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MÉTROPOLE 2018

FRANÇAIS - Questions
3e - Série générale

TRAVAIL SUR LE TEXTE LITTÉRAIRE ET SUR L’IMAGE

COMPRÉHENSION ET COMPÉTENCES D’INTERPRÉTATION (32 POINTS)

1. Où se déroule la scène ? Qui est Léopold ? Pourquoi la situation présentée peut-elle


surprendre ? Justifiez votre réponse. (4 points)
La scène évoquée dans le texte de Marcel Aylé se déroule dans un bar, dont Léopold est le
« patron » (ligne 3). La situation présentée peut surprendre dans la mesure où un cours est
réalisé par un professeur dans cet endroit.

2. Lignes 9 à 20 : Comment se manifeste l’intérêt de Léopold pour le cours du professeur


Didier ? Développez votre réponse en vous appuyant sur trois éléments significatifs. (6
points)
L’intérêt de Léopold pour le cours du professeur Didier se manifeste à travers le fait qu’il suit
attentivement (« suivait la récitation ») le cours mais aussi à travers ses gestes et sa posture. Il
se déplace afin de pouvoir assister plus attentivement à la scène (« Léopold se pencha sur son
siège ») et remue ses lèvres (« Léopold suivait la récitation des écoliers en remuant les lèvres
et avalait anxieusement sa salive lorsqu’il sentait hésiter ou trébucher la mémoire du
récitant ») ; ce qui témoigne de son désir de vouloir intervenir dans le cours, en récitant lui
aussi un texte. D’ailleurs, le narrateur confirme cet élément en nous faisant accéder aux
pensées de Léopold : « Son grand regret, qu’il n’oserait jamais confier à M.Dider, était de ne
participer à ces exercices qu’en simple témoin. Léopold eût aimé réciter ».

3. Lignes 20 à 26 : Quels liens Léopold établit-il avec le personnage tragique d’Andromaque


? Comment l’expliquez-vous ? Développez votre réponse. (6 points)
Pour répondre à cette question, il fallait faire attention à la note de bas de page, qui précisait
qu’Andromaque s’adresse à Pyrrhus pour le convaincre de renoncer à son amour.
Léopold établit plusieurs liens avec Andromaque. L’un d’entre eux est sa captivité (« Captive,
toujours triste ») étant donné qu’il est aussi captif, consigné à rester derrière son zinc alors
qu’il aimerait pouvoir participer à la récitation. Aussi, Andromaque est « importune » à elle-
même, c’est-à-dire qu’elle se gêne, qu’elle n’est pas à l’aise dans sa captivité. On peut imaginer
qu’elle aimerait pouvoir s’échapper, tout comme Léopold aimerait pouvoir fuir son comptoir
pour rejoindre les élèves. En outre, Léopold donnerait à Andromaque « une voix amenuisée
par la mélancolie » c’est-à-dire diminuée par un état de tristesse accompagné de rêverie.
Léopold se trouve bien dans cette situation, attristé, à priori, par la situation de Blémont mais
aussi par le fait que sa scolarité appartient au passé (qu’il aimerait revivre en participant). Enfin,
il est aussi rêveur puisqu’il s’imagine en train de prendre part au cours. Comme un acteur peut
le faire sur scène, il mettrait une partie de lui dans son personnage afin qu’il prenne vie.

4. Lignes 32 à 39 : Que ressent Léopold quand Odette lit l’extrait d’Andromaque ? Justifiez
votre réponse en vous appuyant sur une image que vous analyserez. (6 points)
Léopold ressent de l’émotion qu’il extériorise via des larmes. Il pleure car il est ému par la
lecture d’Odette, dont on peut penser que la voix encore « enfantine » accentue la position de
faiblesse d’Andromaque, qui est faite prisonnière. Aussi, on remarque que ce passage du texte
est caractérisé par les larmes. Des larmes ruissèlent sur les joues de Léopold alors que le
personnage d’Andromaque est « pleurante » aux genoux d’Hermione. Quelques lignes
auparavant, le narrateur évoque, à l’aide d’une image, le fait que, dans la « voix claire »
d’Odette, « tremblaient des perles d’eau fraîche ». On imagine alors qu’Odette joue le rôle en
lui donnant un côté pathétique, c’est-à-dire traversé d’émotions comme l’effroi
(« tremblaient ») et la tristesse (« perles d’eau fraîches »). On comprend alors que Léopold est
touché par l’interprétation d’Odette récitant les paroles d’une Andromaque tragique et
suppliante.
5. a. Par quelles oppositions la scène du film reproduite ci-dessus cherche-t-elle à faire rire
le spectateur ? Donnez trois éléments de réponse. (6 points)
L’image étudiée reproduit une scène du film Uranus, réalisé par Claude Berri. Au sein de cette
scène, il existe différentes oppositions entre la posture de l’homme et de la femme. En effet,
l’homme est debout avec les mains écartées, s’animant dans les airs mais ne faisant rien de
particulièrement précis. Il semble qu’il soit en train de jouer un rôle ou de mimer quelque
chose. Aussi, il regarde en l’air. Il semble détaché du réel et transporté dans un autre monde.
Cet autre monde est le sien alors que le monde de la réalité est représenté par le personnage
féminin dont la posture est absolument contraire à celle du protagoniste masculin. Elle est
assise et a les mains rapprochées, à hauteur de sa poitrine et occupées à cuisiner. Aussi, son
regard est dirigé vers le bas, vers l’objet qu’elle coupe, vers sa tâche. On remarque donc qu’elle
s’oppose en tout au personnage masculin et c’est ce décalage qui peut faire rire le spectateur.

