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INTRODUCTION

Au nombre des grands penseurs qui ont marqué l’histoire, l’on ne pourrait
ignorer celle effectuée au XVIIIe siècle par Friedrich Hegel dans la pensée
philosophique et plus particulièrement en métaphysique. Le philosophe de
Stuttgart s’inscrivant dans la logique de l’esprit de ce siècle promeut le
dévoilement dialectique de la conscience de soi. Ce dernier relate l’aventure de la
conscience pour parvenir à exister pleinement en tant que conscience effective.
Au regard de l’importance de la conscience dans le processus du sens de
l’existence, il en appel à son usage pour mener une vie authentique en s’inscrivant
dans l’esprit de son temps. En effet, les réflexions de Hegel prennent place au
début du XIXe siècle à travers la révolution française de 1789. Pour lui, la
révolution française fut un magnifique levé du soleil car il voyait en Napoléon
Bonaparte le fondateur de l’État moderne parce que son principe est désormais
non la volonté de tous, non la volonté de quelques-uns, mais la volonté du prince.
Cette volonté est le désire de reconnaissance. Hegel affirme que « Ce sont
maintenant les grands hommes historiques qui saisissent cet universel supérieur et
font de lui leur but ; ce sont eux qui réalisent ce but qui correspond au concept
supérieur de l’esprit, c’est pourquoi on doit les nommer des héros »1 Si Napoléon
n’avait pas été passionné de grandeur, il n’aurait jamais conquis l’Europe.

En effet, l’histoire avait besoins d’un mégalomane pour réaliser une telle
épopée. Pour Hegel, Napoléon représente l’histoire en action ; c’est quelque chose
de plus haut qu’un homme, mais qui a besoin d’un homme pour se réaliser car les
passions humaines sont le moyen par lequel l’histoire s’accomplit dans le monde.
Cependant, l’histoire est consciente de ce qu’elle fait parce que derrière l’histoire
il y a un principe que Hegel appel ‘‘la Raison’’. C’est « La raison universelle »
qu’il appelle également l’esprit. Pour lui, si l’histoire a un sens c’est parce qu’elle
est tout entière guidée par cette raison universelle. La raison quoi qu’on dise, est
la lumière qui éclaire les actions des hommes, c’est elle qui fait de l’homme un
1
Friedrich HEGEL, La raison dans l’histoire, traduction par Kostas PAPAIOANNOU, Paris,
Plon, 1965, PP.120-121.

1
sujet libre, autonome, capable d’opérer des choix indépendamment de toute
contrainte extérieure. Pour que l'homme puisse se savoir lui-même réelle en-soi et
pour soi-même, il doit emprunter la voie du système ; car pour Hegel, la science
ne peut être science que si elle est système, elle est totalité. Il déploie sa
philosophie à travers les concepts.

Le tout de la pensée, c’est la pensée devenu elle-même, la pensée parvenue auprès


d’elle-même c’est-à-dire l’esprit effectif. Pour Hegel «ce qui est rationnel est
effectif et ce qui est effectif est rationnel »2  en clair, le concept ne peut pas porter
la marque de la contingente parce que en lui-même il est déjà un indéterminé
déterminé. C’est-à-dire qu’il est déjà tout fait. Mais c’est un tout qui était au
départ dans l’abstraction pure, il doit extérioriser ce qu’il est déjà en-soi. Ceci
étant, la conscience de soi va s’extérioriser et ensuite revenir à soi afin de se
percevoir comme conscience effective. C’est cette conscience effective qui va
éclairer les actions de l’homme et donner sens et consistance à son existence.

Hegel est un grand esprit qui a influencé son époque et continu


d’influencer notre monde actuel. Nous le considérons comme l’Aristote des temps
moderne. C’est pourquoi Merleau PONTY chante les louanges de ce grand esprit
en disant qu’il est l’un des « nobles esprits qui, grâce à l’audace de leur raison, ont
pénétré dans la nature des choses, dans celle des hommes et dans celle de Dieu, et
qui ont élaboré pour nous le trésor de la connaissance suprême, celui de la
connaissance rationnelle »3. Hegel est une figure emblématique du savoir en tant
que savoir du système ; en tant que savoir totalisant. Grâce à son système Hegel
est parvenu à nous montrer que la philosophie n’est pas une pure spéculation mais
elle réfléchit en suivant une démarche rationnelle qu’est le système dialectique.
Voyons ce qu’il en est de sa biographie et sa bibliographie.

