Ambiguïtés sexuelles
F. Bargy, C. Morel-Bouvattier, S. Beaudoin
L’ambiguïté sexuelle est définie cliniquement par l’observation d’organes génitaux externes anormaux où
l’on reconnaît un bourgeon génital médian, des bourrelets génitaux latéraux et un infundibulum génital
sagittal ouvert ou incomplètement fermé. Une telle constatation à la naissance suppose de déclarer
l’enfant de sexe indéterminé et d’entreprendre rapidement une enquête médicochirurgicale pour définir le
sexe définitif de ce nouveau-né. Ces anomalies se subdivisent cliniquement en pseudohermaphrodisme
féminin (PHF) lorsqu’il n’existe pas de gonade palpable, et en pseudohermaphrodisme masculin (PHM),
s’il y en a. Une cause endocrinienne doit être recherchée à l’origine de l’anomalie clinique génitale interne
et externe à la lumière des récents progrès réalisés dans la connaissance de l’organogenèse de ces
malformations. Les PHF sont le plus souvent la conséquence d’un bloc enzymatique surrénalien qui
nécessite un traitement substitutif urgent et une prise en charge spécialisée. L’étiologie des PHM est
souvent plus difficile à retrouver, le syndrome d’insensibilité partielle aux androgènes fait partie des
causes fréquentes. Le traitement médical et la réparation chirurgicale doivent être précoces pour limiter
au maximum l’inévitable traumatisme que subissent les familles. Les progrès du diagnostic prénatal
permettent désormais de démarrer l’enquête étiologique avant la naissance et de proposer un choix de
sexe pour l’enfant à naître.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1 Le sexe de l’enfant né ou à naître fait partie des incontour-
nables interrogations qui alimentent les conversations familiales
¶ Organogenèse génitale 2
et le subconscient du couple parental : il est inimaginable de
Formation des gonades 2
n’être ni fille ni garçon. Les malformations des organes génitaux
Évolution des gonoductes 2 affectées du vocable d’ambiguïté vont donc plonger les familles
Évolution de l’appareil copulatoire 2 et les médecins dans un profond désarroi qu’il faut rapidement
¶ Clinique et anatomie lésionnelle 3 surmonter pour restaurer l’identité du patient. Le terme d’ambi-
Examen clinique à la naissance 3 guïté sexuelle correspond à de nombreuses étiologies dont le
Exploration du tractus urogénital (gonoductes) et des gonades 5 pronostic est variable, et l’anomalie des organes génitaux
¶ Enquête génétique et endocrinienne 7 externes n’en est que la partie immédiatement visible. Ces
malformations génitales sont le fait de dysfonctionnements de
Explorations endocriniennes 7
l’organogenèse dans les premières semaines de la vie embryon-
¶ Cas particulier du diagnostic prénatal 9 naire, qu’il convient de rappeler.
¶ Démarche pratique et choix du sexe 10 L’examen clinique initial, ou l’examen échographique préna-
¶ Traitement chirurgical 10 tal, permettent de détecter la malformation et de différer la
Conduite vis-à-vis des gonades 10 déclaration à l’état civil jusqu’à ce que le diagnostic de sexe soit
Génitoplastie masculinisante 10
établi. Dès l’ambiguïté reconnue, il faut rapidement déterminer
le sexe définitif de l’enfant pour limiter au maximum l’inévita-
Génitoplastie féminisante 11
ble traumatisme qu’elle apporte. L’indiscutable avantage que
¶ Traitement hormonal 13 procure, depuis peu, le diagnostic prénatal est de permettre de
Traitement des blocs surrénaliens 13 reconnaître le sexe de l’enfant avant la naissance, ou dans
Traitement androgénique 13 certaines maladies de proposer un traitement. Ce choix repose
Induction de la puberté chez les filles 46 XY 13 sur une étude multidisciplinaire où il faut évaluer l’anatomie
¶ Conclusion 13 lésionnelle et entreprendre l’enquête médicale, génétique et
biologique [1]. Les progrès réalisés depuis 10 ans au plan du
diagnostic et du traitement permettent maintenant de dégager
des arguments pronostiques, appuyés sur des études longitudi-
nales de cohortes de patients suivis depuis la petite enfance et
parvenus à l’âge adulte [2-4]. L’examen clinique initial est riche
Gynécologie 1
802-A-30 ¶ Ambiguïtés sexuelles
de renseignements précieux qui orienteront l’enquête étiologi- la migration des gonocytes primordiaux situés autour de
que. La chirurgie réparatrice précoce est, de notre point de vue, l’allantoïde. Ces cellules germinales contribuent toutes à
indispensable. l’élaboration de la gonade. Dès la cinquième semaine (7 SA),
elles colonisent les crêtes génitales autour du rein primitif, le
mésonéphros. L’ensemble gonadique reste indifférencié, au
■ Organogenèse génitale regard de nos moyens actuels d’observation, pendant 2 semai-
nes. Sous influence génétique et hormonale, les tubes séminifè-
L’organogenèse de l’appareil génital est indissociable de celle res sont visibles à la septième semaine (9 SA) et les ovocytes à
de l’appareil urinaire et de la septation du cloaque. Il convient la huitième (10 SA). Durant cette période, des lésions peuvent
d’y distinguer trois phases, se chevauchant dans le temps et survenir, soit par accident de croissance, soit par dysfonction-
dans l’espace, et qui concernent les gonades, les gonoductes, et nement du processus de développement. À ce stade, la séreuse
l’ensemble copulatoire. Le sexe chromosomique ne détermine péritonéale descend jusqu’au niveau des bourrelets génitaux.
