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: LA NATURE DE L’HOMME
Chapitre-I : QU’EST-CE L’HOMME ?
2) Méthode de la philosophie
La méthode, c’est le cheminement de la recherche. Il s’agit d’un
ensemble des règles et de procédées qui permettent à coup sûr le progrès du
savoir et l’établissement de la vérité.
a) La méthode réflexive
Dans le but d’établir ou construire de concept ou de pensée, la
philosophie utilise « la réflexion » moyennant de l’esprit ou de la raison. Cette
réflexion philosophique se présente comme un va-et-vient permanent de la
question à la réponse et de la réponse à la question. Elle est essentiellement
critique, car elle porte à son plus haut degré de l’esprit critique. Tout doit être
examiné, discuté et évalué.
Réfléchir, c’est aussi ouvrir les yeux à un monde qui dépasse les
apparences, car ces dernières sont réputées trompeuses
Il faut cependant distinguer, l’esprit critique de l’esprit de critique.
Esprit critique : c’est l’esprit qui critique pour améliorer les choses
et en tirer des leçons.
Esprit de critique : ici, on critique tout simplement pour le plaisir de
critiquer, de détruire, sans chercher à construire, à proposer des solutions.
b) Le questionnement
La philosophie est une interrogation sur le réel. On ne peut apporter une
réponse convenable qu’après s’être suffisamment interrogé, qu’après avoir posé
les bonnes questions, d’où le questionnement. Le travail philosophique
commence par le doute et douter, c’est poser des questions, poser les bonnes
questions. La problématique d’un sujet est un doute organisé.
3) L’esprit philosophique
L’esprit philosophique désigne l’ensemble des qualités intellectuelles
et morales nécessaires pour pratiquer ce qu’on appelle un véritable
philosopher. Cet esprit philosophique est caractérisé par un certain nombre
d’éléments :
a) L’esprit d’étonnement :
S’étonner, c’est s’émerveiller. L’étonnement est une attitude située entre
l’ignorance et la connaissance. Quand on s’étonne, on veut en savoir plus. Sans
étonnement, il n’y a pas de question, de recherche, et sans recherche, il n’y pas
d’invention.
D’après ARISTOTE : « C’est l’émerveillement qui poussa les hommes
à philosopher ».
Pour Karl JASPERS, l’étonnement est le début d’une prise de
conscience de l’ignorance, et comme tel, il pousse aussi à la recherche : « En
m’étonnant, je prends conscience de mon ignorance. »
b) L’esprit de doute :
Le doute est un manque de certitude, un soupçon, une méfiance quant à
la sincérité de quelqu’un. Le doute remet en cause les propos d’une personne,
vient là l’idée le sentiment d’incertitude. Etat de l’esprit quand nous nous
demandons si un fait est réel ou non, si une proposition est vraie ou non. Douter
n’est pas nié : la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu’on ne
sait pas.
Douter, c’est suspendre d’abord son jugement parce qu’on ne sait pas
encore ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Le doute est un procédé que la raison
conseille pour éviter les jugements hâtifs, les préventions ou préjugés, les
rumeurs, les idées toutes faites ou habitudes, …
Douter, c’est se poser des questions et ne pas accepter comme vrai tant
qu’on n’a pas pensé, tant qu’on n’a pas démontré. Ainsi, le doute conduit à
penser, c’est-à-dire à réfléchir, à raisonner, et la pensée à la certitude : « Je
doute, donc je pense. Je pense, donc je suis. » cogito, ergo sum.
Le doute méthodique est un concept philosophique élaboré par René
DESCARTES dans ses ouvrages Discours de la méthode et Méditations
métaphysiques. Il permet à l’individu de prendre conscience de sa propre liberté
et est la première étape vers l’accession au cogito, à savoir son existence en tant
que chose qui pense.
Le doute méthodique est donc un doute volontaire, raisonné et actif, qui
a pour but d’atteindre une certitude, sur laquelle pourra être reconstruit un
monde sûr et certain.
Cette méthode lui permettra de déduire que :
Les choses que nous percevons clairement et distinctement sont
vraies ;
Dieu existe. Son raisonnement est le suivant :
Je suis un être qui doute, un être imparfait, un être fini.
J’ai cependant en moi conscience de la notion d’infini.
