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CHAPITRE III : RENE DESCARTES (31 mars 1596-11 février 1650)

I. VIE ET OEUVRES
II. METHODE ET EPISTEMOLOGIE
III. MORALE
IV. METAPHYSIQUE ET THEODICEE

1.1. LA VIE DE MONSIEUR DESCARTES


La vie de Descartes a été écrite par Adrien Baillet en 1691 et tous les historiens sont
tributaires de cet ouvrage : Vie de monsieur Descartes, collection "Grandeur", La Table
Ronde 1691, réimprimé en 1946).
1.2. LES OEUVRES DE DESCARTES
- 1628 : Regulae ad directionem ingenii (Règles pour la direction de l'esprit),
ouvrage inachevé (21 règles au lieu de 36) et publié en 1701 à Amsterdam dans les Opera
posthuma Cartesii physica et mathematica.
- 1637 : Le Discours de la Méthode, publié pour la premières fois avec la Dioptrique,
les Météores et la Géométrie, sous le titre Essays Philosophiques, Leyden 1637.
- 1641 : Meditationes de prima philosophia(Les Méditations Métaphysiques), suivi
d'objections et réponses. La même année, Descartes publie La Recherche de la Vérité par la
lumière naturelle.
- 1644 : Principia Philosophiae (Principes de la Philosophie) et le Monde, Traité de
l'âme.- 1649 : Les Passions de l'âme.
La première période va de 1619 à 1637 : Descartes le savant. Son état d'esprit de
Descartes est celui d'un savant. Il réfléchit sur le monde, l'homme physique et le rapport de
l'homme et du monde. L'oeuvre principale de cette époque c'est Le discours de la méthode.
La deuxième période de 1638-1642 : Descartes le métaphysicien. Son oeuvre est
dominée par la métaphysique en réfléchissant sur l'âme et Dieu. En 1641, Descartes publie
Les méditations métaphysiques et La recherche de la vérité par la lumière naturelle.
Dans la troisième période de 1643-1650 : Descartes l'homme existentiel. Il réfléchit
sur l'homme concret, fait de l'union de l'âme et du corps. Les principes de la philosophie
(1644). Sous l'influence de la princesse Elisabeth, Descartes publie en 1649 Les Passions de
l'âme :
1.3. LE REVE DE MONSIEUR DESCARTES
Il y a quelque chose de mystique chez Descartes, "un enthousiasme" c’est-à-dire un
don, une sorte de Dieu intérieur qui met l'âme en état de recevoir, mystérieusement
l'inspiration divine. Cette inspiration d'en haut, qui est à l'origine de la pensée cartésienne,
nous la connaissons par les fragments, aujourd'hui perdu, les Olympica, contenant le récit des
songes qu'il eut dans son poêle à Ulm en Allemagne, la nuit de saint Martin de Tours le 10
novembre 1619, dont Adrien Baillet a donné le résumé fidèle et une série des notes de
Leibniz.
Interprétation de Descartes
On s'est donné beaucoup de peine à interpréter ce triple songe : Freud y a perdu son
latin, en particulier, pour déterminer ce que fut la révélation de cette " science admirable"
dont Descartes dit qu'il trouva les fondements. Certains y ont vu "sa méthode", d'autres "la
mathesis universalis", d'autres encore " sa géométrie analytique". L'important, dans ce rêve, à
notre avis, n'est ni dans sa matérialité, ni son interprétation par Descartes. L'important se
situe dans le fait que Descartes a cru avoir reçu un don qu'il portait comme une mission
à accomplir absolument. Cette foi l'habitait comme le démon (daimon) de Socrate qui le
poussait à interroger sur tout et sur rien.
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Le rêve de Monsieur Descartes nous amène ainsi à tenter une première réponse à
notre question : qu'est-ce que philosopher pour les modernes? Philosopher, ce n'est pas
aligner quelques concepts qui porte le label de "philosophique. Philosopher, ce n'est pas non
plus balancer quelques phrases d'allure poétique, ou encore développer une pensée dont la
profondeur se mesure à son abscondité, ou rassembler une série de citations des grands
penseurs, Descartes ne cite personne. Philosopherc'est primordialement avoir une
passion ; une flamme au coeur, quelque chose qui vous ronge les entrailles, un démon
dont ne triomphe qu'en succombant. Qu'est-ce que philosopher pour ce moderne qu'est
Descartes ? C'est d'abord avoir rêvé quelque chose et y avoir cru.
L'IDEE CARTESIENNE DE LA PHILOSOPHIE
L'idée cartésienne de la philo se trouve dans la Préface des Principes de la
Philosophie (lettre de l'auteur à celui qui a traduit le livre, laquelle peut servir ici de préface).
