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La réécriture de la DDHC
-Olympe a écrit ce pastiche dans le but de dénoncer l’insuffisance de la DDHC en
montrant que les femmes ont été oubliées et invisibilisées. Ainsi, en réécrivant un
texte de loi, Olympe s’accorde le pouvoir législatif refusé aux femmes à cette
époque.
-Dans sa réécriture, Olympe a décidée de féminisée cette déclaration en y incluant
les femmes. Elle ajoute « femmes » lorsque « hommes » est mentionné et a
également ajouté des expressions tel qu’au début du préambule « les mères, les
filles, les sœurs ».
-En réécrivant la DDHC, Olympe de Gouges a montré l’insuffisance de ce texte,
néanmoins cette réécriture ne correspond pas réellement à un texte de loi, ce
n’est pas une symétrie parfaite de la DDHC. En effet, la DDHC a une portée
universelle alors que la DDFC a une portée plus personnelle car l’autrice fait de
nombreuses références à son parcours personnel (article 11 à propos de la
légitimité des pères) et utilise à plusieurs reprises le pronom personnel « je ». De
plus, la DDFC n’a aucune dimension légale contrairement à la DDHC, ainsi l’ouvrage
d’ODG est passé inaperçue à son époque
-Cette réécriture est passée inaperçue car ODG était une figure très controversée
à l’époque du fait de ses idées monarchistes dans une période révolutionnaire
antimonarchiste et également du fait que c’était une femme (les femmes n’ayant
aucunes places dans le milieu politique à cette époque)
→ Cette réécriture a donc été réalisée pour être lu par les personnes contre
lesquelles ODG l’a écrit (l’Assemblée nationale)
Thèmes majeurs de la DDFC
-L’égalité hommes-femmes : ODG pense que l’égalité entre la femme et l’homme
est inscrite dans la nature, ce qui lui donne un caractère inaliénable (voir texte
« Homme es-tu capable d’être juste », article 5 et 17). ODG revendique dans la
DDFC de nombreux droits et lois égalitaires tel que le partage des fortunes,
l’égalité devant la loi (article 9), l’égalité politique (article 10), l’égalité dans les
offres d’emplois (article 13) & Ainsi, ODG est considéré comme une femme
révolutionnaire avant-gardiste car ses revendications seront pour la plupart
adopté longtemps après (droit de vote en 1944, droit au divorce par consentement
mutuel en 1975).
-La justice : la DDFC a avant tout un but juridique car c’est un pastiche d’un texte
de loi. ODG a une conception distributive : elle souhaite répartir les biens, les
emplois et récompenser en fonction de la valeur et du mérite de chacun (article 6).
De plus, elle insiste sur le fait que la loi doit s’appliquer avec la même rigueur
entre l’homme et la femme (article 7,8,9,10)
-La lutte en faveur des droits pour les esclaves : ODG s’est très tôt engagée dans
un combat en faveur des droits pour les esclaves, elle a réalisé la pièce Zamore et
Mirza et a rédigée plusieurs essais sur cette question tel que ses Réflexions sur les
hommes nègres (1788). De même, dans la DDFC l’autrice met en avant les injustices
que vivent les esclaves et les abus des colons à leur égard (contrat social de
l’homme et de la femme).
-Les libertés politiques pour les femmes : à cette époque, les libertés politiques
pour les femmes sont très limitées voir nulles, c’est pourquoi ODG combat pour
ces libertés. Elle réclame la liberté d’expression pour tous (article 10) et
l’intégration à l’administration et aux charges publics importantes (article 13). De
plus, dans l’article 16, elle demande la participation des femmes à la rédaction de
la Constitution.
-La Révolution : ODG n’a pas rédigée la DDFC à cette période pour rien. En effet, la
révolution est une période où de nombreux changements radicaux ont eu lieu
mais les femmes ont été oubliées dans ces changements. ODG souhaite donc faire
une révolution dans cette révolution car elle est incomplète et n’incarne pas
l’égalité des droits qu’elle était censée prôner
-La nature : ODG a une pensée philosophique à propos de la nature qu’elle partage
dans son texte « Homme, es-tu capable d’être juste ? ». Elle pense que l’égalité
entre les Hommes est naturelle mais que la société l’a corrompue, les lois doivent
donc rétablirent cette égalité naturelle. D’ailleurs, c’est ce qu’elle propose dans les
articles 4 et 5
Les caractéristiques de l’œuvre
- ODG utilise un ton polémique envers les hommes : en leurs faisant des reproches
et en les apostrophant. En effet, elle reproche aux hommes « la tyrannie
perpétuelle que l’homme lui oppose » (article 4) + « homme es-tu capable& ». De
même, ODG
-ODG utilise un ton polémique envers les femmes : en les encourageant à « se
réveiller » et à « réclamer leurs droits » (postambule notamment). De plus, ODG
s’adresse à la Reine « soutenez, Madame, une si belle cause » elle n’hésite pas à
s’adresser de façon familière à la reine, une femme puissante
-ODG utilise l’écriture juridique pour donner solennité et force de loi à son
combat (division de ses idées en articles + préambule et postambule). En effet,
ODG souhaitait que sa déclaration soit lue et décrétée par l’Assemblée nationale
c’est pour cela qu’elle a choisit d’écrire un texte à première vue « juridique » plutôt
qu’un essai, une affiche&