A partir de la lecture des deux premières méditations métaphysiques de René Descartes, essayez d'élaborer une notion de conscience. La Conscience chez René Descartes :
1. Cogito Ergo Sum : Descartes est célèbre pour sa
phrase “Je pense, donc je suis”, qui établit l’existence du sujet par le recours à la pensée1. Selon lui, on peut douter de tout, jusqu’à l’existence de son propre corps, mais on ne peut pas douter de cette chose qui fait justement que l’on doute1. 2. Conscience et Existence : Pour Descartes, être conscient signifie pouvoir se penser soi-même et avoir un certain regard sur soi-même1. Il considère que la conscience est une certitude absolue1. 3. Conscience et Responsabilité : Descartes souligne également que la conscience implique la responsabilité de ses propres actes1. 4. Conscience et Matière : Descartes définissait la conscience comme une «substance», c’est-à-dire une chose dans le corps totalement distincte de la matière1. La matière est une substance matérielle pour Descartes tandis que la conscience est une substance immatérielle1. 5. Conscience de Soi vs Connaissance de Soi : Descartes fait une distinction importante entre avoir conscience de soi (savoir que l’on existe) et se connaître soi-même (savoir qui on est)1. Nous pouvons commencer à définir la conscience comme cette science du moi, cette certitude du moi à laquelle nous parvenons comme une vérité irréfutable depuis la pensée mathématique de René Descartes. Nous pouvons également établir une relation entre la conscience cartésienne et la maxime de l'Oracle de Delphes que Socrate a pris comme l'un des piliers de sa pratique philosophique : connais-toi toi-même. Cependant, la tâche socratique de connaissance de soi étudie divers aspects de la nature humaine, de l'âme, de la beauté, de l'amour, de la vérité, etc., mais le grand pas de Descartes est de démontrer la certitude de l'objet d'étude sur lequel Socrate, Platon, Aristote, Augustin, Thomas d'Aquin, etc. avaient déjà travaillé. Baruch Spinoza:
1. Idées et conscience : Pour Spinoza, la
conscience est comme une idée qui peut se multiplier à l’infini. C’est comme si une idée pouvait se regarder dans un miroir. 2. Conscience et réalité : La conscience n’est pas quelque chose que nous contrôlons, mais plutôt quelque chose qui se produit naturellement. C’est comme si nos pensées se reflétaient dans notre esprit. 3. Illusions de la conscience : Spinoza pensait que notre conscience peut nous tromper en nous faisant croire que nous sommes libres et que tout a un but. 4. Conscience et connaissance : Selon Spinoza, nous ne sommes conscients que de ce que nous savons déjà. Par exemple, nous ne pouvons pas être conscients de nous-mêmes, car nous ne pouvons être conscients que de ce que les choses extérieures à nous font à notre corps. Blaise Pascal, né le 19 juin 1623 à Clermont (devenue Clermont-Ferrand) en Auvergne et mort le 19 août 1662 à Paris, était un polymathe : mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français1. Enfant précoce, il est éduqué par son père1. Les premiers travaux de Pascal concernent les sciences naturelles et appliquées1.
Il a contribué de manière importante à l’étude des fluides
et a clarifié les concepts de pression et de vide en étendant le travail de Torricelli1. Il est l’auteur de textes importants sur la méthode scientifique1. À 16 ans, il publie un traité de géométrie projective1. À 19 ans, il invente la première machine à calculer, la développe, puis présente à ses contemporains sa pascaline achevée1.
Après une bouleversante expérience mystique, le 23
novembre 1654, il se consacre essentiellement à la réflexion philosophique et religieuse, sans toutefois renoncer aux travaux scientifiques1. Il écrit pendant cette période Les Provinciales, et les Pensées, publiées seulement après sa mort qui survient deux mois après son 39e anniversaire, après une longue maladie1. Dans ses “Pensées”, Blaise Pascal explore la notion de conscience de plusieurs façons. Il distingue les esprits logiciens, pour qui tout doit être clair et suivant un ordre rigoureux, des esprits intuitifs, qui se laissent guider par leur spontanéité. La pensée de chaque individu dépend de ses principes, de ses habitudes.
Pascal souligne que la grandeur de l’homme réside dans sa
pensée, si cette pensée est menée à bien, en prenant conscience de ses failles. Il suggère que la conscience est ce qui fait la supériorité de l’homme sur tous les autres êtres.
Il reprend le dualisme classique, celui de Descartes en
particulier, qui distingue en l’homme un corps et un esprit, mais il y ajoute un troisième ordre qui définit toute la grandeur de l’homme ; outre la matière et l’intelligence, l’homme est aussi un cœur.