Cette conscience doit provenir de quelque chose d’autre que moi-
même (puisque je ne suis qu’un être fini)
Ce « quelque chose » ne peut avoir qu’une nature infinie.
Cette nature infinie, cause efficiente de l’idée d’infinie, ne peut être
que Dieu.
Le doute sceptique, les sceptiques pensaient que la vérité était
impossible à déterminer et préconisaient l’épochè ou suspension définitive du
jugement. Le sceptique ne croit pas quelque chose de vrai. Il doute pour montrer
que tout est douteux, tout est incertain.
c) L’esprit critique
Critiquer, littéralement c’est passer au crible, donc soumettre à l’épreuve
dans le but de séparer le vrai du faux, le bien du mal, le beau du laid. Ne rien
affirmer comme vrai tant qu’on n’a pas fait une réflexion préalable, tant qu’on
n’a pas la preuve. Adopter une position critique, c’est ne pas se prononcer tout
de suite pour se donner les moyens d’examiner, d’apprécier, de juger et non
contredire, ni désapprouver automatiquement.
En philosophie, on critique les opinions, les préjugés, les théories
antérieures, les traditions transmises, le dogmatisme (vérité définitive), le
conformisme (respect des coutumes, des lois), les habitudes, les cultures, … On
critique aussi soi-même, son propre savoir (« connais-toi, toi-même). A cause de
cet esprit critique, les philosophes ont été souvent mal supportés par la société,
car considérés comme des obstacles à la marche normale de la société.
(SOCRATE, PLATON, MARX, …)
Il ne faut pas confondre avec l’esprit de critique qui consiste à critiquer
pour le plaisir de critiquer, de détruire, sans chercher à construire, à proposer des
solutions.
2) Caractéristiques :
a) Sur le plan théorique :
La curiosité intellectuelle. Un chercheur authentique sait que le
savoir que nous possédons n’est pas définitif, n’est pas achevé. Il est animé par
le désir de connaitre.
L’esprit critique : il faut savoir mettre en doute ce qui semble bien
installé dans la conscience commune, mais a bien des raisons d’être remis en
cause.
Exigence de preuve : c’est bien la marque de l’esprit scientifique
d’exiger des preuves d’une manière très spécifique, rigoureuses et démontrées.
b) Sur le plan pratique :
De l’indépendance du jugement. Le scientifique se prévaut d’une
indépendance d’esprit qui lui commande de ne pas dévier de la recherche de la
vérité qui est la sienne
Le désintéressement : c’est un esprit désintéressé, un esprit de
neutralité. L’intérêt personnel du savant ne prime pas. La science apparaît
comme impersonnelle, comme dénuée de profits personnels.
La probité intellectuelle : Celle-ci enveloppe une grande honnêteté,
le sens austère de la discipline, l’acceptation de ses limites. C’est le respect de la
déontologie de l’esprit scientifique.
c) Sur le plan social :
Le scientifique se doit d’être responsable car, par définition, il est au
service de la science qui est liée au destin de l’humanité.
2) Limites de la science :
a) La science devant les problèmes humains :
La science se limite au monde sensible (réel) ou physique et ne peut
résoudre que des problèmes purement physiques. Elle ne peut pas résoudre tous
les problèmes humains (la mort, la justice, la liberté, l’amour…)
De plus, la science va toujours de paire avec des effets secondaires.
b) Caractère provisoire des lois scientifiques
Les lois scientifiques ont un caractère provisoire jusqu’à ce que des
faits nouveaux découverts les contredisent. Cela veut dire que les lois
scientifiques ne sont pas absolues comme pensent les scientistes.
Elles sont aussi relatives, car elles varient selon les systèmes
scientifiques et le domaine d’application.
IV- PHILOSOPHIE ET SCIENCE
1) Divergence :
L’objet de la recherche scientifique est précis (ex : Météorologue :
météo). Il est plutôt difficile de dire de quoi parle la philosophie ! Personne ne
peut désigner immédiatement ce qui serait son objet.
La philosophie ne se définit certainement pas par un objet spécifique.
Elle naît à partir du moment où le savoir prend conscience de sa propre nature et
de ce qu’il est.
2) Le rapport entre la science et la philosophie :
Science et philosophie se complètent naturellement. Le scientifique
ou le philosophe ne peut pas travailler tout seul dans son coin. L’intelligence et
la sagesse ne se contredisent point.