2
Friedrich HEGEL, principe de la philosophie du droit, traduction par André KAAN, Paris,
Gallimard, 1940, P.40.
3
Friedrich HEGEL, Leçon sur l’histoire de la philosophie, traduction par J. GILBERIN, Paris,
Gallimard, 1954, p.24.

2
Hegel est un philosophe né à Stuttgart dans le sud de l’Allemagne en 1770,
et mort en Novembre 1831 à Berlin. Son père est fonctionnaire à la cour des
comptes. Élève brillant, il est capable de réciter des déclinaisons latines dès l’âge
de cinq ans. Il reçoit en cadeau un livre de Shakespeare de la part d’un de ses
professeurs à huit ans, et apprend les règles du syllogisme à onze ans. Il apprécie
les tragédies Grecques, l’astronomie, la physique. Et à dix ans, Hegel pense
devenir théologien. Il se rend à Tübingen pour suivre l’enseignement du séminaire
(le Stift). Il approfondit ses connaissances en philosophie, physique et
mathématique…

En 1790 il obtient une maîtrise en philosophie. Hegel et ses condisciples,


enthousiasmés par la révolution française dont ils entendent les lointains échos, ils
plantent un arbre de la liberté, comme cela se fait à paris, en cette période de
soulèvement. Passionnés à la fois par l’Antiquité grecque et les idées
révolutionnaires, Hegel et ses compagnons chantent la marseillaise et vénèrent
Rousseau. C’est là, semble-t-il, sa première phase philosophique : il est inspiré
par l’Aufklârung (les Lumières Allemandes), croit aux vertus du moralisme
Kantien, et adhère aux idées de Fichte.

Ce qu’il faut retenir, c’est que ce philosophe Allemand a construit un immense


système ordonnant toute les connaissances de l’époque. Parmi ses œuvres
principales, nous pouvons citer la phénoménologie de l’esprit, paru en (1807) ;
propédeutique philosophique (1809-1816), science de la logique (1812-1816),
précis de l’encyclopédie des sciences philosophiques (1817), principe de la
philosophie du droit (1821). L’ouvrage sur lequel portera notre sujet de mémoire
est la phénoménologie de l’esprit, cet ouvrage duquel notre sujet qui s’intitule :
« L’épopée de la conscience et le sens de l’existence dans la phénoménologie
de l’esprit de Hegel » Cependant, parler de l’épopée de la conscience nous
renvoie à l’idée selon laquelle, la conscience réalise des prouesses à chaque stade
d’évolution de l’esprit humain et celle des phénomènes de la nature. C’est à partir
de l’évolution de la conscience que nous pouvons comprendre le mode
d’évolution de l’esprit humain et celle des phénomènes naturels afin de donner un

3
sens à l’existence, plus particulièrement celui de l’homme. En effet, dans la
phénoménologie de l’esprit, Hegel explore le développement de la conscience
humaine et comment elle parvient à comprendre le monde qui l’entoure. Selon
Hegel, la conscience passe par différentes étapes dans sa quête de compréhension,
depuis la conscience immédiate jusqu'à la conscience de soi, la raison, l’esprit et
enfin la conscience absolue. L’épopée de la conscience est donc le récit de ce
voyage, qui permet à la conscience de découvrir la véritable nature de l’existence.
Il soutient aussi que la conscience ne peut parvenir à une compréhension complète
de la réalité qu’en surmontant ses contradictions internes et en intégrant les
différentes perspectives qu’elle rencontre. Le sens de l’existence réside en quelque
sorte dans la réalisation de la liberté et de l’autonomie, ce qui nécessite une
compréhension approfondie de la réalité. En clair, la phénoménologie de l’esprit
peut être vue comme une exploration de la façon dont la conscience humaine peut
atteindre cet objectif ultime. Ceci étant nous présenterons les différentes parties de
notre travail.

