Université Loyola du Congo (ULC)
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Faculté de Philosophie St-Pierre Canisius
So hia
é
Journal hilosophique
Editorial
À
l’écoute de la verve des vers,
de sa musicalité et de ses effets
dans les cœurs. Il convient
de s’imposer une brève trêve
pour rappeler que le poète et la poésie
ne font qu’un. Si l’un est chargé de
transcrire dans un langage rythmé,
métaphorique, incantatoire et parfois
versifié ses conversations avec les
divinités de l’inspiration ; l’autre est,
en travail achevé, le véhicule, mieux,
le tremplin qui tâche d’atteindre le plus
Prométhée HIAMBE, SJ grand nombre de lecteurs. En ce sens,
Rédacteur en chef Adjoint ils ne sont que moyens d’hypnotiser
les âmes, de provoquer les sensations,
d’enchanter par les mots, de peindre et
dépeindre la société voire de s’évader du
réel pour nommer les choses telles qu’ils
les vivent et les voient à travers le regard
de la muse de poésie. En cela, « le poète
est semblable au prince des nuées », dira
Charles Baudelaire.
Par ailleurs, les faits que les poètes
décrivent dans leurs poésies, loin
d’être directement nôtres, sont d’abord
chargés de subjectivité de leur ego. C’est
pourquoi, ils privilégient de chanter les
élégies de leurs déceptions, les jérémiades
de leurs révoltes étouffées, les odes
de leurs sentiments paradoxaux et les
romances de leurs amours mémorables.
Avec beaucoup de chance, vous pouvez
vous y reconnaitre. Cependant, cette
probabilité de reconnaissance ne remet en
rien en cause l’allégation selon laquelle
toute hymne poétique relate l’histoire
personnelle et que toute reconnaissance
d’un tiers dans cette œuvre n’est qu’un
accident vu que nous partageons parfois
les mêmes expériences de la vie. Il en va,
en revanche, du gré du poète de libérer
quelques mots qui moisissent dans son
grenier pour immortaliser les sentiments
des autres.
N°125 - Décembre 2023
En outre, la nature et l’habitat du
poète influencent en grande partie son
inspiration. D’ailleurs, il plagie la nature
et caricature la société dans sa prose
versifiée. Libre, il en blâme les bavures
et en exalte les prouesses. V. Hugo en
est une preuve parlante à travers les
Châtiments où il proteste sans merci
contre le régime de Napoléon III. Dans
ses sillages, Hermès Mboma, par des
mots instillés de révolte, excite l’Afrique,
le berceau de l’humanité, à sortir de la
léthargie dans laquelle elle se prélasse
depuis le fond des âges, car l’heure a
sonné pour elle. Tel est l’écho que nous
renvoie le premier poème intitulé : « À
ton tour Afrique ». Téléphone Kumbi-
Kumbi, fidèle aux orages muets et aux
bruits sourds de la nature, cherche dans
le silence du néant, l’être tantôt invisible
tantôt visible. C’est l’insaisissable. «
L’éloge de l’insaisissable » est le second
poème qui entraine nos pas à la terra
incognita où le besoin de la consolation
est impossible à rassasier.
Chers lecteurs, « la poésie est un art
érotique avec les mots ». Ainsi, je nous
convie à entrer en relation d’amour avec
ces vers pour jouir de l’immortalité dont
parle T. Gauthier, le « poète impeccable
», en ces termes : « les dieux eux-mêmes
meurent, mais les vers souverains
demeurent plus forts que les airains ».
C’est par cette note que je vous souhaite
bienvenue à l’édition spéciale Sophia-
poésie, au spectacle du charme d’un vers
naturellement révolté qui bat ses ailes
à la poursuite de l’inconnue : l’Afrique
forte et à l’accord des mots différents de
sens dont la musicalité sonore célèbre
sous l’emprise de l’oxymoron l’amitié,
la complicité et l’harmonie.
 /
Hermès MBOMA
A TON TOUR AFRIQUE
M2 PHILO / ULC

