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TD de HEGEL

Texte 2
Georg W. F. Hegel, Préface à la Phénoménologie de l’esprit, tome 1, trad. Jean Hypolite,
Paris, Aubier Montaigne, 1941, pp. 17-18.

Thème : Le statut du vrai chez Hegel

Problème : Comment concevoir le vrai chez Hegel

Thèse : Le s’appréhende et s’exprime non pas comme substance, mais précisément aussi
comme sujet

Antithèse : Le vrai c’est la substance unique amputé de la conscience de soi, reposant dans sa
simplicité inerte, immobile.

Mouvements ou structure logique : Le texte peut être divisé en deux mouvements


- premier mouvement : L1-L5 : Exposé de la thèse de l’auteur
- deuxième mouvement : L5-L14 : Illustration de la thèse de l’auteur par l’invalidation des
autres conceptions de Dieu

Intention : L’auteur nous présente les conceptions erronées du Vrai, de la substance, de Dieu

Démarche argumentative : Hegel recoure à un texte démonstratif dans lequel il commence


par nous exposer le statut du Vrai qui se veut en même temps comme sujet et substance et en
tire les conséquences en invalidant les conceptions de Dieu comme substance unique.

Enjeu : La dialectique

Enjeu problématisé : Dieu est-il une réalité dynamique (advenant dialectiquement) ou une
substance figée ?

Axes de réflexion

I. Dieu comme substance figée


- C’est la position des philosophes classiques en général, qui se sont succédés depuis
l’antiquité jusqu’à la rupture que Hegel lui-même dit incarner avec sa philosophie
systématique de la totalité. On peut citer notamment Platon et sa conception du monde
intelligible, siège des essences incorruptibles (le Beau, le Bien, le Vrai), Aristote pour
qui Dieu c’est l’Être, le premier moteur qui meut sans être mû, Descartes qui ramène
la substance à l’étendu. On peut également citer Kant pour qui, le vrai n’est pas la
totalité de la substance car se limitant aux phénomènes à l’exclusion des réalités
nouménales. Toutes ces philosophies ont en commun de séparer le sujet et l’objet dans
le processus de la connaissance. Elles aboutissent par conséquent à faire de Dieu un
être transcendant, une substance unique déjà donnée et extérieure au sujet et à laquelle
le sujet s’efforce de se rapporter.
Dans cette liste, une place à part doit être faite pour Spinoza qui a la clairvoyance de
ramener la substance à la totalité de la nature mais dans laquelle il manque le
dynamisme du sujet. Cette conception de la substance, bien que vraie en partie, est
loin de satisfaire Hegel.
II. Dieu comme réalité dynamique advenant dialectiquement
- Pour Hegel, l’Absolu n’est qu’à la fin ce qu’il est en réalité et le Vrai, c’est la totalité
de la substance ou encore l’Esprit ne parvient à la pleine possession de lui-même
qu’au terme de son parcours. Dieu se révèle et se façonne dans l’histoire qui est le
jugement dernier du monde selon Hegel.

Texte 3
Georg W. F. Hegel, Principe de la philosophie du droit, trad. J. F. Kervegan, Paris, Puf,
2003, pp. 251-252.

Thèse : L’éthicité

Problème : Qu’est-ce que l’éthicité ?

Thèse : C’est l’idée de la liberté devenu monde présent-là et nature de la conscience de soi
impliquant un contenu stable : les lois et les institutions qui sont en soi et pour soi

Antithèse : L’éthicité réside dans la moralité subjective, dans le bien abstrait, dans le
formalisme kantien ou dans l’impératif catégorique kantien

Mouvements ou structure du texte : Ce texte peut être divisé en deux parties :


L1-L4 : Définition de l’éthicité
L4-L13 : Manifestation de l’éthicité

Intention : L’auteur veut nous montrer la teneur, le contenu de l’éthicité ou de la conscience


éthique

Démarche argumentative
Nous avons affaire à un texte explicatif par lequel l’auteur commence par définir l’éthicité et
nous en donne par la suite la teneur à travers ses différentes manifestations. Ce qui
évidemment, lui permet d’atteindre son objectif qui est justement de nous montrer la teneur de
la conscience éthique.

Enjeu : La liberté

Enjeu problématisé : La liberté comme incarnation de l’éthicité ou de la moralité objective


est-elle absolument incompatible avec la moralité subjective ? ou encore La liberté comme
incarnation de l’éthicité ou de la moralité objective contredit-elle absolument la moralité
subjective ?