Dans la première partie, nous parlerons du progrès de la conscience des


peuples en suivant des stades d’évolution. Cette conscience évolutive va connaitre
une décadence. Mais cette décadence sera nécessaire pour son développement.
Enfin, nous parlerons de l’expérience de la conscience des peuples comme
principe de liberté.

Dans la seconde partie, nous montrerons que le dévoilement de la


conscience chez Hegel est le principe directeur de l’existence. C’est ce principe
qui va permettre à l’esprit humain d’évoluer en suivant des étapes. Après avoir
suivi ces étapes, l’individu va se savoir lui-même réel en-soi et pour-soi.

Dans la troisième partie, nous montrerons que la conscience effective


arrive à résoudre les problèmes de la société. Et montrer aussi que la dialectique
est un moyen de résolution des problèmes en Afriques. Pour terminer, nous
montrerons que la conscience effective est la lumière qui éclaire les actions des
hommes.

4
5
I- SUJET ET JUSTIFICATION
A- SUJET

Le sujet qui oriente notre réflexion dans le cadre de notre travail, se formule
comme suit : « L’épopée de la conscience et le sens de l’existence dans la
phénoménologie de l’esprit de Hegel » l’épopée de la conscience ne doit pas être
vue comme un simple fait historique des peuples mais elle doit être perçue comme
une évolution de la conscience en tant que conscience triomphante. Car elle
triomphe à chaque stade de son évolution. Pour que cette conscience soit
effectivement réelle, elle doit faire l’expérience de son être autre dans le but de
l’outrepasser. C’est pour ce là que Hegel nous faire savoir dans la
phénoménologie de l’esprit que « la conscience est pour soi-même son propre
concept, elle est donc immédiatement l’acte d’outrepasser le limité, et, quand ce
limité lui appartient, l’acte de s’outrepasser soi-même. »4 Hegel insiste
particulièrement sur ce caractère de la négation qui est toujours négation
déterminée et qui par conséquent n’est pas isolable du contenu nié. C’est à travers
la contradiction surmontée que la conscience parvient à une effectivité. Ce sujet
de recherche est d’une importance capital dans notre monde actuel où les hommes
ne tirent plus des leçons de leurs actions. L’homme doit donner sens à son
existence à travers la marche dialectique de la conscience de soi.

En vrai, la philosophie Hégélienne était perçue plus ou moins religieuse ; car


pour lui, l’être qu’il appelle l’indéterminé pur, c’est Dieu avant le monde. C’est ce
Dieu avant le monde qui prend le nom (d’absolu, d’être, de concept). Ceci étant,
la conscience en tant que conscience de soi va séjourner dans le concept pour se
percevoir comme effectivité. Et cette effectivité va permettre aux individus de se
percevoir comme être qui se sait lui-même réel afin de donner une valeur à son
existence.

B- JUSTIFICATION

4
Friedrich HEGEL, La phénoménologie de l’esprit, traduction par Jean Hyppolite, Paris,
AUBIER, 1948. P.71

6
Nous avons choisi ce sujet pour deux raisons : la première c’est que, l’homme
a délaissé la raison qui le caractérisait comme un être doué de conscience, pour
s’attacher à la raison instrumentale. Et la seconde, c’est que la raison
instrumentale a conduit l’homme à une perte des valeurs morales et spirituelles.
L’être humain est dépourvu de sens et se livre à des conflits insensés.

