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PSYCHOLOGIE GENERALE

Notes de cours destinées aux étudiants des premières années de


Psychologie

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PLAN DU COURS

Introduction générale

CHAP.1. GÉNÉRALITÉS SUR LA PSYCHOLOGIE

1.1. Définitions de la psychologie

1.2. Les développements historiques

1.3. Les domaines d’applications de la psychologie

1.4. Les méthodes en psychologie

CHAP.2. LE COMPORTEMENT

2.1. La notion de comportement

2.2. Le schéma comportemental

2.3. La classification des comportements

2.4. Les déterminants du comportement

CHAP.3. LES PROCESUS SENSORIELS ET PERCEPTIFS

3.1. La sensation

3.2. La perception

CHAP.4. LA CONSCIENCE, LA MÉMOIRE ET L’HABITUDE

4.1. Les états de la conscience

4.2. La mémoire

4.3. L’habitude

CHAP.5. LA VIE AFFECTIVE

5.1. Les émotions

5.1.1. La définition

5.1.2. L’importance des émotions

5.1.3. Classification des émotions

5.2. Les sentiments

5.2.1. La notion de sentiment

5.2.2. Les catégories des sentiments

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INTRODUCTION

La quête de la compréhension de soi et de son entourage a toujours


hanté l’homme depuis ses origines. Quand il a fait l’expérience des
phénomènes dont l’application dépassait sa compréhension, il a d’abord
tenté d’attribuer cela à l’intervention de Dieu et à quelques sorts magiques,
voire à des faits dressés contre lui par des ennemis. Le jour où l’homme a
commencé à trouver un ordre dans la nature, des phénomènes qui les
rendaient ainsi accessible à sa compréhension, les racines ont pris
naissance. De façon simpliste, les sciences physiques et biologiques ce sont
développées à cause du concept de base de systématisation et de régularité
qui étaient aisément observées dans le mouvement des étoiles, la
succession des saisons et le changement cyclique au niveau des arbres et
des plantes.

L’homme veut observer ces changements, réfléchir à leur propos et


utiliser les connaissances acquises par son propre compte. Mais en même
temps, l’homme n’a pas changé sa conception de lui-même de façon subite.
Cela a dicté l’apparition des disciplines scientifiques, une façon caricaturale
de décrire l’ordre d’apparition des disciplines scientifiques peut épouser le
schéma suivant : les sciences de la nature et de la vie (la physique, la
chimie, la biologie, l’anatomie et la physiologie), ensuite les sciences de
l’homme (la psychologie, l’anthropologie, l’économie, etc.…)

Il était plus difficile au départ à l’homme d’avoir une vue scientifique


de lui-même. Les conceptions physiologiques et pédagogiques,
philosophiques, théoriques en vogue constituaient des puissants obstacles
centrés sur l’idée que l’homme pouvait regarder avec la même objectivité
qu’il utilisait dans l’étude d’autres phénomènes naturels, notamment les
saisons et les plantes. Une science naturelle de l’homme qui pouvait s’inclure
dans la psychologie a dû attendre la théorie « Darwinienne » de l’évolution.

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L’affiliation de l’homme avec les animaux a constitué un premier
moyen puissant pour contourner les considérations éthiques des anciens
philosophes (Platon). L’homme doit manger, dormir, se reproduire tel que
d’autres animaux le font. L’homme est objet de plusieurs maladies (surtout
actuellement) identiques. Il se nourrit et s’intoxique par beaucoup de
substances similaires d’où il devenait possible d’étudier l’homme par
certains animaux interposés (utilisés à la place des hommes). Si l’homme
était conçu avec la continuité des animaux inférieurs (qui ne sont pas dotés
de la ratio), il était compris qu’une science naturelle de l’homme incluant son
propre comportement d’adaptation devait être possible. C’est donc à la suite
de ce constat que l’on peut situer le développement de la psychologie. Bref,
la psychologie demeure une science post-darwinienne, elle dépasse la thèse
de l’évolution.

a) Importance de l’étude de la psychologie

La connaissance personnelle et la connaissance des autres que nous


allons rencontrer, voilà l’intérêt majeure de l’étude de la psychologie. Dans
la vie courante, nous nous préoccupons de connaître les autres et aussi de
les examiner. C’est ce qui nous rend capables de communiquer avec eux,
d’agir sur eux et avec eux. Mais, suffit-il de connaître les autres pour agir
sur eux ? Certes non, car en plus de connaître les autres il faut se connaître
soi-même parce que le comportement des autres est aussi fonction de ce
que nous sommes.

La première manière de connaître les autres est empirique (la doctrine


scientifique qui se forme par l’expérience que l’on fait sur terrain et dans les
laboratoires, par des faits et des phénomènes en récoltant des données, les
vérifier, les justifier afin d’infirmer une hypothèse) et intuitive. C’est ce qui
fait croire à beaucoup de gens qu’ils sont psychologues et qu’ils n’ont plus
besoin d’étudier la psychologie. En réalité cette connaissance n’est pas
suffisante surtout lorsqu’on veut amener les autres à agir tel qu’on le
souhaite. De la psychologie basée sur les études et les expériences il y a une

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grande différence. La situation des relations entre deux personnes est
toujours complexe et délicate. D’abord chacune a ses caractéristiques
propres et sa vision de la relation à établir, ensuite, en situation d’action les
hommes changent de manière spécifique. Chacun fait des choses de manière
individuelle. En outre, la vie avec les autres comporte des aspects
pathologiques. C’est pourquoi, en plus de la connaissance empirique,
intuitive et spontanée, il faut une connaissance approfondie de la
psychologie de monsieur et madame tout le monde, il faut une psychologie
des initiés, une psychologie scientifique qui résulte des études patiemment
menées, d’où l’importance de l’étude de la psychologie.

b) Les objectifs du cours

La vie de l’homme est essentiellement « une vie avec », une vie de


relation. Au cours de son existence, l’homme passe la plupart du temps de
ses activités au sein des institutions, donc en interaction avec les autres. Le
juriste, le gestionnaire et l’économiste, l’enseignant, la couturière, bref tous
les fonctionnaires traitent en performance avec d’autres personnes. Donc ils
mènent une vie de relation. Et la réussite dans leurs activités passe par la
connaissance des autres sans lesquels ils n’existeraient pas.

Ce cours a pour objectif de donner aux étudiants des connaissances de


base sur le comportement de l’homme afin qu’ils puissent tirer le plus grand
profit des relations humaines à la base de la vie, au sein des institutions en
particulier et dans la société en général.

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Chap.1. GENERALITES SUR LA PSYCHOLOGIE

1.1. Définitions

Étymologiquement, le terme psychologie vient de deux mots grecs :


« Psûché » et « Logos » qui signifient respectivement « âme » et
« discours » ou étude. Psûché est tiré de la mythologie grecque. Pour les
grecs, psûché est la personnification de l’âme. C’est l’âme ou l’esprit
distingué du corps. En psychiatrie, l’âme fonctionne comme le centre de la
pensée, du sentiment et du comportement qui ajuste consciemment ou
inconsciemment en reliant le corps à son environnement physique et social.

Le mot psychologie revêt plusieurs significations :

● Il peut désigner une discipline scientifique, c’est alors l’étude

scientifique des faits psychiques. Le qualificatif psychique


renvoie au fonctionnement mental. Ainsi, la psychologie est la
science des processus mentaux et comportementaux.

● Dans un deuxième sens, ce terme renvoie aux caractéristiques

émotionnelles et comportementales d’un individu, d’un groupe


ou d’une activité. Et dans le rapport avec l’autre, ce terme
renvoie à la connaissance empirique ou intuitive des sentiments,
des idées, des comportements d’autrui.

● Mais on emploi aussi ce mot pour désigner l’ensemble de

manières de penser, de sentir, d’agir qui caractérise une


personne ou un groupe. En tant que discipline (domaine de
connaissance) autonome, la psychologie est jeune, elle fût
d’ailleurs une branche de la philosophie jusqu’à la fin du 18 e S.
Elle s’est affirmée comme science spécifique en recourant à la
méthode expérimentale, notamment aux statistiques et aux
modèles mathématiques, ceci pour pouvoir avoir l’objectivité. La
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conception de la psychologie a évolué et aujourd’hui elle est de
plus en plus définie comme la science du comportement de
l’homme et éventuellement d’autres animaux supérieurs. Elle
étudie chez l’homme les fonctions psychiques et les processus
mentaux tels que : la perception, la mémoire et l’intelligence.

En d’autres termes, il s’agit de la façon consciente dont les êtres


humains sentent, pensent, apprennent, connaissent. La psychologie
moderne se donne pour tâche de recueillir des données objectives (sur
l’objet seulement) et quantifiées sur le comportement et l’expérience afin
d’en faire la synthèse dans les théories psychologiques. Ces théories aident
à comprendre, à expliquer et dans certains cas, à infléchir (influencer) le
comportement des individus. En conclusion nous la définissons comme
l’étude du comportement humain et animal ainsi que des processus
conduisant à sa production.

1.2. Les développements historiques

Bien que la pratique psychologique soit fort ancienne, la psychologie


ne s’est constituée comme discipline autonome qu’au 19 e S. Mais ses
principaux concepts furent élaborés dès le début de la philosophie dans
l’antiquité grecque. On peut considérer deux moments historiques dans ce
développement de la psychologie.

1.2.1. Les débuts philosophiques

En un sens, l’histoire de la psychologie remonte jusqu’à ces débuts


lointains où les philosophes et les membres du clergé se posaient des
questions sur la nature humaine et s’efforçaient d’expliquer le
comportement. Toutefois, la psychologie en tant que science est une
discipline beaucoup plus jeune : elle est née il y a à peine un siècle. Mais
comment s’est-elle transformée, passant du stade de la quête philosophique
à celui d’une science? C’est surtout à cause de l’utilisation d’outils et de

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techniques de recherches propres aux sciences naturelles que la psychologie
s’est bientôt distinguée. Lorsque les premiers chercheurs ne se sont plus
contentés de leur propre intuition et de leurs constatations personnelles et
se sont mis à recueillir soigneusement les informations tirées d’une
observation systématique et d’une expérimentation contrôlée, les
philosophes qu’ils étaient sont devenus des scientifiques. PLATON,
ARISTOTE, SOCRATE et d’autres philosophes, les anciens sophistes, car ils
éduquaient les gens à savoir réfléchir, penser et observer les réalités qui les
entouraient. Ils ont formulé quelques-unes de questions fondamentales de la
psychologie qui sont encore d’actualité : l’homme naît-il avec des dons, des
capacités et une personnalité spécifiques ? Ou les acquiert-il au contraire par
expérience, au fur et à mesure qu’il vit ? Comment l’homme parvient-il à
connaître le monde ? Les idées et sentiments sont-ils innés ou acquis ?

La théorie psychologique moderne puise ses racines dans l’œuvre de


RENE DESCARTES et dans celle des philosophes britanniques, tels que
THOMAS HOBBES, JOHN LOCKE au 17e S. DESCARTES affirmait que le corps
de l’homme est semblable aux rouages d’une machine, tandis que l’esprit ou
l’âme est une entité distinct dont la seule activité est de penser. THOMAS
HOBBES, JOHN LOCKE attachaient pour leur part un rôle primordial à
l’expérience comme source des connaissances. LOCKE pensait que tout ce
que l’on sait du monde extérieur, nous est transmis par les sens et que les
idées sont adéquates (correspondantes) aux choses seulement lorsqu’elles
procèdent d’une information sensorielle. « Rien ne peut arriver à la
connaissance sans passer par les sens », disait John LOCKE.

1.2.2. Les développements scientifiques

On dit volontiers de Wilhem WUNDT (1832-1920) qu’il est le « père de


la psychologie ». Il a fondé explicitement la psychologie en tant que
discipline indépendante et organisée en installant le premier laboratoire de
psychologie expérimentale à LEIPZIG, en Allemagne, en 1879, et en initiant
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les étudiants du monde entier à cette nouvelle science. Le livre de Wundt,
Principes de psychologie physiologique, publié en eux parties en 1873 et
1874, définit la psychologie conne une science de laboratoire utilisant des
méthodes empruntées à la psychologie. Wundt voulait étudier les structures
de base de l’esprit humain plutôt que ses fonctions ou ses fins, ce qui le fait
appartenir au structuralisme comme courant de référence. Dans ce but, il
élabore la méthode de l’introspection ou observation de soi en lui ajoutant
des protocoles expérimentaux bien précis. L’un des étudiants de Wundt,
Edward Bradford TITCHENER (1867-1927) appela ainsi « structuralisme » le
travail de son maitre et le fit connaitre aux États-Unis. Mais, après de
virulentes critiques, le structuralisme fut jugé inapproprié et pas réellement
scientifique par un autre courant, le fonctionnalisme.

