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femme et de la citoyenne
Présentation générale : Dans cette œuvre, il y a une lutte contre l’inégalité mais aussi du
maintien d’une certaine tradition. Lors de la Révolution, la participation des femmes est
active (participation à la prise de la Bastille), elles se réunissent dans des clubs patriotiques,
où elles discutent de la politique, des différents évènements actuels mais en 1793, ces clubs
féminins seront interdits. En revanche elles n’ont pas de place dans la politique (Assemblée
Nationale…).
Biographie de l’autrice : Marie Gouze, née à Montauban en 1748 d’un père légitime qui est
boucher mais d’un père biologique, le marquis Jean-Jacques Le Franc de Pompignan. Sa
mère Anne-Olympe Mouisset est juriste donc Marie va pouvoir avoir une certaine éducation.
En 1765 elle se marie et l’année suivante elle a un enfant avec un homme d’une quarantaine
d’années mais son mari meurt. Elle décide de s’appeler Olympe de Gouges. Ensuite, elle
arrive à Paris et se trouve un protecteur (ils vivent en concubinage) qui est suffisamment
riche pour qu’elle puisse fréquenter certains salons et monter dans la société, elle a une vie
relativement aisée. En 1770-80, elle se lance dans une carrière littéraire et y fait du théâtre
avec les pièces Zamore et Mirza, et L’Esclavage des Noirs. Dans la même année, en 1785, elle
échappe de peu à la prison. En 1786, elle écrit Le Mariage inattendu de Chérubin (suite du
Mariage de Figaro de Beaumarchais en 1784). Cette pièce traite du mariage arrangé voire
forcé. Il y a également un engagement politique, elle va écrire des textes orientés
politiquement. En effet elle va publier des brochures au début de la Révolution comme La
Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne en 1791. Elle va manifester une
opposition tout à fait claire face au régime de la Terreur, jusqu’à le qualifier de régime
criminel. En Juillet 1793 elle va de nouveau être arrêtée à cause d’une brochure dans
laquelle elle y propose soit de devenir une République, soit une fédération ou encore une
monarchie, ce qui ne va pas plaire aux révolutionnaires. Elle est jugée puis inculpée au
tribunal révolutionnaire, qui la déclare coupable. En novembre 1793, elle va être guillotinée
à 45 ans.
Contextualisation : Un texte se présente sous la forme d’un texte de loi. « Les Droits de la
Femme » précède le préambule, dans lequel Olympe de Gouges s’adresse aux hommes de
façon agressive grâce au ton, par conséquent, la DDF vient répondre aux questions qui sont
formulées dans les questions qui précèdent. Au cours de ces trois paragraphes, Olympe de
Gouges écrit que les hommes sont des tyrans et que cette tyrannie n’existe nulle part dans la
création. Olympe de Gouges s’inspire de la DDHC, sauf que ce texte est converti non pas en
reposant sur le rapport au roi et au peuple mais sur la question du rapport entre les hommes
et les femmes. La problématique : En quoi dans cet extrait Olympe de Gouges tente de
faire la même révolution que la DDHC non pas sur les rapports politiques mais sur les
rapports entre les hommes et les femmes ? Le préambule s’ouvre sur une question
d’exigence, que les femmes participent (influencent) sur la vie politique des lois lors de
l’Assemblée Constituante. Nous avons une énumération au début de la phrase de différentes
figures féminines qui ont pour trait commun de conserver des liens familiaux (mères, filles,
sœurs), c’est donc un texte qui s’adresse aux femmes. Par conséquent Olympe de Gouges
conçois l’ensemble des citoyens qui font partis de la nation comme une seule et même
grande famille, donc le principe qui fonde la loi ici, c’est l’amour de son prochain.
Dans cet extrait, Olympe de Gouges commence par « les mères, les filles, les sœurs,
représentantes de la nation », signifiant qu’elle exclue les hommes comme représentants de
la France, c’est donc un texte qui s’adresse aux femmes. Trois lignes plus bas nous avons à
nouveau une énumération avec « l’ignorance, l’oubli ou le mépris » cette fois ci fondée sur le
champ lexical du malheur et du dédain, elle cherche à toucher les lecteurs en leurs disant
que les femmes sont les seules touchées par ce malheur. A la ligne 7 nous avons encore et à
nouveau une énumération portant sur la mise en valeur des droits de la femme avec
« naturels, inaliénables, sacrés ». A la ligne 9 il y a une métaphore sur la société qui est
comparée à un corps vivant. Nous avons un parallélisme de construction qui met en lumière
la distinction femme/homme, car ils n’ont pas les mêmes pouvoirs, donc les mêmes actes (ce
ne sont pas les mêmes membres du corps). Cette métaphore est à convertir dans
l’importance des femmes dans la société. Pour finir, à la fin de cet extrait l’autrice a choisi de
nous présenter sa DDFC comme utile au « bonheur de tous », en sachant que le bonheur est
une idée neuve en Europe et importante dans les DDHC et DDFC, cela signifie encore une
fois de plus qu’Olympe de Gouges a pris exemple sur la DDHC pour former sa DDFC.
Il y a une mention stéréotype comme quoi les femmes seraient le beau sexe.
Si l’on considère que la beauté est le domaine réservé du féminin, on ne peut que considérer
que la femme est supérieure à l’homme sur le plan de la beauté. Puisque nous sommes dans
un contexte révolutionnaire, Olympe de Gouges ne parle pas de Dieu, car ce serait trop
associé à l’ancien régime (la monarchie absolue de droit divin). Un protecteur donne au
texte une dimension sacrée.
