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DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
DE L’INFECTION DUE AU VIH
CHEZ LES SUJETS ÂGÉS DE PLUS DE 18 MOIS
(À L’EXCLUSION DU DÉPISTAGE SUR LES DONS DE SANG
ET CHEZ LES DONNEURS D’ORGANES OU DE TISSUS)
JANVIER 2000
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Ce document a été finalisé en Janvier 2000 ; il peut être commandé (frais de port compris) auprès de :
La méthode de travail utilisée a été celle des recommandations pour la pratique clinique.
L’ensemble du travail a été coordonné par le Docteur Patrice DOSQUET, chef de projet
dans le service des recommandations et références professionnelles de l’ANAES, sous la
responsabilité du Professeur Alain DUROCHER, responsable du service des
recommandations et références professionnelles.
COMITÉ D’ORGANISATION
GROUPE DE TRAVAIL
GROUPE DE LECTURE
RECOMMANDATIONS
I. INTRODUCTION
La recherche de l’ADN proviral et l’isolement du virus par culture ne sont pas des examens
courants et ne sont réalisés que dans les laboratoires équipés pour de telles analyses.
II.2. Cinétique des marqueurs au cours de la phase précoce de l’infection due au VIH-1
Une représentation schématique de la cinétique des marqueurs virologiques recherchés en
pratique courante au cours de la phase précoce de l’infection due au VIH-1 est donnée par la
figure 1. Les délais d’apparition des différents marqueurs sont des données indicatives
moyennes, obtenues avec les meilleures techniques disponibles pour mettre en évidence
chacun des marqueurs. Ces délais sont soumis à des variations selon les performances des
techniques utilisées et selon la réponse immunitaire du sujet infecté.
Technique de dépistage mixte : technique capable de détecter à la fois les Ac anti- VIH-1 et
les Ac anti-VIH-2 (Ac anti-VIH-1/-2).
Une analyse de dépistage positive doit toujours être complétée par une analyse de
confirmation. La séropositivité n’est établie que lorsque le résultat de l’analyse de
confirmation est positif.
II.4. Affirmer au patient une infection due au VIH nécessite impérativement de disposer des
résultats de deux prélèvements distincts
Si l’analyse de dépistage est positive, il est recommandé que l’analyse de confirmation soit
réalisée sur le même prélèvement, afin que le médecin puisse être orienté plus rapidement
sur l’existence réelle de l’infection.
Sur le second prélèvement, une analyse de dépistage est à nouveau réalisée ; la pratique
d’une analyse de confirmation n’apparaît pas systématiquement nécessaire.
Le maintien de deux techniques dans l’analyse de dépistage est justifié par le souci de
réduire au minimum le nombre de faux négatifs lors du dépistage, en particulier dans
l’éventualité où la prévalence des sujets séropositifs dépasserait 0,1 % dans la population
étudiée. Cette recommandation pourra être revue au terme d’une étude nationale prospective
visant à évaluer la pertinence de l’utilisation pour l’analyse de dépistage de deux techniques
comparativement à une seule, étude que le groupe de travail souhaite voir mise en œuvre
rapidement.
Dans les études comparatives, il apparaît que les techniques de dépistage combiné
actuellement disponibles ont fréquemment la capacité de détecter l’infection plus
précocement que les techniques de dépistage simple (en moyenne de 2 à 4,8 jours plus tôt) ;
mais cette observation est inconstante. Aussi, il semble prématuré de recommander
l’intégration systématique de techniques de dépistage combiné parmi les deux techniques
faisant partie de l’analyse de dépistage.
Le diagnostic définitif d’une infection par un variant du VIH-1 est porté à l’aide d’examens
spécifiques qui ne sont réalisés que dans les laboratoires équipés pour de telles analyses.
III.2. Stratégie du diagnostic biologique lorsque l’exposition supposée au VIH date de plus
de trois mois
La culture du virus ainsi que la recherche de l’ADN proviral ne sont pas utilisables en
routine et sont réservées à des situations cliniques particulières (suspicion de variant, profils
sérologiques atypiques persistants) et aux laboratoires équipés pour de telles analyses.
Algorithme 1 (suite)
La recherche de l’Ag p24 par ELISA est réalisée plus facilement et plus couramment que
celle de l’ARN-VIH plasmatique, qui nécessite une technique de biologie moléculaire. Bien
que l’Ag p24 soit détecté plus tard que l’ARN-VIH et de manière transitoire au cours de la
phase très précoce de l’infection (cf. figure 1), la recherche de l’Ag p24 reste une analyse
indiquée pour le diagnostic de l’infection précoce lorsque la recherche de l’ARN-VIH n’est
pas réalisable en proximité. Le biologiste doit faire systématiquement une épreuve de
neutralisation pour chaque échantillon dépisté positif pour l’Ag p24, afin de confirmer la
spécificité de la réaction observée.