Considérée comme la première doctrine psychologique véritablement


américaine, le fonctionnalisme était d’un caractère tout à la fois plus
scientifique et plus pratique que le structuralisme, auquel les premiers
fonctionnalistes en particulier William JAMES et John DEWEY reprochaient
son manque de pertinence. Ceux-ci, ainsi que les autres penseurs qui se
sont rattachés à cette école, ont voulu réunir des connaissances qui
pouvaient s’appliquer à la vie quotidienne. Intéressés par la façon dont
l’organisme s’adapte à l’environnement, ils cherchaient ò savoir comment
l’esprit fonctionne, ce qu’il fait. Les fonctionnalistes ont élargi les horizons de
la psychologie. Ils ont développé plusieurs méthodes de recherche qui
dépassent l’introspection telles que les questionnaires, les tests mentaux et
les descriptions objectives du comportement. En outre ils ont élargi l’éventail
de leurs sujets bien au-delà des introspectionnistes, en faisant appel aux
enfants, aux animaux et aux individus mentalement retardés.

Les psychologues allemands ayant fondé l’école de la Gestalt au début


du 20ème siècle soutiennent que, dans l’esprit, l’essentiel ce n’est pas des
éléments particuliers, comme le prétendent les structuralistes, mais la
« gestalt », c’est-à-dire, l’organisation ou la forme que ces différents
éléments créent ensemble. A la différence des behavioristes, les gestaltistes
admettent le rôle de la conscience, mais ils refusent de l’étudier par petits
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fragments. Ils défendent l’idée que le tout est plus grand que la somme de
ses parties, un point de vue particulièrement important dans l’étude de la
perception.

Les premiers médecins qui s’intéressèrent aux maladies mentales ont


également contribué au développement des théories psychologiques
modernes. Ainsi la classification systématique des troubles mentaux réalisés
par les pionniers allemands de psychiatrie EMILE KREPELIN sert encore de
base aux méthodes de classification en usage aujourd’hui. Plus célèbre
encore est l’œuvre de SIGMUND FREUD (1856-1939) inventeur du système
d’analyse et de traitement connu sous le nom de Psychanalyse.
Contrairement aux approches précédentes, centrées sur des techniques de
laboratoire, la psychanalyse ne s’efforçait pas d’acquérir avant tout un statut
de science pure. Elle ne cherchait pas tant à rassembler des connaissances
sur le fonctionnement normal de l’esprit qu’à appliquer d’amblée un nouveau
type de traitement pour les individus qui manifestaient des troubles du
comportement. Elle tirait l’essentiel de ses données d’observations cliniques
plutôt que d’expériences contrôlées en laboratoire. Freud estimait que de
puissantes urgences biologiques, le plus souvent de nature sexuelle,
influençaient notre comportement. Pour lui, ces pulsions étaient
inconscientes et créaient des conflits entre l’individu et les normes de la
société.

Cherchant à découvrir comment se déroulent les processus de la


pensée, la plus récente école de psychologie cognitive dérive du grand
courant de la psychologie expérimentale. Pour les psychologues
cognitivistes, il ne suffit pas d’analyser le comportement en termes de
simples réactions stimulus-réponse, mais de comprendre de quelle façon
l’esprit traite l’information qu’il perçoit, comment il l’organise, l’emmagasine
en mémoire, la rappelle et enfin, comment il l’utilise. Le Suisse JEAN PIAGET
a apporté une contribution remarquable à la psychologie génétique (la
psychologie de l’enfant et de l’adolescent) en découvrant les principales
étapes du développement de l’intelligence. En 1905 le Français ALFRED

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BINET en élaborant la première échelle métrique de mesure de l’intelligence
donna naissance à la méthode de « TESTS MENTAUX».

Aux États unis, jusqu’aux années 1960, les développements de la


psychologie furent essentiellement déterminés par des considérations
pratiques. Le praticien chercha à appliquer la psychologie au domaine de
l’école et de l’entreprise et s’intéressa peut aux processus mentaux. Il
limitait l’objet d’étude de la psychologie au comportement manifesté,
observable et vérifiable dans les relations intersubjectives (ou
interpersonnelles). Le chef de fil de ce mouvement appelé behavioriste est le
psychologue JOHN WATSON (1878-1958), auteur de l’article « La
psychologie vue par les behavioristes » publié en 1913 et qui constitua l’acte
de naissance de ce courant. Pour un behavioriste, il est inutile de savoir, à la
manière des structuralistes, ce qu’un individu voit ou ressent ou encore, à la
manière des fonctionnalistes, comment il pense et pourquoi. Par contre, il
est parfaitement possible de voir ce que fait cet individu. Autrement dit, les
behavioristes étudient des comportements et des événements observables.
Ils remplacent l’introspection en tant que procédé de recherche par des
études en laboratoire portant sur le conditionnement, une forme
d’apprentissage. S’ils parviennent à déterminer quel type de réponse une
personne ou un animal fera à un type particulier de stimulus, ils estiment
qu’ils auront pu ainsi découvrir l’essentiel sur l’activité de l’esprit. Avec cette
orientation bien spécifique, la nature de la recherche se modifie. Les
behavioristes se limitent aux études d’apprentissage faites en grande partie
sur des animaux de laboratoire. Ces recherches soulignent le rôle de
l’environnement dans le façonnement de la nature humaine et minimisent
les caractéristiques héréditaires. L’autre figure plus importante de ce courant
est B.F. SKINNER. Né en 1904, Skinner n’est pas seulement le chef de file
des behavioristes d’aujourd’hui, c’est aussi l’une des personnalités qui ont
exercé une influence majeure sur l’ensemble de la psychologie. C’est dans
l’application de la méthode scientifique à l’étude du comportement que
réside l’apport majeur du behaviorisme. L’accent est mis sur les
comportements et les événements observables par opposition aux mesures

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de nature introspectives des structuralistes. Le behaviorisme a également
élargi la portée de la psychologie en y incluant l’étude des animaux puisque
par ce moyen, il est possible d’en apprendre davantage sur les humains.
Cette école a contribué à faire de la psychologie une discipline véritablement
scientifique qu’elle a façonnée profondément et de façon durable, en dépit
d’une simplicité délibérée qui l’a empêchée de traiter convenablement les
facteurs psychologiques non observables, c’est-à-dire, presque tout le
domaine de l’émotion et de la pensée.

En définitive la psychologie moderne reste à bien d’égards héritière


des champs de recherche et de type de spéculations dont elle est issue.
Ainsi, voit-on certains psychologues se consacrer avant tout à la recherche
psychologique, tandis que d’autres privilégient l’aspect thérapeutique, et
d’autres encore moins nombreux cherchent à développer une conception
plus globale, plus philosophique de la psychologie. Si certains praticiens
continuent à vouloir confirmer ou limiter la psychologie à l’étude du
comportement dans l’esprit du behaviorisme, la plupart des psychologues
considèrent aujourd’hui que la structure mentale constitue le véritable objet
de la psychologie.

1.3. Les domaines d’application de la psychologie et les champs

d’activité du psychologue.

Nous définissons la psychologie comme « la science qui étudie le


comportement et l’activité mentale ». Cependant, les activités des
scientifiques dans n’importe quel domaine d’un effort concerté orientées vers
un but ne relèvent pas simplement de la définition du champ mais
dépendent d’un complexe historique social. Aussi, nous comprenons mieux
la psychologie en regardant ce que les psychologues font réellement.

1.3.1. Les champs d’activités du psychologue

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L’activité du psychologue porte essentiellement sur trois groupes de
fonctions :

1. Les fonctions cognitives de l’homme et de l’animal comprenant la


perception, l’intelligence, la mémoire, le langage…

2. Les fonctions affectives et dynamiques telles que les attitudes,


les intérêts, la motivation, les émotions et les sentiments;

3. Les fonctions motrices et instrumentales.

Tandis que les champs d’activités du psychologue sont tellement diversifiés


et de nouveaux champs ne cessent d’apparaitre. Nous distinguerons
cependant quelques grandes catégories d’activités professionnelles du
psychologue. Il intervient principalement dans les activités suivantes :

- La recherche fondamentale ou appliquée dans les universités, les


centres de recherche, l’industrie…;

- L’enseignement à travers la participation à la formation des


psychologues, à l’enseignement de la psychologie;

- Les interventions dans les établissements spécialisés (hôpitaux, homes


des vieillards, centres médico-psychologiques…);

- Les interventions dans les milieux scolaires (planification des


programmes scolaires, diagnostic et traitement des troubles scolaires,
orientation scolaire et professionnelle…);

- Les interventions au niveau d’institutions diverses comme les


tribunaux, la circulation routière.

1.3.2. Les domaines d’application de la psychologie

Les principaux enseignements théoriques de la psychologie retiennent


les branches suivantes :

a) La psychologie générale

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Étudie des phénomènes psychiques chez l’homme adulte et normal,
abstraction faite des différences individuelles.

b) La psychologie animale

Elle étude du comportement des animaux par curiosité scientifique ou


pour éclairer des points obscurs du comportement de l’homme. On parle
actuellement de biologie du comportement ou étiologie pour désigner
l’étude du comportement de l’animal dans son milieu naturel dont l’un de
grands meneurs est KONRAD LORENZ.

c) La psychologie génétique ou du développement

Qui se propose de d’écrire et d’expliquer l’évolution des phénomènes


psychologiques qui s’opèrent au cours de l’existence dès la conception à la
naissance jusqu’à la vieillesse. Elle peut se limiter à certaines portions de la
vie, on parle alors de la psychologie de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte
ainsi que du 3e âge.

d) La psychopathologie

Elle s’occupe essentiellement des déviations de la vie psychique, des


troubles affectant cette vie psychique.

e) La psychologie sociale

Il s’agira de la psychologie qui regarde les interactions sociales. A


chaque groupe social correspondent des types d’interactions. Aussi à leur
influence sur le comportement individuel.

f) La psychologie différentielle

Elle étudie les différences interindividuelles autrement dit le


comportement selon qu’il dépend des variables tels que le sexe, l’âge, la
race… et intra individuelles (au sein d’un même individuel)

g) La psychologie scolaire

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Elle s’occupe des problèmes d’adaptation de l’enfant en milieu scolaire
et de son orientation en vue du développement de ses potentialités grâce
notamment à un meilleur choix de filière d’étude.

h) La psychologie industrielle

Elle s’occupe des comportements de l’homme en milieu industriel. Elle


se préoccupe de rendre le lieu de travail attrayant, plus satisfaisant et plus
productif pour le travailleur et pour l’employeur.

j) La psychologie judiciaire

Elle fait référence aux divers usages des théories psychologiques dans
les domaines spécifiques de la vie des hommes dans la société. Elle cherche
à améliorer la compréhension des problèmes en milieu carcéral en vue d’une
éventuelle réinsertion sociale harmonieuse de détenus et pour prévenir la
récidive.

REMARQUE : on utilise généralement le terme psychologie appliquée pour


faire référence aux divers usages des théories psychologiques dans les
domaines spécifiques de la vie des hommes dans la société.

1.4. Les méthodes en psychologie

Autant les domaines sont nombreux autant les méthodes sont variées.
Nous avons arrêtés seulement 5 parmi elles, toutes sont pour étudier le
comportement de l’homme. La psychologie utilise un arsenal des méthodes
en vue de rassembler les faits concernant les comportements humain et
animal.

1.4.1. L’introspection

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Celle qui permet à l’homme de regarder son propre intérieur, son état
de conscience avec une certaine finalité : la cohérence des actes et la vie à
laquelle il adhère. Le terme introspection vient de la combinaison des
éléments intro : dedans et aspire : regarder. Cette méthode consiste pour
un sujet à tourner son attention ou son regard à l’intérieur de lui-même, afin
de se rendre compte de ses propres états de conscience. Le sujet fait
attention aux faits de sa vie intérieure et les rapporte verbalement. La
méthode est bonne car l’individu est son propre juge, cependant elle
comporte des limites telles que : en effet elle ne permet pas une grande
objectivité parce que le sujet est le seul à rendre compte de ses états. Elle
ne peut donc être appliquée à tous les domaines de la psychologie.

1.4.2. L’Extrospection

Cette méthode consiste dans l’observation extérieure des faits


psychiques par d’autres personnes ou sujets. Le sujet est observé par
d’autres pas par lui-même. Elle recouvre donc le sens propre de
l’observation. Observer, c’est considérer avec attention en vue de découvrir
ou d’étudier un phénomène. L’observation peut être provoquée ou
spontanée. Celle provoquée prend le nom d’observation expérimentale.
Cette méthode présente les avantages suivants :

- Elle garantit une plus grande objectivité car les phénomènes externes
peuvent être observés par plusieurs personnes.

- Elle a un champ d’application plus vaste que l’introspection

- Elle permet une plus grande précision tout en fournissant des données
plus facilement mesurables.

