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Activité Activité de Langue Fiche 8

Titre Les registres littéraires : Le registre fantastique Durée : 1h


Support Le Chevalier double, Gautier
Compétences Reconnaître les procédés et les caractéristiques du registre fantastique
Déroulement de la leçon
I- Introduction
1- Comment se dégage le fantastique dans Le Chevalier double ?
Par le thème du double : la dualité de l’être, le démon, le spectre. (Le double : c’est la part maléfique d'une
personne qui prend forme humaine) et L’étranger: la présence de ce personnage diabolique, donne naissance
à l’ « inquiétante étrangeté ».
2- Qu’est-ce qu’un registre littéraire ?
Le registre littéraire (ou « tonalité », « ton ») d’un texte dépend de l’effet que le texte cherche à produire sur
celui à qui il s’adresse. Parmi les types de registres littéraires on peut citer : le registre comique, satirique et
ironique, polémique, lyrique, pathétique, épique, didactique, laudatif ou élogieux et fantastique
3- Quel effet recherché par l’auteur en employant un registre réaliste ?
Faire passer la fiction pour vraisemblance. Produire l’illusion du vrai.
4- Quels sont les procédés qu’on emploie dans le registre réaliste ?
Détails descriptifs ; Précisions spatio-temporelles (références réelles) ; Dialogue au discours direct ; Champs
lexicaux de la vie sociale (métiers, ville…).
II- Support « Oluf, le fils brun et blond…ne connait pas la terreur. »
 Rappel des procédés du fantastique relevés au cours de la lecture méthodique de cet extrait.
Images rhétoriques : Comparaisons,
Le champ lexical du dédoublement de la mort, de la peur
métaphores….
Évènements étranges inexplicables par la raison Écriture à la première personne
Verbes de perception Ellipses
L'expression du doute : lexique de l'incertitude (le doute,
la supposition, etc.), du rêve ou du trouble (le délire, le rêve, Emploi du conditionnel
le songe, l'apparition, etc.)
III- Conceptualisation
Le registre fantastique comprend tous les récits qui font intervenir l'étrange.
. Le registre fantastique s'est beaucoup développé au XIXe siècle avec le genre de la nouvelle, dont
Théophile Gautier est l'un des représentants majeurs, avec Guy de Maupassant, Edgar Poe, Prosper Mérimée.
A- Les caractéristiques essentielles du registre fantastique :
a- l'apparition de l'étrange et du surnaturel dans un contexte quotidien.
b. Le cadre spatio-temporel : le récit fantastique se déroule, de préférence, dans des lieux abandonnés (châteaux)
et sombres. L'action se produit plutôt de nuit, pendant l'hiver ou à l'automne, saisons qui connotent la tristesse,
l'obscurité et le froid.
c. Le personnage principal : Le héros est souvent le narrateur de l'histoire qu'il a vécue ou dont il a été le
témoin. Le récit est relaté à travers une perception subjective de la réalité. C’est généralement une personne
fragilisée par la maladie, par la fatigue ou par une trop grande sensibilité.
B. Les procédés et caractéristiques du registre fantastique :
Évènements étranges inexplicables par la raison Emploi du conditionnel
Écriture à la première personne Verbes de perception
Phrases brèves, interrogatives et exclamatives Modalisateurs
Ellipses Images rhétoriques : Comparaisons, métaphores….
L'expression du doute : lexique de l'incertitude (le doute, la supposition, etc.), du rêve ou du trouble
(le délire, le rêve, le songe, l'apparition, etc.)
IV- Synthèse
Registre narratif lié à l'irrationnel et au surnaturel, le fantastique s'illustre beaucoup dans la nouvelle. Gautier,
Maupassant, etc ont pu transmettre cette incertitude qui se dégage des récits fantastiques. Le registre fantastique
provoque la peur, inquiète, fait hésiter le lecteur (et le narrateur) entre une explication surnaturelle et une
explication rationnelle et logique des phénomènes.

