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Département de Socio-anthropologie
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Licence 2
INTRODUCTION
1. La description
2. Les objectifs
3. L’organisation et la méthode
- La théorie est dispensée en Cours Magistral. Mais selon les besoins, les
étudiants seront invités à travailler et à discuter autour de thèmes contradictoires.
4. Les exigences
5. Le plan
INTRODUCTION
CONCLUSION
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1
DESCARTES R., Discours de la méthode.
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2
Essence : nature, être ou définition, etc.
3
DESCARTES R., Discours de la méthode.
4
DESCARTES R., Méditations métaphysiques.
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Le précepte de l’évidence :
Le précepte de l’analyse :
5
DESCARTES R., Règles pour la direction de l’esprit.
6
Alliage complexe de cuivre (essence majoritaire) et de zinc (jusqu'à 46 pour 100).
7
Un autre alliage complexe : constitué principalement de cuivre (en général plus de 80 pour 100 en poids) et
d'étain.
8
Les accidents sont des éléments non essentiels dans la nature d’une réalité. Par exemple, pour confectionner des
outils à base de bronze (l’essentiel), les fondeurs grecs et romains y ajoutaient le zinc, le plomb et l'argent (ses
trois derniers éléments sont ici des accidents).
9
DESCARTES R., Règles pour la direction de l’esprit.
10
DESCARTES R., Discours de la méthode.
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« Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les
plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés,
jusques à la connaissance des plus composés; et supposant même de l'ordre entre ceux
qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. »12
Le précepte du dénombrement :
11
DESCARTES R., Discours de la méthode.
12
DESCARTES R., Discours de la méthode.
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« Que toute notre connaissance commence avec l’expérience, cela ne soulève aucun
doute. En effet, par quoi notre pouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en
action, si ce n’est par les objets qui frappent nos sens et qui, d’une part, produisent
par eux-mêmes des représentations et d’autre part, mettent en mouvement notre
faculté intellectuelle, afin qu’elle compare, lie ou sépare ces représentations, et
travaille ainsi la matière brute des impressions sensibles pour en tirer une
connaissance des objets, celle qu’on nomme l’expérience ? »13
13
KANT E., Critique de la raison pure.
14
Antiquité : période de l’histoire occidentale comprise entre la naissance du monde grec vers 2000 av. JC (l’âge
de bronze) et la fin de l’empire romain d’occident en 476 ap. JC.
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La dialectique est une méthode qui met des réalités en conflit, afin que
l’existence et la connaissance puissent être possibles. La valeur de la dialectique
réside donc dans le fait qu’elle exprime l’être et la vérité. D’une part, sur le plan
ontologique, les réalités du monde sont dans des relations conflictuelles (thèse et
antithèse) ; les conséquences de tels conflits déterminent le progrès (synthèse).
D’autre part, sur le plan gnoséologique, la dialectique dépasse le dogmatisme,
pour admettre un combat d’idées entre des thèses opposées. Comme une
synthèse, la vérité procédera logiquement d’une telle discussion. Le combat
d’idée apparait même comme la logique de la raison qui gouverne notre monde.
Héraclite d’Ephèse soulignait ainsi que la raison est le « logos agonistique »15 :
la raison qui combat la raison, pour que la raison puisse triompher.
15
BERNHARDT J., La philosophie païenne du VIe siècle avant J.C au IIIe siècle après J.C.
16
PLATON, Apologie de Socrate.
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-La dialectique ascendante. La montée de l’âme ignorante vers les idées justes
(vers le monde intelligible), par la discussion avec l’âme savante : l’éducation
pour délivrer le prisonnier.
L’esprit absolu se développe dans un cercle infini qui met des contraires
en jeu. L’esprit philosophe serait la synthèse scientifique ou le résumé des
réalités contradictoires d’une époque : « Le philosophe est le fils de son
temps »19.
18
HEGEL F., La phénoménologie de l’esprit.
19
HEGEL F., Principes de la philosophie du droit.
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Les idées tirées de la vie matérielle reviennent modifier cette même vie
matérielle. Donc, la matière et l’idée s’expliquent mutuellement, dans une union
dialectique : on dit que le marxisme est un matérialisme dialectique
20
MARX K., Critique de l’économie politique.
