Vous êtes sur la page 1sur 18

Les Figures de Style

I. Sonorités

Les mots sont des lettres, mais aussi des sons. Sons qui peuvent engendrer
des quiproquos, des confusions, des mélodies, …

1. L'allitération

Il s'agit de la répétition d'un même son « consonne ».


L'allitération la plus connue en France est celle de Jean Racine dans
Andromaque acte V, scène 5.
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »

2. L'assonance

Il s'agit de la répétition d'un même son « voyelle ».


Apollinaire écrit dans le poème « Zone » du recueil Alcool :

« C'est l'arbre toujours touffu de toutes les prières »

3. L'onomatopée

Il s'agit d'un mot imitant le son d'un objet ou d'un animal, comme par exemple
Clac ! représentant le claquement d'une porte.

L'allitération, l'assonance et l'onomatopée permettent donc d'imiter ou de


suggérer une chose par le son.

www.agirenfrancais.com
4. L'homonymie

Plusieurs mots de mêmes orthographes ou non ayant la même prononciation,


comme par exemple : vert, verre, ver, vers, vair

5. L'homophonie

La même prononciation se retrouve encore ici, plus seulement sur un mot,


mais sur deux. Comme dans le poème de « L'Albatros » de Charles
Beaudelaire extrait du recueil Les Fleurs du Mal.
« Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid ! »

II. Analogies

Un élément est associé à un autre élément parce qu'ils ont un ou plusieurs


traits communs.

Ces figures permettent d'expliquer, d'expliciter une idée. Elles permettent


aussi de transmettre plus facilement des émotions aux lecteurs.

1. La comparaison

Il s'agit de comparer deux éléments à l'aide d'un mot outil tel que comme,
semblable à, ressembler à, aussi que, ainsi que, … qui sert à marquer la
comparaison.
Exemple : Il a des cheveux blonds comme les blés.
comparé comparant
point commun outil de comparaison

www.agirenfrancais.com
2. La métaphore

Contrairement à la comparaison, on compare deux éléments sans mot outil. La


comparaison peut-être plus difficile à repérer et est un peu laissé à
l'interprétation du lecteur.
« Sur ses cheveux, je vois un peu de neige, mais dans son cœur ne vient jamais l'hiver. ».
M. Jourdan et M. Brant, Elle a gardé ses yeux d'enfant.

3. L'allégorie

Il s'agit d'une représentation indirecte d'une chose très souvent abstraite


par une autre chose très souvent concrète. Cette chose peut alors devenir
le symbole de ce qu'elle représente.
Par exemple dans le tableau d'Eugène Delacroix, La Liberté guidant le
peuple, l'idée abstraite de la liberté est concrétisée par une femme levant le
bras en tenant un drapeau français.

4. La personnification

Un objet ou une idée s'humanise.


« Avec quelle rigueur, Destin, tu me poursuis. ». J. Racine, Phèdre.

III. Substitutions

Un élément est remplacé par un autre.

Ces figures peuvent donner une vision déformée, étrange de la réalité ou


créer de l'attente, du mystère, ...

www.agirenfrancais.com
1. La synonymie

Utilisation de plusieurs termes qui peuvent se substituer l'un à l'autre. Ainsi


l'utilisation d'habiter, de demeurer ou de crécher dans un texte peut donner
des indications sur le milieu social des personnages puisque ces synonymes
relèvent de registres de langue différents.

2. La périphrase

Il s'agit de remplacer un mot par une expression nominale qui le définit.


Exemple : Le roi de la pop (= Mickael Jackson)

3. La métonymie

Consiste à remplacer un mot par un autre mot proche et ayant un lien logique
avec le premier.
Exemple courant : Boire un verre. On remplace ici le contenant par le contenu.

4. La synecdoque

Très proche de la métonymie, elle consiste à remplacer la partie pour le tout,


le tout pour la partie, la matière pour l'objet, …
Exemple : Son vélo a crevé. Il s'agit en fait ici du pneu du vélo.

IV. Amplification

1. L'hyperbole

Il s'agit d'une exagération, d'une emphase.


