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Campus Henry Christophe de

Limonade
Les antiparasitaires
Cours de pharmacologie préparé par JOSEPH Gufaut,
Pharm,Msc
Les antiparasitaires
Les antipaludéens
Les protozoocides
Les anthelminthiques
Les antiparasitaires
Les antipaludéens
◦ La quinine et les dérivés de la quinoléine
(APS: antipaludéens de synthèse)
◦ L’artémisinine et ses dérivés
◦ Les inhibiteurs de la dihydrofolate réductase
(IDHFR)
Les antiparasitaires
La quinine et les APS
Traversent la membrane du globule rouge
puis celle du Plasmodium et pénètrent
dans la vacuole où ils s'accumulent, leur
fonction amine étant ionisée en milieu
acide.
Les antiparasitaires
Hypothèses sur le mécanisme d’action:
◦ Inhibition de l'hème polymérase qui
transforme l'hème toxique pour le parasite en
hémozoïne atoxique
◦ Formation d'un complexe de type chloroquine-
hème.
◦ Élévation du pH intravacuolaire et diminution
de la disponibilité de fer à partir de l'hème.
Les antiparasitaires
Quinine
Alcaloïde du quinquina.
A outre son action antipaludique un effet
analgésique et antipyrétique, hypotenseur
et myorelaxant des muscles striés.
Elle stimule également la sécrétion
d'insuline.
Son isomère, la quinidine, est aussi active
qu'elle contre le paludisme.
Les antiparasitaires
La quinine : Elle existe sous la forme
orale et injectable. Elle est indiquée dans
les cas urgents à cause de sa rapidité
d’action
Son élimination également rapide
nécessite une fragmentation de la
posologie en 3 ou 4 prises quotidiennes
Les antiparasitaires
Quinine
Sa demi-vie est
d'environ 11 heures.
Effets indésirables:
◦ Troubles gastro-
intestinaux : nausées,
vomissements, douleurs
abdominales;
◦ Troubles neurologiques :
céphalées, vertiges,
bourdonnements d'oreille,
troubles de la vue.
Les antiparasitaires
Les amino-4-quinoléines
Chloroquine
Sa demi-vie plasmatique
longue, 10 à 30 jours.
Effets indésirables:
◦ Eruptions cutanées;
◦ Pigmentation ardoisée de la
peau;
◦ Opacifications cornéennes
et des rétinopathies après
traitement prolongé.
Les antiparasitaires
L’injectionest contre indiquée chez les enfants de
moins de 5 ans.
Les antiparasitaires
Chloroquine
Outre son effet antipaludique, a :
Une activité anti-amibiasique, en particulier
sur les localisations hépatiques de l'amibe
car elle se concentre dans le foie;
Une activité antirhumatismale
(hydroxychloroquine), en particulier dans
l'arthrite rhumatismale et le lupus
érythémateux.
Les antiparasitaires
Chloroquine
Ilexiste une spécialité pharmaceutique
associant la chloroquine et le proguanil
qui est un inhibiteur de la dihydrofolate
réductase.
Cette association est destinée à la
prévention du paludisme dans les zones
où il exerce une résistance à la
chloroquine seule.
Les antiparasitaires
Autres antipaludéens quinoléiniques:
Amodiaquine
Méfloquine
Halofantrine
Les antiparasitaires
La résistance aux antimalariques serait, au
moins partiellement, la conséquence du
développement par les parasites de
mécanismes d'expulsion des
antimalariques hors de leur vacuole.
Cet efflux pourrait être supprimé par
certains médicaments comme les
anticalciques.
Les antiparasitaires
Artémisinine et dérivés
Antipaludique qui a été
extrait des feuilles de la
plante Artemisia annua
L. en Chine où elle est
appelée qinghaosu.
Ses dérivés sont:
◦ L’artéméter
◦ L’arté-éther
◦ L’artésunate
◦ La dihydro-artémisinine
Les antiparasitaires
Artémisinine et dérivés (2)
Sont des schizonticides, actifs sur des souches de
Plasmodii résistantes aux autres antipaludiques.
Ils exercent leur effet grâce à leur pont peroxyde
intramoléculaire qui, en présence de fer, donne
des radicaux libres qui détruisent le parasite
intraérythrocytaire.
Les chélateurs du fer qui pénètrent dans les
cellules inhibent l'effet antipaludique de
l'artémisinine.
Les antiparasitaires
