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LA CONSCIENCE

Ce document est un résumé du support visuel proposé en cours de Philosophie. Ainsi, il ne


saurait retracer l’intégralité des notions vues en cours… Afin de réviser au mieux, et vous
préparer efficacement aux devoirs sur table tout au long de l’année et à l’épreuve finale écrire, je
vous invite à utiliser ce support (ainsi que les prochains), en effectuer une lecture active et vous
remémorer les nombreux questionnements philosophiques menés en classe. Je vous invite également
à le compléter par de nouvelles réflexions et références, académiques ou non !
L’apprentissage d’un cours de philosophie ne doit pas être passif, il ne s’agit d’apprendre
par coeur les notions et les concepts. Tentez de les relier entre elles, les mettre en perspective avec
d’autres notions : les penser. Si effectivement l’exercice de la philosophie nécessite des
connaissances, la posture critique ne devrait pas être oubliée.

INTRODUCTION AU CONCEPT DE SUJET


A. Comprendre le sujet ; un thème important pour l’homme. L’exemple de l’autoportrait.

Il y a de nombreuses preuves de l’intérêt porté au concept de sujet par l’humanité. L’art nous
propose de nombreuses réflexions sur le sujet et sa conscience. Ex : Francis Bacon et l’art de
l’autoportrait (1909-1992).

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B. Du sujet dans la philosophie antique jusqu’au commencement de l’introspection.
Le « je » est surexploité dans nos sociétés contemporaines occidentales. Nous sommes, dans
nos modèles individualistes, poussés à nous cultiver, nous développer en tant que sujet unique. La
conscience psychologique est, dans la philosophie classique et moderne, mise au centre de la
recherche philosophique quand on parle du sujet. Le concept renvoie alors à notre capacité d'agir et
de penser en tant qu’être singulier.
La philosophie antique à l’inverse aborde l’individu surtout sous sa dimension politique. Le
sujet est avant tout étudié dans le cadre de la cité, la polis, de l’organisation politique. (Il faut noter
que la philosophie antique se rend néanmoins compte que le sujet est conscient de ses sensations et
peut se faire acteur de moralité.
« Le sujet [dans la philosophie antique] ne constitue pas un monde intérieur clos, dans lequel il doit
pénétrer pour se retrouver ou plutôt se découvrir. Le sujet est extraverti. [...] Sa conscience de soi n'est pas
ré exive, repli sur soi, enfermement intérieur, face à face avec sa propre personne, elle est existentielle.
L'existence est première par rapport à la conscience d'exister » Jean-Pierre Vernant, L’Individu, la mort,
l'amour, Gallimard, 1989.

C. Sujet et conscience :
En philosophie, le sujet est fréquemment étudié sous l’angle de sa faculté de conscience. Il
est capable d’agir et de penser singulièrement, mais également de prendre conscience de cette
faculté qu’il possède.
En philosophie et en sciences humaines, cet acte de prise de conscience de ma propre pensée
lors de ma démarche de recherche s’appelle la réflexivité.

Définition La réflexivité ou conscience de soi : la capacité qu’a le sujet humain de


questionner sa pensée, de prendre conscience de soi, de mener une introspection.

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THÈME I : LA CONSCIENCE COMME PROPRE DU SUJET
1. Le sujet : un être pensant.
En quoi le sujet répond-il à la définition d’être pensant ?
KANT, Emmanuel ; Anthropologie du point de vue pragmatique, trad Foucault, Vrin, 2002, p 23-24.

Le sujet humain a le pouvoir de dire « je » et pour Kant ce pouvoir élève l’homme au dessus
de tous les autres êtres vivants. Il est à l’origine de la dignité de l’homme, de sa capacité à s’élever
au dessus de l’animal comme un être conscient et donc moral. L’homme est un être de raison.
Il est conscient car il est capable de se penser lui-même. Et parce qu’il est conscient il
devient moral : il est capable de s’interroger sur la valeur de ses actes. John Locke vient compléter
cette définition en évoquant le concept de personne sous l’angle de l’identité personnelle. Cette
définition apparaît comme plus complète en tant qu’elle implique l’idée de la continuité temporelle
du sujet par le biais de la mémoire.