Descartes propose comme il dit : « expliquer ce que la philo, en commençant par les chose
les plus vulgaires, comme sont : que ce mot philo signifie l'étude de la sagesse, et que, par la
sagesse, on entend pas seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite
connaissance de toutes les choses que l'on peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que
pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts; et qu'afin que cette
connaissance soit elle, il est nécessaire qu'elle soit déduite des premières causes, en sorte que
pour étudier à l'acquérir, ce qui se nomme proprement philosopher, il faut commencer par la
recherche de ces premières causes, cad des principes" (Principes de la Philosophie, Bridoux,
p. 557).
CRITIQUE DE L'IDEE CARTESIENNE DE LA PHILOSOPHIE
Jean François REVEL a sévèrement critiqué cette conception de Descartes, eu égard à
l'avènement de la modernité. pour Revel, la conception de la philo que se fait Descartes, en
plein coeur du modernisme, constitue une régression considérable par rapport à tout le travail
accompli au XVè et XVIè siècle. Descartes commence, dit Revel, a identifié la philosophie à
la totalité de la connaissance et de l'action, écartant, par conséquent, le sentiment des
différences, de la technicité particulière à chaque domaine théorique ou pratique, en raison de
la diversité des objets pris en charge par les différentes branches du savoir.
Enfin, Revel voit dans l'affirmation de la métaphysique par Descartes une
méconnaissance de la vraie révolution intellectuelle du XVIIème siècle consistant à aller des
faits aux causes, et non plus à supposer des principes universels dans la nature pur en déduire
les phénomènes et leur explication. Oubliant des concepts qui naissent sous ses yeux,
LIMITES DE LA CRITIQUE ET NOUVEAUTE CARTESIENNE
Les critiques de J.F. Revel à l'endroit de l'idée cartésienne de la philo sont
apparemment justes. Il est vrai, en effet, que Descartes considère les différentes sciences, non
comme morcelées, mais comme unifiées : elles sont des branches qui sortent du tronc d'un
même arbre (la philo) dont les racines sont la métaphysique. Il est vrai que Descartes voit
dans la philo un commencement inédit, définitif et absolu.
Philosopher, c'est pour Descartes, prôner la totalité du savoir et prétendre à la vérité
en soutenant un questionnement qui mire vers le fondement. Mais dans cette reprise de la
spécificité philosophique, il y a une nouveauté qui s'instaure. C'est ce que Revel n'a pas
relevé, et ce qui condamne sa critique être partielle. Le cheminement de Descartes, au lieu
d'être dogmatique, part d'un long séjour en sciences pour aboutir à la synthèse au niveau
philosophique, est ce qui signale la première nouveauté cartésienne à l'intérieur de la reprise
de l'idée classique de la philosophie comme savoir universel ou totalité du savoir.
Dans les Principes de la Philosophie, Descartes est plus explicite sur l'utilité de la
philo : "J'aurai ensuite fait considérer l'utilité de cette philo, et montrer que puisqu'elle s'étend
à tout ce que l'esprit humain peut savoir, on doit croire que c'est elle seule qui nous distingue
des plus sauvage et des barbares ... c'est le plus grand bien qui puisse être dans un état que
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d'avoir de vrais philosophes ... pour chaque en particulier, il n'est pas seulement utile de vivre
avec ceux s'appliquent à cette étude, mais qu'il est incomparablement meilleur de s'y
appliquer soi-même ...Or c'est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de
les ouvrir, que de vivre sans philosopher ... cette étude est plus nécessaire pour régler nos
moeurs et nous conduire en cette vie que n'est l'usage de nos yeux pour guider nos pas..."
(Principes, Bridoux, p. 558).
Descartes reconnaît à la philo un utilité politique, reprise de Platon : "c'est le plus
grand bien qui puisse être dans un état que d'avoir de vrais philosophes"; «une nation est
d'autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent mieux». Pour lui, la philo est
non seulement utile, mais aussi nécessaire. Descartes ne fondera jamais philosophiquement la
morale et il se contentera d'une morale provisoire.
En concevant la philo, non seulement utile, mais encore comme vitalement nécessaire,
Descartes fonde en tout homme l'exigence de philosopher. Le fondement de cette méthode a
sa racine en l'homme. Cette racine, présente en tout homme, est ce que Descartes appelle "le
bon sens", "la sagesse universelle" ou encore "la raison". La méthode montre comment" bien
conduire sa raison".
II. METHODE ET EPISTEMOLOGIE CARTESIENNES
1. LE DISCOURS DE LA METHODE (1637)
1633 : Condamnation de Galilée en juin. Descartes brûle une partie de ses écrits. (Lettre au
P. Mersenne de novembre 1633).
1634 : Fresques amoureuse avec sa servante Hélène.
1635 : Naissance de Francine, la fille de Descartes.
1636 : Solitude, inquiétude, crise.
