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UNIVERSITE SAINTE CROIX


DE MULO

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES


DE L’EDUCATION

Département de Psychologie

COURS DE PSYCHOLOGIEGENERALE

A l’usage des étudiants de 1er Graduat

Psy MUMBERE Jacques TSONGO, ssm

Année Académique 2023-2024


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INTRODUCTION
Devenir Psychologue clinicien, conseiller d’orientation scolaire,
professionnelle et vocationnelle, c'est cumuler un savoir, un savoir-
faire un savoir-être et un savoir. Il faut connaître les théories de la
personnalité, l'histoire de la psychologie en générale, savoir poser
la question de la normalité et de la pathologie (anormalité). Il faut
savoir réfléchir, penser son propre travail, apprendre des
méthodologies professionnelles et techniques. Mais il faut aussi
savoir que les techniques apprises découlent de théories, ce qui
inclut de savoir faire le lien entre la pratique et la théorie.
Autrement dit, Il faut savoir être, lier et relier sa propre identité
personnelle et professionnelle, dépasser la résistance aux
changements, éviter le fixisme, abandonner tous ses préjugés,
remettre en question sa pratique en permanence car chaque
personne est unique, savoir créer de l'empathie, éviter de se
substituer au sujet "patient", éviter le risque de se laisser envahir par
la position de sujet du patient, différencier son identité de l'altérité
du patient, donc connaitre la vie psychique qui est au centre de
l’être humain.
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De ce point de vue, la formation du spécialiste en Sciences


humaines nécessite la connaissance du comportement humain et
des processus mentaux qui lui sont associés. Cette connaissance
pourrait l’aider à exercer ses activités en connaissance de cause.
Pour lui permettre d’atteindre cette connaissance, le cours de
psychologie générale vise les deux grands objectifs suivants :

- décrire et à étudier les phénomènes psychiques essentiels


chez l’homme normal;
- étudier les éléments du comportement anormal.
Ainsi, les notions essentielles de psychologie dans ce cours
porteront sur :
1. Objet, méthodes et domaines de la psychologie ;
2. Sensation et perception ;
3. Niveaux d’activités et états de conscience ;
4. Motivation ;
5. Emotions ;
6. Personnalité ; Comportement anormal de
l’individu ;
7. Apprentissage et mémoire ;
8. Intelligence et pensée ;
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CHAPITRE I.
OBJET, METHODES ET DOMAINES DE LA PSYCHOLOGIE
1.1. OBJET DE LA PSYCHOLOGIE
1.1.1. Définition
Psychologie vient de deux termes grecs : psyché (qui
signifie âme) et logos (qui signifie traité, étude).
Malheureusement, cette référence étymologique rend mal
la définition de la psychologie parce que l’âme est une réalité
immatérielle (non saisissable), le terme âme est équivoque et
même si l’âme était l’objet principal de la psychologie, elle ne
constitue qu’une partie de l’ensemble de la personnalité à
étudier. D‘où la définition actuelle : psychologie = étude du
comportement.
Autrement dit, la psychologie est une science ayant pour
but de comprendre la structure et le fonctionnement de l'activité
mentale (le cerveau) et des comportements qui lui sont associés.
Le cerveau
Est le centre nerveux supérieur qui gouverne toutes les
activités de l'esprit : l'intelligence, la mémoire, la pensée, les
sensibilités et la volonté.
Le rôle du cerveau est double
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Physiologiquement, il est responsable du fonctionnement


de tout notre corps, des organes et des sens.
Psychologiquement, il est le siège de toutes les fonctions
cognitives.
La structure du cerveau
Il est d'une configuration complexe et comprend :
L'encéphale
Le cervelet
Le tronc cérébral

1.1.2. Evolution historique de l’objet de la psychologie


Historiquement, le comportement faisant l’objet de la
psychologie a été perçu ou étudié diversement selon les
époques. Il a donc connu une certaine évolution historique allant
des temps anciens au temps moderne et même postmoderne.
1° ARISTOTE (364 – 322 av. JC)
L’âme est l’objet de la psychologie.
2° MOYEN-AGE (Thomas d’Aquin)
Même conception tracée par l’Antiquité.
3° DESCARTES (1590-1650)
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Distingue la réalité en monde matériel et monde


immatériel. Le monde matériel (res extensa)
s’occupant de l’espace, la forme, le mouvement est
l’objet de la physique. Signalons que ce monde
matériel correspond au monde animé et inanimé. Le
monde immatériel (res cogitans) défini par la
conscience (pensée, plaisir, désir, volonté) est l’objet
de la psychologie.
4° WUNDT (1832 – 1920)
Il installe le premier laboratoire de psychologie à
LEIPZIG (1879). Pour Wilhelm WUNDT, le monde
(la réalité) peut être considéré de deux matières :
- dans l’objectivité (domaine de la physique) ;
- dans la subjectivité (domaine de la
psychologie).
5° John Broadus WATSON (1875 – 1958)
Il considère que seul le comportement observable
devrait faire l’objet de la psychologie, et non les faits de
conscience difficiles à observer. Il est le fondateur de
l’école behavioriste appelée aussi Behavorisme
(Behavior, terme anglais signifiant comportement).
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1.1.3. Objet actuel de la psychologie


Actuellement, on considère que c’est le comportement
qui fait l’objet scientifique de la psychologie. Mais il y a
élargissement de la conception Watsonnienne du
comportement qui ne concerne plus seulement le
comportement extérieur observable, mais aussi le
comportement intérieur et les faits de conscience.
1.2. METHODES EN PSYCHOLOGIE
1.2.1. Les degrés du savoir
Le savoir humain se distingue en :
- Un savoir vulgaire ou préscientifique (ex. Qua nd les
nuages viennent de ce côté-ci, il va pleuvoir ; quand
l’eau du lac est tiède, il y aura des vagues). C’est le
savoir issu des opinions, des « on-dit ».
- Un savoir scientifique (ex. le principe d’Archimède)
La différence entre le savoir scientifique et le savoir vulgaire
est avant tout d’ordre formel : le fait d’être systématisé ou
non distingue les deux niveaux de+ savoir. De là découle
l’importance de la méthode et de la méthodologie dans
tout travail scientifique.
Le savoir scientifique a les caractéristiques suivantes :
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a) La clarté : il donne une définition claire et précise


de l’objet et de la méthode ;
b) L’exhaustivité : il doit être complet, ne pas
s’intéresser seulement à ce qui est utile
immédiatement, mais tout ce qui peut étendre
ou tirer ou pousser les limites du savoir ;
c) Le fondement : c’est-à-dire que le savoir
scientifique est planifié :
- Les observations et les notations sont
précises ;
- Elles sont triées en vue d’atteindre le but
envisagé ;
- Elles devront donner naissance à des
hypothèses qui seront soumises
ultérieurement à la vérification.
d) La terminologie : le savoir scientifique est
exprimé dans une terminologie adéquate :
concepts, termes précis.
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1.2.2. Méthodes propres à la psychologie


1.2.2.1. L’introspection et l’extrospection
La dualité que représente l’objet de la psychologie, qu’il
s’agisse d’étudier la conscience ou le comportement,
implique qu’on établisse aussi une dualité au niveau de la
méthode. On parle ainsi de l’introspection et de
l’extrospection :
- L’introspection étudie les phénomènes intérieures
appréhendables par la conscience.
- L’extrospection porte sur les phénomènes extérieurs
que nous pouvons saisir par les sens.
Il s’agit donc de deux sortes d’observations qui peuvent
relever soit d’une observation spontanée ou d’une
observation expérimentale.
a) L’introspection (une descente dans les profondeurs
de soi-même selon Augustin d’Hippone)
Elle consiste pour un sujet à tourner son
attention vers sa vie intérieure. On dit que la conscience y
observe la conscience.
Avantage :
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- C’est la seule méthode permettant de reconnaitre


directement la réalité psychique qu’est la
conscience ;
- Les psychologues sont unanimes à reconnaitre que le
vrai sens du comportement ne se découvre que par
une projection prenant son point de départ dans la
vie intérieure du psychologue. C’est donc la
véritable voie par laquelle le psychologue arrive à
mieux interpréter les conduites des autres.
Limites et défauts (désavantages) :
- L’introspection est subjective, c’est-à-dire son objet
ne peut être observé directement que par le sujet
lui-même, ce qui rend le contrôle de plusieurs
observateurs impossible ;
- L’introspection connait des limites en psychologie de
l’enfant (il est difficile de demander à l’enfant de
décrire ses états de conscience), en psychopathologie
(une personne qui a des troubles mentaux peut
difficilement s’observer) et en psychologie animale
(car les connaissances qu’elle permet ne peuvent être
communiquées que par le langage) et même chez les
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personnes adultes normales, il faut noter qu’il y a


subjectivité et relativité de l’expression verbale. On
ne peut pas en effet prouver qu’une même
expression des deux individus correspond à un
même état de conscience éprouvé ;
- Appliquée par l’expérimentateur lui-même, la
méthode n’est pas applicable quand il s’agit
d’observer les émotions de grande intensité (peur,
colère, …) dans la situation où l’objet qu’on observe
accapare toute l’attention et empêche l’observation
du phénomène psychique ;
- Les résultats de l’introspection (description) sont
difficilement quantifiables. L’introspection est une
méthode qualitative : plus philosophique que
psychologique.
Sans rien négliger de l’aspect qualitatif qui est nécessaire
dans l’interprétation de tout phénomène psychique, le
psychologue en plus des données de sa propre conscience
est obligé de se référer aux analyses des autres sujets, en se
fiant à l’extrospection
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b) L’extrospection
Cette méthode consiste en l’observation extérieure des
faits psychiques des autres personnes ou sujets que
l’observateur lui-même. Elle recouvre donc le sens propre
du concept d’observation.
Avantage :
- Elle garantit une plus grande objectivité : les
phénomènes externes peuvent être observés par
plusieurs personnes ;
- Elle a un champ d’application beaucoup plus vaste
que l’introspection ;
- Elle permet une plus grande précision dans
l’observation (usage des instruments) tout en
fournissant des données plus facilement mesurables.
Limites et défauts :
- Cette méthode peut aussi souffrir d’équation
personnelle, c’est-à-dire de subjectivité, de préjugés
dans l’interprétation du phénomène observé ;
- L’extrospection est incapable d’atteindre
directement les phénomènes de conscience, elle
recourt souvent à des analogies;
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- Les phénomènes observés peuvent être inintelligibles


ou ambigus ;
- L’individu est sacrifié au profit du groupe.
Malgré ces défauts, l’extrospection a beaucoup
d’audience auprès des psychologues. Les dangers des
préjugés et de la confusion dans l’interprétation peuvent
être facilement éliminés grâce à la répétition des
observations.
1.2.2.2. L’observation spontanée et l’observation
expérimentale
a. Observation spontanée
Elle consiste à observer les phénomènes sans les
avoir provoqués, d’observer les individus sans qu’ils ne s’en
rendent compte, dans leur milieu naturel. La plus connue
de cette observation naturelle est ce qu’on appelle
« observation participante » ou « observation par
participation » où le psychologue s’intègre dans le milieu
naturel des sujets, prend part à leurs activités, essaye
d’épouser leur point de vue pour comprendre leurs
attitudes. Une autre forme d’observation spontanée est
celle pratiquée dans les méthodes dites non réactives. Les
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méthodes non réactives sont un ensemble de procédés de


récolte de données basées sur les pistes ou les traces qui
traduisent une réalité quelconque qu’on veut étudier.
Par exemple : L’entassement des poussières sur les objets
d’une chambre indique que la chambre est restée
longtemps inoccupée.
b.L’observation expérimentale ou méthode
expérimentale
Bien que la psychologie reste essentiellement une
science d’observation, elle peut devenir une science
expérimentale lorsqu’il est possible d’employer la
démarche définie par Claude Bernard pour la médecine :
formulation d’une hypothèse, puis vérification de cette
hypothèse par l’observation des faits provoqués ou
invoqués. La démarche la plus importante à ce niveau de la
vérification des hypothèses est l’établissement d’un contrôle
rigoureux de tous les facteurs considérés comme
significatifs.
Caractéristiques de la méthode expérimentale
1/ La mesure : exprime le degré avec lequel les termes et
les concepts en considération sont précisément
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spécifiés. La mesure ne requiert pas nécessairement


l’application des nombres, bien que l’usage des
nombres soit souhaité comme indice de la finesse dans
la mesure.
Ex : Dire de quelqu’un qu’il a un quotient intellectuel
de 140 ou dire qu’il est très intelligent n’est pas la
même chose.
2/ La répétition : se réfère au fait qu’un événement arrive
en principe toujours dans les mêmes conditions. De ce
fait, elle ôte le doute. Par ailleurs, l’accord entre
plusieurs observateurs est une qualité évidente d’une
bonne observation.
3/ Le contrôle : c’est la méthode qui permet à
l’observateur de réduire le nombre des facteurs
(erreurs) qui pourrait influer sur le comportement à
observer.
Par exemple, si nous voulons savoir si la caféine a un
effet sur l’intelligence, plusieurs facteurs ou variables
peuvent jouer dans cette expérience, notamment le fait
que le sujet sait que ce qu’on lui donne contient de la
caféine, il pourrait modifier son comportement.
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Pour contrôler ce facteur, nous constitueront deux


groupes de sujets ayant le même degré d’intelligence.
A un premier groupe, nous donnons des comprimés
noirs contenant effectivement de la caféine, à un
second groupe, nous donnons également des
comprimés noirs, mais de faux comprimés ne
contenant qu’une farine sans effet (un placebo).
Au sujet de l’un et de l’autre groupe, nous ne disons
rien sur ce qu’ils viennent de prendre. Quelques
minutes après la prise, nous demandons aux deux
groupes d’effectuer un travail intellectuel (Ex. :
Résoudre un problème).
Dans cette expérience :
1. Le groupe qui a pris de vrais comprimés de
caféine s’appelle le groupe expérimental.
2. Le groupe qui a pris de faux comprimés est le
groupe contrôle.
4/ Les variables : Dans une expérience, on peut avoir une
ou plusieurs variables. Une variable est quelque chose
qui change. C’est une condition qui en variant entraine
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un changement dans l’observation. Il existe trois sortes


de variables :
- La variable indépendante : le stimulus ou la
stimulation ; dans l’expérience de tout à
l’heure, la caféine.
- La variable intermédiaire : les sujets de
l’expérience.
- La variable dépendante : la réponse ou le
résultat que l’on observe sur les sujets de
l’expérience.
On peut faire varier la variable indépendante ou
intermédiaire pour en observer les effets sur la variable
dépendante.
Représentation schématique
1) Faisons varier la variable indépendante en
maintenant la variable intermédiaire constant :

Variable Variable Variable


indépendante intermédiaire dépendante
V.I. V.Int. V.D.
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 Comprimé de Etudiant de  Bon résultat


caféine 1er graduat  Effort mental
soutenu
 Comprimé de  Très bon résultat
caféine forte  Effort mental très
soutenu
 Degré de  Résultat assez
caféine faible bon
 Placebo (faux  Mauvais résultat
comprimés)  Fatigue mentale

2) Maintenons la variable indépendante constante et


faisons varier la variable intermédiaire :

Variable Variable Variable


Indépendante Intermédiaire Dépendante
V.I. V.Int. V.D.
 Comprimé de Etudiant de 1er  Effort
caféine graduat mental
soutenu
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 Insomnie
Elèves du Mulo  Surmenage
 Trouble
gastrique
La variable indépendante et/ou dépendante est donc celle
dont le résultat est fonction de la variable indépendante ou
intermédiaire. Cet exemple ne sert que pour la
compréhension parce que dans la pratique, il est difficile
d’établir une relation aussi directe.
1.2.2.3. La méthode de tests
On appelle test une situation expérimentale
standardisée, servant de stimulus à un comportement. Ce
comportement est évaluée par une comparaison statistique
avec celui d’autres individus placés dans la même situation,
permettant ainsi de classer le sujet examiné soit
quantitativement (Ex. : QI), soit qualitativement (Ex. :
Typologie).
Cette définition souligne les conditions qu’un test
doit remplir pour recevoir le nom de test. Il devra être
standardisé(1), c’est-à-dire qu’il devra être rigoureusement
identique à lui-même pour tous les sujets auxquels on le
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présentera. Cette présentation se faisant elle-même dans


des conditions invariables. Le comportement qu’il
déclenchera devra être enregistré de manière objective ;
c’est-à-dire que deux observateurs différents observant la
même réponse devront la noter de manière univoque. Le
comportement sera évalué statistiquement par rapport à
des normes de référence. On parle alors de mesure. La
mesure dans les tests ou l’étalon est en réalité un repérage
sur une échelle. Cette échelle est elle-même constituée à
partir de l’analyse des résultats d’un groupe d’individus de
référence, ce qu’on appelle un étalon. Le résultat d’un test
permet ainsi finalement de repérer la position du sujet
examiné par rapport aux individus du groupe
d’étalonnage.
La méthode des tests doit être utilisée dans des
conditions précises. Un test ne peut être utilisé que s’il
possède les qualités d’un bon instrument de mesure. Il doit
être sensible(2), c’est-à-dire doit permettre un classement
suffisamment fin des individus. Il doit être surtout
valide(3), c’est-à-dire prédire effectivement ce qu’il est
censé prédire. Des tests très nombreux, destinés à des
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emplois variés, ont été établis. Pratiquement, la méthode


de test est devenue une des plus importantes de la
psychologie appliquée.
1.2.2.4. La méthode clinique
La méthode clinique consiste à :
- Pratiquer l’observation du sujet sans s’entourer de
procédés expérimentaux ;
- Envisager la conduite dans sa perspective propre ;
- Relever aussi fidèlement que possible les manières
d’être et de réagir d’un être humain aux prises avec
une situation ;
- Chercher à établir le sens, la structure, la genèse de
cette conduite, déceler les conduites qui la motivent
et les démarches qui tendent à résoudre ces conflits.
La méthode clinique ne peut démon trer l’existence des
lois, mais elle fournit des indices, des hypothèses qu’il faut
vérifier ensuite.
Deux techniques sont généralement utilisées
1°/ Les techniques historiques sous forme
d’anamnèse, c’est-à-dire la connaissance du passé
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du sujet reconstitué grâce au témoignage direct de


l’entourage et à l’étude des documents ;
2°/ L’examen clinique qui vise à extérioriser des
« symptômes », à les regrouper et à les confronter
en vue d’établir un « diagnostic » psychologique.
L’examen clinique comporte trois catégories essentielles
d’investigation :
a) L’étude des conduites du sujet dans les
multiples circonstances de la vie ;
b) L’observation de son comportement pendant
l’examen psychométrique lui-même, car la
situation expérimentale révèle souvent des
conduites significatives, par exemple, l’anxiété,
l’hostilité, l’inhibition du sujet ;
c) L’appréciation de sa capacité à entrer en
« contact », à communiquer, ainsi que
l’examen du contenu de son discours.
1.2.2.5. La méthode psychanalytique (Freud)
Rattaché souvent à la méthode clinique, la méthode
psychanalytique met l’accent sur le fait que les phénomènes
conscients ne représentent qu’une faible partie de
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l’ensemble de la vie psychique, à la manière d’un iceberg


dont une faible partie émerge à la surface de l’eau. Le but
de la psychologie sera donc d’abord de découvrir la nature
de ces phénomènes inconscients, phénomènes doués d’un
dynamisme propre et dont l’influence sur le comportement
humain serait plus grande que celle des phénomènes
conscients. L’introspection classique ne peut pas par
définition les atteindre. Freud a proposé comme méthode
fondamentale « l’association libre ». Le sujet doit dire sans
en rien cacher, tout ce qui lui vient à l’esprit. Dans ces
conditions, les chaines associatives sont modifiées et
orientées dans leur déroulement par l’action des
phénomènes inconscients et l’observateur pourra, à partir
des perturbations associatives, remonter aux phénomènes
inconscients qui sont à leur origine.
A l’association libre, Freud a ajouté «l’analyse des
rêves». Ces derniers sont pour Freud plus proches de
l’inconscient que ne l’est la pensée consciente vigile ; son
influence peut s’y reconnaître sous des déguisements.
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1.4. LES GRANDES TENDANCES (ECOLES) EN


PSYCHOLOGIE MODERNE
A mesure que les idées se précisaient et que la
psychologie emboîtait le pas aux sciences positives pour se
débarrasser de l’emprise de la philosophie, les recherches se
multiplièrent et cette multiplicité n’alla pas sans menacer
l’unité de la psychologie.

Ainsi, on verra naître des tendances ou écoles en


psychologie qui, chacune en ce qui la concerne va essayer
de se frayer son propre chemin en cherchant parfois à
écraser les autres.

1.4.1. Le structuralisme (FECHNER, WUNDT)

Les physiciens et les chimistes avaient surtout


progressé dans la connaissance de leur science respective
par l’étude de la matière décomposée en ses éléments les
plus simples. C’est en se rapprochant des structures de base
qu’ils ont pu déboucher sur des théories explicatives de
l’univers et ouvrir la voie à des nouvelles expérimentations.
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Le structuralisme tire donc ses origines à une époque


où les sciences physiques avaient beaucoup de succès dans
les milieux scientifiques non pas tellement à cause de leur
méthode expérimentale, que la psychologie avait déjà
épousée d’ailleurs, mais à cause de leur conception
atomique de la matière. Selon cette théorie, toute
substance complexe, tout corps pouvait être analysé dans
ses éléments constitutifs exactement comme un atome en
physique ou en chimie.

Wundt et ses collaborateurs vont tenter d’utiliser la


même approche dans l’analyse de l’expérience consciente,
qu’ils vont nommer « Matière mentale », dont ils vont
essayer de découvrir et décrire les Structures les plus
simples.

La conscience sera ainsi décomposée en éléments


psychiques, de la même façon que la matière se subdivise
en atomes. (Atome= une particule qu’on ne peut plus
diviser). Les tenants de cette doctrine élémentariste ont
démontré que le psychisme serait constitué des sensations,
des images et des sentiments qui constituent le matériel qui
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constituent le matériel de base de la conscience. Pour


arriver à cette description détaillée, seule l’introspection
était présentée par ce courant, comme la méthode par
excellence de la psychologie. Cette introspection
expérimentale consistait à demander à un sujet,
préalablement formé, de décrire ce qu’il ressent face à telle
ou telle stimulation.

A partir de cette méthode introspective, ces


psychologues espéraient analyser le contenu mental du
comportement. Ils crurent trouver cet élément dans la
sensation (couleur, froid, douleur, etc.)

Pour découvrir ces éléments et la façon de les


combiner, on utilise une méthode expérimentale spéciale
l’introspection. On entraîne les sujets à reporter aussi
objectivement que possible ce qu’ils ressentaient au contact
d’un certain stimulus.

Les structuralistes espéraient par-là reconstituer le


contenu mental d’une expérience à partir des sensations
élémentaires. Le structuralisme trouve ses faiblesses dans sa
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méthode qui est subjective et limitée (on ne peut pas


l’employer par exemple, chez le petit enfant).

Ainsi la méthode expérimentale comporte deux


grands inconvénients : la subjectivité et l’inconstance.