Les techniques de mesure de l’ARN-VIH plasmatique ont des faux positifs dans les valeurs
proches du seuil de détection, et certains virus ne sont pas détectés (VIH-2, variants du
VIH-1). Aussi, le diagnostic d’infection due au VIH ne peut pas être porté sur la seule
réalisation de ces techniques. La mesure de l’ARN-VIH plasmatique ne peut donc constituer
qu’un des éléments du faisceau d’arguments cliniques et biologiques concourant au
diagnostic d’infection due au VIH-1. D’ailleurs, les réactifs de détection de l’ARN-VIH ne
sont pas actuellement enregistrés en qualité de réactifs propres au diagnostic de l’infection
par le VIH, mais comme des réactifs permettant de suivre le taux d’ARN-VIH en cas
d’infection connue.
Le consultant peut être vu plus tardivement et la date supposée de l’exposition sera prise
pour référence pour guider la prescription des examens biologiques.
Si le statut du sujet source est VIH négatif, le suivi biologique du sujet exposé n’est pas
nécessaire lorsque l’analyse de dépistage initiale est négative, sauf en cas de suspicion de
séroconversion en cours chez le sujet source.
Tableau 1. Stratégie du diagnostic biologique de l’infection due au VIH en cas d’exposition possible
datant de moins de trois mois.
* La recherche des Ac anti-VIH six mois après l’exposition supposée est une obligation réglementaire en cas d’accident du
travail.
Un statut séroné gatif chez le sujet source au moment de l’accident exposant peut éviter la
mise en route d’un traitement antirétroviral chez le sujet exposé ou permet de l’arrêter.
Lorsque le statut du sujet source vis-à-vis du VIH n’est pas connu, en particulier lors d’une
exposition professionnelle, il est recommandé de pratiquer chez celui-ci une analyse de
dépistage des Ac anti- VIH sous réserve de l’obtention de son consentement si son état de
conscience le permet. Une technique unitaire rapide peut être employée qua nd les techniques
ELISA ne peuvent pas être réalisées en urgence pour orienter la décision d’un traitement
prophylactique chez le sujet exposé. Dans tous les cas, le résultat de la technique unitaire
rapide devra être vérifié ultérieurement.
Le médecin prescripteur doit informer le patient qu’il lui remettra ses résultats lors d’une
prochaine consultation, dont il estimera le délai en fonction des conditions locales de
réalisation des analyses prescrites. Il doit souligner l’importance de cette consultation de
remise des résultats.
Quelle que soit la nature du résultat, celui-ci doit être adressé par le laboratoire de biologie
au médecin prescripteur. L’interprétation doit être réalisée par le biologiste, après contact
éventuel avec le médecin prescripteur. Le patient peut être averti par le biologiste de la
disponibilité de ses résultats auprès du médecin prescripteur. Le biologiste ne doit pas
communiquer directement les résultats au patient. C’est le médecin prescripteur qui doit
communiquer les résultats au patient au cours d’une consultation spécifique, qui lui permet
de prodiguer à nouveau ses conseils concernant la prévention de la transmission de
l’infection due au VIH, ou d’expliquer les autres examens à visée diagnostique
éventuellement nécessaires, ou, en cas d’infe ction due au VIH, de commencer la prise en
charge et le suivi au long cours du patient.
1 Ac anti-« gag » ou anti-« pol » . Si réaction sur les protéines issues des gènes «gag » et/ou
« pol » de forte intensité par rapport aux protéines issues des
gènes « env », faire une sérologie VIH-2 et envisager une
infection due au VIH-1 de groupe O.
Positivité probable
a) 1 Ac anti-p24 . Nouveau prélèvement nécessaire 1 à 2 semaines plus tard :
ET - Si une évolution est observée : séroconversion VIH-1
1 Ac anti-gp160 - Si aucune évolution et WB-VIH-2 négatif : faux positif
probable (exceptionnel) ou VIH-1 de groupe O (profil rare).
- Si aucune évolution et WB-VIH-2 positif : séropositivité
VIH-2 (profil rare).
b) 2 Ac anti- « env » . Nouveau prélèvement nécessaire 1 à 2 semaines plus tard :
er
(anti-gp120 + anti-gp160) - Si prélèvement négatif : contamination du 1 échantillon ou
erreur d’identification
- Si une évolution est observée : séroconversion VIH-1 (profil
rare)
- Si pas d'évolution et WB-VIH-2 positif : séropositivité
VIH-2 (profil rare)
Profils à contrôler
Ac anti-gp160 isolés . Faire une sérologie VIH-2 surtout si les 2 techniques de
dépistage sont franchement positives
Ac anti-p24 isolés(+/- anti-p55)
. Demander un nouveau prélèvement 1 à 2 semaines plus tard.
Ac anti-p34 isolés (+/ - anti-p24)
. Si pas d'évolution et VIH-2 négatif : fausse réaction positive ou
variant du VIH-1 (exceptionnel).
Négativité
Ac anti-p17 L’absence de réactivité sur le WB associée à des résultats positifs
francs avec les techniques de dépistage doit faire envisager un
Autres profils non considérés
début de séroconversion. Un nouveau prélèvement 1 à 2 semaines
Aucun Ac plus tard est alors nécessaire.
Protéines issues des gènes : « env » : gp 160, gp120, gp41 ; « gag » : p55, p24, p18 ; « pol » : p68, p34