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Introduction à la métacognition et aux fonctions exécutives

I/ Réflexions sur le champ de la métacognition


La psychologie renvoie à l’étude et la compréhension du fonctionnement psychique. Elle regroupe
plusieurs sous-domaines (cognitive, développementale, sociale, etc…)

La conscience est la connaissance immédiate, dans le présent, du propre fonctionnement psychique


qui permet de se sentir exister. Cela renvoie au « cogito ergo sum » de Descartes.
C’est donc par la prise de conscience dans le présent de notre fonctionnement psychique que nous
ressentons notre propre existence

La métacognition naît de la relation entre conscience et fonctionnement psychique.

Les fonctions exécutives gèrent notre manière de concevoir le lien entre fonctionnement psychique
et conscience, médiatisent la métacognition.

L’intervention des fonctions exécutives dans la prise de conscience est bidirectionnelle.


La prise de conscience de notre fonctionnement psychique conduit à mobiliser les fonctions
exécutives et dans le même temps, la mobilisation des fonctions exécutives permet la prise de
conscience

Fonctions exécutives
Permettent la prise de
conscience du
fonctionnement psychique
Conscience
Fonctionnement psychique : Connaissance immédiate de
Tout ce qui se passe à sa propre activité psychique
l’intérieur de notre esprit qui permet de se sentir
exister

Exemples de questions métacognitives


- savez-vous qui a écrit « à la recherche des temps perdus » On ne demande pas quel et l’auteur mais
si on sait qui est l’auteur
- pensez-vous réussir l’examen de cognitive ce semestre ? On ne peut pas répondre après trois
minutes de cours
- lors d’une période de révision travaillez-vous plutôt le soir ou le matin ?
- savez-vous qu’une phrase est généralement constituée d’un déterminant d’un nom et d’un verbe

Il y a trois types de bonnes réponses


- Je sais que je peux répondre
- Je sais que je ne peux pas répondre
- Je sais que je pourrais répondre dans un autre contexte

Les questions métacognitives n’ont pas directement trait à la connaissance mais à la conscience que
nous avons de nos connaissances. Pour l’ensemble des questions, on ne demande pas « quel est »
mais « savez-vous ». On s’intéresse à la croyance de l’individu et non aux éléments factuels

1/6 La métacognition
II/ Origine et définitions
A) Eléments historiques
La métacognition est un sujet de réflexion philosophique depuis l’antiquité
- « connais-toi toi-même » sur le fronton du Temple d’Appollon à Delphe
- Cette maxime est souvent attribuée à Socrate, de manière erronée. Elle a été reprise par Platon
notamment. Ce sont les principaux penseurs sur la mémoire à cette période

La métacognition présente, selon les penseurs de l’antiquité, deux aspects


- conscience de certains aspects du monde extérieur
- conscience de soi et de la capacité à réfléchir sur ses propres pensées

La métacognition est-elle spécifiquement une caractéristique humaine ?


Les Hommes ont tendance à imaginer qu’il ont une conscience supérieure. La métacognition pourrait
peut-être l’élément différenciateur entre les humains et les autres animaux. En vérité, nous n’avons
pas les outils pour le vérifier puisque la communication avec les autres espèces animales est
compliquée. Aussi, les Hommes ont tendance à prendre pour vrai ce qu’ils ne peuvent pas vérifier

L’intérêt pour la métacognition en psychologie naît de la psychologie du développement


- on se rend compte que les connaissances métacognitives ne sont pas innées ni présentes à la
naissance et se développement au cours de l’enfance et de l’adolescence
- dans les années 70 , des travaux ont été publiés selon lesquels le développement de la
métacognition favoriserait le développement cognitif

B) Définitions
1. Intérêts de l’étude de la métacognition en psychologie
La métacognition est à la base de la méthode d’introspection : elle permet de regarder notre propre
fonctionnement psychique, à l’intérieur de nous-mêmes, pour en déceler les failles. Elles permet
donc dans le même temps la psychothérapie (travailler avec un patient n’ayant pas conscience de ses
troubles est extrêmement compliqué)

Le phénomène d’apprentissage est un processus de construction et non une simple acquisition de


connaissances statiques. Les connaissances ne sont pas figées, puisqu’elles mobilisent la
métacognition

La pédagogie active désigne l’implication de l’apprenant dans son propre apprentissage grâce à
l’auto-évaluation. Par exemple, il vaut parfois mieux faire des exercices, des récitations que de
rabâcher continuellement son cours.