Enfin, Pascal explique que la raison ne peut pas déterminer
l’homme à chercher Dieu. Elle ne trouve pas de marque assurée de son existence. C’est le cœur seul, selon sa disposition profonde : « Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par le cœur. » ([191], P. 282)1. John Locke, né le 29 août 1632 à Wrington (Somerset) et mort le 28 octobre 1704 à High Laver (Essex), était un philosophe anglais. Il a vécu à une époque charnière qui a vu la fin des guerres de religion, les débuts du rationalisme et une forte opposition à l’absolutisme en Angleterre. Il est l’un des fondateurs de l’empirisme philosophique et un précurseur du libéralisme politique. Il est notamment célèbre pour son œuvre "Essai sur l’entendement humain". Dans cet ouvrage, Locke explique que la connaissance porte sur nos idées et réfute alors la pensée selon laquelle il existerait des savoirs innés.
Locke a également contribué de manière significative à la
théorie du contrat social, de la loi et du droit naturel, ainsi que de l’état de nature. Sa théorie politique a eu une influence considérable sur la pensée du libéralisme, notamment sur la notion d’État de droit.
En plus de ses activités philosophiques, il a été l’un des
principaux investisseurs de la Royal African Company, pilier du développement de la traite négrière. John Locke, a exploré les thèmes de la nature de la connaissance (épistémologie) et de la nature du soi1. Pour Locke, toute connaissance provient de notre expérience sensorielle directe, qui agit comme le tribunal final pour évaluer l’exactitude et la valeur des idées1. Dans son essai intitulé “Sur l’identité personnelle” (de son œuvre la plus célèbre, An Essay Concerning Human Understanding), Locke s’engage dans une analyse réflexive de la façon dont nous vivons notre soi dans notre vie quotidienne1. Selon Locke, la conscience de soi et la mémoire des expériences précédentes sont les clés pour comprendre le soi1. En d’autres termes, vous avez un concept cohérent de votre soi en tant qu’identité personnelle parce que vous êtes conscient de votre soi lorsque vous pensez, ressentez et voulez1. Locke utilise des cas imaginaires dans lesquels la même conscience est séparée à la fois de la même corporeité (par exemple, un cas où la conscience d’un prince entre dans le corps d’un cordonnier, apportant avec elle tous les souvenirs du prince et effaçant tous ceux du cordonnier) et de la même âme (par exemple, quelqu’un avec l’âme de Nestor ou Thersites à Troie mais sans conscience de leurs actions), et conclut que dans chaque cas nous verrons que la personne va avec la conscience2. Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, était un écrivain, philosophe et musicien genevois. Orphelin de mère très jeune, sa vie est marquée par l’errance. Si ses livres et lettres connaissent à partir de 1749 un fort succès, ils lui valent aussi des conflits avec l’Église catholique et la République de Genève qui l’obligent à changer souvent de résidence et alimentent son sentiment de persécution. Dans le domaine littéraire, Jean-Jacques Rousseau connaît un grand succès avec le roman épistolaire Julie ou la nouvelle Héloïse (1761), un des plus gros tirages du XVIIIe siècle. Cet ouvrage séduit ses lecteurs d’alors par sa peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature. Dans Les Confessions (rédigées entre 1765 et 1770, avec publication posthume en 1782 et 1789) et dans Les Rêveries du promeneur solitaire (écrites en 1776-78, publiées en 1782), Rousseau se livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes. Dans le domaine philosophique, la lecture en 1749 de la question mise au concours par l’Académie de Dijon : « le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs ? » provoque ce qu’on appelle « l’illumination de Vincennes ». De là naissent les ouvrages qui inscrivent durablement Rousseau dans le monde de la pensée : le Discours sur les sciences et les arts (1750), le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) et Du contrat social (1762). Dans son ouvrage “Émile ou De l’éducation”, Jean-Jacques Rousseau aborde le thème de la conscience morale1. Il définit la conscience comme un “instinct divin”, une voix intérieure qui guide l’homme1. Selon lui, la conscience est ce qui distingue l’homme des autres êtres vivants et lui confère une supériorité ontologique1. Rousseau soutient que la conscience n’est pas le produit de la raison, mais plutôt un sentiment inné2. Il affirme que les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments3. Bien que toutes nos idées nous viennent de l’extérieur, les sentiments qui les apprécient sont en nous et c’est par eux seuls que nous connaissons la convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir3. Il critique également les idéologies sociales qui brouillent et occultent cette voix intérieure originelle2. Pour Rousseau, la conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l’épouvantent1. En