10/11/2023 D’entrée de jeu ces modifications de l’article 1 permettent d’analyser que, dès
le départ nous avons la revendication de l’égalité et de la mise en valeur (« Les hommes
naissent libres et égaux en droit » dans la DDHC, et « La femme naît libre et demeure égale à
l’homme en droit » dans la DDFC.
L’alliance de la femme et de l’homme, est le mariage. Dans l’article III à la ligne 31, grâce à
une proposition subordonnée relative, on a une hyperbate (un rajout de proposition à la fin
d’une phrase qui parait déjà terminée). Dans la DDHC, la phrase se finit par « la nation »,
dans la DDFC, Olympe de Gouges définit ce qu’est la nation. C’est une manière de définir la
nation comme une seule chose, c’est une manière d’affirmer que les instituions
révolutionnaires ne sont pas légitimes car elles n’incluent pas les femmes.
15/11/2023 Dans la DDHC, et dans l’article IV, cet article est beaucoup plus remanié, il y a
une profonde modification qui révèle un débat. Olympe de Gouges ajoute à cette liberté, la
nation de la justice (la liberté ET la justice). Le but ici est de montrer que la femme est
injustement privée de ce qui lui revient. L’autrice utilise des mots forts : « la tyrannie
perpétuelle que l’homme lui oppose ». Tyrannie signifie la monarchie absolue. Grâce à
l’ajout de la nature et de la raison donne à son propos des dimensions universelles. Pour
conclure, ce texte était fondateur parce qu’il appelle à une révolution, à une refondation des
institutions politiques qui doivent trouver leur légitimité dans la reconnaissance des droits
des femmes. De façon originale et provocatrice, Olympe de Gouges se fonde sur le mode du
plagiat ou de la reprise sur la DDHC, mais ce sont des changements qui sont suffisamment
importants pour retourner les propos de la DDHC. Cela montre que c’est un texte qui est
extrêmement réactionnaire (très conservateur).
23/11/2023 Ce texte est basé sur une argumentation directe, nous avons une métaphore
avec « le tocsin de la raison », c’est à mettre en lien avec « le flambeau de la vérité » qui
renvoi aux idées des Lumières. Olympe de Gouges utilise des phrases sensorielles (« la
cloche » ou encore « quand cesserez-vous d’être aveugle »). L’usage du tutoiement peut
renvoyer à deux choses, d’une part, c’est toujours plus violent voire presque agressif que le
vouvoiement. Pour Olympe de Gouges, les droits de la femme existent naturellement mais
dans la reconnaissance de ces droits naturels, elle va rencontrer deux obstacles, les hommes
(« homme es-tu capable d’être juste ») mais aussi les femmes, qui sont capables de
reconnaitre qu’elles n’ont pas de droits. Pour convaincre les femmes, l’auteure va refaire
l’histoire de la révolution dans un premier temps, en reliant les évènements historiques avec
les relations entre les hommes et les femmes. Cet historique se caractérise par le temps des
verbes avec un « avant » et un « après ». Nous avons une énumération de termes
extrêmement péjoratifs (« préjugés », « fanatisme », « superstition », « mensonges ») qui
contribuent à la valeur de l’ancien régime, ce qui en fait une période relativement péjorative
sur le plan des idées mais aussi sur le rapport entre les hommes et les femmes. C’est la
métaphore de la lumière, on éclaire les gens sur la révolution : une opposition du singulier
avec le pluriel : le flambeau face à tous les nuages de la sottise et de l’usurpation, le but
étant d’opposer le petit flambeau qui éteint tous les gros nuages. Olympe de Gouges signale
ce que la Révolution française a fait. Elle va poursuivre son historique de la Révolution avec
le rôle joué par les hommes.
24/11/2023 La condition des sujets du royaume est évoquée par « l’homme esclave ». Cela
donne image de la Révolution qui a consisté en une libération : les hommes ne se sont pas
libérés tout seuls, car « il a eu besoin de recourir aux tiennes ». De ce fait les femmes les ont
aidés. D’autre part, « ingratitude masculine » signifie que les hommes qui étaient esclaves
maintiennent les femmes dans une posture qui était la leur juste avant, celle de l’esclave, ils
font aux femmes ce dont ils se sont extraits. Comme deuxième ingratitude, les femmes sont
qualifiées comme « compagnes » donc cela serait refuser les libertés de leur compagnes.
Olympe de Gouges dresse la bilan de la condition féminine à l’issue de la Révolution à l’aide
questions rhétoriques. Or maintenant que l’homme est devenu fort et libéré, il n’est plus
dépendant du pouvoir féminin, ce pouvoir féminin est exprimé grâce à une métaphore
(« régner » et « empire »).
29/11/2023 « Les noces de Cana » fait référence à Jésus qui change l’eau en vin, c’est une
référence symbolique, c’est une manière de désacraliser la parole divine, Jésus et juste un
« législateur ». La période prérévolutionnaire répète ce qui était dit sur les femmes avant la
révolution. Il s’agit de déclencher une prie de conscience, de faire en sorte d’éveiller la
conscience. Il y a des verbes à l’impératif qui sont placés systématiquement en début de
proposition, avec des effets d’opposition et de parallélisme. Pléonasme « Mais fier de
partager avec vous ». Une allitération en « R », on voit le mot qui est mis en valeur.