pas à lui seul le phénotype de l’individu : les facteurs embryo- Elle formera le processus vaginalis au long duquel migrera la
logiques et endocriniens interviennent de façon prépondérante. gonade du fait de la croissance différentielle du pôle caudal.
2 Gynécologie
Ambiguïtés sexuelles ¶ 802-A-30
Figure 2. Développement des gonoductes et de la membrane cloacale au cours du développement très précoce du pôle caudal.
A. Embryon de 6 semaines (8 semaines d’aménorrhée).
B. Coupe sagittale avec un agrandissement sur le mésonéphros et la crête génitale.
C. Schéma de l’évolution précoce de ces structures, avec, en particulier, la fusion des canaux de Müller sur la ligne médiane et l’apparition du métanéphros.
1. Vésicule vitelline ; 2. pôle caudal ; 3. membrane cloacale ; 4. gonade ; 5. canal paramésonéphrotique (Müller) ; 6. allantoïde ; 7. tubercule génital ;
8. mésonéphros ; 9. métanéphros ; 10. canal mésonéphrotique (Wolff) ; 11. cloaque.
Gynécologie 3
802-A-30 ¶ Ambiguïtés sexuelles
Figure 4. La différenciation
masculine ou féminine s’effectue
entre la huitième et la douzième
semaine (10-14 semaines d’amé-
norrhée). Elle est hormonodépen-
dante. L’évolution vers le sexe fé-
minin, en bas à droite, n’est pas un
phénomène passif. En haut et à
droite, l’évolution masculine. 1.
Infundibulum ; 2. bourrelets géni-
taux ; 3. tubercule génital ; 4. re-
plis génitaux ; 5. scrotum ; 6. pré-
puce ; 7. gland ; 8. anus ; 9. spon-
gieux ; 10. capuchon ; 11. urètre ;
12. hymen ; 13. petites lèvres ;
14. clitoris.
de la vie fœtale (Fig. 5), mais ce n’est qu’une apparence car la (Fig. 7C). Les bourrelets génitaux peuvent contenir une gonade.
croissance s’est poursuivie. Il n’est pas exact de dire que le fœtus La présence d’une gonade de type testiculaire palpable dans l’un
est resté indifférencié. des bourrelets génitaux (Fig. 7D) ne permet cependant pas de
préjuger du sexe définitif de l’enfant.
Bourgeon génital
Dans toute ambiguïté sexuelle, le bourgeon génital présente Infundibulum
une coudure qui siège sur les corps caverneux et un capuchon L’infundibulum, prolongé en profondeur par le sinus urogé-
ou tablier préputial dorsal qui le recouvre, plus ou moins nital, peut lui aussi prendre des aspects variés. Le plus fréquent
hypertrophique par rapport à la taille du bourgeon lui-même reste la présence d’un orifice unique urogénital ouvert dans un
(Fig. 6). La taille du bourgeon génital et plus particulièrement sillon muqueux. Ainsi, lorsque l’orifice est situé à la base du
des corps caverneux est un paramètre important qu’il faut noter bourgeon génital, les deux bourrelets sont séparés par un sillon
en mesurant la longueur (dorsale et ventrale) et la largeur. cutané. Lorsque l’orifice est plus postérieur, le sillon est
L’orifice urétral est implanté, soit à la base du bourgeon, soit en muqueux (Fig. 8). L’infundibulum urogénital s’ouvre sur un seul
position franchement périnéale. orifice dans la très grande majorité des cas.
4 Gynécologie
Ambiguïtés sexuelles ¶ 802-A-30
Figure 7. Les bourrelets génitaux sont d’aspect strié (A) ou lisse (B), ou encore asymétrique (C). La gonade est éventuellement palpable d’un côté ou
des deux (C, D).
Gynécologie 5
802-A-30 ¶ Ambiguïtés sexuelles
6 Gynécologie
Ambiguïtés sexuelles ¶ 802-A-30
Figure 12. Dans les pseudohermaphrodismes masculins, l’ensemble génital interne peut prendre tous les aspects entre un appareil de type féminin presque
complet (A) et une différenciation masculine comportant des structures prostatoséminales achevées. L’allure des structures mullériennes permet de juger des
possibilités de réparation chirurgicale dans le sens masculin ou féminin, mais ces données anatomiques doivent être confrontées aux autres données du bilan
étiologique avant de prendre une décision définitive. 1. Rectum ; 2. utérus ; 3. vessie ; 4. bourgeon génital ; 5. vagin ; 6. utérus atrétique ; 7. cavité
mullérienne ; 8. appareil prostatoséminal ; 9. vésicule séminale.
recherche sur l’organogenèse de ces malformations. Une chirurgien dispose. En ce sens, cette étude anatomique apparaît
meilleure compréhension des mécanismes de survenue apporte comme fondamentale dans le choix du sexe. Mais elle n’entre
une indéniable qualité au traitement et à l’information des pas seule en ligne de compte. L’enquête médicale permet une
patients et de leur famille. approche parfois plus étiologique des phénomènes, et recherche
des arguments de pronostic pubertaire.