En effet, La conscience qui est un élément primordial dans l’existence humaine


se voit délaissée par les hommes au profit de la raison instrumentale. Le progrès
des technosciences a asservi la nature au point de la détruire. Le progrès matériel
engendré par l’essor des technosciences et de la technique s’est paradoxalement
accompagné d’une régression morale ; l’homme est devenu immoral et pervers à
travers la raison instrumentale. C’est pourquoi le sujet qui fait l’objet de notre
travail est le bienvenu car il nous aidera à poser les bases du changement de
mentalité et d’agir dans le bon sens. Descartes ne dit pas le contraire lorsqu’il
affirme que : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée »5. Agir dans
le sens du bien nous différencie des animaux et donne de la valeur à notre être-là
social. Aussi, les motifs du choix de notre sujet se situent à différents niveau; tant,
religieusement, scientifiquement, politiquement et socialement. Pour que l’homme
puisse exister pleinement en société, il faille une bonne disposition d’esprit. Pour
Hegel, les peuples reflètent ce que donnent les dispositions d’esprits ; c’est-à-dire
que si un peuple est faible dans la hiérarchisation de l’histoire, c’est que ce peuple
n’est pas encore arrivé à la maturité rationnelle. En effet, si les Africains ont subi
la colonisation, c’est parce qu’ils n’avaient pas la bonne disposition d’esprit
nécessaire pour se libérer des mains des colons, disait Hegel. Il affirme aussi que
« l’esclavage est une injustice en soi et pour soi, parce que l’essence de l’homme
est la liberté. Mais pour arriver à la liberté, l’homme doit acquérir d’abord la
maturité nécessaire »6. La liberté s’obtient à travers une bonne disposition
d’esprit.

II- PROBLÉMATIQUE ET PERSPECTIVES


5
René DESCARTE, Discours de la méthode, Paris, Agora, 1990, P. 35.
6
Friedrich HEGEL, La raison dans l’histoire, op.cit., P.260.

7
A- PROBLÉMATIQUE

Dans le contexte de notre étude, le sujet à analyser se présente comme suit :


« L’épopée de la conscience et le sens de l’existence dans la phénoménologie de
l’esprit de Hegel ». Mener une réflexion sur un tel sujet nous est d’une importance
capital, car étant lié profondément à la question de la conscience et la valeur que
cette conscience apporte à l’existence ; il est avantageux d’y consacrer notre
réflexion afin de pouvoir cerner le sens de cette conscience et combien elle est
indispensable pour le bien être de l’homme.

Ainsi, la conscience se présente comme une connaissance que nous avons de


notre propre existence et des phénomènes de sensibilité et d’activité qui se
succède à nous. Cette conscience fait de l’homme un sujet connaissant ; il se
connait et connait aussi le monde qui l’entoure. Par la conscience, l’homme à une
connaissance de lui-même ; il sait clairement ses pensées et ses états d’âmes. Il se
connait en tant qu’être pensant. Hegel veut nous montrer dans la phénoménologie
de l’esprit que le surgissement de la conscience de soi doit être valorisé et
appliqué par les hommes, afin de trouver des solutions pour leur bien-être social,
politique, religieux etc. Il s’agit ici pour la conscience de s’extérioriser c’est-à-dire
de faire l’expérience de son être autre et de revenir à soi en tant que conscience
effectivement réel en-soi et pour-soi. Pour lui, la conscience est une entité
héroïque qui doit triompher dans l’agir humain. Face à l’ampleur du sujet, il est
avantageux de se questionner: L’existence humaine est-elle déterminée par le
progrès de la conscience ? Résoudre ce problème axial passe par répondre aux
questions suivantes :

Quels sont les différents stades d’évolution de la conscience dans l’histoire de


l’humanité ? Comment la conscience chez Hegel arrive-t-elle à fonder l’existence
humaine ? Quels sont les enjeux de la conscience effective dans la résolution des
maux de la société ?

8
B- PERSPECTIVES

Notre but en portant le choix sur ce sujet est de souligner et signifier que, la
conscience qui, ayant fait l’expérience de son être autre et parvenir ensuite à son
effectivité, est la marque triomphante des grands hommes et des hauts peuples.
Car l’effectivité est une nécessité. Le nécessaire, c’est ce qui ne peut ne pas être.
C’est ce qui doit advenir coute que coute. Raison pour laquelle Hegel nous fais
savoir que ‘‘l’aller vers le résultat est aussi le tout dans soi’’. Pour dire qu’en
allant vers la fin nous sommes en train de retourner vers le commencement. C’est
le système dialectique. En un mot, le but de notre sujet est de montrer que la
conscience doit suivre la marche dialectique afin de se percevoir comme
conscience triomphante.

