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Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, OLYMPE DE

GOUGES, 1791
Oi 6 : « Préambule + articles 1 et 2 »
(7min50)

Olympe de Gouges est une femme de lettre des lumières et femme politique française,
considérée comme une des pionnières du féminisme. Elle participe pleinement à la révolution
et rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publié en 1791, en réponse à
la DDHC, afin de lutter pour l’égalité des sexes et de disposer des mêmes droits que ceux qui ont
été accordés aux hommes. Le passage étudié est le préambule et les deux premiers articles.
Dans ce texte introductif, Olympe de Gouges expose les buts de sa démarche. Nous nous
demanderons alors en quoi cet extrait justifie l’importance d’une constitution affirmant l’égalité
entre les hommes et les femmes. Je vais répartir le texte en 3 mouvements. En un premier
mouvement de « les mères » jusqu’á « de la femme », nous verrons la cause de la publication de
la DDFC. Puis en un deuxième mouvement de « afin que » jusqu’á « au bonheur de tous », nous
analyserons les trois objectifs de cette déclaration. Et enfin, en un troisième mouvement de «
en conséquence » á « à l’oppression », nous parlerons de l’aboutissement du combat féministe.

Premièrement, je vais procéder à l’analyse linéaire du premier mouvement intitulé « la


cause de la publication de la DDFC ». Ce mouvement débute par une revendication d’Olympe de
Gouges. L’énumération de rythme ternaire : « Les mères, les filles, les sœurs », qui est un champ
lexical de la famille exprimant l’aspect de la vie privé. Le pluriel unifie le groupe, ce pastiche est
une façon d'unifier toutes les femmes : « les mères » symbolise la fonction de maternité, « les
filles » représente la pureté et « les sœurs » incarne la sororité. Ensuite on passe du champ
lexical de la famille à celui de la politique et de la citoyenneté par l’expression : « représentantes
de la nation », exprimant la vie publique pour montrer que les femmes comptent autant dans la
société que les hommes. D’ailleurs, on reprend ici les mots de la déclaration des droits de
l’homme en les féminisant. Puis, par une autre énumération qui montre le manque de la place
de la femme dans la politique : « ignorance, oubli, mépris » qui est une gradation de mots
péjoratifs, mettant en exergue l’ignorance des femmes et de leurs droits. De Gouges pointe ici le
fait que les femmes ont étaient omise de la DDHC. En plus, pour rendre incontestable cette idée
elle utilise le présent de vérité générale : « sont les seules causes », qui accentue l’urgence de
cette revendication. En outre, Olympe de Gouges affirme une décision ferme quand elle
dit : « ont résolu ». De même, « les droits naturels », montre ici que c'est quelque chose de
naturelle de revendiquer leurs droits, de plus le pluriel montre l’ampleur de ces droits. Le droit
est un du perverti par l’homme. Enfin, l’expression : « sacrés de la femme » renvoie au don de la
notion de divinité de la femme.

Deuxièmement, je vais mettre à exécution l’analyse linéaire du second mouvement


intitulé : « les trois objectifs de cette déclaration ». Ce mouvement donne le coup d’envoi à
l’intention d’Olympe de Gouges par une proposition subordonnée conjonctive circonstancielle
de but : « afin ». De plus, l’anaphore : « afin que » à la ligne 5 est un parallélisme de
construction. En outre, l'adverbe temporel « constamment » repris par son synonyme « sans
cesse » insiste sur le fait que l'égalité entre hommes et femmes est un principe qui nécessite un
effort de tous les instants. De même, la répétition de : « afin que » à la ligne 7, appartient au
droit constitutionnel qui accentue le droit des femmes à avoir les mêmes droits que les
hommes. Mais encore, le complément circonstanciel de temps « à chaque instant » crée un
sentiment d'urgence et de nécessité. Puis, « le but » à la ligne 8 précise l’intention d’Olympe de
Gouges qui valorise le droit que la constitution peut être accepter et respecter que si les
femmes ont les mêmes droits que les hommes. Mais aussi, à la ligne 9 l’anaphore : « afin que »
est une argumentation juridique qui souligne les revendications légitime des femmes. D’ailleurs,
la majuscule à « constitution » sacralise le texte juridique. Également, les adjectifs « simples et
incontestables » promeuvent la clarté de la constitution, dont ce préambule est l'image :
synthétique et général. Enfin, l’aspect hyperbolique : « et au bonheur de tous » témoigne
l’enthousiasme d’Olympe de Gouges ce qui indique que sa constitution ouvrirait à un bonheur
généralisé.

Troisièmement, je vais analyser linéairement le dernier mouvement intitulé «


l’aboutissement du combat féministe ». Ce mouvement s’attaque au connecteur logique « En
conséquence », ce qui maintient l'effort de la structure argumentative afin de conclure le
préambule. Olympe de Gouges use d'une périphrase qui désigne la femme : « le sexe supérieur
». Elle affirme la supériorité des femmes sur les hommes, ce qui renverse avec audace la
hiérarchie alors admise. De même, le singulier souligne qu'elle aspire à défendre toutes les
femmes, considérées comme une même entité. Elle cherche à conclure son préambule de
manière frappante en parlant « en présence et sous les auspices de l'Être suprême ». Elle en
appelle donc à une autorité supérieure, sacralisée, rationnelle et juste, soucieuse de l'égalité
entre la femme et l'homme. Mais surtout, elle annonce : « Les Droits suivants de la femme et de
la citoyenne ». Son projet est donc une réécriture de la DDHC de 1789 qu'elle juge inachevée et
imparfaite. Ainsi, dans le premier article, le présent de l’indicatif : « nait », « demeure »,
« peuvent » à ici une valeur de vérité générale qui énonce les principes d’égalité et de liberté
qui sont pour Olympe de Gouges des principes naturels entre la femme et l’homme. Elle
détourne cet article pour en faire un combat féministe où la femme lutte pour obtenir les
mêmes droits que les hommes. Enfin, dans le deuxième article, elle mentionne la femme avant
l’homme : « de la femme et de l’homme » pour témoigner le combat des femmes pour être
connues. L’auteure, suggère que l’oppression peut également venir des révolutionnaires eux-
mêmes, en accordant aux femmes un droit de résistance à l’oppression.

On peut conclure que sur le modèle de la DDFC, Olympe de Gouges exprime des
revendications politiques dans un visée égalitaire. Elle exposera ses arguments motivant sa
demande en suivant toujours le modèle de la DDHC. Son ton est polémique et elle reprend les
termes de la première déclaration pour s’en éloigner en montrant que les femmes sont
oubliées. Elle parle ironiquement des causes qui poussent les citoyennes à réclamer leurs droits.
Ainsi, cette œuvre fait allusion à La Femme gelée qui à travers le genre de l'autobiographie,
Annie Ernaux offre un témoignage propice à questionner et à faire réagir les lecteurs sur le
comportement au sein du couple.

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