Ils ont aussi une action sur Pneumocystis
carinii, Toxoplasma gondii, Schistosoma
Il est indiqué dans l’accès palustre grave à
plasmodium falciparum, l’accès palustre
suspect de résistance aux autres
antipaludiques.
Posologies : - adulte 160 mg le 1°jour et 80
mg pendant 4 jours
- enfant : 0,2 mg/kg le 1° jour et 1,1 mg/kg
pendant 4 jours.
Les antiparasitaires
Contre-indications : paludisme sans
signe de gravité, non résistant, grossesse
(sauf cas de nécessité).
Toxicite aigue : neurotoxicité avec une
variabilité d' espèce
Les antiparasitaires
Les inhibiteurs de la
dihydrofolate
réductase (IDHFR)
Les 2,4-
diaminopyridines
Ont des propriétés
antibiotiques,
antipaludiques et
antinéoplasiques.
Les antiparasitaires
Pyriméthamine
Dérivé des diaminopyridines qui inhibe
d'une manière assez sélective la DHFR du
Plasmodium sans inhiber celle du malade,
sans que l'on connaisse le mécanisme
responsable de cette sélectivité.
Cette inhibition bloque la division
cellulaire du parasite au stade de
schizonte.
Les antiparasitaires
Association IDHFR et sulfamide
L'association de pyriméthamine à un
inhibiteur de la synthèse d'acide folique
comme la sulfadoxine ou le
sulfaméthoxaxole, renforce l'activité
antiparasitaire.
Les antiparasitaires
Les principaux effets indésirables de la
pyriméthamine seule sont l'anémie et ceux
de l'association pyriméthamine-sulfamide
sont des réactions cutanées parfois graves.
La résistance de Plasmodium falciparum à
la pyriméthamine provient d'une mutation
conduisant à la synthèse d'une DHFR non
sensible en raison du remplacement d'un
acide aminé par un autre.
Les antiparasitaires
Chloroguanide ou
proguanil
Le proguanil n'a pas,
par lui-même, d'activité
antipaludique, mais un
de ses métabolites, le
cycloguanil, à structure
triazine, inhibe assez
spécifiquement la
DHFR du Plasmodium
et empêche sa division.
Les antiparasitaires
Proguanil
Utilisé chez la femme enceinte, ne semble
pas avoir entraîné de malformations
fœtales.
Associé à l'atovaquone, est commercialisé
comme antipaludique.
Les antiparasitaires
Atovaquone
Molécule ayant une
analogie structurale
avec l'ubiquinone.
Inhibe le transfert des
électrons au niveau du
complexe III de certains
parasites comme
Pneumocystis jiroveci,
Plasmodium falciparum
et Toxoplasma gondii.
Les antiparasitaires
Atovaquone (2)
Biodisponibilité faible mais multipliée par
environ trois lorsqu'elle est prise en même
temps qu'un repas riche en lipides.
Effets indésirables : éruptions cutanées,
troubles digestifs, céphalées.
Les antiparasitaires
Autres antipaludéens
La doxycycline est utilisée pour la
prévention du paludisme chez le voyageur
en cas de résistance, de contre-indication
ou d'intolérance à la méfloquine.
La sulfadoxine est utilisée comme
antipaludéen, associée à la
pyriméthamine, inhibiteur de la DHFR.
Les antiparasitaires
Les protozoocides
Les amœbicides
◦ Luminaux
◦ Tissulaires
Médicaments contre la leishmaniose
Médicaments contre la trypanosomiase
Médicaments contre la toxoplasmose
Les antiparasitaires
Amœbicides tissulaires Amœbicides luminaux
5-nitro-imidazoles Dichloroacétamides
Métronidazole Furoate de diloxamide
Tinidazole Clefamide
Les émétines Teclozan
Émétine Etofamide
Déhydro-émétine Hydroxyquinoléines halogénés
4-aminoquinoléines Iodoquinol
Chloroquine Clioquinol
Antibiotiques
Paromomycine (Aminoside)
Tétracyclines
Les antiparasitaires
Les 5-nitro-imidazoles
Actifs contre des parasites comme
Trichomonas vaginalis, Giardia
intestinalis, Entamaeba histolytica, qui
possèdent un équipement enzymatique
capable de transformer les nitroimidazoles
en dérivés réduits toxiques qui altèrent
l’ADN dont les brins se dissocient.
Les antiparasitaires
Posologie : 1,5 g/j en 2 ou 3 prises pendant 5
à 10 jours (pour le métronidazole) chez
l’adulte, et 40 mg/kg/j chez l’enfant.