Exemple : Mon fils est le plus grand génie de tous les temps.

www.agirenfrancais.com
2. L'énumération

Consiste à lister ou plutôt juxtaposer des éléments appartenant à un même


ensemble.
« Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons une harmonie telle
qu'il n'y en eut jamais en enfer. ».
Voltaire, Candide.

3. La gradation

Consiste en une énumération de termes dont l'intensité grandit.


« Je me meurs, je suis mort, je suis enterré ». Molière, L'Avare.

4. L'accumulation

Il s'agit d'énoncer une série de mots de même catégorie grammaticale.


« Cela tintait, grinçait, cognait, cela grondait, haletait, soufflait et stridait et hoquetait, et
trépidait, à croire que les murs de la grange allaient se fendre et s'écrouler. ».
M. Genevoix.

5. L'anaphore

Reprise d'un terme ou groupe de mots en début de chaque phrase, vers.


« Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son bœuf
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises ».
Apollinaire, Alcools, « Automne »

Ces figures permettent de mettre en valeur une idée, d'attirer l'attention et


de marquer le lecteur, mais aussi d'ironiser.

www.agirenfrancais.com
V. Atténuation

1. La litote

Consiste à dire le moins pour suggérer le plus.


« Va, je ne te hais point ». Corneille, Le Cid.

2. L'euphémisme

Permet d'atténuer un sentiment, une idée qui nous est pénible.


Exemple : Il est parti. (= il est mort)

VI. Opposition

1. L'antithèse

Opposer deux idées en en présentant une afin de mettre l'autre en relief.


« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », P. Corneille, Le Cid.

2. L'antiphrase

Dire le contraire de ce que l'on pense.


Exemple : Quel bonheur ! Un 6/20 c'est merveilleux !

3. L'oxymore

Écrire côte à côte deux mots de sens opposé.


« (...) de grandes vaches se déplaçaient avec lenteur dans un silencieux tintement de
clochettes. »
Alain Robbe-Grillet, Le Miroir qui revient.

www.agirenfrancais.com
4. Le chiasme

Inverser en miroir des groupes de mots de même nature syntaxique.


« Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu ».
V. Hugo, La Légende des siècles, « Booz endormi »

Exercice d'application. Repérez et identifiez les figures de style.

1. "Je tresserai mes vers de verre et de verveine" Aragon


2. "La rivière
Comme un serpent boa, sur la vallée entière" G. de Nerval
3. "La terre est bleue comme une orange" Eluard
4. "Je te salue vieil océan" Lautréamont
5. "Paris est tout petit, c'est là sa vraie grandeur" Prévert
6. "Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger" Molière
7. "Le papillon, fleur sans tige" G. de Nerval
8. "Sans cadence ils avancent en silence" Queneau
9. "Des albatros, [...] indolents compagnons de voyages" Baudelaire
10. "Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire
11. Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire" Corneille
12. "Je sais que c'est la coutume
D'adorer ces nains géants" V. Hugo
13. "Un gros serpent de fumée noire" G. de Maupassant
14. "À travers la noirceur de l'ombre, qui cache la mer et les cieux,
Une clarté blafarde et sombre, fait voir l'une et l'autre à nos yeux"
M. de Scudéry
15. "Va, cours, vole et nous venge" Corneille
16. "L'Angleterre est un vaisseau. Notre île en a la forme : la proue tournée
vers le nord, elle est comme à l'ancre au milieu des mers, surveillant le
continent." A. de Vigny
17. "La Nature est un temple où de vivants piliers" Baudelaire

www.agirenfrancais.com
nde
Fiche cours 2

TABLEAU RECAPITULATIF DES PRINCIPALES LES FIGURES DE STYLE

On appelle figures de style (ou de rhétorique) les procédés d’expression par lesquels, en s’écartant de l’usage
banal de la langue, un auteur cherche à attirer l’attention séduire, émouvoir ou convaincre ses lecteurs.