La séparation de la science et de la philosophie est donc sur le fond
un préjugé. Alors prenons science et philosophie comme deux démarches
fondamentalement complémentaires.
2) La conscience morale :
La conscience morale comporte trois éléments : élément intellectuel,
élément affectif et élément volitif.
a) L’élément intellectuel : c’est celui qui juge et distingue les idées
de bien, de mal, de droit, de devoir, qui apprécie les comportements corrects les
dignités, …
b) L’élément affectif : est fait de sentiments : c’est l’attrait pour le
bien à faire ; c’est le sentiment de répulsion pour ce qui ne convient pas ; c’est le
mécontentement après l’acte ou le comportement incorrect qui se manifeste sous
forme de honte, de regrets, de remords, de repentir.
c) L’élément volitif : c’est celui de me mettre en phase avec mon
moi supérieur qui rejette les passions, les préférences, qui ne se contente pas de
ce qui est, mais qui me signale l’idéal à atteindre, qui me dit de devenir ce que je
dois être. En effet, la conscience morale énonce non ce qui est, mais ce qui doit
être, nan pas le réel, mais l’idéal, non pas l’existence, mais la valeur, non pas le
fait mais le droit, non pas ce que je fais mais ce que je dois faire, non pas ce que
tout le monde fait (estimé comme bien) mais ce que tous doivent accomplir (dire
la vérité, honorer les parents, aimer la patrie…).
Le bien et le mal sont des notions familières. Elles orientent nos
actions et nos jugements, faisant la part de ce qui mérite d’être poursuivi et
réalisé et ce qui mérite d’être condamné et empêché. On rapporte cette capacité
de distinction du bien et du mal à une faculté présente en tous : la conscience
morale
Ainsi, avoir la conscience morale signifie être conscient de
l’existence des règles morales qui harmonisent notre vie. Pour Emmanuel
KANT : « Faire le bien consiste à être conscient de règle de conduite au nom
du savoir vivre. »
3) Fondement de la morale
a) Conception innéiste : Elle consiste à dire que la conscience
morale est un attribut fondamental de la nature humaine. Il s’agit d’une voix
divine qui est innée à l’homme et lui permettant de bien agir. Ainsi,
ROUSSEAU le dit en ces termes : « Je n’ai qu’à me consulter sur ce que je
veux faire : tout ce que je sens être bien est bien, tout ce que je sens mal est
mal ». Cela veut dire que chaque individu a tout pour bien agir.
b) Conception sociologique :
A l’opposé de la conception innéiste, les sociologues pensent que
la conscience morale est prise comme un simple produit de la société. Pour
Emile DURKHEIM, la conscience est la voix sociale : « Lorsque la conscience
parle, c’est la société qui parle en nous ». « La morale commence là où
commence la vie du groupe ».
Justement, pour Stuart Mill et Spencer, la conscience morale est une
affaire d’éducation.
4) Problématiques sur les valeurs morales :
C’est la conscience qui juge en définitive le bien et le mal, qui fait les
jugements de valeur, donc avant tout, des appréciations subjectives (qui a
rapport au sujet, au moi conscient, personnel).
Nous appelons bien, l’objet ou la réalité auxquels nous attribuons une
valeur ; la valeur dépend de notre estimation personnelle. Le bien c’est ce que
nous préférons à toute autre chose. PLATON : « Le bien, c’est le suprême
désirable ». « Ny tsara dia izay irina fatratra »
Pour concevoir le bien de l’homme, il faut analyser la nature humaine
qui est faite d’une âme et d’un corps. D’où la conception d’une hiérarchie des
biens et des valeurs, en fonction de l’âme rationnelle et des degrés inférieurs de
son âme, proches des animaux.
Dans cette appréciation du bien et du mal, selon ROUSSEAU, notre
conscience est infaillible, car elle est l’expression de la « voix divine », de
l’« instinct divin » : c’est « un guide assuré » de l’homme ; « qui la suit obéit à
la nature et ne craint point de s’égarer ». (feon’Atra, fironana avy amin-
janahary, mpitarika azo antoka, izay manaraka azy dia mankatö ny voahary ary
tsy matahotra ny ho diso lalana.)
La conscience morale se présente donc d’abord comme autonome.
L’autonomie consiste à suivre sa propre conscience, à faire sa propre loi.
