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Explication linéaire n°5

Lecture analytique sur « Postambule », de la DDFC


INTRODUCTION
Après avoir réécrit les 17 articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Olympe de
Gouges s’adresse, dans le postambule, aux femmes qu’elle invite au sursaut les encourageant à
s’emparer de leur propre libération.

Olympe de Gouges ajoute un Postambule à sa Déclaration, comme si, après les articles de loi, elle
avait besoin de reprendre la parole pour fédérer les femmes autour de leur propre cause.

Intérêt du texte : Nous nous demanderons quelle stratégie argumentative Olympe de Gouges met
en place afin d’inciter les femmes à faire valoir leurs droits.

Mouvements de l’extrait Nous pouvons discerner trois mouvements dans le texte, mouvements qui
constitueront les articulations de notre analyse :

1. un premier mouvement, du début à « sa compagne », dans lequel Olympe de Gouges appelle au


sursaut et à la révolte,

2. un deuxième mouvement, de « Ô femmes ! » à « répondre » qui dénonce l’usurpation dont les


femmes ont été victimes et vise à sortir les femmes de leur aveuglement sur leurs conditions,

3. un troisième mouvement, la fin de l’extrait, qui présente des revendications placées sous le signe
de la raison.

DEVELOPPEMENT
I. Un premier mouvement, du début à « sa compagne » : Olympe de Gouges appelle au
sursaut et à la révolte.
l.1 : « réveille-toi » : apostrophe autoritaire, impératif(réveille), interpellation sous forme d’un ordre,
le but est de faire réagir. Elles étaient en sommeil. L’esprit de révolte et leur droit qui sont endormit.
Image du sommeil-> pour susciter la réaction des femmes.
« Tu » -> « toi » : pour que chacune des femmes soit concernés. L’interpellation soit directe.

l.1 : « femmes » =toutes les femmes. O.G est le porte-parole des femmes.

l.1 : « Le tocsin de la raison » : (grosse cloche : sonne de manière répéter, vigilance,feu) : métaphore ,
allégorie , montre une urgence, pour se faire entendre. Pourquoi mentionner « la raison » : esprit
philosophique convoquer par la raison.
Champs lexical de l’ouïe : « tocsin », »réveille », « entendre »

l.1 : « dans tout l’univers » : hyperbole


Cette première phrase doit susciter la réaction pour un éveil à la conscience comme si le début de ce
postambule.

Parataxe : deux première phrase ponctuation qui est articule la phrase pas de connecteur
logique ,pas de mot de lésion.
l.2 : « le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés » : négation partielle qui
indique une rupture temporelle liée à la fin de l'ancien régime (signale une rupture une avancée)
« Puissant empire de la nature » -> fait référence à la nature, la nature est élevée, on fait l’éloge de la
nature.
« Environné » -> renvoie à entourer, cerné : péjoratif

l.2/3 : « préjugés », « fanatisme », « mensonges » , « superstition »: énumération de forme péjoratif.


Renvoi à l’ancien régime.

l.3 : « flambeau de la vérité » : allégorie a travers la métaphore « la vérité » qui est implicitement
comparée à un flambeau dispensateur de lumière elle se déploie dans la suite de la phrase avec la
métaphore « nuages de la sottise et de l’usurpation » formant ainsi une antithèse entre la lumière et
l’obscurité

l.3 : « de la vérité » , « dissipé », « mensonges » : parataxe

l.4 : « l’hommes esclave » , « briser ses fers » : O.g de fait référence à l’image de l’esclavage ,
métaphore de l’esclavage. Briser ses fers (menottes)

l.4 : « multiplier ses forces » : image de la libération de l’esclavage. Il a multiplié ses forces pour briser
ses fers. Montre que la libération à eu lieu.
S’il y a eu libération c’est grâce aux femmes : « a eu besoin de recourir aux tiennes » l.5 : les femmes
ont eu un rôle.

l.4/5 : « briser ses fers, esclave » : champs lexicaux de la rébellion

l.5 : « Devenu libre, il est devenu injuste… » : parallélisme de construction, insiste sur l’ingratitude
injuste envers sa compagne. Pourquoi compagne ? « Companis-> avec pain : il y a une forme
d’égalité, on partage le pain avec quelqu’un. Si l’homme est libre c’est grâce aux femmes.

II- Un deuxième mouvement, de « Ô femmes ! » à « répondre » dénonce l’usurpation dont les


femmes ont été victimes et vise à sortir les femmes de leur aveuglement sur leurs conditions.

l.6 : « O femmes ! » : apostrophe, on passe du singulier au pluriel (vous). Le propos prend d’avantage
d’ampleur parce que c’est plus à chacune des femmes mais à toutes les femmes.
Emphatique (ou utiliser de l’emphase) : c’est grossir un petit peu les propos, exagérer

l.6 : « ô » : c’est une sorte d’apostrophe, il y a une forme de supplication dans le réveilles, il y a même
de l’empathie ce met à leurs places.

l.6 : « quand cesserez-vous d’être aveugles ? » : euphémisme presque une périphrase. Fait ouvrir les
yeux.

