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Les fleurs du mal – Charles Baudelaire

 Recueil de poèmes (1840-1867)


 Ils sont précédés d'une dédicace à Gautier et du poème au lecteur
 Une année après la publication du livre, il était épuisé (grâce au succès de scandale,
encouragé par le gouvernement et l’action judicaire).
 Le livre scandalise aussitôt la société conformiste et soucieuse de respectabilité.
Couvert d'opprobre, son auteur subit un procès retentissant. Le jugement le condamne
à une forte amende, réduite sur intervention de l'Impératrice ; il entraîne la censure
de six pièces jugées immorales = l’amende de 300 francs (à cause de 6 poèmes, p. ex.
« Lesbos »).
 Ses 163 pièces rompent avec le style convenu + Elle rénove la forme rigide du sonnet.
Elle mêle langage savant et parler quotidien. Rompant avec un romantisme qui,
depuis un demi-siècle, loue la Nature jusqu'à la banaliser, elle célèbre la ville et plus
particulièrement Paris
 Le plus ancien : à une dame créole
 Les fleurs du mal : antithèse : la beauté que l’on extrait du mal (souffrance). Pour
Baudelaire : échapper du mal : par l’art.
 « je » omniprésente ou les marques de la première personne peuvent renvoyer aussi au
poète en tant qu'individu, et être mises en relation avec certains éléments connus de sa
biographie. Il en est ainsi des poèmes d'amour, que les critiques parviennent à relier
presque systématiquement à quelques femmes fréquentées par Baudelaire. Par
exemple, « Parfum exotique » et « La Chevelure » (« Spleen et idéal », XXII et XXIII)
évoquent Jeanne Duval
 L'une des facettes les plus célèbres du « je » des Fleurs du mal est celle du poète
maudit. Elle apparaît dans de nombreux poèmes, dont le premier du recueil,
« Bénédiction » (« Spleen et idéal », I), qui montre une mère déplorant que son fils
soit poète

Au lecteur

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,


Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste


Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!


Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange


Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,


Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons,
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,


N'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,


Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!


Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;
C'est l'Ennui!- l'œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!

 Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, Le Vin, Fleurs du Mal, Révolte, La Mort


 Den Kern der Gedichte bilden oft die Erfahrungen des mit autobiographischen
Zügen ausgestatteten „Dichters“ bzw. des Sprechers (Lyrisches Ich) und seine
Beobachtungen der Gesellschaft, vorwiegend ihrer Randexistenzen. Dies drückt
der Autor v. a. in Raum- (Das Spiel) und Straßenatmosphären (Traum in Paris),
Licht- und Naturmetaphern (Nebel und Schauer, Landschaft, Die Sonne) aus, mit
auf- und absteigendem bzw. morbidem Wortfeld (verrinnen, verglüht,
aufgefressen, gelähmt, müd, schlaff, fröstelnd, grausig, fahl, schaudern, hohl,
bleich, dunstig usw.), Vanitas-Symbolik (Die gesprungene Glocke, Ein Stück Aas),
Gegensatzpaaren wie Tag und Nacht, Herbst und Frühling.
 Baudelaire se réfère souvent à la mythologie (Sisyphus, Ikarus, Andromache
(Cygne)).
 Die Welt ist bei Baudelaire, ganz im Sinne des aufkommenden Realismus der
Großstadt, überwiegend hässlich und morbide, der Mensch erscheint hin- und
hergerissen zwischen den christlich-platonisch aufgefassten Tendenzen Idéal und
Spleen, zwischen den Mächten des Hellen und Guten und denen des Dunklen und
sogar Satanischen
 Während alle Abschnitte der Gedichtsammlung die existentielle Situation des
Menschen behandeln, fokussieren die Pariser Bilder auch die soziale Frage. Bei
seinen Gängen durch Paris findet der Dichter in den mitleiderregenden Existenzen
Zeugnisse für seinen Weltschmerz. Dies zeigt bereits die düstere Atmosphäre der
Stadt „Gewimmels voll […] wo hell am Tage das Gespenst den Gänger greift“,
„wo alles, selbst das Grauen, ein Zauberhauch umwittert“. „In dieser alten Städte
winkeligen Falten […] folg ich, von meinem bösen Wollen angehalten, seltsamen
Wesen, so bezaubernd wie verwittert“. Es sind die Figuren am unteren Rand der
Gesellschaft, z. B. ein zerlumpter Greis, bei dessen „Anschaun ganz allein müssten
die Gaben schneien“ (Die sieben Greise), ein „Mädchen weiß im Rotgelock, Deren
schlimm zerfetzter Rock Sehn lässt alle Armut schier Und Schönheit mir“ (An
eine rothaarige Bettlerin).

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