La vie est un jeu. Chacun doit jouer à son tour
pour se déterminer et se qualifier.
Évidemment, tous les rêves doivent désormais
se réaliser avec un sang neuf et fort, pour
soutenir le développement de notre beau
continent.
Chère Afrique, Tu n’es plus esclave !
Tu dois goûter la saveur de tes larves
Et brûler toutes les épaves
Qui étouffent tes qualités si braves.
La qualité de l’éducation de ton pays est la clé
d’or
Pour étancher ta soif d’imperator.
Utilise l’éthique comme support,
Pour réveiller ton mafieux qui dort.
Il faut que tu saches puiser,
Les merveilles de tes espoirs épuisés.
Apprends à découvrir,
Toutes les sectes qui te font pourrir.
Ainsi tu pourras détenir,
La clé du progrès de ton devenir.
Il faut que tu écrives ton histoire
Au milieu des doutes illusoires
Pour cela, ta justice doit être obligatoire,
En mettant en œuvres tes projets notoires.
Réhabilite tes moyens sanitaires,
Pour prolonger ta survie humanitaire.
Oriente tes désirs utilitaires,
Pour quitter tes désastres précaires

Fais lever ton soleil !

Ta politique doit être authentique !
Que ton sol soit plein de merveilles.
Ton gouvernement pragmatique !
Lève-toi de ton éternel sommeil,
Offre les opportunités aux citoyens,
Pour que les étoiles brillent à ton réveil. patriotiques,
Et Garantis une paix sociale typique
Ne te laisse plus abuser,
Comme ce fut au temps où tu fus usé.

Sophia / n°121-Novembre 2
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L' ELOGE DE L' INSAISISSABLE
Insaisissable ! Où habites-tu ?
Insaisissable !
Je suis tenté de faire ton éloge, Pèlerin, à la quête de ton insaisissabilité,
Pourtant j’ignore où tu loges. Apprends-moi à ne pas sombrer dans la
Où demeures-tu ? faillibilité.
Mais que, te cherchant, sans jamais te saisir,
Télésphore KUMBI-KUMBI, S.J.
L3 PHILO / ULC
Ta soif m’est inextinguible, J’éprouve grand appétit d’espérer ton dévoilement
avenir.
Tu restes cependant invisible.
Où vis-tu ?
Ardent est ce désir de te saisir ;
S’il te plait, fais-moi plaisir.
Ne laisse pas ce rêve s’évanouir,
Où te caches-tu ?
Ni cette flamme d’espérance s’enfouir.
Viens à la rencontre de ce désir,
L’incertitude m’étouffe pieusement,
Qui t’attend et meurt de plaisir.
Je vivote et frissonne ardemment.
J’attends avec impatience que tu te dévoiles
Il m’arrive bien parfois,
A mon humble désir qui, depuis, se voile.
De penser être à la fois,
Où te trouves-tu ?
A la hauteur de toute humanité,
Mais cette pensée est pleine de naïveté.
Eloge !
Eloge !
Je suis convaincu d’avoir tout, mais pas du tout ;
Je suis foudroyé par l’éloge de l’insaisissable.
Parce qu’il me manque le tout :
Il demeure jusqu’à présent, insaisissable.
L’insaisissablement insaisissable.
Où es-tu ?
Cependant, mon enthousiasme demeure
encourageable.
Je tente d’oublier cette faim, mais en vain ; Saisir
Cette faim de saisir à perpétuité ta main. Ton désir.
Sors de ton insaisissable sommeil, Et faire éloge de ton insaisissabilité,
Et viens répondre à mon écueil. Jusqu’à satiété.
Où te situes-tu ?

Tel est le désir le plus profond

Depuis, je cherche amoureusement de
t’apercevoir,
Pourtant, tu restes caché sans te faire voir.
Jusqu’à quand seras-tu voilé dans ton mystère ?
En moi habite une chaleureuse quête de ton
bonheur non éphémère.
Qui loge et tressaille mon cœur à son tréfonds.
Ton absence laisse en moi un vide que la tristesse
occupe.
Toutefois, tu demeures le seul au monde qui me
préoccupe.

3 Sophia / n°121-Novembre
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