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Royaume du Maroc

Ministère de la Santé
INTRODUCTION GÉNÉRALE À LA
PSYCHOLOGIE

Animé par : M. EL BOUANANI Omar


Praticien et enseignant en psychologie

Octobre 2018
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Octobre 2018
Plan succinct du cours
Introduction
I. Définitions ‘‘Psychologie et notions voisines’’
II. Objet de la psychologie ‘‘domaines, méthodes et modèles pratique’’
III. Courants théoriques de la psychologie
IV. Développement psychoaffectif chez (Sigmund FREUD)
1) Définition de la personnalité
2) Bases fondamentales et différentes personnalités pathologiques
3) Le traumatisme de naissance
4) Stades de développement psychoaffectif de l’enfant
5) Théorie de l’attachement
6) L’adolescence entre crise et changement
7) Période de l’âge adulte
8) Le troisième âge (vieillissement)
V. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean
PIAGET)
1) Généralités sur le constructivisme piagétien
2) Stades de développement cognitif
VI. Réactions du malade face à sa maladie
VII . Alliance thérapeutique ‘‘soignant – soigné’’
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I. Introduction

Quels sont les cinq mots qui vous viennent à l’esprit, si


vous entendez l’inducteur ‘‘Psychologie’’ ?

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II. Définitions
Le terme ‘‘psychologie’’ est composé du préfixe psyché qui veut dire âme et du suffixe
qui signifie discours, science. d'un point de vue étymologique, le mot psychologie
désigne ''discours ou science de l'âme‘‘ Classiquement parlant, la psychologie est définie
comme la science (c-à-d ; un ensemble de savoirs et de pratiques professionnelles) des
faits psychiques.
Demont Elisabeth, « La psychologie : histoire, concepts, méthodes, expériences ». Sciences Humaines,
Auxerre, 2009, P : 6.

Autrement dit, c’est l'étude scientifique de l'esprit humain. Elle tend à connaitre les être
vivants et à expliquer le pourquoi et le comment du comportement humain individuel ou
collectif dans ses quatre dimensions cognitive, affective, relationnelle et comportementale.
Par ailleurs, elle a connue ses prémices au XVIème siècle, son développement et son essor
au XIXème avec les pionniers : Wilhelm Wundt (la Gestalt) ; Ivan Pavlov (le
Behaviorisme) ; Sigmund Freud (Courant psychanalytique) et nombreux cognitivistes.

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II. Définitions

Psychiatrie

Psychanalyse Psychothérapie

PSYCHOLOGIE

Philosophie Théologie

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II. Définitions
 Des confusions constatées au niveau de la représentation du concept ‘‘Psychologie’’ ‫علم‬
‫النفس‬, science de l’âme ‫ الروح‬et de l’esprit (Absence d’écart entre représentation savante et
représentation du sens commun ‫ الحس المشترك‬ou populaire.) ;
Pour saisir cette imbrication, nous devons distinguer deux cadres comme suit :

Cadre Objet Méthodologie

Cadre scientifique : science Comportement (qualitative, quantitative et


du comportement et des expérimentation : mettre à
processus mentaux ‫السلوك‬ l’épreuve des faits établis
(recherche et objectivement.)
approfondissement des
connaissances)
Cadre socioculturel : ‫ الروح‬/ ‫النفس‬ Explication et
(connaissance de l’âme) interprétation par le
recours au coran et aux
traditions.

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Distinction entre psychologue et métiers voisins
A) Le psychologue : est un acteur professionnel, son travail repose principalement sur
l’écoute active des sujets consultés tout en prenant en considération leur vécu psychique
dans sa globalité et sa singularité à travers l’adoption d’une attitude bienveillante de non
jugement, ce qui permet d’individualiser chacun des suivis ainsi qu’à évaluer leurs progrès.
B) Le psychiatre : est obligatoirement un médecin qui établit un diagnostic et prescrit un
psychotrope adapté à un trouble mental donné.
C) Le psychanalyste : est une personne ayant suivi une série de séances de psychanalyse
personnelle et proposant ensuite au patient une méthode de thérapie dite analytique prenant
en compte la dimension inconsciente du symptôme. Cette méthode exige une durée souvent
prolongée, et se pratique sur le divan ‫أريكة‬.
D) Le psychothérapeute : psychologue ou médecin, ayant été formé à diverses méthodes et
techniques thérapeutiques (formation post-universitaire) en vue de répondre aux demandes
des sujets consultés qui souhaitent réaliser certains changements positifs au niveau de leur
comportement et attitude.
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II. Objet d’étude & méthodes opérationnelles

« L’objet d’étude de la psychologie c’est décrire, prévoir, expliquer les conduites et


comportements de tout animal dont l’homme .» (Pieron, 1951)

Rappelant, qu’il s’agit d’une science humaine qui a pour objet principal l’étude :
- Des comportements ;
- Des connaissances ;
- Des motivations individuelles et collectives.

