Univ SBA- Faculté de Médecine- Psychologie médicale/6ème Année.

2021
Dr N. REMMAS-Enseignante de Psychologie clinique.

24/02 : -La relation médecin-malade/ introduction au groupe Balint

-Réactions psychologiques aux techniques médicales

25/02 : Réactions psychologiques au cancer- accompagnement du mourant.

03/03 : -Réactions psychologiques au stress

-Psychologie de la douleur

04/03 : -La fonction de la médecine et ses rôles socioculturels

-Sens et fonction de la maladie( le malade et sa maladie).

Cours I : Introduction à la Psychologie : objets et méthodes

Objectifs du cours : A l´issue du cours, les apprenants seront en mesure:

 D´énoncer les grands courants théoriques de la psychologie,
 De nommer les méthodes de la psychologie
 Connaitre les bases de la psychologie médicale

1- Histoire de la psychologie et évolution des courants théoriques:

-La psychologie : du greque. Psukhé (âme) et logos= science. Longtemps liée à la

philosophie, elle s´autonomise au 19ème siècle pour désigner l´étude scientifique des
faits psychiques tels que l´intelligence, la mémoire, les conduites intellectuelles,
l´affectivité, le comportement...

La psychologie a connu des évolutions à travers les époques mais aussi des
désaccords entre les différents adeptes de chaque courant théorique:

-La psychologie expérimentale est née à la fin du XIXème siècle avec Wundt, et
dont l´objet était la recherche de lois générales de fonctions à travers la mesure, les
comparaisons et les classifications.

1
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- Au début du XXème siècle, le behaviorisme s´intéresse à l´étude des

comportements observables et des conduites en général selon le processus
« stimulus réponse ». Le cognitivisme apparait comme réponse au
behaviorisme à travers l´étude des conduites intellectuelles liées à la «boite noire»: le
traitement de l’information, la perception, la mémoire, le langage, la représentation..

- Au début du XXème siècle, la naissance de la psychanalyse avec Freud permet

de connaître et de comprendre le sujet à travers l´écoute de ce dernier pour y
découvrir les émotions, sentiments, pensées... C´est un champ de savoir qui étudie
l’Inconscient de l’individu en profondeur. Les contributions de Freud et la naissance
de la psychanalyse ont influencé la conception de la pathologie mentale avec la prise
en considération de l´Inconscient.

- Le courant humaniste de Rogers nait en réaction aux courants psychanalytique et

béhavioriste en visant le développement et la croissance de l´Homme qui doit se
construire selon ses propres perceptions du monde.

2- Domaines de la psychologie et applications :

La psychologie s´applique à plusieurs domaines s´intéressant à l´Homme :

-La psychologie du travail : étudie le comportement de l´individu dans

l´organisation mais aussi l´étude de son adaptation ou pas au travail.
-La psychologie sociale : étudie les influences de l´autre, du groupe, de la société
sur les conduites de l´individu, ses représentations, sa personnalité...
-La psychologie de l´éducation: s´intéresse aux processus psychologiques de
l´enseignement et de l´apprentissage.
-La psychologie du développement : s´intéresse au développement de la
naissance jusqu´à la mort en étudiant les changements en cours caractérisant les
différentes aptitudes.
-Les sciences cognitives / les neurosciences : Le développement de la
psychologie cognitive permet d´expliquer les phénomènes psychiques et leur relation
avec le fonctionnement du cerveau à travers l´utilisation de l´imagerie cérébrale ce
qui va fonder le vaste domaine des neurosciences.
- La psychologie clinique
La psychologie : Science qui étudie (décrit et explique) les processus mentaux
(pensées, faits psychiques), les conduites et les émotions (les ressentis) des êtres
vivants1.
1
Jeammet, Reynaud, Consoli. (1996). Psychologie médicale. Masson.

2
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Clinique : de cliné: au lit du malade ; implique une rencontre entre deux individus à
visée d’évaluation et d’accompagnement.
La psychologie clinique a pour objet l’étude la plus exhaustive possible des
processus psychiques d’un individu: l’Humain qui a une histoire et interagit avec
l’Autre (aspect social), et qui est appelé à s’adapter.

