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Les figures de style

Les figures de style par analogie


La comparaison
Cette figure de style permet de comparer deux éléments (le comparé et le comparant) grâce à un outil de
comparaison, par exemple “comme”, “tel que”, etc.
Ex. “La terre est bleue comme une orange”, Paul Eluard

La métaphore
Cette figure de style ressemble fortement à la comparaison, à un détail près : elle permet de comparer deux
éléments (le comparé et le comparant) sans outil de comparaison.
Ex. “Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage”, Charles Baudelaire

Il y a plusieurs types de métaphores :

1. La métaphore annoncée où le comparé et le comparant sont rassemblées dans un même énoncé sans terme
de comparaison
Ex. Un gros serpent de fumée noire
2. La métaphore directe où seul le comparant est exprimé
Ex. Une étoile brille derrière une vitre
3. La métaphore filée qui est une suite de métaphores sur le même thème
Ex. Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse / Qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs, /
De cette fonction sublime de berceuse ?

La personnification
Cette figure de style consiste à attribuer un comportement humain à un objet ou à un animal.
Pour cela, on utilise souvent des verbes d’actions, des adjectifs qualificatifs spécifiques ou encore la majuscule.
Ex. “La forêt gémit sous le vent”, Arthur Rimbaud

L’allégorie
Cette figure de style représente de façon concrète et symbolique une idée abstraite. En d’autres termes, elle rend
concret quelque chose qui ne l’est pas.
Pour cela, on utilise des majuscules ou encore des adjectifs qualificatifs et des verbes.
Ex. “Je veux peindre la France une mère affligée, / Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.”, Paul Verlaine

Les figures style de rupture


Une anacoluthe
Cette figure de style consiste à rompre une construction syntaxique.
Ex. “Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face de la terre en eût été changée”, Blaise Pascal.

Les figures qui jouent sur les sons


Une assonance
Il s’agit d’une répétition d’un même son de voyelle dans une phrase ou dans un ensemble de vers.
Ex. “Les sanglots longs / des violons / de l’automne / blessent mon cœur / d’une langueur / monotone”, Paul
Verlaine.

Une allitération
Cette figure de style ressemble à l’assonance, à un seul détail près : il s’agit de la répétition d’un même son de
consonne.
Ex. “Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?”, Jean Racine
Les figures de l’insistance ou de l’atténuation
L’hyperbole
Cette figure de style consiste à exagérer la réalité. Elle est notamment très utilisée dans les textes épiques.
Ex. “Je meurs de soif.”

La répétition
On répète plusieurs fois le même mot
Ex. Oh ! Cèdres du Liban, cèdres de nos délies / Cèdres de notre extase et de notre fierté

La gradation
Il s’agit d’une énumération de termes organisée de façon croissante ou décroissante.
Ex. “C’est un roc ! … c’est un pic !… c’est un cap ! / Que dis-je, c’est un cap ? … c’est une péninsule !”, Edmond
Rostand, Cyrano de Bergerac

L’accumulation
Cette figure de style consiste en une énumération plus ou moins longue de termes.
Ex. “Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées.”, Voltaire, Candide

La paronomase
Cette figure de style consiste à employer dans le même segment au moins deux termes de sens différents, mais
sonnant de manière semblable.
Ex. Pâles membres de perle

La litote
Cette figure de style, très utilisée pour la bienséance au théâtre notamment, consiste à dire moins pour faire
comprendre plus.
Ex. “Va, je ne te hais point.”, Corneille, Le Cid

L’euphémisme
Cette figure de style consiste à remplacer un mot, une expression par un terme adouci, moins fort.
Ex. “Les non-voyants”, “Il est un peu enveloppé.”

L’anaphore
Cette figure de style consiste à répéter des termes en début de phrases, de vers ou de propositions.
Ex. “Cœur qui a tant rêvé / O cœur charnel / O cœur inachevé, / Cœur éternel”, Charles Péguy

Le parallélisme
Cette figure de style consiste à répéter la même construction syntaxique.
Ex, “Innocents dans un bagne, anges dans un enfer”, Victor Hugo.
Ex. Je mange une pomme, je mange une poire.

Les figures d’opposition


L’antithèse
Cette figure de style rapproche dans une phrase, deux mots de sens opposés.
Ex. “Je sentis tout mon corps et transir (de froid) et brûler”, Jean Racine

L’oxymore
Cette figure de style réunit deux termes opposés dans un paradoxe (= qch qui normalement ne va pas normalement
ensemble) apparent.
Ex. “Un silence assourdissant”, Albert Camus

L’antiphrase
Il s’agit d’une formulation qui exprime le contraire de ce que l’on pense.
Ex. “Je suis dans de beaux draps !”
Un chiasme
Cette figure de style consiste en un enchaînement de deux expressions, dans lequel la deuxième adopte l’ordre
inverse de la première (A-B / B’-A’)
Ex. “Il y a de l’Urgo dans l’air, il y a de l’air dans Urgo.” Ou « Un pour tous, tous pour un. »

Un paradoxe
Cette figure de style consiste à énoncer une opinion contraire à l’idée commune et en apparence pas logique.
Ex. “Les premiers seront les derniers.”

