Vous êtes sur la page 1sur 4

« 

La poésie, pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses
souvenirs d’enthousiasme, n’a d’autre but qu’elle-même, c’est-à-dire l’amour exclusif du beau,
l’idée fixe. »

Analyse du sujet :
« Descendre en soi-même », c’est se laisser aller au spleen ; « interroger son âme », c’est se livrer à
une introspection. Rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, c’est écrire ses émotions les plus belles.
La poésie n’a qu’une véritable fonction : elle n’a d’autre but qu’elle-même, elle est consacrée à elle-
même, à l’amour du langage et si on va plus loin à l’amour de la beauté. Les termes s’opposent : la
poésie appartient-elle au poète (descendre en soi-même) ou à la poésie (n’a d’autre but qu’elle-
même). Réfléchir sur soi-même et écrire sur soi amène de toute façon à cette unique conclusion, la
finalité de la poésie n’est pas lyrique mais esthétique.
Problématique : 
La citation de Baudelaire pose la question du rapport entre lyrisme et esthétique. Quelle est la
finalité de la poésie pour Baudelaire ? Le lyrisme, l’esthétique ou la poésie elle-même ? 
Plan proposé pour la dissertation :
1.  La beauté, est le thème central du recueil.
C’est l’amour du beau qui guide Baudelaire dans l’écriture de sa poésie. La poésie de Baudelaire est
centrée sur l’esthétique : c’est la finalité qui lui assigne, à la manière d’une idée fixe. 
a) Le beau comme thématique centrale du recueil
 On retrouve dans les FDM les topoï de la poésie : l’image traditionnelle de la femme au service du
beau et la place des arts et plus précisément de la peinture dans l’œuvre renvoie à la place que
Baudelaire donne à la peinture dans son œuvre (voir la section des « Tableaux parisiens » ou le
poème les Phares) 
b) « l’amour exclusif du beau, l’idée fixe » : est une caractéristique parnassienne de la beauté dans
le recueil
De nombreuses pièces poétiques et notamment celles qui reflètent le classicisme de Baudelaire, à
savoir le goût pour l’antique, répondent à cette définition de la beauté dans la citation du sujet,
« l’idée fixe, l’amour exclusif du beau ». Voir le goût pour la statuaire antique. 
La beauté est-elle pour autant hiératique[1] ? 
c) Il est toutefois limitatif de parler d’une beauté figée car la recherche poétique du poète procède
du mouvement
La beauté passe par un renouvellement du genre classique : le poète effectue un mouvement
alchimique pour créer la beauté. C’est la volonté de transformation qui domine chez Baudelaire, qu’il
métaphorise avec l’idée d’alchimie. L ’alchimie poétique est au service de la beauté car la beauté est
l’idéal à atteindre dans le recueil. (voir le second épilogue)
CCL : la beauté est le thème central du recueil, n’est pas figée mais bien une idée fixe du poète qui
cherche à l’atteindre par différentes expérimentations. Quelle place dans cette recherche de la
beauté occupe le lyrisme chez Baudelaire ? 
2. Le lyrisme personnel est un moyen et non une finalité dans les FDM
Bien que la poésie romantique naisse d’une forme d’introspection chez le poète, le lyrisme personnel
pour Baudelaire n’est pas pour autant la finalité de la poésie. Le lyrisme personnel permet d’extraire
la quintessence de la beauté du mal. Le lyrisme personnel n’est pas une fin mais un moyen.
a) Le spleen, un moyen d’extraire la beauté du mal pour le poète 
Le mouvement est une constante dans les FDM. « Descendre en soi-même », c’est chercher à décrire
l’expérience du Spleen. Ainsi de nombreuses pièces ont la beauté des « fleurs maladives » que
Baudelaire dédit à son ami Théophile Gautier. Voir les Spleen et le « Au lecteur ». 
b) Le poète décrit le spleen pour sa capacité à renouveler la beauté et non pour épancher son cœur
Le lyrisme personnel est un moyen d’extraire la beauté du mal. Le goût pour la thématique des
Enfers non pas pour sa dimension morale mais esthétique. Voir également Alchimie de la douleur.