Du point de vue de la subjectivité, chaque sujet


apporte ses expériences propres, et la description qu’il en
fait est rarement la même que celle du sujet suivant. Un
bruit perçu par fort par un individu peut être perçu comme
moyen par un autre. Ce qui parait comme agréable à
certains peut paraitre désagréable pour d’autres.

Du point de vue de l’inconsistance, l’expérience


consciente varie de jour à jour chez un même sujet. Un son
perçu comme agréable le lundi peut se révéler monotone
le mardi et franchement ennuyeux le mercredi.

1.4.2. Le fonctionnalisme

Les Pères du fonctionnalisme sont William JAMES


(1842-1910) et John DEWEY (1859-1952). Cette doctrine
voulait étudier l’activité psychique (comportement) et le
processus mental dans leurs fonctions et pas seulement
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(comme les structuralistes) sans leur structure. Pour étudier


les fonctions du comportement, les fonctionnalistes mirent
l’accent sur les méthodes expérimentales et contribuèrent
grandement à leur développement. Ces méthodes
expérimentales comprenaient aussi bien l’introspection
(structuralistes) que l’observation du comportement (ce
qu’une personne fait).

En vue d’éviter toute limitation à la description et à


l’analyse de l’expérience sensorielle et du contenu mental,
les fonctionnalistes vont beaucoup insister sur la totalité de
l’activité psychique de l’individu (comment il apprend,
comment il est motivé, comment il résout un problème,
comment il oublie, etc.)

Ainsi, le fonctionnalisme se caractérise-t-il par :

- L’étude de la totalité du comportement ou de


l’expérience psychique de l’individu ;
- L’intérêt qu’il apporte aux fonctions qui entrent en
jeu dans le comportement.
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1.4.3. Le behaviorisme

Si l’introspection des structuralistes demeure encore


méthode légitime d’investigation chez les fonctionnalistes,
il n’est plus question chez WATSON John Broadus (1878-
1958), le Père du behaviorisme qui rejette tout rôle de
l’introspection comme méthode d’investigation du
comportement. Il insiste sur le fait que les expériences
psychiques devaient s’effectuer à partir du comportement
observable (behaviorisme vient du terme anglais behavior
qui signifie comportement). Pour lui, « tant que les hommes
scrutent leur propre conscience, se penchent avec
complaisance sur leurs états d’âme, cherchant les raisons,
les mobiles de leurs actes, la science psychologique
n’avance pas ; elle reste à l’analyse littéraire ».

Watson pense que le schéma de toute psychologie


est le reflexe, que l’apprentissage et l’adaptation viennent
compléter. Comme les faits de la conscience ne sont connus
que de celui qui les vit, par conséquent, ces faits ne peuvent
faire objet d’une étude objective.

Le behaviorisme insiste sur :


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- L’importance des réflexes conditionnels comme


éléments de base du comportement. Le
behaviorisme soutient même le structuralisme que
les processus du comportement sont construits à
partir des processus plus élémentaires. A la
différence du structuralisme, l’élément de base du
comportement n’est plus la sensation mais le réflexe
conditionné.
- L’importance de l’apprentissage. Le behaviorisme
croyait très peu à l’existence des instincts ou
tendances innées : le comportement, tout
comportement est le fruit de l’apprentissage. Tout ce
qu’un homme devient est le fruit des réflexes
conditionnés. WATSON alla jusqu’à affirmer qu’il
était possible de faire d’un enfant tout ce qu’on
voulait, pourvu qu’on l’ait soumis à un
entraînement approprié. Par exemple un avocat, un
marchand, un médecin, etc.
- L’importance du comportement animal. Le
behaviorisme soutenait en effet qu’il y a très peu de
différence entre les comportements des animaux et
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qu’on pouvait comprendre beaucoup de l’homme


en se référant aux comportements de l’animal parce
qu’il est notamment plus facile d’expérimenter sur
les animaux que sur les hommes.
Malgré quelques extravagances qu’on lui reproche
(négligence de la vie intérieure de l’homme, de l’hérédité
et excès de ressemblances entre l’homme et l’animal), le
behaviorisme est à plusieurs égards une correction apportée
aux tâtonnements de premières écoles de la psychologie et
a donné à notre science sa vraie définition « étude du
comportement ». Il est donc le porte-flambeau de la
psychologie moderne scientifique.

1.4.4. La Psychologie de la forme (Gestalt Psychology)

Tandis qu’aux Etats-Unis d’Amérique la doctrine de


WATSON prend du chemin et éloigne l’introspection sur la
voie de l’investigation psychologique, trois psychologues
allemands de Berlin (WERTHEIMER, KOFFKA et KÖHLER)
mirent au point entre 1910 et 1920 un ensemble de
recherches qui s’appuyaient sur la notion de Gestalt. Ce
mot peut se traduire grossièrement par son équivalent
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français, Forme, mais son contenu allemand est plus riche


(configuration, organisation, identité concrète ou réalité
objective). L’activité psychique est pour cette école un tout,
une organisation, une configuration indivisible qu’il
convient d’analyser non point dans ses éléments mais dans
sa totalité. Ainsi, le gestaltisme se caractérise par :

- L’opposition à toute théorie atomiste (structuralisme


aussi bien que fonctionnalisme). Nos expériences ou
nos comportements ne peuvent pas être décrits en
des entités simples comme les sensations
(structuralisme) ou les réflexes conditionnés
(behaviorisme) mais ils sont une organisation, des
patterns semblables à un magnifique champ dans
lequel les divers éléments sont interdépendants. Un
morceau de papier par exemple est gris en rapport
avec quelque chose auquel il est comparé ou en
rapport avec un fond. Si nous le mettons sur un
fond sombre, il apparaît clair, sur un blanc, il
apparaît sombre. Observant les points suivants,
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nous voyons immédiatement apparaître une


organisation dans notre perception.
- L’importance de la méthode phénoménologique.
Cette méthode ressemble à l’introspection des
structuralistes, à la différence que chez les
gestaltistes, il s’agit d’une introspection naïve
(Intuitive : einsicht ou insight) alors que chez les
structuralistes, il s’agissait d’une introspection
apprise. Les gestaltistes mettent ici l’accent sur la
façon dont quelque chose apparaît pour un
observateur, en d’autres termes qu’une expérience
rapportée sans élaboration ou analyse est la
meilleure observation.

1.4.5. La phénoménologie

En dehors de la psychologie de la forme, la


phénoménologie peut être considérée comme une école à
part. C’est une école philosophique sur la psychologie
moderne dont les tenants sont Edmund HUSSERL (1859-
1939) et Maurice Merleau PONTY (1908-1961). Pour la
phénoménologie, il faut étudier la conscience dans sa
- 35 -

réalité objective, spécifique sans se référer ni au système


nerveux ni aux témoignages lus ou moins disparates.

La phénoménologie est ainsi par définition la science


de ce qui apparaît, ou phénomène. Ce phénomène ne peut
être décrit que par son essence, c’est-à-dire non pas comme
le perçoivent nos sens mais tel que le capte directement la
conscience d’un sujet pensant en évitant :

- d’émettre des hypothèses sur la réalité physique des


choses ;
- de ramener toute l’explication de notre pensée à un
quelconque mécanisme psychologique.

La phénologie remet donc en cause les


généralisations des expériences ou des lois en matière de
l’expérience psychique. « De quel droit, moi sujet pensant
et sentant je puis affirmer que les autres pensent et sentent
comme moi ? », s’interroge Merleau PONTY.
- 36 -

1.4.6. La Psychanalyse

Née de la pratique médicale, la psychanalyse est


devenue intimement liée à la psychologie. C’est un
psychiatre autrichien du nom de Sigmund FREUD (1856-
1939) qui, après de nombreux essais sur la compréhension
et le traitement des maladies mentales (névroses,
psychoses, etc.), arrive à établir un lien direct entre l’acte
psychique (le comportement) et l’inconscient. Sa théorie est
venue enrichir et élargir la conception de la psychologie
par le fait qu’elle démontre que l’homme est plus que ce
qui se manifeste à la conscience et dans son comportement.
La source de plusieurs de nos actes conscients nous échappe
car tout se passe dans l’inconscient. La psychanalyse, par
l’importance qu’elle accorde aux forces inconscientes pour
expliquer le comportement, est aussi dite Psychologie des
profondeurs.

1.4.7. L’empirisme associationniste

Les principes développés par les philosophes


empiristes anglais David HUME et James MILL et tirés
d’Aristote sont que :
- 37 -

- L’esprit est à la naissance une table rase où vont


s’imprimer les images résidus de sensations. C’est
donc l’expérience vécue qui produit l’esprit. C’est le
principe d’empirisme.
- Les images, les idées etc. ne sont pas enregistrées en
désordre mais associées entre elles ; d’où les
expressions comme « association d’idées », « le fil de
la pensée ». Il s’agit du principe d’associationnisme.
Ces deux principes ont donné lieu à ce que ces deux
auteurs appellent « empirisme associationniste ».

1.4.8. La psychologie cognitive

Prenant le contre-pied de l’école behavioriste, la


psychologie cognitive insiste sur le fait que le
comportement opérationnel externe n’est qu’un simple
aboutissement d’un processus interne dont il est nécessaire
de comprendre certains mécanismes.

Dans ce courant psychologique, l’accent est mis sur


ce qui précède tout comportement externe, sur la réflexion
qui se fait chez celui qui réagit à un stimulus pendant qu’il
est en train de réagir ou de se comporter. La psychologie
- 38 -

cognitive qui revalorise l’introspection s’appuie entre autre


sur le néo-behaviorisme et sur la cybernétique.

a. Le néo-behaviorisme
En l’encontre du behaviorisme classique prôné par
WATSON et résumé par le schéma S≈R, les néo-
behavioristes HULL, C. et E. TOLMAN vont être amenés
progressivement à formuler les hypothèses sur les
mécanismes internes permettant de comprendre
l’apparition de certains comportements en fonction de leur
stimulation.

Ainsi sont-ils passés du schéma S≈R au S ≈O ≈ R


en prenant en compte les traits de l’organisme ou de la
personnalité de l’individu qui réagit au stimulus.

1.5. LA PSYCHOLOGIE ET SES RAPPORTS AVEC D’AUTRES


SCIENCES

Si la psychologie a pour objet principal le


comportement, elle rencontre sur ce terrain d’autres
sciences qui, comme elle, s’intéressent à des degrés divers
- 39 -

au comportement de l’homme. Ces sciences lui empruntent


ses méthodes ou lui prêtent ses méthodes.

i. Les sciences mathématiques (la méthode


statistique).
Dans son souci de mesurer, quantifier et traiter ses
données et ses résultats en vue de les rendre plus
synthétiques et objectives, la psychologie recourt à l’outil
mathématique. C’est surtout le calcul des probabilités que
la psychologie emprunte aux sciences mathématiques.

En effet, l’appel à la loi des grands nombres est la


seule garantie des résultats stables. Ces résultats ainsi
obtenus peuvent encore s’exprimer sous forme d’une
courbe en cloche dite courbe de Laplace-Gauss du nom des
mathématiciens qui en ont démontré la formule. Cette
courbe se caractérise par sa valeur centrale (moyenne
arithmétique) et sa tendance à voir les résultats se disperser
de part et d’autre de cette valeur centrale (indice de
dispersion).
- 40 -

Les notions statistiques d’inférence mathématique


(induction-déduction) et de corrélation (liaison entre deux
ou plusieurs variables) sont aussi empruntées aux sciences
mathématiques.

ii. Les sciences biologiques (biologie, physiologie,


anatomie, psychiatrie)
Les sciences biomédicales ont des rapports intimes
avec les sciences psychologiques en ce sens qu’à la base des
phénomènes psychiques se trouvent des phénomènes
biologiques : toute modification biologique de l’organisme
surtout de son système nerveux central se répercute
directement ou indirectement sur le comportement.

Cette étroitesse de liaison entre la neurophysiologie


et le psychisme a donné naissance à une discipline
intermédiaire : la psychophysiologie qui étudie la liaison
entre les fonctions du système nerveux et les fonctions
psychiques. Dans le domaine de la médecine, la psychiatrie
constitue aussi une discipline intermédiaire qui s’intéresse à
l’étude et au traitement des anomalies biophysiologiques
affectant les conduites des individus.
- 41 -

iii. Les sciences sociologiques (Sociologie,


anthropologie, ethnographie, ethnologie,
écologie humaine, politique)
Ces sciences s’intéressent au comportement des
groupes ou des peuples dans le sens des cultures et des
structures sociales de diverses agglomérations d’individus
ou des peuples.

Le sociologue s’occupe spécialement de l’étude des


sociétés modernes, tandis que l’anthropologue s’intéresse
aux cultures ou sociétés considérées comme primitives. A la
différence de la psychologie sociale qui étudie la façon
dont les comportements sociaux sont produits par les
individus, la sociologie étudie ces comportements dans leur
institutionnalisation (mariage, religion, société). La science
politique s’occupe de l’art de gouverner et d’administrer.
Elle s’occupe aussi d’un rapport entre les gouvernants et les
gouvernés.

iv. Les Sciences historiques


Définie comme une science de l’évolution
scientifique de l’homme, auteur et acteur des faits passés,
- 42 -

l’histoire a des relations intimes avec la psychologie sur


plusieurs plans. Dans leurs pratiques, les deux sciences sont
interdépendantes. Au plan de l’interprétation
psychologique, l’utilisation de la méthode historique est
monnaie courante (par exemple la reconstruction des
événements de l’enfance d’un sujet par divers
témoignages). La critique historique des témoignages aide à
tirer au clair la vie du sujet et permet au psychologue un
meilleur diagnostic sur des troubles de ce sujet.

Cette interprétation historique se sert aussi de


l’histoire par un autre biais : la documentation historique à
propos de l’absence ou la présence d’une certaine réalité
psychologique dans une société donnée.

Au plan de l’interprétation des faits historiques, on


parle parfois de psychologie historique, comme branche
interdisciplinaire cherchant à comprendre les mobiles du
comportement d’un certain groupe humain (ou d’un
individu historique) de telle époque (guerre, religions, arts,
sciences, etc.)
- 43 -

v. La pédagogie
« Nemo paedagogus nisi psychologus » nul n’est
pedagogue s’il n’a pas de notions de psychologie. De ce
fait, c’est des lois psychologiques sur l’enfant que la
pédagogie a tiré ses succès. Et c’est surtout la psychologie
expérimentale qui, mettant au clair les lois de
l’apprentissage, a permis de grandes envolées à la
pédagogie moderne.

vi. Les sciences commerciales (Economie, Economie


politique, Commerce)
S’occupant du comportement de la production et de
la vente dans un système social bien déterminé ; elles
s’occupent aussi du rapport qu’on peut établir entre les
comportements du vendeur et de l’acheteur (aspect
commercial : psychologie commerciale, psychologie
économique). Sous cet aspect, ces sciences recourent aux
méthodes psychologiques (étude des motivations,
satisfactions, aspirations etc.)

vii. La linguistique
- 44 -

La relation entre la psychologie et la linguistique est


tout aussi fructueuse pour les deux sciences que celle entre
la psychologie et la pédagogie.
Qu’elle permette de comprendre la variété des types
de langues, ou qu’elle mette à jour certaines structures
complexes d’une langue déterminée, la linguistique
contribue dans tous les cas à démontrer le génie créateur de
l’homme et témoigne de la grandeur de l’intelligence
humaine sur les autres animaux : la pensée conceptuelle.
Par ailleurs, la psychologie éclaire d’un nouveau jour
les études linguistiques en leur apportant de l’information
sur la genèse du langage chez l’enfant et sur certains
troubles du langage comme l’aphasie, etc.
viii. L’esthétique
Par les beaux-arts (dessin, peinture, sculpture,
architecture, arts décoratifs, etc.), l’homme se révèle artiste
et témoigne par-là de son propre talent et ou de celui de la
société.
La psychanalyse a admirablement et parfois un peu
outrancièrement établi la relation entre la création
artistique et la personnalité de l’artiste. De nos jours,
- 45 -

l’expression graphique ou picturale est une voie de


diagnostic et de thérapie courante : test projectif, art-
thérapie…

ix. La philosophie
La philosophie, comme on le sait, est l’ancêtre de
toutes les sciences, devenues aujourd’hui autonomes par
rapport à elle et entre elles. Dans cette recherche de
l’autonomie, la psychologie est l’une des Sciences dont le
sevrage est récent.

Malgré cela, plusieurs écoles de la psychologie se


réclament encore de la philosophie (le Gestaltisme, la
Phénoménologie) ou recourent à sa méthode
(l’introspection, l’herméneutique). On a ainsi tendance à
voir deux tendances opposées en psychologie : la
psychologie scientifique basée sur l’expérimentation et la
Psychologie philosophique basée sur la réflexion.

En somme, ces deux tendances, au lieu de s’exclure,


devraient rester complémentaires.
- 46 -

Enfin, les sciences naturelles telles que la physique, la


chimie et la biologie, bien que n’ayant pas comme
préoccupation majeure l’étude du comportement, arrivent
néanmoins à s’intéresser parfois au comportement. Par
exemple, les psychologues ont tiré profit des études de la
physique sur le spectre de couleur à travers un prisme,
d’autres par les études de la perception occupent une place
importante en physique (optique).

La biologie et la physiologie qui s’intéressent avant


tout à la structure et aux fonctions des organes du corps
ont énormément contribué à la compréhension du
comportement humain de par ses bases physiologiques (cfr.
infra). La zoologie qui a comme objet la classification des
animaux a aussi contribué à mettre de la lumière sur
l’interprétation de certains comportements humains en
partant des comportements des animaux (voir éthologie).

1.3. DOMAINES DE LA PSYCHOLOGIE


Il existe de nombreuses « variétés » de psychologies.
Leur classification repose sur des critères de natures
différentes. On peut classer les « psychologies » suivant leur
- 47 -

objet d’étude, selon leur but, suivant leur méthode, suivant


leur finalité professionnelle, etc.
1.3.1. Selon l’objet d’étude, on distingue :
a) La psychologie animale : il est en effet possible de
trouver chez l’animal des modèles simplifiés du
comportement humain, modèles d’autant plus utiles
que de nombreuses méthodes expérimentales
impossibles chez l’homme sont applicables à
l’animal ;
b) La psychologie humaine : avec toutes les variétés
que l’on connait.
1.3.2. Selon le but, on distingue :
a) La psychologie générale : qui vise à établir les lois
générales du fonctionnement de l’esprit humain ;
b) La psychologie différentielle : chercher à mettre en
évidence comment le fonctionnement de l’esprit de
chaque individu diffère de celui des autres. Elle
cherche donc à étudier les différences individuelles.
1.3.3. Selon la méthode
L’emploi d’une méthode déterminée souvent a pour
effet de restreindre le champ d’investigation, et d’autre part
- 48 -

de créer chez ceux qui l’emploient la croyance à la


supériorité de cette méthode sur toutes les autres
méthodes. Les querelles entres écoles psychologiques, qui
peuvent donner l’impression qu’il n’existe pas une, mais
des psychologies, proviennent en grande partie de ces
différences de méthode, qui abordent des domaines
différents, ou quand elles envisagent les mêmes
phénomènes, les considèrent sous des angles différents.
Quand nous disons qu’il existe diverses variétés de
psychologies suivant les méthodes employées, nous ne
faisons pas autre chose qu’énumérer ces méthodes et
préciser leur domaine d’application. On peut dès lors
distinguer :
a) La psychologie behavioriste
Elle emploie essentiellement la méthode d’observation
des stimuli et du comportement, cherchant à réunir l’un à
l’autre par des lois.
b) La psychologie introspective
Limitée à l’étude des phénomènes internes conscients.
C’est le cas de l’associationnisme, de la psychologie
phénoménologique, de la psychologie compréhensive.
- 49 -

c) La psychologie expérimentale
Elle peut couvrir l’ensemble du domaine de la
psychologie (y compris dans une petite mesure le domaine
des états de conscience), à l’exception de ceux qui ne
peuvent être atteints que par l’observation.
d) La psychophysiologie
Elle emploie la méthode de l’anatomie et la psychologie
nerveuse, faisant appel soit simplement à l’observation, soit
beaucoup plus souvent à l’expérimentation.
e) La psychologie psychanalytique
Elle comprend un groupe de « psychologies » regroupés
sous les termes de « psychologie des profondeurs » (dans les
pays de langue allemande) ou de « psychologie
dynamique » (dans les pays de langue anglaise). Elles ont en
commun une méthode : celle de l’exploration
psychanalytique, par l’association libre, l’analyse des rêves
et l’analyse du transfert en situation clinique.
f) La psychologie clinique
Elle se définit par l’emploi de la méthode clinique. Elle
est à vrai dire mal individualisée, car même la psychanalyse
- 50 -

peut être rangée dans une certaine perspective dans ce


cadre.
L’énumération ci-haut n’est pas exhaustive ; on peut
aussi parler de la psychologie statistique, de psychologie de
production artistique, de psychologie linguistique, etc…
g) La parapsychologie
La parapsychologie se propose d’étudier un certain
nombre de phénomènes présents ou allégués dans la vie
humaine et animale, tels que la télépathie, la voyance, la
télékinésie, la prémonition, l’out of body ou
dédoublement, la petite et grande hantise. Ces
phénomènes sont qualifiées de paranormaux, mot ne
relevant d’aucune définition objective, mais caractérisant
une attitude subjective globale : ils sont paranormaux parce
qu’ils heurtent une certaine conception spontanée de ce qui
est normal et de ce qui ne l’est pas. Cette opposition est
d’ailleurs, jusqu’à preuve du contraire, le seul motif de leur
insertion dans une discipline unique. On ne voit pas à
priori, pourquoi des phénomènes si différents devraient
intégrer au sein d’une cohérence particulière. Les uns sont
- 51 -

en effet purement psychologues alors que d’autres sont


physiques.
1.3.4. Suivant leur finalité professionnelle, on distingue
a) La psychologie théorique
Elle vise à la connaissance des faits et à
l’établissement des lois.
b) La psychologie appliquée (pratique)
Elle utilise des faits et des lois pour agir plus
efficacement dans un domaine particulier. Il existe autant
de psychologies appliquées qu’il existe de domaines de
l’activité humaine.
Citons :
- La psychologie industrielle : qui vise à mieux adapter
le travail à l’homme ;
- La psychologie scolaire : cherche déterminer les
méthodes pédagogiques nouvelles, permettant une
utilisation optimale des aptitudes des sujets ;
- La psychologie militaire : qui s’est développée à
l’occasion de la guerre de 1914-1918 et a apporté des
solutions à certains problèmes comme celui de la
structure et de l’évolution des aptitudes ;
- 52 -

- La psychologie commerciale : s’intéresse à la


publicité, à l’étude du marché
- La psychologie politique : s’intéresse à la
propagande et aux problèmes d’opinion publique.
- La psychologie médicale : s’intéresse aux problèmes
psychologiques que connaissent les malades
- La psychologie religieuse : étudie le comportement
de l’homme en relation avec le Transcendant, l’être
suprême, Dieu.
- La psychologie judiciaire : elle vise, grâce à une
bonne connaissance du comportement humain, à
aider les professionnels de la justice notamment à
aider les tribunaux à adopter les mesures les plus
appropriées en ce qui concerne le type de peine à
imposer aux prisonniers pour leur insertion dans la
société, mais aussi à humaniser les relations entre
l’institution pénitentiaire et les détenus.
- 53 -

Deuxième Chapitre :

NATURE ET DETERMINANTS DU COMPORTEMENT

2.1. LE COMPORTEMENT, QU’EST-CE ?

Puisque l’objet de la psychologie est le


comportement, il nous faut comprendre ce vocable dans
son contenu. Le behaviorisme est la conception la plus
indiquée en psychologie pour nous donner le contenu du
mot « comportement ».