Titre premier du DM : "Le projet d'une Science Universelle qui puisse élever notre nature à
son plus haut degré de perfection".
1637 : Discours de la Méthode. Texte et Commentaire d'Etienne Gilson, Vrin, Paris, 1930.
Titre définitif : Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité
dans les sciences.
1640 : Mort de Francine
1641 : Meditationes de prima philosophia
"Tout fait pressentir qu'une telle oeuvre est le dénouement d'une crise intérieure; pour
la comprendre, c'est le sens de la crise qu'elle dénoue qu'il importe avant tout de retrouver.
Expression d'une pensée trop pure de tout alliage pour avoir quoi que ce soit à dissimuler, le
DM nous dit exactement quel homme fut Descartes : une intelligence soucieuse avant tout de
connaître et de se cultiver" (Etienne Gilson, Introduction au DM, p. VII e VIII).
1. Parties du Discours de la méthode
I. Partie : Considérations sur les SCIENCES
II. Partie : Règles de la METHODE
III. Partie : la MORALE
IV. Partie : la METAPHYSIQUE
V. Partie : la PHYSIQUE, MEDECINE
VI. Partie : Recherches de la NATURE
Le Discours de Méthode paraît en 1637. Descartes a 41 ans. Ce discours se situe après
le premier essai inachevé des Regulae ad directionem ingenii. Le D.M. "une histoire de mon
esprit", mais cette histoire est jalonnée tout au long de l'ouvrage par des considérations sur la
méthode.
2. La raison
- "le bon sens", « la chose la mieux partagée » (p. 1),
- la capacité de bien juger,
- la capacité de « distinguer le vrai d’avec le faux pour voir clair en mes actions (p. 10)»
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- "la seule chose qui nous rend hommes et nous distingue des bêtes » (p. 2).
3. Le dessein de Descartes : quel est le dessein de Descartes en écrivant le DM ?
Négativement, le dessein de Descartes n’est pas
- "d'enseigner la méthode que chacun doit suivre pour bien conduire sa raison (p. 5) ou
"apprendre toutes les sciences particulières" (p. 15).
Positivement, le dessein ou projet de Descartes est de
- "chercher la vraie méthode pour parvenir à la connaissance de toutes les choses dont mon
esprit serait capable (p. 17).
- "montrer comment j'ai tâché de conduire ma raison" (p. 4), "auto-écolage rationnel".
- "acquérir une connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie" (p. 4).
- ‘apprendre à distinguer le vrai d’avec le faux, pour voir clair en mes actions » (p. 10).
- « étudier en moi-même » (p. 10).
- « me défaire de toutes les opinions reçues auparavant en ma créance » (p; 13, 15).
- "réformer mes propres pensées" (p. 15) et non la pensée d’autrui.
- "bâtir sur un fonds qui est tout a fait à moi" (p. 15), "rejeter la terre mouvante et le sable
pour trouver le roc ou l'argile" (p. 29).
- "user en tout de ma raison, sinon parfaitement, du moins le mieux qui fut en mon pouvoir"
(p. 21).
- "employer mon propre jugement et examiner les opinions d'autrui (p. 27).
- "employer toute ma vie à cultiver ma raison, et m'avancer en la connaissance de la vérité"
(p. 27).
- "conduire généralement toutes mes pensées selon les règles" (p. 29).
- "ne recevoir aucune chose pour vraie qui ne me semblât plus claire et plus certaine" (p. 41).
2. METHODE CARTESIENNE
Descartes fait allusion à sa "méthode" à travers toute son oeuvre : il estime que c'est
sa grande découverte, ce qu'il apporte de neuf au monde. L'exposé de cette méthode se trouve
spécialement dans les Règles pour la direction de l'esprit (1628), Le Discours de la Méthode
(1637) et Les Principes de la philosophie (1644).
Quid methodium?
- "Per methodium intelligo regulas certas et faciles" (Règles, IV).
- "moyen d’augmenter par degré la connaissance, et de l’élever au plus haut point" (p. 3).
- " pour parvenir à la connaissance des choses dont mon esprit serait capable" (p. 17).
- " enseigne à suivre le vrai ordre, et à dénombrer exactement toutes les circonstances de ce
qu’on cherche". Pour Descartes, la philo est le lieu de la dispute, du doute, des doxa et non de
vérité; « il ne s’y trouve aucune chose dont on ne dispute, et par conséquent qui ne soit
douteuse » (p. 8).
Paradigme de cette méthode : les mathématiques : "je me plaisais dans les math à
cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons» (Règles IV // DM, p. 7, 19). Pour lui,
les math sont le lieu de la connaissance vraie, certaine et évidente car les démonstrations
mathématiques conduisent à "quelques raisons certaines et évidentes" (DM, p. 19). La
deuxième partie c'est l'exposé proprement dit de la méthode.
