu’à 50 %
du Chiffre d’affaire.

Il est donc évident de dire qu’aujourd’hui nous visons dans une société de surcommunication ou
d’hypercommunication : il faut communiquer sur tout et

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tout le temps. Le fait de communiquer nous permettra :

- De faire connaissance avec le monde qui nous entoure ;


- D’influencer les avis des autres ;
- De connaitre ce qu’il attente de nous et vice versa,
- De nous entendre, d’échanger et de vivre harmonieusement avec eux, bref d’avoir une
vie sociale.
Pourtant communiquer n’est pas aussi évident que l’on puisse le croire, l’une des grandes
faiblesses des organisations à souvent été de ne pas communiquer, de vendre cher sur le marché
à travers le communication externe qui permet de mieux travailler l’image de entreprise ou
encore de maximiser le rendement des employés à travers une politique efficiente de la
communication interne.

Le message émis n’est pas le message reçu :

- Car ce que j’ai à dire = 100% ;


- Ce que je pense à dire = 90% ;
- Ce que je sais dire = 80 % ;
- Ce que je dis effectivement =70 % ;
- Ce que l’autre entend =60 % ;
- Ce qu’il comprend effectivement = 50 % ;
- Ce qu’il admet = 40% ;
- Ce qu’il retient = 30% ;
- Et en définitive, il ne pourra dire ou répéter que 20 % de ce j’avais à dire.

Voila pourquoi ce cours permettre à l’Etudiant de desceller le pouvoir de la communication dans


l’organisation. Mais aussi la catastrophe qu’une mauvaise communication peut engendrer.

Objectif général du cours :

L’objectif de ce cours est donc de permettre à l’Etudiant d’approfondir ses connaissances de la


communication et de son rôle fondamental quant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation.

Objectifs spécifiques :
Ce cours examinera les différentes formes de communication dans l’organisation : - Le
formel, l’informel ;
- Le dit et le non dit.
Les dimensions technologiques de la communication interpersonnelle, publique etc.

En outre, il conviendra d’analyser les fonctions de la communication selon les différents


systèmes d’action dans le management (contrôle, production, décision, transmission, échange,
émancipation etc.

En définitive, ce cours s’offre ou présente la communication comme un instrument au service


de la gestion des ressources humaines.
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LEÇON I :

DEFINITION ET OBJECTIFS DE LA SOCIOLOGIE

Objectif général :
Ce chapitre vise de manière générale à initier l’apprenant à la sociologie

Objectifs spécifiques :
- Définir la sociologie
- Donner l’historique de la sociologie
- Présenter les objectifs de la sociologie

La sociologie est née au XIXè siècle et s’inspire directement de la philosophie, notamment


la philosophie des Lumières du XVIII. Plusieurs philosophes se sont intéressés aux phénomènes
sociaux : Montesquieu dans « l’esprit des lois » (1748) et J. Jacques Rousseau dans « du contrat
social » (1762) – c’est la question du lien interindividuel que soulève Rousseau.

Auguste Comte (1798-1857) est considéré comme son fondateur (le nom de « sociologie»
vient de lui). Grands sociologues – Emile Durkheim (1858-1917), Max Weber (1864-1922).
La sociologie apparaît avec les révolutions industrielles qui provoquent de profonds
changements dans l’organisation de la vie quotidienne. C’est avec la volonté de comprendre ces
transformations que la sociologie se développe. Une méthode de recherche s’instaure afin de
faire de la sociologie une véritable science et dépasser les interprétations idéologiques.

1. Définition

Dans « les règles de la méthode sociologique » Durkheim définit la sociologie comme la


science des faits sociaux ou l’étude des faits sociaux.

« Est fait social toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d’exercer sur l’individu
une contrainte extérieure, ou bien encore, qui est générale dans l’étendue d’une société
donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles
» Durkheim.

Pour Durkheim, caractéristique des faits sociaux, leur aspect contraignant. Ils s’imposent
à l’individu. Durkheim est un fervent défenseur du « holisme méthodologique » (manière

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d’analyser les faits comme existant indépendamment des individus auxquels ils s’appliquent –
le tout plus important que les parties).

Max Weber est rattaché à «l’individualisme méthodologique » (les phénomènes collectifs


n’existent qu’à travers les personnes qui les incarnent – les parties plus importantes que le tout).
Durkheim établit une distinction entre les comportements physiques (les pratiques) et les
dispositions mentales (les représentations). Les faits sociaux influencent les deux à la fois.

II. Objectifs de la sociologie

On en retiendra deux :

1) La description des faits

Le premier objectif est la description des faits sociaux. La sociologie souhaite saisir les
faits sociaux tels qu’ils existent et adopte une démarche scientifique objective. Weber appelle
cela la «neutralité axiologique ». Autrement dit pour bien comprendre le monde social, il faut
distinguer :
• les jugements de fait qui portent sur des réalités tangibles (ex : ce groupe
comprend 10 élèves).

• les jugements de valeur, destinés à donner une appréciation (je n’aime pas ce
groupe).

Seuls les jugements de faits constituent la base d’une réflexion scientifique.

Le travail du chercheur consiste à recueillir les points de vue limités de chaque individu,
de les cumuler afin de dépasser le caractère subjectif et tendre vers l’objectivité. Il mobilise
différentes méthodes pour décrire les faits sociaux : Méthode quantitative – recourt aux
statistiques et la Méthode qualitative – entretiens, observation.

Réunissant les deux, la sociologie mobilise la comparaison afin de saisir ce qu’il y a de


commun ou de marginal. La comparaison est gage d’objectivité : c’est en observant la diversité
du monde social que l’on peut comprendre et expliquer ce qu’il y a de spécifique et commun à
chaque individu.

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2) La compréhension et l’explication

Le sociologue, à partir des descriptions obtenues (données sociologiques) essaie


d’expliquer les situations étudiées. Ces explications ne sont pas uniques ni totales, elles sont
partielles et pluralistes. K.Merton, distingue les théories générales et les théories de moyenne
portée. Distinction entres les sciences dites « dures » celles qui permettent d’établir des vérités
variables et universelles et les sciences dites « molles » comme les SHS en raison de la capacité
réflexive de l’être humain.