Question oratoire
Il y a différentes étapes dans ce mouvement :

1er temps : l.6-9


2ème temps : l.9-12
3ème temps : l.12-15

Question rhétorique : effet de provocation, suscite la réflexion. Elle permet d’articuler le discours
(remplace les connecteurs)

Pamphlétaire : écrire des pamphlet (texte argumentatif qui critique avec des arguments) (sa attaque)
Voltaire grand pamphlétaire.

1ère étape :

Cette première question ouvre un dialogue fictif entre la pamphlétaire et les femmes.
1. Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un
dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des
hommes.

Cette question interroge sur le bénéfice de la révolution ce qui ont gagné.

Réponse :
l.7-8 : « Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. » : hyperbole sous forme nominal qui
témoigne des réponses aux questions oratoires négative et sans appel, construction binaire insiste
sur l’infériorisation de la femme. « Mépris » -> arrogant ; « dédain » -> ignorance. Le parallélisme de
construction de « plus » signale l’infériorisation. Il n’y a pas de verbe pour plus insisté sur le mépris et
le dédain.

l.8 : « siècle de corruption » : périphrase du siècle des lumières. Désigne ce qui se passait dans
l’ancien régime. Retour en arrière pour montrer qu’avant elle avait un pouvoir limité.

l.8 : « ne que » : négation restrictive, pour rappeler leur rôle avant.

2eme étape :

2. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme. La
réclamation de votre patrimoine fondée sur les sages décrets de la nature ! Qu’auriez-vous à
redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des noces de Cana ?

On sent une progression dans le sentiment de la révolte.

l.9 : « votre empire est détruit » : la révolution est passée par là.

Réponse : il y a double constat :


- « la conviction… » : phrase simple. On n’a l’impression que le ton est un peu neutre. Les femmes
n’ont plus de droits, sont inférioriser. Forme de déploration.
- « la réclamation… » : elle prend encore appuie sur la nature. C’est une affirmation. Phrase nominale
pas de verbe. La revendication est toujours là. Argument de la nature appuyer par le patrimoine et
les sages décrets. Un argument d’autorité on ne peut pas la contredire « décrets » -> loi

Elle est en train de formuler les craintes que les femmes pourraient avoir de ne pas se lancer.
Question : valeur de persuadassions
l.11-12 : « qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des
noces de Cana ? » : dénonciation de la persistance d’une morale biblic dans l’état laïc dans une
phrase interrogative

3eme étape :

3. Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux
branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : « Femmes, qu’y a-t-il de
commun entre vous et nous ? » — Tout, auriez-vous à répondre.

On sent qu'il y a une progression dans ce 2e mouvement : il passe par l'ironie, l'interpellation

l.14 : « femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? » : utilisé pour faire entrer la misogynie
du christ et donc la religion chrétienne

III - Un troisième mouvement, la fin de l’extrait, présente des revendications placées sous le signe
de la raison.

l.15 : « S’ils »: mouvement du texte qui introduit avec une conjonction de subordination « si » qui
envisage la résistance masculine

l.16-17-18 : « opposez », « réunissez-vous », « déployez » : injonctions de l’impératif, c’est


l’engagement pour la révolte

l.17 : « étendards »: métaphore qui renvoie à l’une des armes mobilisatrices des soulèvements
révolutionnaires. Drapeau de la philosophie.

l.16.. : « leur faiblesse » « inconséquence » « au 20 prétention » « orgueilleux » « servile » : ce qui


qualifie les hommes avec des termes péjoratif

Opposition : femme du côté de la raison et les hommes du côté de la prétention

Elle ne souhaite pas faire le rapport inversé elle ne veut pas que les hommes soient infériorisés elle
demande l'égalité « fiers de partager avec vous » l.19

« Bientôt »: adv. qui exprime la certitude de lendemains meilleurs marqués par un engagement
volontaires des femmes

CONCLUSION
Après avoir exprimé son indignation et appelé les femmes au sursaut, O. de Gouges cherche à donner confiance en la
victoire des femmes. Chaque encouragement fonctionne également comme une critique des futurs vaincus. Le postambule
repose ainsi sur une opposition entre le portrait péjoratif des hommes et le portrait laudatif des femmes, où les attributs
usuellement masculins deviennent féminins (philosophie, raison, force militaire, domination). Le texte se clôt sur l’idée qu’il
suffit d’avoir conscience du problème et de ses forces pour atteindre l’égalité. Or, précisément cette conscience est atteinte
à la fin de la lecture elle-même. Ce texte donne l’impression qu’Olympe de Gouges veut libérer la parole et l’action des
femmes, et ce d’autant plus que cette liberté de parole leur est confisquée. En multipliant les injonctions à s’indigner de
l’injustice dont elles sont victimes et à agir pour que les choses changent, en forçant le trait d’un sexe soumis et méprisé par
les hommes, l’autrice veut montrer que les femmes ont tout à gagner à se révolter. On ne peut manquer de rapprocher ce
passage avec l’extrait du Discours de la servitude volontaire de La Boétie dans lequel l’auteur humaniste affirme au peuple
qu’il suffit de vouloir se libérer du joug du tyran pour pouvoir être libre : « Soyez résolus à ne plus servir et vous voilà libres
»

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