L’axe génital est de type féminin
Dans l’immense majorité des cas, l’examen clinique initial
aura reconnu un PHF, et une génitoplastie féminisante peut être ■ Enquête génétique
envisagée. On peut alors évaluer le degré de masculinisation de
l’enfant en utilisant la classification de Prader, élaborée pour et endocrinienne
décrire les diverses formes anatomiques d’hyperplasie congéni-
tale des surrénales [7]. Le stade I comporte un infundibulum Explorations endocriniennes
ouvert avec un ostium vaginal rétréci et une hypertrophie du
La conduite des explorations endocriniennes dépend de la
clitoris. Dans le stade II, le vestibule vulvaire est fermé en arrière
présence ou non de gonades palpables, dans les bourrelets
avec un clitoris franchement hypertrophique. Le stade III
génitaux ou en position inguinale, et de l’existence ou non de
associe deux bourrelets striés d’aspect scrotal avec un infundi-
dérivés mullériens à l’échographie pelvienne.
bulum fermé et un aspect d’hypospade périnéal. On retrouve les
mêmes données dans le stade IV, avec un orifice unique à la
base du bourgeon. Le stade V correspond à une masculinisation
Il n’y a pas de gonade palpable
presque complète sans gonade palpable. Il s’agit d’un PHF et probablement d’un nouveau-né féminin
46 XX virilisé. La masculinisation du fœtus est liée à un excès
L’axe génital médian n’est pas de type féminin complet d’androgènes pendant la vie intra-utérine, d’origine endogène
Cette situation se rencontre dans les PHM, malformatifs ou ou exogène. On observe cliniquement des signes de virilisation,
non, dans les dysgénésies gonadiques asymétriques et les allant d’une hypertrophie clitoridienne pouvant passer inaper-
hermaphrodismes vrais. Dans ces cas, toutes les formes anato- çue au stade V de Prader. Le sexe choisi est féminin dans tous
mocliniques peuvent se rencontrer depuis un axe féminin les cas. Un diagnostic étiologique sera fait dans 100 % des cas.
presque complet avec un petit utérus atrétique (ou un hémi-
Hyperplasies congénitales des surrénales (Fig. 13)
utérus) jusqu’à un axe masculin presque complet avec un
appareil prostatoséminal fonctionnel (Fig. 12). Maladies génétiques de l’hormonosynthèse de la corticosur-
L’existence de structures vaginales d’une part, ou prostatosé- rénale, elles sont la cause la plus fréquente des PHF (75 % des
minales d’autre part, devient un élément fondamental dans le cas). La virilisation des organes génitaux est provoquée par la
choix de la génitoplastie reconstructrice (masculinisante ou surproduction d’androgènes convertis en testostérone, en amont
féminisante). L’étude de l’anatomie génitale interne est aussi du bloc enzymatique.
extrêmement importante pour établir le diagnostic définitif Bloc en 21-hydroxylase. C’est le plus fréquent (90-95 %) et
d’hermaphrodisme vrai ou de dysgénésie gonadique concerne 1/14 000 naissances. Son dépistage sur papier buvard
asymétrique. est réalisé en France. Il se révèle en période néonatale par une
L’étude détaillée de l’anatomie génitale externe et interne ambiguïté des organes génitaux externes, accompagnée incons-
permet de bien apprécier les possibilités de génitoplastie dont le tamment d’une perte de sel avec hyponatrémie sévère par
Gynécologie 7
802-A-30 ¶ Ambiguïtés sexuelles
Cholestérol
1
P450scc
Prégnénolone 18-OH-
Progestérone DOC Corticostérone Aldostérone
2 3 4 7 corticostérone 8
5 5
P450c17 P450c17
6 6
P450c17 P450c17
Figure 13. Stéroïdogenèse surrénalienne (S) et testiculaire (T). 1 : 20, 22-desmolase (S, T) ; 2 : 3-bêta-hydroxystéroïde déshydrogénase (S, T) ;
3 : 21-hydroxylase (S) ; 4 : 11-bêta-hydroxylase (S) ; 5 : 17-alpha-hydroxylase (S, T) ; 6 : 17, 20-desmolase (S, T) ; 7 : 18-hydroxylase (S) ; 8 : 18-oxydase (S) ;
9 : 17-bêta-hydroxystéroïde déshydrogénase (T) ; 10 : aromatase (T). DHA : dihydroandrostènedione.