L’individu est fondamentalement convaincu de tel bien, telles valeurs, telles
obligations, …
En fait, notre conscience peut aussi être faussée, déviée, déformée,
essentiellement pour trois raisons :
- Il nous manque des connaissances et ignorons le bien : « Nul n’est
méchant volontairement » disait SOCRATE.
- Nous connaissons le bien mais nous sommes faibles et nous sommes
attirés par le mal.
- Enfin, nous connaissons le bien mais nous n’y croyons pas : « Le mal
est un certain bien ». Il s’agit donc d’avoir une conscience ouverte, lucide,
éclairée, bien instruite pour ne pas se tromper.
D’autre part, la conscience morale se présente aussi comme
hétéronome. L’hétéronomie consiste à recevoir la loi des autres. La loi de la
conscience transcende (dépasser, situer au-delà) la personne individuelle.
Le bien et le mal ne sont pas simplement des appréciations subjectives.
Ils sont aussi définis par les lois de la société, par les lois divines. Il y a des
valeurs sociales, des valeurs religieuses ou chrétiennes qui ne correspondent pas
nécessairement à celles de l’individu. La loi, par exemple, est l’expression du
bien commun au sein de la société.
5) LE PROBLEME DE LA LIBERTE
Pour le sens commun, c’est très simple être libre, c’est pouvoir tout
faire ce qu’on veut, comme on veut et quand on veut. Cela revient à dire : agir
sans aucune contrainte et refuser toutes les obligations. Or, il n’existe pas de
réalité humaine ni de société où l’on puisse vraiment faire tout ce que l’on veut.
QU’EST-CE QUE LA LIBERTE ?
a) Du point de vue politique :
Pour le bon fonctionnement de la nation, il existera toujours des lois à
suivre parce que sans cela, il n’y a pas de liberté. De toutes façons, plus on obéit
aux lois, plus on est libre. ROUSSEAU disait : « L’obéissance à la loi qu’on
s’est prescrite est liberté. »
Donc, en politique, ce n’est pas l’anarchie qui apparaît donc comme le
domaine de la véritable liberté mais l’ordre qui impose au sage une liberté bien
tempérée.
6) LA RESPONSABILITE
La responsabilité, c’est la capacité de répondre de ses actes, c’est-à-
dire de rendre compte de ses actes et d’assumer aussi les conséquences
heureuses ou malheureuses de ses actes. On distingue :
La responsabilité civile qui est l’aptitude ou l’obligation de réparer
les dommages causés à autrui par soi-même ou par une personne qui dépend de
soi, ou par un animal ou une chose qu’on a sous ses gardes.
La responsabilité pénale qui est l’aptitude à subir les peines ou les
châtiments prévus par la loi pour l’infraction commise.
La responsabilité morale qui est l’obligation de s’acquitter des
devoirs envers ceux dont on a la charge. Elle est renvoyée à la conscience du
devoir, à la divinité : les parents ont la responsabilité morale d’éduquer leurs
enfants, de les corriger si besoin.
La responsabilité peut engendre aussi une certaine angoisse. Cette
angoisse peut provoquer des réactions de fuite de la responsabilité ; on essaie
d’échapper à la responsabilité en faisant appel à un protecteur, à un bouc
émissaire, à Dieu, à une politique de l’Autriche (fermer les yeux et ne pas
chercher à savoir ce qui se passe).
Fuir la responsabilité, c’est renoncer à être homme, car « Etre homme,
c’est être responsable » SAINT EXUPERY. Accepter la responsabilité, c’est
grandir en humanité. En effet, la responsabilité oblige l’homme à se découvrir
toutes les possibilités cachées et à lutter jusqu’au bout.
Le vrai chef est celui qui prend des responsabilités et distribuer les
charges et place des responsables à chaque niveau, car tous sont des hommes,
c’est-à-dire responsable à des niveaux inférieurs. Chaque niveau prend ses
responsabilités.
La liberté morale est liée à la responsabilité. Si notre acte est
prédéterminé, personne n’est plus responsable de rien. Une limitation de la
liberté suppose aussi une limitation de la responsabilité. Comme la liberté
comporte un choix, elle peut être libérante (délivrant) ou aliénante, c’est-à-dire
aider à se libérer ou à devenir esclave.
