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: DISSERTATION
On a reproché à Baudelaire « de tout peindre, de tout mettre à nu. »
« J’ai pris ta boue et j’en ai fait de l’or », telle est la citation de Charles Baudelaire pour
décrire son travail de poète. Cependant, ce n’est pas l’avis de tous puisqu’en 1857, après la sortie de
son recueil de poèmes Les fleurs du mal, on lui a reproché de « tout peindre, de tout mettre à nu ».
Baudelaire est alors condamné pour outrage à la morale et aux bonnes mœurs. Nous nous
demanderons donc en quoi le recueil de poèmes Les fleurs du mal a été jugé « immoral » pour
l’époque. Dans un première temps, nous verrons qu’ils parlent de sujets exclus de la sphère poétique
et dans un second temps, nous verrons qu’il parle également du ressenti du poète.
Nous avons donc vu que Baudelaire parle de sujets exclus de la sphère poétique en parlant
des personnes rejetées de la société et de la poésie. Maintenant, nous allons voir qu’il parle
également de son ressenti.
Effectivement, il parle de son rapport à la mort notamment dans les poèmes « la mort des
pauvres » et « le rêve d’un curieux. Il explique que la mort pour lui n’est pas une chose négative au
mal car sans elle il n’y aurait pas de vie. C’est le seul espoir pour s’en échapper. Il la présente comme
une chose curieuse et fascinante. Il l’a décrit avec des images crues pour provoquer comme on peut
le voir dans le poème « une charogne ». Il décrit donc son ressenti en vers elle comme son seul
espoir.
Cependant, le poète développe également son mal être profond. En effet, dans la partie
Spleen et Idéal, plusieurs poèmes parlent de ce sujet. Dans le quatrième poème intitulé « Spleen », il
décrit le mal être dont il est victime durant les jours de pluie. Son esprit est tourmenté et livre une
bataille entre deux allégories, l’espoir et l’angoisse qui mène à la défaite de l’espoir. Ces poèmes
intitulés « Spleen » décrivent tout son mal-être. Ils montrent ces profonds ennuis qui désignent un
réel tourment dans son âme. Il est piégé par ceux-ci qui le font même basculer dans la folie. Il va
également remettre en cause des certitudes comme dans le poème « l’irrémédiable » en opposant le
terme « Diable » avec le terme « bien ». Finalement, ce qui est sombre lui parait clair comme on peut
le voir dans le poème « la fin de la journée » ? Baudelaire dans son recueil à donc exprimé son mal-
être qui peut être considéré comme « mauvais » pour les mœurs politiques de l’époque. Enfin
l’auteur parle de son travail de poète. En effet, il donne son opinion sur le rôle qu’â le poète sur
Terre. Cette idée est illustrée dans le poème « l’albatros » dans lequel il compare cet oiseau au
poète. Ils sont pareils, ils survolent l’humanité mais sont bloqués au sol et ils ne peuvent pas s’élever.
Pour lui, sa poésie transforme la boue en or. Il prend des sujets exclus de la sphère poétique, ‘les
aveugles », « l’horloge », « la cloche fêlée »,… et il les décrit de sorte à en dégager tout leur beauté.
Baudelaire a été un des plus marquants dans l’alchimie poétique. On peut aussi citer Aloysius
Bertrand, son modèle et Francis Ponge avec son recueil de poème Le parti pris des choses. Pour
Baudelaire, la poésie permet de transformer la boue en or, de magnifier ce qui n’est pas considéré
comme beau. Il parle ainsi de sujet exclu de la sphère poétique car avant la poésie prenait
uniquement des choses considérées comme belle. Par conséquent Baudelaire casse les codes de la
poésie antique en parlant de chose habituellement exclut de cette sphère poétique. Le poète
développe donc son ressenti.
Les fleurs du mal a donc été jugé immoral pour l’époque puisque Baudelaire a parlé de sujets
rejetés par la société, le surnaturel et bien sûr les fleurs du mal qui apportent du plaisir aux Hommes
mais qui tiennent leur provenance du mal. Il a également développé son ressenti de poète en
évoquant son mal profond c’est-à-dire son Spleen, son rapport à la mort et son travail de poète,
l’alchimie poétique. Il serait donc intéressant de voir comment s’est prolongée cette réflexion
poétique dans le temps.