FIGURES FONDÉES SUR L'INSISTANCE OU L’AMPLIFICATION

Nom de la figure Explication Exemple


Répétition d'un mot ou d'un «Là est tout le bien que mon esprit désire,
ANAPHORE groupe de mots au début de Là est le repos où tout le monde aspire
plusieurs propositions, vers ou Là est l’amour, là le plaisir encore. »
phrases qui se suivent (Du Bellay)
PARALLELISME Répétition d'une même « Votre mère si tendre et votre aïeul si doux. » (Victor Hugo)
structure syntaxique, d’une
même construction
grammaticale dans deux
groupes de mots
POLYPTOTE Utilisation de plusieurs Oui, je la haïssais (...) je l'ai haï (...) Roi des rois, la seule excuse
variantes flexionnelles du de ce surnom est qu'il justifie la haine de la haine" (J. Giraudoux,
même mot Electre, II, 8)

Exagération. L’expression dit Je meurs de faim. / Mes parents vont me tuer. / Etre mort de
HYPERBOLE plus que le réel. honte
Le nez dans le monologue de Cyrano : « C’est un roc, un pic »

ENUMERATION / Succession de mots de même «Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus
ACCUMULATION nature grammaticale et de sens surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus
proche / longue énumération étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus
qui crée un effet d’amplification extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus
grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus
éclatante, la plus secrète jusqu'aujourd'hui, la plus brillante, la
plus digne d'envie... » (Lettre de Madame de Sévigné)
GRADATION Succession de termes « C'en est fait ; je n'en puis plus ; je me meurs ; je suis mort ; je
d'intensité croissante suis enterré. » (L'Avare de Molière)
(gradation ascendante la plus Mme de Cambremer serait ravie (…), heureuse (…), contente.»
fréquente) ou décroissante (Marcel Proust)
(gradation descendante
beaucoup plus rare)

FIGURES FONDÉES SUR L'OPPOSITION

Deux termes de sens contraire à « Je vis, je meurs ; je me brûle et je me noie. »


ANTITHÈSE l'intérieur d'un même énoncé. (Louise Labé)
Rapprochement de deux mots de sens Une belle horreur
OXYMORE opposé placés côte à côte. Le soleil noir de la mélancolie » (Gérard de
Nerval)
CHIASME (du grec khiasmos Fait de placer en ordre inverse les « Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois je fus.»
= croisement) segments de deux groupes de mots (Corneille, Le Cid)
syntaxiquement identiques. Termes
disposés en AB / BA
Mot (ou phrase) utilisé dans le sens Bravo, c’est du joli !
ANTIPHRASE contraire de son sens habituel. On « Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien
exprime le contraire de ce que l'on veut ordonné que les deux armées » (Voltaire)
signifier. L’ironie repose entre autres sur
le recours à l’antiphrase.

1
nde
Fiche cours 2

FIGURES FONDÉES SUR L'ANALOGIE ET DE SUBSTITUTION

Rapprochement de deux termes qui ont « Le sable rouge est comme une mer sans
COMPARAISON au moins un élément commun. L'outil de limite. » (Leconte de Lisle)
comparaison est exprimé. Il peut être un
adverbe ou une locution adverbiale
(comme, plus…que), un verbe
(ressembler à), un adjectif suivi ou non
d’une préposition (tel, pareil à,
semblable à) ou une conjonction de
subordination introduisant une
proposition subordonnée conjonctive
(ainsi que…)
MÉTAPHORE Association de deux choses ayant un Ton teint de rose.
point commun sans mot-outil. « Bergère ô Tour Eiffel le troupeau des ponts
NB : on appelle métaphore filée une bêle ce matin » (Apollinaire « Zone »)
métaphore qui se poursuit sur plusieurs
lignes. (fondée sur un réseau lexical)
PERSONNIFICATION Attribution d’un comportement humain à « Vous dont la maison ne pleure pas » (René
un objet, un élément naturel ou un Char)
animal.
PROSOPOPEE Consiste à faire parler un mort, un « Et la rivière dit : « Je ne veux rien savoir,
animal, une chose personnifiée Je coule pour moi seule et j’ignore les
hommes. » (Jules Supervielle, « La demeure
entourée »)
ALLÉGORIE Représentation concrète d’une idée La Justice portant une balance.
abstraite. On crée un être vivant pour La Liberté dans le tableau de Delacroix.
qu’il représente cette notion de façon La colombe pour la paix
concrète. La faucheuse pour la mort
METONYMIE / Consiste à remplacer la chose désignée Boire un verre ; lire un Balzac
SYNECDOQUE par un terme proche d’un point de vue « Paris a froid, Paris a faim. » (Paul Eluard)
logique, on peut donc trouver le contenu
pour le contenant, l’activité pour le
lieu…l'objet pour la matière de cet objet ;
du nom propre pour le nom commun... /
La synecdoque est une forme de
métonymie particulière qui envisage
deux aspects d'un même objet en
prenant par exemple la partie pour le
tout.
Une périphrase consiste à dire en La ville des amoureux. / « Les commodités de la
PÉRIPHRASE plusieurs mots ce qu’on pourrait dire en conversation » (pour les sièges) (Les
utilisant un seul terme Précieuses ridicules Molière)