Chaque sociologue insiste davantage sur certains aspects pour expliquer les faits sociaux.
Pour certains les comportements sont le résultat de déterminismes sociaux, pour d’autres de
stratégies propres à l’individu. Dans tous les cas, il n’y a pas de bonnes ou mauvaises
explications seulement des interprétations qui privilégient certains facteurs explicatifs.

EXERCICE :
- Définissez la sociologie
- Donner l’historique de la sociologie
- Présenter les objectifs de la sociologie

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CHAPITRE II :
LES FONDAMENTAUX OU ELEMENTS DE COMMUNICATION

Objectif général :
Ce chapitre vise à analyser les fondamentaux de la communication

Objectifs spécifiques :
- Définir la communication
- Donner les différentes approches de la communication

I- Approche définitionnelle

Etymologiquement, le terme communication signifie mettre en commun ou être en


relation avec autrui. De transmettre quelque chose à quelqu’un. Elle peut aussi désigner
l’ensemble des techniques et moyens permettant la diffusion d’un message auprès d’une
audience plus ou moins vaste et homogène ou l’action pour quelqu’un ou une organisation
d’informer ou de promouvoir son activité auprès d’autrui, d’entretenir son image par tout
procédé médiatique.

En général, la communication concerne aussi bien l’être humain (communication


interpersonnelle ou groupale) l’animal, la plante, (communication intra ou inter espèces) ou la
machine (télécommunication, nouvelles technologies) ainsi que les hybrides : homme-animal,
homme-technologie, homme-machine, animal-plante).

C’est en fait une science partagée par plusieurs disciplines qui ne répondent pas à une définition
unique. Ici, tout le monde s’accorde pour le définir à minima comme un processus, les points de
vue divergent lorsqu’il s’agit de la qualifier. (la communication est
essentiellement relationnelle, il faut toujours deux parties). Nous pouvons distinguer quelque
approche scientifique de la communication.

II. les approches scientifiques de la communication

1) Les sciences de l’information et de la communication


Elle propose une approche de la communication centrée sur la transmission d’informations.
Dans ce cadre, la communication étudie aussi bien l’interaction homme-machine que le les
processus physique de transmission de connaissances.
Communication : Emetteur-message-canal-récepteur-feed back

2) La psychologie sociale
Elle s’intéresse à la communication interpersonnelle (duel, triadique, groupale). La
communication vu comme un système complexe concerne tout ce qui se passe lorsque les
individus entrent en interaction. Les processus cognitifs, affectifs et inconscients sont pris en
compte. Dans cette optique, les informations transmises sont toujours multiples ; la transmission
d’information n’est qu’une partie de communication de différent niveau et sens circulent
simultanément. (la structure de traitement de message est très important).

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3) La psychanalyse
Elle traite de la communication intra psychique. il s’agit davantage du traitement intra
psychique que l’interlocuteur fait de l’information reçue ou à transmettre.

Etre humain Corps Esprit = 10 % de conscience


90 % d’inconscience psychique

III- Les modèles de la communication

Les sciences sociales et humaines ont utilisées plusieurs modèles théoriques pour
comprendre les processus de communication. Parmi celle-ci, nous pouvons distinguer les plus
importants.

1) Le modèle de SHANNON

Le premier modèle historiquement utilisé en communication a été ce modèle de SHANNON qui


décompose la communication en plusieurs parties.

L’Emetteur : c’e-st l’instance de conception et de diffusion du message ;


Le Message : c’est l’ensemble des signes transmis par l’émetteur ;
Le Canal ; c’est le support physique par lequel le message est véhiculé ; Le
récepteur : l’individu ou le groupe qui reçoit le message.

Au cours de ce processus de transmission, trois opérations sont identifiées.


- L’encodage. Il s’agit d’une opération qui consiste à transformer les idées, les sentiments
de l’émetteur dans une forme compréhensible par le récepteur.
- Le décodage : c’est une opération qui permet au récepteur d’interpréter les signes
transmis par l’émetteur
- Le feed back. C’est l’ensemble des actions entreprises par le récepteur en réaction aux
signes envoyés par l’émetteur.

2) Le modèle de HAROLD LASSWELL

Politologue et psychiatre américain, il s’est fait un nom en modélisant la communication de


masse à travers les questions :
QUI dit quoi ? Correspond à l’étude sociologique du ou des milieux et organismes émetteur.
Pour dire quoi ? Ce rapporte à l’énoncé du message, à son analyse
Par quel canal ou média : description et évaluation des techniques utilisées pour diffuser
l’information à un instant donné, une cible donnée
S’adresse à qui ? vise l’auditoire ou l’audience soit la définition, la mesure, la localisation, les
publics récepteurs.

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Avec quel effet ? il s’agit d’analyser et d’évaluer les influences quantitative et qualitatives des
messages sur l’audience.

IV – DE LA COMMUNICATION TO-DOWN A LA COMMUNICATION BOTTOM-UP


Selon le sens d’orientation de la communication, on peut distinguer plusieurs types :

- La communication top-down
Encore dite communication vers le bas ou communication verticale descendante, ce type de
transmission d’information est caractérisé par un passage hiérarchique d’un niveau supérieur
vers un niveau inférieur.

Son objectif vise à faciliter la tâche pour la coordination des différentes parties hiérarchiques.
Elle est très utilisée par les Gestionnaires. Dans ce cas, un Supérieur désirerait communiquer
directement avec un employé. C’est le style de communication le plus utilisé.

- La communication bottom-up
Encore appelée communication vers le haut ; celle-ci permet de transmettre l’information d’un
palier hiérarchique inférieur vers un palier supérieur.
Exemple : un employé désirant communiquer avec un supérieur immédiat mobilisera ce type de
communication.

Selon KATZ et KAHN, les messages généralement transmis dans cette forme de
communication peuvent consister en de l’information relative au problème de rendement des
employés touchant les politiques et les méthodes organisationnelles ou portant sur les directives
pour effectuer une tâche.

