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STRATÉGIES

DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
DE L’INFECTION DUE AU VIH
CHEZ LES SUJETS ÂGÉS DE PLUS DE 18 MOIS
(À L’EXCLUSION DU DÉPISTAGE SUR LES DONS DE SANG
ET CHEZ LES DONNEURS D’ORGANES OU DE TISSUS)

JANVIER 2000

SERVICE DES RECOMMANDATIONS ET RÉFÉRENCES PROFESSIONNELLES


Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit du présent ouvrage, faite sans
l'autorisation de l'ANAES est illicite et constitue une contrefaçon. Conformément aux dispositions du Code de la propriété
intellectuelle, seules sont autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à
une utilisation collective et, d'autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans
laquelle elles sont incorporées.

Ce document a été finalisé en Janvier 2000 ; il peut être commandé (frais de port compris) auprès de :

Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES)


Service Communication et Diffusion
159, rue Nationale - 75640 Paris Cedex 13 - Tél. : 01 42 16 72 72 - Fax : 01 42 16 73 73
© 1998, Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES)

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

AVANT-PROPOS

La médecine est marquée par l’accroissement constant des données publiées et le développement
rapide de nouvelles techniques qui modifient constamment les stratégies de prise en charge
préventive, diagnostique et thérapeutique des malades. Dès lors, il est très difficile pour chaque
professionnel de santé d’assimiler toutes les informations nouvelles apportées par la littérature
scientifique, d’en faire la synthèse critique et de l’incorporer dans sa pratique quotidienne.

L’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES), qui a succédé à l’Agence


Nationale pour le Développement de l’Évaluation Médicale (ANDEM), a notamment pour mission
de promo uvoir la démarche d’évaluation dans le domaine des techniques et des stratégies de prise
en charge des malades, en particulier en élaborant des Recommandations Professionnelles.

Les Recommandations Professionnelles sont définies comme « des propositions développées


méthodiquement pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins les plus appropriés dans
des circonstances cliniques données ». Leur objectif principal est de fournir aux professionnels de
santé une synthèse du niveau de preuve scientifique des données actuelles de la science et de
l’opinion d’experts sur un thème de pratique clinique, et d’être ainsi une aide à la décision en
définissant ce qui est approprié, ce qui ne l’est pas ou ne l’est plus, et ce qui reste incertain ou
controversé.

Les Recommandations Professionnelles contenues dans ce document ont été élaborées par un
groupe multidisciplinaire de professionnels de santé, selon une méthodologie explicite, publiée par
l’ANAES dans le document intitulé : « Les Recommandations pour la Pratique Clinique - Base
méthodologique pour leur réalisation en France – 1999 ».

Le développement des Recommandations Professionnelles et leur mise en application doivent


contribuer à une amélioration de la qualité des soins et à une meilleure utilisation des ressources.
Loin d’avoir une démarche normative, l’ANAES souhaite, par cette démarche, répondre aux
préoccupations de tout professionnel de santé soucieux de fonder ses décisions cliniques sur les
bases les plus rigoureuses et objectives possib le.

Professeur Yves MATILLON


Directeur général de l’ANAES

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Ces recommandations professionnelles ont été réalisées à la demande de la Direction


générale de la santé.

Afin de constituer le comité d’organisation, l’Agence Nationale d’Accréditation et


d’Évaluation en Santé a sollicité les sociétés savantes et les organismes suivants :
- L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé ;
- L’Agence Nationale de Recherche sur le SIDA ;
- Le Collège National des Généralistes Enseignants ;
- La Société de Formation Thérapeutique du Généraliste ;
- La Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française ;
- La Société Française de Biologie Clinique ;
- La Société Française de Pédiatrie ;
- La Société Française de Transfusion Sanguine ;
- La Société Nationale Français e de Médecine Interne.

Le comité d’organisation a délimité le sujet en excluant du thème de travail l’enfant âgé de


moins de 18 mois, qui pose des problèmes spécifiques de stratégies diagnostiques de
l’infection due au VIH, et qui justifierait un travail particulier d’élaboration de
recommandations professionnelles. La prise en compte des aspects économiques des
stratégies diagnostiques a été exclue.

La méthode de travail utilisée a été celle des recommandations pour la pratique clinique.

L’ensemble du travail a été coordonné par le Docteur Patrice DOSQUET, chef de projet
dans le service des recommandations et références professionnelles de l’ANAES, sous la
responsabilité du Professeur Alain DUROCHER, responsable du service des
recommandations et références professionnelles.

La recherche documentaire a été effectuée par Madame Hélène CORDIER, responsable du


Service de documentation de l’ANAES, avec l’aide de Madame Laurence FRIGÉRE.

Le secrétariat a été assuré par Madame Laurence THIPHAGNE.

L’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé tient à remercier les membres


du comité d’organisation, du groupe de travail, du groupe de lecture et de son Conseil
Scientifique, section évaluation pour leur participation à ce travail.

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COMITÉ D’ORGANISATION

Dr Jean-Pierre AUBERT, médecin généraliste, Dr Pascale MAISONNEUVE, biologiste, Agence


PARIS Française de Sécurité Sanitaire des Produits de
P r Francis BARIN, virologue, Hôpital Bretonneau, Santé, SAINT-DENIS
TOURS Dr Liliane MARMIÉ, médecin généraliste, PARIS
P r Stéphane BLANCHE, pédiatre, Hôpital P r Jean-Michel MOLINA, infectio logue, Hôpital
Necker-Enfants Malades, PARIS Saint-Louis, PARIS
P r Françoise BRUN-VEZINET, virologue, Dr Anne MYARA, biologiste, Hôpital Saint-
Hôpital Bichat-Claude-Bernard, PARIS Joseph, PARIS
P r François FREYMUTH, virologue, Centre P r Daniel SERENI, interniste, Hôpital Saint-
Hospitalier Universitaire, CAEN Louis, PARIS

GROUPE DE TRAVAIL

Dr Claude BACHMEYER, interniste, Hôpital Dr Pascale MAISONNEUVE, biologiste, Agence


Laennec, CREIL Française de Sécurité Sanitaire des Produits de
P r Francis BARIN, virologue, Hôpital Bretonneau, Santé, SAINT-DENIS
TOURS P r Patrice MASSIP, infectiologue, Hôpital Purpan,
P r Françoise BRUN-VEZINET, virologue, Hôpital TOULOUSE
Bichat-Claude-Bernard, PARIS - Présidente du Dr François PREVOTEAU DU CLARY, médecin
groupe de travail généraliste, PARIS
Mme Dominique COSTAGLIOLA, Dr Christian RABAUD, infectiologue, Centre
épidémiologiste, INSERM, PARIS Hospitalier Universitaire, VANDŒUVRE-LÈS-
P r François DENIS, virologue, Hôpital Dupuytren, NANCY
LIMOGES P r Christine ROUZIOUX, virologue, Hôpital
Dr Jean-Michel DESCAMPS, interniste, Centre Necker-Enfants Malades, PARIS
Hospitalier Général, NIORT Dr Catherine TAMALET, virologue, Hôpital de la
Dr Patrice DOSQUET, chef de projet à l’ANAES, Timone, MARSEILLE
PARIS Dr Chantal VERNAY-VAÏSSE, dermatologue,
P r François FREYMUTH, virologue, Centre Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit,
Hospitalier Universitaire, CAEN CONSEIL GÉNÉRAL DES BOUCHES DU
Dr Syria LAPERCHE, biologiste, Institut National RHÔNE
de Transfusion Sanguine, PARIS - Chargée de Dr Alain WAJSBROT, médecin généraliste,
projet AVIGNON
Mme Rose-Marie LEBLANC, pharmacienne-
biologiste, BORDEAUX

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GROUPE DE LECTURE

Dr Patrick ALVIN, pédiatre, Hôpital de Bicêtre, Dr Michel JANOWSKI, interniste, Centre


LE KREMLIN-BICÊTRE Hospitalier Intercommunal, MONTREUIL
Dr Jean-Pierre AUBERT, médecin généraliste, P r Michel KAZATCHKINE, immunologiste,
PARIS Hôpital Broussais, PARIS
P r Alain BERGERET, médecin du travail, LYON Dr Alain LAFEUILLADE, interniste, Hôpital
Dr François BONNAL, interniste, Centre Chalucet, TOULON
Hospitalier de la Côte Basque, BAYONNE Dr Anne LAPORTE, épidémiologiste, Institut de
Dr Vincent CALVEZ, virologue, Hôpital Pitié - Veille Sanitaire, SAINT-MAURICE
Salpêtrière, PARIS Dr Michèle MANIEZ-MONTREUIL, biologiste,
Dr Hélène CHAPOULART, gynécologue- Centre de Transfusion Sanguine Nord-Pas-de-
obstétricienne, BORDEAUX Calais, LILLE
Dr Bernard COADOU, médecin généraliste, Dr Sophie MATHERON, infectiologue, Hôpital
BORDEAUX Bichat-Claude-Bernard, PARIS
Dr Joël COGNEAU, médecin généraliste, membre Dr Christophe MICHON, infectiologue, Centre
du Conseil scientifique de l’ANAES, Hospitalier de la Région Annecienne, ANNECY
CHAMBRAY-LÈS-TOURS P r Jean-Michel MOLINA, infectiologue, Hôpital
Dr Christophe COMPAGNON, dermatologue, Saint-Louis, PARIS
MARSEILLE Dr Anne MYARA, biologiste, Hôpital Saint-
Dr Anne-Marie COUROUCÉ, pharmacienne- Joseph, PARIS
biologiste, Institut National de Transfusion P r Dominique PEYRAMOND, infectiologue,
Sanguine, PARIS Hôpital de la Croix-Rousse, LYON
P r Elisabeth DUSSAIX, virologue, Hôpital Paul- Mme Josiane PILLONEL, épidémiologiste, Instit ut
Brousse, VILLEJUIF de Veille Sanitaire, SAINT-MAURICE
Dr Joseph FAGOUR, médecin généraliste, FORT- Dr Bernard POLITUR, médecin généraliste,
DE-FRANCE CAYENNE
Dr Sylvie FERRARA, médecin généraliste, Dr Nerina PROFIZI, biologiste, Centre
AJACCIO Hospitalier Intercommunal, TOULON
Dr Jean-Marc FRANCO, médecin généraliste, P r Jacqueline PUEL, virologue, Hôpital Purpan,
SAINT-PIERRE TOULOUSE
Dr Gilles GRATEAU, interniste, Hôtel-Dieu, Dr Claude SICHEL, médecin généraliste,
PARIS CARNOUX-EN-PROVENCE
Dr Anne GRUSON, biologiste, membre du P r Alain SOBEL, immunologiste, Hôpital Henri-
Conseil scientifique de l’ANAES, ARRAS Mondor, CRÉTEIL
Dr Philippe HOFLIGER, médecin généraliste, Dr Jean-François VIVES, interniste, Centre
NICE Hospitalier Antoine Gayraud, CARCASSONNE

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
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SOMMAIRE

SOMMAIRE..............................................................................................................................................7

M ÉTHODE GÉNÉRALE ............................................................................................................................10

STRATÉGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE ..................................................................................12

I. RECHERCHE AUTOMATISÉE .........................................................................................................12

II. RECHERCHE MANUELLE...............................................................................................................15

RECOMMANDATIONS ..............................................................................................................................16

I. INTRODUCTION .............................................................................................................................16
I.1. Thème des recommandations..................................................................................................................................................16
I.2. Cibles des recommandations ...................................................................................................................................................16
I.3. Niveaux de preuve des recommandations............................................................................................................................16

II. LES MARQUEURS BIOLOGIQUES DE L’ INFECTION DUE AU VIH ....................................................16


II.1. Marqueurs biologiques recherchés en pratique courante ...............................................................................................16
II.2. Cinétique des marqueurs au cours de la phase précoce de l’infection due au VIH-1 .............................................16
II.3. Terminologie des analyses détectant les Ac anti-VIH ......................................................................................................17
II.4. Affirmer au patient une infection due au VIH nécessite impérativement de disposer des résultats de deux
prélèvements distincts ...............................................................................................................................................................18
II.5. L’analyse de dépistage doit comporter deux techniques .................................................................................................18
II.6. Place des techniques de dépistage combiné .........................................................................................................................18
II.7. Analyse de confirmation ...........................................................................................................................................................19
II.8. Distinction entre l’infection due au VIH-1 et celle due au VIH-2 .................................................................................19
II.9. Diagnostic de l’infection par un variant du VIH-1 ...........................................................................................................19