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II. Objet d‘étude & méthodes opérationnelles
Les méthodes diffèrent en fonction de la nature du cadre qu'il s'agit d'une recherche, une
intervention, une action d'évaluation, de diagnostic ou d'expertise. Quelles que soient
l'orientation du psychologue, il est censé de faire recours aux méthodes scientifiques et
techniques d'investigation crédibles et objectives dans la logique du respect du code
déontologique.

La méthode clinique : est avant tout une méthode scientifique destinée pour répondre à des
situations concrètes des sujets souffrants. Elle s’insère dans une activité pratique visant
l’identification et la nomination de certains états, aptitudes, comportements dans le but de
proposer un programme psychothérapeutique.

D. Lagache, définit l’objet de la clinique comme ‘‘l’étude de la conduite humaine


individuelle et de ses conditions (hérédité, maturation, conditions psychologiques et
pathologiques, histoire de la vie) en un mot l’étude de la personne totale en situation.’’

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II. Objet d‘étude & méthodes opérationnelles
La méthode expérimentale : consiste à mener certaines expériences strictement
contrôlées en laboratoire en testant la validité d'une hypothèse donnée censée influencer
le comportement étudié.
Cette méthode était considérée comme la seule qui tente d'établir des liens de causalité
entre les événements internes ou externes à l'individu et le comportement de ce dernier.

 En outre, il existe toute une série de techniques d’investigation complémentaires


comme indique ce qui suit :
L’observation ;
Les entretiens (directifs, semi-directifs, non-directifs) ;
Le questionnaire ;
Les tests et les échelles d’évaluation ;

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Domaines de la psychologie
La psychologie sociale constitue une discipline scientifique qui s’intéresse à l'étude des
phénomènes sociaux, tels que la dynamique du groupe, le changement psychosocial,
l’intégration, l’identité et la socialisation. Son objet se résume dans l’interrogation suivante :
Comment les pensées, sentiments et comportements des individus sont influencés par la
présence imaginaire, implicite ou explicite des autres ? (Allport, 1968).

La psychologie du travail : représente une branche de la psychologie qui se consacre à «


l'étude du comportement des individus et des groupes à l'intérieur des organisations. Il
porte sur les organisations en tant qu'entité, sur les forces qui modèlent les organisations
et sur l'influence des organisations sur leurs membres." (Auerbach et Dolan, 1997).

La psychologie clinique : est « la sous discipline de la psychologie qui se préoccupe du


problème de la souffrance psychique qu’elle qu’en soit l’origine. Elle se fonde sur des
méthodes variées : l’étude de cas, l’observation du comportement, et l’analyse des
discours ». (Jean Louis Pédinielli, 1994).
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Domaines de la psychologie
La psychopathologie : est la science des souffrances de l'esprit, considérée à la fois comme
une branche de la psychologie et comme une réflexion théorique sur la clinique
psychiatrique.
« Grand dictionnaire de la psychologie », Larousse, 1993, p. 620-621.
La psychologie de l’enfant : renvoie à l'étude de l'enfant comme être spécifique, différent de
l'adolescent et de l'adulte. Autrement dit, elle tend à décrire et expliquer l'évolution et les
modes d'expression des diverses composantes de la vie intellectuelle, affective et sociale.
« Grand dictionnaire de la psychologie », Larousse, 1993, p. 270-271.
La psychologie cognitive est considérée comme l'un des champs d'étude et de pratique les
plus fondamentaux de la psychologie scientifique car elle porte sur l'étude des processus et
des structures cognitives à travers lesquels nous recevons et traitons les informations,
formons et organisons nos représentations, décodons nos langages, raisonnons, prenons nos
décisions ou résolvons nos problèmes.
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III. Courants théoriques de la psychologie

Structuraliste

Fonctionnaliste

Béhavioriste

Gestaltiste

Psychanalytique

Cognitiviste

Phénomènologique 14
IV. Développement psychoaffectif chez (Sigmund FREUD)

La psychologie de développement fait partie de la psychologie générale. Elle a pour objet


l’étude de l’évolution progressive d’un organisme donné « l’ontogénèse », depuis sa
conception jusqu’à la fin de son existence, tout en explorant toutes ses transformations
cognitives, physiologiques, affectives, sociales, et comportementales.