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JASPERS K., Introduction à la philosophie.
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« Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc
est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se
réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale »22.
Par cette cohésion entre la philosophie et les sciences, nous retrouverons les
mêmes noms de Pythagore de Samos (v. 570-v. 490 av. J.-C.), Descartes,
Leibniz (1646-1716), Newton (1642-1727), aussi bien dans les manuels de
mathématiques et de physiques que dans les livres de philosophie.
22
DESCARTES R., Principes de la philosophie.
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Texte d’étude :
« La théorie du jugement que je défends consiste à dire que le jugement n’est pas une
relation duale de l’esprit à un objectif unique, mais une relation multiple de l’esprit
aux différents autres termes avec lesquels le jugement a affaire. Ainsi, si je juge que A
aime B, il ne s’agit pas d’une relation de moi-même à « l’amour de A pour B », mais
une relation entre moi-même, A, B et l’amour. S’il s’agissait d’une relation entre moi-
même et « l’amour de A pour B », cette relation ne pourrait exister que s’il existait
quelque chose comme « l’amour de A pour B », c’est-à-dire à condition que A aime B,
c’est-à-dire à condition que le jugement soit vrai ; mais en fait des jugements faux sont
possibles. Lorsque le jugement est considéré comme une relation entre moi-même, A,
l’amour et B, le simple fait que le jugement soit énoncé n’implique pas une relation
entre ses objets A, l’amour et B ; ainsi la possibilité de jugements faux est entièrement
préservée. Lorsque le jugement est vrai, A aime B ; dans ce cas il y a donc une relation
entre les objets du jugement. Par conséquent, nous pouvons établir la différence entre
le vrai et le faux de la manière suivante : tout jugement est une relation d’un esprit à
plusieurs objets dont l’un est une relation ; le jugement est vrai lorsque la relation qui
est l’un des objets relie les autres objets, sinon il est faux. Ainsi dans l’exemple ci-
dessus, l’amour, qui est une relation, est l’un des objets du jugement, et le jugement
est vrai si l’amour relie A et B. La formulation qui précède appelle quelques précisions
supplémentaires qui seront données par la suite ; pour l’instant, nous pouvons y voir
une première approximation.
L’un des mérites de la théorie exposée ci-dessus est d’expliquer la différence entre
jugement et perception, et pourquoi la perception n’est pas susceptible d’erreur comme
le jugement. Tant que nous nous en tenions à la théorie selon laquelle le jugement
consiste en une relation duale de l’esprit à un objectif simple, la théorie fonctionnait
admirablement pour les jugements vrais, mais elle ne permettait pas de rendre compte
des jugements faux. Or cette difficulté ne vaut pas pour la théorie de la perception
correspondante. Il est vrai que dans certains cas la perception apparaît erronée, comme
dans le cas des rêves et des hallucinations. Je crois cependant que dans tous ces cas-là,
la perception elle-même est correcte, et ce qu’il y a de faux réside dans un jugement
fondé sur la perception. Développer ce thème nous éloignerait beaucoup trop de notre
sujet, car il nous faudrait examiner la relation entre les sense-data (c’est-à-dire les
choses que nous percevons immédiatement) et ce que nous pouvons appeler la réalité
physique, autrement dit ce qui existe indépendamment de nous et de nos perceptions.
En tenant pour acquis le résultat d’un tel examen, j’admettrai que la perception, en tant
qu’elle s’oppose au jugement, n’est jamais dans l’erreur, ce qui signifie que, chaque
fois que nous percevons quelque chose, ce que nous percevons existe, au moins tant
que nous le percevons.
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sens. Le jugement est vrai lorsqu’il y a un tel complexe, et faux lorsqu’il n’y en a pas.
La même explication vaut, mutatis mutandis, pour tout autre jugement. Cela nous
fournit la définition de la vérité et de la fausseté.
