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Première partie 

: LA NATURE DE L’HOMME
Chapitre-I : QU’EST-CE L’HOMME ?

Introduction : La discussion sur la nature de l’homme tourne autour de


deux questions suivantes :
Qu’est-ce que l’Homme ? ou quelle est la nature de l’homme ?
Comment jouit-il de sa nature ?
Nous allons résumer en quelques lignes les cinq réponses possibles à ces
questions.
1) La vision sociologique de l’homme :
La sociologie est l’étude de la société, la science des phénomènes
sociaux, c’est-à-dire, la science des faits sociaux.
Pour le sociologue, l’Homme n’est lui-même que dans et par la société.
A l’état naturel et à la naissance, il n’a que la forme physique de l’être humain.
Par l’éducation, par l’apprentissage de la vie en société, par son influence, il
devient un véritable homme : il retient les habitudes et les besoins de l’être
humain. Donc on peut dire que l’homme est un être social.
FICHTE : « l’homme n’est vraiment homme que parmi les hommes »
AUGUSTE COMTE : « Tout en nous appartient à la société, car tout vient d’elle. »
Henri SALVAT : « On ne nait pas homme, on le devient. »

2) La vision morale de l’homme :


Les moralistes pensent et affirment que La vraie nature de l’homme se
trouve dans l’état naturel à la naissance où il est à la fois bon, libre et heureux.
Pour eux, l’homme est innocent. Mais La vie en société corrompt cette bonté
naturelle.
Par l’éducation morale, l’homme doit retrouver ou conserver sa bonté,
même s’il doit vivre avec ses semblables.
D’après JEAN JACQUES ROUSSEAU : « L’homme est naturellement
bon par nature mais la société qui le déprave. »
Pour Emmanuel KANT : la discipline transforme l’animalité en
humanité ».

3) La vision théologique de l’homme :


L’homme est une créature divine, créée à l’image de Dieu. Il est doué
d’intelligence, de puissance et de volonté. Il est à la fois bon et heureux à l’état
naturel.
Or, par la désobéissance à la loi divine, sa nature est corrompue. Par la
recherche du pardon, la fidélité à l’amour de Dieu et en vivant sa parole,
l’homme retrouvera la bonté perdue.
Saint Thomas D’ACQUIN disait : « Nous naissons homme ».

4) La vision scientifique de l’homme


L’homme est un être vivant doué d’intelligence et d’un langage articulé,
rangé parmi les mammifères, d’ordre primates, d’une station verticale, des
mains préhensibles et d’un cerveau volumineux. En dépassant sa nature
biologique, par la recherche de la jouissance sensible et des biens matériels, il
vit son humanité.
ARISTOTE : « L’homme est un animal raisonnable »

5) La vision philosophique de l’homme :


La philosophie est une activité de connaissance basée sur la méthode
réflexive dont la raison d’être est d’aider l’homme à connaître afin qu’il puisse
déterminer la meilleure forme de conduite à suivre.
La philosophie a sa propre vision sur l’homme :

- L’homme est un être pensant : La pensée est une activité spécifique


distinguant l’homme de l’animal. L’homme éprouve des sensations, perçoit,
imagine, se souvient. Tout cela, il le fait et il sait qu’il le fait. Il en a conscience.
Avec la conscience, nous avons la forme supérieure de la connaissance
humaine : l’homme pense.
Qu’est-ce que penser ? Pour René DESCARTES : « Toutes les
opérations de la volonté, de l’entendement, de l’imagination, des sens sont des
pensées». C’est par la faculté de penser, l’esprit, que l’homme est éminemment
respectable. Blaise Pascal confirme cette vision en disant : « Pensée fait la
grandeur de l’homme ». « Toute notre dignité consiste dans le pensée ».
Littéralement, penser c’est penser le pour et le contre pour bien comprendre.
Selon Platon, la pensée est un moyen d’accéder à la vérité, il faut
aborder chaque chose. Pour lui, la pensée est « un dialogue intérieur et
silencieux de l’âme avec elle-même ».

- L’homme est un animal raisonnable : Selon Aristote, l’homme est


un être doué de la raison. La raison est une faculté qui a plusieurs significations :
 C’est d’abord une faculté de connaître. Nous connaissons le
monde non seulement avec les sens, mais aussi avec la raison. Elle est capable
de dénoncer les illusions sensibles, d’analyser les faits, les comportements, de
rendre compte des causes qui les produisent. Elle recherche leur « raison
d’être » ou leur cause. D’où la raison est aussi principe d’explication.
 C’est aussi la faculté de raisonner, c’est-à-dire, la faculté de
combiner logiquement des concepts et des propositions. Le discours est une
pensée qui, au lieu d’être immédiate, comme l’intuition, utilise la médiation du
langage. La forme achevée du discours est le raisonnement (déduction,
induction, analogie…) qui consiste à enchainer logiquement des jugements afin
d’aboutir à une conclusion.
 C’est enfin la faculté de bien juger, c’est-à-dire, la capacité de
discerner le bien du mal, le vrai du faux. L’entendement qui juge et qui conduit
au vrai s’appelle raison. Tout homme normal est capable de « reconnaître
certaines propositions pour vraies ou fausses, d’apprécier des différences de
probabilité, de distinguer un mieux et un pire dans l’ordre de l’action ou de la
production ». André Lalande.
 DESCARTES, appelle aussi la raison « le bon sens » qui nous
rend homme et qui nous distingue des bêtes, parce qu’elle nous permet de bien
appliquer notre esprit (actions raisonnables), d’indiquer le droit chemin, de
pratiquer les vertus et de nous éloigner des vices. La raison ou le bon sens
constitue le propre de l’homme et, étant également réparti chez tous les hommes
fonde leur égalité, leur dignité au-delà de leurs différences naturelles ou
sociales : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Descartes.
 D’après HEIDEGGER : « L’Homme est le seul animal qui
s’interroge sur son destin ». Il peut atteindre et attendre d’une façon réfléchie
son avenir. Mais, cette attente réfléchie est aussi la source profonde de souci et
de peines que l’avenir incertain fait surgir. Tout se passe comme si l’Homme
était le seul être vivant qui voulait la souffrance.

- L’homme est composé de corps et âme : L’homme est composé de


deux substances : une substance matérielle, le corps, et une substance spirituelle,
l’âme. Mais les relations entre l’âme et corps varient suivant les philosophes.
Selon Platon, un idéaliste et un dualiste, l’âme, principe de la pensée
est immortelle. Elle existe indépendamment du corps. Elle fait l’essence de
l’homme. Elle a déjà eu connaissance de toutes les choses dans le monde des
âmes ou des idées mais en tombant dans un corps, elle est devenue prisonnière
du corps et a tout oublié. Il s’agit de rappeler les souvenirs oubliés et de se
liberté de cet emprisonnement du corps : la connaissance est une réminiscence et
« philosopher, c’est apprendre à mourir ». En effet le corps, par ses tendances,
caprices passions qui veulent avoir des satisfactions illusoires, prend les images
pour des réalités. Pour accéder à la vérité, il faut alors penser avec « son âme
toute seule et toute pure » et recourir à la dialectique ( s’ élever au monde des
idées et remettre en question les acquis…).

Chapitre-II : LA PHILOSOPHIE GENERALE


I- QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE ?
1) Sens étymologique:
La philosophie fut apparue au VIIè siècle avant notre ère. Le grand
mathématicien et astronome THALES fut le premier à fonder une école
philosophique dans la IONIE (Région d’Asie Mineure, Turquie actuelle), plus
précisément dans la ville de Milet.
Cependant, la paternité du mot « philosophie » est attribué à
PYTHAGORE de Samos (570-500 av. J-C), un mathématicien et philosophe.
Quelqu’un avait demandé à PYTHAGORE sur quel art il s’appuyait. Il
répondit : « je suis philosophos » qui peut vouloir dire : « je suis quelqu’un qui
aime la sagesse ». Du « philosophos » vient le substantif « philosophia » qui
comprend lui-même de deux mots grecs : « philia » et « Sophia » qui signifient
respectivement « amour » [du verbe grec « PHILEIN » aimer] et « sagesse ».
Littéralement le « PHILOSOPHIE » se traduit en « amour de la sagesse ».
a) L’amour est un désir
L’amour est un thème éminemment philosophique. Le BANQUET ET
PHEDRE de PLATON met en scène plusieurs personnages censés donner
chacun à leur tour leur vision de l’amour, sur sa nature et sur sa définition.
SOCRATE, il soutient la thèse suivante : l’amour est désir de l’objet.
On ne désire que ce dont on manque. Celui qui aime ne détient pas l’objet de
son désir. C’est pourquoi SOCRATE affirme : « Ce qu’on a pas, ce qu’on
n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour ».
b) Notion de sagesse
La sagesse a essentiellement deux sens : sens gnoséologique, c’est-à-
dire sagesse théorique, connaissance, science et sens moral, c’est-à-dire
sagesse pratique, conduite sage, raisonnable.
- Sens gnoséologique : sagesse théorique 
La sagesse est d’abord un ensemble de savoirs sur la vie humaine et sur
la nature, donc une connaissance, une science, une recherche rationnelle.
A l’origine, philosophie et science sont pratiquement synonymes. Les
philosophes sont aussi des savants : PYTHAGORE, mathématicien et
philosophe ; SOCRATE reconnu par la Pythie de Delphes (Prêtresse
d’Apollon, qui rendait des oracles à Delphes) comme le plus savant de la terre ;
PLATON, mathématicien et philosophe ; ARISTOTE, biologiste et
philosophe.
La philosophie est à l’origine un effort de l’esprit pour connaitre tous
les phénomènes du monde : naturels, physiques, sociaux, mentaux et mêmes
métaphysiques. Les premiers philosophes ambitionnent le savoir total :
« J’appelle philosophe celui qui possède dans la mesure du possible la totalité
du savoir » ARISTOTE.

- Sens moral : sagesse pratique :


Le second sens de sagesse est moral, pratique : il s’agit de la meilleure
conduite possible à suivre dans la vie, résultant de la connaissance réflexive. La
sagesse consiste à avoir une conduite raisonnable c’est-à-dire, conforme à la
raison. L’action du sage est jugée bonne par la société.
D’ailleurs, la sagesse fait partie des quatre vertus cardinales : la sagesse
(savoir se conduire), la tempérance (entre l’excès et le défaut), le courage
(entre la lâcheté et la témérité) et la justice (la légalité et la légitimité). La
vertu, c’est ce qui fait l’excellence de l’homme, la disposition à faire le bien,
l’amour du bien, de la valeur.
La sagesse est aussi une attitude d’esprit qui donne à chacun ce qui lui
est dû. Elle est la capacité acquise d’utiliser ses connaissances et sa raison pour
porter des jugements raisonnables et pour faire ce qu’il faut quand il le faut.
Pour PLATON, l’homme juste ou sage est l’homme parvenu à cette
maîtrise de soi qui a toujours su distinguer le bien et le mal et qui a aussi réussi
à établir l’harmonie, non seulement en lui-même mais aussi avec ses
semblables.
Pour SOCRATE, la sagesse est marquée par la prise de conscience de
son ignorance. Donc, être sage signifie être conscient de son ignorance. « Je ne
sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ».
Cet aspect pratique, moral, de la philosophie n’a pas été négligé par la
plupart des grands philosophes car pour eux, la philosophie ne devrait pas rester
une simple activité spéculative, théorique. Aussi bien pour les idéalistes que les
matérialistes, la philosophie a d’abord un but pratique et humaniste.
TEXTE : « Ce mot de philosophie signifie l’étude de la sagesse. Par la
sagesse, on n’entend pas seulement la prudence dans les affaires, mais une
parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir, tant pour la
conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l’invention de tous les
arts ; (…). Afin que cette connaissance soit telle, il est nécessaire qu’elle soit
déduite des premières causes, en sorte que pour étudier à l’acquérir, ce qui se
nomme proprement philosopher, il faut commencer par la recherche de ces
premières causes, c’est-à-dire des principes (…).
Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont
métaphysiques, le tronc est la physique, les branches qui sortent de ce tronc
sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la
médecine, la mécanique et la morale ; j’entends la plus haute et la plus parfaite
morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le
dernier degré de la sagesse ». René DESCARTES, 1644,
Les principes de la philosophie, Œuvres philosophiques de
DESCARTES, Tome-I, Lettre Préface, pp.180, 192