Le comportement est un terme général qui désigne


l’ensemble des activités observables, constatables ou
mesurables de l’organisme vivant, généralement conçues
comme réaction à certains stimuli ou certaines
constellations de stimuli, auxquels l’organisme est confronté
dans des situations expérimentales ou imposées par le
monde où il vit.

Au sens de la psychologie, comportement ou


behavior doit être compris comme une adaptation ou une
somme d’adaptations, de préadaptations ou d’ajustements
innées, ou spécifiques que l’individu, durant le cours de sa
- 54 -

vie personnelle, monte en riposte aux conditions


changeantes de son milieu.

Ainsi, la vie psychologique se distingue de la vie


organique qu’étudient la physiologie, la biologie et
l’anatomie et constitue l’appropriation du comportement
aux conditions permanentes ou changeantes du milieu
physique, biologique et social. Le but de la psychologie est,
rappelons-le de déterminer les conditions auxquelles l’être
s’adapte et la recherche du mécanisme et des lois de cette
adaptation.

2.1.1. Le stimulus et la réponse

Tous les ajustements, ceux de l’homme comme ceux


de l’animal, les plus compliqués comme les plus simples
sont décomposables en deux éléments : la réponse ou
l’acte d’une part, le stimulus ou situation qui déclenche
cette réponse d’autre part, tel que le montrent ces deux
schémas comportementaux :

a) Schéma simpliste du comportement selon le


behaviorisme classique de WATSON
- 55 -

b) Schéma enrichi par l’apport du néo-behaviorisme de


TOLMAN qui insiste sur l’importance des
mécanismes internes déterminants dans tout
comportement.
S.....................................R

S…..............O…………R

où S : stimulus, situation

O : organisme, personnalité

R : Réponse, réaction

a) Ce qu’est un stimulus

En psychologie, le mot stimulus a un sens plus riche


qu’en physiologie bien que ce sens physiologique soit aussi
accepté (exemple avec le stimulus qui déclenche le réflexe).

Au laboratoire, quand le psychologue met le sujet


devant les facteurs relativement simples tels que les
vibrations lumineuses ou les vibrations acoustiques et qu’il
cherche à isoler dans l’ajustement du sujet les effets de ces
facteurs, il y a lieu de parler aussi de stimulus.
- 56 -

Par contre, les facteurs qui commandent aux


réactions sont plus complexes, par exemple les facteurs de
l’environnement social, on parle de situation.

En dernière analyse, la situation est résoluble en


stimuli soit physiques (vibrations lumineuses, radiations
thermiques) soit physiologiques (blessures ou atteintes
portées aux tissus, mouvements des muscles et sécrétions
des glandes), soit encore en stimuli sociaux (influent des
comportements, des opinons des autres, éducation, culture,
etc.)

b) Qu’est-ce qu’une réponse ?

Le mot réponse est aussi pris par le behaviorisme


dans son acceptation physiologique, mais il faut
évidemment en élargir le sens. La réaction qui résulte d’un
choc sur le tendon crural ou sur la plante des pieds est une
réponse simple qui est étudiée à la fois par le psychologue,
le physiologiste et le médecin.

Cependant, le psychologue a le plus souvent affaire


à des actes, c’est-à-dire à des systèmes de réponses
- 57 -

simultanément exécutées, à des systèmes des réponses


intégrées dont l’unité est reconnue par le langage qui les
désigne, par des noms spécifiques et spéciaux comme :
marcher, manger, construire une maison, voir, sentir, écrire
une lettre, se marier, etc. Mais toutes les réactions, qu’elles
soient exécutées pour elles-mêmes ou parfois comme
parties intégrantes d’actes, désignées ou par un mot spécial,
sont des ajustements.

En dernière analyse, même si les réponses sont


décomposables en contractions des muscles, et en
sécrétions des glandes, le comportement humain ne saurait
être ramené à des mosaïques des réactions musculaires et
glandulaires aussi simples, exécutées en riposte à des
mosaïques de stimuli simples.

En effet, la psychologie ne peut être confondue à


une science abstraite, structurale, moléculaire ni à une
science qui dépend exclusivement de la physique, de la
chimie et de la physiologie. Elle est au contraire une science
concrète des situations vécues de façon totalitaire ou
holistique.
- 58 -

Pas plus qu’il ne doit être défini strictement en terme


physique, chimiques ou physiologiques, le comportement,
du point de vue psychologique ne doit strictement être
apprécié en fonction des états biologiques, professionnels,
moraux, esthétiques, etc.

Qu’il soit adapté ou non, bon ou mauvais, tout


comportement a pour objectif ultime la recherche de
l’équilibre avec le milieu dans lequel l’organisme se trouve.
Nous parlerons de l’homéostasie plus loin dans le cours.
C’est ainsi que la psychologie en tant que science doit être
une étude des faits en eux-mêmes sans jugement de valeur,
sans préjugé.

2.1.2. Classification des comportements

Les possibilités humaines de réactions sont tellement


vastes qu’il peut paraître impossible de les classer. Il est
pourtant important de tenter cette classification grossière
pour les besoins expérimentaux. Ici, bien entendu, on
s’occupe très peu des fonctions, des conséquences, et des
caractères descriptifs des comportements.
- 59 -

a) Les comportements explicites et les comportements


implicites
Les comportements explicites sont des réponses
directement observables, patentes, apparentes, ouvertes.
Exemple, le mouvement des lèvres, paroles prononcées à
haute voix, les réactions réflexes et instinctives, les
mouvements spontanés, les habitudes locomotives,
manipulatoires et verbales, la mimique (geste, jeux de
physionomie, pâleur, rougeur, larmes, sueur, etc.). Mais ces
réponses qui intéressent avant tout les muscles (striés)
peuvent ne pas être pleinement exécutées. Elles sont dans
ce cas esquissées et même réduites à l’état de préparation
neuromusculaire.

Dans ce cas, on parle de réponses implicites, interne


par nature. Exemple, la sécrétion des glandes, les
mouvements des muscles de la périphérie interne (les
viscères : estomac, intestin, etc.).

Par ailleurs, la pensée qui précède tout


comportement par les processus de l’encodage central
(conception, réflexion) chez le sujet, est à considérer
- 60 -

comme autre intégrante des comportements implicites.


Pour observer ces réactions, il faut un recours à des
instruments spécialisés.

b) Les réponses ou comportements innés et acquis


En déterminant les conditions du comportement par
l’analyse de la situation et celle de la réponse,
l’expérimentation conduit à diviser les comportements en
comportements simples et en comportements composés,
ou complexes.

Dans ce cas, le comportement simple est considéré


comme l’élément du composé. On a longtemps considéré
aussi que le comportement simple était inné et que le
comportement complexe était acquis. Pourtant, l’instinct
qui est à beaucoup d’égards un comportement inné prend
souvent des formes et des contenus assez complexes. C’est
pourquoi on se gardera d’une similitude aussi simpliste.

Les réponses innées sont héritées, c’est-à-dire


spécifiques et indépendantes de l’expérience du sujet. Elles
sont généralement très précoces et si toutes ne sont pas
- 61 -

présentes à la naissance, du moins celles qui existent déjà à


ce moment sont innées (les instincts, les réflexes simples).

De l’autre côté, les réponses acquises sont apprises,


dépendantes dans leur existence des contacts répétés que
l’organisme entretient avec son milieu, dépendantes de
l’histoire et de l’expérience du sujet (exemple, les
habitudes).

c) Classification des comportements

Comportement Innés Acquis

Explicites (externes) Réflexes, instincts, réponses Toutes les


embryologiques
habitudes

Implicites (internes) Emotions (viscérales) Habitudes

viscérales

et mimées.

Remarque :
- 62 -

- Entre les quatre classes, on ne peut imaginer aucune


démarcation étanche, un comportement pouvant
changer de nature, selon le contexte.
- On peut ajouter la composante (simple-complexe) à
chaque comportement, à chaque situation, on
parlera alors d’un comportement inné explicite
simple ou complexe, etc.).

2.2. QU’EST-CE QUI COMMANDE ET INFLUENCE LE


COMPORTEMENT ?

2.2.1. Le système nerveux

Le système nerveux est une constellation de cellules


spécialisées, neurones conducteurs d’informations ou
d’ordres à partir de cellules réceptrices et de neurones vers
les effecteurs ou d’autres.

Le système nerveux constitue le centre même de la


vie de tout organisme animal. Il joue le rôle très importent
pour l’adaptation de l’individu. C’est par le contrôle qu’il
exerce que s’effectuent à la fois les échanges avec le milieu
- 63 -

et la régulation des fonctions internes, comme la circulation


sanguine ou la digestion, le battement cardiaque.

Le Système nerveux remplit donc deux grandes


fonctions : il joue le rôle de communication, qui consiste
d’une part à transmettre vers le centre nerveux les
informations captées par les récepteurs comme la peau, les
yeux, les oreilles, le nez, la bouche,

- La réception de l’information sensorielle


- Le stockage ou la comparaison de cette information
avec d’autres informations passées.
- La décision du sujet de ce qu’il faut faire compte
tenu de toute la somme des données en présence
(commande des effecteurs) sur la réaction
appropriée. Le système nerveux est le centre de
commande de notre comportement sous toutes ses
formes : réflexes, instincts, pensées abstraites,
exécutions motrices, etc. on distingue généralement
le système nerveux central du système nerveux
constitué par la boîte crânienne et le tronc cérébral,
les neurones et les autres tissus de support compris
- 64 -

dans cette boite crânienne. Tout le système en


dehors du système cité ci-dessus constitue le système
nerveux périphérique.

2.2.1.1. Le système nerveux périphérique


Il est constitué de neurones sensitifs et moteurs, ce
sont des nerfs sensitifs et moteurs. Quand on parle du
système périphérique, allusion est faite aux fibres nerveuses
se situant en dehors de la boite crânienne. Le système
périphérique comporte deux subdivisions : le système
autonome et le système sympathique. Le premier est un
système moteur acquis, on le verra, joue un rôle
psychophysiologique important lors des émotions, car il
agit sur la commande des vaisseaux sanguins, sur le rythme
du cœur, sur les glandes, sur les viscères et autres organes
internes.

2.2.1.2. Le système nerveux central


L’analyse de la composition et de la structure du
cerveau n’étant pas du domaine de la psychologie, mais
plutôt de l’anatomie, il convient cependant de nous limiter
- 65 -

ici à relever l’importance du cerveau dans le


comportement.

Le cerveau est sans conteste la centrale du psychisme


humain ou animal. Plusieurs preuves abondent et
démontrent cette affirmation :

- La complexité du système nerveux entraîne la


complexité du psychisme : l’espèce humaine a le
cerveau le plus complexe et le plus volumineux (si
on prend en ligne de compte le rapport poids
cerveau sur poids du corps). De toutes les espèces,
l’espèce humaine a aussi le psychisme le plus
complexe et l’intelligence la plus prodigieuse qui
existe en ce jour sur terre. Si on suit l’ordre de
croissance du système nerveux chez les animaux, on
constate un accroissement parallèle de l’évolution
du psychisme, selon le tableau ci-après :
- 66 -

Tableau évolutif du système nerveux et du système


psychique dans le règne animal

Présence du Exemple
cerveau type
1. Unicellulaire - Amibe Psychisme très
pauvre
2. - Anémone de Psychisme
Pluricellulaire mer rudimentaire,
réaction réflexes
3. Invertébrés Ganglions Abeille Apparition des
(ex. abeille) cérébroïdes instincts
4. Vertébrés Cerveau Reptile, Comportement
inférieurs véritable mais Poisson, plus complexe
sans cortex Grenouille
5. Mammifère Cerveau avec Chimpanzé Comportement
cortex Homme intellectuel
complexes-en
fonction de
l’importance
- 67 -

des neurones et de
interconnexions

- Parmi les hominidés, seul l’homo-sapiens possède à


la fois le cerveau le plus complexe et l’intelligence la
plus avancée par rapport aux autres.
- Pour atteindre l’achèvement de leur complexité, les
cellules nerveuses (neurones) prennent beaucoup de
temps. Aussi, les espèces animales au cerveau
complexe connaissent-elles une enfance relativement
prolongée. Chez l’homme, par exemple, la grande
partie de l’anatomie du cerveau est tôt constituée
dès les premiers jours de l’embryon au milieu de la
grossesse (4 à 5 mois), le nombre définitif des
cellules du cerveau est déjà atteint. Mais, à la
naissance de l’enfant, les cellules nerveuses n’ont pas
encore fini de se différencier et de s’interconnecter.
C’est seulement aux environs de 18 ans que le
cerveau humain peut fonctionner pleinement alors
que le cerveau simiesque (du singe) est achevé à 7
ans.
- 68 -

- On a toujours constaté que : toute destruction ou


lésion grave du cerveau s’accompagne d’une
perturbation du comportement ou à l’extrême, d’un
état d’inconscience (coma) ; parallèlement,
l’ablation du cerveau supprime le psychisme chez
l’animal ; par ailleurs, toute substance qui a pour
propriété d’agir sur les cellules nerveuses entraîne un
trouble de comportement chez le sujet (exemple
drogue, stupéfiants qui sont des sources de rêves ou
d’hallucination).
- Le travail du cerveau en activité peut être observé à
l’aide des techniques anciennes comme
l’Electroencéphalogramme (EEG) et la radiographie
du cerveau ainsi que des techniques plus précises et
plus performantes actuelles comme la
Fomorensimétrie (TDM), l’Imagerie par Résonance
Magnétique (IRM), et la Tomographie par Emission
de Positions (TEP). Par la TDM, on utilise les rayons
x dont les faisceaux pénètrent dans le crâne qu’ils
balayent à 180° et à l’aide de l’ordinateur qui
synthétise l’information, celle-ci est reproduite sur
- 69 -

un écran sous forme de coupe latérale de cerveau.


L’IRM donne des meilleurs résultats avec moins des
rayons x car elle donne une vue tridimensionnelle
du cerveau. La TDM et l’IRM permettent seulement
de localiser les lésions où les malformations du
cerveau. Tandis que le TEP donne véritablement le
fonctionnement du cerveau ; car elle permet de
suivre dans le cerveau le déplacement des particules
radioactives introduites dans le sang dans une vision
en couleur plus précise.
Comment comprendre le rapport entre le cerveau et la
pensée ?

Même si on arrive tant soit peu à connaître les


divers mécanismes de fonctionnement du cerveau, on a
toujours du mal à se représenter les rapports entre la
pensée (qui nous parait sous forme d’idées spirituelles
abstraite) et le cerveau qui est, somme toute, une masse de
chair. Pour comprendre le secret du cerveau humain, le
rapport entre la chair et le spirituel, il est important de se
référer aux faits suivants :
- 70 -

- Ce qui différencie le cerveau humain de celui de


l’animal n’est pas seulement le nombre de cellules
nerveuses (neurones) entre les deux (4 milliards
pour l’animal et 14 milliards pour l’homme), mais
aussi le nombre et la qualité des interconnexions
entre les neurones. Chez l’homme, ces
interconnexions sont plus nombreuses et plus
diversifiées.
- L’intelligence n’est pas une fonction purement
mentale. Elle se constitue et se forme grâce à
l’apport de l’extérieur que nous saisissons par la voie
des organes de sens. A ce sujet, la vision et l’ouïe
sont des sens de premier ordre dans ce domaine.
C’est donc à partir des images perçues que l’homme
pense, c’est-à-dire qu’il est arrivé à se constituer les
images mentales.
- Le cerveau humain a le pouvoir de faire la synthèse
de tous les messages qui lui viennent de l’extérieur,
de les entraîner dans une succession logique et
significative, de les créer en l’absence des messagers
- 71 -

actuels par l’imagination. Cette dernière est la


fonction cérébrale la plus essentielle.
- Cependant, l’homme ne pense pas toujours avec les
images sensibles, mode pensée primaire et de
l’animal. Sa pensée la plus humaine se fait avec les
mots dans le langage intérieur. Les mots ne sont pas
toutefois des idées spirituelles désincarnées : ce sont
des images verbales, c’est-à-dire des modifications de
polarisations induites dans les zones du langage par
les messages sensoriels venant des muscles
phonateurs, des vibrations du thorax, des messages
captés par l’oreille.

2.2.2. Le rôle de l’hérédité

Comment peut-on comprendre les différences


interindividuelles en matière d’intelligence ?

Après ces généralités sur l’intelligence humaine, on


pourrait croire que cela soit dû au fait que certains
individus auraient un cerveau davantage plus gros que
d’autres (par exemple le blanc plus que le noir, le savant
- 72 -

plus que l’homme de la rue, etc.). Cette hypothèse n’a


jamais été vérifiée.

En effet, les études comparatives qui ont été menées


entre les blancs et les noirs sont contradictoires à ce sujet.
Celle de Herskovits menée sur 5 639 sujets noirs indique
une capacité céphalique moyenne de 1060 cm2 hautement
élevée par rapport à la moyenne européenne. De même,
l’examen et l’analyse post-moderne des cerveaux d’Einstein
et de Letrine n’ont indiqué aucune différence ou de
différences non significatives entre les cerveaux de ces
savants et les cerveaux de l’homme ordinaire. Ni donc la
physiologie, ni la morphologie et encore moins la couleur
de la peau ne peuvent être évoquées pour expliquer les
différences interindividuelles en matière d’intelligence. Il
faut plutôt penser à l’hérédité et l’environnement
socioculturel.

Quel est alors le rôle que l’hérédité joue dans la


détermination du comportement de l’individu ?
- 73 -

Il apparaît clairement qu’on ne peut pas établir


d’emblée une liaison directe entre les gènes et ce qu’un
individu fait ou devient. Tout ce dont on peut être sûr,
c’est que les gènes contrôlent le fonctionnement des tissus
et des organes du corps et ainsi la façon dont le corps
fonctionne sur le plan physiologique. On sait aussi que ce
fonctionnement du corps affecte largement le
comportement (voir le rôle du cerveau et des organes de
sens). C’est à partir de cela que l’on peut voir la liaison
entre les gènes et le comportement.

Par exemple, si un individu hérite de ses parents la


syndactylie, il peut être privé de développer certaines
aptitudes comme l’écriture, ou pincer la guitare, etc. Une
autre voie de liaison peut s’observer dans le
fonctionnement des glandes tel que nous allons le voir dans
le prochain paragraphe.

L’hérédité est l’ensemble des caractères passant des


ascendants aux descendants. Les caractères transmis par les
gamètes (ovules ou spermatozoïdes) constituent le
génotype de l’individu. Leur expression peut
- 74 -

ultérieurement être modelée par le milieu où vit le sujet.


L’ensemble fera le phénotype qui est l’expression finale
sous laquelle se présente l’individu. L’importance du rôle
que joue l’hérédité sur le comportement et le
développement de l’individu peut être saisie par les
preuves suivantes :

a) La similitude et le développement chez les vrais


jumeaux. Les jumeaux vrais (univitellins) sont des
enfants issus d’un même ovule qui a été fécondé à la
suite de sa rencontre avec un spermatozoïde. C’est
donc un accident biologique qui fait que le zygote
(œuf fécondé) éclate et donne lieu à deux autres (ou
plusieurs) jumeaux. Dans ce cas, il est logique que les
individus issus d’une même cellule possèdent le
même bagage héréditaire. La force de l’hérédité sur
de tels individus jumeaux se remarque même si on
crée des conditions extérieures différentes dans
lesquelles les jumeaux croissent. Par exemple, on a
suivi systématiquement et simultanément les
quintuples Dionne, nées au Canada et l’étude a mis
- 75 -

en évidence une ressemblance remarquable dans


leur développement. Vingt couples de jumeaux vrais
élevés séparent depuis leur première enfance dans
les milieux différents furent étudiés pour déterminer
la nature de leur intelligence et des aptitudes
motrices. L’étude révéla dans les vingt cas, l’identité
de l’intelligence et des aptitudes motrices entre un
jumeau et son frère avec lequel ils n’ont pas grandi
ensemble.
b) La présence de certains talents chez les individus
ayant le même ancêtre. Dans la famille du célèbre
musicien classique allemand J.S. Bach, on a
dénombré 15 compositeurs de talent dans un relevé
sur cinq générations.
c) Le sexe : Le caractère sexuel que l’on hérite de ses
parents détermine fortement le caractère et le
tempérament. On sait par exemple que les hommes
et les femmes diffèrent non seulement
biologiquement mais aussi psychologiquement.
d) Le problème de l’hérédité renvoie à celui de
l’instinct. Comme nous l’avons déjà dit, dans le
- 76 -

comportement que l’individu manifeste dès sa


naissance – innée ou héréditaire, le comportement
instinctif occupe une place importante. Le problème
des instincts sera approfondi au chapitre 5 de ce
cours.

2.2.3. Le rôle du milieu

On oppose généralement l’hérédité au milieu. Par ce


dernier terme, on sous-entend non seulement le milieu
extérieur, c’est-à-dire physique, mais aussi le milieu intérieur
qui est biologique.

2.2.3.1. Le rôle du milieu intérieur


Presque tous les organes du corps ont une liaison
avec le comportement de l’individu, si nous nous référons
à ce que ce terme implique. Certains organes sont
cependant plus impliqués dans le comportement que
d’autres, impliqués dans la réponse à un stimulus extérieur
ou intérieur.
- 77 -

Ce sont par exemple, les organes de sens, le cerveau


(voir supra) et ceux qu’on appelle les effecteurs, c’est-à-dire
les muscles et les glandes.

Les glandes sont des organes dont les cellules


produisent une sécrétion. Il existe deux grandes catégories
de glandes selon la façon dont la sécrétion est libérée :

- Les glandes exocrines : sont celles qui libèrent leurs


sécrétions par l’intermédiaire d’un canal ou d’une
cavité. Par exemple, les glandes salivaires, glandes
intestinales dont le fonctionnement est simple et se
fait sous le contrôle du système nerveux végétatif.
- Les glandes endocrines : elles rejettent leurs
sécrétions dites hormones directement dans le sang.
Leur fonctionnement est complexe et se fait sous la
dépendance de l’hypophyse, qui est une glande
endocrine. Les glandes endocrines sont commandées
par l’hypothalamus. Elles sont nombreuses et jouent
un rôle important dans la croissance, la digestion, le
système nerveux et les fonctions sexuelles.
- 78 -

Principales glandes endocrines

Parmi les glandes


endocrines les plus
importantes, on
peut citer :

- La thyroïde
qui secrète une
hormone agissant
sur la croissance et
les différents
métabolismes
(lipides, glucides,
protides). Elle est
située dans la partie
antérieure du cou et
a un poids d’environs 30 grammes. La thyroïde
possède une grande affinité pour l’iode et sécrète
différentes hormones iodées telles que la thyroxine.
L’hypothyroïdie entraîne le mânisme chez l’enfant
- 79 -

tandis que chez l’adulte, elle peut entraîner des


troubles de la peau comme myxœdème et le goitre
hyperthyroïdien (maladie de Basedow).