Les figures de substitution


Ces figures de style remplacent un terme par un autre terme ou par toute une expression.

La métonymie
Cette figure de style désigne un objet, une idée, un être par un autre mot qui lui est associé par un lien logique, une
relation analogique.
Ex. “C’est une décision de Berne”, “manger un morceau”, “boire un verre”.

La synecdoque
C’est une métonymie qui consiste à nommer un tout pour désigner une partie ou l’inverse.
Ex. “Les voiles disparurent à l’horizon.”, “La France a gagné contre l’Allemagne.”

L’antonomase
C’est une métonymie-synecdoque, où il y a à la fois sélection de l’attribut essentiel pour définir qn ou qch (stratège
pour Napoléon, poétique pour X) et le choix de la valeur d’excellence d’un individu parmi tous ceux de la série
(chacun dans leur domaine, ils sont les meilleurs).
Ex. Napoléon est le stratège, X est pour nous le poète

La périphrase
Cette figure de style remplace un mot par une expression, un groupe de mot qui le définit.
Ex. “La langue de Shakespeare” pour l’anglais

Les figures de la construction

L'ellipse
Cette figure de style supprime volontairement des mots dans une phrase. La phrase a toujours du sens, car les mots
chargés de sens restent, tandis que ceux dont le sens demeure implicite malgré leur absence peuvent être effacés.
Ex. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

Le zeugma/zeugme
Cette figure de style est une forme d’ellipse qui consiste à mettre en rapport un mot, généralement un verbe ou une
préposition, avec deux termes dissemblables et dont l'association avec le premier terme produit un sens différent.
Ex. Sous le pont Mirabeau coule la Seine. Et nos amours.

L’asyndète
Cette figure de style consiste en une absence systématique d’outils de liaison (conjonctions ou adverbes) entre les
groupes ou entre les propositions (ou même entre les phrases).
Ex. Le jour tombait. La terre devenait grisâtre. J’attendais, l’œil fixé sur la ligne des arbres où l’un des deux chemins
conduisait tout droit. J’étais inquiet.
Différence entre le discours direct et le discours indirect

Tous les deux font partie de la catégorie du « discours rapporté » qui consiste à rapporter tous les propos d’un texte
qui sont issus d’une situation de communication différente de celle dans laquelle ils ont été émis. (Ex. un journaliste
qui redit les propos d’un politicien.) Il est possible de reprendre le discours de manière intégrale ou en le
reformulant.

Discours direct : Les paroles sont rapportées telles quelles, sans être modifiées. On remarque la présence des
guillemets précédés de 2 points et de verbes introducteurs comme (demander ou répondre, dire…). On peut
également trouver des points d’interrogation ou d’exclamation…

Ex. Le docteur m'a dit : "Vous avez des problèmes dans la gorge."
Ex. Lucie a dit : « Je reviendrai demain. »

Discours indirect : Les paroles sont rapportées en introduisant une subordonnée complétive. Il se caractérise par
l’absence de guillemets ainsi que des points d’interrogation et d’exclamation. On change les adjectifs, les pronoms
personnels et possessifs ainsi que certains mots interrogatifs et le temps des verbes. De cette manière, les propos
rapportés ne se distinguent pas du reste du texte, contrairement au discours direct dans lequel l'auteur doit
employer les tirets et les guillemets. Le discours indirect ne permet pas non plus de connaître les mots exacts
prononcés au départ.

Ex. Le docteur m’a dit que j’avais des problèmes dans la gorge.
Ex. Lucie a dit qu’elle reviendrait demain.

Discours indirect libre : Il a le même but que le discours indirect : rapporter les paroles (ou les pensées) de
manière indirecte sans guillemets, sans points d’interrogation, etc.
Mais, il se différencie du discours indirect, car il n’utilise pas de subordination. C’est donc le fait de rapporter des
propos en sous-entendus. Ce type de discours s’intègre au récit de façon naturelle. On le reconnaît à l'intérieur de
certaines histoires dans lesquelles les propos du personnage s’intègrent à ceux du narrateur. Cela peut donner
l’impression au lecteur d’entrer dans les pensées du personnage.
On peut reconnaître le discours indirect libre par l’utilisation de l’imparfait ou du conditionnel.

Ex. Ses paroles avaient été claires. Il viendrait le lendemain et personne ne pourrait l’en empêcher !
Ex. La principale excuse du coupable était qu’il avait oublié le rendez-vous.
Ex. Le professeur se mit en colère. Il ne supportait plus la paresse de son élève. Il finirait par ne plus s'en occuper.

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