Dans ce sens, le développement constitue un passage perpétuel d’un état de moindre


équilibre à un état d’équilibre supérieur.

NB : FREUD, PIAGET, et WALLON sont les trois théoriciens de référence lorsque l'on
évoque la psychologie du développement mais de nombreux autres auteurs existent.

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IV. Développement psychoaffectif chez (Sigmund FREUD)

1. Définition de la personnalité :
‘‘Connais-toi toi-même’’. - Socrate.

 Le terme personnalité vient du latin « persona », signifie originairement ‘‘masque


théâtral que l’acteur gardait pendant toute la pièce’’ essentiellement, l’élément stable de la
conduite d’une personne, sa manière d’être habituelle, ce qui la différencie d’autrui .
Selon Scheldon, cette notion constitue ‘‘l’organisation dynamique des aspects cognitifs,
affectifs, conatifs, physiologiques et morphologiques de l’individu.’’

Pour Ed. Guthrie, elle renvoie à ‘‘un système d’habitudes d’importance sociale qui
sont stables et résistantes au changement.’’

De sa part, Allport (1937), note que la personnalité est ‘‘une organisation dynamique
dans l’individu des systèmes psychophysiques qui déterminent ses adaptations uniques à
son environnement.’’
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Exercice

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1) Définition de la personnalité :
Le trait, est défini comme une « structure organismique qui fait partie de la
personne, relativement durable qui sous-tend les tendances cognitives, émotives et
comportementales » (Tellegen, 1991).

Test à découvrir :

http://www.psychomedia.qc.ca/tests/inventaire-cinq-facteurs-de-personnalite

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2. Les bases fondamentales et types de personnalité
a) La structure de la personnalité

D’après Sigmund Freud, la personnalité est formée de trois systèmes psychiques à savoir :
Le ça ‫ الهى‬: c’est l’instance primitive de l’appareil psychique, Freud a décrit le ça comme la
partie obscure et impénétrable de notre personnalité car il ignore les lois logiques : le temps,
l’espace. il est chaotique, c’est le réservoir de toutes les pulsions (le libido).

Le surmoi ‫ األنا األعلى‬: Il est là pour surveiller le moi, et représente également l’idéal du moi
qui regroupe l’ensemble des identifications parentales et des valeurs sociales. Le surmoi
exige du moi qu’il respecte l’idéal du moi. Certains ont un surmoi très strict et rigoureux et
d’autres ont un surmoi beaucoup moins rigide.
Le moi ‫األنا‬: représente le contrôle de la motricité volontaire, la perception de la réalité, le
refoulement (opération défensive). Autrement dit, c’est un médiateur entre le désir
fondamental et la réalité agissant par l’intermédiaire du corps moteur.

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b) Les différentes personnalités pathologiques

La personnalité paranoïaque : entrant dans la sphère psychotique, le sujet souffrant d'un trouble
de personnalité de type paranoïaque se montre méfiant, très jaloux, soupçonneux, rancunier,
susceptible d'être agité à n’importe quel moment.
La personnalité schizoïde : est souvent marquée par un certain isolement social, l’incapacité à
éprouver du plaisir, une froideur apparente avec émoussement émotionnel.
La personnalité schizotypique : manifestée par une gêne aigüe dans les relations proches, des
distorsions cognitives et perceptuelles et des conduites excentriques.
La personnalité antisociale : déterminée par un mépris plutôt qu’une transgression des droits
d’autrui.
La personnalité borderline : caractérisée par une impulsivité marquée et une instabilité des
relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects.

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b) Les différentes personnalités pathologiques

La personnalité histrionique : manifestée par des réponses émotionnelles


excessives et une quête d’attention.
La personnalité narcissique : marquée par des fantaisies ou des comportements
grandioses, un besoin d’être admiré et un manque d’empathie.

La personnalité évitante : caractérisée par une inhibition sociale, par des sentiments
de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d’autrui.

La personnalité dépendante : renvoie aux comportements soumis et collants liés à


un besoin excessif d’être pris en charge.