2) Extension de sens du mot philosophie


Aujourd’hui, le sens du mot philosophie s’est beaucoup étendu et selon
les cas ses significations modernes sont plus ou moins proches du sens
étymologique.
a) La philosophie comme réflexion sur l’homme et le monde
La philosophie est aujourd’hui une réflexion approfondie et
systématique sur la totalité de l’existence humaine.
La réflexion est une activité de l’esprit qui remet en question les
connaissances qu’il possède. Il s’agit d’un mouvement de l’esprit sur soi et qui
s’interroge sur ses propres connaissances.
L’esprit reçoit des idées, des jugements, des préjugés, des théories
antérieures, des habitudes, des traditions… il ne les accepte pas tout de suite tels
qu’ils sont mais les médite, les critique, les analyse, les évalue, en pèse le pour
et le contre, fait des comparaisons avec le présent, des références avec le passé,
pose des questions sur l’avenir… Bref, il réagit personnellement et produit un
nouveau jugement, de nouvelles idées sur le sujet en question.
Cette réflexion est approfondie car elle veut aller jusqu’au fond des
choses, à l’essentiel, à la vérité, à la connaissance des causes premières. La
philosophie se veut être une explication fondamentale des phénomènes du
monde. Avec elle, l’homme veut comprendre le monde et son fonctionnement,
se situer par rapport à ce monde pour ne pas être étranger ou aliéné, comprendre
la signification de son existence dans ce monde.
Cette réflexion est systématique, c’est-à-dire qui appartient à un
système, à un ensemble où tous les éléments sont interdépendants et qui se fait
automatiquement à chaque fois qu’une chose se présente, et qui est effectuée
avec rigoureuse précision.
Enfin, cette réflexion porte sur la totalité de l’existence humaine, c’est-à-
dire sur l’homme lui-même, sur ses expériences personnelles ou collectives, sur
ses relations avec le monde, la nature, ses relations avec ses semblables, sur son
existence dans l’Au-delà, donc sur sa destinée, sur Dieu, l’immortalité… Bref,
l’homme est au centre de la réflexion philosophique. Finalement, qu’est ce qui
ne concerne pas l’homme, puisque tout peut être ramené à l’homme (monde,
nature, pensée, société…)
Pour KANT, les trois directions de la réflexion philosophique sont
énoncées par les questions : Que pouvons-nous connaitre ? Que devons-nous
faire ? Que pouvons-nous espérer ? Toutes les trois questions se ramènent à
quatrième question : QU’EST-CE QUE L’HOMME ?
L’acte de philosopher, c’est d’abord l’acte de réfléchir, une opération
de l’esprit avec une prise de conscience et une critique de la réalité et qui
implique non seulement la participation de la raison mais qui engage la totalité
de la personnalité du sujet, c’est-à-dire tout l’homme.
Comme activité de la réflexion, la philosophie se définit encore comme
le savoir des savoirs, la connaissance des connaissances, la science des
sciences, la synthèse de tous les savoirs :
C’est une connaissance ou une réflexion du second degré. En effet,
quelle que soit la nature du savoir (empirique, technique, scientifique,
intuitif…), la philosophie réfléchit encore sur ce savoir, sur son fondement, son
utilité, ses méthodes, ses découvertes et les conséquences de ses résultats.
b) La philosophie comme interrogation sur le réel
Il est important de souligner que le réel comprend à la fois le matériel et
le spirituel, le concret et l’abstrait, le visible et l’invisible. La spécificité de la
philosophie est de poser beaucoup de questions sur ce réel car les questions sont
les points de départs d’une véritable recherche.
« En philosophie, les questions sont plus essentielles que les réponses et
chaque réponse devient une nouvelle question ». KARL JARSPERS.
La philosophie ne pose pas n’importe quelles questions mais les
questions essentielles, sérieuses, notamment celles qui portent sur : la nature des
choses, l’origine et la causalité, le fondement et la raison d’être des choses, le
sens et la signification des choses, la finalité et la destinée : qu’est-ce que
l’homme ? D’où vient-il ? Où va-t-il ?, le monde ? Peut-on atteindre le
bonheur ? Qu’y a-t-il après la mort ?
Cette interrogation sur le réel, sur l’homme et le monde a pour but d’agir
sur le réel, d’améliorer la vie de l’homme et de la société, de transformer le
monde, c’est-à-dire de changer la forme du monde, de le rendre meilleur.
Changer le monde matériel par la connaissance, par la science et la technique ;
changer le monde spirituel car on a besoin de changer les mentalités des gens,
de rendre les hommes plus sages, plus raisonnables ; changer le monde social
car il y règne des injustices, des violences, des formes d’exploitation, de
dictature, des contradictions sociales… Bref, la philosophie a un but humaniste
et pratique : celui d’améliorer la vie de l’homme et la société, de développer.
c) La philosophie comme recherche de la vérité.
La philosophie est aussi une recherche rationnelle de la vérité. Quand on
fait une recherche, on fait un effort pour connaitre, pour découvrir et pour
retrouver quelque chose qu’on ne possède pas. Donc, recherche implique une
interrogation, une inquiétude, un travail de réflexion. La vérité est parfois très
difficile à trouver et à définir.
Selon les proverbes malgaches, « elle est tellement mince qu’il est
difficile de la trouver ». On peut la définir comme un reflet fidèle de la réalité
dans la conscience des individus. D’après SAINT THOMAS la vérité définit
comme une concordance parfaite entre la pensée et les choses, entre le jugement
et la réalité, entre la parole (ou le mot) et l’objet :
« La vérité est l’adéquation de l’intelligence et du réel ».
Évidemment cette concordance est difficile à réaliser tant que nous
sommes des hommes, car il y aura toujours un écart entre la pensée et la réalité.
Le préfixe « ad » souligne justement qu’on va vers l’équation sans y arriver
parfaitement. Dans ce sens, KARL JASPERS a dit : « La philosophie est la
recherche de la vérité et non sa possession ». Et pour ANDRE Vergez et Denis
HUISMAN, « le philosophe est plutôt le pèlerin de la vérité que le propriétaire
d’une certitude ».
On recherche la vérité parce que les idées sont habillées des mots qu’il y
a des langages flous, qu’il faut faire attention aux paroles : il y a celles qui
trompent (rumeur, publicité, propagande…), celles qui veulent faire du mal
(médisances, calomnies, diffamation…) celles qui endorment pour ne plus
réfléchir (idéologies, sophismes, presse écrite ou parlée…)
On recherche la vérité parce que les choses évoluent, le monde est en
mouvement, en devenir, les sociétés changent, les mentalités évoluent, les
problèmes apparaissent sous une autre forme : il faut adapter nos connaissances
car ce qui était vérité autrefois peut ne plus l’être aujourd’hui.
d) La philosophie comme un art de vivre, une recherche du
bonheur
La philosophie est aussi un art de vivre, une recherche du bonheur car la
sagesse n’est autre chose que l’art de mener sa vie vers le vrai bonheur, c’est-à-
dire le bonheur durable et qui ne trompe pas.
Nous recherchons tous le bonheur : « Tous les hommes recherchent
d’être heureux, même ceux qui se pendent ». disait PASCAL. Il est le souverain
du bien, fin suprême de toute activité humaine. « C’est la plénitude de l’être »
SPINOZA.
Si le plaisir est une sensation agréable, momentanée, liée au corps, à une
partie du corps, la joie est une satisfaction de l’être, plus intérieure, durable,
donnant rayonnement et dynamisme, fruit d’une lutte ardente. Le bonheur est un
état psychologique qui ne peut naître que de la justice, de la solidarité et de
l’accomplissement du soi. La philosophie essaie d’atteindre le bonheur par la
réflexion et l’action.
La véritable philosophie doit nous permettre d’avoir des principes pour
guider notre vie, des règles pour dicter notre conduite vers un perfectionnement.
Celui qui sait doit vivre mieux. On peut dire que la philosophie est inséparable
de la morale, d’un certain perfectionnement moral.
D’ailleurs Pour les Grecs, elle était avant tout une règle de vie et non un
jeu trop exclusivement spéculatif. Bref, la philosophie est un savoir en vue de la
sagesse morale, en vue du bonheur.
II- LA MISSION D’UN PHILOSOPHE
Pour comprendre ce qu’est un philosophe, on devrait méditer sur les
remarques suivantes :
PYTHAGORE : « Il ne conviendrait qu’à des dieux d’être parfaitement
sages ; les hommes ne peuvent être, tout au plus, qu’amis de la sagesse. »
SOCRATE « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ». C’est
la prise de conscience de son ignorance qui l’amène à chercher à savoir, à se
lancer dans une enquête auprès de ses concitoyens pour découvrir la vérité,
c’est-à-dire à philosopher. SOCRATE n’enseigne pas un cours sur la vérité ou
la sagesse mais il dialogue, pose des questions et fait réfléchir ses disciples, les
aidant à découvrir eux-mêmes la vérité qu’ils portent en eux, dans leur âme :
« connais-toi, toi-même ». la vérité, la sagesse, le bonheur est déjà en toi.
Il t’appartient de les chercher. Alors critique-toi toi-même, critique ton
propre savoir, ta propre conduite avant de critiquer les autres.

En effet, le philosophe est celui qui se donne à la recherche de la


moralité et du savoir. Il fait nous comprendre de comprendre nous-mêmes,
c’est-à-dire de connaitre le vrai sens de notre existence, le bien-être de l’homme.

III- SPECIFICITES DE LA PHILOSOPHIE


1) La philosophie et les autres formes de la culture :
La philosophie n’est pas la magie, car la magie est une croyance des
forces mystérieuses qui vise des buts bénéfiques (la magie blanche) et agit sous
l’influence des pouvoirs maléfiques pour faire du mal, provoque des maladies,
de malheur et même la mort (la magie noire). La philosophie a un désir de
maîtriser le monde comme la magie, ce n’est pas par des moyens
psychologiques mais par des connaissances purement rationnelles.
La philosophie n’est pas une religion car la religion c’est l’ensemble
de croyance et des rites qui relient, rattachent l’homme à la divinité ou des
choses divines. Elle est aussi le sentiment absolu de dépendance, de respect,
d’adoration devant les forces infinies, la puissance invisible, le surnaturel.
La philosophie rejette cette confiance aveugle, cette pure croyance, elle
veut chercher la vérité et met en doute les forces infinies, invisibles.
Elle n’est pas quelque chose collective comme la religion mais plutôt
personnelle, traite des questions métaphysiques, recherche la sagesse, le
perfectionnement de l’homme et apporte une certaine moralité.
La philosophie n’est pas la science car la science est l’ensemble des
activités de recherche dont le but est la connaissance rigoureuse, objective,
méthodique et rationnelle des phénomènes naturels et sociaux. Sa recherche est
basée sur l’expérimentation. La philosophie est plutôt subjective, plus théorique
que pratique. Elle concerne la totalité de l’être et non des objets particuliers. Elle
n’est jamais finie. Elle veut aborder les problèmes qui dépassent la science : les
problèmes sentimentaux, moraux, métaphysiques.
La philosophie n’est pas une technique car la technique est
l’ensemble des moyens artificiels et des procédés appris, mis en œuvre afin
d’obtenir des résultats utiles dans l’ordre de la vie pratique ou intellectuelle. La
philosophie n’est pas aussi efficace que la technique dans la transformation de la
nature, mais elle procure à l’homme la sagesse que ne peut lui donner la
technique malgré son pouvoir immense et elle réfléchit encore sur les
conséquences et les ravages humains causés par la technique.
La philosophie n’est pas l’art, car l’art est la projection du monde
intérieur de l’artiste, donnant aux choses une signification, créant de la matière
spirituelle : c’est une visée synthétique. La philosophie est un certain art, mais
art de réflexion, un art de vivre.

