Les fleurs du mal

1/ Charles Baudelaire

Baudelaire perd son père à l'âge de 5 ans, lettré, amateur d'art, peintre et éprit des lumières.
il ne supporte pas le remariage de sa mère. après le lycée il voyage pour fuir son beau-père et
découvre ainsi l'île Maurice et la réunion, qui nourrissent son imagination et ses sens. il écrit des
poèmes et des critiques d'art, il mène une vie de dandy dissolu. les fleurs du mal sont condamnées
pour immoralité en 1857.

2/ genèse et caractéristiques de l'œuvre

il est influencé par le romantique et le parnasse, il influencera à son tour les symbolistes, ils
incarnent la modernité poétique. selon Baudelaire le « beau » peut-être « bizarre » voire être issu du
laid. il explore les correspondances entre différentes sensations qui se mêlent les unes aux autres :
c'est la synesthésie. l'être humain est tiraillé entre le spleen, état mélancolique, et l'idéal, qui l’élève.

3/ œuvre principale

les fleurs du mal décrit l'être humain comme en proie au mal et échouant à s'élever. les
petits poèmes en prose ou le spleen de Paris son des tableaux parisiens en prose poétique. il traduit
aussi des auteurs anglo-saxons.

4/ contexte historique

l'enfance de Baudelaire se déroule sous la restauration et la monarchie de juillet. lors de la

révolution de 1848, Baudelaire prend conscience des souffrances des déshérités, il se lance dans le
journalisme. suite au coup d'état de Napoléon Bonaparte, Baudelaire se retirer de la politique et
mène une vie détachée de dandy. Baudelaire assiste au changement de la révolution industrielle et
propose de nouveaux paysages poétiques inspirés par la ville et non plus par la nature.

5/ contexte littéraire

le romantisme

Baudelaire conserve l'expression lyrique des sentiments, la solitude du poète

incompris et un certain goût pour le «  paysage état d'âme » même si neuve puisque celui-ci devient
urbain.

le parnasse

le nom parnasse et celui d'une montagne en Grèce qui dans l'Antiquité passait pour
être le séjour d'apollon les 2 de la poésie et les 9 muses. ce mouvement se crée en réaction au
romantisme. le mouvement se caractérise par un style impersonnel avec des descriptions des récits
des mythes, le primat du travail : le poète est un orfèvre, un laboureur qui aime travailler des formes
contraignantes comme les formes fixes, «  l'art pour l'art » vocabulaire soutenu, versification
recherchée, érudition. Baudelaire reprend l'importance accordée au travail, le refus de l'engagement
de la poésie et le souci formel (goût pour le sonnet), même s'il estime que l'imagination est
indispensable.

le symbolisme

la littérature symboliste naît dans la 2nde moitié du 19e siècle, elle naît du rejet des
romans naturalistes et d'un dialogue fécond avec d'autres arts. ils reposent sur le principe que le
monde ne peut se réduire à une réalité concrète et matérielle il faut dépasser la banalité du
quotidien pour accéder à un monde supérieur. pour cela l'artiste dispose du symbole. l'allégorie et là
métaphore sont donc 2 figures privilégiées par les auteurs symbolistes. il recherche aussi la
musicalité, C'est ainsi que naît le verre libre, les poètes ont aussi de plus en plus fréquemment
recours au poème en prose. Baudelaire annonce ce mouvement notamment par sa quête d'une
poésie idéale et par les synesthésies.

Lebeau en art

l'art n'est plus seulement l'affaire des nobles, mais touche aussi les bourgeois, leur
est associé au bourreau en lui donnant en outre une fonction morale et pourtant sociale. Baudelaire
récuse totalement cette façon de penser l'art, il pense que l'art et même la beauté peuvent naître du
laid.

6/ réception de l'œuvre

les fleurs du mal sont publiées en 1857, lui et son éditeur sont poursuivis en justice pour « 
atteinte aux bonnes mœurs », c'est à dire pour immoralité ; ils sont condamnés à retirer 6 poèmes.
Baudelaire refuse de publier son livre ainsi amputé, il repense la totalité de son ouvrage qui est
publié en 1861.