8 Gynécologie
Ambiguïtés sexuelles ¶ 802-A-30
sexe d’élevage de l’enfant. Dans ces cas, le traitement substitutif Anomalies du récepteur de la LH. Le syndrome dit « de
par la testostérone retard permet une croissance satisfaisante du résistance du testicule à la LH » ou agénésie des cellules de
bourgeon génital et le sexe masculin peut être choisi. Le Leydig, de transmission autosomique récessive, est rare. Il
pronostic de fertilité est incertain. Ce défaut de synthèse peut entraîne, chez les sujets 46 XY, un phénotype variable à la
avoir été limité dans le temps, lors de l’organogenèse, et naissance : micropénis isolé, PHM ou phénotype féminin. La
expliquer les cas où les données de l’hormonologie sont testostérone et ses précurseurs sont effondrés et ce syndrome a
normales à la naissance. été rattaché à des mutations du gène du récepteur de la LH [20].
Bloc en 3-bêta-hydroxystéroïde déshydrogénase. Il associe Dysgénésies testiculaires bilatérales
une ambiguïté des organes génitaux externes qui va de la
virilisation incomplète, avec hypospade et micropénis, à un Les patients atteints présentent des degrés variables d’ambi-
phénotype féminin, et une perte de sel. Le diagnostic biologi- guïté sexuelle. Leur caryotype est 46 XY, une mosaïque X/XY,
que est le même que chez la fille [10, 11]. ou met en évidence une anomalie du chromosome Y. Les
Bloc en 17-alpha-hydroxylase. Il entraîne un défaut de testicules porteurs d’un déficit combiné de la fonction leydi-
virilisation variable (micropénis, hypospade, ou phénotype gienne et des cellules de Sertoli sont hypoplasiques et souvent
féminin complet) par insuffisance d’exposition à la testostérone cryptorchides. Il existe fréquemment un utérus. Le syndrome de
in utero. Il existe souvent un hyperminéralocorticisme par Drash (association d’une dysgénésie testiculaire et d’une
hypersécrétion de DOC avec, après la puberté, une HTA et une néphropathie glomérulaire avec tumeur de Wilms) et le syn-
alcalose hypokaliémique. Le cortisol est normal ou bas et drome de Frasier (dysgénésie testiculaire et insuffisance rénale)
l’ACTH élevée. La testostérone et la delta-4 sont basses et non sont en rapport avec des mutations de WT1 [21]. Le syndrome
stimulables par l’human chorionic gonadotrophin (hCG). La tumeur de Wilms, aniridie, anomalies génito-urinaires, retard
mental (WAGR) désigne l’association d’une tumeur de Wilms
prégnénolone, la progestérone, la DOC et la corticostérone sont
avec aniridie, ambiguïté sexuelle et retard mental [22].
élevées. L’enzyme est codée par un gène situé [15] sur le chro-
mosome 10. PHM malformatifs
Bloc en 17-hydroxystéroïde réductase. C’est un bloc testi-
Des anomalies du développement génital sont observées dans
culaire rare, souvent méconnu à la naissance. Les sujets atteints
de nombreux syndromes malformatifs chez des garçons 46 XY,
ont un phénotype féminin, exceptionnellement un PHM. Sur le
ou des filles 46 XX. Certaines sont associées à des anomalies
plan biologique, le diagnostic est fait sur l’augmentation de la
autosomiques. Dans les malformations anorectales, ou plus
delta-4, beaucoup plus importante que celle de la testostérone,
généralement dans les dysfonctionnements du développement
sous hCG. Deux gènes localisés sur le chromosome 17 codent
du pôle caudal embryonnaire, on trouve 10 à 20 % d’anomalies
pour l’enzyme [16]. génitales qui peuvent être confondues avec des ambiguïtés
Défauts de réceptivité de la testostérone sexuelles. Les étiologies sont différentes et le contexte malfor-
matif doit faire rectifier le diagnostic. De la même façon, les
Les anomalies de sensibilité aux androgènes sont responsables anomalies observées dans les défauts de fermeture de la paroi
de 70 % environ des PHM dont l’étiologie est reconnue. abdominale inférieure (exstrophie vésicale, épispadias) ne sont
L’aspect clinique va d’un phénotype féminin complet à une que la conséquence de l’anomalie de fermeture pariétale
ambiguïté sévère avec une cryptorchidie fréquente. (développement du pôle caudal) et ne sont pas des ambiguïtés
On distingue les anomalies du récepteur des androgènes des sexuelles.
déficits en 5-alpha-réductase.