2) Méthode de la philosophie
La méthode, c’est le cheminement de la recherche. Il s’agit d’un
ensemble des règles et de procédées qui permettent à coup sûr le progrès du
savoir et l’établissement de la vérité.
a) La méthode réflexive
Dans le but d’établir ou construire de concept ou de pensée, la
philosophie utilise « la réflexion » moyennant de l’esprit ou de la raison. Cette
réflexion philosophique se présente comme un va-et-vient permanent de la
question à la réponse et de la réponse à la question. Elle est essentiellement
critique, car elle porte à son plus haut degré de l’esprit critique. Tout doit être
examiné, discuté et évalué.
Réfléchir, c’est aussi ouvrir les yeux à un monde qui dépasse les
apparences, car ces dernières sont réputées trompeuses
Il faut cependant distinguer, l’esprit critique de l’esprit de critique.
 Esprit critique : c’est l’esprit qui critique pour améliorer les choses
et en tirer des leçons.
 Esprit de critique : ici, on critique tout simplement pour le plaisir de
critiquer, de détruire, sans chercher à construire, à proposer des solutions.
b) Le questionnement
La philosophie est une interrogation sur le réel. On ne peut apporter une
réponse convenable qu’après s’être suffisamment interrogé, qu’après avoir posé
les bonnes questions, d’où le questionnement. Le travail philosophique
commence par le doute et douter, c’est poser des questions, poser les bonnes
questions. La problématique d’un sujet est un doute organisé.

3) L’esprit philosophique 
L’esprit philosophique désigne l’ensemble des qualités intellectuelles
et morales nécessaires pour pratiquer ce qu’on appelle un véritable
philosopher. Cet esprit philosophique est caractérisé par un certain nombre
d’éléments :
a) L’esprit d’étonnement :
S’étonner, c’est s’émerveiller. L’étonnement est une attitude située entre
l’ignorance et la connaissance. Quand on s’étonne, on veut en savoir plus. Sans
étonnement, il n’y a pas de question, de recherche, et sans recherche, il n’y pas
d’invention.
D’après ARISTOTE : « C’est l’émerveillement qui poussa les hommes
à philosopher ».
Pour Karl JASPERS, l’étonnement est le début d’une prise de
conscience de l’ignorance, et comme tel, il pousse aussi à la recherche : « En
m’étonnant, je prends conscience de mon ignorance. »
b) L’esprit de doute :
Le doute est un manque de certitude, un soupçon, une méfiance quant à
la sincérité de quelqu’un. Le doute remet en cause les propos d’une personne,
vient là l’idée le sentiment d’incertitude. Etat de l’esprit quand nous nous
demandons si un fait est réel ou non, si une proposition est vraie ou non. Douter
n’est pas nié : la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu’on ne
sait pas.
Douter, c’est suspendre d’abord son jugement parce qu’on ne sait pas
encore ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Le doute est un procédé que la raison
conseille pour éviter les jugements hâtifs, les préventions ou préjugés, les
rumeurs, les idées toutes faites ou habitudes, …
Douter, c’est se poser des questions et ne pas accepter comme vrai tant
qu’on n’a pas pensé, tant qu’on n’a pas démontré. Ainsi, le doute conduit à
penser, c’est-à-dire à réfléchir, à raisonner, et la pensée à la certitude : « Je
doute, donc je pense. Je pense, donc je suis. » cogito, ergo sum.
Le doute méthodique est un concept philosophique élaboré par René
DESCARTES dans ses ouvrages Discours de la méthode et Méditations
métaphysiques. Il permet à l’individu de prendre conscience de sa propre liberté
et est la première étape vers l’accession au cogito, à savoir son existence en tant
que chose qui pense.
Le doute méthodique est donc un doute volontaire, raisonné et actif, qui
a pour but d’atteindre une certitude, sur laquelle pourra être reconstruit un
monde sûr et certain.
Cette méthode lui permettra de déduire que :
 Les choses que nous percevons clairement et distinctement sont
vraies ;
 Dieu existe. Son raisonnement est le suivant :
 Je suis un être qui doute, un être imparfait, un être fini.
 J’ai cependant en moi conscience de la notion d’infini.
 Cette conscience doit provenir de quelque chose d’autre que moi-
même (puisque je ne suis qu’un être fini)
 Ce « quelque chose » ne peut avoir qu’une nature infinie.
 Cette nature infinie, cause efficiente de l’idée d’infinie, ne peut être
que Dieu.
Le doute sceptique, les sceptiques pensaient que la vérité était
impossible à déterminer et préconisaient l’épochè ou suspension définitive du
jugement. Le sceptique ne croit pas quelque chose de vrai. Il doute pour montrer
que tout est douteux, tout est incertain.

c) L’esprit critique 
Critiquer, littéralement c’est passer au crible, donc soumettre à l’épreuve
dans le but de séparer le vrai du faux, le bien du mal, le beau du laid. Ne rien
affirmer comme vrai tant qu’on n’a pas fait une réflexion préalable, tant qu’on
n’a pas la preuve. Adopter une position critique, c’est ne pas se prononcer tout
de suite pour se donner les moyens d’examiner, d’apprécier, de juger et non
contredire, ni désapprouver automatiquement.
En philosophie, on critique les opinions, les préjugés, les théories
antérieures, les traditions transmises, le dogmatisme (vérité définitive), le
conformisme (respect des coutumes, des lois), les habitudes, les cultures, … On
critique aussi soi-même, son propre savoir (« connais-toi, toi-même). A cause de
cet esprit critique, les philosophes ont été souvent mal supportés par la société,
car considérés comme des obstacles à la marche normale de la société.
(SOCRATE, PLATON, MARX, …)
Il ne faut pas confondre avec l’esprit de critique qui consiste à critiquer
pour le plaisir de critiquer, de détruire, sans chercher à construire, à proposer des
solutions.

d) L’esprit de vérité, de sincérité


Le langage courant confond bien souvent les termes réalité et vérité. Or,
il convient de les distinguer soigneusement.
Un objet (ce stylo, cette règle), un être seront qualifiés de « réels ». Cette
règle est réelle, autrement dit elle existe effectivement ; ce n’est pas une fiction
de mon imagination. Mais cela n’aurait aucun sens de dire : « le stylo, cette
règle sont vrais » (ou « faux »). La vérité est une valeur qui concerne
exclusivement nos énoncés, nos pensées, nos jugements. Ainsi, par exemple, les
jugements : cette règle existe, « ce stylo est rouge » peuvent parfaitement être
dits « vrais » ou « faux ». La vérité ou la fausseté qualifient donc, non l’objet
lui-même, mais la valeur de mon assertion.
Il faut chercher maintenant, quel est le critère de la vérité. Comment
reconnaître, caractériser, définir le jugement vrai ?
La réponse le plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît à
ses caractères intrinsèques, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son
évidence. « La vérité est à elle-même son propre signe », écrit SPINOZA dans
L’ETHIQUE (1677).
Cette identification de la vérité et de l’évidence se trouve déjà chez
DESCARTES, qui se fixe comme première règle de n’accepter comme vrai que
ce qui se donne clairement et immédiatement pour vrai : « Ayant remarqué qu’il
n’y a rien du tout en ceci : je pense, donc je suis, qui m’assure que je dis la
vérité, sinon que je vois très clairement que, pour penser, il faut être, je jugeai
que je pouvais prendre pour règle générale, que les choses que nous concevons
fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies ». Pour SPINOZA
comme pour DESCARTES, une idée qui s’impose avec clarté et distincte est
une idée vraie, et il n’y a point à chercher au-delà.
Etre vrai, c’est être sincère, loyal. C’est parler conformément à sa
pensée. Le oui, c’est oui ; le non, c’est non. Le philosophe n’a pas peur de se
remettre en question. Il est cohérent dans son action avec la vérité qu’il trouve.
Il attache une grande importance à la vérité : « J’aime PLATON, disait
ARISTOTE, mais je préfère la vérité ». Ainsi, SOCRATE est sincère lorsqu’il
est content de boire la cigüe car il ne veut pas dissocier parole et action.

