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“La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires,
Accroche
et nulle ne peut être punie qu’en vertu d’une loi établie et promulguée
Présentation de l’extrait
Problématique
LECTURE
Pour la lecture du texte : prenez votre temps, pensez à respirer et montrez que vous comprenez le sens du texte.
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MOUVEMENT 1 :
Après avoir introduit et lu le texte, vous procédez à l’explication de celui-ci, mouvement par mouvement, ligne par ligne. Vous respectez donc la
progression, l’ordre du texte. L’idée est la suivante : vous identifiez dans le texte des citations qui vous semblent intéressantes, pertinentes et vous leur
donnez du sens, vous les expliquez en vous aidant éventuellement d’un procédé littéraire.
Remarques :
- Une citation peut-être un mot, un groupe de mots (locution, expression, groupe nominal …), une proposition, une phrase entière ou même
plusieurs phrases consécutives.
- Les procédés : il faut en utiliser, ils font partie de l’exercice, mais ils ne sont pour autant pas à employer de manière automatique. Vous pouvez tout
à fait expliquer une citation sans recourir à un procédé littéraire.
- L’explication : il s’agit d’expliquer l’effet provoqué par la citation, l’information apportée, l’intention possible de l’auteur ou du narrateur … Pour
expliquer une citation, aidez-vous de votre fil conducteur (problématique) ou du contexte auquel appartient l’extrait.
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verbe "exceptée" qu'il faut comprendre
comme "exemptée", ou "exclue". Si
Olympe de Gouges exclue l'idée de
privilèges, elle défend aussi les femmes
face à la Justice, puisque cette même
négation sous-entend que toutes les
femmes disposent des mêmes droits face
à un tribunal.
Gradation croissante « accusée, arrêtée et détenue » Olympe
« accusée, arrêtée et détenue » de Gouges énumère ici les différentes
situations judiciaires qui peuvent
concerner les femmes : de la situation la
'moins grave' (l'accusation) au cas de
figure le plus lourd (la détention). C'est
pourquoi on peut ici parler de gradation.
Personnification de la Loi. « dans les cas déterminés par la Loi »
Olympe de Gouges souligne la toute-
« dans les cas déterminés par la Loi » puissance de la Loi : si un cas de figure
n'est pas prévu par ses textes, alors il
n'est pas recevable. On peut
éventuellement remarquer une
personnification de cette même Loi : c'est
elle qui gouverne, qui 'détermine' et qui
donne leurs droits aux femmes.. Pourquoi
une majuscule à ce nom commun (Loi) ?
Probablement pour souligner cette toute-
puissance...
Comparaison de la situation des femmes « les femmes obéissent comme les
à celle des hommes. hommes à cette Loi rigoureuse » Olympe
« les femmes obéissent comme les de Gouges compare ici la situation des
hommes à cette Loi rigoureuse » femmes à celles des hommes, une
situation qui se doit d'être égalitaire. De
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quelle situation s'agit-il ? D'obéissance,
de respect... Et donc de comportement.
Après avoir constaté que la Loi devait
conférer des droits aux femmes, Olympe
de Gouges fait maintenant référence à
leurs devoirs : les femmes doivent
respecter la loi de la même manière que
les hommes.
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tribunal.
En droit, une peine est la
sanction, la punition infligée par
une institution judiciaire, et ce,
au nom de la société, à une
personne qui a enfreint la loi.
Adverbe “strictement” et “évidemment” Les adverbes « strictement » et «
« des peines strictement et évidemment évidemment » intensifient ici la négation
nécessaires » restrictive puisqu'ils véhiculent l'idée
d'une exception, d'un seul cas de figure
toléré pour l'application d'une peine. Ils
confèrent également un aspect autoritaire
au texte.
« nul ne peut être puni » Négation partielle
Olympe de Gouges emploie une nouvelle
négation partielle, qui inverse ici
l'affirmation "quelqu'un peut être puni".
De nouveau, on retrouve l'idée qu'il ne
peut y avoir d'exceptions face à la loi :
toutes les femmes, tous les hommes
disposent des mêmes droits. On
remarque que le pronom indéfini « nul »
est ici au masculin, équivalent d'un
neutre (qui concerne donc les hommes et
les femmes). Et pourtant la suite de la
phrase ne mentionne que les « femmes »
: Olympe de Gouges rappelle ainsi que
les mêmes droits doivent s'appliquer aux
femmes comme aux hommes, y compris
en matière de répression, de punition,
lorsqu'une femme s'avère coupable d'un
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délit ou d'un crime. Elle doit être jugée
sans discrimination.
« Toute femme étant déclarée coupable, Parallélisme de construction L'article IX n'est constitué que d'une
toute rigueur est exercée par la Loi. » seule phrase, et celle-ci propose un
parallélisme de construction. Ce
parallélisme permet de mettre en valeur
une forme de logique, de rapport de
cause à effet : si une femme est déclarée
coupable alors, irrémédiablement, il faut
faire appliquer la Loi. La Loi est appliquée
avec « rigueur », ce qui signifie avec
sévérité. L'idée, ici, n'est pas tant qu'il ne
peut y avoir d'exception, mais plutôt que
seule la Loi (cette toute-puissance, cette
souveraine) a le droit de faire preuve de
rigueur, de sévérité. Cet article sous-
entendrait presque un devoir de réserve
de la part des citoyens et citoyennes : ils
ne sont pas habilités à juger, ils n'ont pas
à condamner d'une autre manière que
celle prévue par la Loi.
MOUVEMENT 2
« la femme a le droit de monter sur Il s'agit de la formule la plus célèbre de cette
l'échafaud ; elle doit avoir également déclaration rédigée par Olympe de Gouges.
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celui de monter à la tribune » Parallélisme de construction On peut y voir un parallélisme de
construction qui crée un lien logique, un
rapport de cause à effet : puisque les femmes
sont égales aux hommes face à la peine de
mort, elles doivent bénéficier d'autres
égalités, à savoir la liberté d'expression.
Le parallèle est créé, de plus, entre deux
images : celle de l'échafaud placé en hauteur,
sur une estrade, pour que la foule puisse voir
le condamné et celle de la tribune, surélevée
elle aussi, mais pour mettre en avant celui ou
celle qui prend la parole.
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juridique, officielle.
« un préjugé barbare » Adjectif “barbare” Celui adressé aux femmes qui ont des
enfants hors mariage (au XVIIIe), qui
seraient ainsi des 'courtisanes', des
débauchées. Face à ce préjugé, les
femmes cherchent à protéger leur
réputation et dissimulent les naissances
hors-mariage. Olympe de Gouges qualifie
ce préjugé de « barbare », ce qui signifie
qu'elle le juge cruel. Elle l'assimile à une
idée de sauvagerie, comme si ce préjugé
était ancestral et non digne des
sociétés modernes. Cet adjectif donne
par ailleurs une dimension subjective à
son texte : elle donne ici son point de
vue, son avis.