7/résumé de l'œuvre

le titre de l'œuvre est en oxymore : les fleurs font penser à la beauté et elle a poésie, tandis
que le mot mal les thunes allégorie chargé d'une connotation péjorative. le titre se présente ainsi
comme un véritable art poétique révolutionnaire : Baudelaire prouvera avec son œuvre que le beau
l'art peut naître du laid et du mal.

il conçoit un véritable livre narre une histoire avec une progression, le livre comporte 6
sections :

- «  spleen et idéal » : récit de la quête de la poésie idéale, pour aller vers la mélancolie et
le spleen
- «  tableau parisien » : le poète arpente la ville, nouvelle source d'inspiration, mais n'y voit
que des doubles de lui-même le renvoyant à sa solitude, son ennui et sa mélancolie
- «  le vin » : il permet de se libérer du spleen, mais il n'est qu'un leurre par son caractère
artificiel et passager
- «  fleurs du mal » : la débauche et nouvelle voie expérimentée par le poète pour fuir le
spleen, véritable mise en abyme de l'ensemble du livre
- «  révolte » : il s'agit pour le poète de se révolter contre Dieu en reniant le Christ et en
implorant Satan, celui-ci toutefois ne répond pas plus que Dieu au poète qui se trouve
incapable d'atteindre son idéal
 - «  la mort » : c'est le dernier domaine à explorer pour se libérer et atteindre l'idéal en
trouvant « du nouveau ». attention cependant il ne s'agit nullement d'une apologie du
suicide.

les fleurs du mal peuvent donc se lire comme la quête d'un homme cherchant à fuir une
condition humaine reposant sur l'ennui et la mélancolie. mais cette quête est également et
surtout métaphorique. il s'agit par ses diverses expériences de chercher une nouvelle poésie
qui souhaite idéale

8/thème clé

les muses et l'amour

- cycle de Jeanne Duval 

- cycle d’Apollonie Sabatier
- cycle de Marie Daubrun
- cycle des femmes diverses

les femmes sont perçues comme une des voies permettant de sortir du spleen pour atteindre
l'idéal

l' ailleurs

- il est recherché pour échapper au spleen

- l’ ailleurs géographiques, il correspond au goût pour l'exotisme, il s'incarne dans les îles
ou dans les femmes aimées
- l' ailleurs temporelle, il peut s'agir du paradis de l'enfance, le passé constituent aussi un
idéal, le présent peut aussi être vécu comme un ailleurs, lorsque les sens en éveil font
voyager ou les « paradis artificiels » représentés par le vin permettent de s'évader un
moment seulement
le spleen
- il est une mélancolie dans laquelle l'ennui tient une part importante, l'étymologie du mot
ennui permet d'en mesurer la force, car c'est bien au sens propre que Baudelaire
emploie le terme «  être un objet de haine ». le poète se parle comme atteint de ce mal

la mort

- il s'inspire de la veine du romantisme noir et de la tradition poétique. il lit toutefois la

mort à la vie , les disparus survivent dans le cœur du poète, la mort invite aussi à profiter
de la vie, elle est enfin le dernier espoir du salut

l'art

- ce thème apparaît dans de nombreuses références picturales, Baudelaire des dissertant

de ses poèmes à dépendre, l'art est au centre de l'œuvre dans la mesure où celle-ci narre
la quête du beau qui est un idéal artistique, par le poète.

9/ alchimie poétique la boue et l'or

comprendre l'intitulé

- alchimie : science occulte du Moyen Âge qui se donnait pour but de transmuter des
métaux vils, comme le fer, en métaux précieux, comme l'or. magie et chimie sont ainsi
mêlés.
 - Boue : matière vile : on lui associe l'idée de saleté notamment. Toutefois, une version
méliorative de la boue pourrait être la terre glaise qui, elle, permet de façonner des
objets
- Or : métal précieux et recherché

le parcours et l'œuvre intégrale

- l'expression est en fait une métaphore qui définit le projet du poète de transformer la
laideur en beauté, sublimer le monde pour atteindre un idéal de beauté en art. pour cela
il doit déchiffrer les mystères du monde pour pouvoir en «  extraire » la beauté.
- la boue revêt plusieurs aspects : le spleen, les leaders de la ville modernes, les vices, les
horreurs nées dans les âmes humaines.
- les agents de transmutation sont multiples aussi : les femmes, le soleil, le travail poétique
plus encore

la dissertation sur l'œuvre en lien avec le parcours

- le rôle du poète est de s'intéresser aux moyens

- l'intitulé du parcours est une réflexion sur le rôle du poète et la quête poétique. le poète
baudelairien est ainsi un alchimiste
- plusieurs poèmes des fleurs du mal peuvent nourrir le parcours :
o l'or et l'idéal : «  élévation », « correspondance », « une charogne »
o la boue : «  spleen » (LXXXVI)
o pour permettre la transmutation : «  le soleil », «  alchimie de la douleur «  (ici en
sens inverse)
- d'autres poèmes ont repris cette métaphore : Arthur Rimbaud, « alchimie du verbe »,
André Breton, dans le manifeste du surréalisme
- le poète peut être aussi vu comme un prophète
- il a aussi parfois été comparé à l'artisan
- ou encore à un porte-parole

10/ citation

«  il m'a paru plaisant, d'extraire la beauté du mal »

«  j'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or »

«  tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or »