LA POÉSIE

(19ème au 21ème siècle)

poiêsis pour les Grecs signifie « création », du verbe poiein (« faire », « créer »)

Les courants poétiques

Le romantisme : apparait en France en 1820 / registre lyrique, expression à la 1 ère personne du
singulier, fuite du temps, rêve, perte de la femme aimée, nature, mélancolie, voyage…/ se tourne vers
ailleurs et lointain avec besoin d’évasion/ Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Alfred de Vigny,
Alfred de Musset
Le Parnasse : apparait en 1866 / impersonnalité, art pour art, simple culte de la beauté et de la forme/
parnassiens se considèrent comme artisans, ref à l’antiquité/ Leconte de Lisle, Théophile Gautier,
Théodore de Banville
Le symbolisme : apparait en 1880/ réalité constituée de symboles qui renvoie à un idéal > déchiffrer et
traduire/ pessimisme mélancolique, rêve, flou, mystère, poète maudit/ Verlaine, Baudelaire, Rimbaud,
Nerval, Jean Moréas, Mallarmé
Le surréalisme : apparait environ 1919 / après-guerre, psychanalyse, inconscient/ culte paix et amour,
rêve, folie.../ André Breton, Paul Eluard, Louis Aragon, Robert Desnos, Jacques Prévert
Dadaïsme : Début 20ème / remise en cause toutes les conventions et contraintes/ Tristan Tzara

Des innovations poétiques

Renouvellement des thèmes : élargissement des thèmes, modernité
Renouvellement lexique : liberté des images (lien entre visible et invisible), synesthésie
Renouvellement formes : vers libres, vers impair, poème en prose, calligramme, alexendrins rythme
ternaire au lieu binaire
Poète voyant au poète éclaireur, poète engagé
 Biographie de Baudelaire
1821-1867, poète français, enfance et adolescence difficile à cause remariage de sa
mère et perte de son père à 6 ans, à partir 18ans vie dissipé dans quartier latin. Sa
famille lui fait faire un voyage pour les Indes, dépense tout héritage de son père et
est donc placé sous tutelle, doit alors travailler et devient critique d’art, marqué par
3 passions amoureuses : jeanne Duval, Marie Daubrun, Madame Sabatier, 1857
publie Fleurs du Mal mais attaqué en justice et condamné, tombe malade et abuse
opium, meurt 46 ans
= précurseur de la modernité poétique (poème en prose incite le vers libre, sensibilité moderne, théorie
des Correspondances

Contexte historique et littéraire

Chute du 1er empire puis restauration, 1830 révolution des trois glorieuses, révolution 1848, 2 ème
République en 1848 avec Napoléon Bonaparte qui fait coup état 1951. 1952 2 nd Empire avec Napoléon
III (fin en 1870)
Naissance civilisation industrielle : découverte en biologie, physique, astronomie. Développement
chemin de fer, 1ères voitures automobiles. Développement banques et du crédit. Influence de
Haussmann à Paris. + Société inégalitaire
Publication de Méditation poétiques de Lamartine marque apparition du romantisme 1820. Essor de la
poésie lyrique avec Hugo et Musset : amour, mort, fuite du temps, nature… + En 1852 Théophile
Gautier prône culte de la beauté de la forme au détenu du contenu = l’art pour l’art. puis après
apparition Parnasse

Analyse de l’œuvre
Les Fleurs du Mal (dédicacé à Théophile Gautier) publié en 1857 mais dénoncé par le Figaro pour
immoralité. Il est condamné, amende de 300 francs, 6 poèmes supprimés du recueil (1866 sont publiés
dans une édition à Bruxelles). 1949 la condamnation est annulée. 1857 = 100 poèmes en 5 sections
mais 1861= 126 et 6 sections + ébauche d’un épilogue pour la 2ème édition
6 sections : retrace acheminement de son âme. Descente aux enfers, sans le Spleen et l’Ideal s’adresse
à la poésie et l’amour pour guérir son âme du dégoût que lui inspire la vie, mais âme vouée au Spleen
alors essaie autres moyens, les paradis artificiels dans Le Vin et la débauche dans Révolte mais encore
un échec alors il se tourne vers Satan dans Révolte finalement il a un dernier recours dans La Mort.
Dans Tableaux Parisiens il est en quête de l’Idéal au travers de la ville.
Spleen et Idéal = idéal le pousse à s’élever mais le Spleen le fait chuter dans le mal
Fleurs du Mal = source de création se trouve dans toute forme de destruction
Révolte = exalte Satan mais pactiser avec le diable est inutile
Le Vin = paradis artificiels, alcool et drogue
La Mort = aspiration à mourir car c’est l’ultime remède
Tableaux Parisiens = il se rapproche de l’autre dans la ville mais échec alors solitude
Sonnet forme privilégié par Baudelaire, recours à l’hétérométrie, alexandrins surtout mais joue avec
grâce enjambement, rejet et contre-rejet