b. Qu’est-ce qui peut relever également du comique dans la fin du texte (lignes 37 à 47) ? (4
points)
Ce qui peut relever également du comique dans la fin du texte est aussi un phénomène de
décalage (comme nous l’avons évoqué dans notre réponse à la première partie de cette
question). En effet, alors qu’Odette continue de déclamer des paroles référant à l’amour, d’une
profondeur et tristesse importantes, la patronne vient parler à son mari sur un ton prosaïque
(trivial, peu noble) qu’on peut remarquer via ». Qu’est-ce que t’as », où le -u- de « tu » a été
supprimé.

GRAMMAIRE ET COMPÉTENCES LINGUISTIQUES (18 POINTS)

6. L’une des phrases suivantes contient une proposition subordonnée relative et l’autre une
proposition subordonnée complétive : « Léopold s'assura que la troisième était au complet. »
(ligne 1)
« Léopold se pencha sur son siège pour voir l'élève Hautemain que lui dissimulait la poutre étayant
le plafond. » (lignes 9-10)

a. Trouvez dans quelle phrase se trouve la proposition subordonnée relative. Recopiez- la sur
votre copie. (1 point)
Parmi les deux énoncés proposés, la proposition subordonnée relative se trouve dans cette
phrase :
« Léopold se pencha sur son siège pour avoir l’élève Hautemain que lui dissimulait la poutre
étayant le plafond. » La proposition subordonnée relative est « que lui dissimilait la poutre
étant le plafond ».

b. Trouvez dans quelle phrase se trouve la proposition subordonnée complétive. Recopiez-


la sur votre copie. (1 point)
Parmi les deux énoncés proposés, la proposition subordonnée complétive se trouve dans cette
phrase :
« Léopold s’assura que le troisième était au complet. » La proposition subordonnée complétive
est : « que le troisième était au complet ».

c. Expliquez comment vous avez pu différencier chacune de ces deux propositions. (3 points).
Il est possible de différencier ces deux propositions selon plusieurs critères. Avant tout, la
proposition subordonnée relative complète le nom alors que la proposition subordonnée
complétive complète le verbe. En outre, la subordonnée relative commence par un pronom
relatif alors que la subordonnée complétive commence par une conjonction de subordination.
On remarque que « que » n’a pas de fonction grammaticale dans « Léopold s’assura que la
troisième était au complet. » Il s’agit donc bien d’une conjonction de subordination. On
constate aussi que, dans l’énoncé « Léopold se pencha sur son siège pour avoir l’élève
Hautemain que lui dissimulait la poutre étayant le plafond. », « que » est un pronom dans la
mesure où il reprend le groupe nominal « l’élève Hautemain ».

7. Voici deux phrases au discours direct dont le verbe introducteur est au présent :
Andromaque demande à Pyrrhus : « Seigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce ? »
Andromaque déclare à Hermione : « J’ai vu percer le seul où mes regards prétendaient
s’adresser. »
Sur votre copie, réécrivez ces deux phrases au discours indirect en mettant le verbe
introducteur au passé simple. Vous ferez toutes les modifications nécessaires. (10 points)
Andromaque demanda à Pyrrhus ce qu’il faisait et que dirait la Grèce.
On pouvait envisager d’écrire : « Andromaque demanda à Pyrrhus, son seigneur, ce qu’il faisait et
que dirait la Grèce ».
Andromaque déclara à Hermione qu’elle avait vu percer le seul où ses regards avaient
prétendu s’adresser. »

8. « La patronne considérait cet homme étrange, son mari, auquel ses reproches et ses prières
n’avaient jamais réussi, en trente ans de vie commune, à tirer seulement une larme. » (lignes
45-46)

a. Donnez un synonyme de l’adjectif « étrange ». (1 point)


Il était possible de donner ces synonymes : inexplicable, déconcertant, singulier.

b. L’adjectif « étrange » vient du latin « extraneus » qui signifiait « qui n’est pas de la famille,
étranger ». Comment ce sens premier peut-il enrichir le sens de cet adjectif dans le texte ? (2
points)
Le sens premier de l’adjectif étrange en latin (qui n’est pas de la famille, étranger) peut venir
enrichir davantage le sens de cet adjectif dans le texte dans la mesure où ce n’est pas
uniquement le caractère intriguant de Léopold qui interloque sa femme mais bien son
caractère étranger, c’est-à-dire semblant venu d’ailleurs, d’un autre lieu, qu’elle ne connaît pas
et dont elle ne peut comprendre le fonctionnement au vu des différences d’origines et de
vécu.

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