III. STRATÉGIES DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE EN FONCTION DES SITUATIONS CLINIQUES .............19


III.1. Situations cliniques déterminant la stratégie du diagnostic biologique.......................................................................19
III.2. Stratégie du diagnostic biologique lorsque l’exposition supposée au VIH date de plus de trois mois ................20
III.2.1. Marqueurs biologiques utilisables .............................................................................................................................................20
III.2.2. Algorithme général.......................................................................................................................................................................20
III.3. Stratégie du diagnostic biologique en présence de signes cliniques évocateurs d’une primo-infection due au
VIH .................................................................................................................................................................................................23

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

III.3.1. Marqueurs biologiques utilisables .............................................................................................................................................23


III.3.2. Stratégie du diagnostic biologique ............................................................................................................................................23
III.4. Stratégie du diagnostic biologique en cas d’exposition possible au VIH, professionnelle ou non, datant de
moins de trois mois, mais en l’absence de signes cliniques évocateurs d’une primo-infection .............................24
III.4.1. Chez le sujet exposé.....................................................................................................................................................................24
III.4.2. Chez le sujet source......................................................................................................................................................................25

IV. RECOMMANDATIONS CONCERNANT LA PRESCRIPTION DES EXAMENS BIOLOGIQUES ET LE


RENDU DE LEUR RÉSULTAT ...........................................................................................................26

V. ACTUALISATION DES RECOMMANDATIONS ..................................................................................26

VI. ANNEXE. CONDUITE À TENIR ET INTERPRÉTATION DU WB-VIH-1............................................27

ARGUMENTAIRE .....................................................................................................................................28

I. LES MARQUEURS BIOLOGIQUES DE L’ INFECTION DUE AU VIH ....................................................28


I.1. L’ARN-VIH plasmatique .........................................................................................................................................................28
I.2. L’antigénémie p24......................................................................................................................................................................28
I.3. Les anticorps anti-VIH-1 (Ac anti-VIH-1) et anti-VIH-2 (Ac anti -VIH-2) ................................................................29
I.4. L’ADN proviral...........................................................................................................................................................................29
I.5. L’isolement du virus ..................................................................................................................................................................30
I.6. La cinétique des marqueurs biologiques de l’infection due au VIH-1 au cours de la phase précoce..................30

II. LES TECHNIQUES DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE L’ INFECTION DUE AU VIH : NATURE ET


PERFORMANCES ............................................................................................................................32
II.1. La réglementation française actuelle ....................................................................................................................................32
II.2. Le dépistage des Ac anti-VIH-1 et des Ac anti-VIH-2......................................................................................................33
II.2.1. Les ELISA mixtes automatisables.............................................................................................................................................33
II.2.2. Les techniques d’agglutination...................................................................................................................................................34
II.2.3. Les techniques unitaires rapides mixtes ...................................................................................................................................34
II.2.4. Les résultats de la réévaluation des techniques de dépistage................................................................................................35
II.3. Les analyses de confirmation de l’infection due au VIH .................................................................................................35
II.4. Les techniques de dosage de l’antigénémie p24 .................................................................................................................36
II.5. Les techniques de mesure de la charge virale VIH-1........................................................................................................36

III. STRATÉGIES DIAGNOSTIQ UES : RECOMMANDATIONS EXIS TANTES ............................................37


III.1. Diagnostic précoce......................................................................................................................................................................37
III.2. Diagnostic d’une infection hors primo-infection ...............................................................................................................37
III.3. Conduite à tenir lors d’une exposition accidentelle au VIH, professionnelle ou non ..............................................37

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IV. STRATÉGIES DU DIAGNOSTIC BIOLO GIQUE PROPOSÉES ..............................................................38


IV.1. Diagnostic de l’infection lorsque l’exposition supposée au VIH date de plus de trois mois ..................................39
IV.1.1. Faut-il pratiquer une technique ou deux dans l’analyse de dépistage ?..............................................................................39
IV.1.2. Choix de la technique à utiliser pour le dépistage ..................................................................................................................40
IV.1.3. Choix de l’analyse de confirmation de l’infection..................................................................................................................42
IV.1.4. Différenciation entre l’infection due au VIH-1 et celle due au VIH-2................................................................................42
IV.1.5. Algorithme .....................................................................................................................................................................................43
IV.2. Diagnostic de l’infection en présence de symptômes évocateurs de primo-infection...............................................43
IV.2.1. Place de l’Ag p24 .........................................................................................................................................................................43
IV.2.2. Place de la recherche de l’ARN-VIH plasmatique .................................................................................................................44
IV.2.3. Place du dépistage des Ac anti-VIH..........................................................................................................................................44
IV.2.4. Stratégie proposée........................................................................................................................................................................45
IV.3. Diagnostic en cas d’exposition possible au VIH datant de moins de trois mois, et en l’absence de signes
cliniques évocateurs de primo-infection ...............................................................................................................................45

RÉFÉRENCES ..........................................................................................................................................46

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MÉTHODE GÉNÉRALE

Ces recommandations professionnelles ont été élaborées selon la méthode des


recommandations pour la pratique clinique, publiée par l’ANAES. Les sociétés savantes
concernées par le thème, réunies au sein du comité d’organisation, ont été consultées pour
délimiter le thème de travail, connaître les travaux réalisés antérieurement sur le sujet et
proposer des professionnels susceptibles de participer aux groupes de travail et de lecture.
Les recommandations ont été rédigées par le groupe de travail, au terme d’une analyse de la
littérature scientifique et d’une synthèse de l’avis des professionnels consultés.

L’ANAES a constitué un groupe de travail en réunissant des professionnels


multidisciplinaires, ayant un mode d’exercice public ou privé, et d’origine géographique
variée. Ce groupe de travail comprenait un président, qui en a coordonné les travaux, et un
chargé de projet, qui a identifié, sélectionné, analysé et synthétisé la littérature scientifique
utilisée pour rédiger l’argumentaire et les recommandations, discutées et élaborées avec le
groupe de travail.

Un groupe de lecture, composé selon les mêmes critères que le groupe de travail, a été
consulté par courrier et a donné un avis sur le fond et la forme des recommandations, en
particulier sur le ur lisibilité et leur applicabilité. Les commentaires du groupe de lecture ont
été analysées par le groupe de travail et pris en compte chaque fois que possible dans la
rédaction des recommandations.

Les recommandations ont été discutées par le Conseil scientifique, section évaluation, de
l’ANAES, et finalisées par le groupe de travail.

Un chef de projet de l’ANAES a coordonné l’ensemble du travail et en a assuré


l’encadrement méthodologique.

Une recherche bibliographique automatisée a été effectuée par interrogation systématique


des banques de données MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE, PASCAL et Cochrane
Library. En fonction du thème traité, elle a été complétée par l’interrogation d’autres bases
de données si besoin. Dans un premier temps, elle a identifié sur une période de 10 ans les
recommandations pour la pratique clinique, les conférences de consensus, les articles de
décision médicale, les revues systématiques et les méta-analyses concernant le thème étudié.
Elle a ensuite été complétée par une recherche d’études cliniques, publiées en langues
française ou anglaise, pouvant éclairer les différents aspects du thème pris en compte. La
littérature « grise » (c’est-à-dire les documents non indexés dans les catalogues officiels
d’édition ou dans les circuits conventionnels de diffusion de l’information) a été
systématiquement recherchée (par contacts directs auprès de sociétés savantes, par Internet
ou par tout autre moyen).

La bibliographie obtenue par voie automatisée a été complétée par une recherche manuelle.
Les sommaires de revues générales et de revues concernées par le thème étudié ont été
dépouillés sur une période de 6 mois pour actualiser l’interrogation en ligne des banques de

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données. De plus, les listes de références citées dans les articles sélectionnés ont été
consultées. Enfin, les membres des groupes de travail et de lecture ont transmis des articles
de leur propre fond bibliographique. Par ailleurs, les décrets, arrêtés et circulaires du
ministère de la Santé pouvant avoir un rapport avec le thème ont été consultés.

La stratégie de recherche propre à chaque thème de recommandations est précisée dans le


chapitre « Stratégie de recherche documentaire ».

Chaque article sélectionné a été analysé selon les principes de lecture critique de la
littérature à l’aide de grilles de lecture, ce qui a permis d’affecter à chacun un niveau de
preuve scientifique. Sur la base de cette analyse de la littérature, le groupe de travail a
proposé, chaque fois que possible, des recommandations. Selon le niveau de preuve des
études sur lesquelles elles sont fondées, les recommandations ont un grade variable, côté de
A à C selon l’échelle proposée par l’ANAES (voir tableau). En l’absence d’études, les
recommandations sont fondées sur un accord professionnel.

Tableau . Grade des recommandations.


Niveau de preuve scientifique fourni par la Grade des recommandations
littérature (études thérapeutiques)

Niveau 1 A
- Essais comparatifs randomisés de forte
puissance
- Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés Preuve scientifique établie
- Analyse de décision basée sur des études bien
menées

Niveau 2 B
- Essais comparatifs randomisés de faible
puissance
- Études comparatives non randomisées bien Présomption scientifique
menées
- Études de cohorte

Niveau 3 C
- Études cas-témoin

Niveau 4
- Études comparatives comportant des biais Faible niveau de preuve
importants
- Études rétrospectives
- Séries de cas

Des propositions d’études et d’actions futures ont été formulées par le groupe de travail.

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STRATÉGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

I. RECHERCHE AUTOMATISÉE
La recherche documentaire a été réalisée par interrogation des banques de données MEDLINE,
HealthSTAR, AIDS line, EMBASE, PASCAL et European Database on AIDS. Elle a été limitée
aux publications de langues française et anglaise. La période d’interrogation a varié selon les types
de recherche effectués (en particulier en fonction des analyses à visée diagnostique envisagées).
Elle s’est achevée en septembre 1999. La Cochrane Library également consultée n’a fourni aucune
référence sur les analyses diagnostiques.

La stratégie de recherche a porté sur :

∑ les recommandations pour la pratique clinique, les conférences de consensus, les articles
d’analyse de décision médicale, les revues de la littérature et méta-analyses (de 1994 à mars
1999)

Les mots clés initiaux ont été :


AIDS serodiagnosis OU HIV infections /Diagnosis OU Acquired immunodeficiency
syndrome /Diagnosis OU Human immunodeficiency virus infection /Diagnosis
associés à :
Guideline(s) OU Practice guideline(s) OU Health planning guidelines OU Consensus
development conferences OU Consensus development conferences, NIH OU Medical
decision making OU Decision support techniques OU Decision trees OU Decision analysis
(dans le titre) OU Meta-analysis OU Review literature.

206 références ont été obtenues sur MEDLINE, 17 sur HealthSTAR et 94 sur EMBASE.

∑ la sensibilité-spécificité des analyses recherchant l’antigénémie p24 (de 1994 à avril 1999)

Les mots clés suivants :


HIV core protein p24 OU Antigen p24 OU P24 (dans le titre)
ont été croisés à :
Sensibility and specificity OU Diagnostic value OU Quality control OU Reference standards
OU Diagnostic errors OU False negative reactions OU False positive reactions OU
Observer variation OU Reproducibility of results OU Reproducibility OU Reliability OU
Diagnostic accuracy OU Predictive value of tests OU Diagnosis, differential.

98 références ont été obtenues sur MEDLINE, 1 sur HealthSTAR, 76 sur AIDSline et 26 sur
EMBASE.

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∑ la sensibilité-spécificité des analyses recherchant les anticorps anti-VIH (de 1994 à avril
1999)

Les mots clés initiaux ont été croisés à :


HIV antibodies OU Antibody detection OU Human immunodeficiency virus antibody OU
Antibodies, monoclonal OU Antibody specificity OU Reagent kits, diagnosis
et à :
Sensibility and specificity OU Diagnostic value OU Quality control OU Reference standards
OU Diagnostic errors OU False negative reactions OU False positive reactions OU
Observer variation OU Reproducibility of results OU Reproducibility OU Reliability OU
Diagnostic accuracy OU Predictive value of tests OU Diagnosis, differential.

73 références ont été obtenues sur MEDLINE, 1 sur HealthSTAR, 64 sur AIDSline et 26 sur
EMBASE.

∑ les « techniques rapides » (de 1994 à avril 1999)

Les mots clés initiaux ont été croisés à :


Rapid* (dans le titre) OU Rapid* test* (en texte libre).

46 références ont été obtenues sur MEDLINE, 1 sur HealthSTAR, 60 sur AIDSline et 39 sur
EMBASE.

