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LES FIGURES DE STYLE

Une figure de style est un procédé d’écriture qui permet de créer un effet : donner de la force ou de
la beauté à un énoncé, le rendre plus émouvant, plus convaincant, plus surprenant…
I. Les figures de substitution et d’analogie
La métonymie
Elle consiste à remplacer un mot par un autre, quand les deux réalités qu’ils désignent ont entre
elles une proximité logique. Ex : boire un verre (le contenu par le contenant)
Ex : un Picasso (l’objet par son créateur)
La synecdoque
est une forme de métonymie. Quand l’objet entier est désigné par l’une de ses parties.
Ex : une voile entre au port (voile pour voilier).
La périphrase
Elle consiste à remplacer un mot par un groupe de plusieurs mots qui désignent la même
réalité. Ex : L’auteur des Misérables (pour Victor Hugo)
La comparaison
Elle rapproche deux réalités unies par une ressemblance. Ce rapprochement est explicite : la
comparaison utilise un outil de comparaison : comme, tel que, pareil à , ressembler à …
Ex : les rochers ressemblent à d’énormes crapauds.
Une comparaison comporte toujours ces trois éléments : comparé, comparant, outil de
comparaison.
La métaphore
Elle rapproche deux idées, deux notions, de manière implicite, sans outil de comparaison.
Ex : « Or, tandis que les eaux fuyaient, vivants miroirs » (Hugo). Quand une métaphore est
développée sur plusieurs propositions ou sur plusieurs phrases, on parle de métaphore filée.
La personnification
C’est une métaphore qui assimile un objet ou un animal à une personne, en lui attribuant les
caractéristiques ou les conduites d’un être humain. Ex : « Nature, accueille moi dans tes bras. »
II. Les figures d’opposition
L’antithèse
Rapproche deux termes désignant des réalités opposées.
Ex : « Et mourir sans vengeance ou vivre dans la honte. » (Corneille)
L’oxymore
Réunit à l’intérieur d’une même expression deux termes dont le sens paraît opposé.
Ex : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. » (Lamartine)
Le chiasme
Il unit deux expressions dont les éléments syntaxiques ou lexicaux sont inversés suivant le
schéma AB/BA Ex : « La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée » (Hugo)
III. Les figures d’amplification et d’atténuation
L’euphémisme
Consiste à utiliser une formule qui adoucit une réalité jugée trop brutale.
Ex : Les « non-voyants » pour les aveugles.
La Litote
Elle utilise une expression qui suggère plus que ce qu’elle dit réellement. Elle prend le plus
souvent la forme d’une négation. Ex : « Va, je ne te hais point. » (Corneille)
Ex : je ne suis pas mécontent de votre travail = je suis satisfait de votre travail.
L’antiphrase
Consiste à dire le contraire de ce que l’on veut dire et faire comprendre. C’est l’un des procédés
de l’ironie.
La gradation
C’est une énumération dont les termes sont ordonnés de manière progressive. L’intensité peut
être croissante (gradation ascendante) ou décroissante.
Ex : « Ô mon fils ! ô ma joie ! ô l’honneur de mes jours
O d’un état penchant l’inespéré secours ! » (Corneille)

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I. Figures d’insistance

L’anaphore
C’est la répétition d’un même mot au même endroit d’une phrase, d’un vers ou d’un paragraphe.
Elle met le mot en valeur et donne du rythme au texte.
Ex : « Ceux qui n’ont jamais su dompter la vapeur ni l’électricité
Ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel
Mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre »
(Césaire)
Le parallélisme
Il consiste à répéter la même construction pour mettre en évidence des similitudes ou des
différences.
EX : « Des trains sifflaient de temps à autre et des chiens hurlaient de temps en temps. »
(Queneau)
L’accumulation (l’énumération)
Elle fait succéder plusieurs termes avec ou sans gradation. Elle peut conduire à l’hyperbole.
Ex : « Décrépi, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé.» (Baudelaire)
L’hyperbole
est un procédé d’exagération, l’expression dit plus que le réel.
Ex : Le nez de Cyrano : « C’est un roc ! » (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897)
Le pléonasme
Est une répétition de termes ou d’expressions ayant le même sens.
Ex : « Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre. » (P. Corneille, Horace, 1940)
L’apostrophe
Figure de style consistant à interpeller quelqu’un ou quelque chose. Dans la poésie lyrique, elle
est introduite par « Ô ».
L’allitération
Répétition d’un son consonne.
L’assonance
Répétition d’un son voyelle.
L’hypotypose
Figure de style qui consiste à décrire une scène avec des images frappantes de sorte que le
lecteur ait l’impression de la voir se dérouler sous ses yeux.
Ex : « Cette nuit je l’ai vue arriver en ces lieux, triste,
Levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,
Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes », (Britannicus de Racine)

II. Les figures de substitution


L’allégorie
Représente une réalité abstraite de manière concrète.
Ex : « Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant » (Victor Hugo, « Mors », Les Contemplations,
1856). Ici, Hugo fait de la mort, idée abstraite, une faucheuse dans les champs, figure concrète).
La prosopopée
Consiste à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée.
Ex : « Et la rivière dit « je ne veux rien savoir,
Je coule pour moi seule et j’ignore les hommes. » (J. Supervielle, « La Demeure entourée », Le
Forçat innocent, 1930)

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