La personnalité obsessionnelle-compulsive : caractérisée par une préoccupation par


l’ordre, la perfection et le contrôle.

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3) Le traumatisme de naissance

Otto Rank (2002), a défendu son hypothèse qu’à la naissance tout être humain subit un

choc et qu’il tend par la suite à le surmonter en souhaitant inconsciemment retourner à la

vie intra-utérine qui représente un paradis perdu au sens figuré du terme.

 Avant la naissance, le bébé se trouve dans un état de plénitude et de satisfaction

entière ;

 Après la coupure du cordon ombilical : confrontation au monde extérieur (faim,

froid, cris vigoureux, aspiration de l’air, etc.).

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4) Stades de développement psychoaffectif de l’enfant

Que contient ce concept ?

Un stade de développement constitue une forme intermédiaire dans le cycle vital de


vie des êtres humains et des autres espèces vivants, caractérisée par la présence ou
l'apparition d'éléments ou de structures morphologiques spécifiques.
Il s’agit d’un processus dynamique, c.-à-d. une continuité, d'aspect aussi bien
quantitatif que qualitatif. Ce processus se déroule d'une manière spontanée ou
progressive et déterminé par l'interaction active entre les aspects biologiques
héréditaires et l'environnement.

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4) Stades de développement psychoaffectif de l’enfant
Selon S. Freud le développement psychoaffectif de l’enfant se forme
graduellement, en parcourant cinq stades fondamentaux à savoir : oral, anal,
phallique (œdipienne), période de latence, et génital :
Le stade oral (1ère année de la vie) : constitue le premier stade de l’évolution
libidinale, ainsi la source de pulsion (plaisirs et tensions) réside en grande partie
dans la zone orale.
NB : ‘‘l’activité sexuelle n’est pas encore distinguée de l’ingestion
d’aliments.’’

Le stade anal (entre 2 ans et 4 ans) : Second stade de l’évolution libidinale


souvent lié à l’activité de la zone érogène anale.
Le stade phallique (œdipien) : se situe entre le stade anal et le stade génital.
Dans ce stade, l’orgasme sexuel est reconnu comme source d’excitation et la
relation d’objet est marquée par l’émergence du complexe d’œdipe.
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4) Stades de développement psychoaffectif de l’enfant

Situation œdipienne : caractérisée par la succession des désirs amoureux ressentis à


l’égard du parent du sexe opposé et des désirs hostiles envers le parent du même sexe.

Période de latence : (se situe de la fin de l’œdipe jusqu’à la puberté) caractérisée par le
refoulement des pulsions sexuelles causé par la présence du surmoi et par leur
sublimation dans des activités scolaires, sociales et culturelles.

Le stade génital : se produit après l’arrivée de la puberté. Selon Freud, au cours de ce


stade, l’adolescent acquiert la maturité psychosexuelles, c.-à-d. la capacité d’avoir des
relations sexuelles procréatrices.
 Transformation de mode auto-érotique au mode hétéro-érotique (Attention centrée
sur le sexe opposé).

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5) Théorie de l’attachement
« Un nouveau né ne peut pas exister sans sa mère » D. Winnicott.

Attachement : un lien affectif d’une personne à un autre, d’un animal avec un congénère.
C’est à travers les échanges avec sa mère que l’enfant s’ouvre au monde extérieur.
(Lien avec la maman : prototype de toutes les relations affectives successives).

Pour J.BOWLBY, c’est un besoin primaire de l’homme, au même titre que manger, boire,
dormir ou se reproduire.
Répertoire des expressions faciales instinctives du nourrisson qui renforcent le lien
d’attachement :
Pleurs & cris : signaux aversifs ;
Sourire & vocalisation : attire l’attention et prolonge l’interaction ;
Succion : succion non nutritive.

Fonctions principales de l’attachement :


 Adaptative à la fois protectrice, poussant vers l’exploration.
 Régulation, physiologique, cognitive et affective.
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5) Théorie de l’attachement

 Trois schèmes d’attachement éclairent notre propos comme suit :


- Le «sûr» engageant la confiance de l’enfant ;
-Attitude ambivalente associée à de fortes angoisses de séparation ;
-L’angoissé évitant sans confiance (il peut arriver que l’attachement à la
mère soit évitant tandis que l’attachement au père est plus sûr).

 L’étude marquante du psychiatre autrichien René Spitz sur ‘‘l’attachement


chez les enfants orphelins de mère’’
-Réactions d’hospitalisme : détresse, découragement, détachement et
indifférence.