∑ les techniques combinées antigénémie p24 et anticorps anti-VIH (de 1996 à juin 1999)

Les mots clés initaux ont été croisés à :


HIV antibodies OU Antibody detection OU Human immunodeficiency virus antibody OU
Antibodies, monoclonal OU Antibody specificity
et à :
HIV core protein p24 OU Antigen p24 OU P24 (dans le titre).

9 références ont été obtenues sur MEDLINE, 5 sur AIDSline et 3 sur EMBASE.

∑ les analyses de confirmation de l’infection due au VIH (de 1992 à juin 1999)

Les mots clés initiaux ont été croisés à :


Confirm* (dans le titre) OU (Confirm* ADJ (Test* OU Assay*)) OU (Blotting, western ET
Immunoblotting)
et à :
Sensibility and specificity OU Diagnostic value OU Quality control OU Reference standards
OU Diagnostic errors OU False negative reactions OU False positive reactions OU
Observer variation OU Reproducibility of results OU Reproducibility OU Reliability OU
Diagnostic accuracy OU Predictive value of tests OU Diagnosis, differential.

39 références ont été obtenues sur MEDLINE, 4 sur HealthSTAR, 52 sur AIDS line et 12 sur
EMBASE.

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∑ les techniques de biologie moléculaire (de 1996 à juin 1999)

Les mots clés initiaux ont été croisés à :


RNA, viral OU RNA analysis OU ((Virus load OU Quantitative assay) ET RNA) OU DNA,
viral OU DNA determination OU ((Virus load OU Quantitative assay) ET DNA).

75 références ont été obtenues sur MEDLINE, 1 sur HealthSTAR , 38 sur AIDS line et 60
sur EMBASE.

∑ les stratégies de diagnostic du sida (de 1990 à juin 1999)

Les mots clés initiaux ont été croisés à :


Organization and administration OU Organizational policy OU Mass screening OU
Strateg* (dans le titre)
Ont été exclus les mots clés suivants :
Pregnancy OU Prenatal diagnosis OU Prenat* (dans le titre) OU Pregnan* (dans le titre).

144 références ont été obtenues sur MEDLINE, 8 sur HealthSTAR, 120 sur AIDS line et 37
sur EMBASE.

∑ le suivi biologique des patients à risque (après exposition professionnelle ou sexuelle) (de
1994 à juin 1999)

Les mots clés initiaux ont été croisés à :


Health personnel OU Occupational exposure OU Medical staff, hospital OU Occupational
diseases OU Cross infection(s) OU Sexually transmitted disease(s) OU Occupational
accident.

28 références ont été obtenues sur MEDLINE, 21 sur AIDSline et 59 sur EMBASE.

∑ une mise à jour des recherches sur le diagnostic du sida a été réalisée en septembre 1999.

48 références supplémentaires ont été obtenues sur MEDLINE, 7 sur HealthSTAR et 4 sur
AIDSline.

∑ la littérature française (de 1994 à septembre 1999)

Une recherche spécifique a été réalisée sur la banque de données PASCAL. 44 références
ont été obtenues.

∑ la littérature européenne

La banque de données EDOA (European Database on AIDS) a été consultée (de 1997 à juin
1999).
Une recherche sur les termes suivants : Diagnostic OU Depistage AC a permis d’obtenir 49
références.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

∑ les sites Internet de l’OMS, du Center for Diseases Control, du Centre Européen pour la
Surveillance Épidémiologique du SIDA (CESES) et du Réseau National de Santé Publique
ont été consultés.

II. RECHERCHE MANUELLE

Les sommaires des revues suivantes ont été dépouillés de janvier à juillet 1999.

Revues géné rales : Annals of Internal Medicine ; Archives of Internal Medicine ; British Medical
Journal ; Canadian Medical Association Journal ; Concours Médical ; JAMA ; Lancet ; New
England Journal of Medicine ; Presse Médicale ; Revue Du Praticien ; Revue Du Praticien
Médecine Générale ; Revue Prescrire.

Revues spécialisées : AIDS ; AIDS Research ; Bulletin de l’OMS ; Bulletin Épidémiologique


Hebdomadaire (BEH) ; Journal of AIDS ; Journal of Infectious Diseases ; Journal of Medical
Virology ; Journal of Medical and Clinical Microbiology.

Au final, 174 articles ont été sélectionnés et analysés, dont 46 ont été retenus pour l’élaboration du
texte de recommandations.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

RECOMMANDATIONS

I. INTRODUCTION

I.1. Thème des recommandations


Les recommandations concernent les stratégies du diagnostic biologique de l’infection due
au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois, à l’exclusion du dépistage sur les dons de
sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus. Elles ne concernent pas la démarche
thérapeutique.

I.2. Cibles des recommandations


Les recommandations sont destinées à l’ensemble des médecins et des biologistes
susceptibles d’avoir à établir le diagnostic d’une infection due au VIH. Elles visent à aider
les médecins à choisir une stratégie diagnostique et à interpréter les résultats biologiques en
fonction, d’une part, des circonstances cliniques du diagnostic et, d’autre part, des
performances des analyses aujourd’hui disponibles.

I.3. Niveaux de preuve des recommandations


En l’absence de précision, les recommandations reposent sur un accord professionnel.

II. LES MARQUEURS BIOLOGIQUES DE L’INFECTION DUE AU VIH

II.1. Marqueurs biologiques recherchés en pratique courante


Les marqueurs biologiques recherchés en pratique courante à partir d’un prélèvement
sanguin sont :
• les anticorps (Ac) anti-VIH (Ac anti-VIH), recherchés par des techniques
sérologiques de dépistage et de confirmation ;
• l’antigène p24 (Ag p24), recherché par des techniques immuno-enzymatiques
(ELISA) ;
• l’ARN du VIH (ARN-VIH), recherché par des techniques de biologie moléculaire.

La recherche de l’ADN proviral et l’isolement du virus par culture ne sont pas des examens
courants et ne sont réalisés que dans les laboratoires équipés pour de telles analyses.

II.2. Cinétique des marqueurs au cours de la phase précoce de l’infection due au VIH-1
Une représentation schématique de la cinétique des marqueurs virologiques recherchés en
pratique courante au cours de la phase précoce de l’infection due au VIH-1 est donnée par la
figure 1. Les délais d’apparition des différents marqueurs sont des données indicatives
moyennes, obtenues avec les meilleures techniques disponibles pour mettre en évidence
chacun des marqueurs. Ces délais sont soumis à des variations selon les performances des
techniques utilisées et selon la réponse immunitaire du sujet infecté.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Figure 1. Cinétique schématique des marqueurs virologiques au cours de


la phase précoce de l’infection due au VIH-1.

II.3. Terminologie des analyses détectant les Ac anti-VIH


Analyse de dépistage : analyse visant à mettre en évidence les Ac anti-VIH, sans en
déterminer la spécificité. Le dépistage des Ac anti-VIH est réalisé :
• soit par des techniques ELISA ;
• soit par des techniques d’agglutination ;
• soit par des techniques dites « unitaires rapides », sur des supports de nature variable
(membrane de Nylon, plastique, etc.).

Technique de dépistage mixte : technique capable de détecter à la fois les Ac anti- VIH-1 et
les Ac anti-VIH-2 (Ac anti-VIH-1/-2).

Technique de dépistage simple : technique capable de détecter les Ac anti- VIH-1/-2 et ne


détectant pas simultanément l’Ag p24.

Technique de dépistage combiné (par opposition à technique de dépistage simple) :


technique capable de détecter simultanément les Ac anti-VIH-1/-2 et l’Ag p24.

Analyse de confirmation : analyse permettant de préciser la spécificité des Ac anti-VIH-1 ou


des anti-VIH-2 présents dans le sérum étudié. La technique utilisée est soit un western-blot
(WB), soit un immuno-blot (IB).

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Une analyse de dépistage positive doit toujours être complétée par une analyse de
confirmation. La séropositivité n’est établie que lorsque le résultat de l’analyse de
confirmation est positif.

II.4. Affirmer au patient une infection due au VIH nécessite impérativement de disposer des
résultats de deux prélèvements distincts
Si l’analyse de dépistage est positive, il est recommandé que l’analyse de confirmation soit
réalisée sur le même prélèvement, afin que le médecin puisse être orienté plus rapidement
sur l’existence réelle de l’infection.

Cependant, en cas de positivité de l’analyse de confirmation, un second prélèvement doit


être impérativement effectué pour éliminer une erreur accidentelle. Seul un résultat positif
sur le second prélèvement permet d’affirmer définitivement l’infection due au VIH.

Sur le second prélèvement, une analyse de dépistage est à nouveau réalisée ; la pratique
d’une analyse de confirmation n’apparaît pas systématiquement nécessaire.

Cette recommandation de stratégie diagnostique repose sur un accord professionnel et


nécessite une modification du libellé actuel de la nomenc lature actuelle des actes de
biologie.

II.5. L’analyse de dépistage doit comporter deux techniques


Pour l’analyse de dépistage des Ac anti-VIH, le libellé actuel de la nomenclature des actes
de biologie exige la réalisation systématique sur le même prélèvement de deux techniques,
dont au moins un ELISA mixte. Les présentes recommandations ne remettent pas en cause
cette règle : bien que les performances des techniques utilisées pour le dépistage de
l’infection due au VIH se soient améliorées, en particulier pour le dépistage de l’infection
précoce, il est recommandé pour l’analyse de dépistage de maintenir la réalisation de deux
techniques sur le même prélèvement.

Le maintien de deux techniques dans l’analyse de dépistage est justifié par le souci de
réduire au minimum le nombre de faux négatifs lors du dépistage, en particulier dans
l’éventualité où la prévalence des sujets séropositifs dépasserait 0,1 % dans la population
étudiée. Cette recommandation pourra être revue au terme d’une étude nationale prospective
visant à évaluer la pertinence de l’utilisation pour l’analyse de dépistage de deux techniques
comparativement à une seule, étude que le groupe de travail souhaite voir mise en œuvre
rapidement.

La combinaison recommandée est la réalisation de deux techniques de dépistage mixte, dont


l’une est obligatoirement un ELISA.

II.6. Place des techniques de dépistage combiné


Les techniques actuelles de dépistage combiné doivent être employées exclusivement dans
le cadre du dépistage de l’infection au même titre que les techniques de dépistage simple.
Elles ne doivent pas être utilisées pour la recherche du seul Ag p24 ; cette dernière doit être
effectuée à l’aide des techniques spécifiques.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Dans les études comparatives, il apparaît que les techniques de dépistage combiné
actuellement disponibles ont fréquemment la capacité de détecter l’infection plus
précocement que les techniques de dépistage simple (en moyenne de 2 à 4,8 jours plus tôt) ;
mais cette observation est inconstante. Aussi, il semble prématuré de recommander
l’intégration systématique de techniques de dépistage combiné parmi les deux techniques
faisant partie de l’analyse de dépistage.

II.7. Analyse de confirmation


L’analyse de confirmation de l’infection par le VIH reste le WB ou l’IB. Les critères
d’interprétation du WB-VIH-1 sont résumés en annexe.

II.8. Distinction entre l’infection due au VIH-1 et celle due au VIH-2


La différenciation entre l’infection due au VIH-1 et celle due au VIH-2 lors de l’analyse de
confirmation s’impose du fait des différences de pathogénicité des deux virus, notamment en
raison de la progression plus lente de l’infection due au VIH-2, mais aussi de la résistance
naturelle du VIH-2 à certains antirétroviraux et de l’absence actuelle d’analyses disponibles
pour la quantification de l’ARN plasmatique du VIH-2.

II.9. Diagnostic de l’infection par un variant du VIH-1


L’infection par un variant du VIH-1 peut être suspectée par le biologiste dans diverses
situations :
- résultats discordants obtenus par les techniques de dépistage ;
- profil incomplet au WB.

Le diagnostic définitif d’une infection par un variant du VIH-1 est porté à l’aide d’examens
spécifiques qui ne sont réalisés que dans les laboratoires équipés pour de telles analyses.

III. STRATÉGIES DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE EN FONCTION DES SITUATIONS


CLINIQUES

III.1. Situations cliniques déterminant la stratégie du diagnostic biologique


Le médecin est confronté à trois situations cliniques principales conduisant chacune à une
stratégie spécifique de diagnostic biologique :
• en cas d’exposition supposée au VIH datant de plus de trois mois ;
• en présence de signes cliniques évocateurs d’une primo- infection due au VIH ;
• en cas d’exposition possible au VIH, professionnelle ou non, datant de moins de trois
mois, mais en l’absence de signes cliniques évocateurs de primo-infection.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

III.2. Stratégie du diagnostic biologique lorsque l’exposition supposée au VIH date de plus
de trois mois

III.2.1. Marqueurs biologiques utilisables

La stratégie diagnostique repose sur la recherche des Ac anti-VIH en première intention.

