09/10/2023
PRESENTATION
COURS DE PSYCHOLOGIE
1ERE ANNEE INFIRMIERS
par Audrey ANDRES
Quels intérêts pour l'infirmier ?
• Il ne s'agit pas de travailler que sur l'énigme d'une
maladie et les protocoles de soin sans penser et
rencontrer le patient.
• Pas seulement un savoir mais un savoir-faire et un savoir-
être.
• La psychologie apporte des informations sur :
- les patients (souffrances psychiques, structuration
mentale, « techniques » de communication...),
- mais aussi sur le soignant lui-même.
C'est ce qu'on appelle la relation soignant-soigné.
• A la fin du 19e siècle, la psychologie est une discipline à part
entière, entre neurophysiologie et psychiatrie (école de la
Salpétrière à Paris avec Charcot 1825 – 1893), une véritable
« science de l’âme » au sens étymologique du terme, soit plus
classiquement « science du psychisme ».
• La psychologie devient scientifique, c’est-à-dire qu’elle devient
expérimentale, comparative (psychologie différentielle), s’inspire
de l’éthologie (observation des comportements) et commence à
s’organiser en laboratoire de recherche. C’est donc une science
récente qui fait partie des sciences humaines où l’on retrouve la
sociologie, l’anthropologie…
• Définition de la psychologie : connaissance empirique ou intuitive
des sentiments, des idées, des comportements d’autrui et des
siens, l’ensemble des manières de penser, de sentir, d’agir qui
caractérisent une personne ou un groupe…
• 5 domaines de psychologie ont émergé.
Psychologue et thérapeute familiale psychanalytique en
service de pédopsychiatrie.
« Spécialiste » dans certains domaines comme :
- les psychothérapies de groupe et de la famille,
- l'autisme,
- l'observation clinique.
Pendant le temps de cours, écoute, respect et entraide. Il
faut quitter votre positionnement « scolaire » pour
prendre un positionnement professionnel.
Se questionner... Qu'est-ce que la psychologie ? Etes-
vous intéressé(e) ou pas par cette discipline ? Pourquoi ?
LES GRANDS AXES DE LA PSYCHOLOGIE
QU'EST-CE QUE LA PSYCHOLOGIE ?
• La psychologie est au départ une des branches de la philosophie.
• Au niveau historique, dès l’Antiquité, les philosophes grecs
s’intéressent à la psyché (l’âme) : rapports entre l’âme et le
corps, la raison et l’imagination (Platon, Aristote...).
• Au 17e siècle, Descartes distingue l’homme de l’animal par le fait
que nous sommes doués de « conscience ».
• La psychologie a aussi des liens avec la médecine :
- Dès l’Antiquité avec Hippocrate (460/370 avant JC)
- A la fin du 19e siècle avec le médecin français Paul Broca (1861), et
les progrès de la neurologie grâce à la mise au point de techniques
nouvelles .
1 – LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Objet d’étude : la souffrance psychique.
Le mot « clinique » signifie au niveau étymologique « au
chevet du patient », « au pied du lit du malade ».
Cette psychologie appréhende le sujet dans sa singularité.
Au 19e siècle, la psychiatrie aborde maintenant la folie avec
les méthodes psychologiques (anamnèse et observation).
De là, émerge la psychopathologie (cf- CIM 10 et DSM 5).
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C’est dans ce même mouvement que va aussi se constituer la
psychanalyse.
Selon Freud, la psychanalyse est :
- Un procédé d’investigation des processus psychiques qui
autrement restent à peu près inaccessibles,
- Une méthode de traitement des troubles névrotiques,
- Une série de concepts psychologiques.
La méthode d’investigation des processus psychiques est la mise
en évidence de significations inconscientes que peuvent avoir des
faits réels (symptômes somatiques, comportements, paroles…) ou
imaginaires (rêves, fantasmes…). La relation patient/psychanalyste
est basée sur la parole selon la règle de libre association.