Effets indésirables : troubles digestifs


(nausées, modification des goûts (métallique),
anorexie, vomissement, muguet buccal),
leucopénie, prurit, urticaire, troubles
neurologiques, coloration brun/rouge des
urines
Les antiparasitaires
Les dérivés de l’isoquinoléine
Le tiliquinol et le tilbroquinol
Antiseptiques digestifs actuellement
utilisés, mais de manière restreinte dans le
traitement de l'amibiase intestinale de
l'adulte.
Les antiparasitaires
Médicaments contre la leishmaniose
Stibogluconate de sodium
Antimoniate de méglumine
Pentamidine
Amphotéricine B
Les antiparasitaires
Antimonite de méglumine : il s’agit du
traitement de référence. On pratique une
injection IM / j en cure de 10 à 15 jours
ceci à posologies progressives pour
réduire les risques de stibio-intolérance.
On calcule la dose à administrer sur la
base de 60 mg/kg/j. On administre 25%
de cette dose à J1, 33% à J2, 50% à J3 et
ensuite la totalité de la dose.
Les antiparasitaires
Les effets indésirables sont les suivants :
stibio-intolérance (fièvre avec toux
quinteuse, frissons, arthralgies, myalgies,
éruptions cutanées, vomissements,
diarrhées, hémorragies graves), possibilité
de choc anaphylactique
Les antiparasitaires
Cette molécule est donc contre-indiquée
en cas d’insuffisance hépatique, rénale et
cardiaque, et chez les tuberculeux
Les antiparasitaires
Pentamidine
utilisée soit d’emblée en cas de contre-
indication à l’antimoine, soit dans
l’intervalle de 2 cures de méglumine. Elle
s’administre à la dose de 2 à 4 mg/kg par
injection en IM, en série de 6 à 8
injections espacées de 48h.
Les antiparasitaires
Les effets indésirables sont : injection
douloureuse pouvant aller jusqu’à la
gangrène, hypoglycémie immédiate,
insuffisance rénale…
Les antiparasitaires
Amphotéricine B : réservée pour les
formes résistantes aux médicaments cités
ci-dessus. Elle est utilisée en perfusions
IV lentes de 8h espacées de 48h jusqu’à la
guérison. On commence à des doses de
0,1 mg/kg pour atteindre 1 mg/kg
Les antiparasitaires
Médicaments contre la
trypanosomiase:
Pentamidine
Suramine
Melarsoprol
Benznidazole
Les antiparasitaires
Pentamidine
Est une diamine active
contre les trypanosomes,
les leshmanies et
Pneumocystis jiroveci.
Elle a plusieurs
mécanismes d'action
parmi lesquels
l'inhibition de la
dihydrofolate réductase
des parasites.
Les antiparasitaires
Médicaments contre la toxoplasmose
La pyriméthamine : dans les formes
graves, 100 à 200 mg le 1er jour puis 50 à
100 mg/j en 1 prise quotidienne. Elle peut
provoquer une anémie macrocytaire, une
granulopénie et surtout une thrombopénie.
Elle est contre indiquée chez la femme
enceinte car possède un pouvoir
tératogène
Les antiparasitaires

Pyriméthamine + sulfadiazine
Association utilisée dans le traitement de
la toxoplasmose.

