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Explication linéaire n°4

Lecture analytique sur « Préambule », de la DDFC


INTRODUCTION
Le XVIIIe siècle, connu sous le nom du siècle des Lumières, prône la liberté d'expression, d'opinion, la
Tolérance, la diffusion des savoirs pour tous et lutte contre l'ignorance, le fanatisme et
l'obscurantisme. En 1789, le peuple se révolte, fait entendre sa volonté de liberté et d'égalité et
gagne le combat en mettant au monde La Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen.
Cependant, ce texte ne convainc pas Olympe de Gouges qui considèrent que la femme est
complètement oubliée et rejetée de ce texte au profit de l'homme, le sexe masculin et non l'être
humain. Ainsi, Olympe de Gouges décide de rédiger une nouvelle déclaration, La Déclaration des
Droits de la Femme et de la citoyenne.
Elle réécrit La déclaration originelle.

Le texte que nous allons étudier est le préambule.

Intérêt du texte : comment la réécriture de la DDHC permet-elle à Olympe de Gouges de souligner


les Incohérences de celle-ci et de revendiquer les droits des femmes jusque-là oubliées ? Nous allons
voir comment ce préambule, en réécrivant celui des Droits de l’homme et du citoyen qu’il confronte,
met en évidence ses lacunes et ses dérives pour mieux défendre l’égalité des sexes tant au niveau
social que politique et juridique.

Nous pourrons délimiter trois mouvements dans cet extrait :

1. Le mouvement 1, de la ligne 1 à 2 que l'on pourrait intituler « une entrée en matière solennelle ».

2. Le deuxième mouvement, de la ligne 2 à 11 « un ton accusateur et polémique ».

3. Le troisième, de la ligne 12 à 14, est « une fin provocatrice ».

DEVELOPPEMENT
I. Une entrée en matière
l.1 : « les mères, les filles, les sœurs » = énumération des femmes, c’est une périphrase qui désigne
les femmes, l’auteure met en valeur la dimension familiale de la communauté féminine. Procédé
d’insistance, insiste sur leur nombre. Relation filiale et biologique pour « la mère, la fille, sœur » :
rythme ternaire, symbole d’union, effet solidaire. Aucune présence de masculin, tous les hommes
sont nés des femmes. O. G rapporte les origines.

l.1 : « demandent » = présent d’énonciation qui fait ressortir l’urgence et la nécessité et qui renforce
la dimension solennelle du texte. Demande : exige, urgence, volonté affirmée, verbe de requête.
Intention forte : valeur d’ordre injonctive, injonction.

l.1-2 : « nation » et « assemblée nationale » = font partie de la nation utiliser à deux reprises.
Représente la nation autant que l’hommes, ça rappelle le jeu de paume déclarée assemblée
nationale que pour les hommes.

II- Le ton devient accusateur et polémique


l.2 : « considérant que » =locution conjonctive, introduit en présentant les inégalités entre les
femmes et les hommes. Tournure participéable

l.2 : « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme » = gradation, le « mépris » renvoi à la
supériorité des hommes donc volonté d’inférioriser les droits de la femme. La gradation permet à
l’autrice de porter un jugement sévère et d’insister sur leur caractère fondamental. « De la femme » :
elle remplace de l’homme par de la femme indirectement on accuse les hommes de misogynie.

l.2 : « causes », « malheurs publics », « corruption des gouvernements » : rythme binaire. Le


préalable il est là drôle de portrait de la société, image de la société : -> société d’homme
-> société qui va mal -> société malhonnête -> société déréglée

l.3 : « [elles] ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et
sacrés de la femme » :
-> « ont résolu » = la décision qui as été prise, montre qu’une solution est trouvée face à cette
situation désastreuse.
-> « exposer » = mettre à la vue de tout le monde, il s’agit de compléter la déclaration initiale.
-> « les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme » = énumération de trois adjectifs, rythme
ternaire

l.5 : « constamment » = adverbe de temps


Montre que l’égalité entre H /F doit faire l’objet
l.6 : « sans cesse » = locution adverbiale d’efforts permanent

Justification en trois temps : sont construit avec une figure de style l’anaphore -> procédé
d’insistance

La répétition anaphorique introduit les différents buts de cette déclaration.