FIGURES FONDÉES SUR L'ATTÉNUATION

LITOTE Formule qui exprime une pensée de « Va, je ne te hais point. » (Corneille)
façon atténuée pour signifier
implicitement le contraire.
EUPHÉMISME Formule qui essaye d’atténuer le sens Les pays en voie de développement. (= les
des paroles. L'expression choisie pays pauvres).
atténue la réalité en évitant ce qui Il est parti (= il est mort)
pourrait déplaire, gêner, choquer
PRETERITION Figure par laquelle on affirme passer Si vous comptez sur moi pour vous révéler qu’il
sous silence quelque chose dont on s’agit de trafic d’avions, vous vous trompez
parle néanmoins lourdement. (Hergé)

2
Mme Fereyrolles – collège Maurice Genevoix - Decize
LES FIGURES DE STYLE

Exercice 1 : Identifiez les figures de style suivantes. Attention, certaines citations contiennent plusieurs
figures de style

« O flots […]
Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous » (Hugo)

Je parle la langue de Shakespeare couramment.

Je ne dirais pas non à un petit café.

C'est une décision de l'Elysée.

« Elle se hâte avec lenteur » ( la tortue de La Fontaine )

« C’est le vent du midi, c’est la bise, c’est le diable… » (Mme


de Sévigné)
Je vais au petit coin.

« J’irai loin, bien loin, comme un bohémien » (Rimbaud)

« Les mariniers me voient vieillir


Je vois vieillir les mariniers » (Brel)

La table dix s'impatiente.

« Femme nue, femme noire » (Senghor)

Les premiers seront les derniers.

Il me semble que qui se ressemble s’assemble.

On ne mourra pas de faim aujourd’hui avec tous ces plats.

« Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps


Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois qui criaient ... » ( Aragon)

« Un silence assourdissant » ( Camus )

Elle avait des yeux pareils à des étoiles.

Je l’aime un peu, beaucoup, à la folie, passionnément

Mes proches sont loin de moi.

« Je suis de la mauvaise herbe » (Brassens)

Je travaille vingt-six heures par jour.


Mme Fereyrolles – collège Maurice Genevoix - Decize
Exercice 2 : Transformez les métaphores en comparaison.

a) Son teint de rose est magnifique.


b) L’éclat d’or du soleil me réchauffe.
c) C’est un vrai poisson lorsqu’il nage.
d) Un couvercle de pollution est sur la ville.
e) Ses lacets sont des serpents qui le suivent.

Exercice 3 : Repérez et interprétez

« là des filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers
soupirs »
Candide, Voltaire (1759)

Quelle est la figure de style utilisée deux fois? Pourquoi l’auteur l’utilise ici ?

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

« C’était la première fois qu’elle se voyait au milieu d’une compagnie si nombreuse ; et, intérieurement
effarouchée par les drapeaux, par les tambours, par les messieurs en habit noir et par la croix d’honneur du
Conseiller »
Flaubert, Mme Bovary
Quelle est la figure de style utilisée ? Pourquoi l’auteur l’utilise ici ?