- Les parathyroïdes sont de petites glandes au nombre


de 4 situées derrière les lobes latéraux du corps
thyroïde et qui ont comme fonction de contrôler le
taux du calcium dans le milieu intérieur.
L’hyperparathyroïdie ou insuffisance du
fonctionnement des parathyroïdes s’accompagne des
troubles de caractère psychique (accès dépressif), de
là, la fragilité des ongles et des dents. Tandis que
l’hyperparathyroïdie (due à la carence de la
vitamine D) entraîne une fragilité des os et des
fractures spontanées.
- Les glandes surrénales au nombre de deux : les
surrénales (corticale et médullaires) sont situées au-
dessus des deux reins et ont comme principale
fonction la régulation de l’eau, des sels minéraux (la
première) et de la circulation du sang et du sucre
(deuxième), grâce à l’adrénaline. L’insuffisance
- 80 -

surrénale entraîne entre autres des troubles nerveux


(convulsion, coma), des troubles digestifs (diarrhées)
et cardio-vasculaire. Tandis que
l’hyperfonctionnement surrénal peut entraîner une
hypertension.
- Les gonades (testicules et ovaires) qui sont
responsables des caractéristiques viriles ou femelles
sont aussi des glandes endocrines dont la sécrétion
débute à la puberté et est responsable des
modifications corporelles qui l’accompagnent. Elle
détermine aussi très fortement les traits de caractère
chez les sexes.
- L'hypophyse (ou glande pituitaire) est une petite
glande de la taille d'un petit pois, située à la base du
cerveau, dans une petite dépression de l'os
sphénoïde appelée la selle turcique. Elle est sous le
contrôle de l'hypothalamus à laquelle elle est
attachée. On la qualifie parfois de glande maîtresse,
car elle sert d'agent de liaison entre le système
nerveux et le système endocrinien. L'hypophyse
produit plusieurs hormones qui servent à réguler les
- 81 -

autres glandes endocrines, mais aussi la rétention


d'eau par les reins. Une autre déclenche les
contractions de l'utérus pendant l'accouchement, et
stimule ensuite la production de lait par les glandes
mammaires. L'une des hormones pituitaires les plus
importantes est l'hormone de croissance (GH). Elle
contrôle la croissance en régulant la quantité de
nutriments absorbée par les cellules. L'hormone de
croissance agit également en conjonction avec
l'insuline pour réguler la glycémie.
- L'insuline est une hormone produite par le pancréas.
Le pancréas est situé juste derrière la partie inférieure
de l'estomac. C'est le deuxième organe le plus
volumineux de l'organisme. Il produit également
l'hormone glucagon. L'insuline et le glucagon
fonctionnent en complémentarité. Si la sécrétion
d'insuline est trop faible, le taux de glucose
augmente : c'est ce qui se passe dans le diabète,
pathologie la plus courante du système endocrinien.
Remarque
- 82 -

Le milieu intérieur est fort vaste et ne se limite guère


aux glandes. Les muscles effecteurs qui entrent
constamment dans notre comportement font partie
intégrante du milieu interne. Il y a aussi la nourriture qui,
venue du milieu extérieur, sera assimilée et deviendra le
sang, les vitamines et les acides aminés, etc. pour faire
désormais parie du milieu intérieur.

2.2.3.2. Le milieu extérieur (physique et social),


l’environnement
Il faut entendre par environnement, l’ensemble des
conditions du milieu ambiant qui influencent de différentes
sortes le comportement de l’individu : son développement,
sa croissance et le processus entier de la vie. Il existe donc
une multitude de facteurs qui peuvent ainsi influencer
l’individu. On peut les grouper en facteurs
d’environnement physique et facteurs d’environnement
social.

a) L’environnement physique externe : il faut entendre ici


toutes les conditions géophysiques, tous les objets
animés et inanimés qui nous entourent (climat, relief,
- 83 -

air, arbre, maisons, rues, animaux, etc.) qui peuvent


constituer des stimuli externes. Il faut rappeler que le
stimulus est quelque chose qui peut exciter notre
comportement ou qui peut pousser à réagir d’une
certaine façon. C’est ordinairement grâce aux sens que
les stimuli extérieurs agissent sur notre comportement.
Exemple, les théories de Toneybee et Houtington qui
prétendaient que le climat tropical était favorable à
l’éclosion de l’intelligence et de la créativité par rapport
au climat tempéré. Il est à remarquer que, pour une
grande partie, l’action d’un individu est fortement
influencée par ce qu’il voit, entend ou sent. Ainsi la vie
est une réponse continue et continuelle à la stimulation.
En même temps que l’homme peut changer ou modeler
l’environnement extérieur, en même temps que cet
environnement agit sur lui et le change… Bien plus, les
facteurs extérieurs ne peuvent même influencer la ligne
des gènes (l’hérédité). Par exemple, quelle que soit la
force ou l’intelligence qu’un enfant peut hériter de ses
parents, une mauvaise nutrition peut endommager sa
- 84 -

croissance et ses aptitudes (en temps de guerre, les


mauvaises conditions des pauvres, etc.).
b) L’environnement social : tout ce que nous avons dit
concernant le comportement jusqu’ici se rapporte à peu
près aussi bien à l’homme qu’à l’animal. En effet,
malgré son prodigieux cerveau, l’homme ne serait
différent de l’animal si aucun autre élément ne venait
les différencier. Il s’agit de la culture. L’homme est donc
un animal culturel. Une culture est un ensemble
organisé de comportements acquis et transmis,
caractéristiques d’une société particulière. Parmi ces
comportements acquis et transmis, il faut citer : la
langue, les conduites sociales (totems, tabous, interdits
sociaux, lois), la fabrication des outils, la fonction
symbolique (langue et écriture) et la fonction
d’apprentissage.
Dès sa venue au monde, l’individu trouve un monde
socialement organisé, c’est-à-dire une société aux normes
de laquelle il doit se conformer. Ici l’homme est compris
comme un organisme biologique qui rencontre quelque
chose de non biologique (la société) avec lequel il entre en
- 85 -

interaction. Le rôle de la société sur l’individu paraît


évident quand on sait qu’il est impossible à l’enfant de
survivre sans bénéficier de l’aide de ses parents. La famille
constitue ainsi une première organisation sociale que
l’enfant trouve à sa portée. Puis viendront l’école, les amis,
les voisins, les autres sociétés, etc.

L’effet de la culture sur le comportement de


l’individu se manifeste sous divers aspects : attitude
religieuse, croyances, opinons, mode de vie, etc. Ainsi, dans
une société connaissant l’écriture et la lecture, l’individu
communiquera autrement que dans une société sans
écriture. Dans une société hautement industrialisée, les
individus s’habillent, mangent et ont une conception autre
du monde que dans une autre sans industrie. Tout cela se
résume par le mot culture. A une échelle plus réduite, le
groupe influence le comportement de l’individu et celui-ci
à son tour peut influencer le groupe. Quoi qu’il en soi,
chaque être humain porte en lui la combinaison des effets
de l’hérédité et du milieu dans lequel il vit. Hérédité et
milieu ont donc sur l’individu un rapport de
- 86 -

complémentarité et non celui d’opposition, car on ne peut


pas concevoir un individu sans hérédité génétique comme
on ne pourrait jamais le concevoir sans culture.

Chapitre III.
EXPOLORATION ET CONNAISSANCE DU MONDE :
SENSATION ET PERCEPTION
2.1. DEFINITION
- Sensation : phénomène psychique déterminé par la
modification d’un organe sensoriel sous l’action d’un
stimulus simple.
Ex. Voir une lumière, entendre une voix, sentir une
odeur
- Perception : lorsque la sensation se réfère à un objet
précis. Il s’agit d’un phénomène de discrimination et
d’interprétation des stimuli grâce à la signification
que nous donnons à ces stimuli.
Ex. Identifier une lumière comme venant d’un feu
de bois,
- 87 -

Reconnaître une voix comme étant celle d’un ami ou de sa


chérie, Reconnaître une odeur comme étant celle d’une
rose.
3.2. MODALITES DE LA VIE SENSITIVE
3.1.1. Classification des modalités selon quatre critères :
a) Stimulus
b) Organe de sens
c) Nerf ou organe conducteur
d) Sensation spécifique
3.1.2. Sortes de sensibilités
Le terme de modalité vient de ceux qui jugent que
primitivement les sensibilités actuellement distincts ne
formaient encore qu’une seule sensibilité. Modalité signifie
donc qu’une sensibilité est une forme particulière d’une
sensibilité autrefois unique. N’entendons-nous pas parfois
dire que quelqu’un voit avec les mains.
On distingue actuellement les sensibilités suivantes :
sensibilité visuelle, sensibilité auditive, sensibilité gustative
et olfactive, sensibilité cutanée (tactile, thermique,
algésique), sensibilités internes.
a) Sensibilité visuelle
- 88 -

1° Stimulus : la lumière (spectre visuelle)


2° Organe de sens : l’œil
3° Nerf conducteur : nerf optique
4° Sensation spécifique : la vision
b) Sensibilité auditive
1° Stimulus : le son (vibration sonore)
2° Organe de sens : l’oreille
3° Nerf conducteur : nerf auditif
4° Sensation spécifique : audition
c) Sensibilité gustative et olfactive
c.1. la sensibilité gustative
1° Stimulus : corps chimique en solution aqueuse
2° Organe de sens : la langue (cellules des
bourgeons gustatifs de la langue)
3° Nerf conducteur : fibres du lingual et du
glosso-pharyngien
4° Sensation spécifique : acide, salée, sucrée,
amère
c.2. la sensibilité olfactive
1° Stimulus : corps chimique en solution gazeuse
- 89 -

2° Organe de sens : le nez (cellules nerveuses de


la muqueuse nasale)
3° Nerf conducteur : nerf olfactif
4° Sensation spécifique : modalités, le parfumé, le
sucré, le résineux, l’épice, le putride, le brûlé
d) Sensibilité cutanée
d.1. sensibilité tactile
1° Stimulus : excitation mécanique
2° Organe de sens : la peau (corpuscules de
Meissner et de Vater Pacini)
3° Nerf conducteur : pas de nerf spécifique
4° Sensation spécifique : pression
d.2. sensibilité thermique
1° Stimulus : variations thermiques
2° Organe de sens : la peau (corpuscule de
krauze)
3° Nerf conducteur : pas de nerf spécifique
4° Sensation spécifique : la froid, le chaud
d.3. sensibilité algésique
1° Stimulus : excitation intenses
2° Organe de sens : la peau
- 90 -

3° Nerf conducteur : pas de nerf spécifique


4° Sensation spécifique : douleur
e) Sensibilités internes
Ces sensibilités nous renseignent sur la situation de
l’ensemble de notre corps par rapport à la direction de la
pesanteur, sur la situation respective dans l’espace de ses
différentes parties et sur l’état de nos viscères. Le sens de
l’équilibre est le résultat d’une synthèse dont les
composants sont la sensibilité statique, kinesthésique, tactile
et visuelle. C’est donc une sensation inter sensorielle
Toutes ses sensibilités sont regroupées sous le vocable de
sensibilités internes en raison de leur étroite
interdépendance.
Les sensations spécifiques sont :

- Pour la sensibilité statique : l’équilibre, la position du


corps, la syncinésie ou mouvement involontaire des
fesses.
- Pour la sensibilité kinesthésique : le mouvement
- 91 -

- Pour la sensibilité viscérale ou organique : la faim, la


soif, le désir sexuel, la tension sur la vessie et les
intestins.
Notons que les viscères comprennent l’estomac, les
intestins, les organes sexuels, les reins. Ne sont pas compris
dans les viscères la gorge, les poumons, le cœur.

LA CONSTRUCTION PERCEPTIVE

Notre perception du monde extérieur n’est pas


passive comme on pourrait le croire. Elle est au contraire
une construction, c’est-à-dire un ensemble d’informations
sélectionnées en fonction de l’expérience antérieure, des
besoins, des intentions de l’organisme impliqué activement
dans une certaine situation. La sélection et la construction
perspectives fonctionnent normalement de façon
inconsciente et à une échelle de temps excluant toute
possibilité de raisonnement explicite. On peut donc parler
de mécanismes, d’automatismes perceptifs. Il semble que
certains de ces mécanismes soient innés et d’autres appris.
3.1.3. Perception du temps
a) Définition
- 92 -

La perception du temps est la perception d’un


changement du temps, la possibilité de le reconstituer ou
de le prévoir.
b) Problèmes liés à la perception du temps
1) Le conditionnement au temps
L’homme soumis au changement de la nature
acquiert par conditionnement des activités rythmiques qui
constituent une horloge physiologique et permettent à
l’homme un certain enregistrement du temps.
2) La perception du temps
Parmi les caractéristiques des indices permettant la
perception du temps, nous pouvons signaler la régularité,
la périodicité, le rythme. Comme indice, nous avons :
- Indices matériels (naturels) : mouvement du soleil, la
faim, la soif, la fatigue, les maisons ;
- Indices artificiels : les aiguilles d’une montre, le
journal télévisé, etc.
3.1.4. La perception de l’espace
a) Définition
Phénomène complexe résultant de l’intégration de
données relevant de plusieurs modalités perceptives. C’est
- 93 -

une perception intersensorielle consistant à percevoir des


positions, des directions, des distances, des grandeurs, des
mouvements, des formes, etc.
b) Sortes d’espaces
Il y a trois sortes d’espaces perçus ; tactiles, auditif et
visuel. Chaque sorte est associée à la fois au sens
kinésithérapique et statique (perception inter-sensorielle).
1) Espace tactile
Concerne le schéma corporel qui est perçue
grâce à la sensibilité tactile, kinésithérapique et statique. Le
schéma corporel fournit des informations sur la position
des différentes parties du corps.
2) Espace auditif
La distance et la direction d’une source sonore est
perçue grâce à la parallaxe binauriculaire (différence de
temps, d’intensité et de phase entre les deux oreilles). Le
son venant en effet d’un point de l’espace touchent les
deux oreilles, mais pas au même moment, ni avec la même
intensité. Quoique minime, cette double différence nous
guide.
3) Espace visuel
- 94 -

C’est par la vue que l’homme s’oriente le mieux dans


l’espace. On distingue la localisation en surface et la
localisation en profondeur.
3.2. LA PERCEPTION EXTRASENSORIELLE
PARANORMAL
La perception extrasensorielle regroupe trois types
de phénomènes 
- La capacité de deviner les faits non disponibles
aux sens, ou clairvoyance ;
- La capacité de capter une information connue
d’une personne éloignée dans l’espace, ou
télépathie ;
- La capacité de deviner un fait qui ne se produira
que dans le futur, ou précognition.
Pour plusieurs chercheurs, il s’agirait là non du pouvoir
extraordinaire mais plutôt de facultés normales qui seraient
latentes en chacun de nous. Contrairement à de
nombreuses espèces animales, nous ne saurions pas ou ne
voudrions pas les utiliser. Selon ces mêmes chercheurs, c’est
surtout la peur qui empêcherait que de telles facultés
puissent s’extérioriser et se développer en nous. Cela
- 95 -

risquerait en effet de nous entrainer vers des domaines


éloignés de la réalité extérieure et de l’adaptation à celle-ci
vers laquelle nous fait tendre toute notre éducation.

Chapitre IV :

LA VIE AFFECTIVE : EMOTIONS, SENTIMENTS ET


PASSIONS

5.1. INTRODUCTION
Après avoir vu l’aspect représentatif (perception-
représentation) dynamique (besoin et tendance) des
phénomènes psychiques, nous allons maintenant aborder
l’aspect affectif de ces phénomènes qui comprend les
émotions, les sentiments, les passions.

La phase affective est en effet directement liée aux


tendances : le déséquilibre qui déclenche les tendances et
l’équilibre rétabli, qui termine leur activité, se manifeste
chez l’individu sous forme de douleur (peine) ou de plaisir
(joie) qui sont les deux formes fondamentales de la vie
affective.

Selon la psychologie élémentaire, la vie affective se


réduit à deux éléments fondamentaux : le plaisir (la joie) et
la douleur (la peine), tandis que la psychologie
introspective en distingue trois : émotions, sentiments et
passions.
- 96 -

Sans émotions, sentiments et passions, la vie


humaine n’aurait pas beaucoup de sens et l’homme
ressemblerait à une machine qui tourne de la même façon
du jour au lendemain. Nous n’aurions connu ni joie, ni
amour, ni jalousie, ni sympathie… L’importance de tels
états se démontre dans notre vie courante, ils nous aident à
améliorer notre façon de vivre par rapport à nous-mêmes
et par rapport aux autres.

5.1.1. La réduction de la vie affective


Le langage courant considère les états affectifs en
termes bipolaires : état qui serait positif (+) et l’autre qui
serait son contraire (-). Par exemple amour-haine, joie-
tristesse, espoir-désespoir, etc. Cette bipolarisation
comporte les faiblesses ci-après :
 Elle isole l’élément affectif des éléments cognitifs et
dynamiques
 Cette représentation linéaire n’inclut pas des
sentiments comme la curiosité, …
 Elle simplifie la conception du plaisir et de la pensée
par une représentation moins, comme si on pouvait
les additionner ou les soustraire en négligeant la
complexité de tels états psychiques, ce qui ne
rappellerait qu’une simple différence de degré entre
les deux états…
Pour rompre avec cette tradition de bipolarisation
des états psychiques, WUNDT a proposé dans sa théorie
- 97 -

générale du sentiment trois moments où localiser un état


psychique : le besoin agréable-désagréable, la motivation
excitation-apaisement, la satisfaction tension-soulagement.
Mais la théorie de Wundt est purement descriptive et les
trois dimensions proposées s’avèrent interdépendantes.
C’est la position de la psychologie de la forme qui est
aujourd’hui plus admise. Selon cette dernière, les états
psychiques (peine-joie) doivent se comprendre comme
diversifiés par les tendances et par les objets dans un
contexte pris comme faisant partie d’un tout.

5.1.2. Les voies d’accès à la vie affective


On peut observer les émotions, les sentiments et les
passions soit par extrospection soit par introspection. Par
l’extrospection, le plaisir se manifeste par des réactions de
recherche et d’approche ; la douleur par les réactions de
retrait et de fuite.

La vie affective a souvent été étudiée de cette


manière par des réactions physiologiques avec des
instruments divers, tenant plus à la physiologie qu’à la
psychologie (galvanomètre, pince, etc.).

Cependant, le manque de relation prévisible et


directe entre des états affectifs et celle des réactions
physiologiques rend difficile la différenciation des
sentiments fondés sur des réactions physiologiques, par
l’introspection et notamment par l’empathie, qui est le
- 98 -

partage des sentiments que ressent autrui par une voie


affective. A titre d’exemple, la vue des gens qui pleurent un
mort nous fait de la peine que nous nous mettons en
pensée à leur place et partageons ainsi leur peine.

5.2. LES EMOTIONS

5.2.1. Définition
Le terme émotion vient du verbe latin « emovere » =
agiter, troubler, exciter. Une émotion est ainsi définie
comme une expérience affective intense occasionnée par
une perception ou une idée ou une situation
subjectivement importante. Elle recouvre généralement
deux faces :
 Comme réponse extérieure, elle se remarque dans
l’expression faciale : sourire, rire, froncement des
sourcils, cri, transpiration, bégaiement, etc.
 Comme expérience consciente, elle est vécue dans
l’intensité de ce qu’on ressent et la tendance vers
l’action. Sous ce second aspect, on peut distinguer
trois phases de l’émotion : l’émotion choc,
l’émotion qualifiée et le sentiment (ce dernier sera
étudié dans un paragraphe à part).

5.2.2. Classification des émotions


Selon leur nature, on peut parler des émotions
primaires et des émotions relatives à la stimulation
sensorielle et des émotions relatives à l’auto-estimation.
- 99 -

5.2.2.1. Les émotions primaires


Parmi celles-ci, on désigne généralement la joie, la
colère, la peur et le chagrin. Ils sont primaires car ils sont
observables chez tout individu et leurs causes sont
relativement simples. Ils sont ensuite intimement liés à une
activité visant un but, ce qui fait qu’on associe un degré de
tension élevée.

a) La joie : Sa condition essentielle est qu’un individu


tend vers un but et l’atteint effectivement. L’intensité
de la joie dépend ainsi du degré de tension qu’a suscité
l’effort vers le but à atteindre et de l’importance même
de l’objectif qu’on veut atteindre. Par exemple, quand
une petite équipe de football bat une autre, sa joie est
grande. Cette joie est d’autant plus grande qu’il s’agit
d’un match de coupe, de championnat ou plutôt d’un
match amical.

b) La colère : d’origine physiologique, certes, la colère est


essentiellement causée par la perception d’un blocage
ou d’une barrière vers la réalisation d’un but. La colère
demeure spécialement lorsqu’il y a une frustration
persistante avec accumulation de tension. La
perception de barrière dans l’atteinte du but est donc
déterminante dans le surgissement de la colère. D’autre
part, les expressions comme rage, furie désignent une
colère extrême.
- 100 -

c) La peur : si la joie et la colère sont en quelque sorte des


émotions de l’approche (du but), la peur est au
contraire l’émotion de l’évitement en ce sens qu’elle
implique la fuite du danger. Les réactions déclenchées
par une peur peuvent paradoxalement être opposées :
soit la fuite, soit l’immobilité. La situation qui
déclenche la peur est donc psychologiquement la
perception du danger réel ou imaginaire, des situations
menaçantes devant lesquelles l’individu se sent diminué
ou incapable d’affronter… La douleur physiologique
peut engendrer la peur. Celle-ci augmente en force
lorsque le sujet ne sait comment éliminer le danger ou
lorsque la route vers la fuite est barrée ou inexistante.
Dans le cas de cataclysme, par exemple : tremblement
de terre, noyade, guerre, on parle de la terreur.

Par ailleurs, un objet qui engendre la peur d’une


façon durable sans réellement causer un dommage
subjectivement perçu finit par ne plus être perçu comme
dangereux. Ceci signifie que la peur est fonction de
l’expérience du dommage que cause le danger, et de la
connaissance.

La peur peut prendre plusieurs formes : angoisse


(peur de l’inconnu), anxiété (plus que la crainte, c’est la
peur anticipé d’un événement à venir), inquiétude
(soupçonneuse, diffuse, appréhension), phobie (peur
obstinant de certains objets, certaines situations), effroi
- 101 -

(grande frayeur, peur intense), affolements (trouble à la


fois physiologique et psychologique devant certaines
situations), etc.

d) Le chagrin : le chagrin est l’émotion de la perte : perte


de quelque chose de cher, communément des
personnes aimées ou des biens. Le chagrin se distingue
de la joie, de la colère et de la peur en ce qu’il est
passif alors que les trois sont actives. Cependant, il peut
prendre des formes actives, engendrent des expressions
violentes (cries, pleurs). Le chagrin peut être ressuscité
et transportable à la vue de certaines circonstances qui
rappellent l’objet perdu : en cas d’une personne, des
habits, sa maison, ses enfants, …

e) Les phobies : sont des peurs obsédantes vis-à-vis de


certains objets ou de certaines situations pourtant
objectivement inoffensives.