9
III- PLAN PROVISOIRE DU MÉMOIRE

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE : LES STADES D’ÉVOLUTIONS DE


LA CONSCIENCE DANS L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ.

CHAPITRE 1 : Le progrès de la conscience des peuples.

I- La conscience orientale
II- La conscience grecque et romaine
III- La conscience germanique

CHAPITRE 2 : Décadence logique et nécessaire de l’évolution de la


conscience des peuples.

I- Les actions néfastes de l’homme dans le monde


II- Le chao des passions humaines
III- La prise de conscience des peuples

CHAPITRE 3 :L’expérience de la conscience des peuples comme principe de


liberté.

I- La médiation entre l’en-soi et le pour-soi : le sens de la liberté


II- Le négatif comme condition du positif dans la saisie de la liberté
III- La liberté comme l’ultime étape de la médiation

DEUXIÈME PARTIE : L’ÉVOLUTION DE LA


CONSCIENCE DE SOI : FONDEMANT DE L’EXISTENCE
HUMAINE.

CHAPITRE 1 : Le dévoilement de la conscience chez Hegel comme principe


directeur de l’existence.

I- L’esprit subjectif

10
II- L’esprit objectif
III- L’esprit absolu

CHAPITRE 2 : L’évolution de l’esprit humain.

I- L’art
II- La religion
III- La philosophie comme production des concepts

CHAPITRE 3 : L’individualité se sait elle-même réelle en-soi et pour-soi.

I- Le concept de l’individualité comme individualité réelle


II- La chose même et l’individualité
III- La tromperie mutuelle et la substance spirituelle

TROISIÈME PARTIE : LA CONSCIENCE EFFECTIVE


COMME LE TRENPLIN DES RÉSOLUTIONS.

CHAPITRE 1 : La conscience effective dans la résolution des maux de la


société.

I- La conscience effective comme solution des problèmes politiques


II- La conscience effective dans la résolution des conflits religieux
(terroriste)
III- La conscience effective : fondement des règles sociales

CHAPITRE 2 : La dialectique Hégélienne comme moyen de résolution des


problèmes en Afrique.

I- Problème politique
II- Problème culturel
III- Problème d’éducation

CHAPITRE 3 : La conscience effective : Lumière des actions humaines.

11
I- La conscience effective comme source d’animation de la conduite
humaine.
II- La conscience effective : fondement de l’humanisme
III- La conscience effective : le retour de l’homme à l’absolu

CONCLUSION

IV- EXÉGÈSE DU PLANS PROVISOIRE

PREMIÈRE PARTIE : LES STADES D’ÉVOLUTION DE LA


CONSCIENCE DANS L’HISTORE DE L’HUMANITÉ.

Dans cette partie de notre travail, il sera question d’exposer les grandes
étapes de l’évolution de la conscience des peuples en passant par le bloc oriental,
la conscience Grecque et Romaine, et enfin la conscience Germanique. Ensuite,
montrer qu’il y a une décadence logique et nécessaire de la conscience de ces
différents peuples. Et enfin, montrer que l’expérience de la conscience des peuples
est un principe de liberté.

CHAPITRE 1 : Le progrès de la conscience des peuples.

La conscience est un élément primordial dans l’évolution de l’esprit


humain et celle des peuples en particulier. En effet, la raison dans l’histoire des
peuples, c’est l’idée que le monde évolue dans une certaine direction, et que cette
évolution est non seulement souhaitable et inexorable. Pour Hegel, la conscience
va prendre une certaine tournure chez les orientaux. Pour lui, « les Orientaux ne
savent pas que l’esprit ou l’homme en tant que tel est en soi-même libre. Parce
qu’ils ne le savent pas, ils ne le sont pas. Ils savent uniquement qu’un seul homme
est libre. »7 En clair, la conscience chez les orientaux est une conscience qui est
conforme à l’esprit de leurs temps. Pour eux, le pouvoir doit appartenir à un seul

7
Friedrich HEGEL, la raison dans l’histoire, op.cit., P.83.

12
individu. Mais cet individu unique n’est qu’un despote et non un homme libre, un
homme tout court.