De la troisième à la sixième partie c'est l'application de la méthode, d'abord en morale
(3ème partie), ensuite en métaphysique (4ème partie) et enfin en sciences physiques (5ème
partie) et sciences de la nature (6ème partie).
Dans la 2ème partie du DM, Descartes énumère 4 préceptes ou règles qui, pour lui,
constituent l'essentiel de sa méthode. Il s'agit du précepte de l'évidence, de l'analyse, de
synthèse et du dénombrement. Mais, avant ces 4 préceptes, il y a le principe du doute ou
l'instance critique.
3. LE PRINCIPE DU DOUTE
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La première démarche de Descartes est le doute. Pour pouvoir atteindre le fondement,


les premiers principes de la mathesis universalis, il est nécessaire de se défaire des préjugés.
Ceux-ci relèvent de l'éducation, des enseignements et informations de sens qui s'appuient sur
le principe philosophique nihil est in intellectu quod fuerit prius in sensu et même des
certitudes mathématiques.
Dans les Regulae (1628), « Il faut se fier seulement à ce qui est parfaitement connu et
dont on ne peut douter. Toute science est une connaissance certaine et évidente » (Regulae
II). Dans le Discours de la méthode (1937), le doute demande que, dans la recherche de la
vérité, on prenne "la résolution de se défaire de toutes les opinions qu'on a reçues auparavant
en sa créance" (p. 13, 15). Dans les Meditationes de prima philosophia (1641), la première
méditation de 1641 nous permet d'apercevoir ce qu'il y a de positif dans le doute, en même
temps qu'elle caractérise ce doute comme provisoire, méthodique, universel, radical et
hyperbolique.
Le doute ne participe pas donc d'un projet destructeur, mais d'un projet fondateur :
"commencer tout de nouveau, dès le fondement".. Par conséquent, le doute cartésien n'est pas
le doute sceptique; il n'est pas une fin, mais un moyen, et comme moyen, le doute est
nécessairement provisoire.
Dans Les Principes de la philosophie (1644), "que pour examiner la vérité il est
besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes les choses en doutes autant qu'il se peut (1), qu'il
est "utile de considérer comme fausse toutes les choses dont on peut douter" (2), qu'il faut
"douter de la vérité des choses sensibles (4) et "des démonstrations de math" (5).
LES 4 PRECEPTES : EVIDENCE, ANALYSE, SYNTHESE,
DENOMBREMENT
1. LE PRECEPTE DE L'EVIDENCE // Regulae III et IX
Enoncé sous forme négative : "ne jamais recevoir aucune chose pour vraie que je
ne la connusse évidemment être telle : cad d'éviter soigneusement la précipitation et la
prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si
clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en
doute" (p. 18).
1. L’intuition : acte de connaissance immédiate, « simplice visionem». L'évidence
immédiate, privilège de l'intuition, est du point de vue de la méthode, la garantie unique de la
vérité. "J'entends par intuition une représentation qui est le fait de l'intelligence pure et
attentive, représentation si facile et distincte qu'il ne subsiste aucun doute sur ce que l'on
comprend ou bien ce qui revient au même, une représentation inaccessible au doute,
représentation qui est le fait d'une intelligence pure et attentive, qui naît de la seule lumière de
la raison" (Descartes, Oeuvres Philosophiques, Tome I, Règles III , p. 86-87).
Intuition est« une représentation qui est le fait de l’intelligence pure» (Règle III, p.
87), « un mode d’opération de notre entendement » (Règle IX).
Intuition intellectuelle a 2 critères : la clarté et la distinction. Idée claire et
distincte. Qu’est-ce qu’une idée claire distincte : "J’appelle idée claire celle qui est
présente et manifeste à un esprit attentif; et distincte, celle qui est tellement précise et
différente de toutes les autres, qu’elle ne comprend en soi que ce qui paraît manifestement à
celui qui la considère comme il faut"» (Principes, 45). "Claram voco illam quae menti
attendenti praesens et aperta est" (Cf. Principes, I, 43).
Les 3 propriétés de l'intuition : 1. d'être un acte de l’intelligence pure et non un acte
d'une perception sensible. 2. d'être infaillible et indubitable : « une représentation inaccessible
au doute » (Règle III). 3. d'être un acte simple de la pensée, "une nature simple".
2. Les conditions de l'évidence : éviter soigneusement la précipitation et la
prévention. L'évidence intellectuelle implique nécessairement un acte immédiat de
connaissance = intuition. Cet acte de connaissance immédiate c'est l'intuition, "simplice
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visionem". L'intuition (intueri = voir). L'intuition cartésienne est une vision, un in-sight,
legere in (intelligere). Lire Regula III, p; 86-87 et Regula IX, p. 123-126 dans les Oeuvres
Philosophiques de Descartes.