Anomalies du récepteur des androgènes. Rappelons que le Hermaphrodisme vrai
diagnostic de syndrome d’insensibilité complète aux androgè- Il est défini par la coexistence, chez un individu, de tissu
nes, autrefois appelé « testicule féminisant », n’est en général ovarien (follicules) et testiculaire (tubes séminifères). L’ovotestis
fait qu’à la puberté devant une aménorrhée primaire car les désigne une gonade mixte. La morphologie des organes géni-
organes génitaux externes sont féminins. Dans les formes taux externes est variable ; on constate souvent une hypertro-
partielles, l’expression clinique est hétérogène, avec des anoma- phie clitoridienne [23]. Le caryotype des patients est 46 XX dans
lies qui vont d’un micropénis avec hypospade à un phénotype la majorité des cas, 46 XY dans 10 % des cas. Il s’agit plus
plutôt féminin avec organes génitaux internes masculins et rarement d’une mosaïque XX/XY, XX/XXY ou autre. En période
testicules ectopiques. À la puberté, il existe un micropénis, et néonatale, l’orientation dans le sexe féminin est décidée dans la
une gynécomastie est fréquente. L’infertilité est quasi cons- majorité des cas, d’autant que l’anatomie génitale interne
tante [17]. La testostérone, la luteinizing hormone (LH) et l’hor- comporte des structures féminines (utérus).
mone antimullérienne sont normales ou élevées en période
néonatale et à la puberté [18] . Une mutation du gène du Dysgénésies gonadiques asymétriques
récepteur des androgènes est retrouvée dans 25 % des cas où le L’examen clinique met en évidence un bourrelet d’aspect
diagnostic est évoqué cliniquement et biologiquement. L’orien- scrotal d’un côté, avec une gonade en position inguinale
tation et le choix du sexe à la naissance sont difficiles. Ce homolatérale, et de l’autre côté un bourrelet lisse et peu
syndrome est transmis sur le mode récessif lié à l’X. Son développé et une gonade abdominale. Il existe de ce côté des
incidence est de 1/100 000 naissances. dérivés mullériens. Le bourgeon génital est de taille variable,
Déficit en 5-alpha-réductase. La dihydrotestostérone (DHT) avec un hypospade postérieur. Le caryotype est le plus souvent
est responsable de la masculinisation in utero des organes une mosaïque 46 XY/45 X. La testostérone est basse mais
génitaux internes et de la maturation sexuelle à la puberté, alors souvent stimulable par hCG. Le risque de gonadoblastome
que la testostérone semble plus importante pour la stimulation conduit à recommander l’ablation de la gonade dys-
des canaux de Wolff pendant le développement sexuel, la génétique [24].
formation des organes génitaux internes, la régulation de la
sécrétion des gonadotrophines et la spermatogenèse. Le PHM
par déficit en 5-alpha-réductase, décrit dans 50 familles environ, ■ Cas particulier du diagnostic
est dû à des mutations du gène de la 5-alpha-réductase 2. Il
touche le sexe masculin et entraîne des anomalies phénotypi-
prénatal
ques à la naissance, allant d’un aspect féminisé complet à une Le développement considérable des moyens de diagnostic
ambiguïté avec hypospade et micropénis. Il existe une virilisa- prénatal permet de faire le diagnostic de quelques affections
tion à la puberté, où la concentration de testostérone augmente avant la naissance. Il est possible de reconnaître ou de suspecter
alors que la DHT reste basse. Le diagnostic biologique repose sur une anomalie des organes génitaux externes lors de l’échogra-
l’augmentation du rapport testostérone/DHT avant et après phie du deuxième trimestre. Au lieu d’être passée sous silence,
hCG. De nombreuses mutations sont documentées, et la la découverte d’un aspect inhabituel doit être contrôlée, car une
transmission est autosomique récessive [19]. enquête étiologique est possible : on pourra déterminer le sexe
Gynécologie 9
802-A-30 ¶ Ambiguïtés sexuelles
de l’enfant avant la naissance et effectuer la déclaration à l’état Ainsi le choix du sexe est dépendant de l’anatomie lésion-
civil dans les délais légaux, ce qui simplifie très largement les nelle, du diagnostic étiologique et des meilleures possibilités
problèmes posés au corps médical et aux familles [1]. d’évolution (en particulier pubertaire) pour l’enfant. Dans un
• Dans le cas d’un bloc surrénalien. S’il existe un cas index PHM avec une insensibilité aux androgènes prouvée sur le plan
dans la famille, il est possible de reconnaître par la biologie moléculaire, il sera sans doute préférable de choisir le sexe
moléculaire si l’enfant à venir est atteint ou non de la féminin malgré les difficultés chirurgicales. Lorsque l’ensemble
maladie. On peut proposer un traitement maternel, au tout de cette enquête anatomique et fonctionnelle a abouti au choix
début de la grossesse (cf. supra), qui diminue de façon très du sexe définitif, la déclaration à l’état civil peut se faire, et le
significative la masculinisation d’un fœtus féminin. Le traitement doit être envisagé. Une fois le choix posé, un
traitement est interrompu à la douzième semaine s’il s’agit certificat permet la déclaration du prénom et du sexe sans délai.
