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Au début des années 30, Francis Ponge travaille aux Messageries Hachette, à Paris. C'est en
traversant, comme chaque matin, le quartier des Halles (c'est là que se trouvaient à l'époque le
marché et les commerces de gros), que lui vient un jour l'idée de consacrer un poème au
cageot.
Objet banal, insignifiant, méprisé, ce dernier mérite, aux yeux de Ponge, d'être redécouvert et
réhabilité.
Publié pour la 1ère fois en janvier 1935 dans le numéro 1 de la revue intitulée Mesures, « Le
Cageot » peut être considéré comme l'un des textes majeurs du Parti pris des choses.
Dans ce poème en prose, composé de 3 courts paragraphes, le poète présente l'objet en partant
du mot qui le désigne. Il en propose une définition puis s'intéresse à son destin et à la relation
qu'il entretient avec l'homme.
L'approche de Ponge peut, à première vue, paraître impersonnelle. C'est en réalité avec
humour et tendresse que le poète se penche sur l'existence du cageot. Sans intervenir
directement dans son texte (le pronom « je » en est absent), Ponge s'attache à rendre cet objet
sympathique.
Le crapaud
« Le crapaud » est un poème de Tristan Corbière parut en 1873 dans le receuil les amours
jaunes.
Un titre ironique et plein de dérision qui fait référence au rire jaune (rire grinçant, sinistre et
désabusé)
Ce poète affligé d’une faible constitution se montre particulièrement excentrique, tant dans sa
vie que dans ses œuvres.
Ce sonnet à l’envers
Baudelaire :
Charles BAUDELAIRE est un auteur majeur du XIXe siècle. Il développe en poésie un style
personnel, tantôt inspiré du Romantisme récent, tantôt versant dans le Symbolisme naissant.
Inclassable, il marque la littérature du XIXe siècle par son recueil de poèmes Les Fleurs du
mal, publié en 1857.
Le recueil de Baudelaire Les Fleurs du mal est composé : 100 poèmes, répartis en 5 sections :
I. Spleen et Idéal, II. Fleurs du Mal, III. Révolte, IV. Le Vin, et V. La Mort.
Ce recueil, dont le titre contient déjà un oxymore (« fleurs » opposé à « mal ») a une première
partie intitulée Spleen et Idéal, dont le titre, également oxymorique
1) le Spleen, qui est la dépression, la chute, le pêché, la misérable condition de l'homme sur
terre, voire, le désespoir.
2) et l'Idéal, au contraire concerne tout ce qui élève , l'envol de l'esprit vers les valeurs
supérieures (le beau, le bon, le vrai)
Spleen
Le spleen est 4émé poéme du recueil, issu de la section « Spleen et Idéal », Le recueil
contient 4 poèmes d'affilée, intitulés « Spleen », dont le titre annonce la couleur. Il illustre
parfaitement la tendance pessimiste, « spleen » opposée à « Idéal ».
Ce poème évoque une lutte tragique et inégale entre deux allégories : l'Espérance et
l'Angoisse, crise radicale dont l'issue est fatale : c'est l'Angoisse qui vaincra.
La charogne
La charogne est 28e poème du recueil, issu de la section « Spleen et Idéal », « Une Charogne
» se situe entre les poèmes « Le Serpent qui danse » et « De profundis clamavi », tous inspirés
par Jeanne Duval.
Le soleil
Cette publication est suivie d’un procès condamnant l’auteur en août 1857 à une amende pour
« outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs » (Retrait de 6 poèmes).
Une nouvelle publication en 1861: 32 poèmes supplémentaires + une section : dans laquelle «
le Soleil » figure désormais en position n° 87. (126 poèmes au total).
Le cageot
Dans Le Parti pris des choses, Ponge invite à « un voyage dans l'épaisseur des choses, une
invasion de qualités, une révolution ou une subversion comparable à celle qu'opère la charrue
ou la pelle, lorsque, tout à coup et pour la 1ère fois, sont mises à jour des millions de
parcelles, de paillettes, de racines, de vers et de petites bêtes jusqu'alors enfouies ».
Chaque être, chaque chose possède des richesses insoupçonnées et souvent invisibles.
Ponge parle de « sapate », objet d'apparence banale (le mot ne l'est pas!), qui dissimule en son
sein quelque chose de valeur, chaque élément du réel mérite d'être découvert,
méthodiquement exploré.
Dans ce recueil, les objets aussi banals que l'olive, la cruche, ou l'huître (mais qui peut
contenir une perle!), sortent de leur médiocrité pour devenir des objets poétiques à part
entière.
La richesse du poème n'est pas tellement celle du thème (ici, c'est plutôt la modernité qui est
visée), mais celle du travail poétique de Ponge, qui creuse les mots, leur sens, remontant
souvent leur étymologie, compilant leurs strates de sens, leurs sonorités, bref jouant avec le
langage.
LE CRAPAUD
Ce sonnet à l’envers commence comme un texte romantique mais on devine très vite l’aspect
lugubre et froid de la scène.
Plus on avance dans l’analyse et plus on se rend compte du portrait que dresse CORBIERE de
lui-même à travers le personnage du poète et le crapaud, un double rôle ; plein de dérision et
de cynisme.
Le crapaud illustre bien l’expression de poète maudit : Corbière y apparait comme un poète
incompris qui rejette les valeurs de la société et se conduit de manière provoquante.
Ce rapprochement entre le poète et l’animal nous fait penser bien sûr à « l’albatros » de
Baudelaire ou l’auteur perçoit l’oiseau comme un « voyageur ailé » « gauche et veule » et
auquel « le poète est semblable ».
Spleen
le poète en mettant des mots sur ses maux ne se laisse pas anéantir par le spleen car il
parvient malgré sa souffrance à extraire la beauté de son â me et de son cerveau malade.
Des « fleurs » sont extraites du « mal » et la « boue » du « spleen » qui est transformée en
« or » poétique.
La charogne
Ce poème se montre très novateur car les codes de la poésie traditionnelle (célébration de la
beauté de la femme aimée, éloge de la femme...) sont complètement inversés; il propose une
réécriture de la poésie amoureuse
Ce poème montre tout le pouvoir de la poésie qui arrache les êtres et les choses au gouffre de
la mort et à la réalité de la décomposition. Le poète (l'artiste) ne peut retenir du réel que des
impressions mortes, désignées ici par la figure du cadavre. Sa sensibilité, son génie consiste à
les ressusciter sous une forme sublimée.
Le soleil
Dans ce poème, Baudelaire commence par évoquer la difficulté de l’art poétique. Le soleil est
d’abord représenté comme l’inspirateur du poéte avant de devenir une metaphre des pouvoir
de la poesie.
-Nus serions du côté du Spleen- avant de se placer du côté du l’Idéal en associant le Poète au
Soleil qu’il personnifie et dont il énumère les bienfaits.
En plaçant le poète sous l’égide du soleil, Baudelaire donne à son recueil une tonalité
particulière , certes traditionnelle - on trouve l’idée du poète éclairant le monde chez les
Romantiques, comme par exemple Victor Hugo - mais également originale : comme l’astre
qui luit en tous lieux, le poète éclaire tout un chacun et rayonne sur tout : tout peut être source
d’inspiration