- L a communication horizontale
Cette forme représente une communication inter ou intra départementale correspondant à un
même niveau hiérarchique. Elle est importante car elle permet de résoudre des problèmes
communs. Pour illustrer, l’on pourrait prendre l’exemple de deux supérieurs communicant
ensemble sur les objectifs de vente à atteindre. C’est la la plus présente auprès des non
gestionnaires et la moins utilisée au sein d’une entreprise.

- L a communication diagonale
Elle concerne les individus travaillant dans des départements différents et n’occupant pas le
même niveau hiérarchique. Par exemple, un Représentant commercial s’entretien avec le
Directeur du crédit se la situation d’un client.

EXERCICE :
- Définissez la communication
- Donnez les approches de la communication
- Citez les types de communication

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CHAPITRE III :
OBJET DE LA COMMUNICATION ORGANISATIONNELLE

Objectif général :
Ce chapitre vise de manière générale à initier l’apprenant à la communication
organisationnelle

Objectifs spécifiques :
- Définir la communication organisationnelle
- Donner l’historique de la communication organisationnelle
- Présenter les composantes de la communication organisationnelle

I- Approche définitionnelle

On entend par communication organisationnelle toutes les formes de communication utilisées


par l’organisation afin de mettre en accord et d’interagir avec les publics internes et externes.
Elle comprend les relations publiques, stratégies organisationnelles, le marketing, la publicité,
la communication interne, bref un groupe d’activités tourné fondamentalement vers les publics
auxquels l’organisation se met en relation et donc elle dépend.

II- NAISSANCE HISTORIQUE DE LA COMMUNICATION


ORGANISATIONNELLE

La communication organisationnelle en tant que champs d’étude en science sociale est ancrée
dans l’histoire du management.

Son intérêt commence à se ressentir aux USA où l’on insiste sur le caractère inaugural des
travaux du prix Nobel Hubert SIMON qui attira l’attention sur les systèmes de communication.
Il notera que la communication est absolument essentielle aux organisations. Mais déjà en 1916,
dans son ouvrage intitulé Administration industriel, le Général français Henri FAYOL, insistait
sur la nécessité d’organiser à l’intérieur des entreprises une circulation des informations à double
sens entre les Dirigeants et les exécutants.
Dans la seconde moitié du 20ème siècle, la communication organisationnelle intéresse
de nombreux champs de recherche, allant de la sociologie à l’anthropologie ainsi qu’à la
psychologie et au science de l’administration.

En science de l’information et de la communication, la communication organisationnelle devient


l’objet central de nombreuses recherches qui s’intéressent aux débats théoriques sur les
organisations et plus particulièrement au processus de communication au sein de celle-ci.

III- LA PLACE DE LA COMMUNICATION DANS LES ORGANISATIONS

La communication organisationnelle est la pierre angulaire de l’organisation. La nécessité pour


toute organisation qu’elle soit publique ou privée de disposer d’une communication clairement

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définie est désormais acquise. Cette reconnaissance s’est effectuée par le biais de ces deux piliers
traditionnels :

*celui de la relation avec le public afin de marquer son ouverture et sa proximité et *celui de
l’image pour laquelle l’impact financier se révèle considérable sans évoquer son rôle
incontournable lors des situations de crise.

IV – LES OBJECTIFS DE LA COMMUNICATION ORGANISATIONNELLE

A l’origine, les principaux objectifs de communication organisationnelle consistaient à :


- faciliter les échanges ;
- informer de manière plutôt unidirectionnelle et initier le personnel à la logique de
l’entreprise.

Plus récemment, les objectifs ont évolués et aujourd’hui, la communication


organisationnelle vise à :

 Créer un climat qui favorise le développement du sentiment d’engagement envers


l’entreprise ;
 Favoriser la transmission rapide et efficace de l’information et de façon bidirectionnelle
;
 Communiquer des messages qui éveillent l’intérêt des employés à connaitre
l’organisation ;
 Tisser les liens professionnels entre eux ;
 Transmettre des messages qui concernent les intérêts particuliers des groupes
d’employés visés par des messages adaptés.

V. LES COMPOSANTES DE LA COMMUNICATION ORGANISATIONNELLE.

1) LA COMMUNICATION INTERNE

Comme indiqué plus haut, elle concerne l’ensemble du personnel de l’entreprise, souvent
intégré à la GRH. Elle doit néanmoins restée cohérente avec la communication externe. Utilisant
généralement les mêmes techniques que la communication marketing, elle permet d’établir un
dialogue entre la Direction de l’entreprise et ses employés et également entre ces derniers.

Ici, la Direction doit présenter son projet de développement et d’identité de l’organisation.


Ce projet ne peut être mis en œuvre sans le concours de l’ensemble du personnel de l’entreprise.

La communication interne permet ainsi d’accompagner le management dans sa démarche de


fédération de l’action et du travail de chacun dans sa volonté d’unifier et de coordonner l’activité
de l’ensemble du personnel. La base de développement de la communication interne est en
générale l’audit social de l’entreprise qui permet de mesurer le degré des connaissances et
d’adhésion du personnel au projet de l’entreprise.

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De nombreuses études et de nombreux chercheurs ont démontré que le personnel motivé et
impliqué dans la vie de l’entreprise gagnait en efficacité et contribuait ainsi à la rentabilité de la
structure.

a) Les techniques de la communication interne

Les principales techniques utilisées mobilisent des moyens écrits. (soit par imprimerie,
soit par électronique) et les moyens oraux (présence de la Direction sur le terrain, réunions
d’infos, entretiens avec l’encadrement…). La communication orale a un feedback plus
direct.
Les moyens écrits ciblent les potentiels et nouveaux employés (Annonces de recrutement,
Livret d’accueil du nouveau personnel dans l’entreprise) ou du personnel permanent. Pour
toucher cette dernière cible, les principales techniques utilisées sont le Journal de l’entreprise
de plus en plus souvent diffusé sous forme électronique, les Notes de services et les
Panneaux d’affichages.

