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Lecture analytique 1 : Charles Baudelaire, Au lecteur, Les Fleurs du mal,

1857
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;


Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste


Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !


Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange


Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,


Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas ! n'est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,


Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !


Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C'est l'Ennui ! - l'oeil chargé d'un pleur involontaire,


Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

Intro
Au lecteur est issu du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Baudelaire est un poète symboliste du XIXème siècle né en 1821 et mort en 1867. Au
Lecteur est le poème liminaire du recueil Les Fleurs du Mal.. Il a donc une importance majeure : il présente et ouvre le recueil. Il montre l’esthétique moderne
de Baudelaire qui associe le Beau et le Mal. Ce poème aborde des thèmes qui seront récurrents dans le recueil : la mort, le péché, la religion...Il semble alors
servir d’introduction aux Fleurs du Mal. Nous étudierons donc ce poème en nous demandant comment Baudelaire expose son projet littéraire qui consiste à
explorer la boue. Nous verrons dans un premier temps que ‘l’auteur fait une description péjorative de l’humain des vers 1 à 28 ; et dans un second temps qu’il
met à l’évidence l’Ennui qui est personnifié des vers 29 à 40.

Développement
1. Description péjorative de l’humain v1 à 28

strophe 1
- v1 énumération des vices = insistance sur les vices humaines
- v2 parallélisme + utilisation du pronom “nous” que l’on retrouve au vers souvent désignant ainsi le poète et le lecteur
- v4 comparaison = nous avec les vermines. situation dégoutante montre que les hommes acceptent et ont de la complaisance pour ces vices

strophe 2
- v 5 parallélisme, encore une fois une insistance sur les péches. l’homme est incapable d’arrêter de commettre des péchés et ses repentirs ne permettent pas de
laver ces péchés => Référence à la religion et à l'hypocrisie de la confession
- v 7 antithèse. c’est comme s’ils avaient une attitude hypocrite.

strophe 3
- “satan trismegiste” toute puissance du mal
- cl du sommeil et du mal
- la volonté humaine a de la valeur mais elle ne resiste pas face a satan
- Satan s'empare de la volonté de l'homme
strophe 4
- v13 phrase exclamative. le diable nous controle donc + métaphore = en comprant les hommes a des marionettes
- cl de l’enfer, des tréfonds

strophe 5
- cl de la débauche + un mix d’un niveau de langue
strophe 6
- v22 métaphore : nos idées sont dominées par le mal. On peut aussi noter la personnification de la mort vers 23/24 « la Mort [...] descend ». Celle-ci prend
possession de nous et nous fait descendre, ce qui est une des caractéristiques du spleen. Baudelaire cherche dans ce quatrain à recréer l’effet d’une noyade ou
d’une asphyxie dû au Spleen.
strophe 7
- cc de l’hypothese + énumeration des crimes que l’homme reve de faire d’après lui

2. Mise à l’évidence de l’Ennui, vers 29 à 40

strophe 8,9 et 10
- Pour mettre en lumière cet ennemi de l’homme, le poète crée un effet d’attente, introduit par l’emploi du connecteur logique d’opposition (« Mais »), qui s’étend
sur deux strophes.
- énumération d’animaux repoussants mais métaphore qui presente les vices
- Il souligne ensuite la singularité de « l’Ennui » par le comparatif de supériorité, « plus », employé à trois reprises
- L’ennui représente une colère, une révolte face a son créateur donc l’ennui est une sorte de dépression, de spleen
- L’Ennui est enfin personnifié et littéralement mis en scène : « Il rêve d'échafauds en fumant son houka ».
- gradation = exagération
- Le poème se referme alors sur une apostrophe au lecteur (« lecteur », « Hypocrite lecteur ») et faisant du poète un représentant de l’humanité, scellant ainsi une
fraternité suggérée tout au long du poème par l’usage du pronom personnel « nous ».