Voyage vers la mort : c’est une curiosité esthétique avant tout. Son enthousiasme est plus esthétique
que lyrique. 
c) la beauté, si elle peut naître du spleen, ne semble pas avoir pour autant de dimension morale.
 Remise en cause de la théorie platonicienne du beau relié à la notion de bien. 
La dimension religieuse du poème renvoie davantage à une construction esthétique que morale.
(voir l’architecture du recueil) (voir « Hymne à la beauté »)
CCL : l’introspection est bien une source d’inspiration pour Baudelaire, mais qu’il met toujours au
service de l’esthétique et non du lyrisme personnel. 
3. La poésie baudelairienne a pour finalité elle-même : elle est autotélique
L’esthétique, qui tient une place prépondérante dans les FDM, conduit le poète à envisager la poésie
comme étant autotélique, c’est-à-dire que « la poésie n’a pour but qu’elle-même ».
a) La poésie représente le sublime
La poésie chez Baudelaire fixe comme but à la poésie de célébrer le genre poétique. Ainsi Baudelaire
célèbre la poésie pour elle-même, dans « Bénédiction », « l’Albatros » ou dans « Élévation », dans la
capacité que le poète aurait de représenter le sublime. 
b) Le goût pour la perfection formelle 
Baudelaire exploite dans les Fleurs du mal la perfection formelle et toutes les potentialités
rythmiques du vers. Il est notamment est attentif aux formes poétiques fixes avec lesquelles il joue,
comme le pantoum « Harmonie du soir » et le sonnet, dont l’art culmine dans « Correspondances ». 
c) Les synesthésies, finalité poétique de la poésie baudelairienne 
« Correspondances » est un poème, emblématique de son art poétique dans lequel il assigne comme
mission au poète d’interpréter les symboles du monde dans la poésie, grâce aux synesthésies. Voir à
ce titre la dernière strophe de « l’hymne à la beauté », « rythme, parfum, lueur, ô mon unique
reine » qui rappelle les « correspondances » : « Les parfums, les sons et les couleurs se répondent ».
CCL : Baudelaire fait de la poésie un objet formel qui vise à la perfection esthétique en passant par
les synesthésies. 
Conclusion : 
Les FDM, selon son auteur, visent un objectif unique, l’amour du beau, rejetant la tradition lyrique.
Ce n’est plus l’introspection romantique qui est la finalité de la poésie mais l’esthétique. Autrement
dit, Baudelaire fait de la dimension formelle de la poésie la caractéristique principale de son œuvre.
C’est donc une conception révolutionnaire de la poésie qui annonce la modernité poétique qui fera
du langage un objet poétique à part entière comme dans le surréalisme.  L’œuvre de Paul Valéry qui
faisait de la célébration du langage l’objet de la poésie. 
En quoi l’oeuvre de Baudelaire est-elle un reflet de la violence du Paris du XIXe siècle ?
Ici, il s’agit de mettre en avant les divers poèmes permettant de faire dans un premier temps l’éloge, mais aussi
la critique de la ville de Paris, qui abrite au sein des poèmes des prostituées ou encore des assassins dans un
environnement peu luxueux.
Quels sont les principaux thèmes exploités par Baudelaire à travers son oeuvre Les Fleurs du Mal ?
Il s’agit ici d’un sujet thématique visant à faire ressortir les divers sujets utilisés par l’auteur. Parmi eux : le
voyage, l’amour, Paris, la prostitution ou encore la mort. Un contraste entre des thèmes lumineux et sombres
peut être mis en avant.
Le rêve d’un ailleurs : dans quelle mesure l'oeuvre Les Fleurs du Mal peut être caractérisée d’une
quête d’un autre monde ?
À travers ce sujet, il s’agit de mettre en avant le thème du voyage dans l’oeuvre. En effet, divers poèmes de
Baudelaire mettent en avant un aspect exotique du temps, laissant place à la rêverie de l’auteur.