e) L’esprit de rigueur, de cohérence logique


Le philosophe est un homme qui réfléchit logiquement en procédant à
des raisonnements analytiques, synthétiques, analogiques :
L’analyse consiste à décomposer un ensemble en différentes parties, à
diviser en différentes composantes pour pouvoir bien observer (examiner) les
détails
La synthèse consiste à résumer les idées essentielles, les faits les plus
importants et à les exprimer par des idées claires et simples.
L’analogie consiste à comparer les différents éléments pour en dégager
les similitudes et par là même à rejeter les différences. On conclut de
ressemblances partielles à d’autres ressemblances.
Donc l’esprit de rigueur, c’est l’esprit qui apte d’analyser, de synthétiser
et d’avoir une analogie des choses.
f) L’esprit de tolérance
Tolérer, c’est supporter avec indulgence, accepter les divergences
d’idées et non le rejeter tout de suite. Le philosophe n’est pas comme le
fanatique ou la dogmatique qui est sûr de posséder la vérité et qui l’impose aux
autres, mais il accepte de dialoguer, de discuter. Il ne rejette pas tout de suite les
idées des autres mais il essaie d’abord de comprendre, notamment les théories
antérieures, puis il élabore une nouvelle théorie après avoir apporté ses critiques.
Il tient compte de la part de vérité renfermée par les autres théories.
g) L’esprit de liberté :
Etre libre, c’est être maitre de soi, indépendant ; ce n’est ne pas être
endoctriné (influencé, charmé). Les philosophes refusent de se mettre au
service inconditionnel d’une idéologie ou d’une autre cause. Ils doivent garder
leur indépendance et leur liberté de penser par eux-mêmes. Ils ne se laissent
pas dominer par les désirs, les sentiments, les caprices, les passions, les ordres
du parti, les idéologies, …
Grâce à leur liberté, ils peuvent critiquer la société et en apporter des
nouvelles idées. Cet esprit de liberté favorise l’esprit de l’indépendance. La
philosophie est un chemin qui mène à la liberté.
h) L’esprit de sagesse
Etre sage, c’est avoir une condition raisonnable. L’esprit philosophique
doit déboucher sur un art de vivre. Le sage est celui qui sait conduire sa vie vers
le vrai bonheur.
Il ne se contente pas de réfléchir, il s’engage aussi dans l’action. En
effet, la philosophie engage tout homme, toute sa personnalité et non seulement
sa raison ou son intelligence. La connaissance, la réflexion n’est pas une fin en
soi en philosophie, elle doit encore se traduire concrètement par une action dans
la vie pour améliorer la vie humaine et sociale, pour transformer le monde. La
transformation du monde réel en un monde meilleur a été toujours un projet
constat de tous les grands philosophes (PLATON, DESCARTES, MARX, …).
C’est en cela que le philosophe est un sage.
En somme, la philosophie est plutôt une façon d’être qu’un avoir, plutôt
un esprit, une attitude ou une mentalité qu’une connaissance, un savoir. Etre
philosophe, ce n’est pas automatique, il faut remplir l’une ou l’autre de ces
conditions de l’esprit philosophique.
4) Moyens et expressions de la philosophie : la pensée, le langage
Dans sa réflexion, le philosophe forme des idées, conçoit des notions,
élabore des concepts. L’ensemble de ses idées, opinions et croyances constitue
sa pensée philosophique ou sa doctrine philosophique. La doctrine
philosophique est l’ensemble des opinions et des principes d’une école
philosophique (idéalisme, rationalisme, matérialisme, …)
La pensée d’un philosophe nous est connue et communiquée à travers le
langage. La pensée se constitue dans et par le langage. Au sens restreint, le
langage désigne l’ensemble de la langue, c’est-à-dire de code linguistique, et de
la parole.
Au sens large, il englobe tout code, c’est-à-dire tout système de signes,
utilisé pour établir une communication (gestes, mimiques, symboles, langage
écrite, parlé, …). D’une manière générale, la pensée d’un philosophe est écrite
dans un livre. L’œuvre philosophique est une œuvre écrite que l’on peut
consulter, étudier, critiquer.
Donc, la pensée est le moyen de la philosophie, et le langage est son
expression. On philosophe à la lumière de la pensée ou de la raison. On
exprime, on transmet aux autres les résultats de la réflexion ou du raisonnement
philosophique par le langage.
5) Valeur, importance et nécessité de la philosophie
En réalité, la philosophie est très importante dans la mesure où elle nous
a à avoir une connaissance plus approfondie du réel, une connaissance des
différents aspects du réel.
Elle nous apprend à raisonner, à réfléchir, à penser correctement. Ainsi,
elle nous aide à avoir de la sagesse, à savoir conduire la vie vers la vérité, le
bonheur.
Finalement la philosophie est indispensable, nécessaire, dans la mesure
où elle est une recherche de la sagesse, une recherche du bonheur. Qui qu’ils
soient, tous les hommes recherchent le bonheur. Ceux qui ont lutté contre la
philosophie, ceux qui l’ont dénigrée ou méprisée, ont élaboré une autre
philosophie et ont proposé une autre sagesse : c’est encore de la philosophie :
« Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher », disait PASCAL.
Pour ceux qui estiment que la réflexion philosophique est inutile, les
questions se posent : sommes-nous satisfaits de ce que nous vivons ? avons –
nous atteint la perfection ? la réponse est évidemment non car il y a encore des
lacunes à combler dans nos connaissances, des progrès à faire dans notre
conduite. La réflexion devient une nécessité. Il faut adapter nos connaissances à
l’évolution des choses, aux nouveaux problèmes, aux nouveaux besoins…
En somme, l’homme ne peut éviter de s’interroger sur son destin. Il doit
philosopher s’il tient à vivre son existence en un être conscient et libre.
« L’homme ne peut pas se passer de la philosophie », disait KARL Jaspers. De
toutes façons, « vivre sans philosopher, c’est vivre en aveugle ». DESCARTES.
Rien ne peut remplacer la philosophie ; même la science. Elle demeure
indispensable pour percer les problèmes qui échappent à la science. De toutes
façons, « La science n’est plus la solution à tout, elle doit être problématisée »
disait Edgar MORIN.
En fait, la philosophie aide l’homme à connaître qui il est, ce qui l’entoure,
la vraie place de ce qui l’entoure et surtout la place de l’homme dans ce monde.
Avec sa méthode basée sur la question de savoir le pourquoi des choses, la
philosophie ne nous laisse jamais dans l’ignorance. Elle nous amène à voir le
sens caché de la réalité ( la vérité).
6) Sa limite
A première vue, la philosophie serait inutile, sans importance. En effet,
elle serait un simple bavardage, un pur développement verbal qui ferait perdre
du temps. Elle serait une connaissance trop théorique et trop difficile.
Elle est essentiellement orientée vers les problèmes métaphysiques, les
questions abstraites, donc trop éloignée de la vie, du monde réel. Contrairement
à la science qui donne des réponses immédiates, avoir de résultats tangible et
efficace.

Deuxième partie : LA PHILOSOPHIE DE LA SCIENCE : « L’EPISTEMOLOGIE »


INTRODUCTION : L’homme n’est pas réduit à un pur objet, à une
chose parmi les choses, il est une personne, un sujet c’est-à-dire un être
conscient, libre, responsable, doué de raison, de volonté, de dignités propres,
capable de connaitre, de choisir, de déterminer ce qu’il fait.
Dans l’ordre du savoir, il est un sujet connaissant, ayant devant lui un
objet à connaître : le monde qui l’entoure, la nature plus ou moins mystérieuse,
et qu’il veut dominer, transformer pour l’adapter à ses besoins, pour ne pas avoir
à le subir, à le contempler simplement.
C’est pour cette raison que le nom « science » est apparue comme une
connaissance ou explication rationnelle de la nature de toute chose. Par cette
science l’homme veut expliquer les lois de la nature.

Chapitre-I : L’HOMME ET LA CONNAISSANCE


I- LA NATURE DE LA SCIENCE :
1) Définition :
La définition de la science varie selon les philosophes.
Etymologiquement le mot science vient du latin « scire », connaitre, savoir, ou
de « scientia », connaissance, savoir et désigne une connaissance rigoureuse,
rationnelle, objective, méthodique des phénomènes du monde matériel.
Francis BACON : « La science est la connaissance certaine des
choses par leurs causes et leurs effets. »
La science est une activité de recherche basée sur l’expérimentation.
La science est une explication rationnelle du monde, de l’univers à partir des
rapports constants entre les phénomènes. Elle essaie de maitriser l’univers au
service de l’homme. Son but est de découvrir les lois qui régissent les
phénomènes pour en tirer éventuellement des techniques qui serviront
également à améliorer la vie de l’homme.
2) Diversité et classification :
Par science nous désignons un ensemble de savoirs que l’on peut
répartir en trois catégories :
 Les sciences de la nature : appelées parfois sciences physiques,
ou sciences rigoureuses. Elles tentent, par les moyens qui leurs sont propres
d’expliquer les phénomènes naturels.
 Les sciences humaines : les sciences humaines tentent de
comprendre la diversité des phénomènes humains.
 Les sciences eidétiques ou sciences exactes : dans cette catégorie
on place la logique et les mathématiques.

3) L’évolution de la pensée humaine : la loi des trois états


d’AUGUSTE COMTE
La loi des trois états est un concept énoncé par Auguste COMTE
(1798 – 1857), fondateur du positivisme, selon lequel chaque branche des
connaissances humaines passe par trois états théoriques successifs :
théologique, métaphysique et positif (scientifique), que ce soit dans
l’évolution de l’esprit humain individuel, ou dans l’appréhension par l’humanité
en général.
 L’état théologique : dans cet état, l’homme recherche, d’une
manière presque exclusive, l’origine de toutes choses, la cause essentielle, soit
première, soit finale, des divers phénomènes qui l’affectent, dans la volonté des
dieux ou des esprits. C’est-à-dire, on explique, par exemple, les anomalies du
monde par l’action des dieux et des agents surnaturels.
 L’état métaphysique : cet état est aussi appelé état abstrait. Les
agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites.
On a remplacé les explications théologiques par les explications
métaphysiques : les dieux sont remplacés par des principes abstraits, des forces
occultes, des concepts... : ex : la tempête vient de la « vertu dynamique » de
l’air.
 L’état scientifique ou positif : dans cet état, l’esprit humain
comprend qu’on ne peut comprendre ni l’origine, ni la destination de l’univers.
Il renonce à la question « du pourquoi ?» et recherche par l’usage unique du
raisonnement et l’observation les lois effectives de la nature.
4) Les types de connaissances :
Les connaissances varient surtout en fonction de leur mode
d’acquisition, en fonction de l’intervention ou non de la raison, de l’esprit pour
les obtenir.
En général, il y a quatre types de connaissances :
a)La connaissance empirique : c’est une connaissance basée sur la
perception des cinq sens, sur les habitudes, sur l’expérience directe de chacun,
le contact avec la nature. Elle peut être vraie ; mais dès fois, elle peut être
fausse. Pour PLATON, « Les connaissances sensibles ne sont pas
certaines ».
b)La connaissance théologique (ou religieuse) : c’est une
connaissance obtenue par la grâce divine et par la révélation. Elle est basée sur
la confiance, la croyance. Certains mystères de la nature nous échappent et
nous faisons confiance dans ce que disent les prophètes, les astrologues, les
devins (les livres saints). La vérité dépend exclusivement de la foi qu’on a.
c) La connaissance scientifique : c’est une connaissance basée sur les
seules forces de la raison dans la recherche des lois générales et objectives qui
gouvernent les phénomènes, lois établies seulement après les réussites
expérimentales. La raison rejette la perception vulgaire des faits, fait une
observation savante, avance des hypothèses pour expliquer les faits et vérifie
ces hypothèses par des expérimentations. Cette connaissance se veut être
universelle, objective, méthodique et vérifiable.
d)La connaissance philosophique : c’est une connaissance basée sur
l’emploi de la raison, la réflexion de l’esprit. Elle fait des raisonnements,
élabore des concepts, constitue tout un système de pensées cohérentes et
réfléchies. Une connaissance philosophique est une connaissance qui tend vers
l’objectivité et l’universalité ; mais elle reste ouverte à toutes critiques.
II- L’ESPRIT SCIENTIFIQUE
1)Définition :
L’esprit scientifique désigne l’ensemble des qualités intellectuelles et
morales nécessaires pour faire de la science.
L’esprit scientifique est un esprit objectif, c’est-à-dire indépendant de
toutes subjectivités personnelles (sentiments, préjugés politiques, croyances
religieuses, inclinations passionnelles, …) la science donne large place à la
raison, à l’invention, à la liberté d’esprit. « Son devoir et son but sont de
rechercher ce qui est ». LOUIS PASTEUR

2) Caractéristiques :
a) Sur le plan théorique :
La curiosité intellectuelle. Un chercheur authentique sait que le
savoir que nous possédons n’est pas définitif, n’est pas achevé. Il est animé par
le désir de connaitre.
L’esprit critique : il faut savoir mettre en doute ce qui semble bien
installé dans la conscience commune, mais a bien des raisons d’être remis en
cause.
Exigence de preuve : c’est bien la marque de l’esprit scientifique
d’exiger des preuves d’une manière très spécifique, rigoureuses et démontrées.
b) Sur le plan pratique :
De l’indépendance du jugement. Le scientifique se prévaut d’une
indépendance d’esprit qui lui commande de ne pas dévier de la recherche de la
vérité qui est la sienne
Le désintéressement : c’est un esprit désintéressé, un esprit de
neutralité. L’intérêt personnel du savant ne prime pas. La science apparaît
comme impersonnelle, comme dénuée de profits personnels.
La probité intellectuelle : Celle-ci enveloppe une grande honnêteté,
le sens austère de la discipline, l’acceptation de ses limites. C’est le respect de la
déontologie de l’esprit scientifique.
c) Sur le plan social :
Le scientifique se doit d’être responsable car, par définition, il est au
service de la science qui est liée au destin de l’humanité.

III- ETUDE DE PRINCIPE


1) Le déterminisme :
a) Le déterminisme comme notion des lois :
Au sens courant, le déterminisme est l’ensemble des conditions
nécessaires pour qu’un phénomène puisse se produire.
L’idée du déterminisme en science est l’idée d’une relation
nécessaire entre diverse lois. Donc, pour le scientifique, le hasard n’existe pas.
Pour lui, l’apparition d’un phénomène est strictement déterminée par des
conditions d’existence bien définie. C’est pourquoi on dit : « Les mêmes causes
produisent toujours les mêmes effets dans les mêmes conditions »
b) Valeur du déterminisme en science :
Le déterminisme libère l’homme de la nature ou du monde, puisqu’il
lui permet de prévoir les phénomènes.
Et cette possibilité de prévision ( ex : météo, éclipse, …) aide l’homme
à surpasser ou à éviter le danger qui peut nuire sa vie. Il permet donc à l’homme
de dominer le monde. C’est pourquoi RENE DESCARTES disait : « Grace à
la science, l’homme est devenu maitre et possesseur de la nature ».
2)L’indéterminisme :
La science ne doit pas prétendre tout expliquer comme croyaient les
positivistes. De nos jours, des phénomènes demeurent encore non découverts.
L’évolution de la physique et la découverte au niveau de la
microphysique a ébranlé cette certitude.
En effet, HEISENBERG pose qu’il est impossible d’indiquer
exactement à la fois la position et la vitesse d’une particule atomique. C’est ce
qu’on appelle relation d’incertitude de Heisenberg.