En somme, dans ce poème liminaire, Baudelaire explore les vices de l’humain en s'adressant directement à son lecteur et utlise un vocabulaire péjoratif afin
de décrire l’humain et ses péches. Cela nous prépare parfaitement à la suite du recueil où des themes comme le spleen et le mal seront abordés.

Lecture analytique 2 : Baudelaire, une charogne, les Fleurs du Mal,


1857

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,


Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,


Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe


Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,


D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,


Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,


Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,


Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète


Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,


A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,


Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine


Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

introduction :
Une charogne est issu du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Baudelaire est un poète symboliste du XIXème siècle né en 1821 et mort en 1867.
Il s’inscrit dans la section spleen et idéal et décrit la promenade d’un couple interrompue par une vision d’horreur : un cadavre en décomposition. Il montre
l’esthétique moderne de Baudelaire qui associe le Beau et le Mal. Les thèmes abordés sont : la mort, l’amour.. La femme semble etre une source d’inspiration
pour le poète, afin de le démontrer nous verrons : Comment Baudelaire assimile-t-il la charogne a une femme ? Pour répondre à la problématique nous
verrons des vers 1 à 36 la description de la charogne en état de putréfaction et d’une scène sensuelle, ensuite, des vers 37 à 48, l’amour du poète envers la
femme.

1. la description de la charogne en état de putréfaction et d’une scène sensuelle

strophe 1
- utilisation du pronom “nous” désignant le poète et son amante
- le cadre spatio temporel v 2 et 3, indique l’environnement
- antithèse v 4, montrant + précisement le lieu
- cadre idyllique
strophe 2
- cl de la débauche ( prostitution) = referrences sexuelles, vocab érotique
- bcp d’adjectif qualificatifs = récit mêlés de description
strophe 3
- lexique melioratif : soleil rayonnait, grande nature
- comparaison v13 14, carrasse = fleur, il extrait la beauté du laid
strophe 4
- oxymore “ carcasse superbe” = temoigne de tt les oppositions dans le texte de la beauté et du laid
- hyperbole : “ la puanteur était si forte” accentue l’idée d’un récit = exagération relatant de la saleté
strophe 5
- cl de la pourriture, de la décomposition
- “noirs bataillons” métaphore guerrière
- = impression d’animation progressive
strophe 6
- cl du mouvement, suite du récit
- comparaison, décomposition à une vague
strophe 7 et 8
- cl de la création artistique ( oxymore “etrange musique”, mouvement rythmique, “van”, toile, artiste, ébauche) qui repose sur
l’inspiration, le rythme et les sonorités

2. l’amour de B

strophe 10
- femme associé a la carcasse
- surnoms mélioratifs : v39, 40,41. La femme est le solei, source d’energie, elle est guidée de son caractère
- v40 : la femme constitue les deux à la fois, relatif au titre du recueil où des opposés sont associés. ange = innocence, bonté. passion = amour extreme
strophe 11
- exclamation
- floraison grasse = allusion a la terre enrichie par la décomposition du cadavre
strophe 12
- interjection ( utilisation d’un surnom affectif)
- cest la voix du poete qui clot le texte a travers une célébration de l’amour

conclusion :
En somme, lorsque B décrit la charogne, il n’hesite pas a y ajouter des références sexuelles, a y transformer la boue en or, le laid en beau. Il démontre
néanmoins son amour pour cette femme avec un lexique melioratif.
Lecture analytique 4 : LSS, New York, Ethiopiques, 1956

New York ! D'abord j'ai été confondu par ta beauté, ces grandes filles d'or aux jambes longues.
Si timide d'abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre
Si timide. Et l'angoisse au fond des rues à gratte-ciel
Levant des yeux de chouette parmi l'éclipse du soleil.
Sulfureuse ta lumière et les fûts livides, dont les têtes foudroient le ciel
Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d'acier et leur peau patinée de pierres.
Mais quinze jours sur les trottoirs chauves de Manhattan
– C'est au bout de la troisième semaine que vous saisit la fièvre en un bond de jaguar
Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air
Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses.
Pas un rire d'enfant en fleur, sa main dans ma main fraîche
Pas un sein maternel, des jambes de nylon. Des jambes et des seins sans sueur ni odeur.
Pas un mot tendre en l'absence de lèvres, rien que des cœurs artificiels payés en monnaie forte
Et pas un livre où lire la sagesse. La palette du peintre fleurit des cristaux de corail.
Nuits d'insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides
Et que les eaux obscures charrient des amours hygiéniques, tels des fleuves en crue des cadavres d'enfants.

