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QUELQUES FIGURES DE STYLE PARMI LES PLUS FREQUENTES

Abyme (mise en) : une œuvre est enchâssée dans une autre de même nature, ou dans un texte est
inséré(e) une évocation ou un reflet de ce même texte.
Ex : pièce dans la pièce dans L’Illusion comique de Corneille.

Allégorie : figure qui représente une notion abstraite de manière imagée, concrète. Elle a souvent
une majuscule.
Ex : Bon chevalier masqué qui chevauche en silence, le Malheur a percé mon vieux cœur de
sa lance (Verlaine).

Allitération : répétition expressive de la (ou des) même(s) consonne(s), pour produire un effet
évocateur par le son.
Ex : Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle (Hugo).

Anacoluthe : rupture volontaire de la construction des phrases.


Ex : Plus tard‚ l’année d’après – j’allais mourir à mon tour – j’ai près de trente-quatre ans
maintenant et c’est à cet âge que je mourrai‚ l’année d’après (Lagarce)

Anaphore : figure qui consiste à répéter le même mot ou la même expression en tête de phrases ou
de vers qui se suivent. C’est un procédé d’amplification sémantique et rythmique.
Ex : Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon
amant ! Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore
(Corneille).

Antanaclase : c'est le fait d'utiliser plusieurs fois un même mot mais avec des sens différents. (le
fait qu'un mot ait plusieurs sens différents s'appelle la polysémie).
Ex : Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. (Pascal).

Antiphrase : figure qui exprime une idée par son contraire, dans une intention ironique.
Ex : en parlant d'un sot « Vivent les collèges d'où l'on sort si habile homme ! » (Molière)

Antithèse : figure qui oppose dans une phrase deux termes distincts évoquant des réalités
contradictoires.
Ex : Je vis, je meurs, je me brûle et me noie. (Louise Labé)
Aphorisme : formule brève, frappante, qui résume l’essentiel d’une pensée, comme un proverbe.
Ex : Avant donc que d’écrire, apprenez à penser ! (Boileau)

Assonance : répétition expressive de la (ou des) même(s) voyelle(s) ou du même son vocalique.
Ex : Lève, Jérusalem, lève ta tête altière. (Racine)

Asyndète : suppression des mots de liaison dans une phrase pour créer un effet sec, rapide à la
construction.
Ex : Ils demandent le chef ; je me nomme, ils se rendent. (Corneille). Je suis venu, j'ai vu,
j'ai vaincu. (Jules César).

Chiasme : figure de construction fondée à la fois sur un effet de symétrie et d’opposition, en


ABBA. Les mêmes mots (ou idées) sont repris dans deux phrases, mais dans l’ordre inverse.
Ex : Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger. (Molière). Un roi chantait en
bas, en haut mourait un Dieu. (Hugo).

Comparaison : figure qui rapproche deux termes, le comparé et le comparant (qui ont un ou
plusieurs points communs) grâce à un outil grammatical : comme, pareil à, ressembler, tel que, plus
que.
Ex : elle lui apparaissait comme un bouclier sur la mer sombre (Homère).

Dérivation : lorsque l'on utilise différents mots fondés sur la même racine de façon rapprochée.
Ex : Ton bras est invaincu mais non pas invincible. (Corneille)

Double énonciation : dans une pièce de théâtre, un personnage s’adresse à deux interlocuteurs à la
fois, à un autre personnage et indirectement au public. Sa réplique n’a pas le même sens pour son
interlocuteur et pour le public.

Ekphrasis : au sens large, description précise et détaillée. Au sens restreint, description littéraire
d’une œuvre d’art à l'intérieur d'un texte.

Ellipse : suppression dans une phrase ou dans un vers de mots qui devraient s’y trouver. Dans un
récit, suppression d’un épisode ou d’une partie.
Ex : Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente,
l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues. Il revint.
(Flaubert).

Epanorthose (genre féminin) : figure qui consiste à revenir sur ce qu’on dit pour le renforcer, pour
le nuancer ou pour se rétracter. C'est une autocorrection.
Ex : J'aime, que dis-je aimer, j'idolâtre Junie. (Racine)

Épizeuxe : un mot est répété en début de phrase puis étendu la deuxième fois par des compléments.
Ex : portez, portez-moi sur les bords d'Erymanthe (Chénier), Jetez jetez aux flammes cette
sorcellerie (Apollinaire).

Euphémisme : figure qui atténue l’expression d’une idée déplaisante ou inconvenante.


Ex : elle a vécu ce que vivent les roses (Malherbe, pour ne pas dire la mort). Va-t-elle où
vous savez ? (Molière, pour ne pas dire les toilettes).

Gradation : figure qui crée une dramatisation en ordonnant des termes proches dans une succession
croissante (crescendo) ou décroissante (decrescendo).
Ex :Va, cours, vole et nous venge. (Corneille). Ils s'accrochent, ils mordent, ils lacèrent, ils
en bavent (Céline).

Harmonie imitative : répétition de sons qui imite le bruit de ce qui est évoqué dans le texte.
Ex : pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes (Racine, l'allitération en -s sert à
imiter le sifflement des serpents).

Hypallage (genre féminin) : figure qui attribue à un mot un qualificatif convenant à un autre mot.
Ex : Trahissant la vertu sur un papier coupable (Boileau) : l’adjectif « coupable » est
transposé au papier, alors qu’il qualifie le personnage. Il l'a tuée d'un fer assassin : l'adjectif
« assassin » est transposé au fer, alors qu'il qualifie le personnage.

Hyperbate : figure qui consiste à séparer des mots normalement assemblés, en intercalant entre eux
d’autres mots. C’est le fait de prolonger une phrase ou un vers par des ajouts.
Ex : Albe le veut, et Rome ; il leur faut obéir. (Corneille). Tout ceci est à moi, et les
domaines qui palpitent là-dessous (Supervieille).