Le Journal d’entreprise remplit une double fonction de transmission de message de la


Direction vers le personnel et d’informations générales sur la vie de l’employé
(Anniversaires, Mariages, Naissance, Compétions sportives…).
Essentiel au fonctionnement quotidien de l’entreprise, il est l’élément fédérateur de
première importance. Il ne communique pas seulement, mais, aussi, il anime. (Le Journal
d’entreprise anime la vie sociale de l’entreprise. Il faut aussi noter que la communication
informelle gagne en proportion dans les entreprises africaines en raison de la solidarité
africaine)
Les techniques de communication interne sont de plus en plus complétées par les autres
techniques (de la communication marketing, la publicité, même l’événementiel est
désormais utilisé avec une finalité de communication interne pour fédérer le personnel
autour d’un projet commun).

b) Les objectifs de la communication interne


Au travers de la politique de communication interne, trois objectifs sont
recherchés ou visés :

- Faire connaitre (fonction cognition) :


Il s’agit ici du stade embryonnaire ou la communication s’assimile à la simple diffusion
d’informations. Ceci entraine une communication purement descendante, basée sur la croyance
qu’il suffirait que les salariés soient parfaitement informés pour comprendre et se mobiliser.

- Faire aime et accepter (fonction affective) :


Il ne suffit pas de diffuser de l’information encore faut-il convaincre et faire adhérer. Convaincre
signifie écouter les arguments d’autrui et y répondre au travers d’un échange. Seul cet échange
permet une appropriation du message par les salariés.

- Faire agir (fonction conation) :


Un salarié après avoir reçu les informations et les avoir avaliser devient capable de les utiliser
au bénéfice de l’entreprise. C’est dans ce sens que la communication interne se situe au cœur du

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management par sa capacité à produire un comportement. Lorsqu’il reconnait son rôle dans
l’entreprise, qu’il a conscience que cette perception est partagée par la Direction de l’entreprise,
le salarié peut se surpasser. (La communication doit amener quelqu’un à agir sinon elle n’est pas
efficace. La communication est donc un instrument de « manipulation » car comme un instrument de
pacification du climat social est amener à produire un comportement souhaité).

3) LA COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE

On entend par communication institutionnelle celle qu’utilise l’entreprise pour


communiquer sur elle-même. Elle permet à l’entreprise de valoriser son identité et son image
auprès de ses différents publics qui l’intéresse.

a) Les techniques de la communication institutionnelle


Le choix des techniques de communication pertinentes dépendent des objectifs fixés.
La multiplicité des cibles accroit la complexité de la diffusion des objectifs de la campagne
(lobbying, communication financière …)
De fait, il est rare qu’une campagne institutionnelle soit une campagne unique et
standardisée. La plupart de temps, il s’agit d’une mosaïque d’actions toute cohérente entre elles,
mais chacune adaptée à une cible spécifique (campagne financière pour la bourse, les milieux
financiers et les actionnaires, communication interne pour le personnel, lobbying pour les
Décideurs politiques et institutionnels, relation de presse et les médias…).

b) les objectifs de communication institutionnel

Elle vise à améliorer l’image de l’organisation qui doit être bonne pour trois raisons :
- Aux yeux d’un partenaire ou d’un consommateur, l’origine d’un service ou d’un produit
est aussi importante que le service ou le produit lui-même.

- Les services, mais surtout les produits sont pour la plupart industrialisés, ils sont de plus
en plus similaire. L’image de l’organisation ou du fabricant à travers sa signature est le
seul critère de différentiation.

- Toutes les forces de l’organisation sont mobilisées autour de cet objectif qu’est le
développement de leur image. C’est la référence qui va fédérer le personnel et qui va
séduire et fidéliser les clients et les partenaires.

Explications : l’image de la société est aussi importante pour fédérer les employés, les
partenaires. Quand l’employé sait qu’on le vol, que ses efforts se sont pas récompenser à juste
titre, il y a perte de confiance et vous ne pouvez pas l’emmener à un bon rendement.

C) Le lobbying
Le lobbying peut être définit comme une activité consistant à procéder à des interventions
destinées à influencer directement ou indirectement le processus d’élaboration, d’application ou
d’interprétation des mesures législatives, des normes, des règlements et plus généralement
d’intervention ou décisions de Pouvoirs publics.

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3) LA COMMUNICATION EXTERNE
La communication externe peut à son tour se décomposer en fonction de ses objectifs. On
distingue entre autre la communication marketing qui en est la principale composante.
La communication marketing parle des marques, des produits et des services. Son objectif est
de convaincre les cibles sélectionnées d’acheter ou de racheter (les ventes dépendent
essentiellement du marketing car tout dépend du marketing déployé).

Les principales techniques utilisées mobilisent les moyens écrits (imprimerie ou électronique)
et des moyens oraux (communication face à face, marketing de proximité, technique de porte à
porte en personnalisant l’offre en fonction des cibles choisis).

4) LA COMMUNICATION INFORMELLE
En marge du système de communication officielle de l’entreprise, les individus et les groupes
développent une communication informelle. Les canaux informels de la communication
transmettent toutes les informations non officielles liées à la vie du groupe dans l’entreprise. Il
s’agit des indications de travail, des informations sur la vie du groupe, les relations affectives
entre les salariés mais ausssi les rumeurs, des croyances et des mythes.
D’est par des interactions de tous les jours que se construit cette communication. C’est par les
contacts quotidiens entre les employés que ce soient entre collègues ou entre Supérieurs–
subordonnés que non seulement se transmet l’information, mais se crée des relations de travail
indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise. De nombreux études ont montré
l’importance de cette communication informelle c’est-à-dire non hiérarchisée. Les auteurs
mentionnent que la communication dans une organisation qui respecte la hiérarchie comporte
des lacunes importantes, contrairement au réseau de contacts informels. En effet, les réseaux
informels outre passent les fonctions hiérarchiques et les divisions de l’organisation ce qui a
pour conséquences d’accelerer la reception de l’information.

Si le système formel de communication comporte des lacunes (manque ou mauvais choix des
canaux pour la diffusion des informations, accès difficile aux canaux de communication,
inefficacité des canaux de la communication ascendante) l’organisation tente constamment
d’améliorer son système et de remédier au problème de communication générer par le système
formel.

En revanche, elle ne peut contrer les effets pervers du système informel qu’elle ne contrôle pas.
De plus, il ya un risque de désinformation dans la communication informelle dans la mesure où
les employés n’ont pas les moyens de vérifier l’exactitude de l’information.