d’un garçon ou d’une fille indemne après biopsie de tropho-
blastes et analyse en biologie moléculaire. S’il s’agit d’une fille
atteinte, le traitement est poursuivi jusqu’au terme. ■ Traitement chirurgical
• Un aspect ambigu des organes génitaux est suspecté lors Lorsque le sexe définitif est choisi, il est nécessaire de réaliser
d’une échographie morphologique (Fig. 14). En pareil cas, la le plus rapidement possible la génitoplastie qui permettra à
plus grande prudence s’impose en ayant recours à plusieurs l’enfant, à ses parents et à son entourage de vivre avec une
experts échographistes et à plusieurs entretiens médicochirur- identité complète. La génitoplastie sera masculinisante ou
gicaux. Il est de toute façon déconseillé de cacher cette féminisante avec ou sans ablation des gonades. L’apport
information aux parents si les signes échographiques sont vasculonerveux du bourgeon génital est assuré par un pédicule
suffisamment nets. Un soutien psychologique du couple peut dorsal d’origine pudendale et ilio-inguinale. Quel que soit le
s’avérer utile. La 17-OHP et la testostérone se dosent dans le type de génitoplastie pratiqué, ce pédicule devra être conservé
liquide amniotique. La recherche d’une anomalie du récep- lors de la chirurgie [25].
teur des androgènes peut aussi être faite. Systématiquement,
des malformations associées seront recherchées.
Il est possible de faire progresser les investigations à partir
Conduite vis-à-vis des gonades
d’un arbre décisionnel (Fig. 15). Le caryotype peut être obtenu Dans les PHF, les ovaires sont normaux. En revanche, dans les
par amniocentèse ou par prélèvement de sang fœtal ; il peut PHM, quand le choix de sexe est féminin, la gonadectomie est
être XX, XY, ou mosaïque. S’il est XX, il s’agit d’un PHF, et faite dans le même temps opératoire que la génitoplastie. Le
l’enquête prénatale permettra la déclaration dans le sexe niveau de risque de néoplasie gonadique sur les gonades dysgé-
féminin. Des examens plus approfondis seront nécessaires après nétiques contenant du matériel Y est discuté [26] . Dans les
la naissance pour préciser l’étiologie et proposer la thérapeuti- hermaphrodismes vrais et certaines dysgénésies gonadiques
que adaptée. Si le caryotype est XY, l’hypothèse de crainte est asymétriques, il est possible de différencier la zone testiculaire et
celle d’une insensibilité aux androgènes dont la mutation doit la zone ovarienne pour réaliser une gonadectomie partielle, quitte
être recherchée. Si la mutation est présente, la déclaration dans à la compléter à la puberté si la gonade s’avère non fonctionnelle.
le sexe féminin paraît préférable. Si la mutation n’est pas
présente, la décision devra être prise rapidement après la Génitoplastie masculinisante
naissance. Dans le cas des mosaïques, la discussion est plus
complexe, mais les moyens d’investigation actuels permettent Technique
de faire avancer le diagnostic de façon significative. Les techniques utilisées pour la réalisation d’une génitoplastie
masculinisante dérivent de la chirurgie de l’hypospade [25], avec
■ Démarche pratique et choix les difficultés liées à la position très postérieure de l’urètre et à
l’aspect enfoui et coudé de la verge.
du sexe Trois impératifs doivent guider cette chirurgie :
• intervenir le plus tôt possible pour rassurer la famille ;
La conduite des explorations doit être rapide. Parfois, la • diminuer le nombre d’interventions au maximum ;
décision du choix du sexe est aisée, par exemple, fille porteuse • obtenir le meilleur résultat possible avant la scolarisation.
d’un PHF par bloc surrénalien. En revanche, dans les PHM, la Compte tenu de l’anatomie lésionnelle, la génitoplastie en un
décision est beaucoup plus difficile. temps doit nécessairement comporter un désenfouissement de
On s’aide alors d’un certain nombre d’explorations : la verge, une découdure de la verge et une urétroplastie. Cette
• étude du pic spontané de testostérone observé normalement reconstruction de l’urètre se fait, soit par l’intermédiaire de
chez les garçons entre la naissance et 4-6 mois de vie, par des lambeaux de peau préputiale ou de muqueuse vésicale, soit par
dosages de testostérone, DHT, follicle stimulating hormone reconstruction anatomique directe du corps spongieux de
(FSH), LH, delta-4, hormone antimullérienne ; l’urètre. Cette dernière intervention donne des résultats esthéti-
• épreuve à la luteinizing hormone-releasing hormone (LHRH) à ques et fonctionnels de meilleure qualité.
1 mois de vie ; L’analgésie postopératoire est assurée par un cathéter d’anes-
• étude des récepteurs aux androgènes par biologie moléculaire. thésie péridurale, qui améliore très largement le confort du
10 Gynécologie
Ambiguïtés sexuelles ¶ 802-A-30
Anomalie à l'échographie
morphologique
Amniocentèse
XX Récepteur
Testostérone
aux androgènes
AMH
XY
Mosaïque
Figure 15. Arbre décisionnel. Diagnostic prénatal. PHF : pseudohermaphrodisme féminin ; 17-OHP : 17-OH progestérone ; AMH : hormone
antimullérienne.
patient. L’âge idéal pour la reconstruction des organes génitaux Génitoplastie féminisante
se situe entre 4 et 6 mois. La génitoplastie précoce en un temps
permet d’obtenir un résultat satisfaisant, dans l’immédiat, dans La génitoplastie féminisante comme la génitoplastie masculi-
plus de 80 % des cas (Fig. 16). Le pronostic à plus long terme nisante doit répondre à trois impératifs :
dépend des conditions du déroulement pubertaire et des • une chirurgie précoce ;
possibilités de croissance pénienne. • le moins de temps opératoire possible ;
• un bon résultat avant l’âge scolaire.