somme, pour Rousseau, la conscience est un guide moral inné et universel qui parle à tous les cœurs, mais dont la voix est souvent oubliée ou ignorée à cause des préjugés et du bruit du monde1. Immanuel Kant a développé plusieurs notions de la conscience dans son travail12. La notion de conscience la plus centrale et spécifiquement kantienne est celle de l’apperception12. L’apperception n’est pas à comprendre comme la conscience de soi2. Plutôt, l’apperception est une capacité d’être conscient de ses activités spontanées, et elle peut être davantage analysée comme la capacité de répondre aux règles et aux normes2. Dans la première Critique et dans des œuvres ultérieures, Kant distingue entre l’apperception et le sens intérieur : le sens intérieur est la conscience de ce qui se passe à l’intérieur de l’esprit par opposition à l’apperception, qui est la conscience des activités d’une personne2. En somme, pour Kant, notre connaissance de nous-mêmes et du monde qui nous entoure est façonnée par notre capacité à être conscients de nos propres pensées et actions. Cette conscience nous permet d’interagir avec le monde d’une manière significative et ordonnée1. La conscience chez Kant, en tant que notion générale, doit également nous renvoyer à l'une de ses idées éthiques centrales : l'impératif catégorique. L'impératif catégorique consiste en cette conscience morale que nous devrions tous avoir en tant qu'êtres rationnels et qui devrait nous conduire à agir de telle sorte que notre action puisse être universalisable, c'est-à-dire que notre action devrait être considérée comme bonne si, en pensant que chaque personne effectuerait la même action, le résultat est positif. Par exemple, si je décide de frapper une personne qui me semble insolente, je dois me demander ce qui se passerait dans le monde si toutes les personnes frappaient les personnes qui leur semblent insolentes, puis-je considérer que le résultat serait positif ? Si la réponse est oui, mon acte de frapper une personne que je trouve insolente est juste et devrait être universalisable (il peut être pratiqué par tout le monde), mais si la réponse est non, je devrais m'abstenir d'une telle action, car ce n'est pas une action qui va dans le sens du bien commun. Voici dix sujets de dissertation philosophique possibles sur la notionLa conscience morale est un sujet complexe et fascinant qui a été au de conscience : cœur de nombreux débats philosophiques. Elle est souvent définie comme la capacité d’un individu à distinguer le bien du mal, à 1. La conscience et l’identité personnelle : Comment notre prendre des décisions éthiques et à se sentir responsable de ses conscience contribue-t-elle à notre identité personnelle ? actions. Cependant, la nature exacte de la conscience morale et son 2. La conscience morale : Comment notre conscience rôle dans notre comportement moral sont des questions qui restent influence-t-elle nos décisions morales ? 3. La conscience et la liberté : La conscience nous largement débattues. libère-t-elle ou nous limite-t-elle ? Dans cette dissertation, nous explorerons la notion de conscience 4. La conscience et la connaissance : Comment notre morale et son influence sur nos décisions morales. Nous conscience affecte-t-elle notre connaissance du monde ? examinerons les différentes théories philosophiques sur la 5. La conscience et la réalité : Notre conscience nous conscience morale, en nous concentrant sur les questions de savoir permet-elle de percevoir la réalité telle qu’elle est ? comment elle se développe, comment elle guide notre comportement 6. La conscience et le temps : Comment notre conscience moral et comment elle peut parfois entrer en conflit avec d’autres perçoit-elle le passage du temps ? aspects de notre psychologie. 7. La conscience et l’autre : Comment notre conscience Nous commencerons par examiner les différentes définitions de la affecte-t-elle nos relations avec les autres ? conscience morale proposées par les philosophes, avant de passer à 8. La conscience et l’inconscient : Quel rôle joue l’inconscient une discussion plus approfondie sur son rôle dans la prise de dans notre conscience ? 9. L’évolution de la conscience : Comment notre conscience décision morale. Nous terminerons par une réflexion sur les a-t-elle évolué au cours de l’histoire humaine ? implications de notre compréhension de la conscience morale pour 10. La conscience et la technologie : Comment la technologie notre vie quotidienne et pour la société dans son ensemble. future affectera-t-elle notre conscience ? En abordant ces questions, nous espérons non seulement approfondir notre compréhension de la conscience morale, mais Ces sujets peuvent être un bon point de départ pour réfléchir à la aussi éclairer les dilemmes moraux auxquels nous sommes tous notion complexe de la conscience d’un point de vue philosophique. confrontés dans notre vie quotidienne.