But et fonction de la morale :
Les lois morales nous empêchent de faire le mal, elles nous exhortent
à faire le bien.
La morale, en tant que loi, est le garde-fou de chacun pour la vie
ensemble.
La loi morale est là pour régler la vie sociale, les relations et la
conduite sociale afin que tout le monde puisse vivre dans un climat de respect
mutuel dans la société.
7) LE DEVOIR ET LE DROIT :
a) Notion du devoir :
Le devoir, au sens moral, est l’obligation morale considérée en elle-
même et non par rapport à son objet. Il est souvent mis en relation avec le
BIEN. C’est le devoir lui-même qui est le bien, il n’a d’autres justifications que
lui-même.
L’idée de devoir suppose la liberté de celui qui fait son devoir. Elle
implique le libre arbitre, c’est-à-dire, la possibilité de choisir, d’accepter ou de
refuser. En d’autres termes, le devoir a besoin du concours de la raison, de
l’amour et de la morale.
Le devoir doit aussi être accompli en fonction des lois morales.
KANT a affirmé : « Le devoir est la nécessité d’accomplir une action par
respect pour la loi morale ».
b) Le droit :
Le droit, d’une façon générale, c’est ce qui est permis, c’est ce qui est
légitime. Le droit est fondamentalement une notion morale. Il se distingue du
devoir en ce sens que le devoir est strict. Le devoir m’oblige à accomplir tel
acte. Le droit est plus large. Le droit, c’est ce qui n’est pas interdit. Le devoir
semble contraindre la liberté tandis que le droit semble protéger cette liberté,
lui fournir des occasions d’exercices. Par opposition au devoir, le droit est un
pouvoir, « un pouvoir moral », c’est-à-dire un pouvoir conforme à des règles.
Le droit est aussi un sentiment moral très fort, caractérisant ce que ma
conscience me permet de faire et m’autorise à revendiquer.
Le droit naturel : Au sens général, le droit naturel est le droit qu’a
tout homme en tant qu’homme, et non en tant que membre d’une société. Il
résulte de la nature humaine ou inscrit dans la nature de l’homme.
Droit positifs : Est construit par la volonté humaine, issu d’une
convention, soit privée ou publique. Il relève donc d’un pacte entre individus ou
d’un accord commun.
Fondement du droit :
Conception empiriste : Pour les empiristes, le droit vient de la
force, du mérite, de la puissance et de la capacité intellectuelle. C’est ainsi que
Jean Jacques ROUSSEAU a dit : « Le droit est à la mesure de la force et de la
ruse ».
Conception sociologique : Le droit est un produit social. C’est-à-
dire que le droit vient de la conscience collective. (Emile DURKHEIM)
Conception rationaliste : Pour Emmanuel KANT, l’homme est
rationnel par nature. Et le droit moral vient de la raison, puisque c’est la raison
qui guide toutes les activités de l’homme.
LA DEMOCRATIE
1-Définition : Etymologiquement, le mot « démocratie » vient de
deux mots grecs : « démos » (peuple) et « cratos » (pouvoir). La démocratie
signifie donc pouvoir du peuple.
Littéralement, la démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple
et pour le peuple (LINCOLN). Ainsi, le pouvoir appartient au peuple et est
exercé par le peuple pour le peuple qui est souverain.
En démocratie, tous les citoyens sont égaux en principe en droits
comme en devoirs. Il n’y a pas d’inégalités de naissance, de race, de religion, …
Personne ne peut exercer l’autorité, commander, c’est-à-dire être au-dessus des
autres que par le consentement des citoyens qui lui délèguent le droit de
commander, c’est-à-dire au moyen des élections et durant un mandat déterminé
( 4 , 5, 7 ans)
A-DISSERTATION PHILOSOPHIQUE
I- INTRODUCTION :
1) Forme :
Il faut avant tout mentionner le sujet à traiter (Recopier le sujet)
L’introduction constitue un seul paragraphe ; donc il ne faut pas
aller à la ligne à l’intérieur de l’introduction.
Pas de citation dans l’introduction.
Sauter deux lignes avant de passer au développement
2) Fond :
L’introduction de la dissertation est composée de quatre étapes :
Phrases introductives
Annonce du sujet : courtes phrases introductives et sujet à
reproduire intégralement. (les phrases introductives ne sont pas une solution au
problème qu’on va encore poser.)