« [une personne est] un être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion,


et qui peut se considérer soi-même comme le même, comme une même chose qui
pense en différents temps et en différents lieux ». (Locke).

La conscience est donc communément comprise comme l’endroit où réside notre faculté de
penser, de nous penser ; elle est ce qui renferme la mémoire et notre identité personnelle. Elle nous
permet de rester le même dans le temps, malgré nos changements.

2. Le sujet et sa conscience comme principe unificateur de notre expérience


Dans quelle mesure la conscience unifie-t-elle nos perceptions issues du sensible ?
LEIBNIZ, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, 1765, GF Flammarion p. 38.

Ce texte de Leibniz fait référence à la théorie des petites perceptions qui amorce de la notion
d’inconscient qu’approfondira ensuite Freud et la psychanalyse.
Cette théorie consiste à montrer que si notre esprit est constitué de perceptions ; celles-ci ne
sont pas toujours aperçues par nous. Selon Leibniz, l’esprit humain contient une infinité d’idées
virtuelles qui s’actualisent lorsque nous y pensons. Selon Leibniz, « il y a à tout moment une
infinité de perceptions en nous », cette infinité de perception correspond à tout ce qui nous entoure
et que nous ressentons (que nous percevons par les sens). Cependant, il n'y a pas toujours
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« aperception », c’est-à-dire une perception consciente. Nous ne nous rendons pas
systématiquement compte du caractère multiple de ces perceptions, nous interprétons cet ensemble
de perceptions comme un tout. (Exemple du bruit des vagues).
Le sujet n’est donc pas seulement caractérisé par sa seule faculté de penser, une de ses
principale caractéristique est aussi l’unification de l’expérience sensible, c’est-dire l’unification de
l’ensemble des perceptions.
La conscience pense, se pense soi-même et unifie l’expérience du sujet.

3. Les limites de la définitions du sujet par sa pure conscience


Le sujet n’est-il que pure conscience ?
Proposez des exemples de faits, de situations, qui suggèrent que le sujet humain ne devrait pas être
défini strictement (seulement) par sa conscience.
- Le sujet reçoit des données extérieures à sa pensée : ses perceptions. En ce sens, il s’agit de
ne pas oublier la dimension biologique du sujet, en d’autres termes sa dimension sensible.
- Le sujet a une dimension pratique, c’est-à-dire qu’il agit. Le sujet prend des décisions,
entreprend des actions. Nous devons donc aller au-delà de la pure conscience pour définir le sujet.

La question de la source de l’action est discutée car on discute la source de la


conscience. Est-ce que notre action est libre ou déterminée par notre essence alors ? Notre
conscience est-elle libre ou déterminée par son essence également ?
- L’essentialisme défend l’idée selon laquelle notre substance ou essence détermine notre
conscience et donc notre action.
- L’existentialisme à l’inverse admet l’idée que nos actions, notre existence détermine notre
essence : nous sommes ce que nous faisons.

Repères : En acte, est ce qui est est à un moment donné, c'est-à-dire l’état actuel d’une chose ou
d’un sujet, ses caractéristique à un instant précis. En puissance, en revanche, représente le potentiel,
les capacités qui ne sont pas encore réalisées d’un sujet ou d’un objet.
Questionnement critique envers l’essentialisme : Nous sommes pourtant différents de
lorsque nous étions enfants. Comment expliquer alors que nos actions sont déterminées,
engendrées, par notre substance, notre nature, notre essence, si nous changeons aux différents stades
de notre vie ?

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Voici leur réponse à ce questionnement : Pour les essentialistes, nous avons déjà dans notre
substance toutes nos caractéristiques, c’est-à-dire ce que nous serons. Ce que nous serons plus tard
est déjà déterminé en amont par notre substance, ce que nous serons plus tard est déjà en nous en
puissance.
Pour les existentialistes à l’inverse, notre puissance est un libre potentiel. Nous pouvons, par
nos choix et actions avoir une prise sur notre existence.

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