Toutefois cette méthode est sujette à des limitations certaines. D’une part
elle peut souffrir de l’équation personnelle du préjugé dans l’interprétation
du fait observé, ce qui peut lui faire perdre l’objectivité. Ensuite,

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l’extrospection est incapable d’atteindre directement certains phénomènes
inconscients.

1.4.3. La méthode expérimentale

La méthode expérimentale a été inventée par les psycho-


physiologistes dont Claude BERNARD (1813-1878) qui a défini les principes
fondamentaux de toute recherche scientifique. Pour lui, la méthode
expérimentale consiste à formuler une hypothèse, c’est-à-dire à supposer
l’existence d’une relation entre plusieurs phénomènes et à vérifier
empiriquement cette hypothèse. La méthode expérimentale est donc un
mode de connaissance qui se distingue essentiellement du mode de
connaissance philosophique. Celle-ci est fondée sur l’évidence des
propositions et les exigences de la pensée réflexive pour aboutir à un
système de connaissance aussi cohérent que possible. Le raisonnement
philosophique est dirigé par les lois de la pensée, tandis que dans le cas de
la science, le contrôle est assuré par des vérifications empiriques. Une
expérience consiste en une intervention active destinée à provoquer dans
des conditions définies des phénomènes à étudier. Ainsi, l’expérimentation
consiste à observer les manifestations d’un comportement à partir de l’action
de l’expérimentateur. Elle se fonde sur la manipulation d’une variable
(indépendante) en vue d’observer les effets sur une autre variable qu’on
appelle (dépendante). Ici on isole un phénomène pour observer les
répercussions de ce phénomène sur le comportement; on crée donc une
situation artificielle. Notons que dans l’observation expérimentale, il y a
l’expérimentateur qui provoque, tandis que dans l’observation spontanée le
phénomène se produit de soi sans l’expérimentateur. La recherche
expérimentale comporte généralement quatre étapes :

● L’observation qui permet de déceler les faits remarquables et les

connaitre avec précision;

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● L’établissement des hypothèses sur la relation qui existe entre

les faits;

● L’expérimentation proprement dite qui a pour but de vérifier la

validité des hypothèses;

● L’élaboration des résultats et leur interprétation.

1.4.4. Le Test

Un test est une épreuve définie, impliquant une tâche à remplir,


identique pour tous, pour tous les sujets examinés avec une technique
précise pour l’appréciation du succès ou de l’échec ou pour la notation des
résultats. On peut Administrer sur les mêmes individus et plus ou moins du
même âge et dans les mêmes conditions, les mêmes questions, dans une
échelle temporaire pas très longue.

La méthode de test consiste donc dans la mesure rapide d’un


comportement à travers les réponses qu’un individu fournit à un stimulus
standard appelé test. Les réponses que l’individu fournit suite aux questions
posées. On peut mesurer l’intelligence, la personnalité, la créativité…

Un test peut être présenté sous plusieurs formes : verbal ou non,


papier-crayon, manipulation des objets. Du point de vue pratique, les
résultats à un test permettent de situer quelqu’un par rapport à un étalon
(mesures standard ou normes, un objectif à atteindre).

1.4.5. La méthode clinique

Le terme clinique vient du grec « klinê » qui veut dire le lit et par
extension le lit du malade. Par méthode clinique on attend l’ensemble
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d’observations réalisées au chevet du malade. Mais elle n’est pas
nécessairement celle que le psychologue utilise uniquement auprès du lit du
malade. Elle est, certes, la méthode de choix employée en psychologie
pathologique par les psychologues appelés à travailler en collaboration avec
des médecins, dans les différents hôpitaux, dans les consultations d’hygiène
mentale, mais la méthode clinique s’applique aussi bien aux conduites
adaptées qu’aux désordres de la conduite. Elle consiste donc à observer
systématiquement un individu de manière approfondie pour saisir sa
situation et éventuellement intervenir. Elle consiste à pratiquer l’observation
d’un sujet sans s’entourer de procédés instrumentaux et en mettant l’accent
sur une attitude bien définie par Daniel LAGACHE : « envisager la conduite
dans sa perspective propre, relever aussi fidèlement que possible les
manières d’être et de réagir d’un être humain concret et complet aux prises
avec une situation, chercher à en établir le sens et la genèse, déceler les
conflits qui le motivent et les démarches qui tendent à résoudre ces
conflits ». Elle vise avant tout la connaissance de l’individu concret et pris
dans sa totalité. On l’appelle aussi « méthode de Survey » ou « méthode de
cas ».

1.4.6. L’enquête

Il est possible d’étudier un comportement ù partir des réponses


obtenues à une interview. Une des conditions essentielles ici est la clarté des
questions, il faut encore ajouter la sincérité de l’interviewé et le risque de
désirabilité sociale. C’est une méthode couramment utilisée dans les études
sur l’opinion publique. Elle s’applique à une situation douteuse en recourant
à un questionnaire ou à une interview.

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Chap.2. LE COMPORTEMENT

2.1. Notion de comportement

Au sens psychologique, le comportement « behavior » est compris


comme une adaptation, ou une somme d’adaptations acquises ou innées que
l’individu, durant le cours de sa vie personnelle, développe en réaction aux
conditions changeantes de son milieu.

Ainsi la vie psychologique se distingue dans la vie organique


qu’étudient la physiologie, la biologie ou l’anatomie et constitue
l’appropriation du comportement aux conditions permanentes ou
changeantes du milieu physique, biologique et social. En effet, au niveau
psychologique, le comportement est généralement une réponse à une
situation donnée c’est-à-dire à un ensemble des conditions cohérentes entre
elles. Les observations du comportement peuvent être ou non orientées. Le
psychologue cherche, à travers les observations objectives à trouver
l’ordonnancement (ordre systématique) dans tout comportement. Il convient
de se rappeler que le but de la psychologie est de déterminer les conditions
auxquelles l’être (humain et animal) s’adapte et la recherche des
mécanismes et des lois de cette adaptation.

20
2.2. Le schéma comportemental

Tous les ajustements (mécanismes d’adaptations), ceux de l’homme


comme ceux de l’animal, les plus compliqués comme les plus simples, sont
décomposables en deux éléments essentiels : - la réponse à l’acte d’une part
et les stimuli ou situations qui déclenchent cette réponse d’autre part. La
formulation de la relation entre ces deux éléments conduit à obtenir un
schéma comportemental. Le schéma simpliste des premières écoles de la
psychologie (les behavioristes) mettait en évidence le fait que la réaction est
fonction directe ou unique de la stimulation. Formellement : S------R
(S=Stimulus; R=Réponse, pour dire que tout stimulus conduit à une
réaction).

Ce schéma a été critiqué du fait qu’un stimulus appliqué à plus d’une


personne ne conduit pas forcément à la même réaction. Ainsi, les apports de
la psychologie moderne surtout des théories sur la personnalité ont conduit
à l’enrichissement du schéma initial en y intégrant l’organisme ou la
personnalité. Le schéma donc devient : S------O--------R ou

S------P-------R

S = Stimulus, O = Organisme ; P = Personnalité ; R = Réaction ou Réponse

Dans ce schéma une place importante est accordée au rôle que


l’organisme ou la personnalité joue dans l’élaboration de la réaction que
manifeste l’individu. Ainsi, une même stimulation appliquée à 2 organismes
différents peut donner lieu à 2 réactions différentes. Dans ces 2 schémas : S
—O---R ; S-------P------R- la psychologie behavioriste se préoccupe
essentiellement de la réaction. Ce qui se passe au niveau de l’organisme est
considéré comme boîte noire.

En définitive le comportement humain ne peut pas être saisi d’un point


de vue mécaniste, en estimant que seulement il faut stimuler et avoir les
réactions. Car les facteurs qui commandent aux réactions sont généralement
complexes. Ils incluent les facteurs de l’environnement social. L’expérience

21
de l’individu, le moment, la projection sur les résultats attendus
interviennent pour déterminer la réaction. C’est pourquoi on parle des
situations. Le mot « réponse » dans le schéma comportemental désigne, au
sens restreint, « toute modification des muscles, toute sécrétion glandulaire
provoquée par l’action du stimulus ». Le plus souvent le psychologue a à
faire à des réponses complexes. Le terme « stimulus » a un sens plus riche
en psychologie qu’en physiologie. Il désigne toute excitation en provenance
soit du milieu extérieur soit du milieu interne. En psychologie le stimulus
c’est « tout élément qui déclenche le processus conduisant à la
manifestation d’un comportement ». La réaction a pour mission essentielle
de rétablir l’équilibre rompu par l’excitation.

2.3. Classification des comportements

Les possibilités humaines des réactions sont tellement vastes, qu’il


peut paraître impossible de les classer. Il est pourtant important de tenter
cette classification pour le besoin de compréhension. Ici, bien entendu, on
s’occupe très peu de fonctions, de conséquence ni des caractères descriptifs
du comportement. Schématiquement on essaye de subdiviser le
comportement selon 2 critères : la manifestation et l’origine.

Selon la manifestation on distingue les comportements explicites des


comportements implicites. Les comportements explicites sont des réponses
directement observables c’est-à-dire ouvertes. Par exemple le fait de bailler
est un comportement observable. Certaines réponses de l’organisme ne sont
pas directement observables parce qu’elles sont par nature internes. Dans
ce cas on parle des réponses implicites. (Selon la manifestation)

Selon l’origine, les comportements se répartissent en comportements


innés (système héréditaire) et comportements acquis (objet acquis). Les
réponses ou comportements innés sont hérités c’est-à-dire spécifiques
(particulières) et indépendantes de l’expérience du sujet. Elles sont

22
généralement précoces et si toutes ne sont pas forcément présentes à la
naissance, toutes celles qui existent déjà à la naissance sont innées. C’est le
cas des instincts et des réflexes. Les réponses acquises sont tout
simplement apprises, elles sont dépendantes dans leur existence des
contacts répétés que l’organisme a eu avec son milieu. Autrement dit, elles
sont liées à l’histoire et à l’expérience de l’individu

2.4. Les déterminants du comportement

Le comportement est le produit des trois composantes : le système


nerveux S.N, l’hérédité et le milieu.

2.4.1. Le système nerveux

Il est l’ensemble de structures anatomiques caractérisées du règne


animal impliqué dans la perception et dans la transmission des informations
provenant de l’environnement, dans la commande des muscles et autres
organes effecteurs ainsi que dans la coordination des diverses fonctions
vitales. L’étude du système nerveux constitue la discipline appelée « la
neurophysiologie ». Le système nerveux est le centre de la commande de
notre comportement sous toutes ses formes. Les réflexes, les instincts, la
pensée abstraite, l’exécution, la motricité (les mouvements). Le système
nerveux se compose de deux parties : Le système nerveux central (SNC),
Le système nerveux périphérique (SNP). Le 1e SNC est la partie constituée
par la boite osseuse comprenant le crâne et le tronc cérébral : le cerveau et
la moelle épinière. Le 2e SNP comprend les différents nerfs qui partent du
système nerveux central pour innerver (injecter) le reste de l’organisme.

Le tissu nerveux comprend plusieurs types de cellules, mais la cellule


nerveuse proprement dite est LE NEURONE. Il a pour rôle par l’intermédiaire
de ses prolongements cellulaires de recueillir et de conduire les informations
23
nerveuses au sein du centre nerveux pour le traitement. Le neurone véhicule
d’une zone de l’organisme à une autre, sous forme d’impulsion nerveuse de
nature électrique. Des organes vers le cerveau, l’information est conduite
par le neurone sensitif ou les nerfs afférents. Et du cerveau vers les organes,
l’information est transportée par les nerfs afférents ou neurones moteurs. Le
cerveau est sans conteste la centrale du psychisme humain ou animal.
Plusieurs preuves abondent et démontrent cette affirmation : la complexité
du SN entraîne une complexité du psychisme.

En effet, l’espèce humain qui a le cerveau le plus complexe et le plus


volumineux de toutes les espèces a aussi le psychisme le plus riche et
l’intelligence la plus prodigieuse qui existe sur la terre. Pour atteindre
l’achèvement de leur complexité, les cellules nerveuses prennent beaucoup
de temps après la naissance. C’est pour cela que les branches animales au
cerveau complexe connaissent une enfance relativement prolongée. Toute
destruction ou lésion grave d’une partie du cerveau s’accompagne d’une
perturbation du comportement ou à l’extrême du coma.

2.4.2. L’hérédité

L’hérédité est l’ensemble des propriétés transmises des ascendants


aux descendants par l’entremise des éléments cellulaires appelés « gènes ».
Ces propriétés ou caractères héréditaires peuvent être le groupe sanguin, la
couleur des yeux, la chevelure, le pelage etc. Certains caractères
héréditaires sont dits liés au sexe. Dans le cas d’une hérédité liée au sexe,
les gènes responsables du caractère correspondant sont portés par les
chromosomes X. Le chromosome portant très peu de gènes est dit muet.
L’une des plus grandes contributions au développement des études sur
l’hérédité fut la distinction établie en 1911 par le botaniste Danois WILHEM
JOHANNSEN entre le génotype et phénotype.