3-Les méthodes en psychologie :

La méthode est le chemin emprunté pour atteindre un objet de recherche ou pour

exercer une pratique clinique; c´est une suite d’opérations ou de procédés qui
permet d´obtenir des résultats qui restent à interpréter. Parmi les différentes
méthodes en psychologie, nous pouvons citer :

3-1-La méthode expérimentale : C´est une démarche scientifique qui consiste à

étudier le lien entre des variables reflétant des processus mentaux, des
comportements... Elle consiste en la manipulation d´une variable indépendante et la
mesure de l’effet produit par cette manipulation sur une variable dépendante. La
méthode statistique a permis de développer la mesure à travers les tests.

3-2-La méthode clinique est basée sur l'observation de l'individu dans son
environnement habituel, relever fidèlement sa manière d'être et de réagir dans une
situation donnée, chercher à établir le sens, la structure et la genèse, déceler les
conflits et les manières de les résoudre (Lagache, 1949).

Au delà des conflits d´approches, Daniel Lagache plaide en 1949, pour une
« psychologie humaniste » dont l´objet serait les conduites individuelles, normales et
pathologiques et le but est la compréhension ; sa méthode est clinique.

La méthode clinique se passe selon deux niveaux différents:

-Le recueil d´information à travers l´utilisation de tests, échelles d’évaluation,

entretiens, dessin, observation…
- L´étude de cas : permet la compréhension du sujet dans sa singularité en
recherchant les significations des conflits, l’origine des actes, ainsi que les modes de
résolution des conflits. Elle permet la compréhension approfondie de la personne
totale «en situation».

Méthode expérimentale et méthode clinique paraissent s'appliquer à des conduites

de niveaux différents et se passent à des états successifs dans le développement
méthodologique de la psychologie. Les outils impliqués dans ce développement
méthodologique sont :

3
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a- L´observation : c´est l´action de percevoir avec attention un objet de la réalité afin

de mieux le comprendre. L´observation est une méthode complémentaire à
l´entretien clinique car elle permet une étude à différents niveaux de communication.
Selon Pedinielli (1994), l´observation clinique vise à «relever des phénomènes
comportementaux significatifs, de leur donner un sens en les resituant dans la
dynamique, l´histoire d´un sujet et dans le contexte». Distinguons «observation en
extériorité» (observer de l’extérieur le comportement d´un groupe/ d´un individu) et
«observation participante» dans laquelle l´observateur est impliqué dans la situation
(ex : lors d´un entretien).

b-L´enquête: permet de recueillir des données quantitatives à travers l´interrogation

verbale d'un certain nombre d'individus en vue d'une généralisation. L´enquête est
connue pour sa simplicité d´utilisation permettant d´aborder plusieurs objet: attitudes,
croyances, comportements...

c-L´entretien clinique: c´ est un des outils privilégiés de la méthode clinique, centré

sur la parole d´un sujet à un clinicien se passe dans une relation asymétrique entre
un professionnel possédant un savoir et une personne en souffrance et en demande
d´aide (Chiland, 1989). L´entretien clinique permet l´accès aux informations
subjectives du sujet relatives à son histoire de vie, ses sentiments et émotions, ses
représentations...

Il y a plusieurs types d´entretien :

* L´entretien directif : selon CHABERT et VERDON « L’entretien directif utilise des

questions directes, fréquentes et ciblées, plus ou moins fermées et surtout établies à
l’avance».
* L´entretien semi-structuré : construit sur une série de thèmes prédéfinis par le
psychologue/chercheur, néanmoins respectant la spontanéité du sujet. Une
importance est accordée à «la façon de dire» du sujet, aux silences, aux oublis, aux
refus qui sont autant porteurs de sens que les réponses données aux questions
posées.
* L´entretien non directif : b´est pas construit sur des thèmes définis à l’avance, le
patient invité à parler de ce qui lui passe par la tête.

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Pourquoi étudier la psychologie en médecine ?

4- La psychologie médicale (psychologie de la santé ou psychologie de la

pratique médicale)

C´est une discipline qui étudie les aspects psychologiques personnels et

interpersonnels, en relation avec la maladie (maladie chronique, cancer, greffe,
approche de la mort... La psychologie médicale étudie l’interaction entre le
psychisme et l’organique pour étudier les causes /prédisposition à la maladie, en
particulier des maladies psychosomatiques, événement traumatique, deuil...; elle
s´intéresse à la relation médecin/malade en termes de "savoir-faire" et de "savoir
être".

