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Devenez incollable sur les procédés littéraires

Par Superprof, en collaboration avec l'Etudiant, publié le 22 juin 2022

Durée de lecture : 6 min

FRANÇAIS BAC BAC FRANÇAIS

Votre professeur de français a déjà dû vous le dire des dizaines de


fois : pour analyser un texte dans le cadre d’un commentaire
littéraire, il faut s’appuyer sur les procédés littéraires. Ils sont une
mine d’informations qui vous permettront de construire votre
problématique et votre plan.
:
Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Les procédés littéraires correspondent à tous les moyens dont disposent l’auteur
ou l’autrice pour élaborer son texte et créer un effet sur son lecteur. On
distingue en général quatre grands procédés littéraires que nous allons détailler
dans cet article.

Procédé littéraire n°1 : les procédés lexicaux


Les procédés lexicaux sont liés aux mots et on en distingue généralement trois
grands types.

Le jeu sur la connotation des mots


L’auteur peut jouer avec la connotation des mots en utilisant leur second sens, leur
sens figuré, imagé. C’est le contraire de dénotation (sens premier d’un mot).

Ce procédé permet de créer des images mentales chez le lecteur et des ruptures
qui vont engendrer de la surprise.

Par exemple, la vague dans son sens premier évoque une masse d’eau qui se soulève
et s’abaisse. Dans un sens second, la vague peut évoquer le mouvement (une vague
humaine), un sentiment (une vague d’enthousiasme, de colère…), la météo (une
vague de froid ou de chaleur)…

Le recours à un champ lexical


Un champ lexical réunit des mots liés par une même thématique (amour, joie,
nostalgie, mort, tristesse…). Ils peuvent être des synonymes, des mots de la même
famille ou encore des expressions. Le champ lexical permet de créer une
atmosphère ou d’insérer une idée dans le texte.

Par exemple, dans Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud, on retrouve le champ lexical
:
de la nature :

« C’est un trou de verdure où chante une rivière,


Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; Où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. »

Si vous connaissez la suite du poème, vous savez qu’un autre champ lexical domine
la fin du poème, celui de la mort (pâle, froid, trous rouges…).

Les termes mélioratifs ou péjoratifs


L’emploi de termes mélioratifs ou péjoratifs permet à l’auteur de prendre position
face à une question donnée. De nombreux termes évoquent un jugement péjoratif
ou au contraire mélioratif et vous pouvez les repérer facilement.

Par exemple pour montrer un jugement péjoratif : « cette tyrannie de maître d'école,
ce ton criard, ces discussions oiseuses, cet ergotage aigre et puéril » (Romain
Rolland)

Certains suffixes rendent des adjectifs, des noms et des verbes péjoratifs comme -
ard (faiblard), -asse (tiédasse), -âtre (blanchâtre), -asser (traînasser), -oter
(traficoter), -aille (marmaille).

Au contraire, l’auteur peut exprimer une appréciation positive et un jugement


valorisant/ Exemple : « Le merveilleux est toujours beau, il n'y a même que le
merveilleux qui soit beau. » André Breton.

Les termes mélioratifs peuvent aussi être repérés avec le préfixe extra-
(extraordinaire) ou archi- (archiplein).

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Procédé littéraire n°2 : les procédés
rhétoriques (ou figures de style)
Un procédé rhétorique, aussi appelé figure de style, provoque un effet littéraire
différent selon la catégorie à laquelle il appartient

Les di!érentes figures de l’analogie


Les figures de l’analogie établissent un rapport ou une ressemblance entre deux
éléments et font surgir des images visuellement frappantes dans l’esprit du
lecteur ou font des rapprochements inattendus :

La comparaison : « il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville » Verlaine
La métaphore : c’est une comparaison sans outil de comparaison. Exemple : « il
pleure dans mon cœur » c’est comme si quelqu’un pleurait dans mon cœur
L’allégorie : pour imager un concept. Exemple : la faucheuse pour la mort. « Seul
au milieu du passage piéton, la faucheuse me fait des appels de phares » Lomepal
La personnification qui consiste à traiter un animal ou un objet comme une
personne. Exemple : « le téléphone pleure » Claude François, « et la Lune s’est
moquée de moi » Indochine
La métonymie désigne une chose par une autre à laquelle elle est liée. Exemple : «
ni les voiles au loin descendant vers Harfleur » (les voiles désignent ici les bateaux)
Victor Hugo
La périphrase : consiste à nommer quelque chose par sa définition. Exemple : la
capitale de la France pour parler de Paris, « j’manie la langue de Molière » Kery
James (pour la langue française)

Les figures d’opposition


Les figures d’opposition permettent de mettre en regard deux éléments pour les
opposer (ou au contraire les rapprocher) :

L’antithèse consiste à utiliser deux termes opposés à l’intérieur d’un texte ou


:
d’une même phrase. Exemple : « moi j’ai fait la guerre pour habiter rue de la paix »
Booba
L’oxymore : c’est une antithèse mais les deux termes sont collés l’un à l’autre.
Exemple : soleil noir, « cette obscure clarté qui tombe des étoiles » Corneille
Le paradoxe pour mettre en regard deux idées ou deux notions et heurter la
logique ou le bon sens. Exemple : « je commence les livres par la fin » Christine and
The Queens
L’antiphrase : consiste à dire le contraire de ce que l’on pense, souvent dans un
but ironique. Exemple : « quel temps magnifique » (alors qu’il pleut des cordes)
Le chiasme : consiste à inverser deux groupes de mots afin de les opposer selon
le schéma AB/BA. Exemple : « les lois ne font plus les hommes mais quelques
hommes font la loi » Daniel Balavoine