Le génotype se rapporte aux gènes (que Wilhelm a utilisés pour la


1ère fois dans l’histoire du monde) qu’un organisme est capable de
24
transmettre à la génération suivante, tandis que le phénotype correspond à
l’apparence physique, aux caractères visibles dépendants de ces gènes. Le
phénotype peut refléter directement et simplement le génotype. Mais si un
organisme possède un gène dominant et un gène récessif, le phénotype
correspond au caractère dominant masquant ainsi la présence du gène
récessif, comme l’avait constaté MENDEL. Il apparaît clairement, qu’on ne
peut établir d’emblée une liaison directe entre les gènes et ce qu’un individu
fait. Tout ce dont on peut être sûr c’est que le gène contrôle le
fonctionnement des tissus et des organes d’un corps et ainsi la façon dont le
corps fonctionne sur le plan physiologique. On sait aussi que ce
fonctionnement du corps affecte largement le comportement. C’est à partir
de cela qu’on peut avoir la liaison entre les gènes et le comportement.
L’importance du rôle que joue l’hérédité sur le comportement dans le
développement de l’individu peut être saisie à travers certaines
observations :

- La similitude intellectuelle et le développement chez les vrais jumeaux


(univitellins : issus d’une seule cellule)

- La présence de certains talents chez les individus ayant le même


ancêtre.

- Le caractère sexuel : on sait par exemple que les hommes et les


femmes diffèrent non seulement biologiquement mais aussi
psychologiquement. Ainsi le caractère sexuel hérité des parents
détermine fortement le caractère et le tempérament des enfants.

2.4.3. Le milieu

On oppose généralement l’hérédité au milieu. Par ce dernier terme


(milieu) on sous-entend non seulement le milieu extérieur c’est-à-dire
physique mais aussi le milieu intérieur ou biologique.

a) Le milieu intérieur
25
Presque tous les organes du corps ont une liaison avec le
comportement de l’individu. Cependant, certains organes sont plus impliqués
dans le comportement que d’autres. C’est par exemples : les organes de
sens, le cerveau et les effecteurs c’est-à-dire les muscles et les glandes. Les
glandes sont des cellules qui produisent une sécrétion. Il existe deux
grandes catégories de glandes selon la façon dont la sécrétion est libérée :
les glandes exocrines et endocrines. Les glandes exocrines libèrent leur
sécrétion par l’intermédiaire d’un canal ou d’une cavité. Les glandes
endocrines rejettent leurs sécrétions appelées « hormones » directement
dans le sang. Leur fonctionnement est complexe et se fait sous la
dépendance de l’hypophyse (qui se trouve au niveau de la base du crâne).
Par l’intermédiaire de l’hypophyse, ces glandes sont commandées par
l’hypothalamus. Elles sont nombreuses et jouent un rôle important dans la
croissance, la digestion, le fonctionnement du système nerveux et les
fonctions sexuelles. Le milieu intérieur ne se limite pas seulement aux
glandes. Les muscles effecteurs font également partie intégrante du milieu
interne. Il y a aussi la nourriture qui, venue du milieu extérieur, sera
assimilée et deviendra le sang, les vitamines, les acides aminés… pour faire
désormais partie du milieu intérieur.

b) Le milieu extérieur ou environnement

Par environnement, on entend l’ensemble des conditions externes qui


influencent de différentes manières le comportement de l’individu c’est-à-
dire son développement, sa croissance et le processus entier de la vie. Il
existe donc une multitude de facteurs qui peuvent ainsi influencer l’individu.
On peut les grouper en facteurs d’environnement physique et facteurs
d’environnement social.

1. L’environnement physique externe : il faut entendre ici, toutes les


conditions géophysiques, tous les objets animés ou inanimés qui nous
entourent et qui peuvent constituer des stimuli externes. C’est
ordinairement grâce aux sens que les stimuli extérieurs agissent sur notre
comportement. Dans la plupart de cas, l’action de l’individu est fortement

26
influencée par ce qu’il voit, entend ou sent. Ainsi la vie est une réponse
continue et continuelle à la stimulation. En même temps que l’homme peut
changer ou modeler l’environnement extérieur, ce dernier agit sur lui et le
change. Bien plus, les facteurs extérieurs ne peuvent dans certains cas
influencer certains éléments héréditaires.

2. L’environnement social : tout ce que nous avons dit concernant le


comportement jusqu’ici se rapporte à peu près aussi bien à l’homme qu’à
l’animal. En effet, malgré son prodigieux cerveau, l’homme ne serait pas
différent de l’animal s’il n’y avait aucun autre élément qui intervenait. Il
s’agit de la culture. L’homme est donc un animal culturel. La culture se
définit comme un ensemble organisé de comportements acquis ou transmis,
caractéristiques d’une société particulière. Parmi ces comportements acquis
et transmis il faut les conduites sociales. (Ex : les interdits, tabou, les lois, le
totem : un animal sacré dans une culture, ex : le lion), fabrication des outils,
la fonction symbolique (la langue, l’écriture,…) et la fonction
d’apprentissage.

Dès sa venue au monde, l’individu trouve un cadre socialement


organisé c’est-à-dire une société avec des normes qu’il doit respecter. Ici
l’homme est compris comme un organisme biologique qui rencontre quelque
chose de non biologique avec lequel il entre en interaction. Le rôle de la
société sur l’individu apparaît évident quand on sait qu’il est impossible à
l’enfant de survivre sans bénéficier de l’aide de ses parents. La famille
constitue ainsi une première organisation sociale que l’enfant trouve à sa
portée. Viendront ensuite les amis, les voisins, l’école, l’entreprise, le groupe
culture.

L’effet de la culture sur le comportement de l’individu se manifeste


sous divers aspects : attitudes religieuses, croyances, opinions, modes de
vie. A une échelle plus réduite, le groupe influence le comportement de
l’individu et celui-ci à son tour peut influencer le groupe. Il y a : - le groupe
d’appartenance (ex : les étudiants). – le groupe de référence (ex : musicien,
blancs). Quoi qu’il en soit, chaque être humain porte en lui la combinaison

27
des effets de l’hérédité et du milieu dans lequel il vit. Hérédité et milieu ont
donc sur l’individu un rapport de complémentarité et non celui d’opposition
car on ne peut concevoir un individu sans héritage génétique, comme on ne
pourrait le concevoir sans culture (ensemble des éléments organisés acquis
et transmis).

Chap.3. LES PROCESSUS SENSORIELS ET

PERCEPTIFS

Nous venons de voir au chapitre précédent que le comportement est le


résultat de deux groupes de facteurs : d’une part les stimuli externes ou
internes qui sollicitent la réaction du sujet, d’autre part les dispositions du
sujet qui répond à l’effet de la stimulation. Toutefois, pour que le sujet
réagisse, il est indispensable qu’il prenne connaissance des stimuli. La
perception est justement cette fonction cognitive qui permet à l’organisme
humain ou animal de prendre connaissance des stimuli. Cette prise de
connaissance donne lieu à de sensations nombreuses et complexes. Les
comportements des individus dépendent largement de la façon dont ils
sentent et perçoivent le monde qui les entoure. C’est pourquoi la plupart de
psychologues s’accordent à dire que l’étude de la perception est le premier
pas dans la compréhension du comportement. L’étude des perceptions,
c’est-à-dire l’étude de comment l’homme voit, entend, sent, occupe une part
importante dans l’investigation scientifique de tout : en physique, en
neurologie, en physiologie. Dans le langage courant, sensation et perception
sont souvent prises comme des termes synonymes; dans le langage
scientifique cependant, nous devons respecter la nuance qui existe entre les
deux notions.

28
3. 1. LA SENSATION

3.1.1 Définition

Tous les organismes discriminent parmi les stimuli qui leurs tombent
par voie des tissus sensitifs lesquels dans les organismes supérieurs
prennent la forme d’organes de sens. Les sens sont des canaux d’entrée
pour l’information à propos du monde, ils nous rendent capable d’apprécier
les lumières, les sons et les odeurs qui nous environnent. Ils sont aussi
essentiels pour notre service du fait qu’ils nous rendent capable de détecter
le changement dans l’environnement. Ainsi, pour comprendre le
comportement nous devons saisir comment les mécanismes sensoriels sont
élaborés et comment ils relient les sensations de lumière, de son, du
toucher, du goût.

Il existe deux approches différentes mais intimement liées pour étudier


les processus sensoriels : l’une met l’accent sur la recherche fondamentale.
Son but est de découvrir à quels aspects de l’environnement les organes de
sens répondent, comment ils enregistrent l’information et comment ils la
conduisent au cerveau. La deuxième approche est plus pratique. Elle vise
l’explication des comportements concrets. Ex : pour un opérateur radar, il
s’agit de le rendre capable de détecter le plus petit signal visuel sur l’écran
de son radar qui lui indique l’approche d’un avion.

La sensation renvoie à un état de conscience élémentaire consécutif à


une impression faite sur l’un de nos organes sensoriels. Elle se définit
comme le phénomène psychique déterminé par la modification d’un organe
sensoriel sous l’action d’un stimulus simple. En d’autres termes, nous
parlons de sensation lorsque les récepteurs périphériques sont excités par
une stimulation. Une sensation, suivant une stimulation, représente « la
transmission d’un message nerveux jusqu’aux centres régissant la condition
globale de l’organisme »1. Une stimulation est toute modification du milieu

1 H. Piéron, La sensation, Paris, PUF, 1964.


29
interne ou externe de l’organisme, provoquée ou non susceptible d’amener
une réaction de la part de cet organisme. Souvent, on utilise ces concepts
pour faire référence à n’importe quelle impression physique non différenciée.
Pour qu’une stimulation conduise à une sensation, il faut qu’elle atteigne un
certain degré d’intensité. On parle alors de la notion de « seuil de
sensibilité »

3.1.2 Seuil de sensibilité

La sensibilité traduit l’aptitude d’un corps à réagir à des excitations


externes ou internes. Il y a donc une différence entre la sensibilité et le
sens. Le sens est une fonction psychophysiologique par laquelle un
organisme reçoit des informations sur certains éléments du milieu extérieur
de nature physique ou chimique. Il existe autant de sensibilités qu’il y a de
sens (donc à chaque sens correspond une sensibilité).

Ex : - la vue : sensibilité visuelle; le goût : la sensibilité gustative; le


toucher : la sensibilité tactile, thermique; l’ouïe : la sensibilité auditive
et l’odorat : la sensibilité olfactive.

Ainsi, on distingue traditionnellement cinq sens. Mais les psychologues


sont parvenus à allonger cette liste en incluant les sensibilités internes et
les sens statiques. Ex : sensibilité statique qui est en rapport avec l’équilibre
(organe ou siège : au niveau de l’oreille interne). En général, on distingue
deux types de seuil de sensibilité : le seuil absolu et le seuil différentiel.

a. Le seuil absolu

C’est la plus petite intensité d’excitant qui donne lieu à une sensation.
Ex : on appelle, on n’entend pas, on augmente la voix (c’est l’intensité qu’il
faut pour que l’individu sente, entende ou comprenne). On l’appelle aussi
EPJ (Excitant juste Perceptible). Conçu de cette façon, le seuil absolu
correspond à ce qu’on peut appeler « seuil absolu inférieur ». Dans le sens
inverse, on parlera du « seuil absolu supérieur » c’est-à-dire le niveau au-
delà duquel nous ne sommes plus capable de ressentir une excitation.

30
Naturellement, le seuil absolu varie considérablement d’un individu à l’autre.
Et pour un individu, le seuil absolu peut varier d’un moment à l’autre selon
les conditions physiques, son état émotionnel et les conditions dans
lesquelles les observations sont faites.

b) Le seuil différentiel

C’est la plus petite intensité d’excitant donnant lieu à une sensation


de différence. Le seuil différentiel est défini comme une quantité statistique.
C’est alors la quantité de changement dans l’énergie physique nécessaire
pour qu’un sujet détecte une différence entre deux stimuli dans une
proportion de 50 pourcent à la fois. Les psychologues utilisent fréquemment
l’expression de DJP (différence juste perceptible). C’est l’intensité qu’on peut
augmenter à partir du seuil absolu pour que l’individu sente.

3.2. LA PERCEPTION

3.2.1. Notion de perception

Lorsqu’un individu n’est pas sensible à son environnement, il serait


incapable de satisfaire ses besoins, de communiquer avec ses semblables ou
de savourer les délices de son entourage. L’individu apprend à connaître le
monde à travers les données qui lui viennent par la voie des organes de
sens; mais ce qu’il perçoit dépend aussi de ce qu’il charrie (transporte) de
ses expériences passées et ce que sont les besoins et désirs en face du
monde.

