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1ère année IFSI

2011-2012

Concepts de base en psychologie


cognitive :
Le fonctionnement cognitif

Jonathan HARM
Laboratoire de Psychologie
Université de Franche-Comté
1
La psychologie est une discipline des sciences humaines
qui se définit par l’étude des comportements et des
processus mentaux.

2
La psychologie est une discipline des sciences humaines
qui se définit par l’étude des comportements et des
processus mentaux.

On distingue de nombreuses branches de la psychologie :


La psychologie génétique, la psychologie différentielle, la
psychologie du développement, la psychologie du travail,
la psychologie de l’éducation…

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La psychologie est une discipline des sciences humaines
qui se définit par l’étude des comportements et des
processus mentaux.

On distingue de nombreuses branches de la psychologie :


La psychologie génétique, la psychologie différentielle, la
psychologie du développement, la psychologie du travail,
la psychologie de l’éducation…

Toutes ces disciplines se recoupent partiellement et sont


issues globalement des trois grands courants actuels de la
psychologie : la psychologie cognitive, la psychologie
sociale et la psychologie clinique.

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La psychologie est une discipline des sciences humaines
qui se définit par l’étude des comportements et des
processus mentaux.

On distingue de nombreuses branches de la psychologie :


La psychologie génétique, la psychologie différentielle, la
psychologie du développement, la psychologie du travail,
la psychologie de l’éducation…

Toutes ces disciplines se recoupent partiellement et sont


issues globalement des trois grands courants actuels de la
psychologie : la psychologie cognitive, la psychologie
sociale et la psychologie clinique.

La psychologie clinique correspond à l’idée qu’on se fait le plus souvent de la


psychologie. Sa théorie est inspiré de la psychanalyse (Freud, Lacan,…) et son objet
d’étude est la pathologie et la thérapie en général.

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La psychologie est une discipline des sciences humaines
qui se définit par l’étude des comportements et des
processus mentaux.

On distingue de nombreuses branches de la psychologie :


La psychologie génétique, la psychologie différentielle, la
psychologie du développement, la psychologie du travail,
la psychologie de l’éducation…

Toutes ces disciplines se recoupent partiellement et sont


issues globalement des trois grands courants actuels de la
psychologie : la psychologie cognitive, la psychologie
sociale et la psychologie clinique.

La psychologie clinique correspond à l’idée qu’on se fait le plus souvent de la


psychologie. Sa théorie est inspiré de la psychanalyse (Freud, Lacan,…) et son objet
d’étude est la pathologie et la thérapie en général.

La psychologie sociale s’intéresse par contre aux interactions de l’individu avec le


groupe. Ses objets d’étude sont les liens sociaux, les influences sociales, les
représentations sociales, la communication, l’identité.
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La psychologie cognitive est la branche la plus scientifique de la psychologie.

Elle utilise l’expérimentation en laboratoire pour étudier le fonctionnement de


l’esprit humain (la cognition). Ses sujets d’études sont la perception, les
différentes formes de cognition (mémoire, attention, intelligence,… ) mais
également les émotions et les liens qu’elles entretiennent avec la cognition.

Elle est au croisement de la philosophie, des neurosciences et même de


l’informatique (intelligence artificielle).

La psychologie cognitive est fortement liée aujourd’hui à l’étude du cerveau même


si elle n’a pas nécessairement besoin de connaitre son fonctionnement pour
modéliser la cognition.

La psychologie cognitive n’étudie pas la pathologie, elle vise à comprendre le


fonctionnement normal.

La neuropsychologie quant à elle étudie les patients cérébrolésés pour observer


les liens entre les lésions des différentes parties du cerveau sur les fonctions
cognitives.

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Le traitement de l’information

Pour la psychologie cognitive l’esprit est un système


de traitement de l’information.

Ce système reçoit des entrées : la perception


Et répond par des sorties : le comportement

La cognition est le traitement de l’information entre


ces deux modalités.

Cette modélisation est inspirée des débuts de


l’informatique dans les années 50.

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La perception

Nos 5 sens donnent des informations à notre


système cognitif (notre cerveau).

La perception n’est pas un système passif qui


enregistre toutes les informations de notre
environnement.

Elle fonctionne par un système de seuils


perceptifs, dépendants à la fois de notre niveau
d’éveil et de l’intensité des stimulations. (même
pendant le sommeil).

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La construction de la réalité

Notre perception n’est pas un reflet fidèle de


la réalité, elle est conditionnée par le
fonctionnement de nos systèmes sensoriels
(certains poissons peuvent voir 100 fois plus
de couleurs que nous).