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6) l’adolescence entre : ‘‘crise et changement’’
{ débute vers 12-13 ans et se termine vers 18 à 20 ans }

Etymologiquement, le terme adolescent provient du verbe adolscere, qui signifie grandir, croitre,
pousser, se fortifier, dépasser l’âge de la tutelle.
Selon le dictionnaire Hachette, l'adolescence correspond à « l'âge compris entre la puberté
‫ البلىغ‬et l'âge adulte ». Il s’agit d’une période vitale de la vie, qui marque le passage de l'enfance
à l’âge adulte dans la mesure où de grandes transformations corporelles et psychologiques
s'opèrent.

Il constitue également un moment d’or pour l’actualisation des investissements intellectuels et la


construction de la personnalité. Cependant, elle peut être aussi une occasion de destruction
génératrice de crises, de conflits notamment avec les sujets adultes manifestés souvent par la
forme classique de refus du règlement familial, et l’apparition des conduites addictives,
alimentaires à caractère pathologique telles que la boulimie ou l’anorexie.

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6) l’adolescence entre : ‘‘crise et changement’’

Enfance Adolescence Adulte


---------------------------------------------------------------------------------------------
Difficulté d’accès
Apprentissage Maturation

Manifestations :
Facteurs biologiques Apparition des émotions difficiles ; Facteurs
(Gènes - Hormones) vulnérabilité ; affects dépressifs ; environnementaux
étrangeté inquiétante ;
émergence des processus identitaires ;
affirmation de soi ; transformation de
l’image corporelle.

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7) Période de l’âge adulte
‘‘L'adolescent devient adulte quand les angoisses de ses parents n'engendrent plus
chez lui d'effets inhibiteurs’’ Françoise Dolto.

Cette période de vie commence à partir de 25 ans, située entre l’âge d’adolescence et le
troisième âge « vieillissement », marquée par un certain développement sur quatre niveaux
: physique, affectif, intellectuel, et relationnel.
Il constitue également un changement d’état à caractère volontaire qui dépend
principalement de cinq critères indispensables tels que : ‘‘la stabilité, la maturité, l’insertion
socio-professionnelle, la responsabilité, et le sens d’organisation comme choisir son style
de vie, planifier ses projets, fonder une famille, recadrer ses pensées, ses valeurs, et ses
tendances, etc.

En psychologie, l’adulte peut être définit comme ‘‘la personne dans la force de l’âge.’’

Jean Pierre Boutint, (2005) « Psychologie de l’âge adulte », éd Que sais-je, 4ème édition, PUF, P :28.

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8) Le troisième âge (vieillissement )

Le vieillissement est un phénomène naturel qui s’inscrit dans la destinée humaine,


généralement déterminé par un ensemble de facteurs tels l’hérédité, les habitudes
alimentaires et l’environnement social et familial.

L’ors d’un cours de philosophie il fut demandé de disserter sur la question « Quand
commence le vieillissement ? » L’élève qui obtient la meilleur note avait répondu : dés
la naissance. Naître, c’est déjà vieillir.

Cette période de vie est souvent marquée par les manifestations suivantes :
- Arrêt de l’activité professionnelle ;
- Difficultés motrices, sensorielles et perceptuelles ;
- Perturbation du fonctionnement cognitif et digestif ;
-Isolement affectif et social ;
- Réactions anxiodépressives ou hyper-émotives ; 31
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IV. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean PIAGET)
1) Généralités sur le constructivisme piagétien

Jean Piaget (1896 - 1980), psychologue et biologiste suisse passionné de la pédagogie et la


représentation de l’enfant, bien qu’il ne puisse être considéré comme un théoricien de
l’éducation.

Selon le même auteur, « définir l’intelligence par la réversibilité progressive des structures
mobiles qu’elle construit, c’est donc redire, sous une nouvelle forme, que l’intelligence
constitue l’état d’équilibre vers lequel tendent toutes les adaptations successives d’ordre
sensorimoteur et cognitif, ainsi que tous les échanges assimilateurs et accommodateurs
entre l’organisme et le milieu ».