V- Appropriation (Identifiez les procédés du registre fantastique et merveilleux dans les extraits)
Activité Activité de Langue Fiche 9
Titre Les registres littéraires : Le registre merveilleux Durée : 1h
Support Le Chevalier double, Gautier
Compétences Reconnaître procédés et caractéristiques du registre merveilleux
Déroulement de la leçon
I- Introduction
1- Qu’est-ce qu’un registre littéraire ?
Le registre littéraire (ou « tonalité », « ton ») d’un texte dépend de l’effet que le texte cherche à produire sur
celui à qui il s’adresse. Parmi les types de registres littéraires on peut citer : le registre comique, satirique et
ironique, polémique, lyrique, pathétique, épique, didactique, laudatif ou élogieux, fantastique et le
merveilleux.
4- Quel effet recherché par l’auteur en employant un registre fantastique ?
Susciter l’incertitude, le trouble, l’angoisse, la peur.
5- Quels sont les procédés qu’on emploie dans le registre fantastique ?
Évènements étranges inexplicables par la raison, Emploi du conditionnel, Écriture à la première personne,
Verbes de perception, Phrases brèves, interrogatives et exclamatives, Modalisateurs, Ellipses, Images
rhétoriques : Comparaisons, métaphores…., L'expression du doute : lexique de l'incertitude (le doute,
la supposition, etc.), du rêve ou du trouble (le délire, le rêve, le songe, l'apparition, etc.)
II- Support
« Malgré l’accueil…. disparu »
Rappel des procédés du merveilleux, relevés au cours de la lecture méthodique de cet extrait.
Le merveilleux dans Le Chevalier double :
 La scène du combat entre Oluf et son double1.
 Le cadre spatial : des châteaux, des forêts hostiles, des tempêtes déchaînées. Un cadre propre au conte.
 Le cadre temporel : un conte intemporel « Il y a quelque mois ».
 Des animaux fabuleux : le cheval à forme d’éléphant et les chiens géants d’Oluf. Ce sont plutôt des êtres
féeriques et magiques.
 Créatures et êtres mythologiques : les elfes2, les Willis3, Odin4. Leur figure est reprise dans la littérature,
comme élément merveilleux.
 La situation finale : Les aventures du héros se terminent bien (une fin heureuse).
 La morale du récit : L’histoire permet de dégager une leçon de vie (morale). Le narrateur l’énonce
clairement à
III- Conceptualisation
1- Définition et fonctions : On parle de merveilleux lorsque le surnaturel se mêle à la réalité. À la différence du
registre fantastique, la présence du surnaturel est acceptée comme telle par le lecteur (par exemple dans les contes
de fées). Le merveilleux, parce qu’il introduit le lecteur dans un univers non conforme au réel, étonne et dépayse.
Le conte merveilleux peut aussi avoir une fonction didactique.
2- Procédés et caractéristiques :
Évènements invraisemblables ; Schéma narratif simple ; Temporalité imprécise (« Il y a quelque mois … »)
Personnages stéréotypés (dieux, anges, démons, princes, rois, chevaliers, fées, etc.), Dialogues, figures de style
comme l'hyperbole, l'oxymore…
IV- Synthèse :
Le narrateur utilise un registre fantastique qui raconte des événements irrationnels et met en scène des
personnages surnaturels.

V- Appropriation (voir la fiche)