2. LE PRECEPTE D'ANALYSE // Règle XIII
Il requiert de "diviser chacune des difficultés que j'examinerais en autant de
parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre" (p. 18). Pour
Descartes, la raison ne connaît que deux opérations : l'intuition et la déduction.
Cette règle qui divise un élément complexe en élément simple est une règle
préparatoire à la deuxième opération de la raison ou de l'entendement et dont le résultat est la
synthèse. L'analyse vise à simplifier et à diviser les difficultés en parties aussi petites que
possibles (Voir Règle XIII).
3. LE PRECEPTE DE SYNTHESE // Règle VI
"Il recommande de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les
objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter, comme par degrés,
jusqu'à la connaissance des plus composés, et supposant même de l'ordre entre ceux qui ne
se précèdent pas naturellement les autres" (p. 18-19). Distinctes dans le Discours, les deux
préceptes - l’analyse et la synthèse - sont donnés comme deux moments d'une seule et même
règle dans les Regulae (Voir Règle V).
4. LE PRECEPTE DU DENOMBREMENT // Règle VII
"C'est de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales
que je fusse assuré de ne rien omettre" (p. 19).
III. MORALE DE DESCARTES
Sources : 1637 : DM : "morale par provision", 1644 : PP : "morale imparfaite", « morale
parfaite ». 1645 : 6 Lettres à la princesse Elisabeth, 1649 : les Passions de l'âme : vita beata,
bonheur, félicité.
Morale provisoire = ad tempus, en attendant, qui ne peut être différée, suspendue,
qui ne peut souffrir de délai. "Une morale imparfaite, qu'on peut suivre par provision
pendant qu'on n'en sait point encore de meilleure" (Principes, Préface, p. 15).
Voici les 4 maximes du DM invoquées par Descartes pour "ne pas rester irrésolu en
mes actions pendant que la raison m'obligeait de l'être en mes jugements et que je ne laissasse
pas de vivre dès lors le plus heureusement que je le pourrais, je me formai une morale par
provision (DM, 3ème partie, p. 22).
Quelles sont les 4 maximes morales de Descartes?
1. "Obéir aux lois et coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en
laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance" (p. 22). C'est le conformisme
moral, social et religieux. C'est la soumission à l'autorité civile et religieuse.
2. "Etre le plus ferme et le plus résolu en mes actions" (p. 24). Plus de fermeté, de
résolution et de détermination dans les actions.
3. "Tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et changer mes désirs que
l'ordre du monde; et croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos
pensées" (p. 25). C'est l'indifférence à l'égard du monde et l'individualisme intellectuel
comme principes du bonheur.
4. "Faire une revue sur les diverses occupations qu'ont les hommes en cette vie, pour
tâcher à faire choix de la meilleure" (p. 27). C'est l'option pour la connaissance de la vérité
comme étant l'occupation la meilleure du point de vue moral.
Morale définitive? 6 lettres de 1645 et Passions de l’âme de 1649
1. Certains la justifient en recourant à 6 lettres que Descartes a adressé à la princesse
Elisabeth en 1645. D'autres recourent au livre Les passions de l'Ame de 1649 dont la question
principale est la suivante : comment l'âme n'étant que pensée, peut-elle agir sur le corps qui
n'est que matière; et réciproquement, le corps, comment agit-il sur l'âme?
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C'est la problématique de l'union de l'âme et du corps, de la partie rationnelle et la


partie affective ou sensitive. Cette union provoque ce que Descartes appelle "la passion de
l'âme" ou le fait pour celle-ci d'être affectée. L'usage des passions est "d'inciter l'âme à
consentir et à contribuer aux actions qui peuvent servir le corps" (Les passions de l'Ame, art.
137). 2. Nous n'avons pas la morale définitive ou parfaite de Descartes, et lui-même ne l’a
jamais élaborée. Pourquoi? Puisque "la plus haute et la plus parfaite morale ..., présupposant
une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la Sagesse" (Principes,
Préface, p. 14).
3. Les 4 maximes conduisent au contentement, à la béatitude. Les 4 maximes de la
morale proposées dans le DM comme provisoires ont été considérées comme suffisantes et
nécessaires par Descartes dans sa correspondance avec Elisabeth pour conduire l'homme non
seulement au contentement, mais aussi au Souverain Bien, à la parfaite Béatitude (Lettre à
Elisabeth, 4 août 1645, tome III, p. ).
Ce qui est provisoire, c'est de régler sa conduite sur l'exemple des "gens mieux
sensés" (DM), "sur le conseil de ceux qu'on croit être les plus sages" (Lettre à Elisabeth du 19
août 1645). "Il faut s'assurer que les opinions qu'on a, touchant la morale, sont les meilleures
qu'on puisse avoir, au lieu de se laisser conduire aveuglément par l'exemple" (Lettre à
Elisabeth, 18 août 1645, tome IV, p. 272 // 4èm règle du DM ). "Si la morale provisoire est
valable, puisqu'elle l'est à un moment où nous ne savons pas encore si elle est vraie, sa
validité doit se fonder sur autre chose que sa vérité" (E. Gilson, Texte et Commentaire du
DM, p. 232).