Nous voyons que, selon l’explication qui précède, le vrai et le faux sont avant tout des
propriétés des jugements, et par conséquent qu’il n’y aurait ni vérité ni fausseté s’il
n’existait pas d’esprit. Néanmoins, la vérité ou la fausseté d’un jugement donné ne
dépend ni de la personne qui l’énonce ni du moment où il est énoncé, puisque le
complexe « correspondant », et dont dépend sa vérité ou sa fausseté, ne contient pas la
personne qui juge comme constituant (sauf, naturellement, lorsque le jugement se
révèle porter sur soi-même). Ainsi le mélange de dépendance et d’indépendance à
l’égard de l’esprit que nous avons relevé comme une caractéristique de la vérité est
entièrement préservé par notre théorie.
Les questions de savoir quelles choses sont vraies et lesquelles sont fausses, si nous
connaissons quelque chose, et dans cette hypothèse, comment nous parvenons à le
connaître, découlent de la question « qu’est-ce que la vérité ? », et sauf brièvement
dans le cas du jugement de perception, j’ai évité de telles questions dans la discussion
qui précède, non pas parce qu’elles sont d’un moindre intérêt, mais afin d’éviter
d’obscurcir la question. C’est l’une des raisons du lent progrès de la philosophie que
ses questions fondamentales ne sont pas celles qui intéressent le plus les gens, et qu’il
existe, en conséquence, une tendance à aller de l’avant sans s’assurer préalablement
des fondations. Afin de vaincre cette tendance, il est nécessaire de distinguer les
questions fondamentales et de les examiner sans trop se préoccuper de leurs éventuels
développements ; c’est ce que j’ai essayé de faire pour l’une de ces questions au cours
des pages qui précèdent. »
Bertrand Russell, Essais philosophiques.
Texte d’étude :
Nous pouvons si nous le voulons distinguer quatre étapes différentes au cours
desquelles pourrait être réaliser la mise à l’épreuve d’une théorie. Il y a, tout d’abord,
la comparaison logique des conclusions entre elles par laquelle on éprouve la
cohérence interne du système. En deuxième lieu s’effectue la recherche de la forme
logique de la théorie, qui a pour objet de déterminer si elle constituerait un progrès
scientifique au cas où elle survivrait à nos divers tests. Enfin, la théorie est mise à
l’épreuve en procédant à des applications empiriques des conclusions qui peuvent en
être tirées.
Le but de cette dernière espèce de test est de découvrir jusqu’à quel point les
conséquences nouvelles de la théorie – quelle que puisse être la nouveauté de ses
assertions – font face aux exigences de la pratique, surgies d’expérimentations
purement scientifiques ou d’applications techniques concrètes. Ici encore, la procédure
consistant à mettre à l’épreuve est déductive. A l’aide d’autres énoncés préalablement
acceptés, l’on déduit de la théorie certains énoncés singuliers que nous pouvons
appeler « prédictions » et en particulier des prévisions que nous pouvons facilement
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contrôler ou réaliser. Parmi ces énoncés l’on choisit ceux qui sont en contradiction
avec elle. Nous essayons ensuite de prendre une décision en faveur (ou à l’encontre)
de ces énoncés déduits en les comparant aux résultats des applications pratiques et des
expérimentations. Si cette décision est positive, c’est-à-dire si les conclusions
singulières se révèlent acceptables, ou vérifiées, la théorie a provisoirement réussi son
test : nous n’avons pas trouvé de raison de l’écarter. Mais si la décision est négative
ou, en d’autres termes, si les conclusions ont été falsifiées, cette falsification falsifie
également la théorie dont elle est également déduite.
Il faudrait noter ici qu’une décision ne peut soutenir la théorie que pour un temps car
des décisions négatives peuvent toujours l’éliminer ultérieurement. Tant qu’une
théorie résiste à des tests systématiques et rigoureux et qu’une autre ne la remplace pas
avantageusement dans le cours de la progression scientifique, nous pouvons dire que
cette théorie a « fait ses preuves » ou qu’elle est « corroborée ».
Karl Popper, La logique de la découverte scientifique.
humains changent radicalement par la manière de les approcher. Dans Les Mots
et les choses, Foucault énonce deux concepts intéressants : la formation
discursive (le regard critique du sujet sur lui-même et sur ses propres
conceptions) et la coupure épistémologique (le fait de rompre avec son passé,
étape par étape, pour évoluer vers de nouvelles conceptions). La vérité, la
philosophie et la science évoluent par trahison.