La recherche de l’Ag p24 ou l’ARN-VIH ne se fait qu’en seconde intention, si


l’interprétation des analyses sérologiques ne permet pas de conclure (voir algorithme ci-
dessous).

La culture du virus ainsi que la recherche de l’ADN proviral ne sont pas utilisables en
routine et sont réservées à des situations cliniques particulières (suspicion de variant, profils
sérologiques atypiques persistants) et aux laboratoires équipés pour de telles analyses.

III.2.2. Algorithme général


L’algorithme général suivant constitue une démarche destinée au diagnostic biologique de
l’infection lorsque l’exposition supposée au VIH date de plus de trois mois. Il repose sur un
accord professionnel.

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Algorithme 1. Exposition supposée datant de plus de trois mois

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Algorithme 1 (suite)

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

III.3. Stratégie du diagnostic biologique en présence de signes cliniques évocateurs d’une


primo-infection due au VIH

III.3.1. Marqueurs biologiques utilisables


Lors d’une primo-infection due au VIH, les Ac anti-VIH, marqueurs indirects de l’infection,
sont absents durant la phase très précoce qui fait suite à la contamination (cf. figure 1).
Aussi est- il recommandé d’associer au dépistage des Ac anti-VIH, qui doit être prescrit
dans tous les cas, la recherche d’un marqueur direct de la réplication virale, soit l’Ag p24,
soit l’ARN-VIH plasmatique.

La recherche de l’Ag p24 par ELISA est réalisée plus facilement et plus couramment que
celle de l’ARN-VIH plasmatique, qui nécessite une technique de biologie moléculaire. Bien
que l’Ag p24 soit détecté plus tard que l’ARN-VIH et de manière transitoire au cours de la
phase très précoce de l’infection (cf. figure 1), la recherche de l’Ag p24 reste une analyse
indiquée pour le diagnostic de l’infection précoce lorsque la recherche de l’ARN-VIH n’est
pas réalisable en proximité. Le biologiste doit faire systématiquement une épreuve de
neutralisation pour chaque échantillon dépisté positif pour l’Ag p24, afin de confirmer la
spécificité de la réaction observée.

Les techniques de mesure de l’ARN-VIH plasmatique ont des faux positifs dans les valeurs
proches du seuil de détection, et certains virus ne sont pas détectés (VIH-2, variants du
VIH-1). Aussi, le diagnostic d’infection due au VIH ne peut pas être porté sur la seule
réalisation de ces techniques. La mesure de l’ARN-VIH plasmatique ne peut donc constituer
qu’un des éléments du faisceau d’arguments cliniques et biologiques concourant au
diagnostic d’infection due au VIH-1. D’ailleurs, les réactifs de détection de l’ARN-VIH ne
sont pas actuellement enregistrés en qualité de réactifs propres au diagnostic de l’infection
par le VIH, mais comme des réactifs permettant de suivre le taux d’ARN-VIH en cas
d’infection connue.

L’absence de détection de l’ARN plasmatique VIH-1 ou de l’Ag p24 ne permet pas


d’exclure les cas exceptionnels de primo- infection symptomatique due au VIH-2 ou à des
variants du VIH-1.

III.3.2. Stratégie du diagnostic biologique


En présence de signes cliniques évocateurs d’une primo-infection, doivent être effectuées
dès la première consultation :
• une recherche des Ac anti-VIH ;
• une recherche de l’ARN-VIH plasmatique ou de l’Ag p24.

Si les résultats de ces analyses sont négatifs, et en l’absence de traitement antirétroviral,


l’absence d’infection due au VIH est affirmée par l’absence d’Ac-VIH trois mois après la
constatation des signes cliniques.

Si la recherche de l’ARN-VIH plasmatique ou de l’Ag p24 est positive et si un traitement


antirétroviral est institué, la cinétique d’apparition des Ac-VIH peut être retardée par rapport

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

à la cinétique habituelle et reste actuellement mal connue. La stratégie du diagnostic


biologique pourra être précisée lorsque cette cinétique sera mieux connue, en particulier
lorsque les résultats des suivis de cohortes de sujets traités par antirétroviraux seront publiés.

III.4. Stratégie du diagnostic biologique en cas d’exposition possible au VIH, professionnelle


ou non, datant de moins de trois mois, mais en l’absence de signes cliniques évocateurs
d’une primo-infection
Le consultant peut être vu dans les quarante-huit heures qui suivent l’exposition possible au
VIH, et c’est dans ces circonstances qu’un traitement antirétroviral dit «prophylactique »
peut être prescrit après évaluation du risque de contamination. La stratégie diagnostique doit
tenir compte de la prescription ou non de ce traitement.

Le consultant peut être vu plus tardivement et la date supposée de l’exposition sera prise
pour référence pour guider la prescription des examens biologiques.

III.4.1. Chez le sujet exposé


Dans tous les cas, il convient de faire une recherche des Ac anti- VIH dès la première
consultation.

La tableau 1 résume les stratégies diagnostiques recommandées et déjà publiées en France.

Si le statut du sujet source est VIH négatif, le suivi biologique du sujet exposé n’est pas
nécessaire lorsque l’analyse de dépistage initiale est négative, sauf en cas de suspicion de
séroconversion en cours chez le sujet source.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
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Tableau 1. Stratégie du diagnostic biologique de l’infection due au VIH en cas d’exposition possible
datant de moins de trois mois.

Sujet exposé en l’absence de Sujet exposé ayant reçu un traitement


traitement prophylactique prophylactique antirétroviral
antirétroviral
Bilan initial . dépistage des Ac anti-VIH . dépistage des Ac anti-VIH
lorsque le sujet est
. Ag p24 ou ARN-VIH plasmatique (si . Ag p24 ou ARN-VIH plasmatique (si
vu dans les 48
expositions multiples dans les 2 derniers expositions multiples dans les 2 derniers
premières heures
mois) mois)
après l’exposition

Semaine 4 Entre 3 et 6 semaines après


l’exposition :
. dépistage des Ac anti-VIH
. Ag p24 ou ARN-VIH plasmatique

Semaine 8 Entre 3 et 6 semaines après la fin du


traitement :
. dépistage des Ac anti-VIH
. Ag p24 ou ARN- VIH plasmatique

Semaine 12 3 mois après l’exposition :


. dépistage des Ac anti-VIH

Semaine 16 3 mois après la fin du traitement :


. dépistage des Ac anti-VIH

6e mois * . dépistage des Ac anti-VIH . dépistage des Ac anti-VIH

* La recherche des Ac anti-VIH six mois après l’exposition supposée est une obligation réglementaire en cas d’accident du
travail.

III.4.2. Chez le sujet source


Lorsque se pose la question de la mise en route d’un traitements antirétroviral
prophylactique, il est important d’essayer de connaître le statut du sujet source vis-à-vis de
l’infection due au VIH.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
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Un statut séronégatif chez le sujet source au moment de l’accident exposant peut éviter la
mise en route d’un traitement antirétroviral chez le sujet exposé ou permet de l’arrêter.

Lorsque le statut du sujet source vis-à-vis du VIH n’est pas connu, en particulier lors d’une
exposition professionnelle, il est recommandé de pratiquer chez celui-ci une analyse de
dépistage des Ac anti- VIH sous réserve de l’obtention de son consentement si son état de
conscience le permet. Une technique unitaire rapide peut être employée quand les techniques
ELISA ne peuvent pas être réalisées en urgence pour orienter la décision d’un traitement
prophylactique chez le sujet exposé. Dans tous les cas, le résultat de la technique unitaire
rapide devra être vérifié ultérieurement.

IV. RECOMMANDATIONS CONCERNANT LA PRESCRIPTION DES EXAMENS


BIOLOGIQUES ET LE RENDU DE LEUR RÉSULTAT

La prescription des examens biologiques de recherche de l’infection due au VIH constitue


toujours un temps essentiel de la consultation. S’y associe un temps privilégié d’écoute,
d’explication et de conseils préventifs. À la signification individuelle de la prescription
s’ajoute une dimension collective de contrôle de l’épidémie. Aussi toute banalisation de
cette prescription doit être évitée.

Le médecin prescripteur doit informer le patient qu’il lui remettra ses résultats lors d’une
prochaine consultation, dont il estimera le délai en fonction des conditions locales de
réalisation des analyses prescrites. Il doit souligner l’importance de cette consultation de
remise des résultats.

Quelle que soit la nature du résultat, celui-ci doit être adressé par le laboratoire de biologie
au médecin prescripteur. L’interprétation doit être réalisée par le biologiste, après contact
éventuel avec le médecin prescripteur. Le patient peut être averti par le biologiste de la
disponibilité de ses résultats auprès du médecin prescripteur. Le biologiste ne doit pas
communiquer directement les résultats au patient. C’est le médecin prescripteur qui doit
communiquer les résultats au patient au cours d’une consultation spécifique, qui lui permet
de prodiguer à nouveau ses conseils concernant la prévention de la transmission de
l’infection due au VIH, ou d’expliquer les autres examens à visée diagnostique
éventuellement nécessaires, ou, en cas d’infection due au VIH, de commencer la prise en
charge et le suivi au long cours du patient.

V. ACTUALISATION DES RECOMMANDATIONS


Les présentes recommandations devront être révisées vraisemblablement dans un délai
maximum de deux ans pour tenir compte de l’évolution et de l’enregistrement des
techniques diagnostiques, ainsi que des résultats des études cliniques en cours.

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VI. ANNEXE . CONDUITE À TENIR ET INTERPRÉTATION DU WB-VIH-1

Conduite à tenir et interprétation


Positivité certaine
Au minimum 2 Ac anti-« env » . Deuxième prélèvement demandé immédiatement pour s'assurer
(anti-gp120 et anti-gp160) qu'il n'y a pas eu d'erreur de prélèvement ou de contamination du
er
ET 1 échantillon.

1 Ac anti-« gag » ou anti-« pol » . Si réaction sur les protéines issues des gènes «gag » et/ou
« pol » de forte intensité par rapport aux protéines issues des
gènes « env », faire une sérologie VIH-2 et envisager une
infection due au VIH-1 de groupe O.

Positivité probable
a) 1 Ac anti-p24 . Nouveau prélèvement nécessaire 1 à 2 semaines plus tard :
ET - Si une évolution est observée : séroconversion VIH-1
1 Ac anti-gp160 - Si aucune évolution et WB-VIH-2 négatif : faux positif
probable (exceptionnel) ou VIH-1 de groupe O (profil rare).
- Si aucune évolution et WB-VIH-2 positif : séropositivité
VIH-2 (profil rare).
b) 2 Ac anti- « env » . Nouveau prélèvement nécessaire 1 à 2 semaines plus tard :
er
(anti-gp120 + anti-gp160) - Si prélèvement négatif : contamination du 1 échantillon ou
erreur d’identification
- Si une évolution est observée : séroconversion VIH-1 (profil
rare)
- Si pas d'évolution et WB-VIH-2 positif : séropositivité
VIH-2 (profil rare)

Ce profil peut également être observé en cas de sida à un stade


tardif.

Profils à contrôler
Ac anti-gp160 isolés . Faire une sérologie VIH-2 surtout si les 2 techniques de
dépistage sont franchement positives
Ac anti-p24 isolés(+/- anti-p55)
. Demander un nouveau prélèvement 1 à 2 semaines plus tard.
Ac anti-p34 isolés (+/ - anti-p24)
. Si pas d'évolution et VIH-2 négatif : fausse réaction positive ou
variant du VIH-1 (e xceptionnel).

Négativité
Ac anti-p17 L’absence de réactivité sur le WB associée à des résultats positifs
francs avec les techniques de dépistage doit faire envisager un
Autres profils non considérés
début de séroconversion. Un nouveau prélèvement 1 à 2 semaines
Aucun Ac plus tard est alors nécessaire.

Protéines issues des gènes : « env » : gp 160, gp120, gp41 ; « gag » : p55, p24, p18 ; « pol » : p68, p34

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ARGUMENTAIRE

L’objet de ces recommandations est de définir les stratégies du diagnostic biologique de


l’infection due au VIH chez des sujets âgés de plus de 18 mois.