En quoi le recueil des Fleurs du Mal retranscrit-il une dualité du thème de l’amour qu’éprouve
Baudelaire ?
Pour ce sujet, il s’agit de tenter de percevoir la dualité qui existe chez Baudelaire au sujet de l’amour. En effet,
l’amour est un thème qui revient assez fréquemment dans l’oeuvre, celui-ci passant par diverses figurines
évocatrices. Si certains poèmes mettent en avant une femme synonyme de muse et de source de beauté ;
d’autres au contraire tentent à montrer une femme dominatrice apparentée à la souffrance. Ici, nous pouvons
percevoir alors une dualité de l’amour vacillant entre un côté joyeux et positif de celui-ci, et un autre côté
davantage sombre, provoquant cette fois-ci une répulsion chez l’auteur.
Dans quelle mesure le spleen est-il caractéristique de cette oeuvre ?
Nous pouvons remarquer que le spleen est un concept qui traverse l’intégralité de l’oeuvre de Baudelaire.
L’auteur y consacre même une section complète appelée « Spleen et Idéal ». Ici, le spleen renvoie à un état de
mélancolie, d’ennui ou encore d’angoisse qui est très caractéristique de l’oeuvre baudelairienne. Il s’agit donc
pour répondre à ce sujet de faire ressortir les différents poèmes mettant en avant ce procédé, et de
comprendre comment celui-ci est mis à l’oeuvre.
Par quels procédés littéraires et stylistiques peut-on percevoir la mélancolie de l’auteur à travers
l’oeuvre ?
Ici, il s’agit d’une analyse aussi bien stylistique que thématique de l’oeuvre. Premièrement, il s’agit de faire
ressortir les divers thèmes pouvant s’apparenter à de la mélancolie : ici, nous avons bien sûr les références au
spleen, à la mort, ou encore à la maladie qui peuvent être évoquées. Mais il s’agit aussi de s’appliquer à déceler
les procédés stylistiques de l’auteur pour contribuer à dégager cette aura des textes. L’angoisse est un thème
très récurrent dans cette oeuvre.
L’art à travers Les Fleurs du Mal
Pour traiter ce sujet, il convient de mettre en avant l’aspect artistique présent dans l’oeuvre. En effet, l’art
pictural ou musical est très présent dans cette oeuvre qui ne reflète que l’intérêt accru de l’auteur pour des
références telles que Delacroix ou encore Manet.
Baudelaire fait partie du cercle des « poètes maudits ». En quoi cette oeuvre nous aide à le
comprendre ?
Au côté de Rimbaud ou encore de Mallarmé, Baudelaire est considéré comme un poète maudit. Sur quoi cette
terminologie se fonde-t-elle ? Pour le comprendre, il est important d’évoquer et de mettre en avant le procès
de l’auteur qui tend à le rejeter des marges de la société. Utilisant des thèmes peu appropriés à la littérature de
ses contemporains, Baudelaire est alors condamné par la société qui juge ses écrits peu moraux, mettant en
avant des thèmes tirés majoritairement du mal.
Baudelaire ou le père de la modernité poétique
Ici, il s’agit de comprendre en quoi Baudelaire est aujourd’hui considéré comme le père de la modernité
poétique. Pour le comprendre, il faut saisir le fait qu’à travers cette oeuvre, l’auteur met en avant des thèmes
allant à l’encontre de ce qui est admis d’évoquer dans une oeuvre. Ici, nous percevons dans les divers thèmes
évoqués que le poète tente de faire surgir les bas-fonds de la société parisienne en évoquant des sujets peu
flatteurs. Ainsi, Baudelaire rompt les principes classiques pour venir mettre en avant une modernité littéraire
qui le conduira en procès le 20 août 1857 pour cause d’outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs.
Pour ce sujet, il convient donc de mettre en avant tous les aspects controversés de Paris et de sa société mis en
oeuvre et dénoncé à travers les différents poèmes.

Vous aimerez peut-être aussi