La médecine de la maladie s´est bien développée à la fin du XIXème siècle et début

du XXème; l´avènement de la génétique et les recherches en psychologie ont
contribué à l´élargissement du champ de vision du médecin à travers la prise en
compte des autres facteurs en jeu dans certaines maladies.

• Le modèle biomédical (centré sur la compréhension et le traitement de la

maladie, sans tenir compte du patient et du soin au patient- Modèle logique, établi
sur des bases scientifiques incontestables sur la recherche des signes
/symptômes et leurs traitements), a laissé place au modèle bio-psycho-
social proposé par le professeur Georges Engel en 1977; c´est un modèle
systémique qui tient compte des aspects psychologiques et sociaux de la
maladie (Met en place des stratégies moins onéreuses, davantage de prévention et
de soins adaptés- La prévention et le soin prennent en compte les interrelations
complexes des différentes dimensions de la vie et de leurs effets stabilisants
ou déstabilisants).

Selon le modèle bio psycho social, la médecine se pratique sur le corps avec le
psychisme et l’environnement. Ce mécanisme biopsychologique est déterminé par
l´interrelation de plusieurs facteurs :

- Facteurs biologiques : hérédité, génétique, développement, activité

biochimique et hormonale
- Facteurs psychologiques : Les expériences, l’apprentissage et les
acquisitions de l’individu interviennent dans l’activité biopsychologique.
- Facteurs sociologiques : l’activité sociale de l’individu exerce une influence
sur le fonctionnement biopsychologique.

5
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Quelle est la relation de la psychologie médicale avec la médecine ?2

- Les maladies psychosomatiques et les troubles dits « fonctionnels » (avec un

dysfonctionnement psychique : Asthme, ulcère..);
- Les problèmes d´adaptation à la maladie et qui peuvent avoir des effets sur la
prise en charge thérapeutique (déni- dépression..);
- La relation médecin-malade et ses effets sur la prise en charge :
communication, annonce d´une maladie grave, accompagnement;
- L´intégration des aspects psychosociaux et culturels dans la prise en charge
du patient : famille, représentation de la maladie ;
- Elle cherche à identifier les croyances qui prédisent les comportements, et
cherche à promouvoir les comportements positifs pour la santé. Les
interventions comportementales pendant la maladie peuvent prévenir
l’apparition de maladies futures.
- Sensibiliser les professionnels de la santé à améliorer leur capacité de
communication et à mettre en place des interventions peut aider à prévenir la
maladie.
- Discipline fondamentale de la psychologie, qui a pour objet la personne
malade dans sa globalité somatique, psychique, sociale et sa relation avec les
soignants, particulièrement le médecin. Elle remet en cause le dualisme
corps-esprit en soulignant le rôle de l’esprit dans les causes et le traitement
des maladies.

Conclusion:

• La psychologie a connu une évolution à partir de la vision expérimentale dans

l´étude des faits psychiques en s´appuyant sur les statistiques.
• Les limites observées à l´époque ont permis une diversification des méthodes
utilisées pour l´étude de l´Homme à travers la pluridisciplinarité largement
suivie actuellement.
• La médecine doit prendre en compte la dimension psychologique dans sa
réflexion et dans sa pratique au risque de se déshumaniser.

2
Khiati. M, 2019, Psychologie médicale, OPU.

6
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Cours II :

Développement de la personnalité : les grandes étapes de la vie

Le fonctionnement mental

Objectifs du cours : A l´issue du cours, les apprenants seront en mesure :

 De maitriser le développement de la personnalité et les facteurs en jeu,

 De comprendre le fonctionnement mental de l´individu.

1- Définitions:

Personne: du lat. persona: masque du théâtre. Renvoie à la personne toute entière,

ce qui se voit et ce qui cache à la fois.

Personnalité:

- «C´est un ensemble structuré de dispositions innées et d´autres acquises sous

l´influence de l´éducation, des interrelations complexes de l´individu dans son milieu,
de ses expériences présentes et passées, de ses anticipations et de ses projets »
(Norbet Sillamy, Dictionnaire de psychologie, 1980).