Sont exclus de ces recommandations :


• le dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus ;
• le diagnostic chez les sujets âgés de moins de 18 mois, car la démarche diagnostique
est très spécifique ;
• l’utilisation des analyses dans le cadre de la surveillance épidémiologique de
l’infection.

I. LES MARQUEURS BIOLOGIQUES DE L’INFECTION DUE AU VIH


Cinq marqueurs peuvent être actuellement utilisés pour le diagnostic biologique d’une
infection due au VIH :
• l’ARN-VIH plasmatique (ARN-VIH) ;
• l’antigène p24 (Ag p24) ;
• les anticorps (Ac) anti- VIH (Ac anti-VIH) ;
• l’ADN proviral (ADN) ;
• l’isolement du virus.

I.1. L’ARN-VIH plasmatique


La présence d’ARN-VIH dans le plasma témoigne de la réplication virale dans l’organisme.
Seule la recherche de l’ARN plasmatique du VIH-1 est actuellement possible avec les outils
biologiques commercialisés, qui ne peuvent détecter ni les VIH-2, ni les VIH-1 de groupe O.

L’ARN-VIH plasmatique est le marqueur détectable le plus précocement lors de la


primo- infection : 8 à 17 jours (en moyenne 10 jours) après le contage (1, 2). Le taux
d’ARN-VIH (« charge virale ») est variable et peut atteindre des valeurs élevées : jusqu’à
106 - 107 copies par ml de plasma. Il atteint un pic entre le 20e et le 30e jour (2-4), puis
décroît. Il se stabilise en moyenne vers le 4e – 6e mois et la virémie reste détectable tout au
long de la maladie en l’absence de traitement antirétroviral. Le schéma de cette cinétique
peut varier d’un sujet à l’autre en dehors de tout traitement durant la phase précoce de
l’infection (3, 4).

I.2. L’antigénémie p24


Seule la recherche de l’Ag p24 du VIH-1 est actuellement possible avec les outils
biologiques commercialisés. L’Ag p24 est un marqueur direct de l’infection.

Détectable dans le sérum ou dans le plasma entre le 12e et le 26e jour après le contage (en
moyenne 15e jour), l’Ag p24 est mis en évidence plus tard que l’ARN-VIH plasmatiq ue
(4 à 9 jours plus tard). Il a été décrit des antigénémies p24 plus précoces (4 jours après la
contamination), mais chez des sujets traités par immunosuppresseurs (5, 6). L’Ag p24 est

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
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détectable seulement lorsque la charge virale est de l’ordre de 104 copies d’ARN-VIH
par ml de plasma. Il s’agit d’un marqueur transitoire, qui réalise un pic d’une durée moyenne
d’une dizaine de jours entre le 20e et le 30e jour après le contage (1, 2, 7). Ensuite, la
détection de l’Ag p24 est possible au cours de l’histoire naturelle de l’infection pendant les
phases de réplication virale intense.

Comme pour l’ARN-VIH, le schéma de cette cinétique est probablement variable d’un sujet
à l’autre au cours de la phase précoce de l’infection. Les études approfondies des primo-
infections, notamment asymptomatiques, sont difficiles et ces variations sont peu
documentées.

I.3. Les anticorps anti-VIH-1 (Ac anti-VIH-1) et anti-VIH-2 (Ac anti-VIH-2)


La détection des Ac anti-VIH-1 est possible dans un délai compris entre le 20e et le 45e jour
après le contage (1, 2). D’après une modélisation issue de l’analyse des observations faites à
partir des cohortes de sujets exposés professionnellement, les séroconversions détectées
interviendraient dans 95 % des cas moins de 190 jours après l’exposition (2). Les
descriptions de séroconversions tardives (au-delà de 6 mois après l’exposition) sont à
interpréter avec précaution, car il s’agit de publications anciennes rapportant des
séroconversions diagnostiquées avec des techniques dont la sensibilité était inférieure à celle
des techniques actuellement disponibles (8).

Après leur apparition, les Ac anti-VIH sont présents pendant toute la durée de l’infection.

Aucune séroconversion au cours d’une infection à VIH-2 n’est suffisamment documentée


dans la littérature pour permettre de définir la cinétique d’apparition des Ac anti-VIH-2.

I.4. L’ADN proviral


La recherche de l’ADN proviral du VIH-1 ou du VIH-2 dans le réservoir cellulaire repose
sur l’utilisation d’une technique de biologie moléculaire, la PCR (polymerase chain
reaction). Cette technique est généralement pratiquée sur des cellules mononucléées du sang
périphérique. Basée sur une technologie imposant de l’expérience en biologie moléculaire,
elle est réservée à des laboratoires spécialisés dans le cadre d’indications particulières : par
exemple, profils sérologiques équivoques faisant suspecter un virus variant, ou nécessité
d’effectuer un diagnostic après un traitement antirétroviral institué précocement après le
contage, empêchant les autres marqueurs de se positiver.

Il n’existe pas actuellement de technique standardisée pour cette recherche, et les


performances des PCR-ADN réalisées selon des techniques développées dans chaque
laboratoire sont variables. Leur sensibilité peut varier de 10 à 100 % et leur spécificité de 40
à 100 % (9).

Pour toutes ces raisons, le recherche de l’ADN proviral n’a pas sa place parmi les examens à
réaliser en pratique courante pour le diagnostic biologique d’infection due au VIH.

ANAES / Service des recommandations et références professionnelles / Janvier 2000


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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

I.5. L’isolement du virus


Il s’agit d’une technique réalisée in vitro par co-culture des lymphocytes du sujet suspect
d’infection avec des lymphocytes provenant d’un donneur séronégatif. La détection d’une
activité « transcriptase inverse » ou de l’Ag p24 dans le surnageant de culture signe la
présence du virus VIH-1 ou VIH-2. Le délai d’obtention des résultats est de 10 à 30 jours.

Cette technique est réservée à des laboratoires spécialement équipés, disposant de locaux en
conformité avec les normes de sécurité imposées pour ce type d’activité. Elle n’a pas sa
place parmi les examens à réaliser en pratique courante pour le diagnostic biologique
d’infection due au VIH.

I.6. La cinétique des marqueurs biologiques de l’infection due au VIH-1 au cours de la


phase précoce
La phase précoce de l’infection est la période pendant laquelle le diagnostic de l’infection
est le moins aisé, car il s’agit de la période où tous les marqueurs deviennent
séquentie llement détectables. La connaissance de la cinétique des marqueurs biologiques de
l’infection au cours de la primo- infection revêt donc un caractère fondamental.

Or, il n’existe pas d’études suffisamment documentées de primo- infections pour pouvoir
déterminer avec précision la cinétique exacte d’apparition et d’évolution des différents
marqueurs biologiques pour lesquels il existe actuellement des analyses disponibles. Les
deux défauts majeurs des études disponibles sont :
• la méconnaissance de la date exacte de la contamination pour la plupart des sujets
inclus ;
• des échantillons prélevés à des moments insuffisamment rapprochés, ce qui ne permet
pas d’analyser avec précision la date d’apparition du marqueur étudié.

Un modèle de cinétique des marqueurs biologiques de l’infection au cours de la phase


précoce, fondé sur l’ensemble des données disponibles lors de la primo- infection, a été
proposé (1, 2, 10). La figure 1 ci-dessous est adaptée de ces données.

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

Figure 1. Cinétique schématique des marqueurs virologiques


au cours de la phase précoce de l’infection due au VIH-1.

Les délais déterminant cette cinétique sont des données indicatives obtenues avec les
meilleurs techniques disponibles pour chacun des marqueurs. Ils sont soumis à des
variations selon la capacité des techniques à détecter le marqueur recherché et selon la
réponse immunologique du sujet infecté.

Le premier marqueur détectable est l’ARN-VIH-1, mis en évidence par des techniques de
biologie moléculaire entre le 8e et le 17e jour après le contage (en moyenne 10e jour). Puis,
est détecté l’Ag p24 entre le 12e et le 26e jour (15e jour en moyenne) ; enfin, les
Ac anti- VIH, détectés par ELISA environ 20 à 45 jours après le contage.

On définit plusieurs périodes en fonction de la cinétique d’apparition des Ac anti-VIH :


• « fenêtre sérologique » : période qui sépare la contamination de l’apparition des
premiers Ac anti- VIH ;
• « pré-séroconversion » : période qui précède la mise en évidence des Ac anti- VIH par
les analyses de dépistage. L’ARN-VIH est détecté ; l’Ag p24 peut être détecté ;
• « per-séroconversion ou séroconversion débutante » : période au cours de laquelle les
Ac anti-VIH commencent à être mis en évidence. Les Ac anti-VIH ne sont détectés
que par certaines techniques de dépistage ; les analyses de confirmation, western-blot
(WB) ou immuno-blot (IB), soit sont négatives, soit présentent un profil indéterminé
avec des réactivités faibles. L’ARN-VIH est détecté ; l’Ag p24 est généralement
détecté ;

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

• « séroconversion avérée » : période au cours de laquelle toutes les analyses de


dépistage donnent des résultats positifs. Le profil obtenu par les analyses de
confirmation est caractéristique d’une séroconversion (voir annexe des
recommandations) ; l’ARN-VIH est détecté ; l’Ag p24 n’est en général pas détecté ;
• « séropositivité » : période au cours de laquelle les résultats obtenus avec les analyses
de dépistage sont positifs et le profil objectivé avec les analyses de confirmation obéit
aux critères établis de séropositivité (voir annexe des recommandations).

II. LES TECHNIQUES DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE L’INFECTION DUE AU VIH :


NATURE ET PERFORMANCES

II.1. La réglementation française actuelle


La recherche des Ac anti-VIH par ELISA dont la présence est confirmée par WB est la
méthode de référence en vigueur en France pour établir le diagnostic d’une séropositivité
VIH.

Conformément aux arrêtés du 25 avril 1995 (11) et du 27 septembre 1996 (12) :


• « Obligation est faite à tout laboratoire public ou privé d’utiliser deux réactifs
différents, dont au moins un réactif ELISA mixte, pour effectuer le dépistage des Ac
anti-VIH » (11, 12).
• « Les tests à lecture subjective (tests dits « unitaires, rapides » et tests d’agglutination)
ne peuvent être utilisés qu’en association avec un test ELISA mixte dans le cadre du
dépistage des Ac anti-VIH » (12).
• « Le test de confirmation (technique d’immunotransfert) s’impose au directeur de
laboratoire quand les deux tests de dépistage sont positifs ou discordants ; il est réalisé
sur un second prélèvement différent de celui qui a servi au test de dépistage ».
• « La séropositivité n’est établie que lorsque le résultat du test de confirmation est
positif » (11).

La recherche systématique de l’Ag p24 en complément des deux techniques de l’analyse de


dépistage des Ac anti-VIH ou en substitution d’une des deux n’a pas été préconisée par les
groupes d’experts. Cette prescription reste ciblée aux cas de suspicion de primo- infection
(13).

Les indications actuellement retenues par la nomenclature pour la mesure de la charge virale
plasmatique VIH-1 (ARN-VIH-1) sont réservées aux sujets dont le diagnostic d’infection
due au VIH-1 est déjà établi. Les indications définies par l’arrêté du 13 octobre 1997 fixant
la nomenclature des actes de biologie médicale (14) se limitent aux situations suivantes :
• bilan préthérapeutique, puis évaluation de l’efficacité du traitement antirétroviral
vis-à-vis du VIH-1 ;
• bilan de surveillance des personnes infectées par le VIH-1 et non traitées par des
médicaments antirétroviraux.

En France, tous les réactifs doivent obtenir avant leur mise sur le marché un enregistrement
auprès de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS),

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

ex-Agence du médicament. Pour les réactifs destinés à établir le diagnostic de l’infection


due au VIH, une évaluation préalable au dépôt de dossier à l’AFSSaPS doit être réalisée.
Donc pour chaque catégorie de technique (ELISA anti-VIH, technique unitaire rapide anti-
VIH, Ag p24, WB et IB), un protocole d’étude ainsi que des critères d’acceptabilité ont été
définis et consignés dans un document de l’AFSSaPS intitulé « Procédures d’évaluation des
réactifs : VIH, HTLV, virus des hépatites B et C » (15). Cette évaluation préalable des
réactifs est un prérequis à l’enregistrement et est complétée dans le dossier d’enregistrement
par des études complémentaires des sensibilité, spécificité, reproductibilité fournies par
l’industriel. Régulièrement, une liste des réactifs enregistrés pour le diagnostic des infections
dues à des rétrovirus humains (VIH, HTLV) est diffusée par l’AFSSaPS. Les réactifs y sont
classés en fonction de leurs caractéristiques communes.