Puis apparaît le behaviorisme aux Etats-Unis avec les travaux de
Watson (1913). On parle de « psychologie S-R » pour Stimulus-
Réponse. L’individu est considéré comme un système où l’on prend
en compte l’environnement sous forme d’ « entrées » (input,
stimulus) et les actions sur l’environnement sous formes de
« sorties » (output, réponses) sans prendre en compte ce qu’on
appelle traditionnellement la « boîte noire » (les activités
mentales).
Dans les années 1940/50, Skinner introduit la notion de
conditionnement opérant où il fait apprendre à des rats la
manipulation d'un levier pour obtenir de la nourriture avec l'appui
de renforcements positifs et négatifs.
Plus tard, au début du 20e siècle, un autre courant appelée
psychologie de la forme (Gestaltpsychologie en allemand) s’est
développé en Europe, puis en Amérique. Inspiré de la
philosophie kantienne, ce courant postule que c’est l’esprit
humain qui structure et organise le monde.
L’objet central des recherches inspirées de la Gestalt est la
perception, à travers notamment 2 principes de base :
1er – les êtres humains tendent à organiser leur
perception,
2e – les qualités d’ensemble d’une forme perçue
transcendent les éléments individuels ; en d’autres termes, la
totalité est supérieure à la somme des parties.
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2 – LA PSYCHOLOGIE COMPORTEMENTALE
• Courant expérimental qui soutient que seul le comportement
des individus a valeur de réponse, car il peut être observé et
reproduit.
• Travaux de Pavlov (médecin et physiologiste russe, 1849-
1936) sur la réflexologie , c'est-à-dire l'étude du
comportement animal face à des stimulations de son milieu,
et en particulier le réflexe conditionné ( expérience la plus
connue avec le chien ). Ce conditionnement dure un certain
temps, mais disparaît si ce réflexe n'est pas entretenu.
3 – LA PSYCHOLOGIE COGNITIVE
• Née dans les années 1960, principalement aux Etats-
Unis.
• Elle s’intéresse particulièrement à ce qu’il peut se passer
dans « la boite noire » entre le stimulus et la réponse,
soit à l’ensemble des activités mentales qui portent sur
les connaissances .
• Modèle de pensée = S-O-R (stimulus-organisme-
réponse). L’ « organisme » représente la cognition, c’est-
à-dire la faculté de connaître, qui est une activité
mentale qui met en œuvre un ensemble de processus
mentaux (qu’on appelle fonctions cognitives).
Se développent aussi l’informatique et les mathématiques.
Le mathématicien américain, Norbert Wiener (1894-1964),
applique les statistiques à la communication et fonde la
cybernétique, soit le contrôle et la communication des systèmes
vivants et non-vivants.
C’est l’un des premiers à avoir comparé le cerveau à un
ordinateur, et précisé les concepts de rétroactions ou feedbacks.
Alan Mathison Turing (1912-1954), mathématicien et logicien
anglais, a établi la base de la théorie des automates (ou
ordinateurs) et pose la question : une machine peut-elle
penser ?
John Von Neumann (1903-1957), mathématicien et physicien
américano-hongrois, a l’idée de coder les programmes et
devient ainsi un précurseur de l’intelligence artificielle.
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La psychologie cognitive cherche à expliciter la nature des
représentations et des processus en jeu dans les activités mentales.
Elle considère l’esprit humain comme une mécanique complexe qui
tire des informations dans l’environnement, dont elle étudie la
perception, la motricité, la reconnaissance.
Elle s’intéresse aux activités mentales relatives à une connaissance
(au sens très large du terme) comme le langage, la résolution de
problème, le raisonnement, la mémoire…
A partir des années 70, la psychologie cognitive évolue fortement
sous l’influence des neurosciences et des nouvelles méthodes
d’étude du cerveau en activité avec l’EEG (l’électro-
encéphalogramme), puis l’IRM dans les années 80.
