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Le Moyen-Âge

à l’ère du Romantisme

Comment ça c’est possible ? À une première lecture ça peut être une sorte d’exagération ou
même d’un mensonge qui vise à enrichir un mouvement littéraire, culturel et artistique déjà plein
des éléments caractérisant.
En réalité, si nous allons à repérer et analyser de façon objective les deux moments, nous
réaliserons le fait que presque la « seule » chose qui les différencies est le saut temporel.
Je voudrais d’abord commencer mon discours en mettant en évidence les caractéristiques
dominantes et les thèmes focaux de la période romantique, pour voire ensuite, avec le soutien de
différents documents, les fils rouges qui lient les deux panoramas.

Le romantisme se caractérise avant tout par la force de l’émotion. Ce mouvement s’oppose


donc au classicisme qui dominait au XVIIIe siècle et qui reposait sur la raison, sur une vision
ordonnée du monde.
Ce sentiment provoque chez l’homme un sens de forte mélancholie et nostalgie qui mène à la
souffrance. Celle-ci peut être bien causée par l’amour non correspondue de la femme aimée mais
aussi bien à cause d’une sensation de constante incapacité à se sentir part du monde. Il faut
remarquer que la solitude et le désir de s’enfuir de son temps et de son espace sont des topoi les
plus utilisés dans la littérature romantique.
Si dans l’espace individuelle nous ne trouvons pas la paix que nous nécessitons nous devons se
refugier dans quelque chose qui est prête à nous embrasser : la Nature. Elle incarne l’abri par
excellence, un lieu imaginaire qui console et montre à l’homme son immense beauté.
De cette façon le romantique entre dans le domaine onirique où il peut vivre et expérimenter toute
sorte d’aventures hors de la réalité.
De l’autre côté le voyage physique joue le rôle de parcours de formation, c’est-à-dire que l’homme
grâce à la possibilité d’entrer en contact avec nouvelles cultures, mœurs et plusieurs formes de
merveilles, il se rend compte de l’ampleur et magnificence du monde.
En outre l’homme est épouvanté par le Sublime : sentiment généré quand nous observons quelque
chose d’infini qui, au même temps, produit terreur à cause de sa grandiosité. Le malaise est le
résultat d’avoir pris conscience du fait que nous ne pouvons pas expliquer de manière rationnelle
ce que nous avons observé. Cela démarre un processus qui met en parallèle la peur et le plaisir.
La grande insatisfaction du monde contemporain pousse les romantiques à rechercher des
réponses et suggestions dans le passé. Le monde ancien, surtout celui lié au Moyen-âge attire
l’attention et donnera beaucoup des éléments qui se reflètent surtout dans l’art e la littérature.
Nous pouvons citer les grands amours passionnels, la lutte entre le bien et le mal, l’intérêt pour la
magie et les êtres magiques comme fées, géants et sorcières, le gout pour les légendes.

Victor Hugo, qui incarne à la perfection le personnage de l’homme romantique, est


influencé par la tradition médiévale, pendent l’idéation et l’écriture d’une section à l’intérieure
d’une de ses œuvres poétiques le plus célèbres Odes et Ballades.
Cette partie, notamment intitulée « Ballades », nous montre effectivement le lien qui s’écoule entre
la contemporanéité et l’antiquité.
¤ La dimension des fées

Une fée
Que ce soit Urgèle ou Morgane, Hugo fait référence à deux
J’aime, en un rêve sans effroi, fées, la première est Urgèle,
Qu’une fée, au corps diaphane, qui est toujours considérée
Ainsi qu’une fleur qui se fane, comme un être bienfaisant.
Vienne pencher son front sur moi. Tandis que Morgane, demi-
C’est elle dont le luth d’ivoire sœur d'Arthur, fille
Me redit, sur un mâle accord, d'Ygraine et de son mari
Vos contes, qu’on n’oserait croire, légitime, Gorlois, le duc de
Bons paladins, si votre histoire Cornouailles, a toujours
N’était plus merveilleuse encor. montré un penchant
C’est elle, aux choses qu’on révère exacerbé pour les arts
Qui m’ordonne de m’allier, occultes. Elle soignait les
Et qui veut que ma main sévère chevaliers en leur tendant
Joigne la harpe du trouvère des pièges selon son
Au gantelet du chevalier. humeur.
Les deux incarnent le
prototype de beauté par
excellence : la peaux pale et
la caractéristique d’avoir des
dons, comme celui de la
musique.
La volonté du poete était
celle de montrer la double
nature de cette personnage
et le fort transport vers leur
voix («m’ordonne» v12).
¤ La représentation du géant

Le Géant

C’est moi qui le remplace ! et j’ai sa javeline,


Ses bœufs, son arc de fer, ses haches, ses colliers ;
Moi qui peux, succédant au vieillard qui décline,
Les pieds dans le vallon, m’asseoir sur la colline,
Et de mon souffle au loin courber les peupliers.
À peine adolescent, sur les Alpes sauvages,
De rochers en rochers je m’ouvrais des chemins ;
Ma tête ainsi qu’un mont arrêtait les nuages ;
Et souvent, dans les cieux épiant leurs passages,
J’ai pris des aigles dans mes mains.
Je combattais l’orage, et ma bruyante haleine
Dans leur vol anguleux éteignait les éclairs ;
Ou, joyeux, devant moi chassant quelque baleine,
L’océan à mes pas ouvrait sa vaste plaine,
Et mieux que l’ouragan mes jeux troublaient les mers.

Dans l’imaginaire collectif le géant est vu comme un homme avec des mesures
extraordinaires et aussi sa force et supérieure à celle d’un homme normal.
Ici Victor Hugo ne se limite pas à le décrire d’une façon qui vise exclusivement
à illustrer sa puissance physique (« De rochers en rochers je m’ouvrais des
chemins » v.21 ; « Je combattais l’orage » v25 ; ), mais aussi nous donne la
perception d’une être qui est bouleversé par des émotions divergentes, comme
la douleur et la tranquillité apportée par l’idée de sa morte.
Je pense que le poète même se reflète dans la voix du moi lyrique en tant que
l’homme romantique tente d’utiliser la « force » des émotions pour se defender.
¤ La tradition de la légende

La légende de la nonne1

Venez, vous dont l’œil étincelle, La légende permettait d’expliquer


quelque chose que les gents n’arrivait
Pour entendre une histoire encor, pas à comprendre.
Ce genre est strictement lié au
Approchez : je vous dirai celle panorama populaire.
Les caractéristiques qui la distingue
De doña Padilla del Flor. sont : la matière amoureuse,
l’invocation au début de l’histoire
(« Venez » v.1), la répétition d’une
Elle était d’Alanje, où s’entassent
phrase au final de chaque strophe,
comme une sorte de refrain
Les collines et les halliers. —
(« Enfants, voici les bœufs qui
passent, cachez vos rouges tabliers »)
Enfants, voici des bœufs qui passent, et l’avertissement finale.

Cachez vos rouges tabliers !

1 https://fr.m.wikisource.org/wiki/Odes_et_Ballades/La_L%C3%A9gende_de_la_nonne

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