Tableau de principales phobies

PHOBIE DEFINITION
Agoraphobie La peur de grands espaces
Aérophobie La crainte morbide de l’air, des avions, des courants
vent et objets volants (en cas de rage)
Aichmophobie La crainte de toucher les objets pointus
Ailourophobie La crainte des chats
Algophobie La crainte de la douleur (chez les enfants surtout)
- 102 -

PHOBIE DEFINITION
Amoxophobie La crainte des voitures et des engins roulants
Cancérophobie La crainte du cancer
Claustrophobie La crainte des espaces enfermés (de petits espaces)
Cynophobie La crainte morbide des chiens
Eurotrophobie La crainte de rougir en public
Héliophobie La crainte de la lumière solaire
Hématophobie La crainte du sang
Hydrophobie La crainte de l’eau (indice de la rage)
Hypophobie La diminution de l’émotivité et l’augmentation du go
cause de l’incapacité d’apprécier le danger
Iophobie La peur du poisson
Lyssophobie L’angoisse obsédante d’attraper la rage
Mysophobie La peur des microbes
Pantophobie La crainte angoissante devant tout objet
Pathophobie La peur des maladies
Photophobie La crainte de la lumière en général
Pyrophobie La crainte angoissante des incendies, du feu, des allum
Rupophobie La crainte angoissante de la saleté
Syphilophobie La crainte angoissante des maladies vénériennes
Taphobie L’angoisse d’être enterré vivant
Thermophobie La peur de la chaleur
Thanatophobi La peur de la mort
e
Tremophobie La peur de trembler
Trichophobie La peur du tact à l’égard de certaines étoffes chez la
- 103 -

PHOBIE DEFINITION
éprouvée à la suite de développement anormal
visages (barbe)
Xénophobie La peur vis-à-vis des étrangers
Zoophobie La peur des animaux
Ombrophobie La peur de la pluie
Ornithophobie La peur des oiseaux
Ophidiophobi La peur des serpents
e

5.2.2.2. Les émotions relatives à la stimulation sensorielle


a) Le plaisir et la douleur

Il faut remarquer qu’il y a lieu de distinguer le plaisir


de la douleur physique et le plaisir de la douleur morale.
Les premiers sont relatifs à la stimulation sensorielle ou
organique et occasionnent les sensations physiques ou
physiologiques agréables ou désagréables. Les seconds
agissent moins par leurs qualités sensibles que par leur
signification qui ne peut se dégager pour le sujet que par le
travail d’interprétation. Le second type d’émotion est donc
du ressort de la perception. Malgré cette distinction, il est
souvent difficile de séparer les deux types d’émotions
(plaisir et douleur). L’un entraîne souvent l’autre. Exemple
un malade qui souffre d’un cancer éprouve, en plus des
sensations douloureuses provenant de la partie atteinte, de
l’angoisse et de l’anxiété.
- 104 -

b) Relativité ou subjectivité de plaisir et de douleur

Si la vie psychique en elle-même est toute entière


subjective, cette subjectivité est grande dans le cas de
plaisir et de la douleur. On l’exprime sous forme de
quelques lois psychologiques :
 La loi du contraste : plaisir et peine seront valorisés
l’un, l’autre. Après un plaisir immense, la moindre
douleur est ressentie durement.
 La loi des circonstances : l’intensité du plaisir ou
d’une douleur dépend de circonstances physiques et
mentales dans lesquelles ils se produisent. Exemple
une blessure se ressent à peine pendant la lutte
qu’après la lutte.
 La loi d’adaptation : un plaisir ou une douleur
s’émousse, s’use et tend vers la satiété. Il en est de
même d’une douleur qui finit par être moins
ressentie.
 La loi de l’individualité : un plaisir ou une douleur
est ressentie différemment selon qu’on est adulte ou
enfant, malade ou en bonne santé, ivre ou en éveil,
etc.
c) Rôle du plaisir et de la douleur

Deux interrogations :
- 105 -

 Le plaisir, est-ce égal à un indice d’une situation utile


et la douleur égale à un indice d’une situation
nuisible ?

Que ce soit à ce niveau physique que moral, cette


correspondance existe sans cependant être définitive. Plaisir
et douleur répondent souvent à des adaptations locales qui
peuvent entrer en conflit avec des exigences plus générales
et plus importantes. Exemple, un médicament répugnant
est pourtant salutaire ; la fatigue prévient le surmenage
mais empêche le progrès.

 Le plaisir, pousse-t-il à une réaction utile pour le


sujet et la douleur retient-elle l’homme d’une
réaction nuisible ?

Cette adaptation existe effectivement sans encore


une fois être totale. En effet, plaisir et douleur peuvent
amener l’individu à une réaction forfaitaire et préforme ou
bien l’amener à des activités qui le font aboutir à la
solution exacte. Il y a cependant des exceptions : la
persistance d’une douleur, quand le sujet a déjà réagi à un
stimulus semble superflue, mais est cependant utile, puisque
de ce fait la partie blessée est au repos et que la mémoire
garde mieux les traces de l’expérience.

Le dégoût
- 106 -

Bon nombre d’objets que nous pouvons sentir,


goûter, voir, toucher peuvent engendrer en nous des
sentiments d’attraction ou au contraire des sensations de
dégoût. Il nous arrive d’exprimer cet état par des termes
comme : la nausée, la répugnance, l’envie de vomir, etc.

5.2.2.3. Les émotions relatives à l’auto-estimation


Les sentiments de succès ou de l’échec, de honte,
d’orgueil, de culpabilité et de remords ont comme
déterminants essentiels la perception du sujet sur son
propre comportement en relation avec les comportements
d’autres individus de son entourage. Ces sentiments
surviennent de façon graduelle chez l’homme. Peu ou non
existants chez l’enfant, ils s’installent considérablement à
l’âge adulte. Nous développerons ces différents points
quand nous aurons à parler du conflit et de la frustration.

5.2.3. Les phases de l’émotion

5.2.3.1. L’émotion-choc
A sa phase initiale, comme tout autre besoin,
l’émotion est un trouble non différencié ou comportement
surprise déclenché par un stimulus inattendu et consistant
en une modification rapide de la position du corps.

L’émotion-choc comme réponse à une situation peut


être analysée sous trois angles : sous l’angle des
comportements globaux, sous l’angle de l’expression faciale
- 107 -

et sous l’angle des manifestations physiologiques


occasionnés par cet état.

5.2.3.2. Types de comportements globaux

Les comportements globaux enregistrés surtout lors


des émotions traduisant le déplaisir sont des réactions
d’urgence, mobilisant toutes les fonctions de l’organisme en
vue de faire face à la situation menaçante ou dangereuse.

Trois sortes de comportements sont observées :

a) La surprise : le comportement de surprise est général à


tous les sujets et dans tous les cas d’une durée très brève. Sa
durée maximale ne dépasse guère une seconde.

b) La peur-colère : lorsque la situation est perçue par le


sujet comme menaçante, la surprise est immédiatement
suivie soit d’un comportement de colère se traduisant
généralement par l’agressivité soit d’un comportement de
peur (fuite, immobilité, cri). Parfois le sujet s’en prend à lui-
même dans sa colère.

c) Le syncope : dans le cas extrême, la surprise désagréable


est telle que le sujet tombe en syncope. Cet état peut passer
par plusieurs phases rapides et parfois instinctives :
faiblesses musculaires, bâillements, dressement des poils et
des cheveux, obscurcissement de la vision jusqu’à la perte
de la connaissance : « Tomber dans les pannes ! »
- 108 -

Cette perte peut, dans sa phase la plus comatique


grave, s’accompagner de disparition du contrôle
sphinctérien. Sur le plan physiologique, on semble amener
l’ensemble de ces manifestions à une baisse de la pression
veineuse, ce qui est l’accumulation du sang dans les parties
inférieures du corps entraînant par insuffisance d’oxygène
dans le métabolisme organique des parties supérieures
(hypoxie partielle) du corps et par conséquent une
réduction de l’activité cérébrale.

5.2.3.3. L’expression faciale

Même s’il s’avère parfois sans grande corrélation


avec le contenu conscient, l’expression faciale, comme la
tonalité de la voix (la phonique) sont des indications
faciales des états émotifs.

5.2.3.4. Les manifestations physiologiques

Les émotions déclenchent un ensemble des troubles


qu’on groupe en quatre catégories : organiques (généraux),
moteurs, mentaux et digestifs (spécifiques).

a) Troubles organiques accompagnant l’émotion-choc

Sous l’effet du choc sur le système sympathique, trois


fonctions organiques sont vite troublées lors d’une
émotion-choc : la respiration, la tension sanguine et la
réaction psycho galvanique enregistrée au niveau de la
- 109 -

peur, entraînant plusieurs autres phénomènes corporels.


Dans une étude menée auprès des officiers de l’armée de
l’air américaine ayant combattu pendant la seconde guerre
mondiale, Shaffer (1947) voulait savoir ce que ces sujets
ressentaient en cas de combat et de peur intense : les
résultats suivants ont été obtenus.

Nature du trouble Apparition chez les sujets


Souvent Quelques foi
Excitation cardiaque interne avec 30% 56%
augmentation du pouls, rythme
respiratoire modifié, augmentation de la
circulation sanguine
Tension musculaire 30% 53%
Irritation et colère spontanée 22% 58%
Sécheresse de la gorge et de la bouche 30% 50%
(inhibition de l’activité des glandes
salivaires)
Transpiration (sudation) 26% 53%
Contractions gastro-intestinales 23% 53%
Perte du sens de la réalité 20% 49%
Besoin fréquent d’uriner 25% 40%
Tremblement des muscles 14% 53%
Confusions et éblouissement 3% 50%
- 110 -

Comme on peut s’en rendre compte, les émotions affectent


grandement le fonctionnement du cœur. C’est sans doute à
cause de cela que la croyance populaire attribue faussement
au cœur le siège des émotions et des sentiments en général.
Le cœur n’est qu’un des organes qui subissent les effets des
émotions ; il n’en est ni le siège, ni un centre quelconque
de commande. Le véritable siège des émotions est le
Système limbique

b) Les troubles moteurs

Cris, sanglots, gestes violents et catalepsie (rigidité


des postures) ou perte du pouvoir d’effectuer des
mouvements volontaires. Les variations motrices de
l’émotion sont une dérivation de l’énergie psychique vers
les modes d’activités anciens d’ordre inférieur. Ainsi,
l’émotion, paralysant les tendances supérieures, libère les
tendances frustrées, les automatismes.

c) Les troubles mentaux

L’activité mentale peut être accrue par l’émotion.


L’imagination peut en effet recevoir un coup de fouet.
L’émotion peut rendre inventif, ingénieux (rapide de
pensée, dans les idées, flux d’énergie dans l’action,
l’initiative et l’assurance) ou au contraire, l’activité peut
être paralysée (vide dans l’esprit, on n’a plus rien à dire, on
ne voit plus clair, on ne comprend plus les paroles, etc.
- 111 -

d) Troubles digestives et des appareils génitaux :


constipation, ulcères d’estomac et anorexie, désordres dans
les menstruations chez la femme, la frigidité, etc.

5.2.3.5. L’émotion qualifiée

Après l’émotion-choc, l’émotion se qualifie, c’est-à-


dire, elle prend dans la conscience et dans l’expression une
forme typique et spécifique (attitudes, expressions, rire)
plus calmes.

5.2.3.6. L’émotion-sentiment

A sa troisième phase ou sous sa troisième forme,


l’émotion devient un sentiment (voir paragraphe 5.3.)

5.2.4. Les bases physiologiques de l’émotion

5.2.4.1. Le système limbique et le système nerveux


autonome
Déjà à son époque, Aristote disait que l’émotion
était en partie physique et en partie mentale. Les études les
plus récentes (Orstein R. et R. Thompson, 1987) apportent
plus de précisions à cette pensée en attribuant au système
limbique la genèse physiologique des émotions, comme
d’ailleurs de toutes les réactions relevant de la vie
végétative. Dans le système limbique, les pensées se
transforment en sensations et les sensations en émotions.
- 112 -

Le système limbique et sa situation dans le cerveau


dessinxxtnet

Situé au centre du cerveau entre le tronc cérébral et


le cortex, le système limbique est particulièrement
développé chez les mammifères (d’où son nom de cerveau
mammifère). Il joue le rôle de régulateur de la température
corporelle, la pression artérielle, du rythme cardiaque et de
la glycémie (taux de sucre). Dans l’ensemble, le système
limbique assure quatre fonctions primordiales à la survie
(les quatre A) : Alimentation, Agressivité, Accouplement et
Autodéfense (Orstein R. et R. Thompson, p.35).

Mais il joue surtout un rôle fondamental dans


l’organisation des réactions émotionnelles qui régissent nos
comportements à partir de ses éléments clés que sont
l’hypothalamus (situé sous le thalamus) et l’hypophyse (ou
glande pituitaire).

Nous avons déjà souligné au chapitre IV le rôle de


l’hypothalamus comme régisseur de l’ensemble des besoins
physiologiques (faim, soif, sommeil-eveill, besoin sexuel) et
de l’homéostasie en général. L’hypothalamus contrôle aussi
étroitement l’activité de l’hypophyse qui est la principale
glande de l’organisme.

L’hypothalamus commande le système nerveux


autonome (opposé au système nerveux somatique et
appartenant tous deux au système nerveux périphérique).
- 113 -

A son tour, le système nerveux autonome commande sous


le haut commandement de l’hypothalamus, l’activité des
organes internes du corps (muscles, viscères, glandes). Il est
important de noter au passage que le système nerveux
autonome comprend lui-même deux systèmes (divisions)
antagonistes, le système sympathique (système d’excitation,
de mise en branle) et le système parasympathique
(d’apaisement, de calme).

5.2.4.2. Le système nerveux autonome face à l’émotion


Il faut rappeler que les situations qui causent les
émotions positives ou négatives sont les plus diverses. On
peut se demander pourquoi l’émotion s’accompagne-t-elle
de différentes troubles organiques décrits plus haut, en cas
d’émotions négatives.

En situation de stress (émotion négative persistante),


ou d’émotion choc, le système nerveux autonome dans sa
division sympathique reçoit de l’hypothalamus le
commandement de réveiller la fonction d’auto-défense
physiologique qui mobilise les glandes adrénales, lesquelles
déversent dans le sang l’hormone dite adrénaline ou
épinéphrine).

L’adrénaline affecte (augmente) l’activité de


plusieurs organes (cœur, foie, estomac, intestins, muscles,
etc.). Au niveau du foie, l’adrénaline excite la libération
dans le sang du stock du sucre et cet excès de combustible
- 114 -

qu’est le sucre renforce davantage l’énergie disponible à la


fois pour le cerveau, pour les muscles et pour tous les
autres organes.

L’excitation ne peut qu’augmenter en ce moment :


rythme accéléré du cœur aidé par la dilatation résultante
des artères. Comme le sucre, le suc gastrique est
abondamment secrété au niveau gastro-intestinal, ce qui est
à l’origine de certains ulcères d’estomac.

En même temps ou peu après, l’ébranlement de la


division sympathique, la division parasympathique joue à
son tour le rôle d’inhibition et d’apaisement des glandes et
des organes excités pour rétablir le calme.

N.B. : Le système nerveux autonome peut, dans certains


cas, subir les influences du cerveau ou du système
volontaire par exemple les exercices du Yoga peuvent
amener l’individu à avoir une maîtrise sur le
fonctionnement des organes qui dépendent du système
nerveux autonome : mobilise le rythme cardiaque, le
rythme de respiration, le métabolisme, etc.

Les effets de neurotransmetteurs sur l’état émotionnel

Les neurotransmetteurs sont des éléments


biochimiques de liaisons entre les neurones (cellules du
cerveau). Les plus cités de ces neurotransmetteurs en
- 115 -

matière de modification des comportements et des états


émotionnels sont les catécholamines du genre ;
 Adrénaline (épinéphrine)
 Norépinéphrine dont le taux de sécrétion engendre
la dépression
 Sérotonine qui agit sur l’humeur et la douleur
 Dopamine : qui engendre le plaisir, l’éveil et l’état
d’alerte
 Acétylcholine (excitée ou suscitée par la nicotine)
engendre les mêmes effets sur le rythme cardiaque
que l’adrénaline.
 Béta endorphine : a des effets contraires à
l’acétylcholine
 Gamma-aminobutyrique : dépression, signaux
d’angoisse.
Conséquences pratiques

 Le stress (émotions chroniques) provoquent ainsi de


nombreuses réactions physiologiques négatives
(sécrétions biliaires, hypertension, sécrétions
d’hormones, rythme cardiaque, relâchement
sphinctériens) à éviter car ces réactions sont souvent
responsables de plusieurs maladies
psychosomatiques de la vie moderne : hypertension,
insomnie, ulcère gastro-intestinales, maladies cardio-
vasculaires diverses, névroses, etc.
- 116 -

 En criminologie, le polygraphe ou le détecteur de


mensonge se sert de la sécrétion des glandes
sudoripares (sudation) pour évaluer les indices de
culpabilité.

 Le trac est une émotion (angoisse) particulière de


comportement lorsqu’on se trouve devant un public
qui a l’attention attirée vers le comportement de
l’individu : prendre la parole surtout. Le trac
disparaît avec la répétition et l’exercice.

5.2.4.3. L’émotion reste cependant un phénomène


complexe
Nous venons de souligner ci-dessus le rôle important
joué par l’adrénaline (éphéphrine) dans la production des
désordres organiques qui accompagnent l’émotion. On
pourrait croire que l’émotion n’est en somme qu’un
ensemble des réactions physiologiques. Pas du tout. On a
prouvé expérimentalement, en effet que des sujets au
départ calmes, à qui on a injecté de l’adrénaline ont certes
éprouvé des battements du cœur et certains autres
désordres organiques décrits plus haut, sans qu’ils ne
puissent être capables de vivre pleinement ou de traduire la
situation émotionnelle dans son ampleur véritable. Cette
expérience constitue une des preuves que l’émotion est plus
qu’un ensemble des troubles organiques ou physiologiques.
Elle est avant tout une expérience psychologique, plutôt
qu’un simple fait physiologique.
- 117 -

5.2.5. Emotion et cognition

5.2.5.1. Le conditionnement des émotions


Watson a démontré que la vie émotionnelle se
complique par des conditionnements, par exemple en
provoquant un grand bruit lorsqu’un enfant prend son
animal familier (rat blanc ou lapin). Le rat (ou lapin) étant
ici le stimulus neutre, le bruit est le stimulus inconditionnel
de peur : à chaque bruit, l’enfant sursaute, pleure et se
cache derrière son matelas. Après plusieurs présentations, la
seule vue du rat provoque la peur. Sans le savoir, les
parents en poussant de grands cris dans certaines
(conditions) situations provoquent de pareilles phobies,
notamment pour les araignées ou les souris.

5.2.5.2. Emotion et mémoire


Dans une série de recherches sous le nom de
« mémoire autobiographique », Victor et Catherine Henri
(1896) montrent dans leur enquête sur les souvenir anciens
qu’ils sont fréquemment associés à des émotions fortes :
honte, joie intense, et…

En effet, les souvenirs d’événements traumatiques,


(accent, terrorisme,) s’accompagnent d’émotions fortes.
Exemple dans les souvenirs, les gens se rappellent les
circonstances dans lesquelles ils ont appris un événement
dramatique, par exemple, la mort de Mgr Emmanuel
- 118 -

KATALIKO, la mort du président Laurent Désiré KABILA


etc.

5.2.5.3. Emotion et raison


« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît
pas ». Cette célèbre formule de Pascal donne l’impression à
des généralisations que la raison et l’émotion étaient
indépendantes et que l’idéal de l’homme intelligent serait
celui d’un individu froid, dénué d’émotions.

Mais l’observation de cas cliniques par la neurologie


montre qu’un sujet ayant connu une lésion dans le cortex
frontal ne ressentait aucune émotion, était froid et détaché
même si on lui posait des questions personnelles, en dépit
de bons résultats au test d’intelligence

Donc, le cortex frontal intègre les valeurs


émotionnelles aux connaissances et permet la prise de
risque, la responsabilité, ce qui rejoint le super ego de S.
Freud et les valeurs de la psychologie sociale cognitive.

5.3. LES SENTIMENTS

5.3.1. Les sentiments et émotions


L’émotion-sentiment ou sentiment tout court se
distingue de l’émotion-choc par sa durée plus longue voire
chronique, sa profondeur ou son intensité et son caractère
de stabilité.
- 119 -

Du point de vue durée : l’émotion est un état


transitoire tandis que le sentiment est un état de longue
durée. Si l’amitié, les affections familiales et tant d’autres
sentiments de notre vie quotidienne étaient des émotions,
même amorties, il en résulterait pour nous un intolérable
surmenage affectif.

Du point de vue intensité : l’intensité de l’émotion n’est


pas proportionnelle à la profondeur du sentiment. Il y a
des sentiments profonds : l’estime, le respect, l’amitié qui
ne se font pas accompagnés des troubles circulatoires,
respiratoires et autres que nous avons décrits
antérieurement.

Du point de vue stabilité : l’émotion se présente le plus


souvent comme un état trouble, tandis que le sentiment
comme un état tonique, comme un régulateur de l’action.

Il n’est toutefois pas facile de faire toujours la


différence entre émotion et sentiment. La joie, la tristesse,
la colère, la peur, le chagrin et les autres états décrits ci-
haut appartiennent tantôt au premier genre, tantôt au
second. Au premier, ils le sont sous leur forme aiguë,
brusque et passagère ; au second, sous leur forme
chronique, quand ils s’installent dans la conscience ou le
préconscient.
- 120 -

5.3.2. Sentiments et tendances


On peut rapprocher les sentiments des tendances.
Les mêmes mots : crainte, aversion, répulsion, haine,
amour, amitié désignent des faits psychologiques qui
tiennent à la fois de celles-ci et de ceux-là. Il est souvent
impossible d’établir une ligne de démarcation entre
l’inclination, qui est de l’ordre de la tendance et le
sentiment proprement dit qui est de l’ordre de l’affectivité.

On peut souvent dire que le sentiment est la tonalité


affective d’une tendance ou pour les sentiments complexes,
d’un faisceau de tendances fixées sur un objet par
conséquent, accompagnées de représentations. Les
éléments dynamiques (de tendance) et les éléments
représentatifs (des sentiments) sont liés étroitement. C’est
tantôt les uns ou les autres qui l’emportent.

Exemple : la confiance est plus dynamique que l’espoir


(sentiment) ; le remord est plus contemplatif (sentiment)
que le repentir qui est actif (tendance).

La difficulté d’isoler les tendances des sentiments est


illustrée historiquement dans le fait que les psychologues
classiques ont tantôt divisé la psychologie en deux parties
(vie représentative et vie active) tantôt en trois parties en
intercalant les deux précédents, la vie affective.
- 121 -

5.3.3. Sorte de sentiment


Du point de vue de l’objet affectif vers lequel se
dirige la tendance ou le sentiment, on distingue : les
sentiments égoïstes, moraux, altruistes, esthétiques, …

Du point de vue formel : sentiment intentionnel ou


non intentionnel : la haine, la douleur, etc. ; sentiment
sensuel ou intellectuel : plaisir, déplaisir ; sentiments
superficiel et profond : la joie que procure le boire, la joie
que procure le fait de retrouver ses parents ; partiel ou
total : trouver un mot qu’on cherche, apprendre un décès
d’un parent.