II.2. Le dépistage des Ac anti-VIH-1 et des Ac anti-VIH-2


Le dépistage des Ac anti-VIH-1/-2 est réalisé :
• soit par des techniques immuno-enzymatiques à lecture objective (ELISA) ;
• soit par des techniques d’agglutination ;
• soit par des techniques dites « unitaires rapides », sur des supports de nature variable
(membrane de Nylon, plastique,…).

La lecture des résultats obtenus par les techniques d’agglutination et « unitaires rapides » est
une lecture subjective.

La durée de réalisation de l’ensemble de ces analyses de dépistage varie de quelques


minutes à 2-3 heures.

Il n’existe pas de données publiées suffisamment récentes sur lesquelles s’appuyer pour
évaluer les performances des techniques de dépistage des Ac anti-VIH actuellement
disponibles. Seules les évaluations préalables à l’obtention d’un enregistrement auprès de
l’AFSSaPS permettent d’assurer une qualité minimale des performances des réactifs
utilisés (15).

Par ailleurs, dans le cadre de sa mission de surveillance du marché des réactifs de


laboratoire, l’AFSSaPS organise régulièrement des réévaluations de certains réactifs. Ces
réévaluations sont réalisées, pour un paramètre donné, sur l’ensemble des réactifs distribués,
grâce à un panel sélectionné d’échantillons informatifs. Les conclusions de la dernière
réévaluation des réactifs de dépistage des anti- VIH ont été rendues publiques le 18 juin
1999. À l’issue de cette évaluation comparative, les réactifs jugés les moins performants en
terme de sensibilité ont été retirés du marché.

II.2.1. Les ELISA mixtes automatis ables


À la date du 21 janvier 2000, cette catégorie de réactifs comprend 21 trousses
commercialisées, dont 4 de dépistage combiné de l’Ag p24 et des Ac anti- VIH-1/-2.

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
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- Les performances minimales requises pour les techniques de dépistage

Les performances minimales requises pour l’enregistrement des réactifs sont définies par
l’AFSSaPS (15). La spécificité, étudiée sur au moins 2 000 échantillons de donneurs de sang
analysés de manière prospective, doit être supérieure ou égale à 99,5 %. La sensibilité
exigée est de 100 % sur les sérums de séroconversion avérée VIH-1 de groupe M, les
séropositifs VIH-1 groupes M et O et VIH-2 et les sous-types de VIH-1 groupe M
représentés dans le panel. Elle est au moins de 50 % pour les sérums de per-séroconversion
ou de séroconversion débutante inclus dans le panel d’étude.

- Les performances des techniques de dépistage combiné comparées à celles des


techniques de dépistage des Ac anti-VIH et des techniques de détection de l’Ag p24

Fondées sur une technique immuno-enzymatique permettant la détection conjointe de


l’Ag p24 et des Ac anti-VIH-1/-2, les techniques de dépistage combiné enregistrées à la date
du 18 juin 1999 permettent dans la quasi-totalité des cas la mise en évidence plus précoce de
l’infection due au VIH-1 : de 2 jours à 4,8 jours en moyenne avant les techniques de
dépistage simple les plus sensibles (16-18).

En revanche, l’absence de réactivité avec ces techniques ne permet pas d’exclure une
primo- infection due au VIH-1 du fait d’une sensibilité pour la détection de l’Ag p24
inférieure à celle des techniques spécifiquement destinées à cette détection (16). En effet, le
seuil de détection de l’Ag p24 pour les techniques de dépistage combiné aujourd’hui
commercialisées a été évalué à une concentration comprise entre 65 à 250 pg/ml selon le
réactif, alors que le seuil de détection exigé pour les techniques recherchant l’Ag p24 doit
être inférieur ou égal à 25 pg/ml (16). Il a été par ailleurs observé un défaut de
reconnaissance d’un échantillon présentant une concentration d’Ag p24 très élevée par un
réactif de dépistage combiné (16).

II.2.2. Les techniques d’agglutination


À la date du 21 janvier 2000, cette catégorie comprend un réactif. Les réactifs de cette
catégorie sont étudiés avec les mêmes échantillons et sont soumis par l’AFSSaPS aux
mêmes critères de performances que les autres réactifs de dépistage (voir plus haut).

Pour le dépistage des Ac anti-VIH, les techniques d’agglutination doivent obligatoirement


être utilisées en combinaison avec une technique ELISA mixte (12).

II.2.3. Les techniques unitaires rapides mixtes


À la date du 21 janvier 2000, cette catégorie comprend quatre réactifs.

Pour l’enregistrement par l’AFSSaPS (15), la spécificité, étudiée sur au moins 500
échantillons de donneurs de sang analysés de manière prospective, doit être supérieure ou
égale à 99 %. La sensibilité exigée est la même que celle des ELISA mixtes automatisables,
à savoir 100 % sur les sérums de séroconversion avérée VIH-1, les séropositifs VIH-1 et
VIH-2 et les sous-types de VIH-1 représentés dans le panel, et au moins de 50 % pour les
sérums de per-séroconversion ou de séroconversion débutante inclus dans le panel d’étude.

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Pour le dépistage des Ac anti-VIH, ces techniques doivent obligatoirement être utilisées en
combinaison avec une technique ELISA mixte (12).

II.2.4. Les résultats de la réévaluation des techniques de dépistage


L’analyse des résultats de la réévaluation des outils de dépistage des Ac anti-VIH en 1999 a
permis de comparer les performances de chacun de ces réactifs dans leur capacité à détecter
des sérums informatifs. La différence entre les réactifs qui restent à ce jour sur le marché
réside principalement dans le nombre d’échantillons de per-séroconversion ou de
séroconversion débutante reconnus. Les performances des techniques à lecture subjective
sont globalement équivalentes à celles des techniques ELISA mixtes. Seules des divergences
sont apparues dans la reconnaissance des échantillons appartenant aux sujets en phase de
per-séroconversion, pour lesquels la capacité de détection des techniques à lecture subjective
est inférieure à celle des techniques ELISA.

Les résultats obtenus sont à interpréter avec précaution dans la mesure où les échantillons
inclus dans le panel d’étude sont des échantillons prélevés en phase très précoce de
l’infection et dont la reconnaissance est difficile ; ce panel a été choisi pour ses capacités à
discriminer les trousses entre elles et n’est pas représentatif du recrutement habituel d’un
laboratoire de biologie médicale.

II.3. Les analyses de confirmation de l’infection due au VIH


La confirmation d’une infection due au VIH-1 ou au VIH-2 nécessite la réalisation d’un WB
ou d’un IB, qui permettent de préciser la spécificité des Ac anti-VIH dans le sérum étudié.
Le WB utilise des protéines natives du virus pour la détection des Ac anti-VIH, et l’IB des
protéines artificielles (peptides synthétiques et protéines recombinantes).

Neufs réactifs sont actuellement disponibles : quatre sont des WB-VIH-1, dont deux incluent
également un antigène du VIH-2, un est un WB spécifique du diagnostic d’une infection à
VIH-2 et quatre sont des IB.

Les premiers Ac qui apparaissent lors de la réaction immunitaire anti-VIH-1 sont les
anti-gp41 (visualisés sur la bande gp160 sur le WB-VIH-1 et la gp41 sur les IB) et les
anti-p24, puis apparaissent les anti-p68 et les anti-p34. Lorsque la primo- infection est traitée
très précocement, l’apparition des anticorps en WB ou IB peut être retardée ou
incomplète (19).

Ces techniques détectent moins précocement les Ac anti- VIH en période de séroconversion
que les techniques ELISA, puisqu’elles peuvent ne se positiver que 8 jours après ces
dernières (1, 20, 21).

Tous les IB commercialisés, ainsi que les deux WB-VIH-1 comportant un antigène
spécifique du VIH-2, permettent de faire la distinction d’emblée entre une infection due au
VIH-1 et une infection due au VIH-2. Cependant, contrairement aux WB, les IB ne
permettent pas d’orienter le diagnostic vers une infection par un variant
(VIH-1 groupe O) (21).

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
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II.4. Les techniques de dosage de l’antigénémie p24


La recherche de l’Ag p24 est réalisée par des techniques ELISA, de mise en œuvre aisée et
dont l’utilisation est largement diffusée sur le territoire national.

Ces techniques ne sont utilisables que dans le cadre de l’infection due au VIH-1 et pas de
celle due au VIH-2.

Huit trousses appartiennent à cette catégorie dans la liste des réactifs enregistrés par
l’AFSSaPS au 21 janvier 2000. Par ailleurs, il existe 8 réactifs de neutralisation de l’Ag p24.

Le prérequis en vue de l’enregistrement par l’AFSSaPS impose les performances suivantes


(15). La spécificité, étudiée sur au moins 2 000 échantillons de donneurs de sang analysés de
manière prospective, doit être supérieure ou égale à 99,5 %. La sensibilité analytique,
exprimée en pg d’Ag p24 par ml, est évaluée grâce à une gamme étalon nationale (souche de
référence LAI génotype B, Sanofi Diagnostics Pasteur) : le seuil de détection de l’Ag p24
doit être inférieur ou égal à 25 pg/ml. La reconnaissance des VIH-1 de groupe O et des
VIH-2 n’est pas exigée.

Dans le cadre de la réactovigilance, la dernière réévaluation des outils de dépistage de


l’Ag p24 a été effectuée par l’Agence du médicament en 1997. Les résultats obtenus à
l’issue de cette étude ont permis d’apprécier les bonnes performances des trousses étudiées
en terme de spécificité (entre 99,8 % et 100 %) et d’évaluer le seuil de détection (par rapport
à l’étalon national) entre 8 et 42 pg/ml d’Ag p24. À l’issue de cette étude, seules les trousses
conformes aux exigences ont pu être maintenues sur le marché (22).

II.5. Les techniques de mesure de la charge virale VIH-1


Les techniques utilisées font appel à la biologie moléculaire et nécessitent dans le meilleur
des cas 24 à 48 heures pour l’obtention du résultat. Un nombre limité de laboratoires en
France réalise cet examen.

Les procédures d’évaluation et le prérequis pour l’enregistrement des trousses de mesure de


la charge virale VIH-1 sont en cours d’élaboration par l’AFSSaPS. Le seuil de détection
annoncé par le fabricant pour chacune des trousses disponibles se situe entre 40 et
200 copies/ml. En l’absence de standard international, leur sensibilité analytique ne peut être
cependant évaluée avec précision.

Il existe une hétérogénéité entre les différents réactifs enregistrés dans leur capacité à
quantifier les sous-types VIH-1 non-B (23, 24). Une amélioration dans la détection de ces
sous-types VIH-1 non-B avec certaines des dernières versions commercialisées a cependant
été observée (25, 26, 27, 28).

Le contrôle national de qualité « ARN-VIH plasmatique 1998 » a permis de mettre en


évidence un défaut de spécificité significatif dans les laboratoires utilisant le réactif
bDNA Chiron® (91,8 % ; IC 95 % : 83,0-96,9 %) par rapport à ceux utilisant Monitor
Roche ® (99,4 % ; IC 95 % : 96,8-100 %) ou Nuclisens ® Organon (100 % ; IC 95 % : 79,4-
100 %) (29).

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III. STRATÉGIES DIAGNOSTIQUES : RECOMMANDATIONS EXISTANTES

III.1. Diagnostic précoce


Les dernières recommandations françaises concernant le diagnostic précoce de l’infection
due au VIH sont issues du rapport du groupe de travail réuni par la Direction générale de la
santé (DGS), faisant état des connaissances en novembre 1997 (1). Le but de ces
recommandations était de permettre une prise en charge adaptée et la plus précoce possible
des sujets récemment infectés.

Selon ces recommandations, la conduite diagnostique préconisée est la suivante :

1) En présence de signes cliniques évocateurs de primo- infection sont effectuées :


• une recherche des Ac anti-VIH ;
• une recherche de l’ARN-VIH plasmatique si celle-ci est réalisable en proximité ; à
défaut, une recherche de l’Ag p24.

2) En l’absence de signes cliniques et après une exposition :


• dans tous les cas, une recherche des Ac anti-VIH ;
• puis en fonction du délai entre la date de l’exposition et celle de la consultation :
– avant le 12e jour après l’exposition : prévoir une recherche de l’Ag p24 entre le
12e et le 26e jour,
– entre le 12e et le 26e jour après l’exposition : recherche de l’Ag p24 et des Ac
anti-VIH,
– après le 26e jour après l’exposition : recherche des Ac anti- VIH ;
• au 3e mois : recherche des Ac anti- VIH.