Axes de réflexion

I. Moralité subjective et moralité objective : deux univers distincts


- Ce que Kant appelle l’impératif catégorique, Hegel le désigne par la moralité
subjective. Hegel considère cette moralité comme une moralité inachevée, une
moralité abstraite ou formelle qui n’intervient pas dans la vie concrète et effective des
hommes. De plus, elle se limite au niveau de l’individu. Or l’impératif catégorique
chez Kant est l’essence de la moralité qu’elle incarne dans sa totalité. Le sujet doit être
capable de se fixer des maximes qui sont universalisables et à ce titre, applicables à
tous au même titre. Il s’agit de maximes qui sont dépourvues de tous mobiles sensibles
et qui ne valent que par leur caractère rationnel. Moralité subjective et moralité
objective apparaissent dons comme irréconciliables.

II. La moralité subjective : une étape vers la moralité objective


- La moralité subjective peut être conçue comme une étape vers la moralité objective.
Pour Hegel, la vraie moralité, la moralité objective est une morale communautaire et
non individuelle. Elle n’est pas formelle et a un contenu concret en s’objectivant dans
les instances comme la famille, la société civile et l’État. Cependant, dans le processus
de l’accomplissement progressif de l’esprit, elle vient après la moralité subjective et le
droit des juristes. La moralité subjective apparait alors comme une propédeutique à la
moralité objective. Elle y conduit en la préparant. Dans cette configuration, moralité
subjective et moralité objective ne sont pas incompatibles.

Texte 4
Georg W. F. Hegel, Principe de la philosophie du droit, trad. J. F. Kervegan, Paris, Puf,
2003, p. 257.

I. PROBLÉMATIQUE
Thème : Le rapport entre l’État et l’individu

Problème : Quel rapport peut-on établir entre l’État et l’individu ?

Thèse : L’État est l’incarnation des libertés et des droits individuels

Antithèse : L’État est source d’aliénation des libertés et des droits individuels

Intention : Hegel veut montrer la « supériorité » de l’État au détriment de l’individu

Enjeu : La liberté et le droit des individus

Enjeu problématisé : La « Supériorité » de l’État au détriment de l’individu garantit-elle les


libertés et les droits des individus ?

Structure logique : deux mouvements


1er mouvement : L 1…L 6 « L’État est…sa fin et le produit de son activité »
Idée principale : L’État comme incarnation de la vie éthique (moralité)
2ème mouvement : L 7…L 11 « En tant qu’effectivité… membres de l’État »
Idée principale : L’État comme incarnation des droits et libertés individuels

Démarche argumentative : Texte explicatif par lequel l’auteur commence par nous présenter
l’État en tant qu’incarnation de de vie éthique et effectivité de la volonté substantielle élevée à
son universalité avant d’envisager sa traduction au niveau des droits et libertés des individus à
qui incombe l’obligation suprême d’être membre de l’État. Ce qui lui permet de parvenir à
son intention qui est de montrer la supériorité de l’État sur l’individu.

II. INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE


AXE 1 : L’État est l’incarnation des libertés et des droits individuels
Points de vue de Hegel :
 L’État est la condition dans laquelle la liberté de l’homme « se réalise ».
 L’homme doit Tout ce qu’il est à l’État.
 C’est seulement dans l’État que l’homme a une existence conforme à la Raison.
 Le droit de l’État selon Hegel est supérieur au droit subjectif (c’est-à-dire droit
particulier).
Points de vue complémentaires allant dans le même sens que Hegel
 Pour Spinoza « la de l’État est donc en réalité la liberté » (Cf. Traité théologico-
politique). Il ne faudrait pas stigmatiser l’État car l’État est non seulement la meilleure
institution qui soit, mais aussi institution capable de garantir la sécurité du citoyen en
vue de l’harmonie sociale (cohésion sociale).
 D’après Rousseau, il faut préférer « la pire des lois que le meilleur des Maitres car le
maitre a des préférences tandis que la loi n’en a aucun » donc l’État est source
d’épanouissement des citoyens et surtout de protection collective.

AXE 2 : L’État est source d’aliénation des libertés et des droits individuels
Thèses allant à l’encontre de la thèse Hegel
 Selon Karl Marx, l’État est un instrument de domination au service de la classe au
pouvoir. C’est un instrument de domination et de répression aux mains du pouvoir
pour asservir et exploiter la classe prolétarienne.
 Pour Bakounine « l’État est un immense cimetière où viennent s’enterrés les libertés
individuels » in Étatisme et anarchie
 Selon Nietzsche « l’État est le plus froid de tous les monstres froids, il ment
froidement et voici le mensonge qui sort de sa bouche : moi l’État, je suis le peuple ».

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