Les figures d’insistance


Une figure d’insistance vise en mettre en relief un élément :

L’hyperbole : c’est une exagération. Exemple : « je boirai tout le Nil si tu ne me


retiens pas » Claude François
La répétition : consiste à répéter un même mot ou groupe de mots plusieurs fois.
Exemple : « la terre était grise, le blé était gris, le ciel était gris » Jean Giono
Le pléonasme : consiste à répéter une même information avec deux termes
différents. Exemple : « préparez-vous à être prêt » Casseurs Flowters
L’anaphore : consiste à répéter un même mot ou groupe de mots en début de
phrase, en début de paragraphe ou en début de vers. Exemple chez Stromae : « qui
dit études dit travail, qui dit taf te dit les thunes, qui dit argent dit dépenses, qui dit
crédit dit créance, qui dit dette te dit huissier »
L’accumulation ou énumération : consiste à énumérer des termes sans
progression. Exemple : « des crises, des crimes, des cris, des griffes que nous
vernissons » Nekfeu
La gradation : une accumulation ordonnée qui va de l’élément le moins important
au plus important (ou le contraire). Exemple : « j’y passerai bien la nuit, la journée,
même la vie » Ashkidd
:
Les principales figures d’atténuation
L’euphémisme consiste à atténuer l’expression de quelque chose de douloureux
ou de choquant. Exemple : « cette petite grande âme venait de s’envoler » Victor
Hugo (pour dire qu’elle venait de mourir)
La litote : très proche de l’euphémisme mais elle n’atténue pas, elle met plutôt en
valeur. « Ce garçon-ci n’est pas sot » Marivaux, « on pense à nos potes, pas morts
de vieillesse » Oxmo Puccino

Les figures de « sons »


L’allitération : répétition d’une consonne. Exemple : « Ta Katie t’a quitté » Bobby
Lapointe (deux en une), « Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde » Léopold
Sedar Senghor
L’assonance : répétition d’une même voyelle. Exemple : « l’aurore grelottante en
robe rose et verte » Charles Baudelaire
La paronomase : consiste à rapprocher des mots qui sont similaires dans une
même phrase. Exemple : « qui s’excuse s’accuse » Stendhal, « d’où sors-tu ? Ta
douceur tue » Nekfeu

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Procédé littéraire n°3 : les procédés


grammaticaux
Les procédés grammaticaux sont évidemment liés à la grammaire. Ils sont très
nombreux et participent à véhiculer l’intention de l’auteur et ce qu’il veut créer
comme sentiment, réflexion ou émotion chez son lecteur :

La ponctuation : présence ou absence, exclamations, interrogations


Les types de phrases : déclaratives, injonctives, interrogatives
Les formes des phrases : négatives, affirmatives, emphatiques (un ou plusieurs
mots mis en valeur : « c’est ce garçon que je voulais rencontrer »)
Les dialogues ou les monologues
La longueur des phrases : phrases courtes (brutalité), phrases longues
(solennité, ampleur)
La structure des phrases : simples ou complexes, verbales ou nominales
(donnent un rythme plus rapide au texte)
Les modes et les temps verbaux : par exemple, l’impératif marque l’injonction
Les verbes d’action, de paroles, d’état (pour une description ou un portrait)
Les formules impersonnelles (comme il s’agit, il faut…) : y en a-t-il ? C’est en
général dans une volonté de généralisation et de neutralité.
Les pronoms : le locuteur s’implique-t-il dans son texte ? Y a-t-il une rupture dans
les pronoms (au singulier puis au pluriel) ? L’usage du pluriel peut marquer une
volonté de généralisation
Le registre de langue : soutenu, familier, grossier, standard, un mélange ?
La présence ou non de modalisateurs : il s’agit de l’attitude du locuteur face à
son énoncé (« il fera sans doute beau demain » est différent de « il fera
certainement beau demain »)
Le type de narrateur : omniscient, externe (témoin) ou interne (participant)
La chronologie des événements qui peuvent ralentir le récit avec des retours en
arrière ou au contraire l’accélérer
La versification si on est dans un poème : l’alexandrin est considéré comme plus
solennel. Des vers impairs donnent plus de musicalité et de dynamisme.
:
Procédé littéraire n°4 : les procédés de
structure
Pensez à envisager le texte dans son ensemble.

Observez l’ensemble du texte. La progression est-elle structurée ou au contraire,


avez-vous le sentiment que l’auteur écrit sans avoir fait de plan (comme le fait
souvent Montaigne avec de nombreuses digressions), même si ce n’est pas le cas.
Est-ce un texte circulaire qui termine de la même manière qu’il commence ?

Observez les répétitions et/ou les symétries : y a-t-il deux portraits mis en regard au
fil du texte par exemple ?

Analysez la présence de ruptures : le texte progresse-t-il de façon linéaire ou y a-t-il


un changement de sujet, de tonalité, de point de vue ?

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Les procédés littéraires : essentiels pour faire


un commentaire
Repérer les différents procédés littéraires vous permettra de mieux comprendre
l’intention de l’auteur afin de construire votre commentaire de texte. Révisez bien :

1. Les procédés lexicaux (connotations, champ lexical, termes mélioratifs/péjoratifs)


2. Les figures de rhétorique (comparaison, euphémisme, chiasme, antithèse…)
3. Les procédés grammaticaux (ponctuation, structure de phrase, longueur de
phrases…)
4. Les procédés structurels, comment est construit le texte.
:
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