Ce qui paraît être définitif, c'est de régler la morale sur sa propre raison car "beata vita
est in recto certoque judicio stabilita (la vie heureuse est affermie dans un jugement droit et
certain) // veritas est in solo judicio). Comment mettre en lien le jugement droit, certain,
définitif fruit de la raison, du doute cartésien avec la caractère ‘incertain’, provisoire de la
morale? Descartes affirme : "nous ne devons point user du doute pour la conduite de nos
actions" (Principes, 3; voir OP, p. 92).
Les 3 règles de 1645
1. Se servir de son esprit pour connaître ce qu’il doit faire. "La première est, qu'il
tâche toujours de se servir, le mieux qu'il lui est possible, de son esprit, pour connaître ce qu'il
doit faire ou ne pas faire en toutes les occurrences de la vie". 2. Etre ferme et constant dans
les résolutions // 2ème règle du DM. "La seconde, qu'il ait une ferme et constante résolution
d'exécuter tout ce que la raison lui conseillera, sans que sa passion ou ses appétits l'en
détournent" // 2 règles du DM. 3. Les biens que l’homme ne possède pas sont en dehors de
son pouvoir. "Qu'il considère, que, pendant qu'il se conduit ainsi, autant qu'il peut, selon la
raison, tous les biens qu'il ne possède point sont aussi entièrement hors de son pouvoir". ".
"La plus grande félicité de l'homme dépend du droit usage de la raison, et par
conséquent que l'étude qui sert à l'acquérir, est la plus utile qu'on puisse avoir, comme elle est
aussi la plus agréable et la plus douce" (p. 590).
IV. METAPHYSIQUE ET THEODICEE
La métaphysique chez Descartes s'inscrit dans le projet global d'une science
universelle (mathesis universalis), en tant qu'instance fondatrice (cf. Préface aux Principes de
la Philosophie). Descartes n'entreprend pas de faire de la métaphysique pour elle-même, mais
par elle, il veut fonder toutes les sciences. La métaphysique comme racine de l'arbre de la
connaissance.
De la métaphysique, on en trouvera dans les Discours de la Méthode (4ème partie) et
dans les Principes de la Philosophie et surtout dans les Méditations Métaphysiques.
COGITO ERGO SUM COMME PREMIER PRINCIPE DE LA PHILOSOPHIE
Le "Je pense donc je suis" n'est pas plus certain que les propositions "je respire donc
je suis", ou "j'agis donc je suis" (agitur sequitur esse).
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QUI SUIS-JE MOI QUI SUIS CERTAIN QUE JE PENSE DONC JE SUIS?
Dans le Discours de la Méthode de 1637, qui suis-je? = "une substance dont toute
l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne
dépend d'aucune chose matérielle" (p.33). Pour Descartes, "il est impossible que nous
puissions jamais penser à aucune chose, que nous n'ayons en même temps l'idée de notre
âme, comme d'une chose capable de penser à tout ce que nous pensons" (Lettre à Mersenne,
juillet 1644, tome III, p. 394).
QUI SUIS-JE MOI QUI SUIS CERTAIN QUE JE SUIS , J'EXISTE?
La seconde méditation traite de l'indubitable cogito. Ego cogito, ego sum, "Je suis,
j'existe" (p. 415, 418) « est nécessairement certaine et évidente chaque fois que le prononce et
que le conçois en mon esprit » (415-416).
"Mais, moi, qui suis-je"? (p. 417). Je ne suis pas un animal raisonnable. Je ne suis pas
un corps = un cadavre. Je ne suis pas une présence corporelle (cadavre) douée d'une âme.
Je suis une chose vraie, vraiment existante" (p. 419). Mais quelle chose? "Une chose
qui pense" (p. 419) // DM. "Mais qu'est-ce qu'une chose qui pense? (une res cogitans) cad une
chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui s'imagine
aussi et qui sent" (p. 421). Res Cogitans = res dubitans, intelligens, affirmans, negans,
volens, nolens, imaginans et sentiens. Quid penser? Penser = cogiter, douter, imaginer,
concevoir, affirmer, nier, sentir. Verbes transitifs qui manquent le complément d’objet direct.
Il y a, chez Descartes, un primat du "cogito" sur le "sum" : de la pensée à l'être, du
concept ("cogito") à l'être ("sum"). Je suis une res cogitans cad je suis une chose, une
substance, une existence dont l'essence, la quiddité, l'activité première, fondamentale,
principielle, essentielle est de penser, de cogitare. "Je suis une substance dont l'essence ou la
nature n'est que de penser".
