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Texte 2 Olympe de Gouges : Préambule DDFC

Introduction :

Accroche : - « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir le droit de monter à la
tribune » Cette citation d’ODG montre d’ores et déjà toute la détermination de cette auteure des
Lumières à se battre pour les droits des femmes. Elle s’y emploiera en rédigeant la DDFC.
Présentation générale : La DDFC est un ouvrage rédigé en 1791 par l’écrivaine, pamphlétaire et
dramaturge Olympe de Gouges. Née en 1748, elle dédit sa vie au combat pour l’égalité et périt
guillotinée en 1792, condamnée par le régime de la Terreur de Robespierre. Son engagement et ses
batailles pour les droits des femmes font d’elle l’une des figures précurseurs du féminisme moderne
et son œuvre s’inscrit pleinement dans le mouvement des Lumières. La DDFC est composée de deux
textes préliminaires, d’un préambule, de 17 articles juridiques qui pastichent la DDHC et d’un
postambule.
Présentation de l’extrait : L’extrait soumis à notre étude est le préambule de la DDFC, c’est à dire,
le texte introductif aux dix-sept articles de droit constitutionnel qu’Olympe de Gouges « féminise ».
Problématique : Suite à la lecture de cet extrait, nous pourrions nous demander, comment ce
préambule permet-il à Olympe de Gouges d’imposer la place de la femme dans la constitution ?
Annonce des mouvements : Afin de répondre à cette question, nous allons analyser ce texte en
trois mouvements : le premier, lignes 3 à 5, on peut voir une revendication de représentation que les
femmes unies veulent imposer. Dans un second mouvement, la nécessité d’une constitution plus
égalitaire. Et dans une dernière partie, une introduction solennelle et féminisée des articles.

Mouvement 1 :

« A décréter … dans celle de la prochaine législature ». (l.1-2)


- Mentionné en italiques avec l’utilisation d’une forme infinitive à valeur d’injonction
- Avant même d’introduire la DDFC, ODG polémique avec cette phrase qui se veut force de
loi : les articles qu’elle va présenter doivent être votés et adoptés. Cette phrase de portée
juridique montre d’ores et déjà toute la motivation d’ODG.

« Les mères, les filles, les sœurs … » (l.3)


- Enumération
- Qui met en relief à la fois l’unité des femmes et le fait qu’elles doivent être représentées et
ce, quel que soit leur statut. ODG fait en quelque sorte office de porte-parole.

« Nation » (l.3)

- Majuscule personnifiant la Nation

- L’hypotexte évoquait les représentants du peuple français, ODG affirme ici la supériorité de
la Nation à laquelle toutes les femmes appartiennent : elles sont des citoyennes à part
entière.
« Demandent » (l.4)

- Verbe de requête ayant une valeur solennelle et juridique.

- Toutes ces femmes « exigent » « revendiquent » d’être constituées elles aussi en


Assemblée nationale.

Mouvement 2 :

« Considérant que » (l. 5)

- Connecteur ayant une valeur juridique

- Reprise du texte originel mais ces considérations sont attribuées aux femmes.

« L’ignorance, l’oubli ou le mépris » (l. 5)

- Gradation

- Elles sont ignorées, oubliées et méprisées par les hommes et par leurs lois.

« Afin que … »

- Conjonction de subordination entraînant à trois reprises des propositions subordonnées


circonstancielles de But.

- Ces buts sont fidèles au texte de la DDHC hormis leur féminisation.

« Pouvoirs des femmes, et ceux du pouvoir des hommes » (l.11-12)

- Remplace « les pouvoirs exécutifs et législatifs »

- Cette féminisation des pouvoirs intensifie la nécessité de prendre en considération le


pouvoir considérable que les femmes représentent ; associée à celui des hommes : elle
prône l’égalité.

« En soient plus respectés » (l.12)

Cette nouvelle déclaration permettrait de sanctionner le non-respect de cette égalité.


Mouvement 3 :

« En conséquence » (l.15)

- Locution adverbiale exprimant la conséquence

- Compte-tenu des propos tenus précédemment, « en conséquence » terme marqué d’une


grande solennité repris à la DDHC.

« Reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être Suprême les Droits suivants de la
femme et de la citoyenne » (16-17)

- Fin du préambule qui reprend les termes de la DDHC et instaure officiellement la


reconnaissance des droits des femmes.

Conclusion :

Tout le long de cette analyse, nous nous sommes confrontés à la problématique qui était : comment
ce préambule permet-il à Olympe de Gouges d’imposer la place de la femme dans la constitution ?

En soulignant les manques et les incohérences de la DDHC, ODG impose la prise en compte des
droits des femmes. Elle ne cherche en aucun cas à exclure les hommes, elle prône concorde et
harmonie entre les deux genres, ce qui donne à son œuvre une portée universelle.

Ouverture :
On pourrait y voir un paradoxe avec J.J. Rousseau, qui s’est battu lui aussi pour la liberté, mais
uniquement celle des hommes en méprisant totalement la place des femmes dans la société.

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