5.4. LES PASSIONS


On ne peut dégager le vrai sens des passions qu’en
le comparant aux émotions et aux sentiments auxquels les
passions empruntent respectivement le caractère trouble et
la durée.

5.4.1. Passions et émotions-choc


Par son c aractère envahissant et par les troubles
psychiques ou même organiques auxquels elle peut donner
lieu, la passion se rapproche de l’émotion. Mais si
l’émotion-choc est un trouble momentané paralysant
l’action (peur, colère, peine, …), les passions sont par
contre de formations dynamiques, durables, qui peuvent à
l’occasion provoquer des désordres, mais qui, d’autre part,
- 122 -

n’inhibent pas l’activité mais au contraire, la stimulent


souvent.

5.4.2. Passions et sentiments


Une passion est un sentiment très actif qui diffère
d’un grand nombre de sentiments par sa systématisation
plus grande, par son orientation plus remarquée qui
explique d’ailleurs son dynamisme. L’amour, la cupidité,
l’avarice etc. peuvent devenir des passions.

5.4.3. Les causes des passions


 Les tendances instinctives : exemple un désir de
possession peut donner naissance à l’avidité ou à
l’avarice.
 L’exercice et l’habitude
 Le milieu : milieu physique, milieu des idées, milieu
social. Dans un milieu où la crise sévit, les gens
deviennent cupides, malhonnêtes et avares. On
connaît par ailleurs le rôle d’un milieu
révolutionnaire sur les têtes faibles, il multiplie les
excitations, exalte la haine et le fanatisme (passion
intellectuelle socialisée). Il en est de même du
fanatisme qui naît dans les milieux politiques et
sportifs.
 Les mœurs : cfr. le milieu
 L’organisation qui peut être à la fois cause et effet de
la passion. Lorsque ce désir se manifeste sur le plan
- 123 -

de la rêverie, l’imaginaire= effet. Mais l’imagination


idéalise en récurrence le désir et l’attise= cause.

5.4.4. Les effets des passions


 Sur l’intelligence et le raisonnement : parti-pris,
préjugés, préventions, stéréotypes, fanatisme,
intolérance. Le raisonnement personnel se ramène à
un raisonnement de justification où la conclusion est
arrêtée à l’avance et doit se justifier par des raisons
réelles ou vraisemblables.

 Sur la volonté : dégradation, paralyse les faits


volontaires, parti-pris du vouloir : le passionné
s’intéresse davantage aux manières et moyens de ses
actions passionnelles qu’à la nature de ses actions ou
à leurs buts.
- 124 -

Chapitre V
NIVEAUX D’ACTIVITE ET ETATS DE CONSCIENCE
5.1. LES NIVEAUX D’ACTIVITE.
L’activité psychique peut se situer à des niveaux
différents.
Ainsi, on peut définir à ce sujet les comportements
d’attention, d’effort et de volonté et de distraction.
5.1.1. L’attention
a) Définition
C’est la préparation et l’orientation de l’individu vers
la perception d’un stimulus particulier. Cette préparation et
cette orientation précèdent toute perception. La réaction
d’attente comporte quatre composantes :
1° L’adaptation sensorielle c’est dire l’adaptation des
muscles, des appareils récepteurs des sensibilités. Par
exemples des yeux vers l’objet à percevoir,
2° L’adaptation postule, c’est à dire la position
générale par exemple la position posturale immobile
de l’athlète qui attend le coup de sifflet
3° L’augmentation de la tension musculaire
4° L’adaptation du système nerveux central (cerveau)
- 125 -

b) Variations de l’attention
On peut classer les sortes d’attention selon plusieurs
optiques :
1° Attention volontaire et attention involontaire
On est en présence de l’attention involontaire
lorsque nous sélectionnons un stimulus parce qu’il se
détache comme objet de l’ensemble du champ perceptif ou
lorsque l’attention a une motivation inconsciente.
On parle d’attention volontaire lorsqu’une
motivation consciente détermine la réaction d’attente et la
sélection de nos perceptions.
2° Attention concentrée et attention diffuse
Selon le style d’attention, on peut distinguer
les individus à attention concentrée, c'est-à-dire ayant une
perception orientée vers les détails et une capacité de
maintenir longtemps d’attention sur un objet déterminé
(style perceptif analytique). En outre, les individus à
attention diffuse ont une perception synthétique et une
attention flottante et fluctuante (style perceptif globaliste).
3° Attention sélective
- 126 -

Notre capacité d’attention se trouve limitée


par la sélection constante qu’opère notre cerveau. Il
existerait ainsi à ce niveau un filtre qui diminue notre
capacité de capter les informations en provenance de
sources différentes. Il y a une sélection qui s’opère parmi
ces informations.
c) Facteurs déterminants de l’attention
On distingue les déterminants du milieu et
ceux liées au sujet lui-même. Parmi les facteurs du milieu,
on mentionne ceux qui attirent l’attention (perception
visuelle) et ceux qui maintiennent l’attention (motivation).
Dans ce cas, l’attention peut être attirée par la nouveauté,
la complexité, l’intensité ou la répétition de l’objet ou de
l’événement.
En grande partie, ce sont les déterminants
provenant du sujet qui influencent la façon dont le cerveau
sélectionne les informations en provenance du milieu. Il
s’agit notamment : des besoins et des intérêts, des
habitudes, des attitudes, etc.
- 127 -

5.1.2.Effort et fatigue
5.1.1.1. Effort
L’effort est une expérience intime immédiate d’un
sujet qui dépend de sa capacité réactionnelle (potentiel
réactionnel) et des exigences de la situation à affronter.
L’effort peut se présenter sous diverses modalités :
- L’effort moteur : lorsque la mobilisation de la force
musculaire dépasse un certain niveau,
- L’effort dans le domaine perceptif : par ex. fixer son
attention sur un stimulus pendant un longue période
- L’effort dans le domaine psychique : effort lié aux
opérations mentales.
5.1.1.2. Fatigue
La fatigue est un état de l’organisme qui se produit
quand la mobilisation énergétique dépasse ses capacités de
réparation immédiate, c'est-à-dire elle apparaît souvent à la
suite de l’effort. Elle peut se définir selon des critères
objectifs (diminution du rendement), des critères subjectifs
(impression de fatigue) et des critères physiologiques.
On peut étudier la fatigue à trois niveaux
correspondant aux variétés de la fatigue :
- 128 -

- La fatigue cellulaire : intoxication de la cellule


découlant de son incapacité d’éliminer ses déchets
métaboliques et entrainant une diminution de son
niveau de fonctionnement
- La fatigue musculaire : beaucoup plus difficile à
mettre en exergue, mais se traduisant par une
réaction de l’ensemble de l’organisme, surtout par
des modifications fonctionnelles (baisse de
rendement).
5.1.2. L’activité volontaire
a) Définition
La volonté est une force que nous possédons et qui
nous permet de vaincre nos passions.
Pour qu’il y ait un acte volontaire, il faut l’existence
dans la conscience d’un choix entre des alternatives ayant
des valeurs différentes.
En d’autres termes, la volonté, c’est le pouvoir qu’a
la conscience de déclencher ou de suspendre une réaction.
C’est également la capacité de faire effectuer des actes
réfléchis à la nature humaine.
- 129 -

L’acte volontaire nécessite une dépense énergétique


considérable, une tension psychologique élevée et suppose
un niveau de conscience suffisant. L’atteinte du système
nerveux perturbe l’acte volontaire.
b) Formes inférieurs de l’acte volontaire
Avant de décrire l’activité volontaire
proprement dite, il convient de signaler que dans
l’extériorisation des états de conscience, la vie mentale
présente plusieurs formes d’activités selon les niveaux de
consciences. Il s’agit de :
- Le mouvement spontané : réalisé par simple besoin de
dépenser une certaine qualité d’énergie, c’est la forme
la plus élémentaire.
- Les mouvements réflexes : qui sont de simples
contractions musculaires automatiques et immédiates
déclenchées en réponse à une excitation extérieure et
qui expriment une adaptation de l’individu à son
milieu
- Les mouvements instinctifs : qui sont de véritables
enchaînements d’actes dont le déroulement est
accompagné plus ou moins de conscience ; cependant,
- 130 -

l’acte instinctif manque d’intention finale, de vision du


but poursuivi ;
- Les mouvements organisés par l’entraînement : qui sont
des mouvements automatiques acquis (habitudes)
- Les mouvements idéo-moteurs : observés pour une
grande part dans notre activité normale, par exemple
les mouvements imitatifs.

c) Caractéristiques de l’acte volontaire


L’acte volontaire est au préalable pensé,
réfléchi, raisonné par opposition à l’acte impulsif considéré
comme une réaction automatique à un stimulus.
L’acte impulsif ne suppose pas au préalable une
délibération de la pensée consciente, mais il est une
réponse immédiate aux mobiles comme l’attraction ou
répulsion volontaire, la passion, l’émotion, le préjugé, la
croyance, etc.
Au contraire, dans l’acte volontaire, la pensée qui y
intervient et permet d’éviter les éléments perturbateurs que
sont les mobiles impulsifs.
- 131 -

En cas de volonté libre et forte, la délibération


aboutit à des conclusions fermes, à savoir la décision et
l’exécution. Mais lorsque la volonté est défaillante, il n’y a
pas de décision, mais prolongation du débat avec des
arguments pour ou contre.
En conclusion l’acte volontaire est une véritable
création individuelle parce qu’il y a affirmation de soi,
intervention de la personnalité.

5.2. ETATS DE CONSCIENCE


5.2.1. Conscience et vigilance
Le vocable conscience désigne une connaissance qui
accompagne nos impressions et nos actions. Elle est une
propriété de certains états de fonctionnement de
l’organisme.
Traditionnellement, on reconnait deux états de
conscience propres à tous les individus : la conscience vigile
ou état d’éveil ou de vigilance active et la conscience
onirique ou le sommeil et le rêve. Notons que l’état d’éveil
- 132 -

est une activation de tout l’organisme qui permet à celui-ci


de capter, de sélectionner et de traiter les informations du
monde extérieur. L’état de vigilance est donc celui de
l’adaptation à la réalité extérieure.
En se basant sur les événements survenant à
l’intérieur de l’organisme, on distingue les événements
conscients, c'est-à-dire dont on connait la nature, qui
constituent le psychisme conscient et les événements
inconscients qui relèvent du psychisme inconscient.
Dans la notion de conscience, on note aussi la
conscience de soi, c'est-à-dire l’image que nous nous faisons
de notre propre personne contrairement à l’idée que les
autres s’en font.
Pour certains auteurs, le seul aspect normal digne
d’être étudié en psychologie scientifique est la conscience
de surface ou l’état d’éveil ou de vigilance active. D’autres
incluent dans cette étude le sommeil et les rêves.
En conclusion, on peut retenir que l’être humain existe
à deux niveaux qui s’excluent l’un et l’autre :
- 133 -

- Le monde objectif : dans lequel son moi doit s’ajouter


à la réalité extérieure (niveau de la conscience de
surface)
- Le monde subjectif : des états modifiés de consciences
où est exclue toute référence à la réalité extérieure et
au temps.
5.2.2. Etats modifiés de conscience
Les états modifiés de conscience sont :
a) Le sommeil
Dans la pensée onirique, on perd la conscience de la
nature et des exigences du monde extérieur. Cette pensée
est libérée par la baisse de la conscience vigile manifestée
par la serotonie.
Actuellement, on sait que le sommeil n’est pas
uniquement une période de repos ou de récupération pour
l’organisme et qu’il n’est pas un état homogène, mais au
contraire, il passe des stades du sommeil à ondes lentes au
sommeil paradoxal.
Le sommeil à ondes lentes représentant environ 80%
de la durée totale du sommeil se caractérise par un
ralentissement de l’activité cérébrale par la décharge des
- 134 -

cellules nerveuses du cerveau. Il comprend quatre stades


qui succèdent à l’endormissement et qui va jusqu’au
sommeil où la récupération est maximale pour l’organisme.
Le sommeil paradoxal, phénomène succédant au sommeil
profond, environ toutes les 90 minutes, se caractérise par
une intense activité cérébrale, mais sans tension musculaire.
C’est au cours de ce sommeil que les rêves se structurent.
b) La méditation
C’est un état de conscience modifié volontairement
par le sujet. Toute technique de modification vise à
focaliser en vue de rétrécir le champ de la conscience de
surface pour aboutir à ce que le cerveau réagisse de façon
rythmique avec le stimulus sur lequel le sujet se concentre.
Plusieurs procédés peuvent être utilisés pour procéder à
la méditation ou entrer dans un état modifié de
conscience :
1- Centrer l’attention sur les pensées ou sur les
sensations physiques ;
2- Recourir à des danses rythmées d’accompagnement
d’une répétition nécessaire d’un même vocable ;
- 135 -

3- Pratiquer le yoga. Le yogi est celui qui pratique le


yoga.
Dans certains cas de méditation, le niveau de contrôle est
tel qu’il est possible de ralentir le rythme cardiaque à
volonté. En outre, la méditation semble apporter un bien
être par la relaxation qu’elle procure.
c) L’hypnose
C’est un sommeil fragmenté offrant un degré
moindre d’inhibition que le sommeil naturel, c’est-à-dire
une inhibition limitée et circonscrite au contexte.
L’état d’hypnose s’obtient par une diminution des
messages envoyés au cerveau. En effet, on demande au
sujet de se concentrer une stimulation sensorielle
déterminée, par exemple, fixer un point sur le mur ou
l’expérimentateur dans les yeux, tout en lui suggérant de ne
plus penser à rien d’autre et s’endormir progressivement.
Le sujet en état de sommeil hypnotique se caractérise
par la suppression de l’usage de ses sens physiques, de son
pouvoir de raisonnement, de sa volonté consciente et par
la soumission aux injonctions formelles de l’hypnotiseur.
Dans cet état, le sujet ne porte plus d’intérêt qu’aux
- 136 -

événements qu’on lui demande de vivre, indépendamment


de tout autre se déroulant dans les lieux.
- 137 -

Chapitre Vi.
MOTIVATION ET BESOINS
DEFINITION DES TERMES
Termes généraux :
a) La motivation : est un ensemble de facteurs
déterminant le comportement et se rapportant à la
relation existant entre un acte et la raison de son
explication ou de sa justification.
b) L‘envie : est lié au fait qu’un besoin est ressenti. Ce
besoin peut être de nature biologique, intellectuel ou
esthétique)
c) Le motif : est la raison qu’un organisme a d’agir. Elle
est d’ordre intellectuel.
d) Le mobile : est la raison ou le but pour lequel un acte
a été effectué (identification après
manifestation du comportement).
Termes liés aux aspects physiologiques
a) Le besoin : est un état de manque, une insuffisance ou
à se comporter d’une façon déterminée
b) La tendance : est ce qui amène l’individu à être ou à
se comporter d’une façon déterminée.
- 138 -

c) La pulsion : implique une dimension dynamique pour


traduire certaines tendances instinctives ou innées,
déclenchées par un besoin.
Termes liés à la dimension cognitive (aspect raisonné)
a) Le désir : est une prise de conscience d’une tendance
vers un objet connu ou imaginaire.
b) L’aspiration : est un élan, un mouvement spontané
vers un but donné qui est le plus souvent d’un niveau
supérieur.
c) L’intention : consiste simplement à se proposer ou à
se fixer un objectif ou un certain but.
Termes liés à la dimension affective
L’inclination est un goût pour un objet ou pour une
fin donnée.
THEORIES EXPLICATIVES DE LA MOTIVATION
Théorie des pulsions biologiques
a) Conditions : la motivation suppose l’existence d’un
déséquilibre en un élément de base nécessaire à
l’organisme (sucre, eau, oxygène…)
b) Conséquence : il se crée un état de besoin et
apparaît une pulsion biologique (état pulsionnel
- 139 -

primaire) qui pousse l’individu à combler ce besoin.


L’individu recherche alors la satisfaction du besoin
pour le rétablissement de l’équilibre.
c) Homéostasie : dans cette perspective, l’homéostasie
est l’absence de tout besoin à satisfaire. En d’autres
termes, l’organisme ou le psychisme cherchent à
rétablir l’équilibre toutes les fois que celui-ci est
rompu.
Théorie de l’activation optimale
a) La théorie des pulsions biologiques s’est révélée
insuffisante à expliquer le recours à l’augmentation
du niveau d’activation.
b) Enoncé : L’organisme tente de maintenir constante
la quantité de stimulations soit en réduisant le
nombre, soit en l’augmentant de façon à rester à un
niveau optimal d’éveil. En d’autres termes, il s’agit
de maintenir constant un niveau optimal
d’activation permettant à l’organisme de
fonctionner de la manière la plus efficace. Ce niveau
varie selon les personnes, le moment et la situation,
l’état de conscience. Il y a par exemple, différence
- 140 -

entre une personne endormie, en situation de


méditation ou en situation de création.
Théorie cognitive de la motivation
a) Le principe : tous nos comportements sont
intrinsèquement motivés du fait que tous nos choix
sont le fruit de nos processus de pensée.
b) La motivation : est considérée comme un
sélectionneur de comportement qui pousse
l’individu à agir en fonction d’états, d’émotion et de
pensées mais aussi en fonction des buts et projet
d’avenir à atteindre.
CLASSIFICATION ET HIERARCHIE DES BESOINS
Classification des besoins et tendances
a) Physiologiques ou biologiques (la faim, la soif, le désir
sexuel)
Psychosociaux (altruisme, instinct grégaire…)
Existentiels (besoin de liberté)
b) Tendances innées (sexuel)
Tendances acquises (besoin d’étudier)
c) Tendances universelles ou générales (la faim, la soif)
Tendances personnelles (faire la musique)
- 141 -

Tendances limitées à un groupe (la compétitivité)


d) Motivations physiologiques (biologiques)
Cognitives : curiosité et objets nouveaux, tendances à la
manipulation, besoin d’exploration
Sociales : familiales, professionnels, patriotiques
Hiérarchie des besoins
a) Théorie hiérarchique des besoins élaborée par A.R.
MOSLOW :
Selon cette théorie, il existe un classement des besoins
en allant des plus bas jusqu’aux plus hauts. La satisfaction
des niveaux supérieurs suppose celle des besoins inférieurs.
b) La pyramide des besoins de Maslow
1. Besoins physiologiques : Besoin de satisfaire la faim,
la soif, la sexualité...
2. Besoin de sécurité : besoin de sentir que le monde
est organisé et prévisible. Besoin de se sentir en
sécurité et équilibré.
3. Besoin d’appartenance et d’amour. Besoin d’être
aimé et d’aimer, d’appartenir et d’être accepté.
Besoin d’éviter la solitude et l’aliénation.
- 142 -

4. Besoin d’estime : besoin d’estime de soi, de réussite,


de compétence, d’indépendance. Besoin de
reconnaissance et de respect d’autrui.
5. Besoin d’accomplissement de soi (autoréalisation) :
besoin de satisfaction personnelle, d’exprimer
l’ensemble de son potentiel.
Pyramide de Maslow

Besoin d’accomplissement de soi

Besoin d’estime

Besoin d’appartenance et d’amour

Besoin de sécurité

Besoin physiologique
- 143 -

NIVEAU D’ASPIRATION :
Définition :
Le niveau d’aspiration est un niveau de performance future
dans une tâche familière (connue) qu’un individu essaye
d’atteindre, connaissant le niveau de sa performance
antérieure dans cette tâche.
Eléments du niveau d’aspiration
1- Existence d’une performance antérieure.
2- La mise en place du niveau d’aspiration
3- L’exécution de la tâche
4- La réaction au niveau de la réalisation
Schéma de la séquence du niveau d’aspiration
1 2 3 4
Dernière Mise en Nouvelle Réaction à
performance place du performance la nouvelle
niveau
d’aspiration performance
- 144 -

Différence de réaction
Différence de ou
but de réussite

Sentiment
de succès
ou
d’échec

Les facteurs du niveau d’aspiration


1. Les différences individuelles (caractère) : sujets tièdes,
audacieux.
2. La nature de la tâche à exécuter.
3. L’engagement personnel.
4. L’âge du sujet.
5. La société à laquelle appartient le sujet : certaines
sociétés encouragent la compétition.
6. Le résultat obtenu antérieurement.
- 145 -

LA FRUSTATION
Définition :
On parle de frustration lorsque le but visé n’est pas atteint
dans un délai raisonnable, le sujet se rendant compte de
l’obstacle et considérant l’atteinte de ce but comme étant
importante pour sa personnalité.
Conditions de la frustration
Il faut reconnaitre l’existence de l’obstacle. Il faut qu’il se
crée une tension due à l’obstruction de la tendance ayant
une certaine force et une certaine durée. L’échec doit être
ressenti comme une menace à un besoin de sécurité. Par
exemple : échec à l’examen.
La nature des obstacles :
1. Les obstacles extérieurs :
- Physiques : temps (pluie), espace (distance)
- Sociaux : lois, traditions, contraintes sociales.
2. Les obstacles intérieurs (personnels)
- Décalage entre le niveau d’aspiration et le niveau
de performance.
- Conflits entre motivations. Il existe trois types de
conflits.
- 146 -

 Conflit attraction-attraction : deux ou plusieurs


alternatives de valeur positive, se rapportant à
une seule situation, attraction, attirent
simultanément le sujet, mais s’excluent l’une de
l’autre (Ex. l’embarras de choisir entre le Match
de Barcelone – Real de Madrid et le Match
Brésil- Italie sur TF1).
 Conflit répulsion-répulsion : la situation
comporte deux valeurs négatives, de même
force. Ex. Etre obligé de choisir de faire des
études de Psychologie ou de Droit alors qu’on
préfère étudier la Philosophie.
 Conflit attraction-répulsion : une même situation
comporte un aspect positif et un aspect négatif.
Par exemple, devoir épouser un homme riche
mais violent et brutal, procure la bicyclette, mais
qui comporte d’autre part le danger de tomber
et de se blesser.
3. Réactions à une situation frustrante
a) Réaction réalistes
- 147 -

 Renoncement : on renonce à une situation qui ne


convient pas. On reconnait qu’on se trouve devant
un problème insoluble.
Exemple : On préfère renoncer au mariage avec
l’homme riche.
 Surmonter : l’obstacle par une réorganisation de la
situation. Un même but peut être atteint de
différentes façons.
Exemple : On choisit épouser l’homme malgré sa
brutalité.
 Le renforcement : de la tendance, des capacités
physiques et psychiques.
Exemple : On met fin à l’embarras du choix en
manifestant plus d’estime envers une fille.
b) Réactions irréalistes
 L’agressivité : sentiment de haine et d’hostilité,
tendance à la revanche.
 Anxiété : sentiment d’insécurité et de malaise
généralisée.
c) Réactions compensatoires
- 148 -