Ensuite, la conscience va progresser chez les Grecs et chez les Romains.


Hegel nous fait savoir que
 La conscience de la liberté s’est levée d’abord chez les Grecs, c’est
pourquoi ils furent libres. Mais les Grecs, tout comme les Romains, savaient
seulement que quelques-uns sont libres, non l’homme en tant que tel. Cela,
Platon et Aristote l’ignoraient ; c’est pourquoi non seulement les Grecs ont
eu des esclaves dont dépendait leur vie et aussi l’existence de leur belle
liberté ; mais encore leur liberté elle-même fut une fleur périssable 8
Ce passage montre que les Grecs et les Romains avaient donné la liberté à
une minorité de personnes pour la gestion de la cité. Donc parler de la
souveraineté du peuple à leur époque, n’avait aucun sens du point de vue de
leur conscience ; car la démocratie Athénienne comportait 10% de citoyens et
90% de non concitoyens. Pour Hegel, la raison n’a pas encore atteint ses
objectifs chez les Grecs ainsi que chez les Romains.

La haute conscience selon Hegel se trouve chez le peuple Germanique


(Allemand) il affirme que.

 Ce sont les nations germaniques qui, les premières, sont arrivées,
par le christianisme, à la conscience que l’homme en tant qu’homme est
libre, que la liberté spirituelle constitue vraiment sa nature propre. Cette
conscience est apparue d’abord dans la religion, dans la plus intime région
de l’esprit ; mais réaliser ce principe dans le monde profane, fut une autre
tâche, dont l’accomplissement a exigé un long, un pénible effort d’éduction 9
En clair, la conscience authentique provient de la religion chrétienne dans la
mesure où L’absolu se nie pour devenir corps, et ayant fait l’expérience de
son être autre va revenir à soi pour se percevoir comme pure effectivité. Il y
va de même pour la conscience germanique. Car selon Hegel, la conscience
germanique a emprunté avec tant de peine le chemin du christianisme afin de
parvenir à une conscience efficace.

8
Friedrich HEGEL, la raison dans l’histoire, op.cit.p.83
9
Idem, PP. 83-84

13
CHAPITRE 2 : Décadence logique et nécessaire de l’évolution de la
conscience des peuples.

Parler de l’évolution de la conscience dans l’histoire des peuples, c’est


donc dire que la trajectoire suivie par l’humanité n’a rien d’hasardeuse, n’a
rien d’accidentelle. Mais qu’elle est au contraire une conséquence logique et
nécessaire de son développement. En effet, la marche de la raison dans
l’histoire des peuples, c’est considérer que chaque époque est gouvernée par
sa propre pensée et que les pensées qui ne sont pas en accord avec leur temps
sont soient moquées soient réprimées.

Pour Hegel, ce n’est pas l’homme qui fait l’histoire mais c’est
l’histoire qui fait l’homme. D’un point de vue matériel, il est clair que ce sont
les hommes qui font l’histoire et non l’inverse. Ceci étant, l’histoire se saisie
des actions humaines pour accomplir ses desseins. C’est pourquoi Hegel nous
fait savoir que les grands hommes étaient avant tout l’incarnation de l’esprit
de leur temps. Nous pouvons citer entre autre Napoléon Bonaparte,
Christophe colombe, Jule César. Ces hommes ont marqué le monde par
l’esprit de leur temps. C’est dans ce sens que Hegel affirme ceci : « rien de
grand ne s’est accompli dans le monde sans passion »10 En effet, l’histoire se
sert des grands hommes pour se réaliser et Napoléon c’est l’instrument que
l’histoire s’empare pour avancer. En un mot, nous sommes le jouer de
l’histoire ; notre volonté n’est que la volonté individualisée de la volonté de
l’histoire car la mise en mouvement des hommes par leurs passions permet la
mise en mouvement de l’histoire par leurs actions. Les passions sont le
moteur de l’histoire. C’est en voulant réaliser les passions des hommes que
l’humanité prend conscience de ses actions et cherche à les surmonter.