Hyperbole : figure qui consiste à exagérer, afin de mettre en valeur une idée.
Ex : Jusqu’au fond de nos cœurs notre sang s’est glacé (Racine)
Hypotypose (genre féminin): figure qui consiste à multiplier les détails imagés, marquants, pour
donner une description vivante, animée d’un tableau ou d’une scène, au point que le lecteur croit
voir se dessiner le tableau ou la scène sous ses yeux. C'est, en gros, une description très visuelle.
Ironie : au sens strict, elle consiste à dire quelque chose tout en sous-entendant que l'on veut faire
passer une autre idée, souvent contraire mais pas forcément.

Litote : figure d’atténuation, comme l'euphémisme. Elle consiste en général à utiliser une forme
négative ou amoindrie pour suggérer que l'on pense plus.
Ex : Va, je ne te hais point (Corneille, pour ne pas dire je t'aime) Sur ce point, je ne vous
loue pas (Paul, pour ne pas dire je vous condamne). J'ai bien assez vécu (Hugo, pour ne pas dire j'ai
vécu trop longtemps).

Métaphore : figure qui réunit un comparé et un comparant sans que l’outil grammatical de
comparaison soit énoncé. C'est une comparaison implicite. Si la métaphore est développée par
plusieurs termes, c’est une métaphore filée.
Ex : Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n'en connaîtrez jamais la
profondeur. (Balzac). Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage (Baudelaire).

Métonymie : figure qui crée un raccourci, en remplaçant un mot par un autre qui lui est lié de façon
logique.
1) le contenant remplace le contenu : « boire un verre » (au lieu de : la boisson qui est dans le
verre)
2) l’objet par sa matière : « les cuivres » (au lieu de : les instruments de musique en cuivre)
3) l’objet par son origine : « lire un Zola » (au lieu de : un roman de Zola), « admirer un Picasso
»…
4) un être par un symbole : « la faucille et le marteau » (au lieu de : les paysans et les ouvriers),
« une bonne plume » (pour : un bon écrivain).
5) un être par un lieu : « l’Elysée n’a pas fait de déclaration » (métonymie du lieu pour la
personnalité politique qu’il représente)

Oxymore (genre masculin) : figure qui réunit (au lieu d’opposer, lorsque la figure est l’antithèse)
dans une même expression deux termes évoquant des réalités contradictoires. Alliance de mots dont
le rapprochement est inattendu et qui crée UN objet à la fin.
Ex : Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille) Le soleil noir de la mélancolie
(Nerval).

Paradoxe : il énonce une idée contraire à l’opinion commune, afin de surprendre et d’inviter à la
réflexion.
Ex : Qui paie ses dettes s’enrichit. Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher.
(Pascal)

Parallélisme de construction : il utilise la même construction syntaxique dans les deux parties
d’une phrase, ou dans deux phrases, afin de créer un effet rythmique harmonieux ou de rapprocher
des idée
Ex : Il n’avait pas de fange dans l’eau de son moulin / Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa
forge. (Hugo)

Paronomase : figure qui consiste à rapprocher des mots dont les sonorités sont proches (mais dont
le sens est différent).
Ex : En vivant et en voyant les hommes, il faut que le cœur se brise ou se bronze
(Chamfort). Délice pour les uns, délire pour les autres (Lesage).

Périphrase : figure qui remplace un mot par une expression équivalente plus longue, formée de
plusieurs mots. C'est une figure proche du surnom.
Ex : Le Roi des Dieux (Jupiter), La Ville Lumière (Paris), l’astre de la nuit (Lune) etc.

Personnification : figure qui représente un objet, une notion ou une idée sous les traits d’une
personne ou d’un être vivant.
Ex : La rue assourdissante autour de moi hurlait (Baudelaire).

Polyptote : figure qui consiste à reprendre un même mot sous différentes formes, ou un même
verbe sous différentes formes.
Ex : Tel est pris qui croyait prendre (La Fontaine).

Prétérition : figure qui consiste à affirmer qu’on ne va pas parler d'une chose, dont on parle
néanmoins, par ce moyen indirect.
Ex : Je pourrais vous faire observer que […] mais pourquoi m’étendre ? (Bossuet).
Monsieur de la Rochefoucauld, pour ne pas le nommer. En effet je parlerais de vos jeunes années
que vous avez livrées au bon plaisir de tous si je pensais le moment propice. Mais à dessein je n’en
parle pas. Je ne dis pas non plus que les tribuns vous ont reproché vos absences aux armées .

Syllepse de sens : figure qui associe à employer en même temps le sens propre et le sens figuré
d’un mot. (Sur le menu d’un restaurant : « Nos petites cuillères n’ayant rien à voir avec des
médicaments, nous prions notre aimable clientèle de ne pas les prendre après les repas. ». « Prendre
un médicament » : l’absorber, l’avaler. « Prendre les petites cuillères » : s’en emparer, les voler. Ici,
le verbe « prendre » est employé simultanément dans deux sens différents. À ne pas confondre avec
l'antanaclase.

Synecdoque : figure qui remplace le tout par la partie. C'est une sous-catégorie de la métonymie.
Ex : Les voiles au loin descendant vers Harfleur. (Hugo).

Zeugma : un mot est énoncé une seule fois, alors qu’il est associé à deux termes distincts qui lui
donnent chacun un sens différent.
Ex : ils savent compter l'heure, et que leur terre est ronde (Musset). L'aube et l'enfant
tombèrent au bas du bois. (Rimbaud). Vêtu de probité candide et de lin blanc (Hugo).

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