Ce sont des solutions de compensation ou de


consolation entre les deux types de réactions précédentes.
Il s’agit de
1° L’identification : lorsqu’un individu ne parvient pas au
but que lui assignent ses tendances, il peut élargir son
moi en y insérant une autre personne qui a plus de
succès dans une activité similaire. Ex. des parents qui
ayant échoué dans la vie s’identifient à leurs enfants qui
réussissent dans la vie.
2° La fantaisie : si la réalité ne permet pas d’atteindre le
but, on peut se sauver par la fuite dans la fantaisie. On
se crée un monde imaginaire où abondent succès et
couronnement d’efforts. Se construire des maisons en
Espagne.
3° L’amoindrissement : en cas d’échec, le sujet se console et
retrouve son équilibre en diminuant la valeur de la
réussite des autres. Eux aussi, se dit-il, n’ont réussi qu’à
moitié et ont aussi connu des échecs malgré les
apparences.
4° La projection : le Sujet attribue ses propres défauts à
d’autres la réalisation de ses désirs. Ex. L’étudiant qui
- 149 -

interprète les égards, les remarques de ses professeurs


comme étant des compliments.
5° La rationalisation : si nous avons agi par haine ou par
lâcheté, nous chercherons à remplacer les motifs réels
par des motifs fictifs grâce à une interprétation subjective
de la réalité. Par exemple : un père de famille qui punit
trop sévèrement ses enfants par manque de self control
dira qu’il a agi par le seul souci de les éduquer.
6° Régression : elle consiste à ramener, dans une situation
de frustration, ses activités à un niveau inférieur et à
rependre un comportement qui autrefois a été couronné
de succès.
Ex. Quelqu’un qui ne parvient pas à attirer l’attention des
autres, simule une maladie, une indisposition. Cfr la
dépression hystérique
7° Refoulement : il est un mécanisme qui consiste à rejeter
dans l’inconscient, le besoin ou l’obstacle. L’inconscient,
selon Freud, n’est pas l’oubli pur et simple.
Quoiqu’oubliées ou niées, les tendances et les situations
frustrantes se maintiennent à un niveau inférieur
d’activité.
- 150 -

8° Sublimation : elle est un mécanisme d’une grande valeur


adaptative ; elle consiste à transporter et à orienter les
pulsions inacceptables vers des buts utiles socialement.
D’après les psychanalystes, la plupart des valeurs
humains : valeurs esthétiques, religieuses, sociales,
trouvent leur sources dans la sublimation.
Ex. : l’agressivité est sublimé en esprit compétitifs, la
tendance à l’exploration est sublimée en curiosité
scientifique. Les psychanalystes comparent la sublimation
à l’action de l’ingénieur qui transforme l’énergie brute
d’une chute d’eau, dont le seul effet était l’érosion, en
courant électrique utilisé pour satisfaire les besoins
matériels et spirituels de l’homme.
- 151 -

Chapitre VII.
LA PERSONNALITE

8.1. DEFINITION DES TERMES


a) Personnalité

Il existe de nombreuses définitions selon les


auteurs et les aspects étudiés.
- Ensemble des caractéristiques stables telles que le
tempérament, la sensibilité, les motivations, les
capacités, les attitudes, la moralité, amenant
l’individu à penser et à se comporter d’une façon
qui lui est propre lorsqu’il s’adapte aux multiples
situations de son existence. C’est donc tout qui
résulte d’influences tant génétiques que
socioculturelles.
- Totalité psychologique qui caractérise un homme
particulier, personnalité englobant le caractère, le
tempérament et l’aptitude.
- 152 -

b) Tempérament
- Se rapporte à certaines structures stables de la vie
affective ou émotionnelle de l’individu, structures
déterminent par exemple une attitude
mélancolique ou euphorique.
- Ensemble de caractéristiques physiologiques d’un
individu qui agissent sur son caractère.

c) Caractère
Manière relativement stable ou la façon
habituelle de réagir aux conditions du milieu propre à
chaque individu.
STRUCTURE DE LA PERSONNALITE
Il existe plusieurs théories mettant en
évidence des profils de personnalité reposant sur un
ensemble de caractéristiques déterminées biologiquement
(typologies) ou par le fonctionnement neuropsychique
(théorie des traits) ou par l’environnement social
(psychanalyse, théorie humaniste).
- 153 -

Les typologies
a) Notion de typologie :
C’est un système de classification des individus
d’après leurs types, considérés du point de vue du rapport
existant entre les caractéristiques physiques et
psychologiques ou d’après leur type de personnalité.
b) Quelques typologies
1. Typologie de Kretschmer (1921)
- Base : elle est dérivée de l’observation clinique de cas
pathologiques de deux formes de psychoses : démence
précoce et manie dépressive. Elle établit un rapport
entre la structure corporelle (morphologie) et les traits
psychologiques. Cette typologie utilise trois types
principaux et un type accessoire, moins bien
individualisé.
- Le type pycnique – cyclothyme : qui est caractérisé par
l’association d’une morphologie avec prédominance
des mensurations transversales et circonférentielles et
d’un caractère cyclothymique : bavard, joyeux,
humoriste tranquille, sentimental, jouisseur, pratique,
- 154 -

actif. Ces sujets sont prédisposés sur le plan


pathologique à la psychose maniaco – dépressive.
- Le type leptosome (ou asthénique) schizothyme associe
une morphologie avec prédominance des mensurations
verticales et un caractère schizothyme : esprit raffiné et
distingué, idéaliste, rêveur, dominateur froid et égoïste,
sec et inerte ; ces sujets sont prédisposés sur le plan
pathologique à la schizophrénie.
- Le type athlétique-visqueux présente une morphologie
avec robustesse des tissus musculaires et osseux et un
caractère défini par l’association à la viscosité tranquille
à une certaine explosivité. Ces sujets sont prédisposés
sur le plan pathologique à l’épilepsie dite essentielle.
- Le type dysplastique rassemble de nombreuses variétés
dysmorphiques. Il est bien moins individualisé sous
l’angle du caractère. Sur le plan pathologique, il est
prédisposé à l’épilepsie.

SCHEMA COMPARATIF
- 155 -

N Types Patho Types physique (corporel)


° de logiq
personn ue
alité
1. Cycloth Mani Pycnique : court et gras, tronc
yme aco- large et jambes courtes, poitrine
(cycloïd dépre et épaules arrondies, mains et
e) ssive pieds courts, ventre gras, cou
massif.
2. Schizoth Schiz Leptosome : corps mince et étroit,
yme ophrè poitrine plate.
(schizoïd nes Athlétique : squelette et muscles
e) bien développés, épaules larges.
3. Athlétiq Epile Robustesse des tissus musculaires
ues psie et osseux.
visqueux
4. Dysplast Epile Mélange des différents types de
ique psie développement physique.

2. Typologie de Sheldon (1954)


- 156 -

- Base : elle repose sur l’examen des sujets normaux et a


comme point de départ une hypothèse embryologique.
Elle s’exprime en effet dans le système morphologique
à trois dimensions qui correspondent au degré du
développement des tissus dérivés des trois feuillets
embryonnaires : ecto-meso et endoderme.
- La variable endomorphe correspond à la dominance
du tronc sur les extrémités et des hanches sur la
ceinture scapulaire, à des contours arrondies et mous,
de faibles reliefs musculaires, des os graciles et des
mains et des pieds relativement petits ; la variable
psychologique : endomorphie-viscérotonie est
sensiblement parallèle au type pycnique-cyclothyme de
Kretschmer.
- La variable mésomorphe est caractérisée par la
robustesse des os et des muscles ; le corps est forcément
équarri, le relief musculaire puissant, les extrémités
longues et puissantes et la variable psychologique :
mésomorphie-somatotonie correspond sensiblement au
type athlétique visqueux de Kretschmer.
- 157 -

- La variable ectomorphe conditionne une augmentation


de la longueur des membres par rapport au tronc. La
cage thoracique et le bassin sont plats ; au niveau de la
face, le visage est en retrait par rapport au front. La
variable psychologique : ectomorphie-cérébrotonie est
comparable au type leptosome schizothyme de
Kretschmer.

SCHEMA COMPARATIF

Types corporels Composantes personnalité


(somatotypes) (tempérament)
Endomorphe Viscérotonie : tendance à être
(pycnique) sociable, gai et détendu,
amour de la nourriture.
Mésomorphe Somatotonie : se montrer
(athlétique) dynamique, dominant,
courageux.
Ectomorphie Cérébrotonie : timidité,
(leptosome) inhibée, solitaire, travaux
- 158 -

intellectuels.

3. Typologie de Jung (1960)


L’aspect principal de cette typologie concerne
la tendance que possède la libido, c'est-à-dire les énergies
instinctuelles de l’individu (qui pour Jung ne sont pas
nécessairement de la nature sexuelle) à être dirigées soit
principalement vers le monde extérieur, vers les objets
(extraversion), soit vers le monde intérieur, vers le sujet
(introversion). Il distingue ainsi :
- La personnalité extravertie : caractérisée par
l’ouverture sur le monde et la solidarité
- La personnalité introvertie : timide, repliée sur soi,
évitant la prise de risques et les interactions sociales.
4. Typologie de Heymans et Wierman
Ces deux autres ont proposé de décrire la
personnalité en utilisant trois dimensions qu’ils notèrent
chez un groupe de sujets à l’aide d’échelles d’appréciations.
Ces traits fondamentaux sont l’émotivité ou instabilité
émotionnelle, l’activité ou force générale pulsionnelle, et la
primarité-secondarité, déterminée par la prédominance
- 159 -

d’une des deux fonctions. Ils définirent ainsi huit types


psychologiques, correspondant aux combinaisons possibles
des trois traits.
(cf. Tableau ci-après)
Tableau des huit types caractéristiques des HEYMANS et
WIERSMA

Emotivité Activité Primarité Type


Secondarité
- - P Amorphe
- - S Apathique
+ - P Nerveux
+ - S Sentimental
- + P Sanguin
- + S Flegmatique
+ + P Colérique
+ + S Passionné

N.B. Le signe + indique que les sujets se situent au-dessus


de la moyenne pour la dimension considérée, le signe
– qu’ils se situent au-dessous de la moyenne ; les
- 160 -

lettres P et S indiquent respectivement la


prépondérance de la fonction primaire et de la
fonction secondaire.

8.1.1. Théorie des traits


a) Importance de la théorie des traits
- Elle met l’accent non sur les ensembles
caractéristiques, mais sur les traits de personnalité
propres à chaque individu.
- La personnalité est considérée comme un ensemble
de traits caractéristiques ou une constellation
spécifique de traits d’un individu.
- Le trait est considéré comme un aspect particulier
de la personnalité.
b) Exemples de théories de personnalité
- ALLPORT (1937) : il fait la distinction entre :
 Traits centraux (2 à 10) caractéristiques de la
manière d’être. Par Ex. honnêteté, goût pour
le travail.
- 161 -

 Traits secondaires : correspondants à des


attitudes manifestées dans des circonstances
déterminées.
- CATTELL (1956)
Distingue 1 dimension bipolaires permettant de
construire le profil de la personnalité de l’individu
en fonction de sa situation dans chacune de ses
dimensions ;
Exemples de dimensions :
Réservé ………………………………………………
Ouvert
Moins intelligent …………………………………...
Plus intelligent
Soumis ………………………………………………
Dominateur
Pratique ……………………………………………..
Imaginatif……………… ……………
- 162 -

8.1.2. Théorie psychanalytique de Freud (1856 – 1939)


Enoncé
Le comportement est soumis à l’action de
forces inconscientes appelées pulsions. Ces pulsions seraient
le résultat des instincts et des désirs refoulés, c'est-à-dire des
désirs dont la satisfaction a été empêchée au niveau
conscient et qui sont repoussés dans l’inconscient.
Toutefois, ces forces continuent à agir à notre
insu en se déguisant dans des rêves, des lapsus, des troubles
de comportement, le choix d’une carrière ou la production
artistique. Ces sont les pulsions sexuelles qui sont les plus
refoulées à cause de répression sociale. L’énergie de ces
pulsions, appelée la libido constitue le moteur permettant à
la personnalité d’évoluer vers la maturité.
a) Structure de la personnalité
1. Ca : ensemble de pulsions et besoins biologiques
présents dès la naissance, cherchant à s’exprimer
et à être satisfait. Il est essentiellement
inconscient et guidé par le principe du plaisir
(satisfaction immédiate et complète des
besoins) ;
- 163 -

2. Moi (Ego) : instance qui joue le rôle de


régulateur de l’adaptation consciente.
 Siège des fonctions cognitives et exécutives,
de la volonté et des buts propres ;
 Structure qui se développe petit à petit au
contact du milieu et qui amène à évaluer le
réalisme des actions motivées par les besoins
du ça.
3. Surmoi (Surego) :
 Instance jouant le rôle de conscience morale
chargée de juger le bien ou le mal de chacun
de nos actes planifiés par le moi sous la
pression du ça.
Ex : culpabilité ressenti par le moi lorsqu’il
s’agit de décider de satisfaction d’un besoin ;
 Se développe graduellement à partir du
milieu social et de ses contraintes et interdits.
b) Conflits dans la personnalité et mécanisme de
défense
- Existence de conflits entre les trois niveaux de
personnalité.
- 164 -

- La solution réaliste est preuve d’un moi fort,


capable de trancher entre les exigences du ça
et les pressions du surmoi.
- En cas de frustration du ça
= Agressivité et anxiété
= Mécanisme de défense du moi (solution
provisoire contre
l’anxiété en attendant la solution réaliste).
- 165 -

Chapitre Viii.
COMPORTEMENT ANORMAL DE L’INDIVIDU

NOTION DE L’ANORMAL
Impact du stress
- Vie quotidienne (environnement physique et social).
Elle produit le stress et la
tension.
- Stress (tension) : perturbation de l’organisme se
traduisant par :
 Troubles physiologiques (maux de tête, ulcère de
l’estomac)
 Troubles psychologiques (hypertension artérielle,
colique)
 Trouble psychosomatique : désordre au niveau de la
personnalité jusqu’à une désorganisation complète du
comportement ;
Qui est normal ?
a) Pas de réponse objective, tout dépend des critères
utilisés dans une culture à une période donnée.
b) Critères externes : relevant du jugement d’autrui
- 166 -

Fréquence (statistique) : comportement moins


fréquent est plus moins considéré comme un
comportement anormal.
- ‘’hors normes’’ : l’individu anormal est celui dont
le comportement est à l’encontre des valeurs ;
habitudes, attitudes des autres

Danger : est considéré comme anormal un


comportement jugé dangereux par la personne ou
pour autrui (suicide, usage des drogues, menace de
la paix ou existence de l’entourage).
c) Critères internes : relevant de la personne elle-même
- Différence dans le décodage des informations du
milieu ; donner une interprétation du décodage
normal (gestes et regards d’autrui jugés agressifs).
- Détresse de l’individu manifestée par
 Sentiments exagérés de tristesse ou de colère.
 Peurs irrationnels ;
 Dépression.
- Incapacité à surmonter le stress de la vie (repli sur
soi).
- 167 -

d) Conclusion
- Complexité de la notion de normal (multiples
dimensions), pas de frontière nette entre ce qui
est acceptable et ce qui ne l’est pas.
- Donc pas normalité idéale, chacun est plus ou
moins anormal et a besoin d’une certaine aide
pour s’adapter (aide sociale, psychologique ou
médicale).
Approches explicatives du comportement anormal
a) Existence de plusieurs explications variables avec les
époques (du moyen âge à ce jour)
b) Enumération des approches explicatives
1. Démonologie (étude des démons et de leur
influence présumée sur les êtres humains et les
troubles de comportement).
2. Approche médicale : (à partir du 18ème
siècle) : Le comportement anormal (folie) est
considéré comme une maladie (mentale) au
même titre que les autres maladies organiques.
Approche psychanalytique (Freud, psychiatre) :
Pour Freud, le comportement anormal ou
- 168 -

maladie mentale est due aux conflits entre le ça


(impulsions sexuelles ou agressives) et le surmoi
(conscience) qui ne sont pas résolus par le moi ni
par le recours au
mécanisme de défense (voir les solutions
compensatoires à la frustration).
3. Approche behavioriste : Le comportement
anormal est dû à des causes externes ;
Ex. L’éducation d’un enfant dans un milieu
délinquant va entrainer chez ce dernier des
comportements antisociaux suite à l’apprentissage
social par l’observation d’un modèle.
4. Approche cognitive
Le comportement anormal entraine un
mauvais décodage des situations activant
(émotions, sentiments) par l’introduction de
pensées irrationnelles, inadaptées, c'est-à-dire
découlant d’interprétations cognitives erronées,
et reposant sur les besoins fondamentaux de
l’individu (besoin de sécurité, d’affection…).
Ex. d’idées irrationnelles
- 169 -

- Il est capital d’être aimé par toute personne


avec laquelle nous entrons en contact ;
- Les gens qui nous veulent du mal doivent
toujours être blâmés et punis.
-
9.1.4. Classification des troubles mentaux
a) L’association américaine de psychiatrie publie
régulièrement un
« MANUEL DIAGNOSTIQUE ET STATISTIQUE DES
TROUBLES MENTAUX»
- But : uniformiser les catégories de troubles et des
symptômes pour établir un langage psychiatrique
commun à l’échelle planétaire.
- Critère de classification : manifestations observables
des comportements anormaux ;

b) Groupement des troubles mentaux


1. Troubles propres à l’enfance et l’adolescence (liés aux
premières années de la vie)
- Arriération mentale (retard mental)
- Trouble de l’attention (hyperactivité)
- 170 -

- Trouble du contrôle des fonctions excréteurs


(énurésie : perte involontaire de l’urine pendant le
sommeil)
2. Troubles d’origine organique (nombre limité)
- Confusion mentale (due aux intoxications : alcool,
plomb…) par la désorganisation dans le temps et
l’espace, par la perception confuse du monde
extérieur, la perte de mémoire, etc.…
- Troubles liés au vieillissement du système nerveux
- Démence : dégradation progressive et irrésistible des
facultés mentales et des activités psychiques. Elle est :
 Dégénérative : liée à l’altération et à la
dégradation des cellules nerveuses (65 ans)
 Artériopathique : conséquence d’une
détérioration du système vasculaire irritant le
cerceau.
3. Troubles fonctionnels
- C'est-à-dire troubles du comportement touchant
certaines fonctions somatiques ou psychiques en
l’absence de toute atteinte connue du système
nerveux.
- 171 -

- Trouble paranoïdes (paranoïa) délires organisés de


façon durable autour d’un thème précis de grandeur,
de persécution ou de jalousie tournant à l’idée fixe.
- Trouble affectifs (liés au plan émotionnel)
Troubles bipolaires = troubles affectifs caractérisés par
des états alternés d’euphorie extrême et de
dépression profonde ; (psychose maniaque
dépressive)
- Troubles somatoformes (symptômes physiques).
Hypocondries = préoccupation constante et
exagérées vis-à-vis de la santé (fréquente chez les
personnes âgées).
- Troubles sexuels
Les paraphilies sont des déviations sexuelles relatives
à l’activité ou à des objets de satisfaction sexuelle.
Exemples de troubles sexuels :
Le travestisme : besoin de s’habiller ou de se
comporter en femme pour un homme.
Le fétichisme : attraction et excitation sexuelles
provoquées par une partie du corps (orteil) ou un
objet inanimé (soulier ou sous vêtement féminins).
- 172 -

 Zoophilie : préférence de relations sexuelles avec les


animaux.
Sadisme : satisfaction sexuelle obtenue en faisant
souffrir le partenaire sexuel.
Masochisme : besoin d’être humilié et de souffrir pour
obtenir la satisfaction sexuelle.
4. Troubles de personnalité
Il y a trouble de la personnalité quand celle-ci présente
des traits mal adaptés entrainant une détresse chez la
personne ou des problèmes dans son fonctionnement
social et professionnel. Les sortes de trouble de
personnalité.
 Personnalité paranoïde : le propre d’un individu
soupçonneux à l’extrême.
 Personnalité narcissique : centrée sur elle-même,
manifestant un amour exagéré pour sa personne,
ayant une extrême arrogance vis à vis des autres et
des conventions sociales.
 Personnalité antisociale (psychopathie ou
sociopathe) caractérisée par l’incapacité d’établir
des relations sociales, le refus d’adhérer aux normes
- 173 -

sociales, le peu de loyauté et de conscience à


l’égard de ses engagements vis-à-vis des autres,
l’absence de sentiments de culpabilité face à ses
actes même répréhensibles.
9.2. THERAPIES (traitement, guérison)
Remarque préliminaire
Il existe plusieurs thérapies correspondant aux
diverses approches explicatives :
- Conception basée sur le modèle médical : traitement
biologique (agissant sur le cerveau).
- Conception plus psychologique : différentes thérapies
liées aux différents courants psychologiques.
Psychiatrie et traitement médical
La psychiatrie est la discipline médicale qui
étudie, examine et traite les maladies mentales (troubles
mentaux) d’origine organique par un traitement médical de
chimiothérapie ou de chirurgie cérébrale.
1. Thérapies biologiques
- Thérapies par électrochoc (cas rares)
- Psychochirurgie : chirurgie du cerveau supprimant
certaines parties du cerveau.
- 174 -

- Chimiothérapie : traitement à l’aide de substances


chimiques (médicament ou drogue psychotrope) :
 Tranquillisants (majeurs ou mineurs) : dont le rôle
est de baisser l’anxiété par ses actions sur le système
nerveux.
 Antidépresseurs : recherchent l’effet contraire, c'est-
à-dire relever le moral.
2. Psychiatrie communautaire
Le développement de la chimiothérapie a conduit à la
désinstitutionalisation du malade mental, c'est-à-dire
gestion et contrôle non à l’intérieur mais à l’extérieur
de l’hôpital. Il s’est développé des centres de santé
mentale et communauté caractérisé par :
- Les hospitalisations à court terme.
- Les soins en clinique externe
- Le suivi des patients par la prescription d’un
médicament approprié.
Psychothérapies
a) Principe de base :
Si l’approche médicale tente essentiellement de
modifier le cours de la pensée et de comportement
- 175 -

directement sur le système nerveux, la psychothérapie tente


de modifier le mode de fonctionnement de la personne à
partir d’une interaction entre elle et un thérapeute ou un
groupe d’autres personne présentant un trouble semblable.
La chimiothérapie est la première étape nécessaire pour
entreprendre une psychothérapie dans beaucoup de cas.

b) Sortes de psychothérapies
1°/ Thérapie intrapsychique
- Définition : groupe de thérapies qui tentent d’aider
le patient à comprendre pourquoi il fonctionne
comme il le fait, en lui faisant prendre conscience
de ses besoins ; de ses pensées, de ses sentiments ou
du types de relations qu’il entretient avec les
autres.
- On peut citer :
 La psychanalyse : qui permet au patient de
retrouver les racines inconscientes de ses
problèmes et de libérer les émotions et
sentiments qui s’y rattachent ;
- 176 -

 Thérapie centrée sur le client : vise à amener la


personne à développer une plus grande estime
de soi et à envisager les démarches nécessaires
pour rendre son soi réel (son image d’elle-
même) plus approprié à son expérience
personnelle et ses sentiments profonds.
 Thérapies sociales : permettant à l’individu de
rétablir les relations harmonieuses en
partageant avec les autres ses sentiments, idées
ou problèmes qu’ils ont eus en commun.
Ex. Thérapie de groupe : rassemblement de
personnes ayant des problèmes semblables,
soutien mutuel sur le plan émotionnel,
développement de nouveaux comportements.
Cette thérapie est utilisée dans les hôpitaux,
cliniques psychiatriques associations d’aide aux
alcooliques, aux drogués.
2°/ Thérapies behaviorales ou comportementales
- Définition : thérapie partant du principe que
tout comportement est appris et tentant, à l’aide
des techniques de conditionnement, de
- 177 -

remplacer le comportement inadapté par un


autre permettant un fonctionnement plus
adéquat.
- On peut citer :
 Le contre-conditionnement : éteindre le
comportement indésirable ou briser le lien
entre le stimulus conditionnel et la réponse
conditionnée en recourant :
A la désensibilisation systématique
(associer la personne opposée à la
réponse inadaptée),
 A la thérapie implosive : créer une
explosion interne d’anxiété à laquelle
l’organisme doit s’habituer.
 Au comportement aversif : associer un
état désagréable à la situation qui
entraine une satisfaction pour
l’organisme.
 La thérapie par présentation d’un modèle :
faire adopter un comportement nouveau
- 178 -

par imitation de celui proposé par


thérapeute ou un autre modèle.