Introduction :
Léopold Sédar Senghor (Sénégal, 9 octobre 1906 - France, 20 décembre 2001) était un poète, écrivain et homme politique sénégalais naturalisé français.
Symbole de la coopération française en Afrique pour les uns ou du néo-colonialisme français pour les autres. Il a été le premier président du Sénégal (de
1960 à 1980). Leopold Sédar Senghor a lutté pour défendre la négritude (culture noire) avec Aimé Césaire. Le poème "A New York" est issu de Ethiopiques
(1956). New York est la ville phare, typique du XXème siècle, les gratte-ciel apparaissent, la ville a changé. Comment le poète transforme-t-il l’or de NY en
boue ? Afin de répondre a cette problématique nous verrons dans un premier temps : la fascination de Senghor pour cette ville ; et dans un second temps, la
répulsion du poète pour NY.

1. la fascination de Senghor pour cette ville


strophe 1

- personnification de la ville ( apostrophe + tutoiement)


- la ville parait humaine avec l’apparence d’un corps ( v2, v3)
- “d’abord” laisse penser qu'il y aura un ensuite, donc ce mot annonce un changement qui aura lieu plus loin dans le poème.

strophe 2

- “si timide” = anaphore, il se sent timide car trop fasciné et intimidé par cette ville qui lui donne des “yeux de chouette”. Il est timide comme s’il était devant une
femme
- Puissance de New York : "dont les têtes foudroient le ciel", "Les gratte-ciel qui défient les cyclones" -> New York est capable de défier les forces de la nature.
Orgueil de la ville qui défie la nature.

2. la répulsion du poète pour NY.

strophe 3

- L'étonnement et la fascination pour la ville cède la place à un sentiment négatif : "Mais".


- “fièvre en un bond jaguar” = rapidement
strophe 4
- la nature qui n'est plus dans la ville : " Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air / Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des
terrasses.
- cl de la mort ( mort, cendre)
- déshumanisation de la ville, manque de chaleur humaine = anaphore ( pas un)
- phrases averbal = montrent la lassitude du poète
- absence de contact
- v 21 ville sans culture “ pas un livre pour lire la sagesse”
dernière strophe :
- ville agitée ( v23 24) “ agitées", "les klaxons hurlent". Le verbe "hurlent" confère une connotation négative à cette agitation.”
- allusion a la mort vers 26
- “ amour hygiènique” = tendresse exclue

conclusion :
La fascination du début du poème laisse place à une révolte contre cet univers artificiel, où tout est inhumain, où la nature, l'amour et le désir de l'enfant n'y ont plus
leur place. Dans cette poésie, la ville est personnifiée et les humains sont déshumanisés.

Lecture analytique 5 : Francis Ponge, le parti pris des choses, L'huître,


1942
https://commentairecompose.fr/l-huitre-ponge/#:~:text=L'hu%C3%AEtre%20repr%C3%A9sente%20ainsi%20une,autre%20part%20(deuxi%C3%A8me%20strophe).&t
ext=Ces%20deux%20mondes%20sont%20s%C3%A9par%C3%A9s,un%20retour%20%C3%A0%20la%20ligne.

L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement
clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts
curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.

À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les
cieux d’en-dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les
bords.

Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.