2. Etymologie et signification du mot « métacognittion »


La métacognition est un mot valise
- préfixe grec « méta », « sur » ou « à propos » renvoie à la notion de supériorité
- « cognition » processus de traitement de l’information permettant l’élaboration de connaissances
et leur usage ultérieur
- la métacognition est la cognition sur la cognition ou les pensées sur les pensées : on pense donc
notre fonctionnement cognitif
- La métacognition s’apparente à de l’introspection : on se regarde soi-même fonctionner

√ remarque : les fonctions exécutives sont des processus de régulation des fonctions cognitives se
situant au-dessus de celles-ci
Les informations sensorielles se transforment en connaissances

2/6 La métacognition
A tout instant, nos cinq sens captent les informations, dont certaines sont sélectionnées et traitées,
et se transforment en connaissances. La métacognition concerne la compréhension de ce
phénomène de transformation de l’information en connaissance.

En bref, la métacognition renvoie à l’ensemble des connaissances et croyances que nous avons sur
nos propres processus cognitifs.

La métacognition s’appuie sur les croyances propres de l’individu


- Les connaissances sont exactes alors que les croyances peuvent être erronées. De ce fait, la
métacognition n’est pas toujours exacte et juste.
- Exemple : penser qu’on est plus performant le matin reste une croyance jusqu’à ce qu’on ait
réellement expérimenté le contraire

3. Concept de métacognition par Flavell


La métacognition selon Flavell, dans the nature of intelligence (1976)
Flavell est le premier auteur à avoir voulu conceptualiser le terme de métacognition et qui l’a
introduit dans la littérature.

Dans cet ouvrage, on peut extraire deux phrases définissant la métacognition


« Connaissance du sujet de ses propres processus cognitifs, de leurs produits et de tout ce qui s’y
rapporte »
« Surveillance active, la régulation et orchestration de ces processus en fonction des objets cognitifs
ou des données sur lesquels ils portent habituellement pour servir un but ou un objectif concret »

III/ Illustrations
A) Le calcul de mathématiques
Lorsqu’on fait un calcul de mathématiques, il y a engagement de processus cognitifs
1) les organes sensoriels ont détecté une information
2) il y a eu sélection de l’information puis traitement
3) l’opération se fait grâce à des représentations mentales
4) le résultat fait l’objet d’une conservation en mémoire de travail

Comment avez-vous procédé pour résoudre 37+46 ?


- il y a plusieurs façons de procéder (addition des dizaines puis unités, ou inverse…)
- Il n’y a pas de bonne ou de mauvaises réponse
- acte métacognitif : réfléchir à la façon dont on réfléchit

B) Montage d’un meuble


Lorsque on monte un meuble, on sollicite la métacognition
 Planifier les tâches à effectuer (savoir combien de temps ça prend, est-ce que j’ai le temps ?)
 Respecter son planning
 Réguler les différentes taches (le mode d’emploi de montage)
 Juger les résultats intermédiaires et du résultat final (être sur qu’on a pas loupé d’étapes)

On évalue la qualité du travail réalisé jusqu’à atteinte du résultat final. Cela se fait grâce à des
processus réflexifs basés sur les connaissances et l’organisation des informations en mémoire