Conclusion : "je connais évidemment qu'il n'y a rien qui me soit plus facile à
connaître que mon esprit" (p. 429).
"Cogito ergo sum" (Descartes in DM). "Ego cogito ergo sum, sive existo" (Descartes
in Méditations). "Ego sum, ego existo" (Descartes in Méditations). "Sum ergo cogito"
(Husserl, Merleau Ponty). "Ego cogito cogitata" (Husserl). editationes de prima philosophia
de 1641 comprend 6 parties: Ière Méditation : Du doute
II Méditation : De la nature de l'esprit humain qu'il est aisé à connaître : l'indubitable
Cogito. III Méditation : De Dieu : qu'il existe. IV Méditation : Du vrai et du faux. V
Méditation : Du monde sensible et de la preuve ontologique de Dieu. VI Méditation : De
distinction entre l'âme et le corps
THEODICEE : EXISTENCE DE DIEU
1. Dans Discours de la Méthode (1637), p. 33-36, 40
Existence de Dieu à partir de l'idée du parfait. "Mon être n'étant tout parfait ...
chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais, je connus
évidemment que ce devait être de quelque nature que ce devait être qui fut de plus parfaite"
(p. 33-34).
"L'idée d'un être plus parfait que le mien, la tenir du néant (ex nihilo), c'était chose
manifestement impossible ... elle a été mise en moi par une nature (innéisme) qui est
véritablement plus parfaite que je n'étais ... Dieu" (p. 32). "Puisque je connais des perfections
que je n'avais point, qu'il fallait de toute nécessité, qu'il ait quelque autre plus parfait, duquel
je dépendisse et duquel j'eusse acquis tout ce que je suis" (p. 32).
Preuve ontologique :De l’idée de Dieu à l’existence de Dieu. "Examiner l'idée que
j'avais d'un être parfait, je trouvais que l'existence y était comprise. Dieu, qui est cet être
parfait, est ou existe, qu'aucune démonstration de géométrie ne saurait être" (p. 36).
Dieu comme fondement. Le fait que "les choses s que nous concevons très
clairement et très distinctement sont vraies n'est assuré qu'à cause de Dieu qui est ou existe, et
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qu'il est un être parfait, et que tout ce qui est en nous vient de lui" (p. 38). "Les ides doivent
avoir quelque fondement de vérité" (p. 40). Dieu comme fondement des idées claires, de la
vérité" (p. 40).
2. Dans les Meditationes de prima philosophia (1641)
De Dieu, qu'il existe : la troisième méditation. "Je suis certain que je suis une chose
qui pense, mais je ne sais pas ce qui est requis pour me rendre certain de quelque chose" (p.
431). Preuve ontologique : "Il ne reste plus que la seule idée de Dieu, dans laquelle il faut
considérer s'il y quelque chose qui n'ait pu venir de moi-même. Il faut nécessairement
conclure que Dieu existe" (p. 445). "Il faut nécessairement conclure que j'existe et que l'idée
d'un être souverainement parfait (cad Dieu) est en moi, l'existence de Dieu est très
évidemment démontrée" (p. 452-453). L'idée de Dieu est innée; l'idée du moi, elle est née et
produite avec moi dès lors que j'ai été créé" (p. 453). "Il ne serait pas possible que ma nature
fût telle qu'elle est cad que j'eusse en moi l'idée d'un Dieu, si Dieu n'existait pas
véritablement" (p. 454).
RENE DESCARTES et ZERA YACOB (28.8.1599-1692)
En 1626, le roi Susenyos se convertit au christianisme et Zera, philosophe éthiopien, est
obligé de s'enfuir. Il va s'installer dans la vallée de Takkaze, où il vivra dans une cave pendant
2 ans. Dans sa solitude, il réfléchit et écrit son Treatise qui sera publié en 1667. De Takkaze, il
ira à Enfraz où il sera prof de philo pendant 25 ans; de là, il ira à Askun. Zera Yacob est
révolutionnaire dans sa philo en ce qui concerne la philo traditionnelle éthiopienne, la
révélation, la vie monastique et le jeûne. Pour lui, la lumière de la raison est le critère pour
distinguer ce qui relève de Dieu et de qui relève de l'humain. Il insiste sur "the goodness of
the created nature". "Yacob's treatise is "a real contribution to the history of human
thought" (Enno Litmann, "Geschischte des athiopischen Literatur", 1909, p. 202; 219). "Zera
Yacob rose above the ups and downs of his throne by his hatata (inquiry), by his power to
investigate, to criticise, to discriminate and to evaluate" (Claude Summer in "The Significance
of Zera Yacob's Philosophy".