Explication : La communication informelle est importante pour l’entreprise car certaines


informations se transmettent mieux de bouche à oreille à cause de la lourdeur de la
communication formelle.

EXERCICE :
- Définissez la communication organisationnelle
- Donnez l’historique de la communication organisationnelle
- Présentez les types de communication des organisations.

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CHAPITRE IV :
MANAGER ET COMMUNIQUER AUJOURDHUI

Objectif général :
Ce chapitre vise de manière générale à initier l’apprenant au management de la
communication

Objectifs spécifiques :
- Définir les typologies de management
- Initier au management des décisions

I – Les styles de management et les modes de communication

Le modèle de communication privilégié par un Manager est intrinsèquement lié au style de


leadership mis en place. Le style de leadership lui-même détermine le comportement du
Gestionnaire.

a) Le style autocratique

Un manager autocrate commande, prend toutes les décisions et exigent de ses subordonnés qu’ils
fassent leur travail exactement comme il désire. Ses subordonnés ne participent pas au processus
décisionnel. La communication se fait à sens unique du haut vers le bas. On dit donc qu’elle est
verticale descendante, une communication autocratique unidirectionnelle. La communication ne
monte guère car le leader n’a point envie des opinions de ses subordonnés qu’il juge paresseux
et sans ambition. On retrouve ce genre de gestion dans les PME plus que dans les grandes
entreprises ou les décisions à prendre sont moins vastes et peuvent en théorie être gérées par une
seule personne.

b) Le style démocratique

Les décisionnaires démocratiques incitent les subordonnés à prendre part au processus


décisionnel. Il évite d’imposer ses idées et discute avec ses subordonnés avant de prendre ses
décisions. C’est un management participatif. Le manager délègue son autorité à ses
subordonnés, les fait participer à la prise de décision, laisse les employés libre de faire leur
travail à leur façon.

Le gestionnaire démocratique s’intéresse plus à l’aspect humain qu’à la tache à accomplir et


s’efforce de créer un climat de confiance. La communication ici est bidirectionnelle c’est-à-
dire à la fois ascendante et descendante. En plus d’être verticale, elle peut aussi être
horizontale.

c) Le style collégial

Le gestionnaire collégiale ressemble en plusieurs points au gestionnaire démocrate. Ce style de


leadership est le plus souvent associé à la gestion de groupe de spécialiste ou tous les membres

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de l’équipe sont considérés comme des collègues ou des associés. L’autonomie, la loyauté,
l’amitié ou l’esprit d’équipe y occupe la première place. On retrouve ce style de management
dans les équipes pilotes où l’on compte un nombre limité de personnes rendant possible ce style
collégiale de mener les affaires. Le style de communication ici est horizontal en raison de la
faiblesse du lien hiérarchique.

II – Communiquer la décision

Il existe trois types de décisions selon IGOR ANSOFF

1) Les décisions stratégiques

Les décisions stratégiques définissent l’orientation générale de l’entreprise. Elles se situent au


sommet de la hiérarchie. Les décisions d’investissement par exemple. Ici la communication à
tendance à être unidirectionnelle en raison de la délicatesse de la décision.

2) Les décisions tactiques

Encore appelées décisions de pilotage, elles prolongent les décisions stratégiques et


commandent les décisions opérationnelles.

Exemple : Décision d’un DRH


Ces décisions engagent l’entreprise à moyen terme et le risque attaché à la prise de décision sans
être négligeable n’est pas vitale pour l’entreprise. Le besoin de la communication
bidirectionnelle se fait ressentir ici.

3) Les décisions opérationnelles


Ce sont les décisions de gestions courantes. Elles mobilisent tous les autres styles de
communication selon le mode de management (Cf section précédente)

EXERCICE :
- Citez les différents types de management et la communication qui les
accompagnent
- Définir : décision, management, leadership.

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LEÇON V :

LA COMMUNICATION DE CRISE

Objectif général :
Ce chapitre vise à analyser les fondamentaux de la communication de crise

Objectifs spécifiques :
- Définir la communication de crise
- Donner les différentes approches de la communication de crise
- Initier l’apprenant à la gestion de la cellule de crise.

Aucune société ne peut se protéger indéfiniment des situations difficiles. Pour éviter que ces
difficultés n’évoluent en catastrophes économiques, il est nécessaire de mettre en place
une communication de crise efficace et bien ficelée. Si vous élaborez la bonne stratégie de
gestion de crise, vous pouvez surmonter ou prévenir de multiples défis, et traverser la crise le
plus sereinement possible.

La communication de crise est un des domaines de la communication institutionnelle, qui


comprend aussi la communication interne, la communication externe, les relations publiques,
les relations presse et la publicité. Elle a un caractère particulier, elle est transversale et concerne
l'ensemble des domaines de la communication.
La communication de crise est également l'une des composantes de la gestion de crise. Elle
recouvre deux branches : la communication directement utile à la gestion de crise (alerte des
clients ou des populations, consignes, communication de coordination des opérations), qui vise
à réduire les impacts directs de la crise ; et la communication sur les enjeux, qui vise à limiter
les polémiques et à protéger la réputation d'une organisation en crise

I. Communication de crise : définition

La communication en situation de crise désigne l’ensemble des actions de


communication mises en place, afin de limiter l’impact négatif d’un événement sur la
réputation d’une organisation. Autrement dit, communiquer en temps de crise permet d’aider
une entreprise à surmonter une situation exceptionnelle, pour en réduire les effets négatifs sur
son image !

Celle-ci requiert des capacités de réactivité, de transparence et de prise de décision rapide. Elle
nécessite un dispositif dédié (moyens humains et matériels), et expressément préparé pour la
situation. Plusieurs événements exceptionnels peuvent faire l’objet d’une communication de
crise en entreprise :

 Grève du personnel
 Production défaillante et produits au rabais

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 Scandale impliquant un membre du conseil d’administration
 Scandales environnementaux ou sanitaires
 Critiques virulentes sur les réseaux sociaux

À titre d’exemple, les utilisateurs de Facebook n’ont pas hésité à partager leur mécontentement
il y a quelques années, alors que Celio lacère ses vêtements invendus.

