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Au cœur de la Révolution française, alors que les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité
étaient proclamés, Olympe de Gouges s'élevait pour réclamer la reconnaissance des droits des
femmes, dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Olympe de Gouges est une
femme de lettres de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle s’est d’abord fait connaître grâce à ses
pièces de théâtre, où elle prend position contre l’esclavagisme. Elle est connue pour ses positions
féministes, notamment avec la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne.
Cela nous amène à nous demander : la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne,
n’est-elle qu’une réécriture de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ?
Pour répondre à cette question, nous allons dans un premier temps étudier le contexte historique
et sociétal de l’époque. Ensuite, dans un second temps, nous allons évoquer le contenu de la
déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Finalement, nous allons étudier la réception
et impact de la Déclaration.
Au cours du XVIIIe siècle en France, on se retrouve dans une monarchie absolue. Ce système,
accordait un pouvoir absolu au roi, caractérisé par une centralisation du pouvoir et un extrême
contrôle sur tous les aspects de la vie politique, économique et sociale du royaume. Le roi,
considéré comme l'incarnation du pouvoir divin, était soutenu par une bureaucratie et un système
de noblesse qui lui était fidèle. Cette centralisation du pouvoir permettait au roi de contrôler
étroitement les finances, la justice et l'administration du royaume. Dans la partie économique, la
monarchie absolue favorisait le mercantilisme, une politique économique qui permettait
d’accumuler des richesses pour la nation. Dans cette monarchie, la société était divisée en trois
ordres, dont une est la plus défavorisée : c’est le tiers-état. Ceci, conformé principalement par le
peuple et les bourgeois, a moins de droits politiques et de privilèges, en créant des injustices
sociales. C’est donc qu’apparaissent les philosophes des Lumières, qui vont diffuser des notions
tels que la rationalité, la liberté individuelle et vont aussi s’opposer à la religion, l’intolérance et les
plusieurs injustices. Cela, va causer que le peuple soit en recherche d’un bouleversement
politique, qui va après se manifester avec la révolution française, en 1789. C’est que dans ce
contexte de grands changements, que les premières voix féministes ont commencé à prendre une
certaine importance.
Les femmes à l’époque, devaient faire face à un système complètement inégalitaire pour elles,
tant socialement que devant la loi. Sous l'Ancien Régime, elles étaient soumises à des lois
discriminatoires, qui leur donnaient un statut inférieur à celui des hommes. À cause de ce statut,
le droit au vote et à la propriété leur était souvent refusé et les femmes devenaient donc des
personnes dépendantes de ses pères ou ses maris, qui étaient les seuls à pouvoir profiter de ce
privilège. De plus, les femmes étaient aussi privées d’opportunités d’apprentissage, en réduisant
ses possibilités de vie à un rôle domestique, où elles étaient vues seulement comme une personne
avec laquelle se marier et qui peut s’occuper des enfants et de la maison.
Dans ce contexte d’injustice pour les femmes, les premiers mouvements féministes apparaissent,
mais sont souvent marginalisés et pas bien accueillies. Pour ces raisons, les salons littéraires vont
devenir des lieux où les femmes pouvaient discuter de leurs droits et place dans la société. Face à
cela, Olympe de Gouges écrit sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en
proclamant une égalité en droits entre hommes et femmes, ce qui va ouvrir les portes pour une
révolution féministe qui se manifeste comme un appel à la justice et à l’égalité.
Le préambule de la Déclaration d’Olympe, en avant un ton solennel, est une introduction des
principes fondamentaux et des droits et libertés des citoyens. Ce texte, s’inspire largement du
préambule de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais Olympe ajoute une phrase
au début où elle défend les droits des femmes à avoir une représentation politique égale à celle
des hommes. Elle mentionne les mères, les filles et les sœurs pour rappeler les liens entre les
hommes et femmes et elle souligne que les femmes demandent de faire partie de l'Assemblée
nationale et d’obtenir le même droit à l’égalité dont on parle dans le premier article de la
Déclaration. En proclamant le droit des femmes à participer à la prise de décisions politiques, elle
remet en question les normes sociales de son époque, qui déplaçaient les femmes à des rôles
domestiques. Ce préambule, exprime clairement les revendications d'Olympe de Gouges pour
l'égalité des femmes en droits, et met en lumière les injustices auxquelles les femmes étaient
confrontées à son époque. De même, dans les articles présents dans cette Déclaration, elle
reprend les mêmes tournures de phrases, le même vocabulaire : « ont résolu d’exposer dans une
Déclaration solennelle ». Il n’y a pas beaucoup d’éléments qui changent entre les deux textes.
Toutefois, Olympe de Gouges remplace « homme » par « femme », elle joue ainsi sur l’ambiguïté
du mot homme (être humain et être masculin).
Les opinions sur cette déclaration à l’époque, ont été multiples. D’un côté, certaines activistes
féministes ont considéré cette déclaration comme un grand avancement dans la lutte pour les
droits des femmes et se sont inspirées par celle-ci. D’autre côté, le document a également fait face
à une grande opposition d’une grande partie de la société française, comme les conservateurs, qui
ont rejeté le document, en disant qu’il déstabilisait le rôle traditionnel de la femme. L’appel
d’Olympe à l’égalité des sexes a aussi été critiqué et plusieurs grandes figures ont souvent
minimisé ou ignoré la Déclaration, en la considérant comme un document sans une importance
d’un groupe marginé, plutôt que comme une contribution au débat politique.