IV- LA METHODE EXPERIMENTALE


1) Domaine de la méthode expérimentale :
La méthode expérimentale s’exerce dans le domaine physique, visible,
palpable. Elle ne peut s’appliquer dans le monde humain. L’homme n’est pas,
en fait, l’objet d’expérience, puisqu’il est un être doué de penser. La science
expérimentale concerne les sciences de la nature ou science positive ( qui ont
besoin de preuve tangible).
2) Etapes à suivre
a)Observation des faits : Cette première étape consiste à observer les
faits matériels ou les faits problèmes.
L’esprit du chercheur scientifique est en activité dès cette étape de
l’observation parce que le fait observé doit être interprété. D’où le rôle de la
raison.
CLAUDE BERNARD : « Le fait suggère l’idée, l’idée dirige
l’expérience, l’expérience juge l’idée ».
b) L’hypothèse ou explication des faits : A cette étape, le
scientifique essaie de donner une explication provisoire du phénomène ou d’un
fait existant.
Il s’agit de proposer une solution au fait-problème, de supposer,
d’imaginer la cause du phénomène. Le savant élabore un raisonnement,
construit une nouvelle théorie à partir de l’observation, mais il peut trouver une
explication dans le raisonnement implicitement retrouvé dans le début du
processus même de la recherche.

c) Vérification de l’hypothèse A cette étape, on vérifie par


l’expérience la véracité ou non de l’hypothèse. Dans ce raisonnement, la
démarche de la raison est schématisée comme suite :
- Si l’hypothèse est vraie, on doit observer que …
- Or, on observe…
- Donc, l’hypothèse est … (Vraie ou fausse)
d) Observation après l’expérimentation : Après chaque
expérimentation, il résulte d’autres phénomènes qu’il faut par la suite observer
et ainsi de suite.
Et si l’expérience réussit, elle aboutit à la formulation des lois c’est-à-
dire à la généralisation des relations constantes et nécessaires entre les
phénomènes, relations formulées mathématiquement dans la mesure du possible.
Sinon on recommencera une nouvelle hypothèse.

V- VALEURS ET LIMITES DE LA SCIENCE


1) Valeurs de la science :
La science se base sur l’approche objective. Ce qui veut dire que les
connaissances obtenues de la science sont des connaissances objectives.
Tout esprit humain éveillé porte en lui un besoin de comprendre, un
besoin de connaître. La science satisfait la soif de connaître en livrant à l’esprit
des explications.
La science a aussi pour but de faciliter et d’améliorer notre pratique
grâce aux différentes techniques qu’elle nous apporte.
La science en délivrant des explications arrêtées (résolues), suspend la
curiosité de l’esprit. Cela permet à l’homme de mettre ainsi fin, aussi aisément,
à l’angoisse de l’incompréhensible et de l’inconnu.
Le savoir scientifique conduit droit au pouvoir technique. Quand un
phénomène est connu suivant un mode causal, il devient maîtrisable.

2) Limites de la science :
a) La science devant les problèmes humains :
La science se limite au monde sensible (réel) ou physique et ne peut
résoudre que des problèmes purement physiques. Elle ne peut pas résoudre tous
les problèmes humains (la mort, la justice, la liberté, l’amour…)
De plus, la science va toujours de paire avec des effets secondaires.
b) Caractère provisoire des lois scientifiques
Les lois scientifiques ont un caractère provisoire jusqu’à ce que des
faits nouveaux découverts les contredisent. Cela veut dire que les lois
scientifiques ne sont pas absolues comme pensent les scientistes.
Elles sont aussi relatives, car elles varient selon les systèmes
scientifiques et le domaine d’application.
IV- PHILOSOPHIE ET SCIENCE
1) Divergence :
L’objet de la recherche scientifique est précis (ex : Météorologue :
météo). Il est plutôt difficile de dire de quoi parle la philosophie ! Personne ne
peut désigner immédiatement ce qui serait son objet.
La philosophie ne se définit certainement pas par un objet spécifique.
Elle naît à partir du moment où le savoir prend conscience de sa propre nature et
de ce qu’il est.
2) Le rapport entre la science et la philosophie :
Science et philosophie se complètent naturellement. Le scientifique
ou le philosophe ne peut pas travailler tout seul dans son coin. L’intelligence et
la sagesse ne se contredisent point.
La séparation de la science et de la philosophie est donc sur le fond
un préjugé. Alors prenons science et philosophie comme deux démarches
fondamentalement complémentaires.

Troisième partie : L’HOMME ET LA SOCIETE


Chapitre-I LA VIE MORALE
I- DEFINITION :
1) La morale :
Etymologiquement, le mot « morale » vient du mot latin « mores »
qui signifie science des mœurs, c’est – à – dire des habitudes, des manières de
vivre (comportements habituels). Mais elle ne décrit pas simplement ce qui se
fait ou ce qui ne se fait pas, les habitudes des actions humaines. Elle s’interroge
et réfléchit sur la valeur des actes humains considérés comme bons ou mauvais.
On peut définir la morale comme l’ensemble des normes ou des
règles sous lesquelles la conduite des hommes est l’objet d’approbation ou
désapprobation.

2) La conscience morale :
La conscience morale comporte trois éléments : élément intellectuel,
élément affectif et élément volitif.
a) L’élément intellectuel : c’est celui qui juge et distingue les idées
de bien, de mal, de droit, de devoir, qui apprécie les comportements corrects les
dignités, …
b) L’élément affectif : est fait de sentiments : c’est l’attrait pour le
bien à faire ; c’est le sentiment de répulsion pour ce qui ne convient pas ; c’est le
mécontentement après l’acte ou le comportement incorrect qui se manifeste sous
forme de honte, de regrets, de remords, de repentir.
c) L’élément volitif : c’est celui de me mettre en phase avec mon
moi supérieur qui rejette les passions, les préférences, qui ne se contente pas de
ce qui est, mais qui me signale l’idéal à atteindre, qui me dit de devenir ce que je
dois être. En effet, la conscience morale énonce non ce qui est, mais ce qui doit
être, nan pas le réel, mais l’idéal, non pas l’existence, mais la valeur, non pas le
fait mais le droit, non pas ce que je fais mais ce que je dois faire, non pas ce que
tout le monde fait (estimé comme bien) mais ce que tous doivent accomplir (dire
la vérité, honorer les parents, aimer la patrie…).
Le bien et le mal sont des notions familières. Elles orientent nos
actions et nos jugements, faisant la part de ce qui mérite d’être poursuivi et
réalisé et ce qui mérite d’être condamné et empêché. On rapporte cette capacité
de distinction du bien et du mal à une faculté présente en tous : la conscience
morale
Ainsi, avoir la conscience morale signifie être conscient de
l’existence des règles morales qui harmonisent notre vie. Pour Emmanuel
KANT : « Faire le bien consiste à être conscient de règle de conduite au nom
du savoir vivre. »

3) Fondement de la morale
a) Conception innéiste : Elle consiste à dire que la conscience
morale est un attribut fondamental de la nature humaine. Il s’agit d’une voix
divine qui est innée à l’homme et lui permettant de bien agir. Ainsi,
ROUSSEAU le dit en ces termes : « Je n’ai qu’à me consulter sur ce que je
veux faire : tout ce que je sens être bien est bien, tout ce que je sens mal est
mal ». Cela veut dire que chaque individu a tout pour bien agir.
b) Conception sociologique :
A l’opposé de la conception innéiste, les sociologues pensent que
la conscience morale est prise comme un simple produit de la société. Pour
Emile DURKHEIM, la conscience est la voix sociale : « Lorsque la conscience
parle, c’est la société qui parle en nous ». « La morale commence là où
commence la vie du groupe ».
Justement, pour Stuart Mill et Spencer, la conscience morale est une
affaire d’éducation.
4) Problématiques sur les valeurs morales :
C’est la conscience qui juge en définitive le bien et le mal, qui fait les
jugements de valeur, donc avant tout, des appréciations subjectives (qui a
rapport au sujet, au moi conscient, personnel).
Nous appelons bien, l’objet ou la réalité auxquels nous attribuons une
valeur ; la valeur dépend de notre estimation personnelle. Le bien c’est ce que
nous préférons à toute autre chose. PLATON : « Le bien, c’est le suprême
désirable ». « Ny tsara dia izay irina fatratra »
Pour concevoir le bien de l’homme, il faut analyser la nature humaine
qui est faite d’une âme et d’un corps. D’où la conception d’une hiérarchie des
biens et des valeurs, en fonction de l’âme rationnelle et des degrés inférieurs de
son âme, proches des animaux.
Dans cette appréciation du bien et du mal, selon ROUSSEAU, notre
conscience est infaillible, car elle est l’expression de la « voix divine », de
l’« instinct divin » : c’est « un guide assuré » de l’homme ; « qui la suit obéit à
la nature et ne craint point de s’égarer ». (feon’Atra, fironana avy amin-
janahary, mpitarika azo antoka, izay manaraka azy dia mankatö ny voahary ary
tsy matahotra ny ho diso lalana.)
La conscience morale se présente donc d’abord comme autonome.
L’autonomie consiste à suivre sa propre conscience, à faire sa propre loi.
L’individu est fondamentalement convaincu de tel bien, telles valeurs, telles
obligations, …
En fait, notre conscience peut aussi être faussée, déviée, déformée,
essentiellement pour trois raisons :
- Il nous manque des connaissances et ignorons le bien : « Nul n’est
méchant volontairement » disait SOCRATE.
- Nous connaissons le bien mais nous sommes faibles et nous sommes
attirés par le mal.
- Enfin, nous connaissons le bien mais nous n’y croyons pas : « Le mal
est un certain bien ». Il s’agit donc d’avoir une conscience ouverte, lucide,
éclairée, bien instruite pour ne pas se tromper.
D’autre part, la conscience morale se présente aussi comme
hétéronome. L’hétéronomie consiste à recevoir la loi des autres. La loi de la
conscience transcende (dépasser, situer au-delà) la personne individuelle.
Le bien et le mal ne sont pas simplement des appréciations subjectives.
Ils sont aussi définis par les lois de la société, par les lois divines. Il y a des
valeurs sociales, des valeurs religieuses ou chrétiennes qui ne correspondent pas
nécessairement à celles de l’individu. La loi, par exemple, est l’expression du
bien commun au sein de la société.

L’existence du bien et du mal peut avoir une origine absolue : le bien


vient de Dieu, source de tous les biens. Le mal vient du Satan. Le mal est né de
la défaillance de la volonté de l’homme qui renie son destin moral et qui accroît
par là même la misère du monde, selon Saint AUGUSTIN.
Une chose est sûre, si nous sommes vraiment dans la loi morale, nous
n’avons pas peur quelconque et nous accomplissons l’obligation de toute notre
conscience.