II. Comment bien communiquer en temps de crise ?

Un plan de communication de crise réussi repose sur l’anticipation, la préparation,


l’organisation et la coordination interne ! Le directeur de la communication doit agir en chef
d’orchestre, en alignant les différentes parties prenantes (directeur juridique, DRH…), mais
également la maison-mère pour s’assurer de la cohérence des messages.

Si la situation de crise est urgente et requiert des actions immédiates, il conviendra d’expliquer
d’abord de façon claire et concise quelle est l’urgence, en utilisant un style de management
directif. Une fois ces actions mises en place et le « feu contenu », n’oubliez pas de remercier
vos équipes !

Notez toutefois que ces situations sont assez rares, et la plupart du temps, une gestion de crise
va demander la mise en place d’actions s’inscrivant dans la durée… Voici donc les étapes de la
communication de crise à mettre en œuvre, avant, pendant et après :

III. Exemples de communications de crise en entreprise

Leclerc : le scandale des steaks hachés surgelés

Fin 2005, le groupe E. Leclerc a été au cœur d’un énorme scandale sanitaire. Plusieurs enfants
ont été victimes d’intoxications alimentaires graves, après la consommation de steaks hachés
surgelés de la marque française Chantegril. En cause : la bactérie Escherichia coli.

Sans perdre de temps, la direction de Leclerc constitue une cellule de crise, et prend contact avec
les administrations concernées. Ils statuent finalement pour le retrait des ventes de tous les
produits suspectés.
Dans un même temps, l’entreprise se mobilise pour identifier précisément la provenance du

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problème, et retrouver les victimes des lots potentiellement incriminés. Leclerc, sans minimiser
ses responsabilités, conclut à la faute du fournisseur dont il se sépare immédiatement.

L’enseigne a su communiquer en situation de crise, en apportant des réponses solides et


argumentées aux médias. Grâce à la rapidité de l’identification des lots mis en cause et le retrait
instantané des produits de même provenance, la stratégie de communication de crise de
Leclerc s’est avérée payante !

À l’été 2009, un dramatique accident entraîne le décès d’une famille aux États-Unis. Le tapis de
sol et le système de freinage de sa voiture Lexus sont mis en cause. La firme japonaise se voit
donc dans l’obligation de rappeler 16 millions de véhicules dans le monde entier, entre fin 2009
et début 2011.

Contrairement au géant Leclerc, la communication de crise du constructeur automobile a


d’abord été désastreuse. Silence et défaussions sur ses fournisseurs lui ont voulu les foudres
médiatiques…

Courant 2010, changement de cap radical pour Toyota qui sauve sa réputation : « Une bonne
entreprise répare ses erreurs, une grande entreprise en tire les leçons». Transparence et expertise
des équipes deviennent son leitmotiv !

La firme ouvre ses portes aux médias pour prouver que tout son savoir-faire est mis au service
de la résolution des problèmes, dans un souci de sécurité de ses clients.

Si ces deux grandes enseignes ont su répondre efficacement aux difficultés, c’est bien parce
qu’elles avaient réfléchi en amont à leur organisation en temps de crise ! Gardez néanmoins à
l’esprit qu’une communication réussie ne peut s’appuyer que sur des décisions opérationnelles
pertinentes.

IV – Aspects pratiques de la communication de crise

La communication de crise est un cas particulier de la communication institutionnelle.


L’entreprise est concernée par une communication de crise chaque fois qu’elle se trouve
contrariée dans une situation exceptionnelle et en générale dévalorisante pour elle :
- Pollution industrielle, plan de licenciement, perte financière, problème de qualité sur un
produit, problème sanitaire lié à un produit …

1) Définition
C’est l’ensemble de techniques et actions de communication entreprises pour lutter contre
les effets négatifs d’un évènement (accident, pollution, etc.) sur l’image de l’entreprise
concernée ou de ses produits.

2) Faut-il communiquer ou pas ?

En règle générale, l’entreprise doit communiquer pour occuper le terrain et éviter les rumeurs et
les désinformations.

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3) Quand faut-il communiquer ?
Le plus rapidement possible pour éviter que la rumeur n’envahisse le terrain.

4) Qui doit communiquer ?


Tout dépend de l’importance de la crise. Plus elle est grave, plus l’interlocuteur doit être haut
placé dans la hiérarchie de l’entreprise. En revanche, le PDG ne soit intervenir sur une crise
mineure au risque de se dévaloriser.

5) Que doit-on communiquer ?


La vérité avant toute chose mais avec pédagogie. Une crise est trop grave à gérer pour
développer une communication mensongère qui n’aurait pour objet d’excuser et de
responsabiliser l’entreprise. Mais aussi, les publics sont de plus en plus demandeur de vérité.
6) Quelle technique faut-il utiliser pour communiquer ?

« Les techniques les plus douces, fondées sur le dialogue direct et les explications. Les
relations publiques et les relations de presse.

7) Doit-on se préparer à une communication de crise ?

Pour éviter l’improvisation et la mauvaise mesure des messages diffusés, la communication


de crise doit être préparée, définie, mise au point et répéter dans les exercices équivalentes d’où
la nécessité de créer une cellule de communication de crise entrainer régulièrement et possédant
un plan prédéfinit pour chaque crise.

Exercice :
- Définissez la communication de crise
- Donner les différentes approches de la communication de crise
- Donnez votre avis sur la gestion de la cellule de crise.

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CHAPITRE VI : LA COMMUNICATION DE MASSE

Objectif général :
Ce chapitre vise à analyser les fondamentaux de la communication de masse

Objectifs spécifiques :
- Définir la communication de masse
- Donner les différentes approches sociologiques de la communication de masse

I. Définition de la communication de masse

La communication de masse est l'ensemble des techniques qui permettent de mettre à la


disposition d'un vaste public toutes sortes de messages. Selon le théoricien canadien de la
communication Marshall McLuhan, elle concentre l'ensemble des techniques susceptibles de
créer des prolongements du corps humain à l'ordinateur. Il induit dans sa définition le fait que la
« masse » est indifférenciée et dominatrice.