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

« ce qu’il lui fallait, ce qu’elle demandait, c’était le noir bonheur du sommeil, d’un sommeil sans mémoire
et sans rêve, d’un sommeil de plomb tombant sur elle comme un coup d’assommoir sur la tête d’un bœuf : et
elle le trouvait dans ces liqueurs mêlées qui la foudroyaient et lui couchaient la face sur la toile cirée de la
table de cuisine. »
Les frères Goncourt, Germinie Lacerteux

Quelle sont les figures de style utilisées ? Pourquoi les auteurs les utilisent ici ?

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………….
Document proposé par Mimoun MAIMOUNI – DP TAOURIRT – Académie de l’Oriental

Les figures de style


(2ème année du BAC)

Dans ce document, vous trouverez :

 Une brève explication des figures de style (ou figures de rhétorique) les plus connues
et qui sont généralement proposées lors des examens du BAC ;
 Un 1er exercice sur les figures de styles prises dans La Boîte à Merveilles ;
 Un 2ème exercice sur les figures de styles prises dans Antigone ;
 Un 3ème exercice sur les figures de styles prises dans Le Dernier Jour d’un Condamné ;
 Un 4ème exercice sur les figures de styles de façon générale ;
 Un corrigé des quatre exercices proposés.

Figures de style (cours)

 La comparaison met l’accent sur la ressemblance entre deux réalités tout en utilisant
un outil de comparaison : Comme, semblable, pareil, tel, on dirait, avoir l'air, plus que.
o Ex. Elle est sage comme une image.
 La métaphore : C’est une comparaison mais sans outil de comparaison.
o Ex. cette femme est une vipère.
o Explication : Cette femme est méchante comme une vipère.
 L’hyperbole : Elle exprime une idée ou un sentiment de façon exagérée.
o Ex. Il était mort de fatigue.
o Explication : Il était très très fatigué.
 La personnification : Elle attribue des traits humains à une chose, un objet ou un animal.
o Ex. Le printemps souriait.
o Explication : le printemps souriait comme sourirait un homme heureux.
 L’énumération : C’est la juxtaposition d'une série de mots.
o Ex. Dans le panier, il y avait des bananes, des pommes, des fraises, ...
 La gradation : Elle juxtapose des mots suivant un ordre croissant ou décroissant.
o Ex. Elle se met à crier, puis à hurler, et sombre enfin dans une crise hystérique.
 L’antithèse : Elle rapproche deux mots de sens opposés.
o Ex. Le navire était noir mais la voile était blanche.
 L’anaphore : C’est la répétition d'un mot en début de phrase.
o Ex. Toujours les mêmes problèmes, les mêmes ennuis, les mêmes soucis, …

EXERCICE N° 1

Figures de style dans « La Boîte à Merveilles »

1. Ma mémoire était une cire fraîche.


2. Lalla Aïcha se mit à respirer comme un soufflet de forge.
3. Elle me noya sous un flot d'injures et de feu.
4. Le gazouillis des femmes.
5. Je sanglotais à fendre l'âme.
6. Je me glissai hors de cet essaim de femmes.
7. Rahma ronflait à faire trembler les bols de faïence sur les étagères.
Document proposé par Mimoun MAIMOUNI – DP TAOURIRT – Académie de l’Oriental

8. Je vais te donner à manger, tu dois mourir de faim.


9. Les objets ne me parlaient plus, ils m'opposaient un visage hostile.
10. Mais de sa bouche coule le venin de la médisance.
11. Des torrents de larmes lui inondèrent le visage.
12. Elle déclara que ce thé était un véritable printemps.
13. La campagne parée comme un bouquet sentait le miel.
14. La Chouafa gémissait, se plaignait, conjurait, se desséchait.
15. Des jours mornes, plus tristes et plus gris que les jours ordinaires.
16. Les femmes parlaient fort, gesticulaient, hurlaient.
17. Ma mère m'emporta à moitié mort.
18. C’était une tempête, un tremblement de terre, l’écroulement du monde.
19. Ce n'était plus une boîte à merveilles mais un cercueil où gisaient les cadavres de
mes rêves.