5) LE PROBLEME DE LA LIBERTE
Pour le sens commun, c’est très simple être libre, c’est pouvoir tout
faire ce qu’on veut, comme on veut et quand on veut. Cela revient à dire : agir
sans aucune contrainte et refuser toutes les obligations. Or, il n’existe pas de
réalité humaine ni de société où l’on puisse vraiment faire tout ce que l’on veut.
QU’EST-CE QUE LA LIBERTE ?
a) Du point de vue politique :
Pour le bon fonctionnement de la nation, il existera toujours des lois à
suivre parce que sans cela, il n’y a pas de liberté. De toutes façons, plus on obéit
aux lois, plus on est libre. ROUSSEAU disait : « L’obéissance à la loi qu’on
s’est prescrite est liberté. »
Donc, en politique, ce n’est pas l’anarchie qui apparaît donc comme le
domaine de la véritable liberté mais l’ordre qui impose au sage une liberté bien
tempérée.

b) Du point de vue économique :


Sur le plan économique, sans les lois, aucune liberté n’est possible.
Voilà pourquoi la phrase célèbre de LACORDAIRE : « Entre les riches et les
pauvres, c’est la liberté qui tue et c’est la loi qui libère ».
ALORS SUIS-JE LIBRE ?
D’abord la liberté est déjà en chacun de nous. Elle constitue notre
essence. SARTRE disait : « L’homme naît libre, responsable et sans excuse ».
La liberté n’est pas de faire n’importe quoi et n’importe comment,
n’importe où ; elle est le pouvoir d’agir avec la plus grande concentration et la
plus haute sagesse.
La liberté consiste à dépasser les contraintes les plus extérieures, à
assumer les déterminations les plus exigeantes pour atteindre le niveau où
l’homme se dépasse lui-même.

6) LA RESPONSABILITE
La responsabilité, c’est la capacité de répondre de ses actes, c’est-à-
dire de rendre compte de ses actes et d’assumer aussi les conséquences
heureuses ou malheureuses de ses actes. On distingue :
 La responsabilité civile qui est l’aptitude ou l’obligation de réparer
les dommages causés à autrui par soi-même ou par une personne qui dépend de
soi, ou par un animal ou une chose qu’on a sous ses gardes.
 La responsabilité pénale qui est l’aptitude à subir les peines ou les
châtiments prévus par la loi pour l’infraction commise.
 La responsabilité morale qui est l’obligation de s’acquitter des
devoirs envers ceux dont on a la charge. Elle est renvoyée à la conscience du
devoir, à la divinité : les parents ont la responsabilité morale d’éduquer leurs
enfants, de les corriger si besoin.
La responsabilité peut engendre aussi une certaine angoisse. Cette
angoisse peut provoquer des réactions de fuite de la responsabilité ; on essaie
d’échapper à la responsabilité en faisant appel à un protecteur, à un bouc
émissaire, à Dieu, à une politique de l’Autriche (fermer les yeux et ne pas
chercher à savoir ce qui se passe).
Fuir la responsabilité, c’est renoncer à être homme, car « Etre homme,
c’est être responsable » SAINT EXUPERY. Accepter la responsabilité, c’est
grandir en humanité. En effet, la responsabilité oblige l’homme à se découvrir
toutes les possibilités cachées et à lutter jusqu’au bout.

Le vrai chef est celui qui prend des responsabilités et distribuer les
charges et place des responsables à chaque niveau, car tous sont des hommes,
c’est-à-dire responsable à des niveaux inférieurs. Chaque niveau prend ses
responsabilités.
La liberté morale est liée à la responsabilité. Si notre acte est
prédéterminé, personne n’est plus responsable de rien. Une limitation de la
liberté suppose aussi une limitation de la responsabilité. Comme la liberté
comporte un choix, elle peut être libérante (délivrant) ou aliénante, c’est-à-dire
aider à se libérer ou à devenir esclave.
But et fonction de la morale :
Les lois morales nous empêchent de faire le mal, elles nous exhortent
à faire le bien.
La morale, en tant que loi, est le garde-fou de chacun pour la vie
ensemble.
La loi morale est là pour régler la vie sociale, les relations et la
conduite sociale afin que tout le monde puisse vivre dans un climat de respect
mutuel dans la société.

7) LE DEVOIR ET LE DROIT :
a) Notion du devoir :
Le devoir, au sens moral, est l’obligation morale considérée en elle-
même et non par rapport à son objet. Il est souvent mis en relation avec le
BIEN. C’est le devoir lui-même qui est le bien, il n’a d’autres justifications que
lui-même.
L’idée de devoir suppose la liberté de celui qui fait son devoir. Elle
implique le libre arbitre, c’est-à-dire, la possibilité de choisir, d’accepter ou de
refuser. En d’autres termes, le devoir a besoin du concours de la raison, de
l’amour et de la morale.
Le devoir doit aussi être accompli en fonction des lois morales.
KANT a affirmé : « Le devoir est la nécessité d’accomplir une action par
respect pour la loi morale ».
b) Le droit :
Le droit, d’une façon générale, c’est ce qui est permis, c’est ce qui est
légitime. Le droit est fondamentalement une notion morale. Il se distingue du
devoir en ce sens que le devoir est strict. Le devoir m’oblige à accomplir tel
acte. Le droit est plus large. Le droit, c’est ce qui n’est pas interdit. Le devoir
semble contraindre la liberté tandis que le droit semble protéger cette liberté,
lui fournir des occasions d’exercices. Par opposition au devoir, le droit est un
pouvoir, « un pouvoir moral », c’est-à-dire un pouvoir conforme à des règles.
Le droit est aussi un sentiment moral très fort, caractérisant ce que ma
conscience me permet de faire et m’autorise à revendiquer.
 Le droit naturel : Au sens général, le droit naturel est le droit qu’a
tout homme en tant qu’homme, et non en tant que membre d’une société. Il
résulte de la nature humaine ou inscrit dans la nature de l’homme.
 Droit positifs : Est construit par la volonté humaine, issu d’une
convention, soit privée ou publique. Il relève donc d’un pacte entre individus ou
d’un accord commun.
 Fondement du droit :
 Conception empiriste : Pour les empiristes, le droit vient de la
force, du mérite, de la puissance et de la capacité intellectuelle. C’est ainsi que
Jean Jacques ROUSSEAU a dit : « Le droit est à la mesure de la force et de la
ruse ».
 Conception sociologique : Le droit est un produit social. C’est-à-
dire que le droit vient de la conscience collective. (Emile DURKHEIM)
 Conception rationaliste : Pour Emmanuel KANT, l’homme est
rationnel par nature. Et le droit moral vient de la raison, puisque c’est la raison
qui guide toutes les activités de l’homme.

 Complémentarité du devoir et du droit :


Droit et devoir sont deux notions fondamentalement réciproques.
Ainsi, lorsque je fais mon devoir, certains droits des autres sont respectés, il en
est de même en contrepartie, si les autres font leur devoir, mon droit est aussi
respecté.
Selon Auguste COMTE : « Si tout le monde fait son devoir envers
tout le monde, le droit de tous se trouvent garantis sans qu’il soit nécessaire
d’en parler. »

Chapitre-II LA VIE POLITIQUE


I- DEFINITIONS
A- POLITIQUE :
Etymologiquement, le mot politique vient du mot grec politikos. Il
est composé de deux mots : polis (cité ou une ville) et tikos (administration). La
politique signifie donc art de gouverner ou administrer une ville ou une cité.
La politique est aussi l’exercice des affaires de la cité, la gestion
des affaires de l’Etat, la participation directe ou indirecte à cette organisation
des affaires de la collectivité, de l’Etat.
Elle est alors liée à l’existence des partis politiques qui visent à
prendre le pouvoir ; d’où la mise en place d’un projet de société, d’un
programme, d’une stratégie pour avoir le pouvoir et pour le garder. (La stratégie
pouvant aller jusqu’au mensonge, à la démagogie : « la politique, c’est l’art de
mentir ».
La politique est aussi la science du gouvernement des Etats,
science qui étudie les systèmes de gouvernement, l’organisation des Etats, la
structure de l’administration….
Le politique est ce qui concerne simplement les affaires de l’Etat,
la gestion de la chose publique.
Le politicard est celui qui fait de la politique politicienne, c’est-à-
dire celui qui ne vise que ses propres intérêts ou ceux de son clan dans la gestion
des affaires de l’Etat ou dans son adhésion à un parti politique (# amour de la
patrie, nation, lutte pour son développement, …)
La dépolitisation désigne la décroissance, la diminution et même
l’opposition à la participation de la politique dans l’administration, dans la
nomination des chefs de service (place aux techniciens, aux compétents, …)

L’apolitisme est une attitude, une doctrine qui préconise l’absence


de l’activité politique au niveau des citoyens, la non adhésion à un parti
politique.
B- ETAT :
Le mot état est dérivé du latin status, qui signifie au sens large
« manière d’être ».
A partir du XIVe siècle, l’état désigne un groupement humain qui
est soumis à une même autorité. Il désigne, ensuite avec une majuscule(Etat), la
puissance souveraine exerçant une autorité politique sur un peuple dans d’un
territoire bien délimité. Et à partir du XVIIe siècle, l’Etat peut renvoyer à une
forme de gouvernement, ce que nous appelons aujourd’hui un régime politique.
Donc, l’Etat est à la fois une idée et un fait, une abstraction et une
organisation. Il n’a pas de réalité concrète, mais sa présence est sensible dans la
vie quotidienne.
On sait aussi que ce terme lui-même connaît plusieurs
acceptions (sens – significations):
 L’Etat c’est, tout d’abord, le pouvoir central, par opposition aux
collectivités locales.
 L’Etat désigne aussi les gouvernants
 En fin, on appelle Etat une société politique organisée : L’Etat
Français, l’Etat Malagasy).
Au sens large, l’Etat désigne une communauté juridique, c’est-à-dire
un ensemble d’individus soumis à une même législation, à une même autorité
politique.
Au sens plus restreint, l’Etat désigne l’autorité politique elle-même
qui gouverne un peuple : présidence, gouvernement, collectivités décentralisées,

L’Etat peut désigner aussi l’appareil administratif, organisationnel,
l’organisation politique de la société. Il peut prendre alors plusieurs formes :
unitaire, fédéral, monarchique, démocratique, totalitaire, …). L’existence d’un
Etat suppose un peuple, un territoire et un pouvoir organisé reconnu par ce
peuple ou internationalement.

1) Origine de l’Etat : de l’état de nature à la société légitime


Selon THOMAS Hobbes (1588-1679), l’homme par nature est livré
à la « loi de la jungle », car c’est un être dominé par ses instincts de violence,
des rapports d’hostilité, de domination, d’agressivité : « l’homme est un loup
pour l’homme ». Chacun peut faire ce qu’il peut et ce qu’il veut. Le droit serait
mesuré à la puissance réelle de chacun : c’est ce que Hobbes appelle « état de
nature », un état fictif, une situation sans normes ni lois. C’est le droit du plus
fort, la « rivalité généralisée », « la guerre de tous contre tous ». Donc le
désordre total, l’angoisse pour tous, l’insécurité générale.
C’est pourquoi les hommes se rassemblent en société pour défendre
leur vie menacée par d’autres hommes. Ils font un contrat, un pacte social avec
le Souverain qui les protégera : c’est l’état politique (ou social). Chacun
renonce à ses droits absolus et les remet entre les mains d’un souverain qui,
héritant des droits de tous, possède la puissance absolue. Le Souverain, c’est
l’Etat qui métamorphose les hommes en corps de l’Etat.
L’Etat, un monstre à la fois bienfaisant et malfaisant. Bienfaisant car
il protège la vie des hommes, mais malfaisant car il les réduit en esclave.
La meilleure forme de gouvernement est la monarchie, fondée sur la
volonté particulière du Souverain. L’Etat peut être renversé lorsque la sécurité
n’est plus assurée.
Selon JEAN JACQUES ROUSSEAU (1712-1778), l’homme est
d’abord une réalité individuelle. Il est un être complet individuellement dans
l’état de nature et il jouit de droits fondamentaux naturels : la liberté et
l’égalité. La société n’est qu’une réalité artificielle. « Lhomme est naturellement
bon, c’est la société qui le déprave ». La société doit sauvegarder ces droits
fondamentaux de l’homme.
Le seul fondement légitime de l’obligation sociale ne peut être la
force mais un pacte, un contrat avec d’autres hommes pour parvenir à une
volonté générale. Par le contrat, chacun s’engage à ne reconnaître d’autre
autorité que la souveraineté de la volonté générale. La volonté générale est
celle qui place le bien commun avant les volontés particulières, les intérêts
divergents, les égoïsmes et les passions individuelles.
L’individu qui accepte volontairement les clauses du contrat en
adhérant à la communauté voit exécuter sa propre volonté dans la volonté
générale et reste aussi libre qu’auparavant.