Un média de masse est caractérisé par son processus de diffusion ainsi que par l'essor de
l'opinion publique moderne qu'il a permis.

II. Moyens et objectifs de la communication de masse

Les principaux moyens de communication de masse sont la presse, l'affiche, le cinéma, la


radiodiffusion et la télévision. Ce sont les massmédia dont le terme est formé par les anglosaxons
(en latin media signifie moyens et mass désigne la grande quantité). La communication de masse
est publique, rapide et éphémère. Publique, car les messages ciblent une masse d'individus
conscients de la nature publique des messages en question. Rapide, car ces derniers ont pour but
d'atteindre le plus rapidement possible le plus grand nombre de personnes.
Ephémère, car le contenu des messages est destiné à une consommation immédiate souvent de
l'ordre du sensationnel.

On peut considérer que cette communication débute vers la fin du XIXe siècle avec le
développement de la presse. C'est la période durant laquelle apparaît la réclame. Les progrès
techniques permettent de diffuser de la culture au peuple et la communication de masse jouit de
cette bonne réputation jusqu'à la fin des années 1930. La montée des totalitarismes remet en
question cette confiance ; rapidement, la communication de masse devient indissociable de la
propagande. Son aboutissement est la standardisation des émetteurs, des récepteurs ainsi que du
produit culturel.

On simplifie la culture : Il faut des œuvres accessibles pour le peuple, on cherche le plus
petit dénominateur commun. Les démocrates veulent croire à un enrichissement de la culture
commune aux citoyens quand les régimes totalitaires recherchent une adhésion au chef.
Aujourd'hui, dans une société où les premiers cercles de sociabilité, qu'on trouvait avant dans la
famille et la paroisse, sont largement moins sollicités, l'importance d'inventer de nouveaux

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médias pour créer d'autres liens sociaux se fait d'autant plus ressentir. La fin première de la
communication étant d'organiser un espace social de consensus.

III. Histoire des médias de masse

1. La presse

La naissance de la presse est liée à la naissance d'un type de société au sein de laquelle l'opinion
publique devient un élément important de la décision politique. On considère généralement
Théophraste Renaudot comme le « père du journalisme », en effet à partir de 1631, Louis XIII
le charge d'écrire de manière hebdomadaire, un journal comportant 8 feuillets, qui sera imprimé
à 1 200 exemplaires. Mais en réalité, ces impressions étaient moins des journaux que des organes
officieux de propagande de la monarchie.

À la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle la presse devient le porte parole d'une opinion politique
éclairée, le vrai journalisme naît avec la société démocratique, la grande presse sera pour sa part
rendue possible par le développement de l'industrie. À ses débuts, la presse était assez onéreuse
et surtout réservée à une élite culturelle et économique, puis le prix de celle-ci a progressivement
diminué pour s'aligner, en général, sur le prix d'un timbre. Entre 1803 et 1870, le nombre
d'exemplaires imprimés passe de 36 000 à un million. En 1945, les ventes s'élevaient à plus de
15 millions d'exemplaires, à la libération on recense 28 quotidiens mais on leur préfère la presse
de proximité dans laquelle on a désormais plus confiance et est vecteur d'un plus grand
enracinement local. En 1991 les ventes de quotidiens tombent à 10 millions, alors même que la
population française a augmenté de 15 millions d'habitants. Cette chute n'étant pas seulement
due à la concurrence de la télévision (les chiffres des autres pays n'indiquent pas la même
baisse).

De nos jours, le taux de lecture de quotidiens est de 154 exemplaires pour 1000 habitants en
France, elle se place au 20e rang mondial de la consommation de quotidiens. Au contraire, la
presse périodique s'est pour sa part développée puisque la France se place au premier rang pour
la consommation de presse périodique (40 % pour la presse consacrée aux loisirs, 13 % pour la
presse sportive, 8 % pour la presse féminine, 7 % pour la presse enfantine).

2. Le cinéma

Le 28 décembre 1895, dans le salon indien du grand Café, boulevard des Capucines à Paris, les
frères Lumière proposent la première séance payante et publique de cinéma. Au début, celui-ci
sert surtout dans fêtes foraines, kermesses, et sert de complément dans les théâtres, les cafés et
les concerts.
À la fin des années 1920, le monde doit faire face à un désastre financier, ce qui conduit la
Warner Bros à réagir en créant le premier film chantant et parlant, Le Chanteur de jazz, en 1927.
Le cinéma perd alors son côté imaginaire, il n'est plus réellement un langage universel.

À la fin des années 1950, le cinéma connaît son deuxième bouleversement : celui de l'extension
de la télévision. Cela le conduit à se transformer au niveau de sa production, de ses publics et
surtout de son impact. Face à ce bouleversement, la profession cinématographique demande aux
pouvoirs publics d'intervenir pour préserver la rentabilité des salles.

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3. La radio

Le 27 mars 1899, Guglielmo Marconi transmet en France, le premier message hertzien à longue
distance, depuis l'Angleterre. En France, c'est le 6 novembre 1922 qu'on lit au micro les
premières informations radiophoniques diffusées depuis l'émetteur de la tour Eiffel.

En France, à la fin de la première guerre mondiale, on ne trouve que cet émetteur qui relève des
autorités militaires. En 1923, la France concède une licence à des postes privés, le premier
d'entre eux, créé par la Compagnie générale TSF devient célèbre sous le nom de RADIOLA.

Le succès de la radio est rapide et se poursuit, jusqu'à la création des radios libres en 1982, avec
la création de la Haute autorité de la communication audiovisuelle.

4. La télévision
Dès 1925, des expérimentations ont lieu, puis des démonstrations publiques sont données. Au
début des années 1930, les premières émissions sont transmises, en 1937, un émetteur est installé
au sommet de la tour Eiffel (il fonctionnera jusqu'en 1956). Le 25 avril 1935, à 20h15, la
première émission officielle française est diffusée ; la télévision fait alors partie de la RTF et est
rattachée, le 20 juillet 1939, au président du conseil. Mais son développement est bientôt freiné
par la Seconde Guerre mondiale. Après le conflit, le nombre de postes passe de 5 à 9 millions
entre 1945 et 1955 ; il y en aura 260 000 en 1955.