EXERCICE N° 2

Figures de style dans « ANTIGONE »

1. C’est devenu une carte postale.


2. Le jardin dormait encore.
3. J’ai glissé dans la campagne sans qu’elle s’en aperçoive.
4. Il est parti, touché à mort.
5. Il est sorti comme un fou.
6. Et il y aura les gardes, avec leur regard de bœuf.
7. Ismène est rose et dorée comme un fruit.
8. J’ai le mauvais rôle et tu as le bon.
9. La vie, c’est un livre qu’on aime.
10. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent.
11. Tu défends ton bonheur comme un os.
12. Tu as choisi la vie et moi la mort.
13. Ô tombeau ! Ô lit nuptial ! Ô demeure souterraine !
14. C’est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes.
15. Antigone nous a déjà quittés tous.
16. Il est plus fort que nous Antigone.
17. On aurait dit une petite bête qui grattait.

EXERCICE N° 3

Figures de style dans « Le Dernier Jour d’un Condamné »

1. Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée.


2. Elle est toujours là comme un spectre de plomb.
3. Trois portes basses vomirent des nuées d'hommes.
Document proposé par Mimoun MAIMOUNI – DP TAOURIRT – Académie de l’Oriental

4. Au lieu de remède, il lui donnait du poison.


5. Une horrible, une sanglante, une implacable idée.
6. Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse un enfant.
7. Le flot des passants s'arrêtait pour voir passer la voiture.
8. J'étais libre, maintenant je suis captif.
9. J'étais à la fenêtre, immobile, perclus, paralysé.
10. L'horrible peuple avec ses cris d'hyène.
11. Cette pensée infernale, me secouant de ses deux mains.
12. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée.
13. C'est lui qui est bon et moi qui suis mauvais.
14. Plutôt mille fois la mort !
15. N'y a-t-il pas en moi une tempête, une lutte, une tragédie ?
16. Des portes, des escaliers, des couloirs, de longs corridors...
17. Il prolongea son rire qui ressemblait à un râle.
18. J'en suis resté navré, glacé, anéanti.
19. J'ai senti un froid d'acier dans mes cheveux.
20. Ces bourreaux sont des hommes très doux.
21. Au bas de l’escalier, une noire et sale voiture grillée m’attendait.