1
Plusieurs des lectures du combat de Jacob et de l’ange et par extension le combat d’Oluf avec le spectre y voient « le symbole de la lutte intérieure de l’homme contre les forces du mal» et plus
largement le symbole du combat que l’homme mène contre lui-même.
2
Les Elfes sont des créatures légendaires anthropomorphes. À l'origine, il s'agissait d'êtres de la mythologie nordique. Les Elfes sont des êtres d'apparence jeune et de grande beauté, vivant le
plus souvent dans des forêts, considérés comme immortels et dotés de pouvoirs magiques, et se distinguant physiquement des humains par leurs oreilles pointues et une apparence plus svelte.
3
Les Willis sont des créatures fantastiques de la mythologie slave, les Willis représentent à peu près la version slave des nymphes grecques.
4
Odin est le dieu principal de la mythologie nordique. C'est un dieu polymorphe.
Le registre fantastique et merveilleux
À peine s’avança-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces épines s’écartèrent d’elles-mêmes pour le laisser passer :
il marche vers le Château qu’il voyait au bout d’une grande avenue où il entra, et ce qui le surprit un peu, il vit que personne de ses gens ne
l’avait pu suivre, parce que les arbres s’étaient rapprochés dès qu’il avait été passé. Il ne laissa pas de continuer son chemin : un Prince jeune et
amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande avant-cour où tout ce qu’il vit d’abord était capable de le glacer de crainte : c’était un
silence affreux, l’image de la mort s’y présentait partout, et ce n’était que des corps étendus d’hommes et d’animaux, qui paraissaient morts. Il
reconnut pourtant bien au nez bourgeonné et à la face vermeille des Suisses, qu’ils n’étaient qu’endormis, et leurs tasses où il y avait encore
quelques gouttes de vin montraient assez qu’ils s’étaient endormis en buvant. Il passe une grande cour pavée de marbre, il monte l’escalier, il
entre dans la salle des Gardes qui étaient rangés en haie, la carabine sur l’épaule, et ronflants de leur mieux. Il traverse plusieurs chambres
pleines de Gentilshommes et de Dames, dormants tous, les uns debout, les autres assis ; il entre dans une chambre toute dorée, et il vit sur un
lit, dont les rideaux étaient ouverts de tous côtés, le plus beau spectacle qu’il eût jamais vu : une Princesse qui paraissait avoir quinze ou seize
ans, et dont l’éclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin. Il s’approcha en tremblant et en admirant, et se mit à genoux
auprès d’elle. Alors comme la fin de l’enchantement était venue, la Princesse s’éveilla ; et le regardant avec des yeux plus tendres qu’une
première vue ne semblait le permettre : « Est-ce vous, mon Prince ? lui dit-elle, vous vous êtes bien fait attendre. » Le Prince charmé de ces
paroles, et plus encore de la manière dont elles étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance ; il l’assura qu’il
l’aimait plus que lui-même. Ses discours furent mal rangés, ils en plurent davantage ; peu d’éloquence, beaucoup d’amour. Il était plus
embarrassé qu’elle, et l’on ne doit pas s’en étonner ; elle avait eu le temps de songer à ce qu’elle aurait à lui dire, car il y a apparence (l’Histoire
n’en dit pourtant rien) que la bonne Fée, pendant un si long sommeil, lui avait procuré le plaisir des songes agréables. Enfin il y avait quatre
heures qu’ils se parlaient, et ils ne s’étaient pas encore dit la moitié des choses qu’ils avaient à se dire.
La Belle au bois dormant, Charles Perrault
Le jour de son mariage, pour mieux lancer la balle dans une partie de jeu de paume, un jeune homme a passé son alliance au doigt d’une
statue de Vénus.
« - Vous savez bien, mon anneau ? poursuivit-il après un silence.
- Eh bien ! on l’a pris ?
- Non.
- En ce cas vous l’avez ?
- Non… je… je ne puis l’ôter du doigt de cette diable de Vénus.
- Bon ! vous n’avez pas tiré assez fort.
- Si fait… Mais la Vénus… elle a serré le doigt.
Il me regardait fixement d’un air hagard, s’appuyant à l’espagnolette pour ne pas tomber.
- Quel conte ! lui dis-je. Vous avez trop enfoncé l’anneau. Demain vous l’aurez avec des
tenailles. Mais prenez garde de gâter la statue.
- Non vous, dis-je. Le doigt de la Vénus est retiré, reployé ; elle serre la main, m’entendez-vous ?... C’est ma femme, apparemment, puisque
je lui ai donné mon anneau. Elle ne veut plus le rendre. Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille (1837).
[Un billet anonyme a prévenu qu'« un crime serait commis pendant la première messe du Jour des Morts ».]
Encore quatre minutes ! Les oraisons. Le dernier Évangile ! Et ce serait la sortie ! Et il n'y aurait pas eu de crime !
Car l'avertissement disait bien : la première messe...
La preuve que c'était fini, c'est que le bedeau se levait, pénétrait dans la sacristie...
La comtesse de Saint-Fiacre avait à nouveau la tête entre les mains. Elle ne bougeait pas. La plupart des autres vieilles étaient aussi
rigides. « Ite missa est...»... « La messe est dite »...
Alors seulement Maigret sentit combien il avait été angoissé. Il s'en était à peine rendu compte. Il poussa un involontaire soupir. Il attendit
avec impatience la fin du dernier Évangile, en pensant qu'il allait respirer l'air frais du dehors, voir les gens s'agiter, les entendre parler de
choses et d'autres...
Les vieilles s'éveillaient toutes à la fois. Les pieds remuaient sur les froids carreaux bleus du temple. Une paysanne se dirigea vers la sortie,
puis une autre. Le sacristain parut avec un éteignoir, et un filet de fumée bleue remplaça la flamme des bougies.
Le jour était né. Une lumière grise pénétrait dans la nef en même temps que des courants d'air.
Il restait trois personnes... Deux... Une chaise remuait... Il ne restait plus que la comtesse, et les nerfs de Maigret se crispèrent d'impatience...
Le sacristain, qui avait terminé sa tâche, regarda Mme de Saint-Fiacre. Une hésitation passa sur son visage. Au même moment le
commissaire s'avança.
Ils furent deux tout près d'elle, à s'étonner de son immobilité, à chercher à voir le visage que cachaient les mains jointes.
Maigret, impressionné, toucha l'épaule. Et le corps vacilla, comme si son équilibre n'eût tenu qu'à un rien, roula par terre, resta inerte.
La comtesse de Saint-Fiacre était morte. Georges Simenon, L'Affaire Saint-Fiacre, 1959.
Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu'on eût su voir; sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne
femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l'appelait le petit chaperon rouge.
Un jour sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit :
-"Va voir comment se porte ta mère-grand, car on m'a dit qu'elle était malade, porte-lui une galette et ce petit pot de beurre."
Le petit chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre village. En passant dans un bois elle
rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger, mais il n'osa, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. Il lui
demanda où elle allait; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, lui dit :
-"Je vais voir ma mère-grand, et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie."
-" Demeure-t-elle bien loin ?" lui dit le loup.
-" Oh ! oui" , dit le petit chaperon rouge, " c'est par delà le moulin que vous voyez tout là-bas, là-bas, à la première maison du village."
-" Eh bien !" , dit le loup, " je veux y aller voir aussi; je m'y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y
sera."
Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin le plus long, s'amusant à
cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait.
Le loup ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la mère-grand; il heurte : Toc, toc.
-"Qui est là ?"
-" C'est votre fille le petit chaperon rouge" (dit le loup, en contrefaisant sa voix) " qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma
mère vous envoie."
La bonne mère-grand, qui était dans son lit, car elle se trouvait un peu mal, lui cria :
-"Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le petit chaperon rouge, Charles Perrault

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