Mettre en lumière les raisonnements utilisés par l’enfant lorsqu’il est confronté
à des situations de complexités différentes.
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IV. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean PIAGET)

La théorie Piagétienne cognitivo-constructiviste vise : montrer comment l'intelligence est le


produit d'une construction au travers des interactions que se tissent entre le sujet et ses
objets. Ces constructions passent par l'action, l'opération puis la représentation grâce aux
mécanismes suivants :
1/ Assimilation ‫ التمثل أو االستيعاب‬: l'enfant tente d'agir sur le monde en fonction de ses
schèmes sensorimoteurs.
2/ Accommodation ‫ المىاءمة أو المالءمة‬: l'enfant modifie ses schèmes sensori-moteurs en
fonction de la réalité extérieure.
3/ Équilibration ‫ التىازن‬: est un processus fondamental qui représente le jeu dialectique
entre assimilation et accommodation, sa fonction principale est d’assurer le développement
psychologique.

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IV. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean PIAGET)

Vidéo interactive

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IV. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean PIAGET)

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IV. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean PIAGET)

‘‘L’homme ne réagit pas à la réalité telle


qu’elle est, mais telle qu’elle la perçoit et
la traduit comme réalité reconstruite par
ses propres opinions, ses croyances et ses
représentations…’’

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IV. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean PIAGET)

2) Stades de développement cognitif

J, Piaget distingue quatre stades de développement comme ce qui suit :

• Le stade sensorimoteur (0-2 ans) : Durant cette période, le contact de l’enfant avec le
monde environnant dépend des actions motrices qu’il exerce et des sensations qu’il
éprouve (succion d’objet, essais de préhension, empilage. Vers la fin de sa première année,
l’enfant saisit la notion de permanence de l’objet ( les objets continuent d’exister quand
ils sortent de son champ de vision).

• Le stade pré-opératoire (2 à 6-7 ans) : Caractérisé par l’avènement du langage, l’enfant


devient capable de se représenter des choses à partir de son système de pensée
symbolique. Il saisit également la notion de quantité, d'espace et de temps.
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IV. Développement de l’intelligence et du langage chez l’enfant (Jean PIAGET)

2) Stades de développement cognitif

• Le stade des opérations concrètes (6 - 7 ans à 11-12 ans) : L’enfant devient capable de
faire recours aux opérations mentale pour résoudre des problèmes concrètes ; Un certain
degré d’abstraction lui permet d’aborder les mathématiques.

• Le stade des opérations formelles (à partir de 11-12 ans) : pensée un peu proche de
celle de l’adulte marquée par un certain accès à l’abstraction, raisonnement hypothético-
déductif.

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V. Réactions du malade face à sa maladie
« La maladie grave ne met pas forcément la vie en jeu, mais
elle la bouleverse toujours » - Dr Isabelle Moley-Massol.

 La maladie est susceptible de déclencher chez le patient un tas de réactions émotionnelles


provenant de sa personnalité, sa représentation, son âge, son sexe, son anamnèse, son degré
de vulnérabilité, et son contexte de soins.
 L’annonce d’un diagnostic ou d’un pronostic donné peut enter le sujet dans un état de choc
et de sidération marqué par un certaine désorganisation au niveau de l’économie psychique,
blocage de l’esprit, silence, tremblements, déni, stress intense, anxiété, dépression,
désespoir, crise de larmes, culpabilité et honte, etc.
 L’acceptation et l’adaptation du patient avec sa maladie constitue un facteur déterminant
dans le processus thérapeutique.
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V. Réactions du malade face à sa maladie

NB : l’angoisse ressentie ne constitue pas la manifestation d’un conflit intrapsychique mais


une entité psychopathologique trouvant son origine dans la sévérité du coup de l’annonce :
‘‘la peur affreuse de souffrir ou de mourir’’.

En outre, il est fortement probable de constater les réactions suivantes :


 Interrogations relatives à la durée du processus de prise en charge, l’efficacité du
traitement et les chances de guérison.
 Demandes d’aide sociale ;
 Émergence du discours relationnel voire affectif ;
 Dégradation de la qualité de vie (doutes et soucis récurrents).

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V. Réactions du malade face à sa maladie
Les mécanismes défensifs : processus psychiques inconscients visant à réduire ou
annuler les effets désagréables des dangers réels ou imaginaires en remaniant les réalités
internes ou externes, et dont les manifestations ( comportements, idées, affects) peuvent
être inconscients ou conscients. (Lonescu et coll., 1997)

 Hiérarchisation des mécanismes défensifs selon J. Christopher Perry (2009) :

Mature Affiliation, altruisme, anticipation, sublimation, introspection, humour,


répression, affirmation de soi.
Obsessionnel Intellectualisation, annulation rétroactive, isolation.