Auteur : Francis Ponge (1899-1988) Mouvements :


Titre: Le parti pris des choses
Date : 1942 ( l1 - 9) : la description extérieur de l'huître
Genre : Poème (l 10-15) : la description intérieur de l'huître
Mouvement littéraire : surréaliste, idk ( 15- fin) : l'huître est une perle.
Parcours associé : alchimie poétique : la boue et l’or
Petit résumé : L'huître est un poème se trouvant vers le début (7). La
description de l'huître imite l’objet lui-même à travers un mouvement décroissant
allant du + grand au + petit.

En quoi ce poème mimétique propose-t-il une réflexion sur le langage ?

1. extérieur
Le présent de l’indicatif sur lequel est bati le texte nous décrit vers 1 2 et 3 : la taille, le forme et la couleur du mollusque
- de la grosseur d’un galet moyen
- brillamment blanchâtre
- parallélisme : d’une apparence plus rugueuse d’une couleur moins unie = montre à la fois la différence et la similitude qui invite à sa définition
oxymore +redondance ( brillamment blanchâtre) + suffixe -âtre = péjoratif, cela conduit alors à une contradiction.
- L ' assonance en a = l’orthographe semble intéressante ( les mots en -atre) plus avec le a cela amène une forme d’admiration.
- adverbe “pourtant’ montre après la description qu’on peut ouvrir l'huître et découvrir son monde.
- énumération ( série d'infinitif( servir, tenir reprendre)- ) qui montre les actions à suivre pour l’ouvrir. ( v 4-6)
- autre énumération qui démontre les risques v 6-7.
- allitération qui montre la difficulté de l’action ( K P L ) v 6 7
- absence du poète dans le texte ( pas de je) mais ya le ON
- personnification des doigts et des couteaux ave ( franc et curieux) = caractère vivant dans la description
- le travail semble être un job de dur labeur

2. intérieur de l'huître
- métaphore nous décrit un contenu imagé de ce monde intérieur
- rappel de la genèse avec des mots qui rappellent le Création .
- il assimile tout ceci à la création poétique à travers l'huître métaphorique pour lui s’agit de tirer la beauté du banal d’où l’assonance en a.
- on y trouve les caractéristique d’un monde : les cieux, l’eau, la terre
- Les deux mondes interieurs et exterieur semble opposés ( clos / monde)
- l’aspect : rugueuse / visqueux la couleur : blanchatre / dentelle noiratre la forme : galet / marre

3. Le sens de ce nouveaux monde


- Les adverbes très et parfois accentuent le caractère exceptionnel de la perle.
- en se donnant alors de la peine, un monde meilleur, plus beau est accessible
- il y a des références à la parole : gosier, formule
- puis à la création poétique : orner, rare, nacre, perle

conclusion :
En somme, on peut retenir de ce recueil que les choses doivent révéler d'elles-mêmes grâce à la parole qui permet de découvrir la poésie et les beautés cachées.

Lecture analytique 6 : François Rabelais, gargantua, 1542, extrait du


prologue

Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c'est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue de Platon intitulé le
Banquet, faisant l'éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu'il est semblable aux silènes. Les
Silènes étaient jadis de petites boites, comme celles que nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, sur lesquelles étaient peintes des figures
drôles et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les
gens à rire (comme le fut Silène, maître du Bacchus). Mais à l'intérieur on conservait les drogues fines, comme le baume, l'ambre gris, l'amome, la civette, les
pierreries et autres choses de prix. Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu'à le voir du dehors et à l'évaluer par l'aspect extérieur, vous n'en auriez
pas donné une pelure l'oignon, tant il était laid de corps et d'un maintien ridicule, le nez pointu, le regard d'un taureau, le visage d'un fou, le comportement simple,
les vêtements d'un paysan, de condition modeste, malheureux avec les femmes, inapte à toute fonction dans l'état ; et toujours riant, trinquant avec chacun, toujours
se moquant, toujours cachant son divin savoir. Mais en ouvrant cette boite, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue : une intelligence plus
qu'humaine, une force d'âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans égale, une égalité d'âme sans faille, une assurance parfaite, un détachement
incroyable à l'égard de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent.