La problématique : il s’agit ici de tirer un problème qui touche le
fond du sujet. Transformer la question posée à un problème philosophique. La
problématique peut se présenter sous forme d’une ou deux ou même de trois
questions : question principale et questions dérivées.
L’annonce du plan : le plan du corps du devoir peut être annoncé
sous forme de phrase synthétique (ou phrase au rythme tertiaire qui reflète
toujours le problème à résoudre) ou de questions : les deux ou les trois autres
questions-questions dérivées – qui découlent de la question principale de la
problématique.
Il faut éviter de présenter un plan absurde ou contradictoire tel
que : d’abord, l’homme est libre ; ensuite, l’homme n’est pas libre et enfin cela
dépend de cas.
Il convient de souligner qu’il n’y a qu’un seul plan. De ce fait, il
faut éviter d’annoncer le plan du développement de manière suivante : « Nous
allons voir ou suivre les plans suivants… », en malagasy « hojerentsika ireto
drafitra ireto… »
NB : même dans un sujet-question, il y a toujours une problématique.
Le sujet n’est pas la problématique, il faut y découvrir le problème
philosophique que l’on va résoudre. L’analyse du libellé du sujet – surtout les
mots-clés, leurs sous-entendus et leurs présupposés, et aussi les mots de liaison
– permettra au candidat de dégager facilement la problématique.
II- DEVELOPPEMENT :
1) Forme :
Le plan doit être dialectique : « THESE – ANTITHESE –
SYNTHESE » et bien équilibré.
Nul n’est besoin d’annoncer au début du développement la thèse qui
a été déjà annoncée dans l’introduction. Passer tout de suite à l’explication.
Chaque partie du développement contient deux ou trois paragraphes
au minimum (une idée par paragraphe).
Il faut aller à la ligne à la fin du paragraphe.
Ne pas abuser de l’usage de citation ; une citation pour chaque partie
du corps du devoir est largement suffisante.
Un devoir dépourvu de références philosophiques (doctrine,
philosophe, citation) n’est pas considéré comme une vraie dissertation
philosophique.
Pour un devoir rédigé en malagasy, les citations traduites en cette
langue ne sont pas acceptées (bien souvent les traductions ne sont pas
correctes) ; ainsi, on recommande aux élèves de présenter les citations en
français.
Il est nécessaire d’utiliser une phrase de transition entre les parties :
entre la première et la deuxième partie et entre la deuxième et la troisième partie
du corps du devoir. Cela veut dire qu’il est nécessaire de résumer, en une seule
phrase, toutes les idées avancées dans la partie traitée, c’est ce que nous
appelons « conclusion partielle », et annoncer ensuite la partie suivante avec
une phrase affirmative ou interrogative. Cette phrase et celle qui a été utilisée
dans l’introduction pour l’annonce du plan, reflètent la même idée, mais il faut
éviter la redite. (Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de répétitions dans les
copies corrigées cette année).
Pour la conclusion partielle, éviter aussi le style comme ceci, à titre
d’exemple : « Nous avons vu l’importance de la science et maintenant nous
allons montrer la nécessité de la science philosophie », sans préciser ce que c’est
cette importance de la science.
Sauter deux lignes avant de passer à la conclusion.
2) Fond
Le développement constitue la résolution du problème ou la
démonstration de la solution de la problématique.
Il est important d’apporter une explication claire aux notions
essentielles du sujet dans le premier paragraphe de la thèse. Cela peut aider à
bien soutenir la thèse ( la première thèse).
L’antithèse, c’est la critique de la première thèse en faveur d’une
thèse nouvelle qui n’est pas nécessairement son exact contraire.
La synthèse a pour objet de résoudre les contradictions entre les deux
premiers points de vue. Ainsi, montrer d’abord en quoi ces deux premiers points
de vue sont particuliers et partiels, malgré leur bienfondé. Ensuite, essayer de
trouver un autre point de vue qui permettra de résoudre ces contradictions. En
un mot, la synthèse est le dépassement des contradictions se trouvant entre la
thèse et l’antithèse.
La vraie synthèse n’est pas un compromis ou « marimaritra
iraisana » ; elle n’est pas non plus une « fandravonana ». Ainsi, la formule « ho
fandravonana izay rehetra izay », pour annoncer la synthèse que nous avons
malheureusement vue dans la plupart des copies traitées en malagasy ne sera
plus acceptée.