Citations clés
« Ô douleur, ô douleur ! Le Temps mange la vie » dans L’Ennemie
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté, // Luxe, calme et volupté. » dans L’invitation au voyage
« Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère// d’un glorieux automne ou d’un soleil couchant » dans
Chant d’automne
« Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » dans Correspondances
« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » dans épilogue à la deuxième édition
« Carcasse superbe » Une charogne
« Par toi je change l’or en fer/ et le paradis en enfer » Alchimie de la douleur
Les phares = vision positive du poète
Le voyage = création nouveau monde
Au Lecteur = vision pessimiste de l’homme
Albatros = poète rejeté
Hymne à la beauté = sensible à l’esthétisme
Wajdi Mouawad la Scarabée « l’artiste, tel un scarabée, se nourrit de la merde du monde pour lequel il
œuvre, et de cette nourriture abjecte il parvient, parfois, à faire jaillir la beauté. »

Parcours : alchimie poétique, la boue et l’or

Alchimie : dès Antiquité transformer métaux sans valeur en or grâce à la pierre philosophale.
Poète = alchimiste de la laideur (ex Une Charogne, J’aime l’araignée et j’aime l’ortie de Victor Hugo),
du quotidien (ex tableaux parisiens ; Le bruit des cabarets, la fange du trottoir de Verlaine) et du verbe
(ex Alchimie du verbe de Rimbaud) doté d’un pouvoir ancestrale : transformer la boue en or

Œuvres complémentaires
Paroles, Jacques Prévert 1946 : s’inspire langue parlée pour se rapprocher de la conversation, amène
au merveilleux de la parole et éloge de bonheurs simples. Marque par WW1 rejette source de bonheur
officiel pour bonheur plus profond (amour et innocence) (vers libre)
Amour bonheur absolu dans Alicante, détachement des ressources matérielle dans Dans ma maison,
bonheur éphémère dans Le temp perdu, progrès techniques dans Fleurs et couronnes, animaux incarne
innocence pureté martyrisée dans Et pourquoi donc que j’irai pêcher une bête

Sujet de dissertation possible

On a reproché à Baudelaire de « tout peindre, de tout mettre à nu » dans son recueil Les Fleurs du Mal.
Qu’en pensez-vous ?
Est-ce que l’alchimie poétique chez Baudelaire consiste absolument à transformer la boue en or ?
Est-ce que l’alchimie poétique de Baudelaire consiste à faire pousser des fleurs dans le terreau du
mal ?
Transformer la boue en or, est-ce nécessairement passer du Spleen à l’Ideal ?
Le travail poétique permet-il vraiment au poète de sublimer la laideur de la réalité qui l’entoure ?
« Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Dans quelle mesure ce vers de Baudelaire tiré de
l’épilogue des Fleurs du Mal est-il caractéristique de cette œuvre ?
Le rêve d’un ailleurs : dans quelle mesure l'oeuvre Les Fleurs du Mal peut être caractérisée d’une
quête d’un autre monde ?
La poésie ne peut-elle chanter que ce qui est beau ? Vous vous appuierez sur Les Fleurs du mal de
Baudelaire et le parcours étudié « L'Alchimie poétique : la boue et l'or ».
La poésie doit-elle décrire la réalité ou bien la transfigurer ? Vous répondrez à cette question en vous
appuyant sur Les Fleurs du mal de Baudelaire et le parcours étudié « L'Alchimie poétique : la boue et
l'or » et vos connaissances personnelles.
Le poète doit-il nécessairement tremper sa plume dans la boue ? Vous répondrez à cette question en
vous appuyant sur Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, le parcours associé ainsi que sur vos
lectures personnelles.
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