3) Le diagnostic de non- infection est affirmé par l’absence d’Ac anti- VIH 3 mois après
l’exposition.

III.2. Diagnostic d’une infection hors primo-infection


Les dernières recommandations françaises sur le sujet datent du 30 octobre 1994 et sont
consignées dans le rapport d’experts réunis par la DGS et chargés d’étudier la stratégie de
dépistage du VIH (13). Les experts se sont prononcés sur 2 points essentiels :
- le diagnostic de l’infection repose sur la présence des Ac anti- VIH, mise en évidence
par une analyse de dépistage mettant en œuvre deux techniques, et confirmée par une
analyse de confirmation ;
- la recherche systématique de l’Ag p24 en complément des deux techniques de
dépistage ou en substitution d’une des deux n’a pas été préconisée, cette recherche
restant ciblée aux cas de suspicion de primo- infection.

III.3. Conduite à tenir lors d’une exposition accidentelle au VIH, professionnelle ou non
Les recommandations françaises les plus récentes concernant le suivi biologique des
personnes exposées accidentellement au VIH sont précisées dans le rapport publié en
septembre 1999, relatif à la prise en charge thérapeutique des personnes infectées par le VIH

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

(30). Le suivi préconisé, débuté au mieux dans les 48 premières heures qui suivent
l’exposition, a pour objectif d’évaluer l’efficacité d’un traitement antiviral prophylactique
lorsqu’il a été mis en place et de porter un diagnostic de non-infection que le sujet ait été
traité ou non. Ces recommandations s’appuient largement sur celles définies par la circulaire
DGS/DH/DRT/DSS n° 98/228 du 9 avril 1998 (31).

Dans ces deux documents, une recherche des Ac anti-VIH est recommandée dès la première
visite : dans les 8 jours qui font suite à l’exposition en cas d’exposition professionnelle
d’après la circulaire DGS/DH/DRT/DSS n° 98/228 du 9 avril 1998 (31), dans les 48 heures
qui suivent l’exposition d’après le rapport de septembre 1999 (30). Dans ce dernier, il est
également préconisé d’effectuer une recherche de l’Ag p24 en cas d’expositions multiples
dans les 2 derniers mois qui précèdent l’exposition motivant le suivi.

Puis :
1) Pour les personnes ayant suivi un traitement antirétroviral prophylactique débuté
au mieux dans les 48 premières heures et dont la durée est fixée à 1 mois :
• recherche de l’Ag p24 (ou ARN-VIH plasmatique si l’analyse est
disponible) et d’Ac anti- VIH : 3 à 6 semaines après l’arrêt du
traitement ;
• recherche des Ac anti-VIH : 3 mois après l’arrêt du traitement ;
• recherche des Ac anti-VIH : 5 mois après la fin du traitement, soit 6
mois après l’exposition, exclusivement en cas d’exposition
professionnelle.

2) Pour les personnes n’ayant pas suivi de traitement antirétroviral après


l’exposition :
a) s’il existe un risque de contamination apprécié au cas par cas par des
éléments anamnestiques :
• recherche d’Ag p24 (ou ARN-VIH plasmatique si l’analyse est
disponible) et d’Ac anti-VIH : 3 à 6 semaines après l’exposition,
• recherche des Ac anti-VIH : 3 mois après l’exposition,
• recherche des Ac anti- VIH au 6e mois après l’exposition en cas
d’accident professionnel ;

b) si le statut du sujet source est connu et est VIH négatif, le suivi n’est pas
nécessaire sauf en cas de suspicion de séroconversion en cours chez ce
sujet.

IV. STRATÉGIES DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE PROPOSÉES


Les recommandations concernant les stratégies du diagnostic biologique de l’infection due
au VIH seront articulées sur les trois principales situations cliniques susceptibles d’être
rencontrées dans la pratique quotidienne. Celles-ci vont en effet entraîner trois conduites
diagnostiques différentes :
• le diagnostic de l’infection lorsque l’exposition supposée au VIH date de plus de trois
mois ;
• le diagnostic d’une primo- infection en présence de signes cliniques évocateurs ;

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

• le diagnostic de l’infection en cas d’exposition possible au VIH datant de moins de


trois mois, mais en l’absence de signes cliniques évocateurs de primo- infection.

IV.1. Diagnostic de l’infection lorsque l’exposition supposée au VIH date de plus de trois
mois
La présence des anticorps Ac anti- VIH, dépistée par deux techniques, dont un ELISA mixte,
et confirmée par WB ou IB, a été jusqu’à ce jour la stratégie de référence pour le diagnostic
de l’infection dans ce contexte. En effet, les données issues des observations publiées font
état, dans la très grande majorité des cas, du dépistage des Ac anti- VIH avec les techniques
actuelles dans un délai inférieur à trois mois après la contamination.

IV.1.1. Faut- il pratiquer une technique ou deux dans l’analyse de dépistage ?


Les deux éléments principaux dictant la mise en place d’une stratégie diagnostique sont,
d’une part, les performances intrinsèques de la (ou des) technique(s) utilisée(s) et, d’autre
part, la prévalence du marqueur recherché dans la population étudiée.

La réalisation de deux techniques de recherche des Ac anti-VIH sur le même prélèvement


pour le dépistage de l’infection due au VIH a initialement été dictée par la volonté de pallier
une éventuelle défaillance d’un des deux réactifs utilisés. Cette mesure a été réévaluée en
1994 par un groupe d’experts mandatés par la DGS et chargés d’étudier la stratégie de
dépistage de l’infection due au VIH. Dans le rapport rendu à la date du 30 octobre 1994
(13), les experts n’ont pas recommandé la pratique d’une technique unique, non pas tant en
raison des performances intrinsèques des outils de dépistage jugées très satisfaisantes et en
continuelle amélioration, mais essentiellement du fait de la prévalence potentiellement
élevée des sujets séropositifs dans la population étudiée par certains laboratoires de biologie.
En effet, les simulations réalisées lors de cette étude ont montré que la pratique de deux
techniques avait un intérêt dès lors que la prévalence dépassait 0,1 %. Pour 100 000 sujets
étudiés, l’utilisation d’une seule technique pourrait engendrer 1, 5 ou 11 faux négatifs si la
prévalence des séropositifs était respectivement de 1 %, 5 % ou 10 %. À noter que le
nombre d’analyses de dépistage effectuées en 1997 était de 3 557 952 (32).

À ce jour, hormis la période de per-séroconversion ou de séroconversion débutante durant


laquelle la sensibilité des réactifs n’est pas définie avec précision, la sensibilité des réactifs
de dépistage disponibles est connue, puisque fixée à 100 % pour tous les échantillons
positifs inclus dans les panels d’évaluation des réactifs (voir plus haut les critères
d’acceptation pour l’enregistrement des réactifs par l’AFSSaPS). En dehors des
séroconversions débutantes, les défauts de détection des Ac anti- VIH sont le plus souvent
attribuables à des défaillances non inhérentes à la technique elle-même, mais plutôt à sa
mise en œuvre (erreur de manipulation, équipement défaillant, etc.) ou à l’erreur humaine
(mauvaise identification d’un tube, mauvaise transcription d’un résultat, etc.). Ce taux
d’erreur peut être arbitrairement fixé à 0,1 %.

En France, en dehors du dépistage sur les dons de sang, il existe au niveau national deux
systèmes de surveillance qui permettent d’avoir des informations sur l’activité de dépistage.
L’un permet un recueil exhaustif et concerne l’activité des consultations de dépistage
anonyme et gratuit (CDAG). L’autre représente 9,5 % des laboratoires privés, 27 % des

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Stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH chez les sujets âgés de plus de 18 mois
(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

laboratoires hospitaliers, 46 % des établissements de transfusion sanguine ayant une activité


d’analyse médicale (réseau RENAVI). Il permet à partir d’un échantillon de laboratoires
publics et privés d’estimer le nombre de sérums analysés chaque année, ainsi que le nombre
de séropositifs trouvés. On estime à 3 558 000 le nombre de sérums analysés en 1997, dont
71 % par des laboratoires privés, 26 % par les laboratoires publics et 3 % par des
laboratoires d’établissement de transfusion sanguine. En 1997, la proportion d’analyses
positives était de 0,52 % pour les CDAG, et estimée à 0,28 % pour le réseau RENAVI (32).
Ces données moyennes n’excluent pas la possibilité d’atteindre des prévalences plus élevées
dans certains laboratoires.

Compte tenu de l’absence de données exhaustives sur la prévalence des séropositifs, et en


considérant que la sensibilité actuelle des réactifs de dépistage est supérieure ou égale
à 99,9 %, hors période de per-séroconversion ou de séroconversion débutante, les
simulations rapportées dans le rapport d’octobre 1994 (13) restent valables. De nouvelles
simulations visant à évaluer le gain apporté lors de l’analyse de dépistage par la pratique de
deux techniques versus une technique unique ne sont pas nécessaires.

En résumé, par rapport à ceux pris en compte lors des recommandations rédigées en 1994
(13), il n’existe pas d’élément scientifique ou épidémiologique nouveau permettant de
préconiser la réalisation d’une technique unique pour le dépistage. Même si la France est le
seul pays à pratiquer une telle stratégie, la recommandation d’un dépistage basé sur la
réalisation de deux techniques sur le même prélèvement est maintenue. Cette
recommandation est confortée par un accord professionnel au sein des groupes de travail et
de lecture. Toutefois, une étude prospective nationale apparaît nécessaire afin d’évaluer la
pertinence de l’utilisation de deux techniques de dépistage par rapport à une seule et l’intérêt
d’une telle mesure dans la pratiq ue réelle.

IV.1.2. Choix de la technique à utiliser pour le dépistage


Le choix des techniques conditionne la qualité de la stratégie diagnostique.

Dans la quasi-totalité des situations cliniques rencontrées en dehors d’infections datant de


moins de trois mois, la stratégie diagnostique d’une infection due au VIH s’appuie sur des
résultats positifs obtenus lors de l’analyse de dépistage. Quelques cas exceptionnels
d’infections séronégatives ont été observés, mais il s’agissait le plus souvent de sujets avec
des signes clinico-biologiques d’évolution vers une immunodéficience rapide et fatale (4,
33, 34) ou des séroconversions observées avec des réactifs de sensibilité inférieure à celle
des réactifs actuels (8, 35).

L’amélioration de la sensibilité des réactifs de dépistage est en régulière progression. Une


nouvelle génération de réactifs basés sur le dépistage combiné de l’Ag p24 et des
Ac anti- VIH est actuellement disponible. Dans la période très précoce de séroconversion,
ces techniques sont globalement plus sensibles que celles actuellement disponibles pour le
dépistage simple des Ac anti-VIH. Cependant, le gain en terme de réduction de la fenêtre
sérologique est modeste, de l’ordre de quelques jours, de 2 à 4,8 jours en moyenne (16-18).
Mais, il existe des cas où les réactifs de dépistage simple des Ac anti-VIH fournissent un
résultat positif plus précocement que les réactifs de dépistage combiné (16).

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

En dehors de cette période très précoce, la détection des infections dues au VIH-1 groupe O,
le VIH-2, et les séroconversions VIH-1 est tout aussi performante par les techniques de
dépistage combiné que celle effectuée par les techniques de dépistage simple (voir plus haut
les conditions d’enregistrement des réactifs par l’AFSSaPS).

En revanche, pour les quatre trousses de dépistage combiné enregistrées au 21 janvier 2000
par l’AFSSaPS, la sensibilité analytique vis-à-vis de la détection de l’Ag p24 (évaluée entre
65 et 250 pg/ml selon les réactifs) est inférieure à celle requise par l’AFSSaPS pour les
techniques de détection spécifique de l’Ag p24 (seuil de détection 25 pg/ml d’Ag p24) (16).

L’utilisation d’une technique combinée Ag p24/Ac anti-VIH en association avec une


technique de dépistage simple des Ac anti-VIH semble plus pertinente que celle d’une
technique de détection spécifique de l’Ag p24 en association avec une techniques de
dépistage simple des Ac anti-VIH, dans la mesure où l’Ag p24 est un marqueur transitoire
au cours de l’infection.

