Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
PRÉAMBULE.
ARTICLE PREMIER.
La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne
peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
II.
1
Fondamentaux, dont l’être humain ne peut être privé.
2
De la société.
3
Qui ne peuvent être supprimés.
4
La sécurité.
Etude du texte
1. Lecture expressive :
Écoutez le texte lu par une comédienne et prenez connaissance des conseils donnés sur
LLS.fr/DDFCP72.
2. Explication linéaire
Développement :
1er mouvement des lignes 1 à 2 : un début efficace
Elle explique la raison qui a Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la
amené à la rédaction de cette femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption
déclaration des gouvernements,
Le participe présent « Considérant que » introduit le contexte d’écriture, en présentant les inégalités
entre les femmes et les hommes (« l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme ») comme la
cause des dysfonctionnements sociétaux, les « malheurs publics » et « la corruption des
gouvernements ».
afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des
hommes pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute
institution politique, en soient plus respectés,
afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des
principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de
la constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.
L’anaphore de « afin que » dans un rythme ternaire introduit les différents buts de cette déclaration.
- Tout d’abord, cette déclaration doit rappeler sans cesse les droits et les devoirs des femmes aux
« membres du corps social », c’est-à-dire à toute la société comme le souligne la périphrase
- En outre, elle doit permettre aux « actes du pouvoir des femmes et [à] ceux du pouvoir des
hommes » d’être plus « respectés ». Par le parallélisme (« les actes du pouvoir des femmes, et
ceux du pouvoir des hommes »), elle donne bien une portée universelle à sa déclaration
- Enfin, le troisième but de cette déclaration est que les réclamations des citoyennes soient «
fondées désormais sur des principes simples et incontestables » et donc contribuent « au
maintien de la Constitution, des bonnes mœurs et au bonheur de tous », principes énoncés avec
un vocabulaire mélioratif. Les femmes ont en effet cette spécificité par rapport aux hommes
d’être sujettes dans la société aux problèmes qui touchent à la morale et à l’intégrité physique,
et plusieurs articles aborderont d’ailleurs ces questions.
- Elles sont désignées comme « citoyennes » (l. 15), un statut que les révolutionnaires masculins
leur ont d’abord refusé, avant de leur accorder une citoyenneté « passive » (sans droit de vote)
dans la Constitution de 1791. Ici, l’autrice met en valeur leur appartenance au corps social et
leur nécessaire participation à la vie politique de la nation.
Le connecteur « En conséquence » donne une valeur conclusive au dernier paragraphe, qui annonce les
articles à venir de la Déclaration.
La périphrase « le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles » fait
référence aux expressions traditionnelles de « beau sexe » et de « sexe faible » pour désigner les
femmes : reprenant la première, elle dénonce la seconde en rappelant les souffrances de
l’accouchement qu’endure toute mère, ce qui montre que les femmes ne sont pas un sexe si « faible »
et fragile que ce que les hommes veulent bien croire. Avec cette périphrase, l’autrice présente
malicieusement la prérogative féminine de l’accouchement comme le signe d’une plus grande force.
le fait de désigner les femmes par le singulier, dans les articles 1 et 2, montre que Gouges considère les
femmes en tant que genre, et non comme une addition d’individualités.
Les femmes sont au cœur du texte. Les hommes ne sont mentionnés que trois fois dans tout l’extrait et
n’apparaissent que pour montrer la symétrie des droits des femmes et des hommes : « les actes du
pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes », « la femme nait libre et demeure égale à
l’homme en droits », « des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l’homme ».
Le mot « droits » est répété sept fois en vingt-huit lignes : il s’agit donc du thème principal de l’extrait.
Dans tout le préambule, il désigne exclusivement les droits « de la femme » ou « de la femme et de la
citoyenne », alors que dans les articles les droits sont présentés comme communs aux femmes et aux
hommes.
II.
Par ces ajouts, le texte met en valeur un Le but de toute association politique est la conservation
ton polémique et pointe du doigt les des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de
incohérences et la condamnation de l’Homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et
l'homme qui omet la femme. surtout la résistance à l’oppression.
L’article 2, à la fin de l’extrait, propose une énumération des droits naturels et imprescriptibles de la
femme et de l’homme : « la liberté, la propriété, la sureté, et surtout la résistance à l’oppression ».
L’énumération des droits fondamentaux des individus est soulignée par des échos sonores : les trois
premiers termes de l’énumération sont rapprochés par une assonance en [é], et la fin de l’énumération
joue sur une allitération en [s]. Cette proximité dans les sonorités permet de souligner l’énumération et
de la rendre plus facile à mémoriser.
Par rapport à l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Olympe de Gouges a
rajouté l’adverbe « surtout » avant la « résistance à l’oppression » : elle souligne ainsi discrètement
l’importance de ce droit, qui résonne avec l’accusation de despotisme qu’elle adresse aux hommes
dans Les Droits de la femme et dans l’article IV.
- « naturels » rappelle la démonstration d’Olympe de Gouges dans Les Droits de la femme, qui
précède le préambule. Elle y montre que la nature est égalitaire, puisque les sexes y sont
partout (dans toutes les espèces vivantes) confondus et qu’ils « coopèrent ».
- les qualificatifs « inaliénables et sacrés » et « imprescriptibles » insistent sur la dimension
fondamentale de ces droits : les femmes, comme les hommes, ne peuvent en être privé(e)s.
Conclusion :