Auteur : François Rabelais ( 1483-1553) Mouvements :


Titre: Gargantua
Date : 1534 l1-5 : les philosophes
Genre : Fiction
l 5-12 : la description des silènes
Mouvement littéraire : Humanisme
Parcours associé : Rire et Savoir l12-19 : la description physique péjorative de Socrate
Petit résumé : Ce passage est de registre comique et il constitue un subtil
éloge de socrate laid et repoussant d’aspect extérieur mais il est pareil à un l19-24 : les qualités intellectuelles et morales exceptionnelles de socrate
dieu.

Comment l’auteur construit-il un prologue qui annonce un roman comique et didactique(moral) ?

- 1.
- antithèse : donne un registre comique
- il nous dédie ses écrits ( pronom je)
- cl de la culture antique, le lecteur doit donc être cultivé
- portrait mélioratif de socrate
- il compare socrate aux silènes

2.
- changement de temps = imparfait, description des silènes
- “jadis” adverbe, ces boites ne sont donc plus les mêmes
- l’auteur fait référence à Silène, le père adoptif de dionysos, le dieu de l’ivresse
- enumeration comique : animaux réels et imaginaires = ivresse littéraire
- autre énumération d'éléments de valeur
- cl de la médecine : il renoue avec son passé de médecin, son œuvre est comme censée nous guérir.
- ambre gris : production intestinale du cachalot
- amome : plante
- bombe : plante

3.
- description péjorative de socrate ( longue énumération) + comparaison avec l’extérieur des silenes, étranges, moches..
- l’auteur decrit d’abord son corps, son visage, ensuite ses vêtements et ensuite sa personnalité.
- coté comique de socrate ( participe présent)

4.
- “mais” conjonction de coordination avec une fonction d’opposition
- énumération de qualités intellectuelles
- volonté didactique = il invite le lecteur à ne pas se baser que sur le côté superficiel des choses mais plutot fonder son propre jugement, il invite à aller au delà
de la présentation de Socrate pour saisir la richesse de sa pensée morale

En conclusion, Rabelais s'appuie sur les figures des silènes et de socrate pour faire comprendre au lecteur qu’il ne doit pas s'arrêter à la bouffonnerie très apparente
du roman. Le prologue rappelle donc que le rire n’est qu’une porte d’entrée qui doit mener vers l’aspect philosophique.
-

Lecture analytique 7 : François Rabelais, gargantua, 1542, extrait du


chapitre 14
De fait, on lui indiqua un grand docteur sophiste nommé maître Thubal Holoferne, qui lui apprit son alphabet si bien qu’il le disait par cœur à rebours – ce qui lui prit
cinq ans et trois mois –, puis il lui lut Donat, le Facetus, Theodolet et les Paraboles d’Alanus, ce qui lui prit treize ans six mois et deux semaines.
Mais notez qu’en même temps il lui apprenait à écrire en caractères gothiques et que Gargantua recopiait tous ses livres. Car l’imprimerie n’était pas encore en
usage.
Et il portait ordinairement une grosse écritoire pesant plus de sept mille quintaux, dont le porte-plume était aussi gros et aussi grand que les gros piliers d’Ainay ;
l’encrier, grand comme un tonneau de marchandise, y pendait au bout de grosses chaînes de fer.
Puis il lui lut Des manières de signifier avec les commentaires de Hurtebize, de Faquin, de Tropditeux, de Gualehaul, de Jean le veau, de Billonio, Brelinguandus, et
un tas d’autres, ce qui lui prit plus de dix-huit ans et onze mois. Et il le sut si bien que quand on l’interrogeait au dépourvu, il le restituait par cœur à l’envers. Et
prouvait sur ses doigts à sa mère que l’art de signifier n’est pas une science exacte.
Puis il lui lut l’almanach, ce qui lui prit bien seize ans et deux mois, lorsque son précepteur mourut en l’an mille quatre cent vingt, de la vérole qui lui vint.
Après quoi, il eut un autre vieux tousseux, nommé maitre Jobelin Bridé, qui lui lut Hugutio, le Grecisme d’Evrard, le Doctrinal, les Pars, le Quid est, le Supplément,
Marmotret, Comment se tenir à table, Les quatre vertus cardinales de Sénèque, Passavant avec commentaires et le Dors en paix pour les fêtes. Et quelques autres
de même farine, à la lecture desquels il devint plus sage que nul autre, car personne n’en avala jamais autant.
Introduction :
Auteur : François Rabelais ( 1483-1553) Mouvements :
Titre: Gargantua
Date : 1534 l 1 à 17 : la satire de l’enseignement de Thubal Holoferne
Genre : Fiction l 18 23 : la satire de l’enseignement de Jobelin Bridé.
Mouvement littéraire : Humanisme
Parcours associé : Rire et Savoir
Petit résumé : L'évocation de l'éducation de Gargantua est le parfait moyen de
faire la satire de l'éducation scolastique et de promouvoir une éducation
humaniste