-La personnalité désigne ce qu´il y a de stable et d´unique dans le fonctionnement

psychologique; c´est la signature psychologique d´un individu et dont les traits sont
«relativement stables » dans le temps mais suffisamment dynamique (en
mouvement pour intégrer les différentes expériences).

-Elle envisage l'individu dans sa totalité (et non juste un trait de sa personnalité); elle
permet une perception du monde et de soi dans ce monde mais aussi des
modalités relationnelles (composantes cognitives, comportementales et
émotionnelles).

7
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2- Caractéristiques de la personnalité : la personnalité est une structure; elle

désigne l´ensemble des caractéristiques d´une personne donnée, qui définissent son
individualité. Elle implique trois idées de base :

.a.L´idée de globalité: l´ensemble des caractéristiques somatiques- postures- style

moteur- mode de pensée caractéristiques morales.
b.L´idée de cohérence: les caractéristiques constituent un ensemble bien organisé
(sans discordance ni incohérence) comme un système fonctionnel.
c.L´idée de permanence: dans le temps

3- Genèse de la personnalité: Permet de comprendre la mise en place progressive

de telle ou telle structure, le développement de cette personnalité, l´histoire et la
genèse.

Phylogenèse ou ontogenèse?

La première thèse est préformiste/héréditariste ; le développement de la personnalité

serait donné dès les origines (tempérament) ; la mise en évidence de l´importance
des facteurs tels que les conduites éducatives des parents, les modèles, les images,
les conditions du milieu sociologique, les pressions scolaires..d´une part et les
processus inconscients qui construisent la personnalité ont permis d´abandonner ce
réductionnisme biologique (caractère).

Ainsi, les facteurs somatiques (plan anatomo-physiologique), sociologiques (valeurs,

le groupe) et relationnels (pressions éducatives, processus inconscients) définissent
les conditions de développement de la personnalité.

Plusieurs théories se sont succédé pour aborder le développement de la

personnalité, mais toutes se sont entendues sur le déroulement de ce
développement à travers une succession de stades3.

 Jean Piaget (1896-1980): le développement des fonctions cognitives

«l´intelligence est le produit d´une construction à travers des interactions que
le sujet a avec des objets». Selon Piaget les facteurs qui influent cette
construction sont: la maturation du système nerveux- l´expérience physique-
les facteurs sociaux- l´équilibration (dialectique assimilation/accommodation).

3
Khiati. M, 2019, Psychologie médicale, OPU.

8
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 Sigmund Freud (1856-1939) : Développement de l´appareil psychique

constitué par le Moi, Surmoi et Ca; cet appareil psychique se différencie à
travers des phases de développement (phase orale, anale, phallique, latence
et adolescence).
 Henry Wallon (1879-1962) : Développement émotionnel qui est lié aux
contraintes neurobiologiques mais aussi les conditions sociales pour
permettre le développement de l´intelligence et de la personnalité.
 Erik Erickson (1902-1994) : Développement psychosocial de la naissance
jusqu´au vieillissement, se passant en huit étapes dépendantes l´une de
l´autre et déterminant le développement ultérieur.

Les grandes étapes du développement :

- Le nourrisson (0-15mois/2ans) : Le développement des sens permet la

perception de l´environnement : odeur maternelle puis sa voix puis les autres
bruits- perception visuelle lentement. La peau barrière/enveloppe est le
support des premières relations affectives.
Le développement psychomoteur se fait à partir des premiers reflexes,
prend volontairement et saisit les objets pour pouvoir explorer, toucher et
s´approprier les objets de son environnement4 mais aussi s´asseoir, ramper-
se mettre debout, marcher...
Le langage se développe dans la relation du nourrisson à sa mère : imitation,
jeux vocaux...pour devenir graduellement le moyen de communication
(1an/3mots-20mois/12mots- 2ans/100 à 200mots selon la richesse ou la
pauvreté du langage du milieu familial)5.