On utilise cette association pour traiter les


nouveaux nés des femmes qui ont eu une
séroconversion pendant leur grossesse. Ils
sont traités jusqu’à l’âge de 6 mois
Les antiparasitaires
La spiramycine
Macrolide utilisé dans le traitement de la
toxoplasmose de la femme enceinte.
 Active à la dose de 2 à 3 g/j en cure de
20 jours. Elle n’est pas toxique pour la
femme enceinte et a la propriété de
s’accumuler dans le placenta. On répète
donc les cures avec des intervalles égaux
de repos durant toute la grossesse.
Les antiparasitaires
Les anthelmintiques
◦ Les benzimidazoles
◦ Le praziquantel
◦ L’oxamniquine
◦ La pipérazine
◦ Le pamoate de pyrantel
◦ La DEC (Diéthylcarbamazine)
◦ L’ivermectine
◦ La niclosamide
Les antiparasitaires
Les benzimidazoles
Les antihelminthiques benzimidazolés
inhibent chez certains parasites du tube
digestif la polymérisation de la tubuline en
microtubules.
Cette inhibition réduit chez le parasite la
libération de médiateurs au niveau
neuromusculaire et l'absorption de glucose, ce
qui entraîne son immobilisation et son
élimination passive dans les selles.
Les antiparasitaires
Molécule Remarques Effets secondaires
Thiabendazole Inhibe la fumarate Troubles
réductase mitochondriale neurosensoriels,
des parasites. bourdonnements
Utilisation limitée en d'oreille, hallucinations
raison de sa toxicité, et troubles cutanés.
consécutive à son
absorption digestive.
Albendazole Bien toléré en raison de troubles sanguins à type
sa faible absorption de neutropénie.
digestive.
Flubendazole Bien toléré en raison de
sa faible absorption
digestive.
Mébendazole Indications proches de
celles de l’albendazole.
Les antiparasitaires
Le praziquantel
provoque une paralysie
en contracture des
schistosomes et une
altération de leurs
téguments, probablement
consécutives à une entrée
massive de calcium.
Le mécanisme par lequel
le praziquantel provoque
l'entrée de calcium est
mal connu.
Les antiparasitaires
Praziquantel (2)
Indications
Traitement de la schistosomiase ou bilharziose, des
distomatoses et des cestodoses intestinales.
Effets indésirables
Des vertiges, de la somnolence, des douleurs
abdominales.
Les réactions d'hypersensibilité qu'il peut provoquer
sont la conséquence de l'altération des parasites avec
libération de diverses protéines étrangères à
l'organisme humain.
Les antiparasitaires
Pipérazine
Utilisée comme antihelminthique dans le
traitement des oxyuroses (Enterobius
vermicularis) et des ascaridioses (Ascaris
lumbricoides).
Provoque une paralysie des helminthes
par inhibition des effets de l'acétylcholine,
provoque leur décrochement de la paroi
digestive et leur élimination.
Les antiparasitaires
Pamoate de pyrantel
Antihelminthique actif sur Enterobius
vermicularis, Ascaris lumbricoides, Ankylostoma
duodenale, Necator americanus, Trichuris
trichiura.
Provoque une paralysie des vers précédemment
cités par dépolarisation consécutive à l'activation
des récepteurs neuromusculaire nicotiniques; de
plus il inhibe les cholinestérases. La paralysie est
à l'origine de l'expulsion des vers.
Les antiparasitaires
Pamoate de pyrantel (2)
Très peu absorbé par le tube digestif, ce
qui est à l'origine de sa sélectivité
d'action.
Mécanisme d'action opposé à celui de la
pipérazine.
Ces deux produits (pamoate de pyrantel et
pipérazine) étant antagonistes ne doivent
pas être utilisés simultanément.
Les antiparasitaires
La DEC
(diéthylcarbamazine)
Anthelmintique antifilarien.
Inhibe le métabolisme de
l’acide arachidonique des
microfilaires, les rendant
plus vulnérables à la
réaction immunitaire.
Utilisée dans la prise en
charge de la filariose
lymphatique et de la loaose.
Les antiparasitaires
L’ivermectine
Utilisée dans le
traitement de
l'onchocercose,
(Onchocerca
volvulus) ainsi que
des infections
intestinales à
nématodes et des
filarioses à
Wuchereria bancrofti.
Les antiparasitaires
L'ivermectine (2)
Provoque chez les parasites une paralysie
en hypertonie et leur mort.
Cette hypertonie résulterait de l'entrée
d'ions chlorure sous l'effet du GABA
libéré en excès par les terminaisons
nerveuses présynaptiques des parasites ou
par stimulation directe de leurs récepteurs
de type GABA.
Les antiparasitaires
L'ivermectine (3)
Traverse peu la barrière hémato-encéphalique,
ce qui expliquerait qu'elle ait peu d'effets
neurologiques.
Ses principaux effets indésirables sont liées à
la libération de réactions de type allergique
toxines d'origine parasitaire.
L'abamectine a des propriétés chimiques et
pharmacologiques proches de celles de
l'ivermectine.
Les antiparasitaires
ANTIPARASITAIRES « EXTERNES »
 Gale : antiscabieux
 Les spécialités disponibles en France pour le
traitement de la gale en application cutanée sont
les suivantes :
 – benzoate de benzyl = ASCABIOL
 – clofénotane : dans poudre DDT
– butoxide de pipéronyl + esdépalléthrine =
SPRÉGAL
 – lindane = SCABÉCID ; dans ELENOL.
Les antiparasitaires
Poux : pédiculicides
À base d’hexachlorocyclohexane =
lindane :
– APHTIRIA : poudre pour application
locale à 0,4 %
– ÉLENTOL : poudre pour application
locale
– SCABECID : crème fluide à 1 %.
Les antiparasitaires
À base de pyréthrines :
– perméthrine : dans CHARLIEU
antipoux ; dans NIX crème capillaire ;
dans PARAPLUS solution ; dans
PYRÉFLOR lotion ; dans PYRÉFLOR
shampoing ; dans ALTOPOUX Lotion
Les antiparasitaires
Divers
 – Malathion, PRIODERM lotion à 0,5
% ; dans PARAPLUS solution.
 – Camphre, citronnelle, acide acétique,
lauryl sulfate éther, dans YSOL 206.
– pyrèthre + butoxyde de pipéronyl, dans
SPRAY PAX solution.

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