FIGURES DE STYLE - EXERCICE N° 4


1. Elle a une langue de vipère.
2. L’avion est tel un oiseau perdu dans le ciel bleu.
3. La petite fleur ouvre ses bras et esquisse un joli sourire.
4. Elle versait des torrents de larmes.
5. Il se conduit comme un fou.
6. Ses cheveux, on dirait une forêt amazonienne.
7. Le pays était plongé dans des ruisseaux de sang.
8. Le ciel était un plafond de diamants rayonnants.
9. Notre maison était triste, je croyais entendre ses plaintes.
10. Une peur bleue s'empara de lui, ses cheveux se hérissèrent et il se mit à claquer des
dents.
11. L'os est brisé, fracturé, disloqué.
12. Ce bruit aurait réveillé un mort !
13. Le vent hurlait sous les portes.
14. Ton cœur est un coffre-fort.
15. Le ciel était clair, mes pensées étaient sombres.
16. Tes yeux sont deux poèmes qui se lisent en silence.
17. Je vous l'ai déjà répété cinquante millions de fois.
18. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, ...
19. Il nage dans un océan de bonheur.
20. Elle était aussi belle que la lune.
métaphore __________________
IDENTIFIER UNE hyperbole métaphore
FIGURE DE Explication : On dit moins comparaison
pour faire comprendre plus : litote
STYLE il a été très chanceux au jeu Explication : On compare
les perles aux gouttes de
6) Pierre est rouge comme pluie sans outil de
1) C'est un coin de verdure une pivoine comparaison
où chante une rivière __________________
antithèse métonymie 11) Il m'a invité à boire un
comparaison comparaison verre.
personnification antithèse __________________
Explication : La rivière Explication : On compare la hyperbole
chante. Chanter étant une rougeur de Pierre à une métonymie
capacité d’être humain… pivoine dont la métaphore
caractéristique est d’être Explication : Il y a un lien
2) Cette journée a duré une rouge logique entre le verre et son
éternité contenu. Ce n’est pas le
__________________ 7) La plainte du vent, les verre que l’on boit mais son
métonymie soirs de tempête, m'a contenu…
hyperbole toujours fait frémir
métaphore __________________ 12) 'Paris est tout petit, c'est
Explication : La journée n’a personnification là sa vraie grandeur'
pas réellement duré une litote __________________
éternité : c’est une métaphore litote
exagération… Explication : Le vent se métonymie
plaint. Là encore se plaindre antithèse
3) Le stade en délire se leva est une caractéristique Explication : ici s’opposent
pour applaudir d’être humain… fortement petit et grandeur.
__________________
métonymie 8) Il a un bon coup de 13) Il est têtu comme une
hyperbole fourchette bourrique.
antithèse __________________ __________________
Explication : Il y a un lien hyperbole hyperbole
logique entre stade et métonymie comparaison
spectateurs mais ce n’est comparaison métaphore
pas le stade qui se lève pour Explication : il y a un lien Explication : on compare
applaudir mais les gens logique entre la fourchette « il » à une bourrique dont
dans le stade… et ce que l’on mange avec. la caractéristique est d’être
On veut dire qu’il a bon têtue
4) Les feuilles mortes appétit.
crissent sous nos pas 14) Des troupeaux
__________________ 9) Nous étions tellement d'autobus mugissants près
personnification assoiffés que nous avons bu de moi roulent'
métonymie des litres d'eau ! __________________
comparaison __________________ personnification
Explication : Les feuilles hyperbole métaphore
crissent : crisser étant une métaphore litote
caractéristique d’être litote Explication : on compare un
humain. Explication : il y a une ensemble d’autobus à un
exagération dans « des litres troupeau sans outil de
5) Tu n'as pas été d’eau ». comparaison.
malchanceux à ce jeu-là
__________________ 10) Je t'offrirai des perles de 15) Pas une voile sur la mer.
litote pluie... __________________
métonymie Explication : On dit moins 20) Je me meurs, je suis
hyperbole pour faire comprendre plus. mort, je suis enterré.
comparaison Ici elle dit qu’elle l’aime. ______________________
Explication : Ici il y a un métaphore
lien logique entre la voile et 18) Nous étions tous morts énumération
un bateau. On veut dire de rire. gradation
qu’il n’y a pas de bateau sur __________________ Explication : On trouve ici
la mer. litote une énumération de groupe
hyperbole de mots croissant en terme
16) Elle a versé des torrents métaphore d’intensité. = Je suis en
de larmes. Explication : il y a une train de mourir, finalement
__________________ exagération dans « mort de je suis mort et même
hyperbole rire ». Ils ne sont pas enterré…
métaphore vraiment mort en riant…
litote
Explication : Il y a une 19) Achille bondit comme
exagération dans « des un lion.
torrents de larmes ». On __________________
veut simplement dire litote
qu’elle pleure beaucoup. comparaison
hyperbole
17) Va, je ne te hais point Explication : on compare la
__________________ façon de bondir d’Achille à
métaphore celle d’un lion.
litote
comparaison

les figures de style

Lisez attentivement ce texte :

« Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les
fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en
enfer. Les canons renversèrent d’abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la
mousqueterie ôta du meilleur des mondes cinq à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La
baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d’hommes. Le tout pouvait
bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se
cacha du mieux qu’il put pendant cette boucherie héroïque. Enfin, tandis que les deux rois faisaient
chanter des Te Deum, chacun dans son camp, il prit le parti d’aller raisonner ailleurs des effets et
des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d’abord un village voisin ;
il était en cendres : c’était un village abare que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit
public. » Candide, Voltaire.