C) Phénomène du mot sur le bout de la langue

3/6 La métacognition
Le manque du mot ou Tip-of-the-tongue (ToT) relève de la métacognition
- incapacité momentanée d’un individu à produire un mot qu’il est sait connaître et avoir en mémoire
- sentiment subjectif qui correspond à un phénomène objectif : possibilité de fournir la longueur du
mot, la première lettre, de le reconnaître, etc…
- un observateur ne peut pas certifier que le mot est connu mais on peut objectiver le phénomène
- problème pour la recherche : c’est un phénomène très sporadique

On peut étudier le manque du mot de deux manières


- de façon écologique : technique du journal de bord mais ayant pour inconvénient d’être peu
contrôlée et très coûteuse en temps pour avoir des données suffisantes
- via une approche expérimentale : on essaie de provoquer le phénomène du mot sur le bout de la
langue. Il a donc fallu étudier préalablement de façon empirique se produisent ces phénomènes du
mot sur le bout de la langue (mots rares et noms propres)

IV/ Modéliser la métacognition


A) Modèle de la surveillance cognitive selon Flavell
1. Expérience circulaire
Selon Flavell, la métacognition comprend deux composantes principales à la métacognition
- connaissances métacognitives : connaissances introspectives que nous avons sur nous-mêmes
- habilités métacognitives : capacités d’un individu à contrôler et planifier son propre processus de
traitement de l’information

Connaissances métacognitives Habilités métacognitives


Surveillance active, régulation et orchestration
Connaissance du sujet de ses propres processus de ces processus en fonction des objets
cognitifs, de leurs produits et de tout ce qui s’y cognitifs ou des données sur lesquels ils portent
rapporte habituellement pour servir un but ou un
objectif concret

La connaissance que nous avons de nous-mêmes et les mécanismes de régulation ou de contrôle du


fonctionnement cognitif sont deux aspects interagissant dans un phénomène circulaire. Celui-ci
génère une troisième composante de la métacognition qu’on appelle expérience métacognitive

Fonctionnement de l’expérience circulaire


1) Premièrement, l’expérience métacognitive ne peut arriver qu’au cours d’une expérience
cognitive
2) au cours de l’activité cognitive, on prend conscience des processus cognitifs que l’on réalise,
Exemple : Lors d’une opération, on s’intéresse non pas au résultat mais au processus mis en
œuvre pour la résolution. On prend conscience du fonctionnement de l’opération
3) la prise de conscience génère des connaissances (factuelles) et croyances (pouvant être
erronées) métacognitives
4) Les connaissances métacognitives influencent les habilités métacognitives, mécanismes
concernant la planification, leur contrôle et leur régulation
Exemple : lors de la construction d’un meuble, savoir que l’on peut réaliser plusieurs étapes,
vérification, contrîole pour savoir que l’on a pas fait d’erreurs de calculs
5) Les habilités métacognitives interviennent dans les processus cognitifs et modifient l’activité
cognitive qui est en train d’être réalisée

L’ensemble de ces phénomènes correspondent à l’activité circulaire métacognitive

4/6 La métacognition
Le modèle de surveillance cognitive comprend ainsi les processus cognitifs
et la métacognition
- processus cognitifs : relation directe entre métacognition et cognition
- connaissances métacognitives : en interaction avec les processus cognitifs
- habitlités métacognitives : processus de régulation
- expériences métacognitves : générées au cours d’une activité cognitive du
lien et de l’interaction entre habilités métacognitives, connaissances
métacognitives et processus cognitifs

Les trois composantes de la métacognition sont en interaction de sorte à ce


qu’il y ait un contrôle sur les processus cognitifs

2. Connaissances métacognitives
a - définitions
Les connaissances métacognitives renvoient à l’ensemble des connaissances introspectives acquises
au cours des activités générées par l’expérience métacognitive sur nos propres processus cognitifs et
sur les processus cognitifs en général

Elles peuvent être de différente nature


- de nature déclarative : verbalisables, conscientisées et exprimables sous formes de mots, « je sais
que je suis plus efficace le matin »
- de nature procédurale : savoir-faire mis en œuvre de manière procédurale, automatique, non
consciente, ce qui les rend non-verbalisables