René Descartes (1596-1650) Zera Yacob (1599-1692)

Français, Européen Ethiopien, Africain


Solitude dans son poêle en 1637 Solitude dans sa cave à Takkaze en 1626
Rationaliste dans son doute méthodique Rationaliste critique : le hatata
Idée claire et distincte comme critère La lumière de la raison comme critère
Leur rationalisme est révolutionnaire mais teinté de croyance religieuse. Application de leur
méthode (le doute, le hatata) en métaphysique, en théodicée, en morale. Tous deux croient en
Dieu comme le fondement des idées claires et des vérités de foi. Tous deux épousent leur
servante. Francine, seul enfant de Descartes, 12 enfants pour Zera.
CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE DE DESCARTES
Témoignages sur Descartes
Pour assurer nos premiers pas dans la pensée cartésienne, il est bon de recueillir
quelques témoignages sur Descartes :
1. "Descartes est un héros. Il est le véritable promoteur de la philosophie moderne. Il a
repris entièrement les choses par le commencement. Il a constitué les fondements de la
philosophie, après cent ans écoulés, elle est forcée d'y revenir. L'influence de cet
homme sur son temps et sur l'allure de la philosophie ne saurait être exagérée" (F.
Hegel).
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3. "Penser que la philosophie moderne commence avec Descartes est une vue simpliste,
voire fausse ... Descartes a révélé la pensée à elle-même" (R. Verneaux).
"Descartes ne va au fond du problème : son "cogito" ne lui livre encore qu'un "Moi-
Objet", une Res cogitans, sans que s'en dégage le "Moi transcendantal" qui est le vrai
"Sujet" que la critique moderne va considérer" (J. Maréchal).
"Ce serait un puissant briseur de mythe, l'auteur qui parviendrait à défaire le lien établi
entre l'adjectif "cartésien" et la notion de rationalité, qui nous délivrerait de l'usage
habituel de "cartésien comme synonyme de "méthodique" et de "logiquement
cohérent". Une grave erreur historique serait ainsi effacée, et d'autre part, on verrait
disparaître un tic de langage bien superflu : l'invocation du patronage cartésien à propos
de toute démarche impliquant âprement quelque suite dans les idées ... "Descartes est
parti en guerre contre "l'Ecole", ce qui n'a rien de bien neuf puisqu'il y avait deux
siècles que cette guerre avait commencée, mais contrairement à Montaigne et à Galilée,
il part en guerre contre elle, non pas pour substituer un nouveau type de pensée à
l'ancien, mais pour substituer de nouvelles thèses aux anciennes à l'intérieur du même
type de pensée" ((J-F. Revel, Histoire de la philo occidentale, la philo classique, pp.
193-202).
VALIDITE
1. Philosopher = bien conduire sa raison selon les regulas certas et faciles et chercher
la vérité dans les sciences.
2. Importance et efficacité des idées, de la pensée, de la raison, des « enjeux de la
rationalité » (Jean Ladrière).
3. Elaboration de la méthode cartésienne en 4 préceptes, à savoir, l'évidence, l'analyse,
la synthèse et le dénombrement.
4. Radicalisation de l'instance critique, du doute cartésien en épistémologie (IIème
partie du DM et Première Méditation) et en métaphysique (IIIème et Vème
Méditation).
5. Le rôle principiel et fondamental, du sujet, du "cogito", du "je", du « je pense »
dans l'acte philosophique (IIème partie du DM et IIème Méditation).
6. L'intuition cartésienne : le cogito ergo sum est le premier connu, "le premier
principe de la philosophie", "un commencement absolu de la philosophie" (J.
Maréchal).
7. En morale, les 4 règles de la morale provisoire « pour ne pas rester irrésolu dans les
actions ».
8. Véritable génie en math, créateur de la géométrie analytique qui permet de résoudre
par l'algèbre des problèmes de géométrie.
LIMITES
1. Le caractère hyperbolique du doute cartésien marque un échec partiel du
radicalisme critique de Descartes en morale et théodicée.
2. Dualisme entre le cogito et le sum (existo), l’âme et le corps, la res cogitans et la
res extensa, entre la pensée et l’être, conduit au fameux problème du pont. Sur le plan
épistémologique, comment la pensée, les idées, le cogito, le sujet rejoint-il l’être, la
réalité, les choses, l'objet?
3. Conformisme moral, social et religieux car le doute n’est pas si radical en morale et
en théodicée.
4. « Bien juger pour bien faire», bien agir. "Bien juger" ne conduit pas nécessairement
au "bien faire". Il faut en plus d’un bon jugement, des motivations, de la volonté pour
bien agir // l’intellectualisme de Socrate pour qui connaître le bien c’est le faire.
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5. Cercle vicieux qui part de l'idée du parfait du cogito à l'existence de Dieu et de


l’existence de Dieu comme fondement à la véracité des idées du cogito.

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