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« Même si, sans tracas de notre part et sans fouiller le sol, tout l’or du monde tombait
entre nos mains, en sorte que nous aurions beau savoir transformer les rochers en or,
notre science n’aurait aucune valeur. Car si nous ne savons pas aussi nous servir de
l’or, il n’a, nous l’avons prouvé, aucune utilité. »23
23
PLATON, Euthydème.
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Rousseau n’a pas douté de l’existence d’une erreur humaine. Pour lui les
sciences et les arts (la technique) sont des facteurs de déshumanisation. Les
sciences et techniques ont donné naissance au mal social : des adultes précoces,
des égoïstes, des êtres humains faibles dans « le corps et l’esprit »25. Mais c’est
une illusion que de vouloir rétrograder l’humanité dans le temps, pour retourner
à un paradis préscientifique perdu où l’homme menait une existence naturelle,
simple et pleine de compassion vis-à-vis de l’autre. Rousseau mise plutôt sur
une nouvelle éducation, une libération de l’enfant du carcan d’un monde faussé :
« L’éducation que reçoit Émile obéit à un grand principe : laisser une liberté se
confronter aux nécessités de la nature. »26
« L’ouvrier s’appauvrit d’autant plus qu’il produit plus de richesse, que sa production
croît en puissance et en volume. L’ouvrier devient une marchandise. Plus le monde
24
DESCARTES R., Discours de la méthode.
25
ROUSSEAU J.-J., Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.
26
ROUSSEAU J.-J., Émile ou De l’éducation.
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des choses augmente en valeur, plus le monde des hommes se dévalorise ; l’un est en
raison de l’autre. »27
« La dette que l’occident a contractée envers les pays les plus pauvres est écrasante
car c’est d’abord en effet dans le Sud que le désert croît, que les sols s’érodent, que
l’eau se raréfie, que les pandémies se développent, que les vagues migratoires se
préparent… et c’est encore dans le tiers-monde que les usines polluantes du Nord se
délocalisent, que les déchets empoisonnés, en toute impunité, sont expédiés et
stockés… »28.
« La terre ne peut plus être traitée comme un simple objet, comme une matière inerte,
utilisable, façonnable n’importe comment selon le bon vouloir humain. Elle doit être
perçue comme un organisme vivant qui peut être en bonne ou mauvaise santé, et qui
peut être blessée ou tuée. »29
27
MARX K. H., Manuscrits de 1844.
28
WARIN F., La préservation de la planète - défis contemporains de la modernité, préface.
29
NAKOULIMA G. P., La préservation de la planète - défis contemporains de la modernité.
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NAKOULIMA G. P., La préservation de la planète - défis contemporains de la modernité.
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BOUVERESSE J., Rationalité et cynisme.
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Conclusion
Les thèmes de la philosophie des sciences tissent entre eux des rapports
qui n’échappent pas aux regards attentifs. Ainsi, si la logique est la forme juste
du discours scientifique et du raisonnement, elle fait directement appel aux
règles de la méthode rigoureuse. De cette manière, ce n’est pas une erreur de
confondre les deux concepts si importants que sont la logique et la méthode.
Toute méthode scientifique se veut logique, pour aider la raison dans son travail.
Il est impossible d’être logique dans l’interprétation du monde sans au préalable
installer une méthode adéquate. Par contre, les méthodes et logiques
particulières sont divergentes. Elles se critiquent, pour ainsi dire, elles font de la
coupure épistémologique. Et cette critique apparait inlassablement, lorsqu’on
passe des préceptes objectiviste de Descartes au bouleversement
épistémologique opéré par Kant. La critique et la divergence sont partout réelles
et porteuses de richesses culturelles : entre les méthodes dialectiques (Platon,
Hegel, Marx), entre les modes de l’épistémologie (l’objectivisme de Russell, les
formes diverses du subjectivisme apportées par Bachelard, Popper, Althusser et
Foucault, l’épistémologie prescriptive…).
Bibliographie