Les connaissances métacognitives sont élaborées à partir des expériences métacognitives


antérieures c’est grâce à l’activité cognitive que l’on prend conscience des processus cognitifs se
déroulant, conscientisés ou non

b – types de connaissances métacognitives


connaissances métacognitives relatives à la personne
- connaissances propres et relatives aux autres sur les processus cognitifs
- peut mener aux effets de menace du stéréotype
Exemple : le PA perdent la mémoire, si on est jeune on se sent avoir une meilleure mémoire

connaissances relatives à la tâche


concerne les connaissances sur la nature de l’information à traiter et l’exigence des tâches à réaliser
Exemple : en stats, on avait déjà une certaine représentation à l’égard des statistiques, qui a pu
évoluer au cours du semestre (positivement we hope). On a essayé d’évaluer le niveau de difficulté
du sujet le jour de l’examen

connaissances relatives aux stratégies


connaissances correspondant à l’optimisation de mise en œuvre de stratégies cognitives adéquates
Exemple : le jour de l’exam de stats, on décide de faire un tour global du sujet, pur miser les
questions sur lesquelles on peut gagner des points

connaissances quant aux interactions sur les trois dimensions métacognitives


forme une connaissance sur-ordonnée avoir connaissances des trois composantes et de leurs
interactions

5/6 La métacognition
3. Expériences métacognitives
Les expériences métacognitives sont des expériences cognitives ou affectives apparaissant au cours
de l’activité cognitive grâce à la prise de conscience de notre propre fonctionnement cognitif

Les expériences métacognitives se traduisent par des sentiments et des jugements


- lorsqu’on réalise une certaine activité cognitive
- capacité d’auto-évaluation avec une efficacité relative
- fournissent des informations sous forme de retour, de feed-back sur l’efficacité et la pertinence des
processus cognitifs qui ont été mis en œuvre
Exemple : position par rapport au barème de stats

4. Habilité métacognitives
Les habilités métacognitives correspondent au l’ensemble des processus qui permettent d’intervenir
pour contrôler et autoréguler notre propre activité cognitive en fonction des buts qui ont été fixés

Elles dépendent de la capacité que nous avons à mobiliser et planifier la cognition. Les habilités
métacognitives mettent donc en place un mécanisme de surveillance et de contrôle.

En bref, on a
- trois composantes : connaissances, habilités, expériences
- deux niveaux : niveaux métacognitif et cognitif qui interagissent de façon permanente

B) modèle de Nelson et Narens


Selon Nelson et Narens, la métacognition correspond à deux caractéristiques essentielles
- deux niveau de processus cognitifs qui interagissent
 Objets : niveau cognitif
 Méta-niveau : niveau métacognitif
- existence d’une relation de dominance
 Mise en œuvre de mécanisme de surveillance
 Mise en œuvre de mécanismes de contrôle

Ce modèle s’appuie sur l’hypothèse de la monitoring : il existe une relations étroite, une influence
réciproque entre la surveillance et le contrôle

Relation de dominance entre les deux niveaux


- Niveau supérieur : correspond à la métacognition, représentation que nous avons de notre propre
cognition, conserve une représentation du modèle que nous avons de la situation au niveau cognitif
- Niveau objet : notre propre cognition qui est l’objet d’étude du niveau supérieur

Le modèle de la situation est généré par la surveillance qui est un flux d’information allant du niveau
cognitif vers le niveau métacognitif. Ce mécanisme de surveillance permet d’évaluer ce qui se passe
au niveau cognitif, au niveau des processus et du contenu

D’autre part, il existe un autre flux d’information qui est le contrôle


- s’appuie sur le modèle de la situation : représentation du modèle cognitif
- régulation voir modification des processus cognitifs
- une fois qu’il y a eu régulation , le mécanisme de surveillance se remet en œuvre pour moduler le
modèle de la situation

Ps : j’ai pris une petite photo d’un schéma de cette partie mais flemme de faire une image puisque ça
va me prendre du temps, donc je me propose de faire une fiche

6/6 La métacognition

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