Le terme plan dialectique, Thèse –Antithèse-Synthèse, est trop
souvent pris au pied de la lettre et qu’il conduit les candidats à faire un plan
absurde. Afin d’éviter ce genre de problème, il serait mieux de suivre le modèle
de raisonnement suivant qui reflète toujours la progression des idées exigées aux
candidats suivant le plan dialectique : OUI – MAIS - DONC ( au lieu de OUI –
NON- OUI et NON ou ça dépend).
Les candidats doivent mentionner dans la ou les phrases de
transitions, de manière succincte, mais claire, ce qu’il va expliquer dans la
synthèse.
La synthèse ne doit pas en effet être ni trop longue ni trop brève. Les
trois parties qui constituent le développement doivent être proportionnelles.
NB : tous les sujets-questions et tous les sujets citations suivis des
questions : « qu’en pensez-vous ?, « êtes-vous de cet avis ? » etc, nécessitent
une discussion : thèse, antithèse et synthèse, sauf le sujet citation suivi de la
mention « Expliquez… ? ».
III- CONCLUSION
1) Forme :
Comme l’introduction, la conclusion constitue un seul paragraphe.
La question d’ouverture souvent placée à la fin de la conclusion n’est
pas exigée.
2) Fond :
La conclusion n’est pas seulement le résumé du développement ;
c’est plutôt une sorte de synthèse finale. C’est là où l’on doit répondre, de façon
définitive, à la problématique. Il est opportun d’avancer le point de vue
personnel dans la conclusion. Sans pour autant utiliser le pronom personnel
« je » et d’autres expressions qui renforcent la subjectivité comme « à mon
avisé, « d’après moi », etc.
II- DEVELOPPEMENT
1) Forme :
a- Etude ordonnée du texte
Les différentes parties du développement qui reflètent les différents
moments du texte et l’intérêt philosophique du texte doivent être bien distinctes.
Il faut également bien séparer l’étude ordonnée en deux ou trois
paragraphes, suivant les moments ou les thèmes du texte.
Il faut donc utiliser des phrases de transitions pour relier les
différentes parties du devoir.
En insérant les phrases du texte dans son explication, l’élève ne doit
pas mentionner les lignes. Par exemple, il ne faut pas écrire : l’auteur dit à la 1ère
ligne du 2ème paragraphe…
b- Intérêt philosophique :
L’intérêt philosophique se situe après l’étude ordonnée,
Celui-ci constitue une partie bien distincte.
Cette partie peut être formée d’un ou deux ou même de trois
paragraphes (une idée par paragraphe). Tout dépend des idées découvertes par
l’élève. Une idée est acceptable.
2) Fond :
a- Etude ordonnée :
Il s’agit ici d’expliquer d’une manière argumentée, le texte tout entier
(argumentation avec les phrases du texte).
Il faut donc introduire les phrases ou les citations du texte dans
l’explication, mais il est maladroit de commencer et de terminer un paragraphe
par une phrase du texte. Une phrase ou citation du texte doit être précédée et
suivie d’un commentaire ou d’une explication.
Eviter autant que possible d’introduire d’autres citations dans cette
partie.
L’élève doit toujours être fidèle au texte, tout en observant son ordre
logique.
b- Intérêt philosophique du texte
Dégager l’intérêt philosophique d’un texte signifie montrer la qualité
de la réponse apportée par l’auteur au problème posé. Il faut se souvenir que le
texte est une solution à un problème. Ainsi, l’élève doit centrer son intérêt sur :
• L’expression ou les concepts philosophiques issus du texte,
paragraphe de cette partie sans pour autant affirmer qu’il est totalement
dépourvu de valeur.
D’autres citations sont ici acceptées, mais il ne faut pas en abuser.
III-CONCLUSION
1) Forme :
Comme l’introduction, la conclusion constitue un seul paragraphe.
Elle ne doit pas être trop longue.
2) Fond :
La conclusion n’est pas un simple résumé du devoir. Certes, il est
nécessaire de résumer toutes les idées avancées dans le corps du devoir, y
compris la critique faite, dans l’intérêt philosophique, mais l’élève est
également tenu de présenter son point de vue personnel, à ce stade.