Névrotique Dissociation, refoulement, déplacement, formation réactionnelle.

Narcissique Omnipotence, idéalisation, dépréciation.

Désaveu Projection, déni névrotique, rêverie autistique, rationalisation.

Borderline Identification projective, clivage de représentation de soi et de l’objet.

Action Hypocondrie, passage à l’acte, agressivité passive.


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V. Réactions du malade face à sa maladie

- Transfert : est un élément dramatique essentiel de la cure, fondé sur le fait que tout
comportement est en accord avec les expériences passées. Il s’agit d’une relation affective
particulière que le patient établit avec le thérapeute, inadaptée au protocole thérapeutique.
Exemple : (Tomber amoureux (se) de son thérapeute).

- Affiliation : stratégie de recours à autrui, le sujet fait appel aux autres dans le but de
chercher l’aide et la solution à ses propres problèmes. Il se confie, s’exprime, partage son
vécu, extériorise ses affects pour se libérer des tensions.
Exemple : « Quand je suis triste, j’appelle ma meilleure amie, on parle un moment, et
ca va mieux ensuite ».

- Altruisme : Donner pour recevoir, le sujet s’attache à répondre aux besoins des autres
comme moyen de satisfaire ses propres besoins.
Exemple : « Ca m’a fait du bien quelqu’un qui se trouvait dans la position que j’avais
moi-même trouvée si difficile ».

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V. Réactions du malade face à sa maladie

- Refoulement : processus du moi déployé en vue de rejeter en arrière, repousser de sa


conscience certaines tendances, désirs, ou souvenirs stressants voire douloureux.
-Exemple : « Je me demande bien pourquoi je m’énerve en ce moment ».
- Anticipation : précipitation et prévision des conséquences du problème à venir.
-Exemple : « Je savais qu’annoncer à mes parents ma décision de quitter l’école serait
stressante. Donc, avant de les affronter, je me suis entraîné en essayant d’imaginer leur
réaction de façon à mieux encaisser ».

- Humour : Recours aux aspects ironiques du problème pour atténuer le degré de la


tension ressentie.
-Exemple : « Regarde ma tête, avec tous ces boutons, je ressemble à une machine à
écrire ! ».

- Introspection : Interrogation sur ses propres pensées, sentiments, motivations ou


comportement. (recherche d’une auto-description significative).
-Exemple : « Tu as raison, j’y ai été un peu fort avec lui ! ».

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V. Réactions du malade face à sa maladie
- Sublimation : Canalisation des sentiments ou des pulsions potentiellement déplacés
ou comportements socialement acceptables.
-Exemple : « Quand je suis triste, c’est là que j’écris mes plus belles chansons ».

- Intellectualisation : Résolution des problèmes par le recours aux pensées abstraites.


Ainsi les affects dérangeants peuvent être révélés par généralisation ou une
distanciation (l’usage des termes impersonnels).
-Exemple : « la majorité des gens sont angoissés, par nature. Il est logique que cela
m’arrive à moi aussi de temps à autre »

- Déplacement : Généralisation ou déplacement d’un problème vers un autre objet


habituellement moins menaçants.
-Exemple : « Mauvaise journée au boulot. J’ai engueulé ma femme pour n’importe
quelle raison quand je suis rentré ».
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V. Réactions du malade face à sa maladie

- Dissociation : Altération momentanée des fonctions d’intégration de la conscience, de la


mémoire, de sa propre identité souvent manifestée par la survenue d’un comportement
inhabituel.
- Exemple : « Je lui ai jeté un verre d’eau à la figure. C’est pas moi, ça. Je ne comprends
pas ce qui m’a poussé à faire ça ».

- Projection : Attribuer à autrui un sentiment éprouvé par soi même sans être accepté.
- Exemple : « Ce n’est quand même pas ma faute si mon ex femme a plus de moyens que
moi ! ».

- Déni névrotique : Refus de reconnaître une réalité à caractère traumatisant.


- Exemple : « Moi, triste ? pas du tout ! qu’est ce qui vous fait croire ça? »

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VI. Alliance thérapeutique ‘‘soignant - soigné’’
« Établir une relation de confiance ! »

L’alliance désigne la notion d’union par engagement mutuel. Or, l’alliance thérapeutique
constitue le processus dynamique interactionnel qui lie le soignant avec le soigné à travers
lequel s’établit le contrat de soins qui vise retourner l’équilibre et le mieux être du second.