On peut définir la perception comme le processus de discrimination et


d’interprétation des stimuli grâce à la signification attachée à ces stimuli.
C’est donc une conduite psychologique complexe par laquelle un individu
organise ses sensations et prend connaissance du réel. Par perception ou
activités perceptives, il faut entendre l’ensemble des mécanismes centraux
complexes dont la tâche est de coordonner et d’organiser diverses
31
sensations élémentaires, de leur conférer une signification. Bref, c’est
l’organisation et l’interprétation du sentiment grâce à certaines données
d’expérience du sujet percevant. En tant que processus de construction
imaginaire, la perception n’est pas directement observable. On ne peut
l’appréhender et l’étudier que grâce aux réponses faites aux stimuli dans
diverses conditions par le sujet. La perception prend naissance à partir des
énergies physiques de l’environnement qui agissent sur les récepteurs
sensitifs d’où portent des influx nerveux vers le cerveau. De là, ces influx
nerveux donnent naissance à des expériences sensorielles c’est-à-dire à des
perceptions des objets et des événements. La perception suppose donc :

- un stimulus qui excite un organe de sens

- Une mémoire immédiate de sensation antérieure de même ordre

- l’interprétation du sentiment.

En effet, à la différence de la sensation, la perception n’est pas un


processus photographique d’enregistrement des événements de
l’environnement puisque ce qui frappe l’organe de sens est placé dans un
contexte pour être compris. La perception suppose une interprétation des
données de nos sens. Par conséquent, le monde perçu n’est pas une
photocopie du monde réel. Il y a une grande différence entre les deux
mondes : le monde perçu est en définitive un monde phénoménal ou
simplement subjectif. Le phénomène de distinction (déformation) du monde
réel illustré par l’étude des illusions perceptives.

3.2.2 Perception des objets

Le monde qui nous entoure est fait de plusieurs objets : maisons,


arbres, véhicules, animaux,…. Tous ces objets ont une certaine existence et
sont indépendants les unes les autres et par rapport à celui qui les perçoit.
Pourtant, nous les percevons chacun de sa façon et un objet prend un sens
particulier selon celui qui le perçoit. Malgré cette diversité dans les
32
perceptions, il existe néanmoins certaines tendances à l’organisation dans la
perception. Nos expériences perceptuelles ne sont pas isolées. Elles
construisent un monde des choses identifiables. Les objets persistent. Ainsi,
un objet qui a été constitué perceptuellement comme une chose permanente
et stable est perçu comme tel sans tenir compte de la luminosité, de la
position dans laquelle il a été vu ou de la distance à laquelle il apparaît.

3.2.3. La déformation perceptive

Les faits et les événements du monde extérieur enregistrés grâce à


nos organes de sens subissent une transformation due à l’état et même au
fonctionnement de nos organes de sens, ainsi qu’aux nerfs effecteurs qui
envoient le message au cerveau où ce message est rangé puis recodé de
sorte qu’il ne ressemble plus tout à fait au stimulus original. On distingue
ainsi les illusions, une déformation imposée à l’apparence de l’objet. Le
propre de l’illusion c’est que l’objet apparaît au sujet autre qu’il n’est en
réalité. Ici, la déformation déclarée par le sujet apparaît à la fois gratuite et
surprenante. Il existe deux formes d’illusion : les illusions d’interprétation et
les illusions perceptives. Les illusions d’interprétation portent sur
l’interprétation des données perçues. Les illusions perceptives portent sur la
perception proprement dite et non sur l’interprétation d’une sensation.

Ex : aéropage (faux) et aréopage (vrai), c’est une illusion d’interprétation.

Aréopage : littéralement ce mot désignait dans le temps la « Colline


d’Arès », lieu où siégeait le tribunal athénien. Il désigne aujourd’hui le jury,
l’ensemble des personnes qui jugent.

3.2.4. Les perceptions complexes

On dit qu’une perception est complexe lorsqu’elle ne dépend pas


exclusivement d’un seul sens et peut recourir à l’intervention de plusieurs
sens.
33
1. La perception du temps : la perception du temps se confond avec la
perception du changement. Le monde moderne a résolu un nombre des
problèmes concernant la perception du changement et du temps grâce à
l’horloge et au calendrier. A l’absence de ces instruments, l’homme peut
s’orienter naturellement grâce à certaine indices extérieurs naturels de
changement du temps tels que le mouvement du soleil, l’intensité croissante
et décroissante de la lumière et de la température ainsi qu’un certain
nombre d’événements qui se répètent chaque jour à des moments fixes. Il
existe aussi des indices intérieurs subjectifs qui peuvent renseigner sur le
changement du temps mais il faut noter que la perception du temps par les
indices intérieurs est fortement subjective. En baillant puis on se dit, donc il
fait 12h : perception complexe

2. La perception de l’espace : plus que la perception du temps, la


perception de l’espace est le résultat d’une activité complexe dont les
éléments ne sont connus que par une certaine réflexion et même une
certaine expérimentation. Tous les sens y interviennent dans une telle
harmonie que nous pouvons dire que nous entendons l’espace aussi bien
que nous le voyons aussi bien que nous le sentons avec notre corps. En
effet, une façon de percevoir l’espace est la localisation grâce à l’oreille, des
sons que nous entendons. Ex : la marche en brousse (forêt), en écoutant le
bruit du village on se dira qu’on approche de celui-ci. C’est par la vue
pourtant que l’homme normal s’oriente le mieux dans l’espace. Dans la
perception de l’espace, le champ visuel est beaucoup plus limité que nous le
croyons. Ex : le champ visuel humain est plus restreint, l’homme tourne
pour voir un peu partout dans l’objectif d’élargir son champ visuel. En
définitive, il existe 3 sortes d’espaces perçus : l’espace visuelle, l’espace
auditif, l’espace tactile.

3. La perception du mouvement : la perception du mouvement semble


jeter certain nombre d’interrogations autant que celles de l’espace. En effet,
on pourrait se demander pourquoi voyons-nous les objets qui se déplacent
même rapidement. A cette question, on pourrait répondre simplement c’est
parce que ces objets se déplacent et se faisant, ils changent leur localisation
34
dans l’espace physique. Comme nous remarquons ce changement nous
concluons aux mouvements. Cette réponse n’en est pas une et surtout elle
est pauvre. Les choses ne se déplacent pas aussi simplement, la perception
du mouvement physique car en plus de celui-ci, l’œil humain peut créer un
mouvement là où il n’y en a pas aucun mouvement physique du tout. Ex :
déplacement des dessins à la télévision.

a) Le mouvement induit : c’est l’illusion de mouvement d’un objet


lorsqu’il reste en réalité sur place. Ex : le déplacement de la lune décrit par
les enfants, ils ont l’impression de se déplacer avec celle-ci. (Ce sont les
nuages qui se déplacent)

b) Le mouvement apparent : c’est celui qui est produit par une


prestation rapide d’un objet ou d’une image ou encore d’une série d’images.
Ex : dessins animés, les films au cinéma, mouvement des arbres quand on
roule en voiture. Ce mouvement est créé quand des stimuli séparés non en
mouvement sont présentés en succession. C’est notamment le déplacement
successif de la rétine sur les objets fixes entrant successivement dans le
champ perceptuel à une vitesse donnée qui crée le mouvement apparent.
Plus la vitesse de présentation est grande, plus on observe un mouvement
dans le sens inverse, on parle alors du phénomène phi (un des cas
particulier du phénomène apparent). L’observation d’un objet circulaire en
réel mouvement physique dans un sens déterminé et en une vitesse rapide
peut donner lieu à l’impression d’un mouvement un peu plus lent en sens
contraire. Ce mouvement apparent est dit mouvement « stroboscopique ».
Ce phénomène serait dû au fait que la vitesse du mobile augmentant ne
correspond plus à la vitesse de captation visuelle de la rétine. Ce décalage
se transforme ainsi en une vitesse inverse de tour.

3.2.5. La perception extra-sensorielle

La perception extra-sensorielle constitue un mode d’accès à l’information


sans intervention des organes de sens. On y trouve notamment :
35
● La télépathie ou le transfert de la pensée ou des impressions

d’une personne d’une autre sans aucun contact physique. Ex :


on se sent indisposé (car il y a eu la mort d’un membre de la
famille) sans le savoir. L’étudiant qui est au cours et à 10h il
reçoit l’impression qu’il y a quelque chose qui ne va pas, on parle
de 6e sens catalogué, développé souvent par les policiers.

● La clairvoyance : c’est la perception des objets ou événements

sans influencer les sens. Ex : au cours d’une discussion, l’un dit


je ne continue plus la route avec vous soit quand on cherche
une personne, il vous dit elle n’est pas dans cette maison
pendant qu’il n’a pas encore ouvert la porte, on ouvre la
personne n’y est pas.

● La psycho-kinesie ou télé-kinésie : c’est la capacité d’affecter un

corps matériel sans aucun contact. Ex : en observant un objet,


on constate que l’objet se déplace. De passage, on constate
qu’une personne qui vous dépasse est suspecte. Ces
phénomènes sont purement parapsychologiques.

36
Chap.4. LES ETATS DE CONSCIENCE, LA MÉMOIRE

ET L’HABITUDE

4.1. LES ETATS DE CONSCIENCE

4.1.1. La notion de conscience

John Locke définissait déjà au 17 ème siècle la conscience comme étant


« la perception de ce qui se passe dans l’esprit d’un homme ». Vers le 19ème
siècle, les behavioristes dont Watson affirmaient que la psychologie ne
pouvait prétendre au statut de science que si elle se bornait à étudier des
comportements observables et mesurables. Ils renoncèrent à examiner ce
qui se déroule à l’intérieur du cerveau des gens. Mais le courant de ceux qui
se sont obstinés à explorer les pensées et les sentiments ont tout de même
continué leurs recherches dans le cadre de neurophysiologie. Ce n’est que
vers le milieu du 20ème siècle que la conscience retrouve de l’intérêt chez les
psychologues. En étudiant la perception du monde à travers nos sens, nous
accédons à beaucoup d’informations sur les conditions de la conscience
dans l’état normal de veille, c’est-à-dire qui ne dort pas. Mais certains
problèmes de conscience restent à discuter. La psychologie nous apprend
que la conscience n’a pas de localisation précise dans le cerveau. L’écorce
cérébrale tout entière contribue à sa formation surtout à sa partie frontale.
Du point de vue moral ou éthique, la conscience c’est « la faculté de
distinguer entre le bien et le mal, dans le cadre de conduite associée avec

37
l’idée que l’on pourrait agir en conformité ». C’est donc la conformité en son
sens de conduite juste.

Du point de vue étymologique, le mot « conscience » vient du latin :


« conscientia ». C’est une connaissance subjective de ses états, l’essence ou
la totalité des attitudes, des opinions et sensibilités tenues ou supposées
être tenues par un individu ou un groupe. Par définition, la conscience est
« une intuition par laquelle l’individu éprouve, d’une certaine manière et de
façon immédiate ses propres états et ses propres actions au fur et à mesure
qu’il les vit », la conscience est ainsi une activité de connaissance de
l’activité du sujet sur lui-même, sur ses activités, sur ses actions, en
d’autres termes; c’est le degré de connaissance interne qui accompagne nos
impressions et nos actions. Plus couramment, il s’agit de la faculté de nous
rendre compte, d’être informé de nous-mêmes et du monde qui nous
entoure.

4.1.2. Les niveaux de conscience

Tout ce que nous faisons n’est pas saisi avec le même degré de
conscience. Il y a donc des conduites dont nous sommes conscients et des
conduites dont nous ne pouvons être conscients qu’après un effort et des
conduites essentiellement inconscientes. Les conduites essentiellement
inconscientes sont celles qui ne peuvent jamais être portées à notre
conscience. Nous ne pouvons les connaître que chez autrui et du dehors
mais difficilement chez nous-mêmes. Parmi les conduites conscientes nous
pouvons distinguer :

a) La conscience spontanée : c’est la connaissance du vécu tel qu’il se


présente de façon immédiate par la perception. Par elle nous avons de
façon implicite connaissance de notre corps. La connaissance qui nous
vient sans effort.

38
b) La conscience réfléchie : elle suppose un dédoublement, un retour sur
elle-même, c’est une forme de connaissance explicite. Elle implique un
effort reconnu comme tel de la part de l’individu. Elle organise notre
personnalité et renforce le contact que nous avons avec le monde
extérieur.