Certaines de ces fonctions cognitives peuvent être appréhendées
par les tests d’intelligence qui donnent des Q.I. (quotient
intellectuel), puis « améliorer » si besoin par des programmes de
remédiation cognitive.
4 – LA PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
La psychologie du développement a pour objet d’étude
l’ontogénèse psychologique, c’est-à-dire l’évolution
psychologique de l’individu de sa conception jusqu’à sa mort.
Néanmoins on parlera aussi de phylogénèse lorsqu’il est
question de l’évolution de l’espèce, et donc ici de l’évolution du
langage et de la pensée au travers du développement de
l’homme dans le temps.
A partir du 19e siècle, la psychologie du développement s’est
construite à la fois comme une branche particulière de la
psychologie scientifique et comme une pratique cherchant à
répondre aux questions sociales et aux difficultés psychologiques
que les enfants et les milieux éducatifs peuvent rencontrer.
5 – LA PSYCHOLOGIE SOCIALE
C'est une conjonction entre la psychologie (l’individu dans ses
processus cognitifs) et la sociologie (l’individu dans ses
interactions avec d’autres individus). Elle est née au début du
20e siècle.
Définition d'Otto Klineberg (1957) de la psychologie sociale :
« On a défini la psychologie comme l’étude scientifique des
activités de l’individu en tant qu’il est influencé par d’autres
individus. Ces « autres » peuvent exercer leur effet soit
individuellement, soit en groupe en fonction des
caractéristiques réelles ou de la conduite des autres, mais
(aussi) en vertu d’une image ou d’un stéréotype pouvant être
entièrement faux (…). Enfin, s’il influence à son tour ceux qui
l’influençaient – ce qui est généralement le cas – nous
pouvons parler d’interaction, phénomène considéré comme
l’essence même de la psychologie sociale par un certain
nombre d’auteurs contemporains. »
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Les représentations mentales peuvent aussi être modifiées au
travers de psychothérapies cognitives ou TCC (thérapies
cognitivo-comportementales) face à une inadaptation du sujet à
son environnement.
Cette psychothérapie repose sur l’hypothèse que le sujet stocke
dans sa mémoire des apprentissages issus du monde extérieur et
de l’expérience interne.
Il reproduit dans sa conduite des représentations (cognitions)
qui sont déformées. Ces déformations sont mémorisées et
utilisées spontanément à son insu ; il les utilise sous forme de
croyance .
La psychothérapie cherche à supprimer les dérèglements en
amenant le sujet à retrouver des conduites rationnelles et
logiques.
La psychologie du développement a voulu définir des
domaines d’évolution comme la motricité, le langage, les
émotions, la socialisation...
Cette évolution est repérée par des observables spécifiques
reliés à l’âge chronologique.
A la charnière des années 1960 et 1970, le concept de
développement ne se limite plus à l’enfance et à
l’adolescence, mais s’étend à la vie entière et en particulier
au vieillissement.
Vers 1930, Elton Mayo, dans une usine de composants électriques située
à Hawthorne, près de Chicago, observa comment « une horde de
solitaires (les ouvrières) se transformèrent en un groupe social ». Il venait
de découvrir l’ « effet Hawthorne » qui traduit les bénéfices sur les
performances, de la motivation sociale au travail, reposant sur la
cohésion du groupe et les relations informelles que les agents
entretiennent entre eux. Bien davantage que les facteurs physiques et
organisationnels, voire économiques que songeaient à manipuler les
tenants d’une organisation scientifique du travail (comme Taylor), c’est la
motivation sociale au travail qui va déterminer le rendement des agents.
La psychologie sociale s’est considérablement enrichie au cours des 50
dernières années et travaille sur les représentations sociales, les
préjugés, les différentes influences dans le changement d’attitude, la
soumission librement consentie, etc.
Une des expériences les plus marquantes de l’après-guerre est
l’expérience de Milgram.