Comme certains individus contestent toujours le bien commun et ne


seront pas d’accord sur une loi proposée, la volonté générale ne saurait être à
tout instant la volonté universelle et on tiendra pour volonté générale celle de la
majorité : c’est la démocratie.
En termes plus clairs, l’origine de l’autorité de l’Etat est un contrat
social. L’Etat n’est qu’un moyen nécessaire pour réaliser les aspirations
fondamentales des hommes, notamment la liberté et l’égalité auxquelles ils ont
naturellement droit. L’Etat est l’expression de la volonté générale. Il trouve sa
légitimité dans cette volonté générale. Dès qu’il ne représente plus cette volonté
générale, le contrat est rompu et l’Etat devient illégitime. La meilleure forme de
gouvernement est la démocratie. La dictature est une exception. Elle ne peut
être instaurée que lorsque le salut public, le bien commun est en danger (guerre
extérieure, cataclysmes, …). Elle doit cesser dès que le danger a disparu.

ETAT ET POUVOIR DE L’ETAT


Pouvoir signifie autorité sur autrui, puissance et droit de
commandement sur autrui, droit de faire quelque chose sur quelqu’un.
Selon Max WEBER, il y a trois types de pouvoir ou domination
légitime :
Le pouvoir légal : les dominés admettent la validité juridique de la
domination (Ex : pouvoir de l’Etat)
Le pouvoir traditionnel : pouvoir fondé sur le respect dû à la
coutume. (Ex: pouvoir des notables, des vieux)
Le pouvoir charismatique : fondé sur des données plus
émotionnelles que rationnelles (grâces, talents, beauté, discours, …).
Si tout Etat a un pouvoir, tout pouvoir n’est pas d’Etat ; il y a aussi le
pouvoir des parents, des prêtres, des artistes, des maîtres, … Le pouvoir suppose
l’obéissance, l’adhésion des dominés, ce qui renforce le pouvoir des dominants.
Le pouvoir politique désigne :
 Le droit de faire ou d’exiger quelque chose au peuple
 L’autorité sur autrui : faculté de commander ou d’exiger quelque
chose sous peine de sanction
 Celui qui, dans la société, possède en dernière instance l’autorité
sur autrui.
Le pouvoir de l’Etat peut être divisé en trois catégories bien
distinctes :
Le pouvoir législatif : c’est le pouvoir qui a le pouvoir de définir un
certain nombre de règle de la vie en société, de normes s’imposant aux
particuliers, obligatoires pour eux.
Le pouvoir exécutif : Les gouvernants, agissant au nom de l’Etat,
disposent le pouvoir d’administrer, de décider et de réglementer au nom de tous.
Le pouvoir juridique : Seul l’Etat a le pouvoir d’exiger, par la force
si nécessaire et le respect des règles ainsi posées. Il a le pouvoir de juger, de
sanctionner, …
Caractère du pouvoir de l’Etat :
Ce pouvoir se distingue d’autres formes de pouvoir par son caractère
territorial. Selon Jean BAECHLER : « Pour être politique, un pouvoir doit
commencer par s’exercer dans un espace délimitée ». Ainsi, la souveraineté de
l’Etat se définit par rapport à un même territoire et n’a de validité que dans ce
même territoire.
Le pouvoir de l’Etat s’exerce à tous les membres de la communauté
ou du corps politique. Il est supérieur par rapport à tous les pouvoirs.
Le pouvoir légal :
Un pouvoir est dit légal lorsque son établissement est strictement
conforme à la loi (constitution) en vigueur. (Ex : dans un pays démocratique,
l’accès au pouvoir est par voie de l’élection, soit par suffrage universel direct ou
indirect). Mais un pouvoir est légitime lorsqu’il est issu des exigences
naturelles de l’homme, ou une réponse fondamentale au besoin de la justice
naturelle de l’homme.
Les rôles et objectifs de l’Etat :
On peut résumer les rôles de l’Etat en cinq :
Le rôle régulateur de l’Etat : Le pouvoir politique a un rôle
d’établir des règles de conduite dans les relations sociales
Le rôle protecteur de l’Etat : L’Etat a pour fonction de protéger les
biens communs, son territoire, sa souveraineté et ses citoyens et leurs biens.
Le rôle distributeur de l’Etat : L’Etat a pour rôle de distribuer des
allocations d’assistance à ses citoyens (Bourses, pension, …)
Le rôle anticipateur de l’Etat : Il a pour fonction d’anticiper les
problèmes ou les conflits qui pourront déstabiliser la vie de ses citoyens ou son
pouvoir.
Le rôle traiteur de l’Etat : L’Etat a pour rôle de traiter et de
résoudre les problèmes venant de l’extérieur ou de l’intérieur de la nation.

LA DEMOCRATIE
1-Définition : Etymologiquement, le mot « démocratie » vient de
deux mots grecs : « démos » (peuple) et « cratos » (pouvoir). La démocratie
signifie donc pouvoir du peuple.
Littéralement, la démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple
et pour le peuple (LINCOLN). Ainsi, le pouvoir appartient au peuple et est
exercé par le peuple pour le peuple qui est souverain.
En démocratie, tous les citoyens sont égaux en principe en droits
comme en devoirs. Il n’y a pas d’inégalités de naissance, de race, de religion, …
Personne ne peut exercer l’autorité, commander, c’est-à-dire être au-dessus des
autres que par le consentement des citoyens qui lui délèguent le droit de
commander, c’est-à-dire au moyen des élections et durant un mandat déterminé
( 4 , 5, 7 ans)

2-Le régime démocratique :


Dans la notion de « démocratie », quatre principes doivent être
comprises :
Le principe d’égalité : En démocratie, tout homme est égal devant
les lois, dans la participation aux affaires de l’Etat et dans la participation au
pouvoir politique.
Le principe de droit : En démocratie, le souverain à qui tous doivent
obéissance est la loi. Ainsi, parler de la démocratie, c’est parler inévitablement
d’un système politique où seule la loi est le maître. (le droit est un ensemble des
règles qui contribuent au bon fonctionnement de la société. Il est défini par les
lois).
Le principe de liberté : La démocratie se fonde aussi sur le respect
de la liberté ; c’est-à-dire la faculté pour chacun de vivre à sa guise tout en
respectant les lois.
Le gouvernement du peuple : l’idée de souveraineté populaire est à
la fois un droit, un devoir et une responsabilité pour chaque citoyen. Elle est un
engagement réel et actif dans tous les domaines de la vie commune.
3-Défauts et dangers
 Problème de la durée des mandats ( 4 – 5 – 7 ans) : laquelle est la
meilleure ?
 Problème technique de l’élection directe et de l’élection indirecte.
Laquelle est la meilleure ?
 Risque de perversion (corruption) démagogique, car on s’efforce
de recueillir le maximum de voix sur un candidat, d’où la promesse de la lune.
 La démocratie, est le règne des incompétents car le « demos », le
peuple est souvent inculte, n’entend rien aux affaires de l’Etat, est facilement
manipulable. Le peuple connaît-il réellement ce qu’il veut, ce qui est bien pour
le pays ? Ne serait-il pas une « force aveugle » ? (PLATON)
 La permissivité liée à la liberté d’expression. Tout serait permis car
on est libre. Il n’y a plus de lois, des disciplines.
 La démocratie, c’est de la « médiocratie », selon NIETZSCHE car
il y a affaiblissement des valeurs au détriment de l’émergence de la volonté de
puissance.

C- LES GRANDES DOCTRINES POLITIQUES


1- Les régimes antiétatismes :
a-Anarchisme : c’est une théorie ou une doctrine qui conteste
radicalement toute autorité et qui se propose de supprimer purement et
simplement toute forme d’Etat. Un mouvement d’idées ayant pour objet de
garantir la liberté individuelle et s’opposant, par-là, à toute forme de
domination. Tout type d’autorité est donc rejeté et la vie en société n’est
possible que s’il y a accord individuel de tous les membres de la communauté.
Pour les anarchistes (BAKOUNINE ET STIRNER) chaque individu peut
s’autogouverner. D’où le fameux adage : « ni Dieu ni maître ». L’Etat est un
monstre abstrait, un obstacle à l’épanouissement des valeurs réellement
universelles, « un immense cimetière où viennent s’enterrer toutes les
manifestations de la vie individuelle ».
b- Le Marxisme : Le marxisme voit dans l’Etat non une volonté
de l’intérêt général mais des institutions et des appareils (armé, police, école) au
service des intérêts de la classe dominante.
2- Les régimes étatismes :
a) L’étatisme : C’est une doctrine politique et économique qui
accorde trop de place à l’Etat. L’individu n’a plus de valeur en lui-même. L’Etat
a le pouvoir absolu. Il prétend à la fois connaître les intérêts de l’individu et
représenter les intérêts de la société. Les intérêts supérieurs de la nation, de
l’Etat passent avant les intérêts individuels. C’est la mainmise de l’Etat sur toute
chose.
b) Le totalitarisme : c’est une doctrine très proche de l’étatisme
mais étatisme encore plus renforcé.
Système politique caractérisé par la soumission complète des existences
individuelles à un ordre collectif que fait régner un pouvoir dictatorial (doctrine
visant à englober la totalité de la vie nationale : politique, religion, syndicat,
économie, …). L’Etat peut faire tout ce qu’il veut sur l’individu. Son pouvoir
est total, absolu. L’individu n’est qu’un moyen, un objet que l’Etat peut utiliser
à toutes ses fins. Dès sa naissance et jusqu’à sa mort, l’individu est pris entre les
mains de l’Etat.

D- NECESSITE ET VALEUR MORALE DE LA POLITIQUE


a) Recherche du bonheur collectif : la pensée politique développée
en Grèce, à partir du Vè siècle av J-C, faisait du bonheur des hommes, le but
ultime de la politique. La cité devait, dans l’idéal, être formée par un ensemble
de citoyens égaux entre eux. Elle constituait, par opposition à la tyrannie.
b)La valeur morale de la politique :
Selon PLATON, l’Etat idéal se compose de trois classes. La
structure économique de l’Etat est maintenue par la classe marchande. La
sécurité est assurée par la classe militaire et la direction politique est assumée
par les philosophes-rois.
La modération est l’unique vertu de la classe artisanale
(marchande) ; le courage est la vertu propre à la classe militaire et la sagesse
caractérise les philosophes-rois. Quatrième vertu, la justice caractérise la
société dans son ensemble.
ARISTOTE, bien qu’il approuvât l’institution de l’esclavage, propre
à son temps, il tempéra son soutien en insistant sur le fait que les maîtres ne
devraient pas abuser de leur autorité puisque les intérêts des maîtres et des
esclaves étaient identiques.
ROUSSEAU : La morale politique de Rousseau repose sur un
principe clé, le contrat social, qui garantit à chaque individu la sécurité tout en
lui permettant de conserver sa liberté. Contracté délibérément par la
communauté, le contrat ne peut pas apparaître comme une oppression. « Le
peuple est le seul souverain et il appartient au législateur de traduire la volonté
générale en proposant des lois, comme il appartient au gouvernement d’en
assurer l’exécution ».
RAPPORT D’ENSEMBLE DU COLLOQUE DE
PHILOSOPHIE
ORGANISE PAR L’EQUIPE DE PROFESSEURS DE
PHILOSOPHIE CORRECTEURS DU BAC 2017 ET 2021 FARITANY
TOAMASINA

En vue d’améliorer l’enseignement de philosophie dans le Province


Toamasina, l’équipe de professeurs correcteurs de Baccalauréat a décidé
d’organiser, chaque année, une réunion après la correction.
Cette année le thème du colloque porte sur : «  La méthodologie
pour l’épreuve de philosophie : Dissertation et Commentaire de texte ».
Ce document contient l’objectif du colloque et les grandes lignes de
la méthodologie pour l’épreuve de philosophie. Unanimement décidées par les
correcteurs du BAC, session 2017 et 2021.
NB : Il convient de noter que ce document ne peut pas se substituer
au cours donné par le professeur de philosophie car il n’indique que les
conditions essentielles exigées mais souvent oubliées ou même négligées par
beaucoup de candidats le jour de l’examen.
OBJECTIF DU COLLOQUE :
Dégager une méthodologie de dissertation et de commentaire de
texte plus objective,
Afin d’optimiser la chance des candidats et de permettre aux
professeurs de philosophie de corriger le plus objectivement possible les copies
des candidats au BAC aussi bien sur le fond que sur la forme.