- La petite enfance (2 à 6 ans) : connait la manifestation de l´autonomie de

l´enfant avec la marche, la propreté et le langage.
La marche se perfectionne pour permettre à l´enfant de sauter et grimper
mais aussi s´habiller seul.
Le langage se développe en passant des petites phrases au vocabulaire plus
riche avec conjugaison (imparfaite) ; ceci s´exerce par l´enfant avec beaucoup
de plaisir en réponse à la valorisation reçue de la part des adultes.
Sur Le plan affectif, après la relation affective bien proche et fusionnelle avec
la mère, l´enfant découvre le père ; cette phase permet les identifications chez
l´enfant permettant la construction des dimensions de la personnalité.

4
Rigaud. J, 1982, psychologie clinique et expérimentale. edilig.
5
Ibid.

9
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Sur le plan psychomoteur, l´enfant et en mouvement continuel ; le jeu

permet à l´enfant de faire de multiples progrès (cognitifs- moteurs- langage-
affectif...).
La socialisation est permise à travers la crèche/maternelle ou l´enfant
découvre un autre réseau de relations « extrafamiliales » permettant le
développement de l´enfant à travers le jeu.

- La deuxième enfance (6 à 12ans) 6:

Sur le plan psychomoteur, l´enfant verse dans les activités nécessitant de la
précision mais aussi connait un développement de son endurance.
L´enfant découvre le milieu scolaire qui va lui permettre de nombreuses
acquisitions cognitives (lire- écrire- compter-analyser- pensée logique puis
hypothético-déductive) mais aussi un développement social par les
nouvelles relations (enseignant- pairs..) où il va s´exercer à la vie de groupe
avec les identifications aux pairs.
Sur le plan affectif, l´enfant est plus autonome, moins de manifestations
anxieuses ou agressives. Il a toujours besoin de sécurité familiale pour ne pas
risquer de perturber son développement.

- L´adolescence7 : étape charnière entre l´enfance et l´âge adulte, et qui

connait une accélération de la croissance et un changement
physiologique/morphologique, un changement profond sur le plan
psychologique et affectif.
La puberté apparait avec un décalage fille / garçon, donne parfois lieu à une
croissance spectaculaire, pouvant causer la fatigue chez l´adolescent.
L´effort psychologique déployé pour maitriser les pulsions agressives et
sexuelles peut aussi être source de fatigue. Ce changement a des
conséquences sur le schéma corporel de l´adolescent (construit
progressivement depuis l´enfance et qui permet de se vivre et de se sentir
dans l´espace), ce qui le rend maladroit (casse, bouscule, fait du bruit...).
Tout ce changement influe sur l´image de soi de l´ado, et lui rend difficile
l´acceptation de son propre corps et de cette nouvelle image qu´il ne reconnait
plus. Sur le plan psychologique, l´ado vit un décalage entre « ce qu´il est » et
« son idéal du Moi » auquel il ne peut accéder. Ceci nous renvoie au
narcissisme (amour de soi) qui va connaitre une perturbation (grand intérêt
pour son image) à cette période avant de se reconstruire graduellement. Les
pulsions sexuelles de cette phase vont permettre à l´ado de chercher des
relations (amour de l´autre- pratique sexuelle). L´agressivité marque le
comportement de l´ado qui peut être liée à la culpabilité ou l´anxiété très

6
Harel-Biraud, H. (2010). Manuel de psychologie à l´usage des soignants. Elsevier Masson
7
Ibid.

10
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intense dans cette phase; elle se manifeste contre les adultes (parents/
enseignants), transgresse les règles et repousse les limites, voire le passage
à l´acte.
Parmi les complications de l´adolescence, nous citons la boulimie,
l´anorexie, les addictions, tentatives de suicide...

- L´âge adulte: représente la phase de stabilité de la personnalité dans son

versant «normal» ou «pathologique». L´individu fait face aux événements de
la vie avec sa personnalité construite tout le long des étapes citées. L´âge
adulte est caractérisé par un cumul d´expériences permettant de s´adapter
/pas aux difficultés et crises.

- La vieillesse: Le vieillissement se fait dans un long processus causant une

fragilité somatique mais aussi psychologique affectant la personnalité toute
entière. Le propre bilan de la personne de son existence va conditionner la
façon de vivre cette phase (ici intervient l´histoire de la personne, ses
relations, son environnement et le sens donné à la vie.