4.1.3. Les variétés des états de conscience

Les états de conscience peuvent être regroupés en plusieurs catégories dont


les principales sont :

1) Les états relatifs à la veille

Ce sont les états de conscience dits normaux. L’état de conscience de


veille normale dans lequel nous pouvons rapporter précisément ce qui se
passe tout autour de nous n’est que l’un de nombreux états de conscience.
D’autres états de conscience incluent la fatigue, le délire, l’intoxication.

a) L’état vigile normal (vigilance): La conscience vigile n’est pas en soi un


état simple. Nous pouvons être attentifs ou inattentif. Notre perception est
sélective, nous ne réagissons pas également à tous les stimuli qui nous
parviennent mais nous nous focalisons sur un petit nombre, cette
focalisation perceptible est appelé « attention ».

A travers le phénomène d’attention, nous nous fixons sur le stimulus


sélectionné et résistant au stimulus détracteur. L’inattention ou la distraction
n’est pas l’absence d’attention mais c’est plutôt « la focalisation de notre
perception sur un stimulus outre que celui qui aurait pu recevoir notre
concentration dans la vie de tous les jours ». Mais, nous sommes capables
de fixer notre attention en même temps sur plusieurs objets à la fois.

b) La fatigue et l’épuisement : Un exercice musculaire hardie, produit un


nombre de changements physiologiques reconnaissables, accompagnés des
expériences subjectives de lourdeur, de peine, de désir de repos ou de

39
sommeil. Phénomène d’alarme physiologique, la fatigue résulte d’un
fonctionnement excessif de l’organisme. Qu’elle soit mentale ou physique,
elle produit à peu près les mêmes effets : baisse de rendement et de qualité
de travail, gêne, douleur, impression de faiblesse.

La fatigue aigue est en général une bonne fatigue facilement


réparable, elle provient de l’exercice ou d’un travail. La fatigue chronique ou
fatigabilité est permanente, elle se manifeste même après un effort minime,
le plus souvent elle est diffuse à la fois physique et mentale; si la fatigue
produite n’est pas assez profonde, la récupération est rapide et avec le repos
le travail peut être réalisé avec les performances satisfaisantes. Plus des
changements profonds s’installent avec un effort soutenu, cela conduit à
l’épuisement. Dans le cas de la fatigue et de l’épuisement, nous sommes en
face des résultats du travail physique réel. Beaucoup de symptômes de
léthargie peuvent avoir d’autres causes qui sont d’origine psychosomatique
ou neurologique. Mais la perte de sommeil entraîne aussi de la fatigue.

c) Le délire : Dans le langage courant c’est un état d’un malade qui émet
des idées fausses en totale opposition avec la réalité ou l’évidence,
généralement centrées sur un thème personnel. Il est caractérisé par des
idées fausses, des abréviations dans la perception et le jugement. Ce n’est
pas la logique qui est en cause mais l’accord avec le réel. Le délirant est
autistique, enfermé dans ses contradictions, imperméable aux évidences. Il
éprouve comme venant de l’extérieur ce qui lui appartient et attribue à
autrui ses propres tendances.

2) Les états intermédiaires

Ce sont les états qu’on appelle aussi modifiés ou seconds, anormaux,


de dissolution de la conscience. Le sommeil, le rêve, une forte fièvre qui
dure sont autant d’occasions où nous avons tous fait l’expérience d’une
transformation de notre état de conscience. La méditation, l’hypnose et la
drogue en sont d’autres.

a) Le sommeil et le rêve

40
L’état qui est communément opposé à la veille c’est le sommeil parce
qu’il est un état de grande baisse de conscience et d’activité. Du point de vu
biologique, c’est un état restaurateur. Le sommeil est un état restaurateur,
mais il n’est pas si simple. Le sommeil ne vient pas simplement quand le
processus corporel résultant des activités vigiles le requiert, car au réveil, on
peut se rappeler des rêves. Il n’est pas totalement reposant car certaines
personnes parlent et marchent pendant leur sommeil.

Il n’est pas non plus aléatoire parce que certaines personnes se décident de
se réveiller à une heure donnée et ils le font. Donc, on peut programmer le
sommeil. De toutes les façons on ne dort pas de façon continue. Un cycle
normal de sommeil passe par des phases comprenant notamment :

- la phase d’endormissement

- le sommeil léger

- le sommeil profond

- le sommeil paradoxal

Le rêve est une forme d’activité mentale différente de la pensé éveillée


qui a lieu pendant le sommeil. Il s’agit d’une suite d’images et des
phénomènes psychiques qui surviennent pendant qu’on dort. Bien
qu’incohérents au réveil, les éléments d’un rêve peuvent présenter une unité
qui est cependant plus affective qu’intellectuelle. La plupart des rêves ont la
forme d’histoires entrecoupées faites en partie de souvenirs avec de
fréquents déplacements de scènes. L’expérience visuelle est présente dans
presque tout le rêve. Plusieurs explications et plusieurs théories ont été
formulées en rapport avec les rêves. Pour certains théoriciens, ce sont le
plus souvent des excitations sensorielles perçues lors du sommeil qui
constituent les pensées et les éléments du rêve. Pour d’autres, le rêve
traduit l’état physiologique de la personne qui dort.

La psychanalyse avec SIGMUND FREUD a montré que l’image perçue


pendant la journée, le souvenir et nos états affectifs alimentent aussi nos
rêves. Pour la psychanalyse, les rêves ont un contenu manifeste et un
41
contenu latent (caché) qui renvoie à d’autres choses qu’en simples images.
Ce contenu latent est fait des désirs inconscients et les images oniriques (en
rapport avec les rêves) qui renvoient à des interprétations.

b) Somnambulisme et Cauchemar

Le somnambulisme est un sommeil anormal profond dont les rêves


sont accompagnés de la perception et de l’activité motrice observable. Dans
le cas des rêves accompagnés de la parole, on parle de somniloquie (Ici
l’individu parle en dormant).

Dans le cas du cauchemar, le sujet se réveille brusquement en proie à


un sentiment d’anxiété. Cet éveil s’accompagne des attitudes de peur, de
cris, de pleurs, et d’angoisse. En général, l’oubli intervient immédiatement.

c) L’hypnose

L’hypnose est un sommeil artificiel provoqué par l’action d’un


hypnotiseur. Elle apparaît comme un engourdissement de la conscience, elle
n’abolit ni l’attention ni la perception. Le sujet hypnotisé peut faire des
gestes qui lui sont commandés et même concevoir des postures (positions)
inconfortables qui rappellent la catalepsie (incapacité de pouvoir manifester
un mouvement. Ex. un membre resté longtemps dans une même position).

d) Les effets des drogues

Les drogues ont été utilisées depuis le temps anciens pour


empoisonner ou pour guérir, pour soulager la douleur, pour produire le
sommeil ou les hallucinations. Le terme drogue traduit un ingrédient ou une
matière première employés pour les préparations médicamenteuses
confectionné en officine de pharmacien. Il existe plusieurs classifications de
drogues, notamment la classification O.M.S. et du manuel statistique de
diagnostic.

Quelques caractéristiques communes aux états intermédiaires,


modifiés ou anormaux

42
● La confusion et la modification de la pensée à travers le manque de

concentration, d’attention, de mémorisation et de jugement;

● La perturbation de la temporalité : avoir le sentiment que le temps ne

passe pas ou plutôt passe vite quand il y a une activité intéressante;

● Perte de contrôle et renonciation à la maitrise de soi-même. La peur

de perdre le contrôle de soi empêche par exemple plusieurs personnes


d’atteindre l’orgasme;

● La modification de l’expression des émotions : par exemple les rires

des soulards;

● La transformation de l’image du corps, surtout quand on sort du

sommeil. La fille à marier on la visite quand elle se réveille à peine;

● La métamorphose des idées et des significations;

● Le sentiment de l’indicible qui renvoie à l’incapacité d’expliquer sa

propre pensée;

● Le sentiment de régénération qui renvoie à une impression de renaitre

au sortir de certains états modifiés.

4.2. LA MÉMOIRE ET L’HABITUDE

4.2.1. La mémoire

Tout apprentissage implique les rétentions car si rien ne reste de


l’expérience précédente, on ne peut pas parler d’apprentissage. Dans ce cas,
la vie se ramène à un éternel recommencement. Nous raisonnons largement
43
avec des faits de rappel, la continuité de notre auto perception dépend de la
continuité de notre mémoire. La mémoire, selon RIBOT, c’est la fonction du
passé. En ce sens, la mémoire s’oppose à la perception, la mémoire peut
être située sur un continuum temporel comprenant deux moments : le passé
et le présent

Passé Présent

● Le passé : représente le moment du contact avec l’objet à mémoriser.

C’est le lieu d’acquisition des souvenirs

● Le présent : c’est le moment de rappel ou de l’évocation des éléments

mémorisés.

La qualité de la mémoire ne s’apprécie pas dans le passé mais dans le


présent.

Passé : lieu de souvenir, acquisition, conservation

Présent : rappel, temps d’évocation

Définition : la mémoire est donc la faculté d’acquérir, de stocker et de


reconstituer des informations en permettant leur rappel. Faculté de fixer, de
conserver, de reconnaître, et de rappeler les états de consciences
(souvenirs).

4.2.1.1. Les phases de la mémoire

La mémoire comporte deux grands moments (passé et présent), où


peuvent être distinguées trois phases :

1. L’acquisition

44
C’est la phase de la perception ou du contact des éléments à
mémoriser. Elle peut être volontaire ou involontaire. Plusieurs facteurs
peuvent l’influencer. Il peut s’agir des facteurs objectifs ou des facteurs
subjectifs. Les facteurs objectifs sont liés aux matières à acquérir, il s’agit
notamment de la structure interne du matériel, de la signification et de
l’unité logique de ces matériels. Les facteurs subjectifs sont liés au sujet (à
la personne). Il peut s’agir de la motivation, de l’intérêt de l’âge, de l’état
physique ou psychologique et émotionnel. Il y a aussi des dispositions
naturelles qui induisent une différenciation entre individus.

2. La fixation, conservation ou stockage

C’est un processus inconscient. Les éléments sont conservés sous


formes des traces appelés « engrammes ». Certains auteurs proposent de
ne pas séparer l’acquisition de la fixation, car ces deux processus se
réalisent souvent en même temps. Un des moyens de fixer les informations
consiste à les répéter. Selon la durée des informations dans la mémoire, on
parle de mémoire à court terme et de mémoire à long terme.

La mémoire à court terme ne dépasse pas une minute, cette mémoire


dépend de l’attention du sujet. La mémoire à long terme possède une durée
qui peut varier de quelques heures à toute une vie. Le passage d’une
information de la mémoire à court terme à la celle à long terme représente
le processus de consolidation.

3. Le rappel, l’évocation, la restitution ou la reproduction

C’est à ce niveau que l’on peut en réalité parler de la mémoire. C’est la


phase de la restitution de ce qui avait été préalablement acquis ou fixé.
Selon la nature du rappel, on parle souvent de la mémoire fidèle qui restitue
sans modifications, de mémoire infidèle qui entretient une confusion dans
des informations rappelées, et de la mémoire rebelle qui ne retient pas
facilement.

45
4.2.1.2. Les conduites mnémoniques

Elles traduisent le comportement de l’homme quand il active la mémoire et


donc permettent d’évaluer celle-ci et les mécanismes d’apprentissage à
travers lesquels elle se conserve.

Les principales conduites mnémoniques mises en jeu par les individus ou les
principales mesures de la mémoire sont :

1. Le rappel : c’est la célébration active et sans aide d’une information


passée. C’est le type le plus aisément testé en laboratoire.

2. La reconnaissance : c’est la perception correcte. Elle renvoie à


l’aptitude à identifier correctement de stimulus rencontré dans le
passé.

3. Le réapprentissage : c’est un nouveau comportement consécutif à un


premier. Il se manifeste dans le temps car les anciens souvenirs
viennent faciliter un nouvel apprentissage qui en général est censé
(conséquent) être plus court que le premier. Le réapprentissage met
en évidence les effets de la mémoire. Il est plus souvent facile
d’apprendre une seconde fois un matériel familier qu’une fois un
matériel étranger; le réapprentissage exige un nouveau
renouvellement.

4.2.1.3. Les formes de mémoire

Le concept mémoire est un terme générique qui renvoie à une variété


d’opérations. En général, on distingue les principales formes des mémoires
ci-après :

1. La mémoire sensori-motrice : C’est la mémoire de sensation et de


mouvement acquis ou appris. C’est grâce à cette mémoire que l’on peut se
souvenir de certaines expériences sensorielles.
46
2. La mémoire sociale ou cognitive : C’est la mémoire qui permet de
structurer des faits du passé dans une suite logique. Elle se rapporte à la
conduite des récits dans une logique ou dans un ordre précis.

3. La mémoire autistique : C’est la mémoire affective plus abstraite qui ne


comporte pas la distinction entre ce qui est passé, présent et avenir. Grâce à
cette mémoire le passé est revécu avec la même intensité que le présent.