 Le concept « Alliance thérapeutique » a été employé pour la 1ère fois par S. Freud en
1913. Il insistait alors sur l’importance de la mise en place d’une alliance forte entre le
patient et son thérapeute pendant le déroulement du processus psychothérapeutique. (elle
est également utile pour toute démarche soignante).

 Ajoutant qu’il a signalé qu’une des difficultés et un des buts premiers du dispositif
analytique est bien ‘‘d’attacher l’analysé à son traitement et à la personne du praticien.’’«
Le début du traitement »

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VI. Alliance thérapeutique ‘‘soignant - soigné’’
 Quelle stratégie adopter pour que le patient reste l’acteur principal dans la
conception de son projet de soins ?

 Pour que cette alliance thérapeutique puisse émerger et voir le jour, les premiers entretiens
avec le patient sont très indispensables. Ainsi leur passation exige l’adoption d’une
attitude congruente, bienveillante et empathique, basée sur une logique déontologique et
de forte conscience professionnelle afin de s’assurer que le binôme soignant/soigné est
toujours en phase de contractualisation.

Représentations Représentatios,affect,
valeurs, culture, valeurs, culture,
croyances, histoire croyances, histoire
personnelle… personnelle…

Soignant Soigné 49
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‘‘De l’empathie et pas de la sympathie’’

 L’empathie : est la capacité du soignant à percevoir et comprendre la réalité que vit


le patient.

 Il faut se concentrer sur l’interprétation de ce qui vit le patient plutôt que sur les faits
réels observables (symptômes et signes cliniques).

 Le professionnalisme : disposer un statut professionnel pour établir cette alliance,


interroger le patient de manière administrative, savoir conceptualiser les problèmes,
appliquer certaines méthodes et techniques thérapeutiques.

NB : Sans professionnalisme, la charge émotionnelle peut devenir éprouvante.

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‘‘De l’empathie et pas de la sympathie’’

 L’authenticité : est l’aptitude d’un thérapeute à se sentir à l’aise dans la


situation thérapeutique avec ses propres émotions, sentiments, pensées, et
soucis personnels. En effet, nombreux patients vivent des situations difficiles
susceptibles de provoquer un malaise important chez les soignants.

 La sympathie : constitue le sentiment attractif qu’on ressent à l'égard de


quelqu'un avec beaucoup d’attention, souvent fondé sur l’aide et l’intérêt. Elle
désigne également le fait d’éprouver les douleurs ou les plaisirs d’une personne
donnée, d‘identifier ses conduites, ses réflexions, ses expériences voire ses
attitudes, etc.

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‘‘De l’empathie et pas de la sympathie’’
‘‘Un soignant a beaucoup de patients, mais ces derniers n’ont qu’un seul.’’
 Dans cette perspective, nous pouvons énumérer les conseils suivants :

Prendre soin de
l’autre, sans Être attentif,
oublier de sans être
prendre soin de sympathique.
soi même.

Être neutre,
sans être Être chaleureux,
désintéressé. sans tomber
dans l’émotivité.

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Fin du cours !

Merci de votre attention

Des questions ?
Des incompréhensions …!
Bibliographie
Berger, K. S et coll (2012). « Psychologie du développement », Collection : Ouvertures Psychologiques, éd
De Boeck Supérieur.
Boutint, J P. (2005) « Psychologie de l’âge adulte », éd Que sais-je, 4ème édition, PUF.
Collot, E (2011). « L’alliance thérapeutique : fondements et mise en œuvre », Collection : Psychothérapies,
Dunod.
Huber, W (1995). « Introduction à la psychologie de la personnalité », éd Mardaga.
Huffman, C (2009). « Introduction à la psychologie », Collection : Ouvertures Psychologiques, éd De Boeck
Supérieur.
Lecomte, J (2008). « Psychologie : courants, débats, applications », Dunod, Paris.
Papalia. D et coll (2010). « Psychologie du développement humain », Collection : Ouvertures
Psychologiques, 7ème éd De Boeck.
Perry, C. et coll (2009). « Mécanismes de défense : principes et échelles d’évaluation », 2ème éd Elsevier
Masson.
Piaget, J (1967). « La psychologie de l’intelligence », éd Armand Colin.

Webographie : Les mécanismes de défense -SIDERAL- Santé.


www.sideralsante.fr/files/download/541b98a5-ca7e-4c1a-8f39-1492191d8369.pdf

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