A-DISSERTATION PHILOSOPHIQUE
I- INTRODUCTION :
1) Forme :
 Il faut avant tout mentionner le sujet à traiter (Recopier le sujet)
 L’introduction constitue un seul paragraphe ; donc il ne faut pas
aller à la ligne à l’intérieur de l’introduction.
 Pas de citation dans l’introduction.
 Sauter deux lignes avant de passer au développement
2) Fond :
L’introduction de la dissertation est composée de quatre étapes :
 Phrases introductives
 Annonce du sujet : courtes phrases introductives et sujet à
reproduire intégralement. (les phrases introductives ne sont pas une solution au
problème qu’on va encore poser.)
 La problématique : il s’agit ici de tirer un problème qui touche le
fond du sujet. Transformer la question posée à un problème philosophique. La
problématique peut se présenter sous forme d’une ou deux ou même de trois
questions : question principale et questions dérivées.
 L’annonce du plan : le plan du corps du devoir peut être annoncé
sous forme de phrase synthétique (ou phrase au rythme tertiaire qui reflète
toujours le problème à résoudre) ou de questions : les deux ou les trois autres
questions-questions dérivées – qui découlent de la question principale de la
problématique.
Il faut éviter de présenter un plan absurde ou contradictoire tel
que : d’abord, l’homme est libre ; ensuite, l’homme n’est pas libre et enfin cela
dépend de cas.
Il convient de souligner qu’il n’y a qu’un seul plan. De ce fait, il
faut éviter d’annoncer le plan du développement de manière suivante : « Nous
allons voir ou suivre les plans suivants… », en malagasy «  hojerentsika ireto
drafitra ireto… »
NB : même dans un sujet-question, il y a toujours une problématique.
Le sujet n’est pas la problématique, il faut y découvrir le problème
philosophique que l’on va résoudre. L’analyse du libellé du sujet – surtout les
mots-clés, leurs sous-entendus et leurs présupposés, et aussi les mots de liaison
– permettra au candidat de dégager facilement la problématique.

II- DEVELOPPEMENT :
1) Forme :
Le plan doit être dialectique : « THESE – ANTITHESE –
SYNTHESE » et bien équilibré.
Nul n’est besoin d’annoncer au début du développement la thèse qui
a été déjà annoncée dans l’introduction. Passer tout de suite à l’explication.
Chaque partie du développement contient deux ou trois paragraphes
au minimum (une idée par paragraphe).
Il faut aller à la ligne à la fin du paragraphe.
Ne pas abuser de l’usage de citation ; une citation pour chaque partie
du corps du devoir est largement suffisante.
Un devoir dépourvu de références philosophiques (doctrine,
philosophe, citation) n’est pas considéré comme une vraie dissertation
philosophique.
Pour un devoir rédigé en malagasy, les citations traduites en cette
langue ne sont pas acceptées (bien souvent les traductions ne sont pas
correctes) ; ainsi, on recommande aux élèves de présenter les citations en
français.
Il est nécessaire d’utiliser une phrase de transition entre les parties :
entre la première et la deuxième partie et entre la deuxième et la troisième partie
du corps du devoir. Cela veut dire qu’il est nécessaire de résumer, en une seule
phrase, toutes les idées avancées dans la partie traitée, c’est ce que nous
appelons «  conclusion partielle », et annoncer ensuite la partie suivante avec
une phrase affirmative ou interrogative. Cette phrase et celle qui a été utilisée
dans l’introduction pour l’annonce du plan, reflètent la même idée, mais il faut
éviter la redite. (Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de répétitions dans les
copies corrigées cette année).
Pour la conclusion partielle, éviter aussi le style comme ceci, à titre
d’exemple : «  Nous avons vu l’importance de la science et maintenant nous
allons montrer la nécessité de la science philosophie », sans préciser ce que c’est
cette importance de la science.
Sauter deux lignes avant de passer à la conclusion.
2) Fond
Le développement constitue la résolution du problème ou la
démonstration de la solution de la problématique.
Il est important d’apporter une explication claire aux notions
essentielles du sujet dans le premier paragraphe de la thèse. Cela peut aider à
bien soutenir la thèse ( la première thèse).
L’antithèse, c’est la critique de la première thèse en faveur d’une
thèse nouvelle qui n’est pas nécessairement son exact contraire.
La synthèse a pour objet de résoudre les contradictions entre les deux
premiers points de vue. Ainsi, montrer d’abord en quoi ces deux premiers points
de vue sont particuliers et partiels, malgré leur bienfondé. Ensuite, essayer de
trouver un autre point de vue qui permettra de résoudre ces contradictions. En
un mot, la synthèse est le dépassement des contradictions se trouvant entre la
thèse et l’antithèse.
La vraie synthèse n’est pas un compromis ou « marimaritra
iraisana » ; elle n’est pas non plus une « fandravonana ». Ainsi, la formule «  ho
fandravonana izay rehetra izay », pour annoncer la synthèse que nous avons
malheureusement vue dans la plupart des copies traitées en malagasy ne sera
plus acceptée.
Le terme plan dialectique, Thèse –Antithèse-Synthèse, est trop
souvent pris au pied de la lettre et qu’il conduit les candidats à faire un plan
absurde. Afin d’éviter ce genre de problème, il serait mieux de suivre le modèle
de raisonnement suivant qui reflète toujours la progression des idées exigées aux
candidats suivant le plan dialectique : OUI – MAIS - DONC ( au lieu de OUI –
NON- OUI et NON ou ça dépend).
Les candidats doivent mentionner dans la ou les phrases de
transitions, de manière succincte, mais claire, ce qu’il va expliquer dans la
synthèse.
La synthèse ne doit pas en effet être ni trop longue ni trop brève. Les
trois parties qui constituent le développement doivent être proportionnelles.
NB : tous les sujets-questions et tous les sujets citations suivis des
questions : « qu’en pensez-vous ?, « êtes-vous de cet avis ? » etc, nécessitent
une discussion : thèse, antithèse et synthèse, sauf le sujet citation suivi de la
mention « Expliquez… ? ».

III- CONCLUSION
1) Forme :
Comme l’introduction, la conclusion constitue un seul paragraphe.
La question d’ouverture souvent placée à la fin de la conclusion n’est
pas exigée.
2) Fond :
La conclusion n’est pas seulement le résumé du développement ;
c’est plutôt une sorte de synthèse finale. C’est là où l’on doit répondre, de façon
définitive, à la problématique. Il est opportun d’avancer le point de vue
personnel dans la conclusion. Sans pour autant utiliser le pronom personnel
« je » et d’autres expressions qui renforcent la subjectivité comme «  à mon
avisé, « d’après moi », etc.

B- COMMENTAIRE PHILOSOPHIQUE D’UN TEXTE


I- INTRODUCTION
1) Forme :
Il ne faut pas recopier le texte. Il suffit d’écrire : SUJET-III :
Commentaire de texte.
Comme en dissertation, l’introduction d’un commentaire
philosophique d’un texte constitue aussi un seul paragraphe.
Pas de citation dans l’introduction.
Sauter deux lignes avant de passer au développement.
2) Fond :
L’introduction d’un commentaire philosophique d’un texte est
constituée de quatre (4) étapes :
La présentation de l’auteur et de l’ouvrage d’où a été tiré le texte. (il
faut souligner le litre). C’est maladroit de commencer l’introduction par ce
style : « ce texte… », en malagasy : ity lahatsoratra ity dia… ». il faut
commencer par l’auteur ou bien par une phrase introductive qui précède la
présentation de l’auteur.
L’idée générale du texte ou thèse de l’auteur.
La problématique (sous forme de question).
Le mouvement du texte ou l’annonce du plan suivant les moments du
texte, suivi de la mention : « et enfin nous allons dégager l’intérêt philosophique
du texte », ou la question : quel est l’intérêt philosophique de ce texte ? », si
l’annonce du plan prend la forme d’une série de questions. Exemple : pour faire
l’analyse ordonnée de ce texte, voyons d’abord… ? Ensuite… ? Et finalement,
quel est l’intérêt philosophique de ce texte ? ( Il ne faut pas annoncer
littéralement les divisions du texte.)

II- DEVELOPPEMENT
1) Forme :
a- Etude ordonnée du texte
Les différentes parties du développement qui reflètent les différents
moments du texte et l’intérêt philosophique du texte doivent être bien distinctes.
Il faut également bien séparer l’étude ordonnée en deux ou trois
paragraphes, suivant les moments ou les thèmes du texte.
Il faut donc utiliser des phrases de transitions pour relier les
différentes parties du devoir.
En insérant les phrases du texte dans son explication, l’élève ne doit
pas mentionner les lignes. Par exemple, il ne faut pas écrire : l’auteur dit à la 1ère
ligne du 2ème paragraphe…
b- Intérêt philosophique :
L’intérêt philosophique se situe après l’étude ordonnée,
Celui-ci constitue une partie bien distincte.
Cette partie peut être formée d’un ou deux ou même de trois
paragraphes (une idée par paragraphe). Tout dépend des idées découvertes par
l’élève. Une idée est acceptable.
2) Fond :
a- Etude ordonnée :
Il s’agit ici d’expliquer d’une manière argumentée, le texte tout entier
(argumentation avec les phrases du texte).
Il faut donc introduire les phrases ou les citations du texte dans
l’explication, mais il est maladroit de commencer et de terminer un paragraphe
par une phrase du texte. Une phrase ou citation du texte doit être précédée et
suivie d’un commentaire ou d’une explication.
Eviter autant que possible d’introduire d’autres citations dans cette
partie.
L’élève doit toujours être fidèle au texte, tout en observant son ordre
logique.
b- Intérêt philosophique  du texte
Dégager l’intérêt philosophique d’un texte signifie montrer la qualité
de la réponse apportée par l’auteur au problème posé. Il faut se souvenir que le
texte est une solution à un problème. Ainsi, l’élève doit centrer son intérêt sur :
• L’expression ou les concepts philosophiques issus du texte,

• La leçon que l’on peut tirer de ce texte,

• L’importance globale du texte,

• Le candidat peut éventuellement critiquer le texte dans le dernier

paragraphe de cette partie sans pour autant affirmer qu’il est totalement
dépourvu de valeur.
D’autres citations sont ici acceptées, mais il ne faut pas en abuser.

III-CONCLUSION
1) Forme :
Comme l’introduction, la conclusion constitue un seul paragraphe.
Elle ne doit pas être trop longue.
2) Fond :
La conclusion n’est pas un simple résumé du devoir. Certes, il est
nécessaire de résumer toutes les idées avancées dans le corps du devoir, y
compris la critique faite, dans l’intérêt philosophique, mais l’élève est
également tenu de présenter son point de vue personnel, à ce stade.

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