L’utilisation des techniques unitaires rapides et des techniques d’agglutination à lecture


subjective est recommandée par l’OMS dans « les situations où leurs caractéristiques
opérationnelles les rendent plus appropriées que les tests ELISA » (pays en voie
d’industrialisation (laboratoires disposant d’une installation limitée, personnel non qualifié)
et dans les centres de dépistage, en raison d’un fort pourcentage de non-retour des sujets)
(36, 37). En dehors de la phase très précoce de séroconversion, les techniques à lecture
subjective commercialisées en France sont aussi performantes en terme de sensibilité pour le
diagnostic de l’infection due au VIH que les techniques de dépistage ELISA. La subjectivité
dans la lecture des signaux obtenus, conjuguée à l’absence de traçabilité des résultats, reste
néanmoins un écueil majeur lié à l’utilisation de ces techniques.

- Conclusion : En conséquence, l’utilisation des techniques de dépistage combiné


Ag p24/Ac anti-VIH a un intérê t dans la primo -infection. Néanmoins, ces techniques ne
peuvent pas être utilisées pour la détection spécifique de l’Ag p24 et ne peuvent se
substituer aux techniques Ag p24. Elles doivent donc être réservées au dépistage de
l’infection au même titre que les techniques de dépistage simple des Ac anti-VIH.

Dans la phase précoce de l’infection due au VIH, la sensibilité des techniques de


dépistage combiné commercialisées à ce jour est en moyenne plus grande que celle des
techniques de dépistage simple, avec toutefois un bénéfice modéré et inconstant par
rapport aux techniques de dépistage simple les plus sensibles. Pour cette dernière
raison, il semble prématuré de recommander l’intégration systématique d’une
technique de dépistage combiné parmi les deux techniques utilisées dans l’analyse de
dépistage. Les techniques de dépistage combiné pourront faire l’objet d’une
recommandation particulière lorsqu’elles seront évaluées sur des critères de détection
de l’Ag p24 équivalents à ceux définis pour les technique s réservées spécifiquement à la
détection de l’Ag p24. Le groupe de travail souhaite que ces critères fassent l’objet de
réunions d’un groupe d’étude spécifique le plus rapidement possible.

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

IV.1.3. Choix de l’analyse de confirmation de l’infection


La caractéristique principale d’une analyse de confirmation est sa spécificité. Aussi, bien
que les analyses de confirmation actuellement préconisées (WB ou IB) soient moins
sensibles au cours de l’infection précoce que les techniques de dépistage, la confirmation de
l’infection due au VIH repose aujourd’hui encore sur la positivité observée sur
le WB ou l’IB (11,12).

Il n’existe aucune publication démontrant l’existence de sérums dont le profil répondant aux
critères de positivité du WB en France aurait conduit à la conclusion erronée d’infection par
le VIH. À l’inverse, des retards dans l’apparition de certains Ac ont été observés lors de la
mise en place d’un traitement antirétroviral précoce (19), ce qui impose un suivi particulier
des sujets traités. Cependant, il n’existe pas encore de publications concernant le suivi
sérologique de cohortes de sujets traités par antirétroviraux, et, de ce fait, les modalités de
suivi de ces sujets ne peuvent pas encore être précisées.

Bien qu’aucun chiffre de prévalence de l’infection due au VIH-2 en France ne soit


aujourd’hui disponible, il est admis que le virus le plus fréquemment responsable de
l’infection est le VIH-1. Aussi, si l’analyse de confirmation employée est un WB, la
première mise en œuvre doit être un WB-VIH-1.

L’annexe des recommandations rassemble les critères d’interprétation du WB-VIH-1. Les


critères d’interprétation des IB ne sont pas détaillés en raison de la diversité des protéines
présentes sur les différents réactifs, ce qui rend leur présentation conjointe difficile.

- Conclusion : Le WB ou l’IB restent aujourd’hui les techniques de confirmation de


l’infection par le VIH.

Le diagnostic définitif d’une infection par le VIH doit impérativement se faire sur deux
prélèvements distincts. Cependant, afin d’orienter rapidement le diagnostic, il est
recommandé que l’analyse de confirmation soit réalisée sur le premier prélèvement.
En cas de positivité confirmée du premier échantillon, ne seront réalisées sur le second
prélèvement que des techniques de dépistage. La pratique d’une analyse de
confirmation n’est pas indispensable systématiquement sur le second prélèvement dans
ce cas. Cette recommandation repose sur un accord professionnel.

IV.1.4. Différenciation entre l’infection due au VIH-1 et celle due au VIH-2


La différenciation entre l’infection due au VIH-1 et celle due au VIH-2 s’impose
toujours du fait des différences de pathogénicité des deux virus, notamment du fait de la
progression plus lente de l’infection due au VIH-2 (38, 40), mais aussi en raison de la
résistance naturelle du VIH-2 à certains antirétroviraux et de l’absence actuelle de
techniques disponibles de quantification de l’ARN plasmatique du VIH-2.

Le diagnostic d’une infection due au VIH-2 pourra être envisagé devant la positivité nette
des deux techniques de l’analyse de dépistage et un profil WB-VIH-1 non caractéristique
d’une infection due au VIH-1, notamment avec des réactivités plus faibles sur les
glycoprotéines d’enveloppe comparativement aux autres réactions (voir annexe des

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(à l’exclusion du dépistage sur les dons de sang et chez les donneurs d’organes ou de tissus)

recommandations). Le diagnostic peut aussi être suspecté si ces particularités sérologiques


s’associent à l’absence de détection de l’Ag p24 et à une charge virale VIH-1 (ARN-VIH)
inférieure au seuil de détection. L’infection due au VIH-2 sera affirmée grâce aux
techniques sérologiques permettant la différenciation entre les deux infections.

IV.1.5. Algorithme
Un algorithme général établissant la conduite à tenir pour effectuer le diagnostic biologique
d’infection due au VIH en dehors du contexte d’une exposition datant de moins de trois
mois est proposé (voir le texte des recommandations). Il repose sur un accord professionnel.

IV.2. Diagnostic de l’infection en présence de symptômes évocateurs de primo-infection


Les signes cliniques observés lors des primo- infections ne sont pas spécifiques de l’infection
due au VIH et ne sont donc pas toujours reconnus comme pouvant être liés à une infection
récente par ce virus. C’est la raison pour laquelle il est difficile de connaître la fréquence de
leur survenue. Selon les études, les primo- infections s’accompagneraient d’un syndrome
clinique dans 40 à de 90 % des cas (41, 42).

Les signes cliniques de primo- infection apparaissent en moyenne deux semaines après le
contage. Ce délai s’étend entre 11 et 28 jours sur une cohorte de neuf patients
selon von Sydow (7), et entre 5 et 30 jours pour 12 sujets selon Schacker (41).

Les Ac anti-VIH ne sont pas détectables dans la période la plus précoce de la


primo- infection. Selon un travail ancien fondé sur l’utilisation de techniques de dépistage de
première génération, les anticorps ne seraient détectables que 2 à 3 semaines après le début
des symptômes (7). Le diagnostic de l’infection nécessite donc la prescription d’autres
examens biologiques tels que l’Ag p24 ou la recherche de l’ARN-VIH plasmatique.

IV.2.1. Place de l’Ag p24


L’Ag p24 est détecté en moyenne une semaine avant les Ac anti-VIH dans la phase précoce
de l’infection (voir figure 1). Cependant, l’Ag p24 peut ne pas être décelé au cours de la
phase très précoce de l’infection alors que l’ARN-VIH est déjà détectable.

Tout résultat positif d’une recherche de l’Ag p24 doit être confirmé par le biologiste en
utilisant une technique de neutralisation. Des faux positifs avec une technique de
neutralisation positive ont été observés aux États-Unis chez 2,8 % (14/1564) des donneurs
de sang dépistés Ag p24 positifs (43). Aucun faux positif neutralisable n’a été identifié lors
de l’étude de réévaluation française des techniques de détection de l’Ag p24 en 1997 (22).

- Conclusion : Compte tenu du fait que la recherche de l’Ag p24 par ELISA est de mise
en œuvre plus aisée que celle de l’ARN-VIH réalisée par des techniques de biologie
moléculaire, et que de nombreux laboratoires en France sont équipés pour effectuer cet
examen, l’Ag p24 peut être utilisé comme alternative à la recherche de l’ARN-VIH
plasmatique lorsque celle-ci n’est pas réalisable.

Il convient d’insister sur l’absolue nécessité d’effectuer une épreuve de neutralisation


pour chaque échantillon dépisté positif pour confirmer la spécificité de la réaction.

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Dans tous les cas, le diagnostic d’infection par le VIH ne sera définitivement affirmé
que lorsque la séroconversion (analyse de confirmation de la présence d’Ac anti-VIH)
aura été prouvée.

IV.2.2. Place de la recherche de l’ARN-VIH plasmatique


La mesure de l’ARN-VIH peut constituer une aide précieuse au diagnostic, puisqu’il s’agit
du marqueur détectable le plus précocement au début de l’infection par le VIH-1 : environ
5 jours avant la détection de l’Ag p24 et 10 à 15 jours avant celle des Ac anti- VIH
(voir figure 1).

Cependant, l’existence de résultats faussement positifs observés dans les valeurs proches du
seuil de détection, inférieures à 104 copies/ml (26, 44, 45), rend indispensable la recherche
des marqueurs sérologiques sur un prélèvement ultérieur en cas de positivité isolée de
l’ARN-VIH. La légitimité de cette mesure est renforcée par le fait que les réactifs de
détection de l’ARN-VIH n’ont pas été enregistrées en France pour une commercialisation
dans le cadre du diagnostic de l’infection (14).

Par ailleurs, des différences de résultats obtenus par plusieurs réactifs peuvent être observées
pour un même échantillon (46). Ceci impose un suivi séquentiel à l’aide du même réactif
pour une comparaison fiable des résultats.
La mise en œuvre de cette analyse faisant appel à la biologie moléculaire n’est pas
accessible à tous les laboratoires pour des raisons techniques et organisationnelles. Seuls 121
laboratoires français ont déclaré utiliser un ou deux réactifs de mesure de la charge virale
VIH lors du dernier contrôle de qualité effectué en 1998 (29).

- Conclusion : En conséquence, les analyses actuelles de quantification de l’ARN-VIH


plasmatique se révèlent être des outils utiles au diagnostic, principalement lors de la
phase précoce de l’infection par le VIH-1. Elles constituent l’un des éléments du
faisceau d’arguments cliniques et biologiques concourant au diagnostic. Mais le
diagnostic d’infection ne peut pas être porté sur la seule réalisation de ces analyses.
Dans tous les cas le diagnostic définitif ne sera établi que sur les résultats des
techniques sérologiques (analyse de confirmation).

IV.2.3. Place du dépistage des Ac anti-VIH


Le dépistage des Ac anti-VIH-1/-2 lors de la première consultation doit être
systématique.

En l’absence de mise en évidence de l’Ag p24 et/ou de l’ARN-VIH plasmatique par les
examens biologiques effectués à l’issue de la première consultation, un dépistage ultérieur
négatif des Ac anti-VIH permet d’affirmer la non- infection sous réserve que le sujet n’ait
pas reçu de traitement antirétroviral prophylactique et en l’absence de prise de risque dans
l’intervalle. Le délai habituellement admis pour la réalisation de ce second dépistage des
Ac anti- VIH après l’exposition est trois mois.

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IV.2.4. Stratégie proposée


Devant une symptomatologie clinique évocatrice de primo- infection :
- une analyse de dépistage des Ac anti- VIH sera systématiquement prescrite ;
- dans la mesure où l’Ag p24 et l’ARN-VIH plasmatique sont détectables environ une à
deux semaines avant les Ac anti- VIH, il est recommandé de pratiquer également la
recherche de l’un de ces deux marqueurs.

Le diagnostic de non- infection se fera en l’absence d’Ac anti-VIH trois mois après les signes
cliniques observés.

IV.3. Diagnostic en cas d’exposition possible au VIH datant de moins de trois mois, et en
l’absence de signes cliniques évocateurs de primo -infection
Les dernières recommandations françaises concernant le diagnostic précoce de l’infection
par le VIH sont issues du rapport d’experts publié en novembre 1997 (1). En cas
d’exposition accidentelle professionnelle, la conduite à tenir a été définie par la circulaire
DGS/DH/DRT/DSS n° 98/228 du 9 avril 1998 (31). Le suivi biologique d’un sujet exposé
dans les 48 heures qui précèdent la consultation est précisé dans le rapport sur la prise en
charge thérapeutique des personnes infectées par le VIH publié en septembre 1999 (30).

Aucun élément nouveau relatif au diagnostic ou à la conduite thérapeutique initiale ne


nécessite de modifier les recommandations les plus récentes. Elles sont reprises dans le texte
des recommandations (cf. tableau 1 dans les recommandations).

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