APPRENTISSAGE ET MEMOIRE
APPRENTISSAGE
Définitions
- Processus entrainant la modification parfois
importante et relativement durable d’un
comportement suite à la pratique ou à l’expérience
effectuée par l’organisme.
- Modification systématique de conduite en cas de
répétition d’une même situation.
Type d’apprentissages
Il existe trois sortes définies par le niveau
d’implication de l’organisme :
- Apprentissage des comportements répondants.
- Apprentissage des comportements opérants.
- Apprentissage cognitif.
Apprentissage des comportements répondants
a) Définition
- 179 -

Le comportement répondant est un comportement où la


réponse d’un organisme est déclenchée par une stimulation
(stimulus) spécifique ; il peut être acquis grâce au
conditionnement.
b) Sortes
Habituation, sensibilisation et réflexe conditionné :
1. Habituation (accoutumance) et sensibilisation
- Apprentissage primitif : amenant l’organisme à
réagir de façon relativement stable et permanente
à des stimuli de façon répétitive.
- Apprentissage se traduisait par une diminution du
pouvoir de déclenchement de l’attention de
l’organisme (habituation) ou par une augmentation
de ce pouvoir (sensibilisation).
Habituation ou accoutumance
Processus entrainé par la répétition ou la persistance d’une
stimulation amenant l’organisme à diminuer ou faire
disparaître le comportement provoqué normalement par
cette stimulation.
Ex : A force d’étudier avec le bruit de la musique, on finit
par s’habituer.
- 180 -

Sensibilisation
Processus par lequel une stimulation n’entrainant
généralement aucune réponse acquiert par sa répétition ou
persistance le pouvoir de déclencher le comportement ou
d’activer de façon croissante l’organisme.
Ex. le vol répété d’une mouche dans la chambre finit par
agacer ;
2. Réflexes conditionnés (conditionnement classique ou
pavlovien).
- A la naissance existent les réflexes naturels ou
inconditionnels, c'est-à-dire des réponses fixées
génétiquement et déclenchées sans condition préalable
par une stimulation spécifique appelée stimulus
inconditionnel ou naturel.
Exemples :
 Une sonnerie violente provoque un sursaut
 La vue de la nourriture provoque la salivation
 Un choc électrique provoque le retrait de la main.
- Lorsqu’on associe un stimulus neutre, n’ayant aucun
lien avec un réflexe inconditionnel, avec un stimulus
spécifique à ce réflexe, on peut rendre ce stimulus
- 181 -

neutre capable de déclencher ce réflexe. Dans ce cas


on parle de reflexe conditionnel.
Le réflexe conditionnel (ou réponse conditionnelle) est
donc un reflexe déclenché par un stimulus neutre au
départ, mais associé ultérieurement à un stimulus
inconditionnel. Cette découverte a été faite par la
psychologie russe PAVLOV par l’association d’un son
de cloche et de la viande produisant de la salivation
chez l’animal. La suppression prolongée de l’association
du stimulus neutre avec le stimulus naturel entraine
l’extinction de la réponse conditionnée.
6.1.2.2. Apprentissage du comportement opérant
a) Définition
Comportement opérant : comportement exigeant qu’une
action soit préalablement opérée sur le milieu pour que
les conséquences entrainées amènent l’organisme à la
reproduire ou l’abandonner.
b) Sortes
- L’Apprentissage par essais et erreurs,
- Le Conditionnement par façonnement,
- L’Apprentissage par observation.
- 182 -

1° Apprentissage par essais et erreurs (THORNDIKE)


 C’est un apprentissage au cours duquel le nombre
d’erreurs diminue au fur et à mesure que le nombre
d’essais augmente. Il met l’accent sur le hasard.
 L’initiateur est THORNDIKE (1890), psychologue
américain travaillant avec les animaux devant
chercher à sortir des boites à problème en
manœuvrant un levier au hasard permettant
d’ouvrir la boite et obtenir de la nourriture placée
en dehors de la boite.
2° Conditionnement opérant ou par façonnement
des comportements
THEORIE DE SKINNER :
La mise en place des comportements n’est pas le seul fait
du hasard, mais le fruit d’une sélection effectuée suite à
l’agent de renforcement appelé aussi renforçateur.
- Méthode : technique de renforcement du
comportement par approximations successives
= programmer une série d’étapes entre le
comportement de base, tel que existant avant
l’apprentissage, et la réponse terminale à faire
- 183 -

émettre par l’organisme en renforçant


l’organisme progressivement et
systématiquement chacune des séquences
d’action.
- Facettes du processus de renforcement
 Renforcement positif et renforcement négatif
 Renforcement primaire et secondaire
DEFINITION DE QUELQUES TERMES
- Façonnement : technique consistant, dans un
conditionnement opérant, à récompenser les
réponses se rapprochant de plus en plus du
comportement à acquérir afin d’augmenter les
chances de le voir se reproduire.
- Renforcement : opération consistant à ajouter ou
à supprimer une stimulation à la suite d’un
comportement que l’on veut faire acquérir afin
d’augmenter ou diminuer les chances de la voir se
reproduire.
- Renforcement positif : renforcement obtenu par
l’addition d’une simulation d’un événement à la
- 184 -

suite d’un comportement et qui diminue les


chances de se produire de ce comportement.
- Renforcement négatif : renforcement obtenu par
la suppression d’une simulation ou d’un
événement à la suite d’un comportement dont on
augmente les chances de se reproduire.
Ex. supprimer le choc électrique ou la punition
après le comportement recherché ;
- Renforcement primaire : renforcement obtenu
par addition ou la suppression d’une stimulation
interne inconditionnelle.
Ex. satisfaire la faim, la soif, le sommeil.
- Renforcement secondaire : satisfaction obtenue
par association avec d’autres renforcements,
primaires ou non.
Ex. recevoir une médaille ou un salaire pour un
travail fourni pour la satisfaction des besoins
sociaux en consolidant l’estime de soi.
PHENOMENES LIES AUX CONDITIONNEMENTS
REPONDANTS ET OPERANTS
Extinction
- 185 -

La suppression du stimulus inconditionnel opérant entraine


la diminution progressive du comportement acquis jusqu’à
l’extinction.
Discrimination
Processus par lequel l’organisme abandonne les
comportements non suivis du stimulus inconditionnel ou
du renforcement au profit de ceux qui remplissent ces
conditions.
Généralisation
Processus par lequel l’organisme émet une réponse
conditionnelle pour tous les stimuli ou situations similaires
au stimulus conditionnel ou à la situation dans laquelle un
renforcement a été obtenu.
Apprentissage par observation ou par modèle ou
apprentissage social
a) Définition
Apprentissage ayant pour base l’observation des actes
produits par l’entourage immédiat de l’individu servant de
modèle.
b) Sortes : apprentissage par imitation et
apprentissage vicariant.
- 186 -

- Apprentissage par imitation : représentation


pure et simple du comportement du modèle
sans nécessairement en assimiler la signification.
- Apprentissage vicariant (vicarius = suppléant,
remplaçant) : reproduction du comportement
du modèle dans des circonstances déterminées
et en fonction des conséquences qu’il entraine
pour celui-ci. Ainsi, on imite plus facilement le
comportement du modèle célèbre ou admiré,
que le modèle est plus accessible, que le
modèle est récompensé même pour un acte
agressif et que le modèle est un être vivant
comparativement au modèle dessiné ou filmé.
6.1.2.4. Apprentissage cognitif
a) Définition : L’apprentissage cognitif désigne les
apprentissages faisant intervenir des processus
supérieurs dans l’évaluation de la situation, en
fonction des expériences antérieures et des
possibilités existantes de façon à déterminer le
type de solution le plus adéquat à adopter.
Ex. apprendre la guitare, la machine à écrire
- 187 -

b) Types :Apprentissage latent, apprentissage


d’habiletés psychomotrices, apprentissage par insight,
apprentissage par raisonnement.
1. Apprentissage latent (du latin latere = être caché) :
Apprentissage qui s’effectue sans renforcement
apparent et ne se manifeste sous la forme de
comportement que quand la situation l’exige.
2. Apprentissage d’habilités psychomotrices :
Apprentissage débouchant sur la formation d’habilité
automatiques qui exigent, pour s’élaborer, un haut
niveau de coordination et d’intégration des séquences
de réponses motrices.
Ex. apprentissage et maitrise d’une guitare.
3. Apprentissage par insight (intuition illumination) :
Cet apprentissage consiste dans le fait que la solution à
un problème est découverte soudainement suite à
l’intégration des données en mémoire avec celle dont
dispose le sujet dans son environnement immédiat. Il
n’y a ni essai et erreur, ni façonnement, ni même
raisonnement articulé de façon systématique. C’est
l’étincelle, l’Eureka d’Archimède.
- 188 -

4. Apprentissage par raisonnement : Elle comprend


l’apprentissage perceptuel et l’apprentissage des
concepts.
- L’apprentissage des concepts : l’individu dégage
des similitudes entre les objets, des êtres vivants,
des situations ou des idées afin de les fondre en
une notion abstraite qui peut alors être
généralisée à d’autres éléments présentant les
mêmes similitudes par ex. CHIEN est un concept
qui peut désigner un berger allemand ou un
chasseur afghan ; arbre peut désigner un palmier
ou un chêne.
- L’apprentissage perceptuel : est un changement
durable dans la perception d’un objet ou d’un
événement résultant des perceptions antérieures
des mêmes choses ou des choses qui lui sont
reliées.
Apprentissage et maturation
L’apprentissage est étroitement lié à la
maturation de l’organisme. Il s’agit d’un processus inscrit
dans les gênes de chaque individu, d’une espèce donnée
- 189 -

qui l’amène, par étapes successives et semblables pour tous,


vers un niveau de maturité spécifique à chaque organe ou
chaque fonction de l’organisme. Les périodes critiques
(sensibles) sont des périodes de développement de
l’individu au cours desquelles certains apprentissages
s’effectuent le plus aisément.
Apprentissage et performance
L’évaluation de la performance fournie à la suite d’un
apprentissage spécifique dépend de nombreux facteurs
d’ordre perceptif ou affectif ou encore est lié à l’état de
conscience dans lequel se trouve le sujet. Elle ne constitue
donc que rarement le reflet de la capacité réelle de
l’individu.

La qualité d’un apprentissage et la performance qui en


découle sont de plus, étroitement liées aux expériences
antérieures du sujet dont le transfert peut soit faciliter, soit
retarder l’acquisition d’un comportement.
- 190 -

MEMOIRE
Définition
La mémoire désigne un ensemble d’informations acquises
par le cerveau et guidant le comportement.
Structure (niveaux) de la mémoire
Il existe trois niveau déterminés par le stockage plus ou
moins prolongé de l’information que ces derniers
permettent : mémoire immédiate, mémoire à court terme,
mémoire à long terme ;
1. Mémoire immédiate ou sensorielle : mécanisme
permettant à l’information captée par les récepteurs
d’être disponible pendant ¼ de seconde afin que le
cerveau puisse décider d’y prêter attention ou pas.
2. Mémoire à court terme : mécanisme qui comporte la
conservation de l’information !pendant une vingtaine
de secondes. Sa capacité est limitée à 7 éléments
(informations) pouvant être retenus simultanément.
Par Ex. retenir un numéro de 1 chiffre ou une syllabe
de 5 ou 7 lettres.
- 191 -

3. Mémoire à long terme : a une durée et une capacité


en principe illimitées, cependant certains facteurs tels
que la familiarité avec le matériel, le contexte dans
lequel s’effectue son encodage, la motivation du sujet
ainsi que l’approfondissement qui est fait de la
matière à mémoriser jouent un rôle important dans la
matière dont l’information va se maintenir et
demeurer disponible dans la mémoire à long terme.
Processus de mémorisation
Il existe quatre processus dans la mémorisation qui sont :
l’encodage, l’entreposage, le recouvrement, l’oubli.
1. Encodage : permet l’analyse et l’identification des
différentes caractéristiques de l’information
2. Entreposage : consolidation du matériel en mémoire
et son organisation à la manière dont va être
organisée la matière à mémoriser.
En effet, tout stockage à long terme demande,
comme c’est le cas dans une bibliothèque centrale,
qu’un système organisé permette non seulement le
classement, mais aussi et surtout une récupération
facile de l’information.
- 192 -

3. Le recouvrement : une information est toujours


extraite de la mémoire à partir de la structure qui a
servi à son entreposage ; il est toujours plus facile
d’effectuer la reconnaissance d’un matériel parmi
d’autres présentés en même temps ; que le rappel pur
et simple d’une information, sans aucun point de
référence ou de comparaison.
4. L’oubli : c’est la perte de la mémoire. Il est lié à
diverses circonstances ou facteurs.
Facteurs de l’oubli
- L’âge : les personnes âgées oublient facilement les
événements récents. L’oubli est également présent
au début de la vie.
- Le non usage ou le type de matériel : l’absence de
répétition d’une information ou d’un
comportement entraine l’oubli. Les apprentissages
psychomoteurs semblent échapper à cette règle.
- L’expérience : certains faits, certaines actions
peuvent rendre plus difficiles ou empêcher la
rétention d’un matériel donné.
- 193 -

L’interférence proactive se produit lorsque ces


événements se produisent avant la mémorisation.
L’interférence rétroactive se produit lorsque ces
événements se produisent après la mémorisation.
Mémoire et pensée
Sans mémoire, aucun apprentissage n’est possible. Sans la
mémoire, aucune pensée n’est possible. Les deux aspects de
la mémoire sont :
- Aspect positif : les informations stockées et celles de
l’environnement immédiat débouchent sur de
nouvelles combinaisons.
- Aspect négatif :
 cas des idées préconçues qui nous
empêchent de penser autrement
 cas de la régularité fonctionnelle, c'est-à-dire
difficulté à reconnaitre les différents usages
qui peuvent être faits d’un objet autre que
l’usage qui en est fait habituellement.
- 194 -

INTELLIGENCE ET PENSEE
L’INTELLIGENCE
Nature de l’intelligence
a) croyances antérieures (de base)
- Binet et Simon (1905) déclarent qu’un individu
intelligent est celui qui juge bien, raisonne bien et
dont le bon sens et l’esprit d’initiative permettent de
s’adapter aux circonstances de la vie.
- Wechsler (échelle d’intelligence pour adultes en
1939) cfr W.A.I.S:
L’intelligence est la capacité de l’individu de
comprendre et de s’adapter à des situations
nouvelle. Selon ce chercheur américain, l’intelligence
est la capacité globale d’agir de façon réfléchie, de
penser rationnellement, de maitriser son
environnement, en un mot, capacité de se mesurer
au monde.
- Position actuelle
- 195 -

L’intelligence est la capacité de l’individu de


comprendre et de s’adapter à des situations
nouvelles, c'est-à-dire de s’adapter à son
environnement.
Structure de l’intelligence
a) Interrogation
On peut se demander si l’intelligence est une capacité
unique ou générale ? Une série de capacités liées à des
aptitudes spécifiques ? Ou une somme de différents types
d’intelligences.
b) Facteur général (G) et facteurs spécifiques (S)
Spearman (1904) : chaque individu est caractérisé par un
niveau d’intelligence générale ou capacité d’intelligence
générale qui oriente sa façon de résoudre les problèmes
d’adaptation au milieu (facteur G) ; mais l’individu a aussi
des capacités relatives aux diverses aptitudes spécifiques qui
interviennent dans cette adaptation (facteur S).
c) Intelligence et aptitudes primaires
La conception unitaire n’est pas entièrement
satisfaisante parce qu’il y a des différences entre les
personnes dans la vie quotidienne.
- 196 -

- Thurstone (1938) met en évidence par la méthode


statistique les différentes facettes de l’intelligence
générale, appelées aptitudes mentales primaires (au
nombre de 7) :
1. Aptitude numérique (capacité de manipuler les
nombres, opérations arithmétiques).
2. Fluidité verbale (utilisation de mots corrects).
3. Compréhension verbale (capacité de comprendre
le langage écrit et parlé).
4. Aptitude spaciale (représentation des objets et
forme dans l’espace).
5. Mémoire
6. Raisonnement
7. Vitesse de perception des ressemblances, ou
différences, ou détails.
- Guildford (1959) : théorie tridimensionnelle de
l’intelligence distingue 120 facteurs ou habiletés
spéciales dont chacune est déterminée par trois
dimensions du fonctionnement de la pensée :
1. Contenu : à quoi pensons-nous ? (figuratif,
symbolique, sémantique, comportemental) ;
- 197 -

2. Opération : comment y pensons nous, (cognition,


mémoire, pensée divergente, pensée convergente,
évaluation) ;
3. Production : sur quoi débouche cette action de la
pensée ? (unités, classes, relations, systèmes,
transformations, implications).
d) Niveaux d’intelligence
- Intelligence concrète : intelligence pratique
intervenant dans la solution des problèmes de la
vie quotidienne par l’utilisation des connaissances
ou d’apprentissage stockés en mémoire.
- Intelligence abstraite : intelligence faisant intervenir
les aptitudes cognitives nécessaires à la capacité de
raisonner et de manipuler les concepts.
e) Evolution de l’intelligence (théorie de Cattell)
-Cattell (1967) distingue en chacun de nous :
1. L’intelligence fluide ou potentielle : présente dès
la naissance, est à la base de notre capacité de
penser, de raisonner et d’abstraire. Elle atteint son
plein développement vers l’âge de 20 ans et
commence à décroitre après.
- 198 -

2. Intelligence cristallisée : elle se développe à partir


des aptitudes fluides, de l’apprentissage et de
l’expérience. Elle évolue jusqu'à la fin de la vie.

7.1.1. Mesure de l’intelligence


a) Motivation de la mesure :
Binet se vit confier la mission d’établir une échelle
d’intelligence permettant de classer les écoliers en
‘’brillants’’ et en ‘’retardés’’ de manière à constituer des
classes homogènes suivant le niveau d’intelligence des
élèves pour répondre à l’instruction obligatoire décidée en
1881 en France.
b) Instrument de mémoire :
Test ou épreuve définie proposant une tache à remplir,
identique pour tous les sujets examinés et utilisant une
technique précise pour évaluer le succès ou l’échec.
c) Variables mesurées
- Age mental du sujet : niveau mental d’un
individu déterminé par ses réussites ou échecs
dans les tests pour enfant de son âge
- 199 -

chronologique ou pour enfants d’un âge


supérieur.
- Quotient intellectuel (Stern, 1912)
C’est le rapport de l’âge mental (A.M) à l’âge
chronologique (A.C) exprimés en mois, le
résultat étant multiplié par 100.

Un est moyen ou normal puisqu’il correspond


au rapport d’un âge mental égal à l’âge chronologique.

d) Distribution de l’intelligence
Selon la courbe normale de l’intelligence
(calcul statistique), on peut distinguer dans la population
générale les catégories suivantes d’individus selon leur
intelligence.
- 200 -

68,2

34,1 34,1

13,5 13,5

0,1 2,2 2,2 0,1

0 50 100 150 200 250

Très supérieur : (génie) ;Supérieur : ;


Moyen : ;
Médiocre : ; Arriéré mental :

LA PENSEE
Définition
- C’est une aptitude à se représenter, à imaginer, à
combiner les images ou les concepts se rapportant à
des événements, des personnes ou des objets qui ne
sont pas présents physiquement.
- Mise en place de stratégies mentales faisant
intervenir les processus symboliques (acquisition des
- 201 -

concepts, planification des activités, jugement,


solution des problèmes).
Processus de pensée :
Considérons un cas courant de la manifestation de la
pensée, celui de la solution de problèmes dont le
cheminement suit les étapes suivantes :
a) Préparation : acquisition des données du problème
et des connaissances nécessaires. C’est ce qu’on
appelle faire le tour du problème.
b) Incubation : abandon provisoire du problème du
travail conscient sur lui. Adoption d’une période de
repos permettant à l’esprit du travail conscient de
se libérer des préoccupations journalières tout en
continuant ses activités sans un effort conscient.
c) Inspiration (intuition) : phase ou la solution
s’impose d’elle-même subitement, où la personne
découvre brusquement la solution.
d) Vérification (évaluation) détermination de la
qualité de la solution. Soumission de la solution
l’épreuve des faits.
- 202 -

Stratégie de la pensée
Tactiques mises en œuvre par le penseur, elles sont de
valeur et de niveaux de complexités différentes.
a) Focalisation aléatoire : consiste à émettre une
hypothèse ou à effectuer un choix au hasard, en
vérifier la validité et en cas d’infirmation, passer à
une autre hypothèse jusqu'à la solution. Stratégie
par essais et erreurs, exploration non systématique.
b) Focalisation non raisonnable : consiste à
entreprendre l’exploration d’une supposition
centrale, intermédiaire ou présentant un risque,
puis éliminer les possibilités incorrectes en
modifiant un élément ou une attribution à la fois.
Par Ex. deviner une lettre d’alphabet à l’aide
d’indices fournis par oui ou par non.
c) Focalisation systématique : elle implique que le
sujet dispose de toute les hypothèses possibles,
présentés à l’esprit et les analyser une à une de
façon systématique en tentant d’en déduire les
attributs ou les implications. (stratégie plus
rigoureuse, plus fastidieuse).
- 203 -

Par Ex. choix par l’étudiant de la matière à étudier


après avoir passé en revue les différentes
possibilités.
Types de pensée
a) La pensée convergente : intervenant dans la
recherche d’une solution précise à un problème
précis ou d’une solution correcte et définie à l’aide
de connaissance acquises antérieurement et du
raisonnement logique.
b) La pensée divergente : intervient dans la recherche
de solutions originales ou production d’un nombre
important de solutions possibles à un problème ;
elle est appelée aussi pensée créatrice.
Caractéristique de la pensée divergente (ou pensée
créatrice)
- Fluide : proposition d’un grand nombre de solutions
- Flexible : passe facilement d’un aspect du problème à
un autre.
- Originale : découvre des solutions inattendues, peu
banales, peu courantes.
- 204 -

Conclusion
La connaissance de soi et ou le soin de soi est un prérequis
pour bien connaitre, orienter les autres.
- 205 -

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

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