1. Relevez dans le texte les figures de style suivantes :


• Accumulation • Antiphrases ( 2 ) • Antithèse • Comparaison • Euphémismes ( 3 ) • Gradation
montante du plus aigu au plus grave • Litotes ( 2 ) • Métonymie • Oxymore • Périphrase

2. Quelles sont les figures de style cachées dans les slogans publicitaires suivants ?
• Oui, le Crédit du Nord prête aux fourmis. (Crédit du Nord)
C’est une métaphore : on compare les travailleurs à des fourmis dont la caractéristique principale
est de travailler beaucoup.
• La femme est une île, Fidji est son parfum. (Parfum Fidji)
C’est une métaphore : on compare la femme à une île.
• Olympus IS-100 : pour les gauches de la main droite, et les maladroits de la main gauche.
(appareil photo automatique Olympus )
C’est une oxymore : on associe des mots qui s’opposent « gauche/droite »
• Chivas Régal : ce n’est pas donné mais c’est souvent offert. (whisky Chivas)
C’est une litote : « ce n’est pas donné » signifie c’est cher.
• Faites mousser les bons moments. (bière Kronenbourg)
C’est une métonymie : on utilise la mousse pour désigner la bière.
• Christofle : Tradition d’avant-garde. (argenterie Christofle)
C’est une oxymore : « tradition » s’oppose à « avant-garde »

Autres exercices…

EXERCICE 1
Parmi les phrases suivantes, repérez : une périphrase, une anacoluthe, une synecdoque,
deux gradations, deux oxymores et trois antithèses. + une hyperbole

1) « Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée. »


2) « Ces yeux gris et luisants, brûlants et glacés, comme je les connaissais ! »
3) « C'était là que fonctionnait de temps en temps la bascule à raccourcir, à l'aube, devant tout le
monde quand la société n'était pas si pudique. »
4) « L'homme fort et blond au type allemand était une foudre d'indécision. »
5) « Prisons : des chaînes pour se libérer. »
6) « En la tançant du doigt avec aménité. »
7) « je sentis tout mon corps et transir et brûler. »
8) « Le nez de Cléopâtre, s'il eut été plus court, la face de la terre en eût été changée. »
9) « je pressai son exil, et mes cris éternels l'arrachèrent du sein et des bras paternels. »
10) « Il se sentait évidemment plus que metteur en scène, que chef d'orchestre, véritable
généralissime. »

EXERCICE 2

Certaines figures de style sont courantes dans la langue parlée. Repérez deux
synecdoques, un parallélisme, une litote et une hyperbole.
1) « Clock house c'est géant! »
2) « Les cong'pay' à Sauciflard-sur-Mer, c'est pas triste comme ramassis de viandox sur les plages. »
3) « Le métal fait pas le bonheur. Mais si vous voulez mon avis...»
4) « Shopping le jour, dancing la nuit. »
5) « On lui a taxé son cuir. »

EXERCICE 3

Repérez la figure de style. Comment souligne-t-elle le sens du mot concerné ?

« Jours de lenteur, jours de pluie,


Jours de miroirs brisés et d'aiguilles perdues,
Jours de paupières closes à l'horizon des mers,
D'heures toutes semblables, jours de captivité,... »
Paul Eluard, Capitale de la douleur. Ed, Gallimard.1926

C’est une anaphore: répétition du mot “jours” afin de définir de façon précise de quel type de jour il
parle.
EXERCICE 4
Trouvez l'hyperbole et dites quel est le trait de caractère du narrateur mis ainsi en
évidence.

« […] je vis les arbres s'éloigner en agitant leurs bras désespérés [...] je ne sus jamais ce qu'ils
avaient voulu m'apporter [...] j'étais triste comme si je venais de perdre un ami, de mourir à moi-
même, de retirer un mort ou de méconnaître un dieu. »

Proust, A l’ombre des jeunes filles en fleur.

Mise en valeur du sentiment de tristesse du narrateur

Vous aimerez peut-être aussi