« Afin que » -> locution conjonctive, Prop subordonnée circonstancielle conjonctive de but

Les 3 buts : chaque justification est attribuée avec la temporalité dans le temps dans chacune d'entre
elles

1er but :

l.5-7 : « droit », « devoir » : ce que on n’a le droit de faire et l’obligation.


-> « Corps sociales » : société, métaphore un peu médicale qui renvoie à toute la société.

2éme but :
l.6-9 : « pouvoir des femmes », « pouvoir des hommes » : le pouvoir des femmes avant les hommes,
elle veut établir l’égalité H/F. Répétition de pouvoir, rythme binaire.
-> « actes » : qui est associée au pouvoir des révolutionnaires : les femmes misent en action alors
qu’avant elle étaient passive.
-> « plus respectées » : superlatif, pouvoir des femmes équivalent au pouvoir des hommes.

3eme but :

l.9-11 : « citoyenne » : féminisation, renvoi aux femmes


« Désormais » : à partir de maintenant changement qui sera meilleur, évolution positive.
« Fondées » : fondation, construction, c’est solide
« Simples », « incontestable » : renvoi à l’idée que les H et les F sont égaux, incontestable= ne pourra
plus être remis en cause.
« Toujours » : marque la permanence.
« Mœurs » : valeur, habitude, façon de penser. « Bonne mœurs » = on est du côté du bien ou on
n’est du côté du mal. Bonne=homme respecte les femmes sous-entendues.

O.G nous rappelle que c’est aux femmes de maintenir les bonnes mœurs. On est entrain de nous dire
que ce sont les femmes les plus touchées par la morale.

III. Une fin provocatrice

l.12 : « en conséquence » : c’est la conclusion


l.12 : « les sexe supérieur » : périphrase =les femmes. Fait échos au « sexe faible », elle le transforme,
c’est ironique et provocateur.
l.12 : « dans les souffrances maternelles » : périphrase=maternité
l.12 : « courage » : associée aux hommes, s’approprie de ce qui était propre aux hommes. Encore
dans les provocations, prend des avis sur des clichés, volonté de remettre en cause.

Termine ce préambule de manière impressionnante :


Ce texte devient crédible et sacré.

CONCLUSION
Il s'agissait donc de se demander comment la réécriture de la DDHC avait permis à Olympe de
Gouges de souligner les incohérences du texte original et de revendiquer les droits de femmes
jusque-là oubliées. Nous avons répondu à la problématique en montrant, dans un premier
mouvement, qu'elle employait un ton solennel et un vocabulaire juridique pour mettre en valeur son
projet politique. Dans un deuxième temps, nous avons observé qu'elle utilisait aussi un ton
accusateur et polémique pour montrer du doigt les mauvais traitements commis par l'homme. Les
seuls mots ajoutés permettent de revendiquer les droits « naturels » enlevés à la femme. Le
troisième mouvement met en lumière une fin provocatrice : en effet, le préambule s'achève sur une
note qui ne manque pas d'ironie : les femmes sont « le sexe supérieur » et le plus courageux.

Ouverture : Le Préambule souligne les insuffisances de celui de 1789. En substituant « femme » à «


homme », ou en ajoutant « femme » à toutes les phrases, Olympe de Gouges explicite ce qui aurait
dû l’être en 1789 et, ce faisant, met au jour le présupposé sexiste qui fondait le texte de 1789. Pour
paraphraser Michel Serres, la Déclaration des droits de l’homme a eu le mérite de dire : « tout
homme » et la faiblesse de penser : « seuls les hommes » ou « les hommes seuls ». Si, pour Michel
Serres, il s’agit de penser tout homme et tout être vivant, pour Olympe de Gouges, en 1791, il
s’agissait de penser tout homme et toute femme

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