4.2.1.4. Les pathologies de la mémoire

D’une façon générale, on désigne sous le terme « amnésie » les


différentes anomalies de la mémoire. L’amnésie se présente comme
l’affaiblissement ou la perte de la fonction mnésique. On distingue plusieurs
formes d’amnésies et les principales catégories sont :

a) Les amnésies sensori-motrices : Elles se repartissent en deux points :

* Agnosie ou l’amnésie sensorielle : elle est une dissolution entre


l’intuition sensible et le contenu mnésique. Le sujet atteint de ce
trouble sent mais ne reconnaît pas ce qu’il sent. Ex : perte de
sensation de douleur

* Apraxie ou amnésie motrice : c’est la perte de la mémoire de geste

Ex : oublier le signe de la croix

b) Les amnésies sociales ou cognitives : Ce sont des troubles de la mémoire


qui peuvent être localisés ou progressifs. Les principales amnésies sociales
sont :

- L’amnésie antérograde : c’est l’effacement des souvenirs au fur et à


mesure que les événements se produisent. Le sujet devient incapable
de fixer de nouveaux souvenirs alors qu’il a une trop bonne mémoire
des événements passés ayant précédé son trouble. Ex : suite à un

47
élément traumatisant, l’individu a difficile à se souvenir, il n’est pas
capable de fixer de nouveaux souvenirs.

- L’amnésie rétrograde : elle renvoie à l’impossibilité d’évoquer les


souvenirs des faits du passé. C’est notamment le cas du syndrome de
korsakoff dû à la consommation abusive de l’alcool. Ex : les
alcooliques ne se rappellent pas du fait du passé mais ils peuvent fixer
du nouveau.

- L’amnésie sélective : c’est l’incapacité de rappeler certains


événements du passé, pour la plus part ayant une certaine tonalité
émotionnelle pour le sujet. Ex : déception amoureuse; c’est l’amnésie
qui sélectionne les éléments à oublier.

- La paramnésie : est une fausse reconnaissance, le présent est pris


pour le passé. L’individu vit en quelque sorte une hallucination du
passé (amnésie lié à la psychose) ou une hallucination du présent
(c’est la paramnésie proprement dite).

4.2.1.5. L’oubli

Le problème de l’oubli a toujours embarrassé les psychologues. En


effet, à travers la question de l’oubli c’est celle de la permanence de la
mémoire qui se pose (notre mémoire est-elle toujours disponible ou
permanente à retenir?). L’oubli peut-être définie comme « une incapacité
momentanée, partielle ou totale de se rappeler les événements retenus
antérieurement ». Plusieurs tentatives d’explications existent pour
comprendre les phénomènes de l’oubli :

- Une première théorie prétend que les traces mnésiques s’estompent


naturellement avec le temps en raison de la dégénérescence
progressive du système nerveux. C’est la théorie de l’usure.

48
- Selon la deuxième théorie, les souvenirs se déforment
systématiquement avec le temps du fait des processus métaboliques
normaux du cerveau.

- Une 3e théorie montre que les nouvelles informations interfèrent avec


les informations anciennes ou les remplacent. Phénomène appelé selon
le sens de l’action inhibition proactive ou inhibition rétroactive.

Enfin, l’oubli peut être aussi motivé par les besoins et les désirs de l’individu.
C’est la théorie de l’oublie volontaire. Ex : l’individu s’arrange pour oublier, il
fait donc un effort pour oublier, deux faits peuvent être évoqué à l’appui de
cette affirmation : La réminiscence et les phénomènes du bout de la langue.
Donc, la mémoire est permanente. Ex : On se rappelle grâce à la
réminiscence; tout ce qu’on a retenu reste, cependant nous perdons les
repères. La mémoire est donc une bibliothèque.

4.2.2. L’habitude

Il convient de rappeler qu’il n’est pas tout à fait exact de séparer la


mémoire de l’habitude. Ces deux notions ont, en effet un même contenu,
mais se présentent sous des formes différentes : la mémoire prend une
forme mentale et l’habitude une forme motrice.

4.2.2.1. Définition

L’habitude désigne un comportement acquis par l’expérience et


accompli régulièrement et automatiquement. Forgé dans les années 1940
par le psychologue américain CLARK HULL, ce terme se réfère à des
conduites corporelles et dans une moindre mesure aux automatismes
verbaux et intellectuels. Plusieurs définitions sont aujourd’hui utilisées pour
expliciter le sens du concept « habitude »

On peut retenir les suivantes :

49
- En termes plus simples, elle se présente comme une faculté acquise
par la répétition à reproduire les actes.

- C’est une disposition permanente acquise par le sujet à accomplir sans


trouble et sans difficulté un acte auquel il n’est pas primitivement
adapté.

- D’un point de vue purement individuel, l’habitude est définie comme


« l’art de nous servir commodément de notre corps, résultant des
efforts d’adaptations antérieures ». Il nous évite de penser chacun de
nos actes dans tous ses détails. C’est donc une conduite économique.
Sous son aspect le plus élémentaire, l’habitude fonctionne comme une
machine relativement stable, elle est constituée d’un montage de
réflexes conditionnés qui s’enchaînent les uns les autres. On parle
d’habitude s’il y a une répétition, une facilité de faire quelque chose.

4.2.2.2. La formation des habitudes

Les processus de formations des habitudes résultent en fait d’une


baisse de conscience. Le modèle mental, schéma moteur, et les perceptions
externes disparaissent lorsqu’une régulation interne et discrète est déjà
suffisante pour diriger les activités. La réaction devient autonome et
automatique car elle s’affranchie (elle se libère) de plus en plus des stimuli
extérieurs. L’habitude libère notre conscience. La formation des habitudes
peut se faire par apprentissage ou par imitation. Mais, bien souvent, la
formation d’une habitude se fait sans que nous puissions le savoir.

En effet, dans la plupart de cas, les conditions dans lesquelles nous


satisfaisons la majorité de nos besoins, s’installent dans nous sous forme
d’habitude et nous ne découvrons leur présence qu’au moment où nous ne
sommes plus capables de leur donner satisfaction. Lorsqu’on parle de
l’imitation on se souvient que la plupart de nos habitudes sont apprises en
voyant les autres les manifester.

50
Par définition, l’apprentissage est une modification plus ou moins
permanente du comportement, résultat de l’activité, de l’entrainement ou de
l’observation (Munn, 1961). Pour les behavioristes, l’apprentissage c’est le
mécanisme par lequel une connexion entre un stimulus et une réponse qui
n’existait pas avant est établi. Ce mécanisme exige dans bien des cas un
effort personnel. Il existe plusieurs types d’apprentissage et parmi les plus
connus, nous pouvons citer :

- L’apprentissage par conditionnement classique

- L’apprentissage par conditionnement opérant ou instrumental

- L’apprentissage par essais et erreurs

- L’apprentissage par compréhension ou intelligent

- L’apprentissage par observation

Ce genre d’association comprend notamment les différentes formes de


conditionnement : le conditionnement classique et le conditionnement
opérant.

Le conditionnement classique s’inspire de la technique élaborée par le


physiologiste russe IVAN PAVLOV. Il mit au point une procédure qui lui
permit de contrôler en laboratoire les réactions des animaux. De temps en
temps, une petite quantité de nourriture leur était présentée. Mais avant
chaque distribution, un événement extérieur, un stimulus sonore par
exemple était donné. En principe, le chien commençait à saliver dès que la
nourriture était présentée. Après plusieurs occurrences successives de
cloche et de nourriture, les chiens salivaient dès que les cloches sonnaient.
Un réflexe conditionné avait été mis en place. La nourriture représente un
stimulus naturel tandis que le son de la cloche représente un stimulus
conditionnel.

L’expérimentation de PAVLON est appelée « conditionnement classique » par


opposition au « conditionnement instrumental ou au conditionnement
opérant ». Cette situation élaborée dans le cadre d’une étude portant sur le

51
système d’apprentissage permet d’établir une relation entre une action et
ses conséquences.

Au cours d’une célèbre expérience, le psychologue américain SKINNER


cherchait à obtenir qu’un animal presse un levier. Il a observé que la
pression exercée par l’animal s’accroissait de manière considérable lorsqu’il
entraînait la distribution de la nourriture. SKINNER appela cette forme
d’apprentissage « fonctionnement opérant » afin de souligner dans son
expérience contrairement à celle de PAVLON, que l’animal devait agir sur
son environnement pour obtenir de la nourriture. D’où, l’animal cause à ce
qu’il obtienne la nourriture en posant toujours l’acte. L’individu peut
apprendre soit par conditionnement opérant, soit par conditionnement
classique. On admet généralement que les processus normaux
d’apprentissage qui contribuent à la formation de la personnalité et au
contrôle des comportements quotidiens dépendent forcément de la
formation d’associations opérées entre divers événements.

4.2.2.3. Les effets de l’habitude

Lorsque l’habitude se forme, il s’observe plusieurs effets qui


témoignent de l’acquisition de l’habitude ou nouveau comportement. Parmi
ces effets on peut citer :

1. L’automatisme : ce terme doit être compris dans son sens large. A ce


titre, l’habitude est un automatisme secondaire acquis qui vient se
superposer à l’automatisme primaire et naturel de la tendance. Une fois
installé, l’automatisme tend à prendre une forme mécanique nécessaire. Ce
caractère mécanique se manifeste par les phénomènes suivants :

- L’enchaînement d’actes : les actes qui composent l’habitude deviennent


étroitement soudés de sorte que l’un appelle l’autre. L’habitude apparaît
ainsi comme une activité conservatrice, une impuissance à suspendre ou à

52
retenir un mouvement commencé. Quand une habitude est acquise on ne
sent plus une rupture.

- La baisse de la conscience : l’habitude affaiblit la perception et par là, la


sensation. Un fait habituel finit par ne plus retenir l’attention. Ex : rouler à
vélo.

- L’adaptation : L’adaptation provoquée par une habitude engendre une


spontanéité acquise, cumulée sous la spontanéité naturelle. Ainsi, l’habitude
crée, favorise ou facilite le talent, la méthode, le pouvoir de former des
combinaisons nouvelles dans un certain domaine. La facilité qu’occasionne
l’habitude dans l’exécution des actes entraîne la précision, la rareté et
l’économie des forces mentales et motrices.

2. Le transfert : le terme transfert désigne l’effet d’une habitude ancienne


sur une autre nouvelle. On distingue deux types de transfert : le transfert
positif et le transfert négatif.

Le transfert positif : on parle de transfert positif lorsqu’une ancienne


habitude facilite l’acquisition d’une nouvelle habitude. Ex : celui qui connaît
bien les maths peut facilement résoudre un exercice de physique. Deux
possibilités se présentent du point de vue soit que la nouvelle habitude est
une reprise d’une ancienne habitude interrompue soit que la nouvelle
habitude est différente de l’ancienne. Ex : on fait une activité identique ou
qui n’est pas identique mais le transfert est toujours le même. Ex2 : un
musicien qui chantait la musique profane est le même qui va chanter la
musique religieuse.

Le transfert négatif : le transfert négatif traduit l’inhibition de


l’acquisition d’une nouvelle habitude du fait de l’installation d’une ancienne
et vice versa. Ex : quand on a fait la littérature on l’aime beaucoup jusqu’à
s’affaiblir en maths.

53
Chap.5. LA VIE AFFECTIVE

Après avoir vu l’aspect représentatif, l’aspect dynamique des


phénomènes psychiques, nous abordons maintenant l’aspect affectif de ces
phénomènes qui comprend les émotions et les sentiments. La phase
affective est en effet directement liée aux tendances. Le déséquilibre que
déclenchent les tendances et l’équilibre rétablie qui détermine leurs activités
qui se manifestent aux sujets sous formes des peines ou des plaisirs sont les
deux formes fondamentales de la vie affective. Selon la psychologie
élémentaire, la vie affective se réduit à deux éléments fondamentaux : le
plaisir et la peine. Mais la psychologie introspective en distingue 3 :
émotion, sentiment, et passion.

5.1. Les émotions

54
5.1.1. Définition

Le mot émotion vient du latin « emovere » qui signifie agiter, maître


hors de soi, troubler, éviter, exciter. Nous savons que les émotions,
lorsqu’elles sont intenses agitent, remuent ou excitent une personne. Mais
quelques-unes parmi les émotions les plus légères, comme la joie que
procure une musique, l’affection familiale et l’admiration ne sont pas
particulièrement excitantes, en tout cas pas autant que la colère ou la peur.
Parmi les différentes définitions de ce terme nous pouvons retenir les
suivantes : L’émotion est « une expérience affective, intense, occasionnée
par une perception, une idée, une situation subjectivement importante ».
C’est donc un état psychique se caractérisant par un bouleversement
physiologique et affectif.