Comment rabelais se moque-t-il de l’instruction traditionnelle et non humaniste ?

1. la satire de l’enseignement de Thubal Holoferne

- “de fait”, connecteur logique, crée un lien avec ce qui a précédé. Le père de Gargantua, Grangousier s’inquiète de l’instruction de son fils
- vocabulaire mélioratif qui renvoie à des titres universitaires “un grand docteur sophiste”
- Le texte s’ouvre sur la présentation du premier maître. nom déja satirique.
thubal = confusion (en hébreu)
- hyperbole de la durée des études (53 ans)
- contradiction entre la simplicité de l’enseignement avec les diplomes du précepteurs
- cl du temps qui accentue le registre comique = cinq ans et trois mois, treize ans, six mois et deux semaines, dix-huit ans et onze mois, seize ans et deux mois
- la précision des semaines apporte un coté décalé et comique
- deux énumérations qui présentent les oeuvres qu’ils a lues ( il y en a qui sont réels et d’autres fictives)
- les oeuvres qu’il a créé ont une connotation satirique
- étude de la grammaire latine du 4eme siècle “donat” = contraire aux valeurs humanistes qui veulent se défaire du latin et parler leur propre langue
- la conjonction de coordination “mais” = gargantua apprend à écrire aussi “il lui apprenait à écrire gothiquement”
- style d’écriture en contradiction avec le style humaniste, moderne
- “et écrivait tous ses livres” = ironie, comme au moyen age avant l’invention de l’imprimerie
- savoir pesant et lourd = “gros”
- l’auteur parle au lecteur : “ mais notez”
- il y a un coté absurde : gargantua apprend l'alphabet à l’envers et lit à l’envers
- comparaison : le savoir est donc quelque chose qu’on peut peser et vendre
- précepteur mort de la vérole ( mst), il est donc pas un modèle sur le plan moral

2. l 18 23 : la satire de l’enseignement de Jobelin Bridé.

- périphrase, vocab péjoratif accentue le registre satirique


- jobelin = niais, bridé = empêcher, les méthodes d'apprentissage scolastiques entravent la liberté
- enumeration des oeuvres qu’il étudie = sorte de confusion, aucun sens
- DONC ce n’est pas seulement thubal holoferne, mais tous les enseignants scolastiques manquent de discernement dans leur choix pédagogique.
- métaphore péjorative = le savoir est comparé à la nourriture, la connaissance n’est pas dégustée mais avalée.

En conclusion, en décrivant l’enseignement scolastique, Rabelais fait la satire de cet enseignement au profit de l’enseignement humaniste. La longueur des études
de Gargantua en vue d'apprendre l’alphabet ou même des livres par coeur est ridicule, ironique.

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