Complications L’attitude actuelle est d’opérer les enfants entre 4 et 6 mois.
Deux complications surtout sont à redouter, la survenue de Les résultats esthétiques à moyen terme sont, pour les génito-
fistules ou la nécrose du lambeau, et la sténose de l’urètre greffé plasties précoces en un temps, satisfaisants, permettant de
qui obligent à une chirurgie complémentaire, simple dans le cas reconstruire une anatomie proche de la normale (Fig. 17) [27].
de la sténose, plus complexe dans le cas de la fistule. Ces Une retouche peut être nécessaire en période pubertaire ou
complications surviennent dans 20 % des cas et sont souvent après la puberté.
associées.
À plus long terme, on peut observer des sténoses urétrales Chirurgie du bourgeon génital
récidivantes, obligeant à des calibrages itératifs de l’urètre,
surtout après urétroplastie par greffe de muqueuse vésicale. On La chirurgie du bourgeon génital est assez univoque. Il s’agit
peut également observer, en période prépubertaire, une accen- d’une résection du corps caverneux avec conservation du pédi-
tuation ou une récidive de la coudure de la verge, obligeant à cule vasculonerveux dorsal du gland ; une résection cunéiforme
une découdure chirurgicale complémentaire. dorsale de réduction du gland peut être nécessaire. La résection
du corps caverneux est actuellement préférée aux techniques de
Attitude vis-à-vis de la cavité postérieure plicature et d’enfouissement, et donne de meilleurs résultats. Le
En l’état actuel, l’attitude est plutôt de ne pas agir sur temps chirurgical de plastie du bourgeon génital est associé au
la cavité postérieure, en réservant cette chirurgie aux complica- temps de plastie vaginale dans la même séance opératoire. Au
tions. Celles-ci sont d’ordre infectieux à type d’orchites aiguës plan fonctionnel, sur le bourgeon génital, l’étude des potentiels
récidivantes ou d’infection de la cavité propre-ment dite. Le évoqués somesthésiques montre que l’innervation est bien
risque associé à la chirurgie de la cavité postérieure est une respectée, même en cas de résection et anastomose
lésion des voies séminales. cavernocaverneuse [27].
Gynécologie 11
802-A-30 ¶ Ambiguïtés sexuelles
Figure 16. Les résultats immédiats de la génitoplastie masculinisante sont volontiers satisfaisants. Le pronostic reste cependant lié au déroulement de la
puberté. En haut (A, B, C) le résultat et la croissance sont de bonne qualité. En bas (D, E, F), ils sont insuffisants, en particulier après la puberté.
12 Gynécologie
Ambiguïtés sexuelles ¶ 802-A-30
désunion postérieure de la plastie conduit à la sténose vaginale, définitif nécessite un ensemble d’explorations endocriniennes,
mais cette sténose peut survenir même sans désunion. Les génétiques et anatomiques spécialisées pour décider de l’orien-
complications vaginales à long terme représentent environ 20 % tation finale et donc de la génitoplastie à réaliser. Elle doit être
des cas. Les sténoses vaginales peuvent être traitées par dilata- suffisamment précoce pour permettre à l’enfant et la famille de
tion simple ou par reprise de la plastie. Dans les PHF d’origine mieux vivre ce problème difficile.
surrénalienne, un traitement médical mal suivi ou non adapté L’ensemble des traitements médicaux et chirurgicaux mis en
provoque une augmentation de la taille du clitoris et un œuvre cherche à donner au patient la possibilité d’entrer dans
rétrécissement de l’ostium vaginal ; un geste complémentaire au le monde adulte avec le moins possible de handicap psycholo-
niveau clitoridien et vaginal s’avère alors nécessaire. gique. La reconstruction anatomique très précoce y contribue
sûrement. Les progrès réalisés en termes de précision au
■ Traitement hormonal diagnostic initial, du fait d’une meilleure connaissance biologi-
que et anatomique de ces maladies, et le suivi des patients sur
Traitement des blocs surrénaliens de longues années, permettent une meilleure appréciation du
Il s’agit d’une opothérapie substitutive en gluco- et minéralo- pronostic à long terme pour chaque patient. Les qualités
corticoïdes poursuivie à vie. La posologie est adaptée à chaque d’écoute et de dialogue des équipes soignantes avec les familles
cas particulier. La patiente doit être régulièrement suivie en et les enfants, et la prise en charge psychologique sont des
milieu spécialisé. La surveillance du traitement est clinique et facteurs nécessaires pour une bonne prise en charge sur de
biologique. La prévention des accidents d’insuffisance surréna- nombreuses années.
lienne nécessite une information des parents, puis de l’enfant
(carte d’insuffisant surrénalien). La surveillance médicale
courante de la petite fille comprend un examen clinique
.