En psychologie, l’émotion est considérée comme un état affectif et


agréable, pénible ou mixte lié à la satisfaction ou à la non satisfaction de nos
tendances. De façon générale, l’émotion est un état de conscience agréable
ou pénible produit par des modifications organiques brusques, d’origine
interne ou externe. De façon spécifique, ce terme est utilisé pour désigner
une réaction comportant des modifications physiologiques comme des
variations du pouls ou de l’activité hormonale où une augmentation de la
température corporelle qui stimule l’individu et le prépare à agir.

Quant à son orientation, elle apparaît comme une réaction de protection qui
vise à la défense de l’individu. Elle est donc normalement adaptée à ce but.
L’émotion se manifeste généralement sous deux formes :

1. Sous forme physiquement observable : donc comme une réponse ouverte


ou externe; elle peut aussi se manifester sous différentes manières :

● Arrêt ou accélération de la respiration

● Battement cardiaque accéléré

55
● Pâleur ou rougeur

● Sécheresse de la bouche

● Bégaiement

2. Sous forme de réactions psychologiques subjectives : l’émotion peut


présenter, selon les individus plusieurs manifestations d’ordre psychologique
telles que : désordre mental, perte de la logique dans les idées, trouble de la
mémoire.

5.1.2. Importance des émotions

Sans émotions, la vie humaine n’aurait pas beaucoup de sens et


l’homme ressemblerait à une machine qui tourne de la même façon,
monotone tous les jours. Sans émotions, la vie serait fade. Il n’y aurait ni
joie, ni tristesse, ni espoir, ni appréhension, ni triomphe, ni échec,
l’expérience humaine perdrait sa chaleur et sa coloration. Les émotions
assaisonnent les différents moments de la vie, des individus dans les
sociétés. Bref, grâce aux émotions la vie n’est pas monotone, donc les
émotions jouent un grand rôle dans la vie.

5.1.3. La classification des émotions

Plusieurs points de vue peuvent être adoptés, lorsqu’on tente de classifier


les émotions. Généralement deux points de vue émergent :

Un premier point de vue considère les évènements de façon bipolaire,


en plaisant et en déplaisant. Une autre façon suggère la primauté de

56
l’acceptation et du rejet, de l’approche et de l’évitement comme base de
l’émotion.

Un deuxième point de vue se fonde sur l’intensité des événements et


établis des relations des paires des mots tels que : colère-rage; peur-peine;
horreur-agonie. Cette perspective consacre l’idée de continuité dans les
états affectifs. A côté de ces deux points de vue une typologie générale
distingue deux sortes d’émotions:

a) Les émotions primaires

Il s’agit des émotions dont les causes sont simples et qui sont
observables chez tous les individus. Elles sont déclenchées en réaction
immédiate d’une stimulation externe ou par un processus subjectif et
indirect comme la mémoire, l’association ou l’introspection.

Le Psychologue Américain John WATSON a mené des expériences qui


prouvent que les bébés peuvent éprouver les 3 émotions de base qui sont :
la joie, la colère et la peur. Il a également démontré que ces réactions
émotionnelles peuvent être conditionnées. Lorsque l’individu mûrit, la part
de stimulus externe dans ses réactions émotionnelles diminue. Ces stimuli
deviennent alors également plus complexes. Nous tentons de regrouper les
émotions ordinaires :

- La joie : c’est une émotion délicieuse, difficile à cacher, ressentie


généralement lorsque notre désir s’accomplit, ou lorsque l’événement
heureux nous arrive.

- L’angoisse : c’est un malaise caractérisé essentiellement par un sentiment


de forte peur accompagné de sensation physique désagréable.

- La colère : c’est une émotion d’approche qui résulte du non réalisation d’un
but ou d’un objectif. C’est une réaction généralement violente à l’endroit de
tous ceux qui nous empêchent d’atteindre un événement heureux ou de voir
nos désirs s’accomplir.

57
- L’inquiétude : c’est une agitation d’esprit, une absence de calme intérieure
causé par la crainte de danger, dont on est menacé, ou compressent.

- Le chagrin : c’est une émotion de la perte de quelque chose de chère. Le


chagrin se distingue de la joie, de la colère, et de la peur en ce qu’il est
passif alors que les 3 autres sont actives. Le chagrin peut être ressuscité et
transposable à la vue de certaine circonstance rappelant l’objet perdu.

b) Les émotions relatives à la stimulation sensorielle

Cette catégorie regroupe principalement le plaisir et la douleur. Les


émotions relatives aux stimulations sensorielles occasionnent des sensations
physiques ou physiologiques agréables ou désagréables. Le plaisir est une
émotion positive qui se rapporte surtout à l’esprit et peut être personnelle.
La douleur quant à elle est une émotion de répulsion consécutive à une
sensation de malaise. En d’autres termes, la douleur est toujours liée à l’idée
de la souffrance. Toutefois, ce terme ne doit pas être confondu au dégoût.
Le dégoût implique un état de répulsion par rapport à certains objets et
renferme l’idée d’éloignement. La satisfaction est un état de bien être qui
résulte de l’obtention de ce qu’on attend.

5.2. Les sentiments

5.2.1. La notion de sentiment

La distinction entre les émotions et les sentiments n’est pas facile à


établir. Souvent on discrimine entre l’émotion choc et l’émotion sentiment.
L’expression émotive se limite à l’aspect comportemental, aux dispositions
physiologiques qui les sous-tendent. On considère le système émotionnel
comme celui qui lie, affecte émotion et représentation mais dégageait de
l’emprise de la symbolisation et du centre. Dans ce système l’émotion

58
constitue le système primitif de communication par excellence c’est-à-dire
en deçà de la symbolisation du langage. Quant au sentiment, il est plus
élaboré car associé, selon Max PAGES, à l’objet, à la circonstance et à
l’histoire de la relation.

Les sentiments, affirme Pierre JANET sont des comportements ayant


pour but une régulation qui est accordée aux conduites naturelles et aux
différentes actions de l’homme. Cette affirmation est vraie. Quel est le rôle
des sentiments dans la vie de l’individu? Réguler notre conduite, ou guider
notre conduite car sans sentiment la personne humaine ne peut pas vivre
car on ne peut pas être sans sensibilité. Donc les sentiments peuvent se
définir comme un état affectif, agréable ou désagréable de longue durée,
moins intense mais relativement stable.

5.2.2. Les catégories des sentiments

On distingue généralement trois catégories de sentiments :

a) Les sentiments interindividuels

Il s’agit des sentiments qui prennent cours ou qui interviennent sur fond de
la relation entre les individus. Il s’agit entre autre de la sympathie,
(sentiment de tendresse que l’on manifeste à quelqu’un d’autre avec une
certaine compréhension)

L’empathie : c’est le fait de ressentir avec la même intensité ce que


l’autre ressent (dans le sens de se mettre à la place de l’autre). L’empathie
nécessite des aptitudes bien particulières, soit la capacité de percevoir le
monde intérieur de l’autre et la capacité d’entrer dans son cadre de
référence. C’est en fait l’aptitude à accueillir par exemple dans la relation
avec l’étudiant, ce que l’autre cherche à exprimer et en saisir les nuances et
meme les sous-entendus. Entrer dans le cadre de référence de l’autre
signifie qu’il s’agit d’entrer dans le vécu de l’autre, de rejoindre ses valeurs
et de se sensibiliser à ses expériences de vie, en étant convaincu que de tels
59
jalons servent de point d’encrage et d’analyse pour toute nouvelle
expérience. Dans cette catégorie des sentiments interindividuels on peut
également évoquer l’orgueil qui est ici une opinion très avantageuse le plus
souvent exagérée qu’une personne a de sa valeur personnel ou alors dépend
de la considération due à autrui. Ex. Un orgueilleux se voit haut par rapport
aux autres.

L’amour : c’est un sentiment de tendresse empreint (marquer) de


bienveillance qui pousse à aller vers quelqu’un ou quelque chose et en
général à vouloir le bien de l’autre.

La haine : sentiment violent qui pousse à désirer le malheur de


quelqu’un ou à lui faire du mal. C’est donc une aversion violente que l’on
éprouve l’égard de quelqu’un ou de quelque chose.

La honte : sentiment de gêne éprouvé par scrupule de conscience.


C’est aussi un sentiment pénible de son infériorité, de son indignité ou de
son abaissement dans l’opinion des autres. Il existe d’autre sentiment de
cette catégorie tel que :

Le remords : sentiment douloureux accompagné de honte que cause la


conscience d’avoir mal agit.

La jalousie : sentiment hostile qu’on éprouve en voyant un autre


posséder un avantage qu’on ne possède pas, qu’on désirerait en posséder
exclusivement.

La culpabilité : sentiment par lequel on se sent responsable d’une


mauvaise situation.

b) Les sentiments sociaux

Ce sont des sentiments qui concernent les groupes auxquels nous


appartenons ou que nous prenons comme référence. Le nationalisme, le
patriotisme, ainsi que tous les « ismes » traduisant des doctrines liées à
l’exaltation des valeurs en rapport avec l’appartenance aux groupes. Ces
sentiments se développent bien souvent sur l’exclusion de l’autre.

60
c) Les sentiments supérieurs

Ce sont des sentiments qui sont liés à un idéal et donc à certaines


valeurs qui transcendent les barrières humaines, qui ne considèrent pas
l’appartenance à un groupe ethnique ou à une société. C’est notamment le
sentiment du beau, du vrai, du religieux. Ex. Sans considérer l’origine les
chrétiens s’appellent « frères ».

Remarques importantes : Les sentiments peuvent être superficiels ou


profonds. Ainsi l’héroïsme par exemple (courage exceptionnel devant le
danger) est un sentiment profond. Dans l’étude des états affectifs, il y a un
état intermédiaire entre l’émotion et le sentiment, c’est la passion. La
passion est un état affectif très intense, de longue durée et stable. Elle est
assez puissante pour dominer la vie de l’esprit par l’intensité de ses effets ou
par la permanence de ses actions. Elle apparaît comme une synthèse de
l’émotion et du sentiment. Elle prend donc l’intensité (chez l’émotion) et la
stabilité (chez le sentiment). En somme, la passion est une inclinaison
exclusive tyrannique qui envahit toute la personnalité et refoule les
tendances qu’elle ne réussit pas à subordonner. La passion diminue tous les
autres états affectifs et rend l’individu indifférent à tout. Elle agit sur
l’intelligence et la volonté.

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64
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 3

a) Importance de l’étude de la psychologie 4

b) Les objectifs du cours 5

Chap.1. GENERALITES SUR LA PSYCHOLOGIE 6

1.1. Définitions 6

1.2. Les développements historiques 7

1.2.1. Les débuts Philosophiques 7

1.2.2. Les développements scientifiques 8

65
1.3. Les domaines d’application de la psychologie. 12

1.4. Les méthodes en psychologie 15

1.4.1. L’introspection 15

1.4.2. L’Extrospection 16

1.4.3. La méthode expérimentale 16

1.4.4. Le Test 18

1.4.5. La méthode clinique 18

1.4.6. L’enquête 19

Chap.2. LE COMPORTEMENT 20

2.1. Notion de comportement 20

2.2. Le schéma comportemental 20

2.3. Classification des comportements 22

2.4. Les déterminants du comportement 23

2.4.1. Le système nerveux 23

2.4.2. L’hérédité 24

2.4.3. Le milieu 25

Chap.3. LES PROCESSUS SENSORIELS ET PERCEPTIF….…………………………….28

3. 1. LA SENSATION 28

3.1.1 Définition 28

3.1.2 Seuil de sensibilité 30

3.2. LA PERCEPTION 31

3.2.1. Notion de perception 31

3.2.2 Perception des objets 32

3.2.3. La déformation perceptive 33

3.2.4. Les perceptions complexes 33

3.2.5. La perception extra-sensorielle 35

Chap.4. LES ETATS DE CONSCIENCE, LA MÉMOIRE ET L’HABITUDE 37

66
4.1. LES ETATS DE CONSCIENCE 37

4.1.1. La notion de conscience 37

4.1.2. Les niveaux de conscience 38

4.1.3. Les variétés des états de conscience 39

4.2. LA MÉMOIRE ET L’HABITUDE 43

4.2.1. La mémoire 43

4.2.1.1. Les phases de la mémoire 44

4.2.1.2. Les conduites mnémoniques 45

4.2.1.3. Les formes de mémoire 46

4.2.1.4. Les pathologies de la mémoire 46

4.2.1.5. L’oubli 48

4.2.2. L’habitude 49

4.2.2.1. Définition 49

4.2.2.2. La formation des habitudes 50

4.2.2.3. Les effets de l’habitude 52

Chap.5. LA VIE AFFECTIVE 54

5.1. Les émotions 54

5.1.1. Définition 54

5.1.2. Importance des émotions 55

5.1.3. La classification des émotions 56

5.2. Les sentiments 58

5.2.1. La notion de sentiment 58

5.2.2. Les catégories des sentiments 58

BIBLIOGRAPHIE 61

TABLE DES MATIERES 65

67

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