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Lecture linéaire 3 : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne,

Postambule : « Les femmes ont fait plus de mal que de bien »

INTRODUCTION :

• Présentation rapide de l’auteure : -Olympe de Gouges participe à la Révolution française aux côtés de
Girondins (la partie la plus modérée des Révolutionnaires) ; elle s'opposera en particulier à l'exécution de
Louis XVI. Elle se posera en adversaire de la Terreur et en particulier de Robespierre. Comme beaucoup de
Girondins, elle périra sur l'échafaud.
-Olympe de Gouges écrit aussi des pièces de théâtre. Certaines constituent des réquisitoires contre
l'esclavage.
-Elle défend la cause des femmes (droit au divorce, droits pour les enfants naturels), en particulier dans
cette Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qui sera placardée sur les murs de Paris. C'est
une réponse à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, texte phare de la Révolution. En
écrivant ce texte, Olympe de Gouges met en avant le fait que « droits de l'Homme » ont été compris en
faveur des seuls hommes et que les femmes ont été exclues de ces droits.
• La présentation du texte : -C'est un texte provocateur et polémique : l'auteure y adopte un ton de défi
pour mettre en question la domination masculine ; elle y insiste ensuite sur l'illégitimité de cette
domination en faisant reposer son argumentation sur l'exemple de la nature ; elle réécrit ensuite la
Déclaration de l'homme et du citoyen en féminisant tous les termes. Olympe de Gouges entend
notamment obtenir le doit de citoyenneté pour les femmes qui pourraient alors bénéficier du droit de
vote.
- Le texte analysé ici est un extrait du postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne. Il a pour but de résumer l'œuvre en la justifiant, mais également d'insuffler aux femmes la
force de s'émanciper en leur donnant les arguments pour défendre leurs intérêts.
• Problématique : Comment ce préambule promeut-il l’émancipation des femmes ?
• Plan : Celui-ci correspond aux deux paragraphes du texte :
1er mouvement : Une vision accusatrice des femmes... pour finalement mieux accuser les
hommes.
2ème mouvement : Olympe de Gouges s’affirme en tant que femme engagée.

1er mouvement : L’auteur présente une vision accusatrice des femmes, puis finalement des hommes :

• L’extrait commence par une accusation nette des femmes et de leurs tords, formulée par une thèse
explicit « Les femmes ont fait plus de mal que de bien ». C’est une tournure lapidaire. On remarque une
absence de connecteurs logique ; l’affirmation est indéniable et sommatoire.

• On remarque comme temps dominant le passé composé de l’indicatif, qui exprime le constat des
erreurs des femmes sous la monarchie absolue

• Description péjorative de l’attitude des femmes sous l’Ancien Régime :


- « dissimulation » = dénonce la sournoiserie des femmes
- « la ruse » = évoque la manipulation et la tromperie des femmes
- « les charmes » = dénonce la femme séductrice, trompeuse
- « Le poison » et « le fer » (métonymie pour désigner le couteau) = qui souligne le caractère
criminel et complotiste de la femme
Ce portrait dévalorisant des femmes s’achève avec l’expression : « elles commandaient au crime comme à
la vertu ». Ainsi, le verbe « commander » à une connotation péjorative car il qualifie une force
reprochable qui a pour but de soumettre l’autre. Cependant ce terme inverse également la situation car
c’est la femme que contraint l’homme.

• Ce premier paragraphe est marqué par un style rigoureux et direct, pour valoriser une démonstration
objective. Dans ce but, elle multiplie les figures de style et en particulier les antithèse (« bien » vs « mal » ;
« ravi » vs « rendu » ; « crime » vs « vertu » ; « profane » vs « sacré » ; « respecté » vs « méprisé »).
• Olympe de Gouges affirme une dépendance politique du gouvernement français à « l’administration
nocturne des femmes ». De plus, l’expression « pendant des siècles » insiste sur la durée indéfinie et
interminable de leurs agissements nocturnes. De plus l’auteur insiste dans une énumération sur tous les
lieux et les domaines alors réservés aux hommes dans lesquels les femmes ont fait preuves d’indiscrétion
(« le cabinet » ; « ambassade » ; « ministère » ; « présidence » ; le « pontificat » ; « le cardinalat »)

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