Gynécologie 13
802-A-30 ¶ Ambiguïtés sexuelles
[10] Codner E, Okuma C, Iniguez G, Boric MA, Avila A, Johnson MC, et al. [19] Sinnecker GH, Hiort O, Dibbelt L, Albers N, Dorr HG, Hauss H, et al.
Molecular study of the 3 beta-hydroxysteroid dehydrogenase gene type Phenotypic classification of male pseudohermaphroditism due to
II in patients with hypospadias. J Clin Endocrinol Metab 2004;89: steroid 5 alpha-reductase 2 deficiency. Am J Med Genet 1996;63:
957-64. 223-30.
[11] Lutfallah C, Wang W, Mason JL, Chang YT, Haider A, Rich B, et al. [20] Misrahi M, Meduri G, Pissard S, Bouvattier C, Beau I, Loosfelt H, et al.
Newly proposed hormonal criteria via genotypic proof for type II 3 beta Comparison of immunocytochemical and molecular features with the
hydroxysteroid dehydrogenase deficiency. J Clin Endocrinol Metab phenotype in a case of incomplete male pseudohermaphroditism
2002;87:2611-22. associated with a mutation of the luteinizing hormone receptor. J Clin
[12] Bhangoo A, Gu WX, Pavlakis S, Anhalt H, Heier L, Ten S, et al. Endocrinol Metab 1997;82:2159-65.
Phenotypic features associated with mutations in steroidogenic acute [21] Pelletier J, Bruening W, Kashtan CE, Mauer SM, Manivel JC,
regulatory protein. J Clin Endocrinol Metab 2005;90:6303-9. Striegel JE, et al. Germline mutations in the Wilm’s tumor suppressor
[13] O’Leary TJ, Ooi TC, Miller JD, Branchaud CL, Kalra J. Virilization of gene is associated with abnormal urogenital development in Denys-
two siblings by maternal androgen secreting adrenal adenoma.
Drash syndrome. Cell 1991;67:437-47.
J Pediatr 1986;109:840-2.
[22] Fischbach BV, Trout KL, Lewis J, Luis CA, Sika M. WAGR syndrome:
[14] Conte FA, Grumbach MM, Ito Y, Fisher CR, Simpson ER. A syndrome
a clinical review of 54 cases. Pediatrics 2005;116:984-8.
of pseudohermaphroditism hypergonadotropic hypogonadism and
[23] Boucekkine C, Toublanc JE, Abbas N. Clinical and anatomical
multicystic ovaries associated with missense mutations in the gene
encoding aromatase. J Clin Endocrinol Metab 1994;78:1287-92. spectrum in XX sex reversed patients. Relationship to the presence of
[15] Costa-Santos M, Kater CE, Auchus RJ. Two prevalent CYP17 muta- Y specific DNA-sequences. Clin Endocrinol (Oxf) 1994;40:
tions and genotype-phenotype correlation in 24 patients with 733-42.
17-hydroxylase deficiency. J Clin Endocrinol Metab 2004;89:49-60. [24] Telvi L, Lebbar A, Del Pino O, Barbet JP, Chaussain JL. 45,X/46,XY
[16] Forest MG, de Peretti E, Campo-Paysaa A. Familial case of male mosaicism: report of 27 cases. Pediatrics 1999;104:304-8.
pseudohermaphroditism due to 17-ketoreductase defect. Ann [25] Beaudoin S, Delaage PH, Bargy F. Anatomical basis of surgical repair
Endocrinol (Paris) 1979;40:545-6. of hypospadias by spongioplasty. Surg Radiol Anat 2000;22:139-41.
[17] Ahmed SF, ChengA, Dovey L, Hawkins JR, Martin H, Rowland J, et al. [26] Manuel M, Katayama KP, Jones HW. The age of occurence of gonadal
Phenotypic features, androgen receptor binding, and mutational tumors in intersex patients with Y chromosome. Am J Obstet Gynecol
analysis in 278 clinical cases reported as androgen insensitivity syn- 1976;124:293-300.
drome. J Clin Endocrinol Metab 2000;85:658-65. [27] Bargy F, Bienaymé J, Sapin E. Les génitoplasties : aspects anato-
[18] Bouvattier C, Carel JC, Lecointre C, David A, Sultan C, Bertrand AM, miques et chirurgicaux. Résultats cosmétiques et fonctionnels.
et al. Postnatal changes of T, LH, and FSH in 46, XY infants with muta- In: Journées Parisiennes de Pédiatrie. Paris: Flammarion; 1987.
tions in the AR gene. J Clin Endocrinol Metab 2002;87:29-32. p. 225-30.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Bargy F., Morel-Bouvattier C., Beaudoin S. Ambiguïtés sexuelles. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Gynécologie, 802-A-30, 2008.
14 Gynécologie