CHAPITRE 3 : l’expérience de la conscience des peuples comme principe


de liberté.

10
Friedrich HEGEL, la raison dans l’histoire, op.cit. PP.108-109

14
L’expérience de la conscience des peuples comme principe de liberté
renvoie à l’idée selon laquelle « les Esprits des peuples sont les chainons dans
le processus par lequel l’Esprit parvient à la libre connaissance de lui-
même »11 En effet, pour que les peuples soient libre, il faudrait qu’ils passent
par l’expérience de leurs actions, et qu’ils prennent conscience de leurs
erreurs afin d’être libre. Un peuple libre, c’est un peuple qui est passé par la
médiation de l’en-soi et du pour-soi. Et cette médiation n’est rien d’autre que
l’expérience de la non liberté ; car pour savoir que le feu brule, il faudrait
nécessairement passer par l’épreuve du feu. En un mot l’humanité doit se
bruler afin d’être libre.

Hegel nous dit qu’« en tant qu’Esprit l’homme n’est pas un immédiat
mais essentiellement un être qui retourne à soi. Ce mouvement de médiation
est un moment essentiel de l’Esprit »12. Car la médiation est le passage sûr
pour parvenir à la liberté. Le vrai est conditionné par le faux ; le positif est
conditionné par le négatif. L’histoire humaine est le théâtre de la
conflictualité et cette conflictualité a beau être vécue par l’humanité comme
une douleur, mais elle reste le seul chemin par lequel l’esprit peut passer pour
se révéler. Si l’histoire est rationnelle, c’est dans la mesure où le chao des
passions humaines a un but et nous fait accéder à la conscience que nous
sommes l’histoire, à la conscience que nous sommes l’esprit, et que l’absolu
nous tend la main.

DEUXIÈME PARTIE : L’ÉVOLUTION DE LA


CONSCIENCE DE SOI : FONDEMENT DE L’EXISTENCE
HUMAINE.

Cette seconde partie de notre travail, consistera à montrer que le


surgissement de la conscience selon Hegel est le principe directeur de
11
Friedrich HEGEL, la raison dans l’histoire, op.cit. P.85.
12
Idem, P.78

15
l’existence. Et cette conscience va passer par plusieurs étapes avant de se
savoir lui-même réel en-soi et pour soi.

CHAPITRE 1 : Le dévoilement de la conscience chez Hegel comme principe


directeur de l’existence.

L’évolution de la conscience de soi va passer par trois phases qui


sont : l’esprit subjectif, l’esprit objectif et l’esprit absolu. Nous sommes dans
la philosophie de l’esprit. C’est dans la philosophie de l’esprit que la
conscience qui se présentant comme esprit subjectif va entrer en soi pour se
saisir comme conscience de soi. Pour dire que l’âme doit avoir conscience de
soi car c’est en ayant conscience de soi que nous entrons maintenant dans la
psychologie, c’est-à-dire l’individu. Le sujet s’étant saisi en-soi va se donner
maintenant comme monde, il doit s’objectiver ; et dans son objectivation, il
produit le monde politique dans lequel nous vivons. C’est ce que Hegel appel
l’esprit objectif.

Dans l’esprit objectif, nous sommes maintenant dans notre monde,


c’est-à-dire la (société civile). Pour Hegel, la société civile se donne comme
le monde des intérêts égoïstes car dans cette société tout ce qui prévaut, ce
sont les intérêts égoïstes, le calcul. Et dans cette société tout est réguler par la
main invisible d’Adam Smith. Cette société doit être éduquée par l’Etat ; Car
l’Etat chez Hegel est une disposition d’esprit éthique. Il n’y a de liberté que
dans un Etat rationnel. L’Etat rationnel, c’est l’être-là de la liberté dans son
effectivité la plus accomplit. En clair, l’esprit doit se libérer du monde. Nous
tombons maintenant dans l’esprit absolu.