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4- Le fonctionnement mental :

La personnalité permet à l´individu de faire face aux différentes situations de la vie;

Chaque personne fait face à travers ses mécanismes propres:

a) Défenses inconscientes: permettent de gérer le conflit psychique pour

permettre une adaptation; elles sont adaptatives lorsqu'elles sont variées et
souples dans leur utilisation; elles sont inopérantes lorsqu´elles sont rigides et
restreintes.
b) Stratégies de coping: elles sont mises en place face à toute situation de
stress pour modérer l´impact, contrôler les effets négatifs et sauvegarder un
équilibre quand elles sont efficaces.

Du point de vue de la psychologie de la santé : certaines caractéristiques de la

personnalité rendent l´individu plus vulnérable à certaines maladies du fait des effets
« pathogènes » sur le fonctionnement mental, alors que d´autres jouent un rôle
protecteur.

• Les caractéristiques de la personnalité jouant un rôle protecteur/ salutogène

(optimisme, sentiment d´auto-efficacité, résilience, sens de la cohérence,
endurance, affectivité positive) ;
• Les caractéristiques de la personnalité jouant un effet « pathogène » sur le
fonctionnement mental (hostilité, dépression, anxiété, alexithymie, pessimisme,
affectivité négative..).

Du point de vue de la psychologie de la santé, les personnalités de type A et de type

C (ou certaines de leurs composantes) affectent la santé indirectement; elles
transitent par des processus d’évaluation et d’ajustement (coping) dysfonctionnels
mobilisés face à des situations ressenties comme stressantes.

Les sujets de type A: ressentent les situations compétitives (rivalité, conflits)

comme stressantes et réagissent par des affects où prédomine la colère,
l´agressivité et par des stratégies coûteuses et inefficaces (tenter à tout prix de
contrôler la situation, d’être le meilleur, se fixer des objectifs trop élevés).
Ces efforts répétés seraient extrêmement nocifs physiologiquement et des risques
pour la santé ex: risques cardiovasculaires.

Les sujets de type C: sont particulièrement sensibles à des situations de séparation

et de perte en développant des sentiments d’impuissance/désespoir face aux
événements, mais aussi des stratégies de suppression des émotions.
Ils sont agréables en apparence, stoïques, ils répriment leurs affects négatifs, des
sentiments d’impuissance et du désespoir.

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Ces caractéristiques ont un effet significatif sur la santé, ex: risque de cancer, ou
joueraient un rôle dans l’évolution ultérieure d’un cancer préexistant

Bien que critiquée parmi la communauté scientifique, cette vision reste fortement
suivie et continue à faire l´objet de plus en plus de recherches dans le domaine de la
psychologie de la santé.

Conclusion :
 La personnalité se développe sous l´influence biologique, psychologique et
sociale.
 La personnalité se stabilise à l´âge adulte (après l´adolescence), néanmoins
reste influencée par les événements de la vie (dynamique).
 L´individu fait face aux différentes situations de la vie avec ses mécanismes
propres.
 Certaines caractéristiques de la personnalité rendent l´individu plus vulnérable
physiquement et psychologiquement.

Bibliographie :

-Bioy, A., Fouques, D. (2008). Psychologie clinique et psychopathologie. Dunod.

-Borst, G. & Cachia, A. (2016). Les méthodes en psychologie. PUF.
-Ghiglione, R., Richard, J-F. (2007). Cours de psychologie- Les bases. DUNOD
-Harel-Biraud, H. (2010). Manuel de psychologie à l´usage des soignants. Elsevier
Masson.
-Kapsambelis, V. (éd.2015). Manuel de psychiatrie et de psychopathologie de
l´adulte. AMERDHIL/CREAPSY.
-Khiati, M. (2019). Psychologie médicale. OPU.
-Ogden, J. (2014). Psychologie de la santé. de boeck.
-Ould-Taleb, M. (2015). Manuel de pédopsychiatrie. OPU.
-Perron, R. (éd. 2015).Genèse de la personne. AMERDHIL/CREAPSY.
-Rigaud, J. (1982). Psychologie clinque et expérimentale- à l´usage des formateurs
et des travailleurs sociaux. Edilig.
-Roussillon, R. (2014). Manuel de psychologie et de psychopathologie clinique
générale. Elsevier Masson.
-https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2008-7-page-28.htm

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