Elle est de plus structurée par notre cerveau


sans que nous en ayons conscience
(perception de formes, volumes).

Elle est orientée par nos besoins


(physiologiques, motivationnels).

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11
L’attention

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L’attention

L’attention est une fonction indispensable pour traiter


l’information qui est transmise par la perception.

Elle joue un rôle de filtre parmi toutes ces informations et


permet de focaliser le traitement de l’informations sur celles qui
sont pertinentes pour l’individu.

Plusieurs formes d’attention :


-attention sélective
-attention divisée
-attention soutenue

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L’attention sélective

Elle permet de se centrer sur les


informations pertinentes de
l’environnement.

Elle agit comme un spot à focale variable :


plus elle est forte, plus son champ est
restreint.

Les informations sensorielles en dehors du champ attentionnel ne sont pas


complètement ignorées, leur seuil perceptif pour arriver à la conscience
est seulement plus élevé.

Elles peuvent tout de même être perçues en fonction de leur intensité et


de leur pertinence (effet cocktail).

Exemple de phénomène d’attention sélective (en Anglais) :


http://www.youtube.com/watch?v=vJG698U2Mvo
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L’attention divisée

Permet de traiter plusieurs informations


simultanément.

Indispensable à l’exécution de certaines


tâches.

Toute double tâche est sujette à interférence.

Cette interférence dépend :

-de la proximité des tâches (en termes d’entrées sensorielles et de réponses


motrices)

-de l’automatisation des tâches (tenir une conversation en conduisant)

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L’attention soutenue

Capacité à maintenir pendant la durée


son attention sélective ou divisée.

Plus la tâche requière d’attention, plus la


soutenir dans la durée sera couteux.

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Les troubles déficitaires de l’attention
(TDAH)

Les enfants souffrant de TDAH (ou


hyperactivité présentent des déficits
spécifiques de l’attention.

Ces difficultés peuvent toucher l’attention sélective et divisée


(distractibilité) ou soutenue (impulsivité, difficulté à se canaliser).

17
La mémoire

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La mémoire

La mémoire est la faculté cognitive permettant de stocker, conserver et rappeler


des informations.

Elle est indispensable car c’est elle qui permet tous les apprentissages et donc le
développement cognitif.

Il n’y a pas une mais plusieurs formes de mémoire relativement indépendantes qui
se caractérisent par leur temporalité et la nature des informations mémorisées.

3 formes de mémoire se différencient par la durée


pendant laquelle l’information est retenue :

-La mémoire sensorielle


-La mémoire de travail (mémoire à court terme)
-La mémoire à long terme

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La mémoire à long terme

La mémoire à long terme concerne l’apprentissage d’informations retenues


dans la durée (au-delà de 15 secondes à toute la vie).

On distingue la mémoire à long terme « procédurale » qui concerne


l’apprentissage d’habiletés motrices (faire du vélo, nager,…) et qui n’est pas
consciente (il est difficile d’exprimer les apprentissages procéduraux) et la
mémoire à long terme « déclarative » qui contient des informations verbales et
conscientes.

Les informations en mémoire à long terme peuvent être mémorisées pendant


n’importe quelle durée mais subissent l’oubli (en fonction de leur importance) si
elles ne sont pas sollicitées.

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La mémoire à long terme : La mémoire déclarative.

Elle suppose l’encodage, le stockage et la récupération de


l’information.

On distingue deux sous-types de mémoire déclarative :

-la mémoire épisodique qui concerne les événements vécus. Ces éléments
sont mémorisés dans leur contexte et peuvent être localisés
chronologiquement et spatialement.

-la mémoire sémantique qui concerne les informations plus abstraites,


relatives aux faits historiques non vécus, aux règles et aux connaissances
générales acquises au long de la vie. Ces informations ne sont pas
mémorisées dans un contexte.

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La mémoire de travail (ou mémoire à court terme)

Forme de mémoire indispensable qui permet de manipuler les


informations (raisonnement, calcul mental, résolution de problèmes).

La mémoire de travail est utilisée pour manipuler les informations


issues de la perception mais également celles rappelées de la mémoire
à long terme.

Les informations ne restent en mémoire à court terme que pour une


durée limitée (environ 15 secondes). Afin de les maintenir plus
longtemps, il est nécessaire d’utiliser des stratégies de répétition
mentale.

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Pour un petit nombre d’éléments à retenir en mémoire
de travail, la mémorisation est facile et presque
automatique.

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Plus le nombre d’éléments à retenir en mémoire de travail est grand, plus la
mémorisation demandera de la concentration ou la mise en place de
stratégies.