En 1948, faute de moyens, les programmes se limitent à 13h de diffusion par semaine, pour
atteindre 34h en 1953. Le premier grand tournant a lieu le 7 août 1974, sous Valéry Giscard
d'Estaing, qui fait adopter une réforme organisant l'éclatement de l'ORTF en sept sociétés
distinctes, les chaînes se créent chacune leur propre image. Le 29 juillet 1982, sous François
Mitterrand, la fin du monopole de l'État est proclamée. Les chaînes privées se multiplient alors,
d'où l'importance grandissante des audimats pour la survie des chaînes de télévision aujourd'hui.

5. Internet

Internet est issu de réseau Arpanet créé en 1968 par le département américain de la défense. Il
était à l'origine utilisé pour relier ses centres de recherche. Par la suite, des étudiants de
l'Université Duke à Durham, en Caroline du Nord, s'en servirent pour échanger des informations
scientifiques. Quelques années plus tard, le grand public eut accès à internet, d'abord des grandes
entreprises privées, puis des PME et enfin des particuliers.

IV. Conséquences sociales opérées par l'influence télévision/cinéma

Il ne faut pas voir dans l'extension de la télévision la mort du cinéma. Certes, la télévision
imposera progressivement une standardisation des scénarios et des mises en scène selon ses
critères, mais elle participera aussi très activement au financement de l'industrie
cinématographique, et assurera par ailleurs, la promotion du cinéma sur le petit écran.

Si le cinéma a besoin de la télévision tant pour son financement que sa promotion, la télévision
a autant besoin du cinéma car le film reste le programme préféré des Français, en 1981, TF1
Antenne 2 et FR3 ont diffusé ensemble 500 films, pour arriver à 950 e n 1990, proportion qui
ne cesse d'augmenter depuis. Le cinéma a en outre influencé la télévision qui s'est ellemême
attachée à produire des téléfilms, à budgets moindres mais soumis aux mêmes types de
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contraintes que l'écriture filmique, et faisant parfois appel à des vedettes de cinéma. La télévision
joue un rôle qu'on sous estime parfois en introduisant une culture cinéphile dans des couches
plus larges de la population en assurant la promotion de films anciens.

Avec l'avènement de la télévision, la consommation du produit « film » est par contre


transformée par le passage au petit écran. En effet, si bon nombre de téléspectateurs auraient
crié au scandale en visionnant un film jugé nul au sein d'une salle de cinéma, ils n'ont aucun mal
à regarder le même film jusqu'à la fin lorsque celui-ci est diffusé chez eux, sur leur propre petite
lucarne. Le public des salles de cinéma est donc transformé, on trouve d'une part un public de
masse séduit par l'idée de sortir en bande ou en couple pour obtenir de grands effets, et d'autre
part, un public culturellement plus exigent ayant un rapport au cinéma analogue à celui qu'il
peut avoir au théâtre.

1. Télévision et audimat : la transformation du téléspectateur

Avant l'autorisation de la publicité à la télévision (1968) et la création des chaînes privées, la


concurrence n'existait pas et la mission de la télévision était d'informer, instruire et divertir. Mais
de nos jours, l'audimat est toujours plus important pour la survie des chaînes de télévision, ainsi,
on passe d'un téléspectateur-citoyen à un téléspectateur consommateur. Cette vision
démocratique de la télévision où le spectateur choisirait son programme est accentuée par
l'invention de la télécommande qui permet de changer de programme encore plus aisément.

2. Conséquences sociales de l'influence mutuelle radio/télévision

Hier, la radio était le média familial par excellence, aujourd'hui, si la télévision a parfaitement
réussi à adapter bon nombre de programmes, la radio n'a pas pour autant perdu sa place de média
de masse, elle a au contraire conquis de nouveaux espaces. Cela a conduit la radio à cibler ses
publics, en multipliant la création de nombreuses stations en fonction des publics visés. Elle a
par ailleurs profité de l'abaissement du prix des postes ainsi que de la miniaturisation des radios
pour trouver sa place partout et devenir un objet qu'on écoute de manière de plus en plus
individualiste (chaque membre de la famille pouvant disposer de sa propre radio). Ainsi, on peut
penser que la radio est peut-être le média le plus adapté à une société de plus en plus
individualiste et diversifiée.

3. Un nouveau rapport au temps et à l'espace apporté par la télévision et


l'ordinateur

Par le biais du cinéma et du théâtre, l'illusion du spectacle était offerte dans un lieu spécifique
et pour une période donnée, consentie à l'avance. Au contraire, avec l'arrivée de la télévision et
de l'ordinateur, nous ne disposons plus de cette rupture spatiale et temporelle, la fiction s'opère
dans notre espace domestique, dans le même temps et le même langage que notre vie réelle. Les
outils de communication de masse traversent toutes les sphères: celles de la vie privée,
professionnelle, des loisirs...

L'homogénéisation des cultures et une plus grande conscience


Collective

Avec le renouvellement continu des communications de masse, nous avons la possibilité de créer
une relation avec tout un chacun, nous sommes donc à la fois de plus en plus lié à chacun, mais

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aussi plus isolé (car l'utilisation de médias de masse se fait généralement de manière solitaire).
Cette potentialité conduit à une certaine homogénéisation des cultures, qui sont de plus en plus
à portée de main de chacun.

D'autre part, la communication de masse a permis l'éveil d'une plus grande conscience collective,
notamment en informant de manière plus large les populations, concernant les problèmes qui
surviennent à travers le monde.

6. Communication de masse et massification de l'information

Alors que la transmission de l'information en communication de masse était auparavant


sélectionnée par les « gatekeepers » (gardiens de portes (en), termes de Kurt Lewin qui désigne
les journalistes, universitaires, politiques qui font fonction de sélection du communicateur en
théorie de l'information1), la multitude des sources d'information et leur instantanéité facilitent
la propagation des rumeurs, des théories du complot ou des calomnies.

Exercice :
- Définir la communication de masse
- Retracez brièvement l’historique de la communication de masse.
- Quelles sont les conséquences de la communication de masse.

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