Dans l’esprit absolu, nous avons entre autre la religion. Selon Hegel,
la religion est la représentation de l’absolu sous forme imagée c’est-à-dire
sous la forme de l’imagination et du mythe. L’absolu devient une
représentation mythique et imaginaire dans la mesure où les hommes
s’imaginent que Dieu est logé quelque part et que c’est lui qui décrit dans sa
forme la plus achevée. Mais Hegel n’est pas de cet avis car pour lui, l’esprit

16
absolu doit se décrire de façon conceptuelle. Raison pour laquelle il affirme
que «c’est seulement comme science, ou comme système, que le savoir est
effectivement réel, et c’est seulement ainsi qu’il peut être présenté »13 pour
dire que la philosophie est le moment de l’achèvement de l’esprit absolu.
Nous devons penser notre temps en concept.

CHAPITRE 2 : l’évolution de l’esprit humain.

Hegel voyait dans l’évolution de l’esprit humain, trois stades qui


permettent à l’esprit de se réaliser. Nous avons entre autre l’Art, la Religion
et la philosophie.

Selon Hegel, l’art c’est la représentation sensible de l’absolu, c’est


l’esprit qui se manifeste sous un aspect sensible. C’est le rapport au corps, à
la sensorialité, à la matière. En un mot, l’art c’est l’enfance de l’humanité.
L’enfant n’est-il pas celui qui cherche à connaitre le monde à travers ses
sens ? Heidegger ne dit pas le contraire lorsqu’il affirme que : « l’essence de
l’art, c’est la vérité se mettant elle-même en œuvre »14. Pour Heidegger,
l’œuvre d’art est un mode de dévoilement de l’être, c’est-à-dire que l’art
expose, dévoile ce que sont les choses dans leur essence. Cependant, L’art va
se saisir dans le second moment comme religion.

La religion, c’est l’esprit qui se manifeste sous la forme de la foi.


C’est le rapport aux sentiments, à l’expérience intime et à la représentation.
C’est l’adolescence de l’humanité. L’adolescent qui vit ses premières
expériences intimes, qui aime, qui espère, qui doute. En clair, selon Hegel la
religion est la vie du cœur car elle favorise le bonheur ; elle console les
opprimés et soulage les âmes meurtries, affligées. Il affirme en disant que
« Dans la religion se dissipent tous les soucis, l’homme se sent heureux ».

13
Friedrich HEGEL, La phénoménologie de l’esprit, op.cit. P.22.
14
Martin HEIDEGGER, Chemins qui ne mènent nulle part, traduction par G.BROKMEIER, Paris,
Gallimard, 1962, P.24.

17
Autrement dit, la religion procure une existence heureuse, elle fait disparaitre
tous les soucis.

Enfin, nous avons la philosophie. La philosophie, c’est l’accès aux


concepts ; C’est-à-dire la raison. L’âge de raison est le dépassement sensoriel
et de l’affectif. Nous entrons maintenant dans la rationalité et dans la liberté.
En effet, comprendre que l’histoire est le lieu de déploiement de la raison
chez les hommes, c’est comprendre que plus l’histoire progresse, plus nous
progressons vers la conscience. Plus les hommes se rapprochent de l’esprit,
plus l’esprit se rapproche des hommes jusqu'à finir par ne faire qu’un.

CHAPITRE 3 : L’individualité se sait elle-même réelle en-soi et pour-soi.

L’individualité selon Hegel est la catégorie ayant conscience de soi.


Or la catégorie est l’unité de la conscience de soi et de l’être. En un mot,
l’individualité est une totalité concrète, une compénétration des dons et des
capacités (l’en-soi) et du principe de l’opération (l’individualité elle-même).
Cette individualité quoi qu’on dise est une individualité qui a conscience
d’elle-même car elle est le tout d’en-soi. Elle a déjà fait l’expérience de son
être autre et est revenue à soi en tant que conscience effective. Hegel affirme
que « La conscience de soi a pour objet propre la pure catégorie même, ou
elle est la catégorie devenue consciente d’elle-même »15. C’est en ayant
conscience de soi-même que l’individu ne comparait plus devant son monde
trouvé mais il se développe à l’intérieur de la conscience de soi comme
moment transparent.

15
Friedrich HEGEL, la phénoménologie de l’esprit, op.cit. P. 323.

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