Par cette simple petite expérience, il est facile d’observer que la plupart des
personnes sont capables de rappeler entre 5 et 9 chiffres.

A partir de cette observation, il a été proposé que la mémoire à court terme a


une capacité de stockage de 7 (+ ou – 2) éléments (ici des chiffres). Cette
capacité a été confirmée par la mémorisation d’autres éléments.

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Néanmoins, il est possible de retenir plus d’éléments en mémoire
de travail en utilisant des « chunks » (regroupements). Cela peut
consister par exemple à regrouper par deux les chiffres d’un
numéro de téléphone pour le retenir.

Ces chunks peuvent se mettre en place automatiquement avec


l’expertise dans un domaine. Ainsi les joueurs d’échecs sont
capables de retenir en un coup d’oeil la position de toutes les
pièces d’un échiquier. Ce n’est pas parce que la capacité de leur
mémoire de travail est plus grande que les autres mais parce qu’ils
font automatiquement des regroupements de pièces qui leur
rappellent des parties déjà jouées.

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-La mémoire à long terme influence ainsi les capacités de
mémoire de travail.

-Elle a même un effet direct sur la perception.

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BLEU ROUGE VERT
JAUNE ROUGE VIOLET
BLEU JAUNE

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Les troubles de la mémoire

Les troubles de mémoire à long terme qui sont constatés à la suite de


lésions du cerveau (Traumatismes Craniens, AVC, démences) sont
essentiellement de deux types.

L’amnésie rétrograde (relativement courante):


Oubli d’évènements et d’informations apprises avant la survenue
de l’état pathologique.
L’amnésie antérograde (rare):
Impossibilité à encoder de nouveaux évènements
ou informations à partir de la survenue de l’état
pathologique.

La perte de la mémoire de travail n’est jamais complète mais sa capacité


peut être limitée suite à des lésions cérébrales et elle diminue
progressivement avec le vieillissement.

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La maladie d’Alzheimer

-Maladie Neurodégénérative la plus


fréquente.

-Touche 13,2 % des hommes et 20,5% des


femmes de plus de 75 ans.

-Affecte dans un premier temps


essentiellement la mémoire à long terme.

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L’intelligence

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Qu’est ce que l’intelligence ?

L’intelligence est un concept utilisé


fréquemment dans le vocabulaire courant,
en psychologie tout le monde n’est pas
d’accord sur la façon de l’envisager.

Elle peut se définir généralement par la


capacités des individus à s’adapter à leur
environnement. « L’intelligence c’est ce que
mesure mon test. » Alfred Binet,
Il est admis qu’elle est liée à la fois aux créateur du premier test
prédispositions génétiques des individus d’intelligence.
(tout le monde n’a pas le même potentiel) et
à leur environnement (milieu social,
scolarisation).

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Mesurer l’intelligence

Depuis presque un siècle, de nombreux psychologues ont tentés de


construire des outils pour mesurer l’intelligence.
L’intelligence est musée par le quotient Intellectuel (QI). Celui-ci correspond à la place
d’un individu par rapport à la moyenne de sa classe d’âge. (100 est un score moyen, 70
correspond à la déficience mentale et 130 à des capacités supérieures).
Pour certains chercheurs, le QI reflèterait un
« facteur G » qui correspondrait aux capacités
générales des individus de façon relativement
indépendante de leurs connaissances culturelles.

D’autres distinguent communément l’intelligence


« fluide » qui correspond aux capacités de
raisonnement et de vitesse de traitement et
l’intelligence « cristallisée » qui reflète les
connaissances culturelles apprises.

Pour certains, il y aurait de multiples formes


d’intelligence qui ne seraient pas mesurées par
les tests classiques.
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Le test des matrices progressives de Raven cherche à mesurer l’intelligence à
partir du facteur G.

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Les test de QI utilisés par les psychologues aujourd’hui (WISC-IV pour les
enfants et WAIS-III pour les adultes) permettent une observation détaillée de
l’intelligence. Ils permettent d’obtenir un QI mais aussi de voir si celui-ci est
homogène et quels sont les formes d’intelligence qui sont des points forts ou
des faiblesses.

Le QI augmente tous les ans (Effet Flynn).

Il est important de retenir que le QI n’indique qu’un rang par rapport au reste
de la population. Il n’est en aucun cas figé et peut augmenter ou diminuer
pour chaque personne sous l’influence de l’environnement.

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Pour en savoir plus

Manuel visuel de psychologie cognitive. Dunod,


2011.

Psychologie cognitive (2ème édition). De


Boeck, 2007.

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